« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Pourquoi j'ai pas d'animal de compagnie comme ça moi aussi ?
Sound of Silence - Epic Rock
L'emprise continuait de se resserrer au niveau de ma taille, ce qui me fit grimacer. Mais la fatigue qui emportait mes muscles m'empêchait de faire quoique se soit. Je passais en revue Glène qui montra un visage en colère. Un visage que je n'avais encore jamais vu auparavant. Il ne semblait pas d'accord avec ce que j'entreprenais. Mais je préférais mille fois mieux m'en aller avec ces tarés si cela pouvait sauver mes amis. Oui, c'était mes amis maintenant. Je les considérais comme tel et j'avais une incroyable loyauté envers eux. QU'EST-CE QUE TU FOUS ? Tu S MALADE ? LA FERME JEZABEL ! NOOON ! si. Je lâchais un regard désolé vers lui, tandis qu'il hurlait sous le feu qui se consumait au niveau de son bras. Je retenais ma respiration en me mordant les lèvres. Qu'est-ce que ça peut lui faire si je m'en vais ou pas ? Il gigota, et je devinais qu'il mourrait d'envie d'abattre l'homme qui le maintenait lui, qui me maintenait moi, qui nous maintenais tous. Je jetais un coup d'oeil vers Melody qui s'approcha de Louise. On se souviendra tout du sacrifice que tu fais. Pour nous sauver." Quoi ? Quel sacrifice ? Soudainement intéresser, je regardais la sirène prendre le poignet de la princesse. Puis Louise eut comme un coup de mou. Le sol se mit à trembler, et soudainement, je me sentis libre. La pression contre ma taille disparue, et je laissais échapper un soupire de soulagement. Je jetais un coup d'oeil vers Glène. Lui aussi était libre, malgré son bras brûlé. Je me précipitais vers lui pour regarder de plus près. C'était le médecin en moi qui me forçais à regarder les blessures. Et la fille qui s'inquiétait pour ce garçon qui faisait battre son cœur, mais qui s'en fichait d'elle. Comme c'était bête.
▬ « Est-ce que ça va ? Je pense que ça ira, mais il faudra que tu ailles l'hôpital en rentrant et ... » Ma voix se brisa, ce transformant en une plainte douloureuse. Je reculais de quelques pas en titubant et en regard ma main prendre feu, stupéfaite. Encore du feu qui me brûlait vraiment. Moi, l'insensible habituel ! Décidément, je ne comprenais pas ce qui clochait avec moi. Pourquoi le feu me faisait mal ? Je n'en avais pas l'habitude, je pouvais me baigner dans de la lave que ça ne me ferait rien du tout. Puis, la flamme se consuma laissant apparaître une tache noire sur ma main. Par réflexe, je me suis mise à frotter pour la faire partir, pensant que ce n'était que le feu qui avait causé ça. Mais très vite, je me rendis compte que cela ne faisait rien du tout. Des plaintes s’élevèrent autour de moi. Tout le monde identifiait sa main avec les yeux écarquillés. Ce n'était pas la même tâche que Louise ? Je tournais un regard incompris Melody, cherchant des réponses. La terre se mit à trembler, à tel point que je faillis perdre l'équilibre une ou deux fois. Des grandes tentacules transpercèrent les planches. Je connaissais ce truc. C'était le Kraken. L'immense bestiole immergea des planches avec une gueule menaçante. Attendez une seconde, depuis quand il pouvait venir sans aucun lac, aucune mer dans les parages ? Je crois que j'étais encore plus stupéfaite de voir l'animal sans eau que de voir l'animal lui-même. Il semblait même obéir à Melody. Je n'avais pas encore écouté son échange avec le chef des hommes.
▬ « C'est ça ta bête de compagnie ? Non mais c'est carrément dément ! Ou je peux trouver le même ? » Demandais-je, emprise de fascination vers la bestiole. Oui bon, c'était stupide de se sentir impressionner, et même complètement exciter par un monstre. Mais celui-là… Punaise, je le veux ! Si je vous assure, je le veux ! Un gros sourire aux lèvres, j'observais sa drôle de peau. Melody essaya d'appeler sa bête. Mais elle ne semblait pas lui obéir. Elle obéissait au chef des hommes qui frimait comme quoi monsieur était badass et super fort. Je laissais échapper un soupir en croisant les bras. C'est bon, ton discours du super méchant et finis ? Non parce que ce n'est pas que tu m'ennuies, mais voilà ! Je pensais vraiment que Melody allait réussir à rattraper sa bête. Pas qu'elle jouerait avec nous. En effet, Tara commença à l'attaquer, mais la bête fut plus rapide qu'elle et sa dose de magie : la jeune femme vola aussi contre le premier mur le plus proche. Un homme apparu derrière elle et la saisie fermement. C'était de la triche ! J'aperçus une tentacule qui s'approcha de moi. Je baissais la tête, elle vint s'écraser contre les chaises de spectacle. Mon cœur s'affolait et s'abattait brutalement dans ma poitrine. Le second tentacule fonça droit sur Louise. J'eus le réflexe de courir vers elle à toute vitesse pour l'empêcher de ce la prendre, mais trop tard : l'animal avait vraiment des pattes partout. L'une d'elles que je ne vis pas me percuta de pleins fouet, en pleine course rapide. Un hurlement s'échappa de ma gorge tandis qu'une douleur vive me frappait le visage. Je me sentis percuter et rouler sur le sol avant de finir ma course hors de la scène, tombant sur le carrelage dur.
Je crois que je me suis évanouie. Une douleur forte m'agressait le visage. J'ouvris les yeux, découvrant des tâches noires qui masquaient ma vue. Je n'arrivais pas non plus à bouger, j'avais trop mal. Au-dessus de moi, des tentacules bougeaient de manière rapide, fracassant tout sur son passage. J'avais mal absolument partout, et j'étais hors d'haleine. Pourtant, je relevais la tête, m'appuyais sur le carrelage et me relevais avec un grognement de douleur. Du coin de l'oeil j'aperçus Melody qui prit un bout de verre entre ces mains. Je me sentais plus respirer tellement la suite semblait prévisible. Une main sur ma bouche, je sursautais en la voyant s'ouvrir les veines. Je baissais la tête à une nouvelle vague de tentacule. Puis, je me laissais planer pour remonter sur la scène. Touchant les pieds sur le sol, j'aperçus Glène qui hurlait vers le Kraken en saisissant une chaise. Il la fracassa sur l'animal, mais c'était comme frappé une pierre.
Il semblait encore plus énerver que la vieille. Ce qui avait le don de m'effrayer. Il se planta droit devant le mur et esquiva au dernier moment l'animal qui se le prit de pleins fouets. Il grogna de douleur et recula en bougeant les tentacules. J'entendis Louise crier après Melody, et faire quelque chose que je ne compris pas vraiment : là où se trouvait la plaie ouverte, ne se trouvait plus que de la peau neuve. Elle pouvait guérir ? Ça aussi, c'était génial ! Je tournais ensuite le regard vers l'animal. J'en avais marre. Il était temps que quelqu'un s'en débarrasse ! D'ailleurs, elle se mit à rapetisser. Ébahie, j'évitais un nouveau tentacule et me mis à courir à toute vitesse dans sa direction. Ce qui était bien avec la super vitesse, c'était que je pouvais voir tous les mouvements aux ralentis quand je passais. Je voyais les tentacules de l'animal bouger avec lenteur autour de moi, ce qui me permit de les éviter. Je passais en dessous d'un tentacule et effectuais un bon sur la suivante. Je me stabilisais sur l'énorme patte de l'animal. Et je sautais, de tentacule à tentacule. Je sautais sur l'une, puis sur l'autre, sans que l'animal ne réussisse à me toucher.
▬ « Il descend de la montagne à cheval ! Il descend de la montagneuuuh à cheval ! Il descend de la montagne, il descend de la montagne ! Il descend de la montagne à cheval ! » Je chantonnais tout en sautant avec rapidité d'une tentacule à l'autre. Amusée, je sautais sur la dernière et utilisais ma super vitesse pour rebondir contre le mur. J'atterrit sur le sol, pile au moment où un tentacule se fracassa contre le mur, créant un trou béant au passage. J'avais dans l'idée d'effectuer le même coup qu'au monsieur : tourner rapidement autour de la bête pour la déstabiliser et la frapper par la suite avec un sonic boum. Alors, je me suis mis à tourner autour de lui. J'évitais les tentacules, sautant au-dessus de l'une, m'abaissant en dessous de l'autre, j'étais dans une jungle de tentacules. J'allais de plus en plus vite, prenant de plus en plus de vitesse. Du vent commençait à fouetter mon visage et des pétales entouraient la bestiole. Il grogna, frappant n'importe où de frustration a l'idée de ne pas m'avoir. Je redoublais d'efforts, puisant dans les dernières forces qui me restaient. L'anima gronda furieux et jeta des coups d'œil un peu partout, me cherchant du regard. J'allais tellement vite qu'il ne me distinguait put. Mais moi si. Comme je voyais tous aux ralentis, j'en profitais pour étudier d'un œil observateur l'animal. Il fallait avouer que le Kraken était quand même stupéfiant dans son genre.
D'un cri rageur, je laissais mon corps entier prendre feu et me projetais directement contre la bête, sortant de nulles parts. Je me fracassais contre lui en effectuant un merveilleux sonic boum contre sa peau. Le coup brûlant que je lui assenais lui creusa une brûlure au niveau de l'abdomen. C'était le secret du sonic boum : courir assez vite, tellement vite, qu'en me jetant contre lui cela avait effectué une explosion de flamme. Comme une bombe qu'on lançait sur une personnage et qui explosais. Il hurla de nouveau, tandis que je retombais à Cali fourchon sur sa tête. Il la bougea dans tous les sens et je m'accrochais autant que je pouvais. J'aperçus un tentacule se diriger vers moi et je me laissais tomber par terre pour piquer un sprint vers Louise qui venait de se laisser tomber au sol. Je m'arrêtais devant elle et jetais un coup d'oeil vers la bête qui venait de rétrécir, marquer au fer rouge sur son abdomen à cause de mon coup. Mais je m'intéressais aussitôt à Louise qui semblait fatiguée, à bout de forces. Je m'accroupis en face d'elle et lui donnaient des petites tapes sur les joues.
▬ « Louise ! Tu dois rester éveiller, lutte contre l’inconscient qui menace de t'emmener ! » Je tapotais ces joues, voyant ces yeux réagir, mais repartir aussitôt dans un monde inconnu où je ne pourrais pas la suivre. « Louise, concentre-toi sur ma voix, reste avec nous ! » Répétais-je. Une idée fit tilter dans ma tête. « Tu permets ? Bien sûr que oui, tu es à moitié consciente alors ... » Papotais-je tandis que je fouillais dans ces poches à la recherche de choses qu'elle semblait aimer le plus au monde : des arlequins ! Une petite chose ronde entra en contact avec mes doigts. Je la sortis aussitôt et la déballai pour jeter le papier plus loin. Je la glissais entre les lèvres de Louise.
▬ « Lou, concentres-toi sur le goût, cela va te maintenir éveiller ! » Ajoutais-je. J'avais mis mes bras sur ses épaules pour la secouer. Il ne fallait pas qu'elle parte. Je l'aimais bien, malgré l'immense bêtise que j'avais commise en l'embrassant. Heureusement qu'y avait un médecin dans la salle ! Enfin ma spécialité à moi, c'est les morts, mais c'est pareil ! Il faut que je passe par un même diplôme qu'un chirurgien pour pouvoir m'occuper des morts. Un arlequin roula sur le sol. Je le saisis et le portais à ma bouche. Mes papilles explosèrent sous tant de saveur. Ah ouais, punaise qu'est-ce que c'est bon ! Il faudrait que je m'en procure ... À moins que Louise soit dealeuse d'Arlequin ! Je serais prête à devenir sa première cliente tellement cette petite friandise était plaisante. Un sourire en coin, j'aperçus Louise revenir à la réalité.
▬ « Pas mauvais, ces petites choses ! » Lui fils-je avec un clin d'œil. Je l'aidais à se relever et fis crépiter mes mains pour faire apparaître des boules de feu. J'en lançais plein sur l'animal, qui rugissait toujours autant. Quelque chose attira alors mon œil : le bout de verre de Melody. Une idée germait dans ma tête. Je m'en saisis, laissant tomber les boules de feu. Je regardais Glène et Tara se faire massacrer par l'animal. Je respirais bruyamment, non seulement parce que je n'en pouvais plus, mais j'étais aussi effrayée. Pourtant, cette idée n'était pas mal du tout. Je laissais un moment mes esprits tourbillonner à mille à l'heure. Tanpis si je meurs, j'aurai essayé. Je mourrais, et si ça se trouve, je reviendrai là où j'ai toujours été : le royaume des âmes chéries. Et je reverrais peu être Xilbalba aussi, ça par contre, c'était moins plaisant. Et je ne reverrais pas Glène. Ça m'en brisait le cœur. Mais je devais essayer quand même. Je pris une grande inspiration, et me lançais à toute vitesse dans la mêler. Je sautais au-dessus d'un tentacule, et profitant de sa basse altitude, bondissait dessus et me projetais vers l'oeil de l'animal. Effectuant un bon, j'aperçus en une fraction de seconde sa pupille qui ce tourna vers moi. Un pupille noir, mais qui ne semblait pas si méchante que ça. Elle faisait juste ce qu'on lui ordonnait de faire. Allais-je oser le faire ? Je brandis l'éclat de verre et lui enfonçais dans l'oeil. L'animal hurla, et je me pris un coup de tentacule qui me fit glisser jusqu'à la limite de la scène. La respiration saccadée, j'observais avec horreur l'animal hurler de mépris, le bout de verre dans l'oeil.
Jez : 70% Kraken : 50%
Louise Hollen
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Rachel Mcadams
He had beautiful eyes. The kind you could get lost in.. and I guess I did.
| Conte : Les douze fréres / Les cygnes sauvages | Dans le monde des contes, je suis : : Elisa : la soeur
Elle entendait des cris, comme venant de très loin, qui résonnaient dans sa tête. Mais pourquoi tout le monde s'obstinait il a lui frapper sur le crane avec un marteau ? Pourquoi ? Est ce que le reste de l'univers avait décidé d'essayer définitivement de lui faire exploser la cervelle ? Apparemment oui. Mais plus les secondes passaient, plus elle tombait dans ce qui semblait être un doux sommeil, brutalement interrompu par une voix beaucoup trop proche de ses oreilles qui l'appelaient. Louise ? Ah oui, c'était elle ... Elle ouvrit les yeux et se trouva face a .... Jeza.. Jezabel c'était ca, qui lui disait des mots incompréhensibles.
Euuuh rester réveiller ? Mais c'était tellement agréable de dormir ... Mais pourquoi devrait elle s’embêter a être réveiller ? C'était beaucoup plus reposant ... A moitié dans les vapes, elle sentit qu'il lui lissait quelque chose dans la bouche. Lentement, comme par réflexe, sa langue déplaça le bonbon dans sa joue et le cala derrière des dents. Ok, rester réveiller, ok, elle avait compris. D'accord, elle dormirai pas ! Pas la peine de la secouer si ? Jezabel la fit aller d'avant en arrière comme une poupée de chiffon, et Louise luttait pour garder le bonbon immobile de peur de s'étouffer. Franchement depuis quand on donnait des bonbons et on secouais les gens qui arrivaient même plus a tenir debout ? C'était peut être une nouvelle mode qu'elle lancait ... Et voila, je réfléchit bizarrement ... même si mourir avec un Arlequin en bouche c'était peut etre pas une si mauvaise idée ... Ouvrant péniblement les yeux - Elle ne voulait pas décevoir Jezabel - elle observa la Muerte foncer dans le tas. Louise manqua de s'étouffer et finit par avaler son arlequin tout rond, les larmes aux yeux. Bon eh bien ca ca l'avait réveiller ... plus ou moins. Tout a coup, elle entendit comme un cri et vit vaguement Aaron se faire plaquer au mur par le Kraken. Aie. Le pauvre. Et pauvre Kraken, parce que même si il essayait de les tuer, il avait un bout de verre dans l'oeil ca devait faire mal ...
La princesse observait les tentacules qui se mouvaient dans tous les sens, tordues de douleur. Tout a coup, l'un d'eux se dirigea vers elle et l'attrapa par le pieds. Elle n'avait même plus la force de se débattre ou d'esquiver. De toute façon elle plaisait apparemment au Kraken. Peut être le fait de porter la marque depuis longtemps était il en sa défaveur ? Louise se sentit tirée et trainée sur le sol avant d'être suspendue en l'air, tenue par la cheville, au dessus des autres. Elle eut a peine le temps de penser "Oh mince" que la bête la secouait dans tous les sens puis l'envoyait tête la première se fracasser sur le sol de l'estrade. Il y eut un grand CHBOOOONG quand sa tête heurta les planches. Son corps rebondit avec une violence inouïe et roula sur lui même sur plusieurs mètres, totalement désarticulé, avant de finir sa course derrière les rideaux ou il resta immobile dans le noir.
Totalement assommée, Louise ne sentit pas le sang qui gouttait de son front, ni les os qui étaient brisés un peu partout sur son corps. Elle ne sentit pas la douleur qui irradiait de partout, et n'entendit pas le hurlement victorieux du monstre.
Glène lui même en était le premier étonné. Il n'avait pas été aussi énervé depuis... Depuis jamais en fait. Pourtant, avec le roi il avait eu plein de raisons de péter un câble -mais que voulez vous l'amour... d'ailleurs c'était par amour qu'il était rouge ce soir là, ce sentiment allait le tuer un jour ou l'autre-.
Il regarda un peu ce qu'il se passait autour. Louise avait donné une baffe à Melody -spectacle qui n'était pas pour déplaire- avant de soigner une plaie que la sirène avait... elle même provoqué ? Génial, Glène n'était peut être finalement pas le seul dans cette salle à être suicidaire, c'était bon à savoir, le club s'agrandissait.
Il observa Jezabel s'occuper du Kraken d'un œil mauvais. Elle avait l'air de bien se débrouiller, certes, mais même c'était... Glène se souvint alors que Jezabel était beaucoup plus capable de se battre en prenant soin d'elle même que l'arabe ne saurait jamais le faire. C'était juste que la voir se sacrifier pour lui... Il avait détesté ça, le prochain qui le faisait, qui que ce soit, il reçoit une baffe.
Il constata que Jezabel se débrouillait bien et se précipita vers Tara, lâchant le combat des yeux à contre coeur, et aida son amie à se relever.
Ça va ?
Glène se retourna, et vit Jezabel se précipiter vers Louise. Oh mince... Elle semblait vraiment, vraiment faible. Tara et Glène s'approchèrent pour aider, mais la course fut interrompue par un tentacule qui bloqua la route en fracassant le plancher. Glène évita quelques projections de bois, et courut dans l'autre sens avec Tara. Ils tentèrent plusieurs choses mais rien n'y fit.
Alors le Kraken fut distrait par quelque chose d'autre. Une Jezabel qui lui éclata l'un de ses yeux, avant qu'il ne rapetisse davantage. Ça lui avait fait mal ça aussi. Glène s'enfonça les ongles dans les paumes de ses mains lorsque Jezabel fut jetée sur la scène Puis son regard tomba sur Louise. Encore faible, allongée sur le sol. Un tentacule se dirigeais vers elle, tandis qu'un autre frappait Aaron contre le mur. Glène fit de gros yeux lorsqu'il vit Louise servir de hocher au monstre avant de finir au sol, comme un simple pantin. Oh... Elle ne bougeait plus. Elle était morte ? Oh non... Glène reporta son attention sur le Kraken. Il était à l'opposé de Louise dans la salle. Alors espérant que quelqu'un aille s'occuper d'elle pour qu'elle reste en vie -ce qui fut le cas heureusement-, il eut une idée. Cette fois-ci, l'épisode de la voiture repassa dans les souvenirs de Glène. Allant plus loin que le massacre horrible de Woody, il remonta au moment où Jezabel cherchait son insigne de police dans son sac, en balançant son matériel de légiste sur Glène qui lui avait tout rangé dans son sac.
Glène chercha son sac dans la salle. OK, il fallait courir. Évitant plusieurs tentacules, et Muerte qui tentait les dieux savent quoi,... Attendez, Muerte ? Encore là lui ? Glène lui frappa au visage à l'aide d'une chaise et reparti à la recherche de son sac. Il le prit rapidement sans s'arrêter de courir et se cacha derrière la scène pour fouiller dedans. Il ouvrit d'abord la première poche pour ressorit la photo de lui avec Iris et Ranko et la contempler quelques brèves secondes. Elle avait était abimée en fin de compte. Glène eut un pincement au coeur. Alors oui il perdait du temps, mais tout ce qu'il avait vécu en un voyage était plus sensationnel que toute sa vie, spécialement le combat actuel. Alors étant de base très faible d'esprit, il avait besoin de se ressourcer s'il voulait tenir le coup. Parce qu'il ne le tenait pas du tout le coup pour le moment. Il remit la photo dans son sac, et ouvrit la grande poche pour fouiller rapidement avant de trouver ce qu'il cherchait. Un couteau bien pointu. Il monta sur la scène, serrant le collier d'Iris encore une fois, et reprit l'attention du Kraken de la même manière, en faisant du bruit avec une chaise après lui en avoir lancé une dessus. Quand le monstre fut assez près, Glène sauta dans sa direction et plonga le couteau dans l'œil qui n'avait pas était atteint, et traça une longue cicatrice tout autour de son crâne en même temps que Glène rejoignait le sol. La bête gesticula de douleur, frappait le sol partout où elle pouvait. Elle rapetissa encore plus pour devenir assez faible. Sérieux ? C'était Glène qui avait fait ça ? Ça avait du bon la colère en fin de compte.
Il regarda Louise. Elle était dans un état vraiment très préoccupant. Il fallait s'occuper d'elle au plus vite.
Vache A Ventouse : 10% Glène : Toujours à 70%
codage by jacks ღ gifs from tumblr
Alexis E. Child
« Allez dans la Lumière. C'est au détour d'une Ombre que nous attends le Mal. »
| Avatar : Kaya Scodelario
Tu es comme tu es... mais malgré les erreurs, tu me rends parfois la vie de maman célibataire plus douce...
Euh… C’était moi ou l’idée du poulpe c’était pas une super idée ? Je m’étais écartée de la flaque à quatre pattes le plus vite possible lorsque Melody me conseillait de m’écarter. Le sol tremblait… C’était quoi ce délire ? Et soudain je le vis… Ben oui… C’était lui… Le Kraken… Youhou ? Entre Muerte et lui, je commençais vraiment à croire que soit les deux-là me poursuivaient, soit c’était moi qui les attirait, soit j’aurais jamais dû partir de Neverland… Une chose était sûre, si je voyais Peter apparaître devant moi, je ne serais même pas étonnée. Mais bon… Pour une fois il était de mon côté le truc non ? Aaaah ben non… Enfin si… Jusqu’au moment où l’autre Men In Black avait décidé de retourner le calamar contre nous. J’avais senti une brûlure sur ma main et j’avais étouffé un cri de douleur tout en me prenant la main de mon autre main. Je l’observais quelques secondes et mes yeux s’écarquillèrent lorsque je vis la même marque de Killian avait sur sa main la première fois que j’avais fait la rencontre du mignon « Kraky »… Mon cœur loupa d’ailleurs quelques battements… j’allais mourir… c’était fini…
Je relevais la tête pour voir que les autres aussi se massaient la même main que la mienne. Ok cool… on allait TOUS mourir… Sauf Melody… ben voyons… Comme c’était pratique ! Enfin, en même temps morte… Elle avait plus de valeur… Mince… et si je m’étais trompée ? Et si c’était une vraie victime ? J’avais pas eu le temps de m’attacher à ce minuscule détail que déjà Poulpy s’était mis sérieusement en colère, éclatant tout à grand coups de tentacules. Paniquée au possible, tremblante des pieds à la tête, j’avais continuée à m’enfuir à quatre pattes du plus vite que j’avais pu et j’étais partie me coller dans un coin, le dos contre le mur, les jambes repliées près de ma poitrine, mes mains sur ma tête pour me protéger. Punaise je servais à rien ma parole… « Et la Palme de l’Inutilité est attribuée à… Alexis Child !! - Merci Merci, je remercie en particulier mes parents, qui m’ont abandonnés quand j’avais 4 ans, sans eux je n’aurais pas été aussi inutile aujourd’hui, Papa, Maman, je vous la dédie » MAS PUNAISE ALEXIS REPRENDS-TOI !! J’aurais bien eu envie de me mettre des baffes… C’était pas le moment de me morfondre, les autres avait besoin d’aide ! Enfin, certains s’en sortaient largement mieux que moi, genre Glène ou même Jezabel ! Mais avec ses pouvoirs c’était largement plus facile… Moi j’étais qu’une fille sans histoire…
Ouais sans histoire mais avec de la foudre qui sort de tes doigts !! Mais punaise, je m’écoute parler parfois ?! A croire que j’avais rien pigé à ce que Mister Malabar m’avait sorti… j’avais un potentiel, je l’avais pas rêvé, c’était sûr maintenant ! Il fallait juste un peu de concentration ! J’étais une déesse magique, merde ! Enfin… je savais pas ce que ça voulais dire mais le nom était cool alors on allait resté là-dessus ! Je m’étais relevée, prenant le temps d’épousseté mon pantalon avant de placer mes mains devant moi comme si j’allais créer une boule de je sais pas quoi. Forcément, mes doigts ne grésillaient plus… Il était jamais là quand on avait besoin de lui ce foutu pouvoir ! Je fermais les yeux, arrêtait de respirer et forçait la concentration… A part m’asphyxier, je faisais franchement pas avancer le Schmilblick… Toujours rien en vue, même pas une bébé étincelle… mais bordel ça marchait comment ce truc, y’avait pas un bouton ou un truc du genre ? Mais une vision d’horreur m’empêcha totalement de me concentrer plus longtemps… Lorsque j’ouvris les yeux pour constater mes exploits, j’avais vu un corps volé, loin, haut, et retomber, complétement désarticulé.
- LOUIIIIIIISE !!!
Je m’étais mise à hurler, puis j’avais détaler en sa direction, me jetant au sol prêt de son corps. Elle avait les yeux fermés, de nombreuses blessures et il semblait évident à la vue de son corps qu’elle avait plusieurs os cassés. J’étais à genoux, juste au-dessus de sa tête, mes mains au-dessus de son corps, tremblants avec une violence inouïe, se déplaçant sans cesse, comme si j’ignorais s’il fallait ou non que je pose mes mains sur elle et si oui, où. Les autres regardaient et je me surpris moi-même à dire :
- Ne la touchez pas, ne la déplacez pas, on risque de la tuer si on fait quelque chose…
Je ne reconnaissais même pas ma voix, elle était rauque, enrouée, bouleversée, tourmentée et mêlée de… sanglots… mais oui… Je réagissais à pleine que j’étais en pleurs, les larmes dégoulinant le long de mes joues, humidifiant mon visage entièrement. Louise n’était pas une de mes amies proches, loin de là, je venais à peine de la connaître, on avait partagé une chambre d’hôtel et encore, je ne l’avais même pas vu la partager avec moi. Mais je ne pouvais pas voir ça, j’étais pas prête pour tout ça… J’étais pas une guerrière moi, j’étais une fille sympa, qui aimait bien rire, qui collectionnait les bêtises et qui rêvait d’aventure… j’avais jamais voulu vivre tout ça, ça me terrorisait, ça me traumatisait, je voulais pas qu’elle meure, je l’aimais bien Louise et même si je l’aimais pas… je voulais pas qu’elle meure.
Sans trop savoir ce que je faisais, je me sentis me relever, et me diriger vers la flaque. Les yeux jaunes… Y’avait un truc là-dessous… On avait besoin d’aide… On avait vraiment besoin d’aide… Et même si mini poulpe avait perdu de son envergure, il restait les malabars… C’était notre seule espoir… Je m’étais jetée de nouveau à genoux vers la flaque :
- Pitié faut vraiment nous aider !!
Les yeux jaunes étaient toujours là… Ils s’approchaient… encore… encore… Je me reculais et retombait sur les fesses, en position presque allongée, mes bras pour seuls supports pour me redressés. Un homme, un blond, venait de s’élever de la flaque. Ses yeux redevenaient bleus petit à petit tandis que je le regardais la bouche grande ouverte, complétement ahuris. Il me fixa un centième de seconde puis ne me prêta plus aucune attention, en se dirigeant vers le poulpe pour lui poser la main sur la tête. Il était en train de le calmer… Et d’ailleurs tout était très calme depuis qu’il était sorti de la flaque…
Tournant la tête, j’avais aperçu mes collègues un peu plus loin, regardant aussi le spectacle et le chef des malabars… Ben il avait rappelé plusieurs malabars à lui visiblement… 1, 2, 3, 4… Quelque chose me disait que c’était pas fini… Oh non… On allait vraiment tous mourir…
C’est alors que j’entendis un bruit d’eau qui me fit retourner la tête vers la flaque. Toujours à moitié allongée, je me remis à quatre pattes pour aller observer la chose qui faisait glouglouter l’eau… Un autre truc arrivait... Et c’était pas beau du tout… Pourvu que ça soit dans notre camp… Pourvu bon sang ! Je continuais à l’observer… ça battait des tentacules… 12 environ à vue de nez… A non pas des tentacules, des pieds ! Euh… Non… des des… des moignons plutôt… Mais c’était quoi ce truc ?! Ça avait 6 têtes au moins… ça pouvait pas être encore plus moche, non ? Lorsque ça approcha de la surface, je pus constater que chaque tête avait des rangées de dents incroyables… Et puis le truc traversa l’eau, me poussant à me reculer, au cas où ça décide de mordre… Une fois sortie de l’eau, la chose se métamorphosa sous mes yeux en une femme d’une beauté incroyable, une jolie peau assez mate, des cheveux bruns ondulés, des yeux verts d’eaux, un nez en trompette caractéristique de la Grèce Antique… J’avais lu pleins de trucs là-dessus, j’adorais Les Métamorphoses d’Ovide quand j’étais petite… Regina me les lisait avant de me coucher… Et cette femme, sa façon de s’habiller, le monstre qu’elle était juste avant, elle me faisait penser à…
- Scylla…
J’avais murmuré le nom, de manière admirative et apeurée…Je savais toujours pas dans quel camp elle était mais… c’était Scylla quoi ! J’avais toujours l’impression de « passer de Charybde en Scylla » et voilà maintenant qu’elle était là pour… Ben pour m’aider visiblement… Elle venait juste de poser les yeux sur moi, avant de me passer devant, dans une posture de véritable protecteur. Je m’étais relevé et un men in black c’était approché. Visiblement, il m’avait dans le collimateur. Il m’attaqua mais Scylla encaissa le coup à la place avant d’attaquer à son tour et de… de détruire le mec… Ouais… ouais ouais… Il restait plus rien. Les yeux écarquillés, un petit sourire naissant sur mes lèvres, je reprenais espoir. J’allais peut-être pas mourir tout de suite on dirait… Moi peut-être pas mais…
- Louise…
Une nouvelle fois, le nom fut prononcé dans un murmure. Il fallait la protéger ELLE pas moi, elle était déjà toute cassée, un coup de vent et hop, elle mourrait, j’en étais persuadée.
- Vient par-là s’il te plaît…
Elle ne manifesta aucune réaction à mes paroles mais lorsque que je me déplaçais elle me suivit, comme je l’espérais. Je vins me poser à côté de Louise. A présent, elle nous protégerai toutes les deux…
Alexis : 75%
Melody Blackstorm
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Kristen Stewart
❝ Eau trouble ne fait pas de miroir...
Alors pourquoi je me reflète si bien en toi ? ❞
| Conte : La Petite Sirène 2 | Dans le monde des contes, je suis : : Melody, la fille de Poséidon
❝ I've played all my cards. And that's what you've done too. The winner takes it all. The looser has to fall. It's simple and it's plain. Why should I complain? ❞
Louise était devenue timbrée. Je sais que certaines personnes réagissent très mal au stress, mais elle venait d'attraper mon poignet ouvert et de le serrer très fort. Je laissai échapper un cri de douleur et levai une main pour la frapper, mais elle fut plus prompte que moi. Elle me gifla si fort que j'en perdis le souffle pendant quelques secondes. Je lui décochai un regard stupéfait à travers ma chevelure en pagaille. Je n'en croyais pas mes oreilles : elle me faisait la morale !
"Je ne peux pas faire entendre raison à Kraky !" marmonnai-je entre mes dents, si bas que je fus persuadée qu'elle ne m'entendait pas. "J'ai perdu son respect. Il n'a plus confiance en moi..."
Ce respect mutuel qui s'installait entre une créature aquatique et moi était très précieuse mais aussi extrêmement fragile. Un seul faux pas et la confiance était détruite... à tout jamais, peut-être. Le Kraken n'était pas connu pour son Pardon.
Une lumière délicate baigna subitement mon bras. Ebahie, je baissai les yeux. Je mis quelques instants à comprendre ce qui venait de se passer. Louise s'écroula de côté. Je fixai mon poignet refermé. Elle m'avait soignée !
"Quelle conne..." lâchai-je, stupéfaite et exaspérée.
Elle allait crever pour m'avoir sauvée la vie. Elle savait que je la détestais ? Elle espérait quoi en faisant ça ? Je la trouvais encore plus... insupportable qu'avant. Elle n'avait pas compris ce que j'avais fait en m'ouvrant les veines : j'avais espéré que si ma vie ne tenait plus qu'à un fil, les Hommes en noir cesseraient ce combat inutile. Il n'en était rien. Notre ennemi n'avait pas bougé. J'avais mal réagi.
En attendant, les autres se déchaînaient contre le Kraken. Glène avait lui avait enfoncé un pieu et Kraky avait diminué de volume. J'avais laissé échapper un couinement à cet instant, avant de taper du poing contre le plancher de la scène. C'était une torture de voir ça, de le sentir souffrir...
Jezabel lui envoya plusieurs boules de feu avant d'attraper le bout de verre ensanglanté à côté de moi. Je voulus l'en empêcher mais elle était bien trop rapide. L'éclat brisé se retrouva fiché dans l'oeil de la créature qui poussa un grognement abominable.
"Non... arrêtez ça... arrêtez..."
Je m'étais recroquevillée dans un coin, la tête dans les mains, fixant la scène de mon regard hanté. Je ne pouvais prendre aucun parti. Je ne pouvais me battre contre Kraky et je ne pouvais non plus aider les autres sans participer à sa mise à mort... J'avais l'impression d'assister à une exécution, sauf que je n'en connaissais pas la fin. Qui allait mourir, en fin de compte ? Kraky diminuait de taille à vue d'oeil, ce n'était pas bon signe.
J'avais les mains crispées sur mon crâne, les yeux rivés sur l'horreur de la situation. Dans un état second, je vis les tentacules se diriger dangereusement vers moi mais je ne remuai pas. Si Kraky voulait me prendre, il pouvait le faire. Je m'offrais à lui, j'espérais qu'il me pardonne de cette façon.
Ce fut Louise qu'il attrapa pour la secouer dans les airs avant de la projeter violemment contre le plancher. Quelques planches volèrent sous la violence de l'impact. Je me recroquevillai davantage sur moi-même en la voyant rouler derrière les rideaux. En tous cas, c'était le clap de fin pour elle. Je n'arrivais même pas à me sentir peinée. Malgré ce qu'elle avait fait pour moi, rien ne semblait éveiller le rocher qui me servait de coeur et qui battait si fort dans ma poitrine que je ne l'entendais même plus.
Un nouveau cri du Kraken. Je levai la tête : Glène venait de percer l'autre oeil et s'était "amusé" à faire des dessins au couteau sur le corps de la créature. Cette dernière émit un "Mouwaaaaap !" d'agonie avant de se ratatiner sur elle-même. Désormais, elle avait la taille d'un labrador adulte. Je déglutis avec peine.
Brusquement, j'aperçus une silhouette sortir de la flaque d'eau en bas de la scène, à côté d'Alexis.
"Flotsam..." murmurai-je en reconnaissant le jeune homme blond.
Le protecteur. Il venait nous prêter main forte. Je me sentis soulagée. Je savais qu'il ne ferait aucun mal à Kraky. En effet, il s'avança vers lui et posa une main sur son crâne tailladé. Je me levai d'un bond et me dirigeai d'un pas chancelant jusqu'à eux. J'avais l'impression de retrouver lentement l'usage de mes jambes. Louise avait peut-être arrêté le saignement, mais la plaie était toujours béante dans mon esprit. Tout ce qu'avait enduré Kraky, j'avais eu la sensation de le ressentir aussi.
Je regardai Flotsam qui m'observait avec son calme habituel avant de lever une main pour caresser Kraky. Il sembla s'aplatir à mon contact et émit un bruit vacillant et mouillé qui me fit monter les larmes aux yeux.
"Tout va bien. Je suis tellement désolée... Tu n'as plus rien à craindre..."
Je m'agenouillai pour me mettre à sa hauteur. Une petite tentacule me cherchait en vain, car son regard aveugle le rendait anxieux. Je posai ma main contre celle-ci et elle s'enroula autour de mon poignet, ses minuscules ventouses aspirant ma peau. Il se montra tout d'abord effrayé, puis, peu à peu, ses ventouses se firent moins pressantes, comme s'il m'avait reconnue. J'esquissai un léger sourire chaviré avant de me rapprocher, la main toujours posée sur son crâne ensanglanté.
"Je suis là... Il ne t'arrivera plus rien... Je te le promets..."
Soudain, je vis une lumière dorée danser au coin de mon oeil. Je me retournai et retins mon souffle : un jet de flammes se dirigeait droit sur moi ! Les Hommes en noir étaient de retour ! Je crus que j'allais finir en cendres, mais Flotsam leva sa main devant moi. Les flammes frappèrent sa paume avant de disparaître dans une drôle d'ondulation, comme si de l'eau venait d'apparaître pour noyer le feu.
Le souffle court, je me relevai et constatai que Scylla était aussi de la partie. Nos amis aquatiques avaient mis les bouchées doubles pour venir nous secourir. Ca faisait plaisir ! Elle venait de détruire un Homme en noir et à la demande d'Alexis, elle se plaça devant le corps de Louise.
Je me tournai brièvement vers Flotsam en lui murmurant :
"Protège-le."
Je posai ma main sur la sienne qui apaisait toujours Kraky avant de me précipiter vers Aaron qui avait le costume bien déchiré. Mon Kraken s'était bien amusé avec lui aussi mais contrairement aux autres, Aaron ne l'avait pas réellement attaqué. Je lui lançai un regard en biais, indéchiffrable, avant de me placer devant lui.
"Personne ne mourra ce soir, à part les traîtres." lui dis-je.
Je coulai un regard meurtrier en direction de Glène et Jezabel qui s'étaient fait le kiff de rendre Kraky aveugle. Un sacré couple, vraiment ! Moi qui les avais pris pour des gens bien... il fallait vraiment que j'arrête de me faire avoir.
Je décidai de lancer les hostilités. Autant en finir au plus vite. Je n'étais pas une guerrière, mais en en prenant un par surprise, je pouvais avoir le dessus. Je donnai donc un coup de poing à l'Homme en noir à ma gauche qui se le mangea en plein sur le nez, avant de lui filer un coup bien placé dans l'entrejambe. Il tomba en arrière et je l'enroulai dans le rideau avant de le pousser dans les coulisses. En me retournant, je vis trop tard un second Homme lever la main sur moi. Il m'envoya une flammèche qui m'effleura l'épaule. La douleur vrilla mon système nerveux. Il voulut recommencer mais... sa tête roula sur le sol avant qu'il ne puisse terminer son geste.
Son corps tomba sur le plancher alors que Jetsam apparaissait derrière lui. Je laissai échapper un profond soupir.
"Merci les gars. Vous assurez toujours autant ! Faites attention à Aaron, je reviens !"
Je profitai du chaos ambiant pour me glisser jusque derrière Glène et le saisir par la nuque, bloquant sa respiration avec ma force surhumaine.
"Ca t'amuse de crever l'oeil d'une créature innocente, hein ?" murmurai-je à son oreille en le collant contre moi. "Tu sais ce qui m'amuse ? C'est de crever les minets dans ton genre..."
J'aurais pu commencer par Jezabel, mais quelque chose me poussait à l'épargner pour l'instant. Elle serait bien plus efficace contre les Hommes en noir. Je pourrais la tuer plus tard. Ou demander à Scylla de le faire. C'était dommage... dans ma grande naïveté, j'avais cru qu'elle pourrait devenir mon amie. J'avais oublié que les gens ne supportent pas ce qui leur fait peur. Kraky était pareil que moi. Nous étions des parias, des âmes rejetées à la mer et à l'amer... Nous n'avions notre place nulle part. Je devais le défendre. Ceux qui se montraient hargneux et dangereux pouvaient recommencer à tous moments. Je devais protéger les créatures. Je leur avais promis avant le retour de Père. Je leur avais jurées que je serai là pour elles. J'avais failli échoué, mais pas une seconde fois.
"J'en ai déjà tué pleins des comme toi." poursuivis-je à Glène d'un ton susurré. "Tu n'es même pas le premier. Je ne te fais pas cette honneur..."
Glène tentait de s'échapper, il gesticulait, mais je tenais bon. Je tentai de résister à ses ongles qui griffaient mes bras dans l'espoir que je le lâche. J'avais plus de mal que prévu à l'étouffer, mais j'y arriverai. J'étais déterminée. Il n'était qu'un humain, un de ceux qui n'acceptent pas la différence. Il méritait amplement de mourir.
Je respirai par saccades, plaçant toute mon énergie à faire de la bouillie avec sa gorge. Adieu le Scooby-Gang. Ca avait été un doux rêve, pourtant... mais rien dans la vie ne se passe jamais comme on l'espère.
Fish Dream Team Show Glène ne trouva rien d'autre pour décrire la situation. Toutes les créatures marines avaient décidé de faire la fête avec eux en passant par une flaque d'eau ? Entre l'homme aux yeux bizarres et le monstre encore plus horrible que le Kraken, Glène ne comprenait pas vraiment ce qu'il se passait. Ça n'était pas bon, il le sentait. Il profita tout de même du bref moment de calme pour s'approcher des autres autour de Louise. Elle avait vraiment besoin d'un hôpital. Mais avec tous les insectes présents, bien sur, elle n'en aurait pas le droit. Glène leva un regard noir à Melody qui elle ne le voyait pas, la portant comme représentente de la Fish Dream Team Show, et par conséquent comme responsable de tout ceci.
Il leva les yeux et oublia tout le reste quand il vit Jezabel. Encore en colère, il s'approcha d'elle d'un pas agacé.
PLUS JAMAIS ! Tu entends ? Tu ne te sacrifie plus JAMAIS pour moi ! Je t'interdis de donner ta vie uniquement pour me protéger, j'en ai marre d'être protégé sans rien pouvoir faire, alors PLUS JAMAIS, OK ?!
Il n'avait pas crié sur elle. Il lui avait bien hurlé dessus à en perdre ses poumons. Tout ce qu'il se passait l'avait mis hors de lui. Il regarda Jezabel dans les yeux et il perdit conscience de ses actes. Il n'était plus témoin de ce qu'il disait ou faisait, comme dans un état second que la folie de sa colère avait crée. Ainsi, il prit son visage et l'embrassa pendant de longues secondes, avant de reprendre, la voix brisée.
Comment tu me laisse moi après ? Je t'aime Jezabel, c'est pas rien ! Je tiens à toi énormément, alors être responsable de ta mort ? Je ne m'en remettrai jamais. Je suis tombé amoureux de toi, ne pars pas s'il te plait !
Et Glène revint à lui même se rendant compte de tout ce qu'il venait de dire. Il fit des yeux ronds. Non ! Elle ne devait pas savoir que Glène l'aimait ! Il perdait toutes les personnes dont il a été amoureux, il ne voulait pas la perdre ! Elle ne devait pas savoir, elle ne devait pas savoir...
Oubli ce que je viens de dire ! Fut la première chose qui lui passa à l'esprit.
Bien. Nous avons notre nouveau boulet local du mois. Le coeur de Glène s'emballa. Il ne savait plus quoi faire. Jezabel ne comprenait plus. Il fallait trouver une excuse. Une excuse, une excuse...
Tu comprends je crois que... comme tu es... morte...
MAIS POURQUOI avait-il dit ça ? Boulet international. Il ne le pensait pas du tout, Glène l'aimait, peu importe quel royaume elle gouvernait. Pourquoi avait-il sorti cette horreur ?
Mais aucun des deux n'eut le temps de réagir qu'il se retrouva étranglé. Instinctivement, Glène plaça les mains sur les bras de son agresseur, tentant de se dégager. C'était énormément douloureux, et il ne pouvait plus respirer. Il entendit soudain la voix de Melody qui lui reprochait d'abord son acte, avant de se vanter de ses dons de meurtrière. Glène ferma les yeux, redoublant les efforts pour se dégager -sans vraiment savoir pourquoi, la mort aurait été préférable à la situation situation actuelle-. Il vit Jezabel hurler, mais il ne l'entendait pas. Ses oreilles sifflait, il n'arrivait pas à tenir sans air.
Melody le lâcha soudainement avant de tomber au sol, Jezabel l'ayant poussé avec sa super vitesse, avant d'entrainer Glène au fond de la salle. Celui-ci s'effondra. Il appuyait ses mains sur le sol comme s'il devait se tenir pour échapper à quelque chose, et reprit sa respiration en inspirant profondément. Jezabel lui hurla dessus pour ce qu'il lui avait dit. Stupidement honteux, et lâche comme jamais, Glène n'osa pas lever les yeux et fixait le sol. Et quand il leva les yeux finalement, il reçut une baffe qui résonna dans tout son crane. Puis Jezabel couru en pleurant à l'autre bout de la pièce. Glène se releva et l'observa. Elle pleurait vraiment. Il l'avait fait pleuré. En comprenant ça, il eut juste l'envie de sortir, monter jusqu'au toit de l'hôtel et se jeter dans le vide. Il lui avait dit n'importe quoi dans le but de ne pas la perdre. Et il l'avait bien perdu maintenant. Il se frotta la joue, douloureuse en la regardant encore quelques secondes.
S'enfonçant les ongles dans les paumes de ses mains, il se retourna vers le reste du groupe, avec la Fish Dream Team Show non loin d'eux. Il regarda Melody, la voix de nouveau brisée.
Ton truc est peut être "innocent", mais ça ne change rien, elle a essayé de nous tuer, grande cruche ! Désolé d'avoir fait ce que j'ai pu grosse c##ne !
Il était bien plus qu'en colère. Il n'avait jamais parlé ainsi auparavant. Tout ce voyage l'avait tellement énervé qu'il était presque en état de rage.
La seule qui mérite de crever ici c'est toi, et toi seule, espèce de monstre à queue de poisson !
Et voilà qu'il souhait -et sincèrement- la mort de quelqu'un. Il regarda tous ceux qu'il avait devant lui d'un regard sombre rempli de haine. Les seules personnes qu'il avait devant lui que Glène n'haïssait pas étaient Tara et Alexis, ces amies. Ou du moins jusqu'à qu'il ne les perde elles aussi. Les larmes aux yeux, il prit une chaise à coté de lui...
AAAAARGH !
... Et la lança le plus loin qu'il put. Il était hors de lui. Il avait juste envie de retrouver la flaque d'eau et de tous les noyer avant de les suivre. Il se dirigea vers un mur, et se mordit la langue pour ne pas pleurer, tout en s'appuyant avec sa main en regardant le sol, pour tenter de se calmer. Il n'était plus le même, il était détruit. Tout ça parce qu'il a suivi un mec louche dans son avion piloté par un psychopathe. Il n'avait jamais ressenti aussi fort le besoin de voir Martin.
Et puis, toute cette fichue histoire était loin d'être finie qui plus est.
codage by jacks ღ gifs from tumblr
Aaron McAdams
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Jesse Eisenberg ♥
« J'avais bien dit qu'il
faisait froid... ! »
| Conte : Hercule ϟ | Dans le monde des contes, je suis : : ☣ Aaron ☣ un demi dieu. ϟ
Je n'avais pas levé les yeux vers l'infirmière qui me posait toutes ces questions. Elle ne faisait que son travail et tentait de comprendre ce qui se passait dans ma tête, mais qui pourrait percer tous mes secrets ? Je n'en avais pas tant que ça, mais pour des êtres normaux, ils ne pouvaient pas comprendre. On me frappait à l'école et ma peau ne marquait pas. On me frappait à la maison et mes blessures s’effaçaient au bout de quelques heures.
De tout ce que m'avait donné mon véritable père, la chose qui m'avait été la plus utile était ma grande résistance aux coups que je recevais. Je ne saignais pas ou que très rarement. Ma peau ne laissait jamais la moindre cicatrice apparaître. J'étais un enfant tout ce qu'il y avait de plus ordinaire, dans une famille des plus modestes, avec un corps résistant à la douleur. Ca faisait ma force, même si au fond de moi je me sentais terriblement faible. Faible face à autant d'injustice, faible face à la vie en générale.
"Dimanche ça sera ton anniversaire et comme tu es mon client le plus fidèle, je voulais t'offrir un petit cadeau."
Elle m'avait fait un petit sourire et j'avais levé les yeux vers elle pour le lui rendre, avant de pencher mon regard sur l'enveloppe qu'elle avait posée entre nous, sur son bureau. J'avais hésité avant de la prendre, mais elle avait collée dessus des petits autocollants de dauphin. Elle savait que j'adorais ces animaux marins. Et puis quel enfant n'aimait pas recevoir de cadeaux ?
J'avais murmuré un merci avant d'ouvrir l'enveloppe qui contenait un billet. Une entrée pour le grand cirque qui venait qu'une fois par an à Londres, le 23 novembre. Je rêvais d'y aller, mais c'était bien au dessus des moyens d'un petit garçon de 11 ans.
"Merci ! Mais mon père ne voudra jamais que j'y aille."
"J'irai lui parler. Ne t'en fais pas. Tu vas pouvoir y aller."
Je ne savais pas encore que ce jour là allait bouleversé toute mon existence. La mort de mon beau-père, un jet d'eau envoyé par la trompe d'un éléphant sur le public et sur moi par la même occasion, la rencontre avec Egéon...
Aujourd'hui...
"Pourquoi tu les laisses faire ?" avais-je murmuré pour moi même. Melody s'était entaillée le poignet. Elle avait été sauvée in extremis par Louise qui était totalement écroulée au sol, à bout de souffle. Glène, Tara et Jezabel avaient combattus le Kraken tout en prenant des coups à leurs tours. Alexis s'était dirigée vers Louise pour prendre soin d'elle, même si elle ne pouvait pas faire grand chose.
On n'était plus tout seuls, désormais. Egéon ne devait pas être loin, car Flotsam, Jetsam et une créature que je ne connaissais pas avaient fait leur apparition. Des alliés de plus, c'était toujours bon à prendre, surtout dans une situation aussi catastrophique que celle où on se trouvait. Une fois encore on était tombé dans un piège. Une fois encore on avait subi des dégâts. Une fois encore ça n'en était pas fini... Quand Melody était venu vers moi, je pensais qu'elle allait me dire que c'était bon, que tout allait prendre fin, que je n'avais pas à m'inquiéter, que tout ceci n'était pas ma faute, qu'elle ne m'en voulait pas. Mais la seule chose qu'elle m'avait dite, c'était que oui, on ne mourra pas. Pas nous. Mais eux oui. Encore des morts, encore de la souffrance. Encore des innocents qu'on attaquait sans raisons valables.
"Ce ne sont pas des traitres Mel. Ils sont avec nous." lui avais-je murmuré tandis qu'elle s'était éloignée pour s'approcher de Glène. Elle l'avait pris à la gorge et elle avait tentée de l'étrangler. Jetsam n'était qu'à quelques pas de moi et je me demandais s'il allait l'arrêter, la stopper, mais au lieu de ça, il se contentait de me regarder, tandis qu'une autre créature marine venait d'apparaître pour stopper deux autres hommes en noir.
"Ca sera toujours comme ça, n'est ce pas ?"
J'avais regardée en direction de Melody et quelque chose de très rapide était passé devant moi, enlevant des griffes de la sirène, sa proie. Jezabel évidemment... Elle aurait fait n'importe quoi pour le sauvé. Dire que Melody pensait l'avoir de son côté. Mais elle n'y comprenait rien du tout. L'amour était plus fort que tout. A force de détester tout le monde, elle finira par être détestée par tous.
Je sentais une once d'inquiétude dans le regard de Jetsam. Pourtant on était désormais plus fort que nos adversaires. La sirène était sauvée, tout le monde allait s'en sortir. Mon regard s'était posé sur Louise. Elle aussi elle allait surement aller mieux. Il lui faudra juste du temps. Quelques jours, semaines... Ou peut être moins si... Je m'étais approché d'elle, tandis que Jetsam s'était occupé d'un autre homme en noir qui avait tenté de nous attaquer. Mais je ne m'en souciais pas. Je ne marquais pas, je ne souffrais pas. Je me contentais de laisser aller, comme je l'avais toujours fait.
Une fois à la hauteur de Louise, je m'étais accroupis devant elle, en posant ma main sur celle de Alexis et en lui faisant un petit sourire pour lui faire comprendre que je resterai avec elle, qu'elle pouvait être tranquille. Je m'occuperai de Louise, elle ira mieux, bien mieux. Il ne me restait qu'à comprendre comment ça marchait. Elle avait le don de donner des forces aux autres. Elle avait sauvée Melody de cette manière et d'autres personnes avant elle. Il était temps que quelqu'un lui rendre l'appareil, quitte à ce qu'elle me prenne tout.
"Lou ? Faut que tu ouvres les yeux. J'ai besoin de toi. Je ne sais pas comment faire..."
J'avais lâché la main de Alexis pour prendre celle de Lou. Puis, j'avais passé mon autre main autour de sa taille afin de la redresser et de faire reposer sa tête tout contre ma jambe que j'avais allongé. Fallait qu'elle aille mieux. Je ne pouvais plus trop bouger comme j'étais et si on m'attaquait je ne pourrai pas me défendre, mais ça n'avait pas d'importance. Je devais l'aider, je devais aider mon amie.
9 décembre 2003, Londres...
"Comprenez bien monsieur, que même si provisoirement vous avez la garde du jeune Aaron, il devra rester scolarisé dans notre école et ce jusqu'à la fin de l'année en cours. Nous espérons que vous prendrez toutes les dispositions nécessaires pour que cela soit possible."
Egéon avait dit que tout se passerait bien. On avait sympathisé dès le premier soir et il m'avait révélé son secret après que je l'avais vue faire quelque chose dont un jeune garçon n'aurait jamais dû pouvoir accomplir. Il était bien plus mature que son âge, du haut de ses treize ans. Avec la personne qui s'occupait de lui et qui n'était pas son père à ce qu'il m'avait dit, on était rentré chez moi. Ils ne voulaient pas que je fasse le chemin en transports en commun comme pour l'aller. C'était là qu'on avait vue les policiers. Mon père était mort ce soir là. Une trop forte dose d'alcool dans le sang. Egéon et son ami étaient restés avec moi toute la nuit, puis ils s'était occupés de moi les jours qui avaient suivis. Ils m'avaient dit que tout se passerait bien, que désormais j'avais une nouvelle famille et que je n'aurai plus jamais rien à craindre.
"Vous m'avez dit être de quelle branche de la famille ? La mère ou le père ?"
Le directeur de l'école avait fait approuver par le juge que je devrai finir ma scolarité ici, quoi qu'il arrivait. Une décision de justice était encore en cours, mais le protecteur de Egéon avait demandé à m'adopter et j'aurai peut être la chance d'avoir pour une fois des gens vraiment bien à mes côtés. Je ne serai peut être plus jamais seul.
"La mère."
On s'était levé et on avait quitté la pièce. Une fois au dehors, on avait croisé l'infirmière dans le couloir et elle m'avait adressée un petit sourire. Je l'avais vue lever les yeux vers le protecteur d'Egéon qui était désormais aussi le miens et elle avait hochée la tête. Elle savait que j'étais désormais entre de bonnes mains, que je ne craignais plus rien. C'était la dernière fois où je l'avais vue. Je n'étais jamais plus retourné dans cette école. Je n'avais jamais plus quitté le manoir Blackstorm, ma nouvelle famille.
Aujourd'hui...
"Je t'en prie... Laisse moi t'aider. Je dois prendre soin de toi. On est... amis. On doit pouvoir compter les uns sur les autres. Tu n'auras qu'à prendre un peu d'énergie, juste ce qu'il te faut. Mais ne te laisse pas partir, j'ai besoin de toi."
Tandis que je sentais quelque chose passer à travers tout mon corps, j'avais entendu au loin un bruit assourdissant, avant d'entendre Glène hurler sur Melody. Les hommes en noirs se faisaient massacrés tout autour de nous, les uns après les autres. Ils étaient désormais en sous effectif. De nouvelles créatures nous avaient rejointes. Jetsam venait de trancher la tête à l'un de nos agresseurs. Il n'en restait plus qu'un debout, leur chef. Si il y avait bien une chose que je pouvais lire dans le regard de quelqu'un, c'était la peur. Il savait qu'il avait perdu une bataille qu'il ne pouvait sans doute pas perdre.
Je me sentais aller de moins en moins bien, même si j'avais toujours assez de forces pour me maintenir éveillé. J'avais penché la tête vers Louise et sa peau semblait reprendre quelques couleurs. Je ne savais pas si ça voulait dire grand chose, mais je sentais que j'avais besoin d'elle, que j'avais besoin de chacun d'entre eux. On ne devait plus être les uns contre les autres. Melody ne devait plus les considérer comme des pertes possibles et on ne devait plus la traiter de monstre. Elle était une jeune femme admirable, remarquable qui n'avait juste pas encore compris que si elle y mettait du siens, elle pouvait accomplir de grandes choses. Elle devait laisser de côté le passé. Laisser les morts là où ils étaient et penser à l'avenir. Les amis comptaient plus que tout. La famille qu'on se construisait était la plus importante de toutes.
La vie n'est pas dur. C'est ce que les gens en font, qui vous la gâche.
Je sentais une douleur vive sur mon poignet. Toujours à moitié allongée sur le sol, je pris le flanc de mon poignet dans la main et constatais avec horreur une entaille très profonde. Et de plus, j'avais l'impression de ressentir une brûlure. Je ne me souvenais pas avoir été touchée par le Kraken, à moins que ces tentacules n'ont été coupantes comme une lame ? Je me revoyais courir dans une jungle épaisse de tentacule. Si, j'en avais touché une ! Je fus surprise de voir qu'elle était effectivement bel et bien coupante comme des rasoirs. Mes yeux se levèrent de mon poignet pour apercevoir Louise voler dans les airs comme une poupée de chiffon. Son nom s'échappait de mes lèvres dans un cri, avant de la voir s'écrouler par terre, inerte. L'inquiétude remplit mon esprit, le brûlant vif comme un feu de camp. Je me précipitais vers elle. Elle avait des os cassés. On ne pouvait pas la déplacer, on ne pouvait pas rester sans rien faire non plus ! Un cri de la part du Kraken détourna mon attention. Glène-lui avait transpercé l'autre œil et la créature avait à présent la taille d'un labrador. Je me relevais, et remontais sur la scène tout en grinçant des dents face à la brûlure entre mes côtes qui me faisaient énormément souffrir. Le sang qui s'était écoulée de mon visage tels des pleurs d'enfants avait séché. Une mauvaise impression d'avoir de la barbe-à-papa coller au visage, suivis d'un coulis aux fraises. J'avais l'impression que quelque chose me serrait la pommette, et quand je prenais la liberté de toucher, le sang s'effritais en petit morceau sur le sol. J'en avais absolument partout. Et si on constatait les dégâts, pour rigoler ?
Des côtes brûlées, une plaie au front, une plaie a la pommette, une entaille au poignet. Et pour conclure le tout, du sang partout le visage. Oui. J'avais surement l'air d'une tueuse de personne, comme ça. Mais il n'en était rien, absolument rien. Je restais ou j'étais, j'osais plus bouger. Alexis était retourné près de la flaque et un peu plus loin Melody sanglotait, nous suppliant d'arrêter de toucher son Kraken. Elle me faisait presque pitié. Des personnes sortirent de la flaque sur laquelle Alexis était accroupie. Un jeune homme blond apparut et attaqua les hommes en noir. Stupéfaite, je le regardais faire les yeux écarquillés. La respiration saccadée, j'osais plus bouger encore une fois, figé sur place. Une seconde personne sortait encore une fois de la flaque. J'osais un regard, et c'était une femme brune aux yeux verts. J'inclinais la tête. Je ne comprenais pas. D'où il sortait ? De la mer ? De la flaque qui conduit à la mer ? Je secouais la tête et entrepris de bouger de ma place pour rejoindre Glène en quelque enjambée. - Scylla… Je tournais une tête intriguée par ce prénom qui me disait vaguement quelque chose. J'avais beau être morte, venir d'un monde complètement différent des autres, mais je n'étais pas pour autant idiote. Je voyageais souvent de monde en monde. Et c'était aussi en me rendant dans le monde des contes que j'avais été emporter par la malédiction. Scylla, hein ? Ce n'est pas la créature toujours fourrée avec Charybs ?
Je n'arrivais plus à comprendre. Pourquoi est-ce qu'ils venaient ? Pour le Kraken ? Non, ils nous défendaient face aux hommes en noir qui ripostait. Melody fini par ce lever et se diriger vers son Kraken. Elle posa une main sur son crâne, et je me sentis soudainement coupable des plaies que j'avais pu lui faire. Mais comment pouvais-je me sentir coupable alors que je ne faisais que me défendre ? J'avais eu la liberté de l'éviter à chaque fois. En fait, j'aurais pu faire que l'éviter. Mais je ne pouvais pas le laisser blesser les autres. Pas mes amis. "Je suis là... Il ne t'arrivera plus rien... Je te le promets..." Et il semblait de nouveau lui obéir. Je baissais le regard sur la tache noire dans ma main. Je l'aurais pour toujours ? Je pourrais me faire manger de nouveau par le Kraken n'importe quand ? Je détournais le regard sentant une main me retourner brusquement. Je fis face à Glène qui me regardait d'un air agacer. PLUS JAMAIS ! Tu entends ? Tu ne te sacrifie plus JAMAIS pour moi ! Je t'interdis de donner ta vie uniquement pour me protéger, j'en ai marre d'être protégé sans rien pouvoir faire, alors PLUS JAMAIS, OK ?! Je sursautais, jamais je ne l'avais vu hurler ainsi. Son ton me fit peur, et je levais des yeux terrifiés vers lui. Les yeux écarquillés et stupéfaits, je voulus reculer. Trop de hurlements d'un coup. Trop de mots qui me blessaient le visage.
Mais il m'attira à lui, d'un geste que je regardais méfiante. Et puis… Il m'embrassa. Je me perdis soudainement dans ces lèvres entremêlées au miennes. Ah ouai, il embrassait bien quand même. Je sentais comme une explosion de sentiments qui me montait au visage. Mais je ne comprenais plus. Il recula son visage du mien, je ne voulais pas qu'il s'arrête. Mais j'étais trop choquée pour répondre quoi que ce soit. je le regardais avec des yeux ronds. C'est quoi, cette mauvaise blague ? Un coup, il veut plus de moi, et un autre, il m'embrasse comme ça sans raison ? Il me devait des explications. Et vite. Je ne comprenais pas ce qui lui prenait. Comment tu me laisses-moi après ? Je t'aime Jezabel, ce n'est pas rien ! Je tiens à toi énormément, alors être responsable de ta mort ? Je ne m'en remettrai jamais. Je suis tombé amoureux de toi, ne pars pas s'il te plaît ! Hein ? Attendez quoi ? Je me défaisais de son étreinte, et m'écartais de lui. J'avais parfaitement retenu chaque syllabe qu'il venait de prononcer. Mon cœur les avait enregistrées, trop tard pour lui. Il ne pouvait plus faire demi-tour. Un sourire naissant au coin de la lèvre, j'ai voulu répondre. Oui, moi aussi, je l'aimais. Moi aussi, je voulais le garder pour moi toute seule. Je ne voulais plus qu'il m'échappe. Je lui mettrais des chaînes s'il le faut. Cela emballa mon cœur. Mais malheureusement les yeux ronds qui fit par la suite réussis à m'inquiéter. Qu'est-ce qui a ?
Oubli ce que je viens de dire ! Quoi ? Non. Ta pas le droit de te rétracter ! Qu'est-ce qui faisait ? Je ne comprenais rien ! Devant mon visage qui présentait une mimique incompréhensible, il ajouta la chose qu'il ne fallait absolument pas me dire. Tu comprends je crois que... comme tu es... morte... J'ai compris. Les mots tranchants vinrent créer un trou dans mon cœur. Je sentais une étrange sensation de peine. Mêlé à de la colère. Je me suis mise à le regarder, trop affliger pour dire quoique se soit. des mots coupant, entaillant les moindres partirent infimes de mon âme. Il s'amusait. il s'amusait juste avec moi. Pourquoi est-ce qu'il s'amusait ainsi ? Quelle jouissance avait-il à me traiter de la sorte ? Ça faisait mal, très mal. Je combattais la boule dans ma gorge qui menaçait de s'écouler sur mes joues tel un torrent. Je ne prêtais plus attention à aucune scène. J'étais plus là. J'étais ailleurs. Dans un monde empli de noirceur qui m'emportait. Personne ne voulait de moi. Personne ne voudrait jamais de moi. Parce que j'étais la mort. Je regrettais à cet instant précis mon Ancien Monde. Si je le pouvais, je m'y serais réfugiée pour toujours. Et Calliope me manquait énormément. Je voulais juste rentrer et me creuser un nid dans ces bras protecteurs. Me sentir réconforter par ma meilleure amie. C'est tout ce que je voulais. "Tu sais ce qui m'amuse ? C'est de crever les minets dans ton genre..." Je revins brusquement à la réalité, frapper par lesfaits présents. Melody ? Qu'est-ce qu'elle faisait ? Elle était en train d'étrangler Glène … Mais je n'avais plus envie de bouger. Pas après les mots blessants qui m'emportaient avec la fatigue. Mais une nouvelle dose de peine s'agrandissait en moi.
Pourquoi est ce que ça amusait tout le monde de me faire souffrir ? Je pensais pas que Melody Allait réagir ainsi. Je l'aimais beaucoup. Et encore une fois, je comptais plus. Je commençais à avoir l'habitude … Mais j'étais deux fois plus peinée. C'était certains : J'étais une personne inutile dans ce vaste monde. Je pensais les humains bien. Je le pensais réellement il fut un temps. Et ce que je voyais je ne l'aimais pas. Je n'aimais plus les humains. Il était horrible. Et voilà. Je ne retenais plus les larmes qui coulait le long de mes jours comme un fleuve. La trahison de Melody avait suffi à me faire craquer. J'avais perdu une amie. J'avais perdu un amour. J'avais tout perdu. Je faisais quoi encore là ? C'était quoi le but de tout ça au juste ? Je mis mes mains sur la tête, regardant la situation, perdant le self-contrôle de moi-même. J'en avais marre. J'étais en colère. Je laissais la noirceur de mes sentiments réagir pour moi-même. Blesser, peinée, énervée. Tout cela se mélangea en quelque chose de pas bon qui me fit hurler de rage. Je passais devant Aaron et emportai Glène avec moi loin de la rage de Melody. Je le laissais tomber par terre avec brutalité. Et je lui mis une claque phénoménale, passant toute ma rage dedans. Le choc de ma main contre sa joue avait été si forte que mes doigts fourmillait et ma paume rouge chauffait à cause du choc. Je bouillonnais. Je sentais mon esprit vif prendre le contrôle de mes mouvements. Je voulais me défouler. Il se releva, mais d'un geste rageur, je le poussais de nouveau par terre. Mon regard était de nouveau en flamme. Plus de pleure. Plus de souffrance. Arrêtez de jouer avec moi.
▬ « Toi ! Ça ta plus de jouer avec mes sentiments, hein ? C'était quoi le but de tout ça au juste ? Me faire souffrir ? T'en taper une et repartir aussitôt ? » Je hurlais à plein poumon, et le repoussais de nouveau par terre. J'étais méchante. La rage et la colère parlaient à ma place. « Je suis conne. Voilà ce que je suis. » Conclus-je. Je secouais la tête pour chasser les larmes qui déferlaient encore une fois sur mon visage. Ah beh oui. Je ne serais jamais comme les gens normaux. Je n'avais pas le beau tint brillant des filles pleines de vie. Je n'avais pas leur pommette rougeoyante. Je n'avais pas un cœur qui battait. Je n'avais rien. J'étais juste la mort. Je servais qu'à accueillir les gens dans mon royaume, c'est tout. Je n'étais pas faite pour vivre. Je m'en rendais compte à présent. J'étais nulle. Je servais à rien. On m'appréciait juste pour mes pouvoirs magiques. Pas pour ce que j'étais vraiment. J'aurais du m'en douter que personne ne m'aime parce que j'ai une énorme différence de vie avec eux. Mais bordel, comme ça faisait mal ! Je sentais une nouvelle secousse de larmes me prendre, mais je les ravalais par fierté. Si c'était ça, l'amour alors je n'en voulais pas. De toute manière qui pourra aimer une morte ?
Je fis demi-tour et revins à toute vitesse, mais cette fois vers Melody. Elle voulait me tuer ? Qu'elle le face, j'en avais rien à faire. Je m'approchais d'elle le regard dur. Je pensais avoir eu une amie. Elle avait réussi à me le faire croire. Et j'ai été assez stupide pour le croire moi aussi. Je me mis face à elle en approchant mon visage du sien, dépassant les limites de l'intimité, trop proche.
▬ « Et toi .. Je te croyais mon amie. Je t'ai sauvé la vie. J'ai pris des coups pour te défendre au péril de ma vie. Mais t'en a rien à foutre. Bizarrement, je ne regrette pas de t'avoir sauvée, parce que comme une grosse conne, je continue de t'apprécier. Oui. Je suis nulle. Tu veux me tuer ? Vas-y, de toute manière, je suis déjà morte ! » Je cherchais à mon cou la chose qui me représentait. La chose qui faisait maintenant de moi un fardeau. « Mais au moins, quand tu le feras, regarde-moi dans les yeux que je vois à quel point cela te fera plaisir. » J'arrachais mon collier qui avait énormément de valeur pour moi et le jetait par terre. Je dévisageais Melody, les yeux toujours pétillants de flamme et la contournais. J'écartais les bras d'un geste théâtral. « Oh, elle est naïve la petite Jezabel ! Utilisons là tant qu'elle a de l'utilité et jetons là en suite. » Et je partis en courant. Tel un vent, tel un courant d'air qui zigzaguait entre chaque personne. Je donnais un coup de pied rageur sur la batterie auquel je m'étais amusée et partie directement dans le couloir, m'éloignant de tout le monde. J'entrais dans une drôle de pièce. Une loge. Je m'arrêtais et frappais dans le meuble le plus proche. Je donnais un coup de bras dans les vases qui se fracassaient sur le sol. Et je me laissais tomber par terre. Pleurant à chaude larme. La peine qui s'engouffrait en moi ressortait avec intensité. Je ne savais pas ce qu'était une peine de cœur ; j'avais jamais su. Je ne savais pas non plus ce qu'était une trahison. Et bien maintenant, je savais. C'est un torrent de noirceur qui s'engouffre et qui te dévaste. Comme un champ de bataille après une tornade. Les larmes dévastaient mon visage. J'avais du mal à cadrer ma respiration qui se mêlait à la peine et qui se faisait de plus en plus court. Assise les genoux replier, j'avais plaqué ma tête contre mes genoux. N'y voyant que du noir.
J'avais faim. J'étais fatiguée. Je me sentais faible. J'entrepris de me relever les yeux rouges et gonflés. Je me postais devant le miroir en marchant sur les bouts de verre qui craquait à mon passage. Je voyais mon reflet. Et j'étais accablée. Une jeune fille décoiffée, blessée, le visage rouge de sang et de larmes. Je revins vers la porte et m'engouffrais de nouveau dans le couloir. Je reviens sur la scène en ignorant tout le monde et me laissais tomber dos au mur à côté du rideau. Je tournais la tête face au mur. Je préférais regarder le vide que des personnes injustes envers moi. Mais je prêtais une oreille discrète à ce qu'il se passait. Une chaise avait été fracassée. Et je m'en fichais de qui ça venait. Des créatures marines avaient fait leur apparition, ce qui me réussit à me faire détourner la tête pour les regarder avec fascination. Les hommes en noir étaient moins nombreux. Et celui qui viendrait m'attaquer aura affaire à m'a colère imminente. Flotsam et Jetsam prirent alors en tenaille le chef des hommes en noir. Je tournais un regard intéressé vers la scène. Le chef s'énerva, se débattait, mais sans résultat.
"Vous êtes stupides ! Vous auriez dû nous donner la sirène et tout se serait bien passé, mais là, vous n'allez pas me laisser d'autres choix que d'en finir avec vous tous. Le Dragon ne va pas être content du tout."
Et la mort n'est pas contente elle non plus. Ce n'est pas pour autant que je tue tout le monde ! Qu'ils se débrouillent. Je ne vois pas pourquoi je me battrais pour quelqu'un qui m'a trahi et meurt d'envie de me tuer. Je resterais assise à ma place et je ne bougerais pas. J'étais bien dans mon coin, à ruminer toute seule avec les ténèbres. J'aperçus du coin de l'œil aussi Louise de nouveau debout. Je cherchais pas à comprendre. Je n'en avais plus envie. Je ne voulais plus rien à ce moment précis. Une guerre pouvait se déclencher à côté de moi où je resterais dans mon coin. Ça fait mal, quand on est loyal envers quelqu'un et qu'on brise cette loyauté, hein Melody ? J'étais trop loyale. Et ça me jouait des tours.
"Qu'importe... Maintenant, Mélody ne craint plus rien."
Répondit Jetsam. Une partie de moi se réjouissait que Melody ne craigne plus rien. Et une autre partie de moi se maudissait de le penser. Le chef laissa échapper un sourire, avec un visage sûr de lui. Oui, ça sent quelque chose de pas bon tout ça. Et ils seront tout seuls, sans moi. Des bruits de pas raisonnèrent. Le directeur du Casino apparut dans l'entrée et marcha vers tout le monde. Pourquoi est-ce qu'il marchait tranquille alors qu'il se passait des trucs pas très nets en ce moment même ? Mais j'étais trop vidée de mes émotions pour m'inquiéter. Je ressentais juste un vide. Ou il n'y avait plus d'émotion, plus de ressentis. Juste le néant avec moi-même. L'homme regarda le sol, et tous les hommes en noir ne réagirent plus, dans l'incompréhension totale. Jetsam et les créatures firent une chose qui retenu mon attention : ils s'inclinèrent. Et je sus directement ce que nous avons devant nous. Le père de Melody, Poséidon.
Poséïdon
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Ryan Gosling ♥
« Qui a commandé un gros poisson pour Noël ? »
| Conte : Hercule ϟ | Dans le monde des contes, je suis : : ☣ Intrigue divine ☣ Je suis le dieu des Océans ! ϟ
Aaron. Car sans lui ils n'auraient pas tous été réunis. Un présage d'excellence, une réussite complète. Les valets, Jetsam et Flotsam pour annoncer la couleur. Le rouge. Rouge sang. Des atouts pour éviter que l'adversaire ramasse le moindre pli. Pour en finir avec le Roi, qui comme aux échecs est le seul à pouvoir faire plier le genoux aux autres.
J'entendais mes chaussures se frotter contre le sol. Un pas après l'autre. Je venais d'arriver devant le spectacle, la tête penchée, le regard perdu dans le vide. Au loin les créatures s'étaient arrêtées. Il ne restait plus grand chose de debout à l'exception d'un homme en noir, le sous fifre. Celui qu'on envoyait pour négocier quand on avait trop peur de se présenter en personne. De nombreux genoux avaient élu domicile face contre sol. Tapis. Lesjeux étaient faits. Il ne restait plus de cartes à distribuer à l'exception d'une seule, qu'il fallait retourner.
J'avais sentis un regard se tourner dans ma direction. Je savais très exactement de qui il s'agissait. Elle semblait troublée, ne pas comprendre ce qui lui arrivait, ce qui leur arrivait. Peut être qu'elle ne voulait juste pas voir. Tant d'années à attendre, tant d'années l'un sans l'autre.
1.
Mon coeur s'était accéléré ce qui était plutôt rare chez moi. Il est souvent piqué à vif mais il ne bat qu'en de très rares occasions.
2.
Elle est toujours là. A m'observer, me contempler, tenter de percevoir le moindre indice qui pourrait répondre à la question qui lui brûlait les lèvres. Des lèvres semblables à celles de sa mère.
3.
Abracadabra. Je lève les yeux et ils plongent directement dans son regard. Puis j'entends l'homme en noir, leur chef, se reculer d'un pas. Jetsam est toujours là pour l'empêcher de fuir. Je sens l'homme faiblir, hésiter. Quelque chose en lui gronde. Il aimerait parler, mais il ne trouve pas les mots. Ils ne les trouvent pas. Je sens que lui aussi est là. Les yeux de l'homme en noir sont maculés de tâches rouges. La colère s'empare de lui. Un sentiment souvent associé à la peur.
Le plus important dans un tour est la chute. Ce qu'il apporte aussi bien pour les autres que pour soi. J'avais posé mes mains sur mes joues avant de les ramener en direction de mes cheveux et de pencher délicatement la tête en arrière. Un... deux... trois... Mon visage avait changé, mon corps aussi. Seuls mes habits étaient restés les mêmes et en retirant mes mains, baissant la tête, j'avais un air bien plus jeune, plus vigoureux, plus... moi même.
"Jamais..." laissais-je échapper en jetant un coup d'oeil en direction du garçon qui s'appelait Glène. Puis mon regard s'était une nouvelle fois posé sur Melody.
"Plus jamais on te traitera de monstre ou on essayera de te faire du mal. Tu m'entends ? Plus jamais. Je t'en fais la promesse... Ma Melody."
Un léger sourire s'était dessiné sur mon visage. Je sentais que certains dieux n'allaient pas apprécier du tout mon retour, mais j'étais bel et bien là. Jetsam s'était relevé et m'avait rejoint. D'autres feraient de même. Il allait falloir se décider vite car le grand jour n'était plus très loin. Egéon était entré à son tour dans la pièce, ainsi que d'autres créatures. On était en sécurité, ils l'étaient tous. Mon fils s'était approché de moi pour me murmurer quelque chose à l'oreille. Selon lui, ils venaient de l'apprendre. Je n'aurais peut être pas dû laisser toute ma puissance sortir d'un coup. Ils avaient pu me sentir. Ils savaient. Arès, Aphrodite, Artémis, Judah, Athéna, Dyonisos, Apollon et tous les autres étaient au courant. Leur frère était bel et bien de retour.
"Et maintenant ? Que faisons nous Seigneur Poséidon ?"
Mon sourire s'était élargit quand Jetsam m'avait posé la question. Oui, Seigneur Poséidon...
Melody Blackstorm
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Kristen Stewart
❝ Eau trouble ne fait pas de miroir...
Alors pourquoi je me reflète si bien en toi ? ❞
| Conte : La Petite Sirène 2 | Dans le monde des contes, je suis : : Melody, la fille de Poséidon
Glène était en train de faiblir sous la pression de ma poigne. Je sentais ses mouvements moins puissants, ses mains devenir plus molles. La vie était en train de le quitter. Je tentai de rester parfaitement concentrée sur ma tâche. Je n'avais pas menti, j'avais tué des gens. Mais pas de cette façon. Jamais de sang-froid. Jamais volontairement. Ôter la vie de cette manière était tout nouveau pour moi. Mes mains se mirent à trembler, aussi je les resserrai davantage autour du cou du jeune homme. Je ne pouvais plus le lâcher. Je devais aller jusqu'au bout. J'avais fait une promesse, une terrible promesse qui impliquait des sacrifices.
"Ca sera toujours comme ça, n'est ce pas ?"
Cette voix me rappela quelque chose, comme un nuage de douceur égaré au milieu des ténèbres. Je levai les yeux vers Aaron, croisant son regard bouleversé. La mâchoire contractée, je ne répondis rien. Les mots n'avaient plus aucun impact, maintenant.
Un courant d'air me poussa et m'emporta loin de ma proie. Surprise, je tombai sur le dos et grimaçai tandis qu'une douleur aiguë traversait ma colonne vertébrale. Allez, une nouvelle collection d'hématomes, comme si je n'en avais pas suffisamment...
Je me redressai d'un bond, ignorant mon dos qui craquait. Je compris que c'était Jezabel qui m'avait écartée de son Minet. Tout ça pour lui crier dessus. Ils se disputèrent devant tout le monde. Effectivement, c'était bien le moment pour ça. Je secouai lentement la tête, la fatigue m'écrasant de tout son poids. Jezabel n'avait fait que retarder l'échéance. Tôt ou tard, Glène trouverait la mort et elle le rejoindrait. Il suffisait de trouver le plan idéal. Dans ma hâte, aveuglée par la vengeance, je n'avais pas suffisamment réfléchi.
Je passai un doigt sur ma lèvre fendue et grimaçai. Je ne me souvenais pas m'être blessée à cet endroit. Les paroles de Glène, prononcées avec tant d'animosité, me firent serrer les dents.
"La seule qui mérite de crever ici c'est toi, et toi seule, espèce de monstre à queue de poisson !"
De rage, il attrapa une chaise qu'il jeta à plusieurs mètres. Je ne m'étais pas trompée sur son compte : il ne comprenait pas qui nous étions. Ils nous voyaient comme des personnes inférieures à cause de nos différences. Kraky, une sirène... c'était du pareil au même pour lui. Des monstres. Des anomalies qu'il faut détruire. Je n'avais pas envie de lui parler. Il ne méritait plus aucune attention de ma part. Il voulait me traiter de monstre ? Il ne se rendait pas compte qu'il se comportait comme tel. Je passai les mains dans mes cheveux pour les serrer avec force. Cette brève douleur me fit me rappeler que j'étais toujours vivante. Cassée, brisée, mais vivante.
Jezabel surgit soudain devant moi. Je baissai aussitôt les bras pour serrer les poings, prête à en découdre. Le rouge maculait ses joues et avait séché dans ses cheveux. Les larmes se mélangeaient au sang foncé, lui conférant un regard hanté. Elle était méconnaissable. Une seconde, je songeai à la jeune femme joyeuse et exaltée qui m'avait emmenée en virée dans Vegas. Mon coeur se serra. L'amitié n'est pas faite pour durer. Ce ne sont que des mirages, comme l'amour, qui sont oubliés dès qu'on s'attarde ailleurs.
« Et toi .. Je te croyais mon amie. Je t'ai sauvé la vie. J'ai pris des coups pour te défendre au péril de ma vie. Mais t'en a rien à foutre. Bizarrement, je ne regrette pas de t'avoir sauvée, parce que comme une grosse conne, je continue de t'apprécier. Oui. Je suis nulle. Tu veux me tuer ? Vas-y, de toute manière, je suis déjà morte ! Mais au moins, quand tu le feras, regarde-moi dans les yeux que je vois à quel point cela te fera plaisir. »
Elle arracha la petite tête de mort à son cou pour la jeter à mes pieds, avant de détourner son regard enflammé du mien. Je déglutis avec peine. Bizarrement, sa souffrance me touchait. Ce n'était pas comme avec le Minet. Quand elle serait morte pour de bon, je savais qu'elle me manquerait.
Tandis qu'elle continuait de se lamenter, je me baissai pour ramasser le collier. Je passai le pouce contre la tête de mort colorée avant d'enrouler la chaîne autour de mon poignet. La tête de mort se balançait contre ma peau tel un bracelet.
Puis je regardai vers Aaron, pour voir qu'il tenait Louise tout contre lui. Cette vision me laissa de marbre. J'avais l'habitude, à force. Jamais il n'arriverait à guérir d'elle. Elle n'était plus qu'un pseudo cadavre et il continuait à espérer. Peut-être que si elle mourrait, il arriverait à s'en remettre ? Je n'en étais pas sûre. Cette idée me fit beaucoup de peine pour lui. C'était quelqu'un de bien à qui il arrivait de mauvaises choses. Ce n'était pas juste.
J'inspirai à fond et m'intéressai au reste de la salle pour constater que mes alliés avaient maîtrisés tous les Hommes en noir. Seul leur chef était encore debout, étroitement maintenu par Flotsam et Jetsam. D'autres créatures marines étaient venues. J'en reconnaissais certaines, d'autres pas, mais elles avaient toutes la même odeur de sel et d'algues. Cela suffisait à me rassurer.
Le Chef qui représentait le Dragon s'énerva. Je masquai très mal mon agacement. N'avait-il pas compris que l'histoire était finie pour lui ? On était en surnombre, et chacun de nos alliés nous défendrait au péril de leurs vies. C'était comme ça : on se sauvait les uns les autres. Jetsam assura que je ne craignais plus rien. Je le savais très bien, mais ça faisait tout de même plaisir de l'entendre.
Jetant un regard mauvais à Glène, je voulus retourner vers Kraky mais à cet instant précis, le directeur du casino entra dans la salle. Il s'avança vers nous d'un pas majestueux et sûr de lui, comme s'il n'était pas étonné de trouver sa salle de spectacle ravagée, des gens ensanglantés, des cendres sur le sol...
Quelque chose n'était pas normal. Etait-ce lui le Dragon ? Venait-il délivrer le combat final ?
Il se stoppa net. Il y eut un instant de flottement, de silence presque électrique, avant que toutes les créatures marines ne mettent un genou à terre. Je mis un certain temps à comprendre ce que chacune de mes cellules me hurlait. Je restai tétanisée, les poings et la mâchoire serrés, incapable du moindre geste. S'agissait-il d'une farce ? Non, impossible... jamais mes amis ne m'auraient fait une blague d'aussi mauvais goût...
Son regard plonge dans le mien. Des yeux aussi bleus que l'eau, aussi intenses que la lumière qui filtre dans les abysses. J'en ai le souffle coupé. Je ne bats pas des cils, je ne sais plus comment faire pour respirer. Il me captive à simplement m'observer, car je lis dans son regard que je suis tout ce qu'il a rêvé.
J'eus l'impression de rester ainsi de longues minutes. Brusquement, il posa ses mains contre son visage et de l'eau ruissela sur tout son corps tandis qu'il renversait la tête en arrière. Lorsqu'il baissa la tête, il avait l'apparence de l'homme qui siégeait dans mes souvenirs les plus anciens. L'eau avait disparu, ne laissant sur lui aucune trace.
Le seul mot qu'il prononça me fit frémir de la tête aux pieds. Il insista auprès de Glène et je sentis un fourmillement me parcourir. Jamais encore je n'avais éprouvé ça. Le sentiment d'être protégée par une puissance infinie. Il ne m'arriverait plus rien. Jetsam n'aurait pas pu avoir plus raison.
"Plus jamais on te traitera de monstre ou on essayera de te faire du mal. Tu m'entends ? Plus jamais. Je t'en fais la promesse... Ma Melody."
Mes lèvres se mirent à trembler. Non, je n'allais pas me mettre à pleurer comme une gamine devant tout le monde. Je n'arrivais plus à me maîtriser. C'était bien trop... c'était l'achèvement de ma quête. On y était. Père était de retour.
Je restai toujours figée. Je ne me voyais pas me précipiter dans ses bras. Cela aurait été malvenu. Il émanait de lui une majesté, un charisme tout particulier qui inspirait la retenue et le respect.
Je me contentai donc de lui sourire et de hocher la tête. Une unique larme échappa à mon contrôle et roula sur ma joue. Je l'essuyai vivement d'un revers de main, et crus voir l'ombre d'un sourire passer sur le visage impassible de Père.
Les créatures s'étaient relevées et l'avaient rejoint. Mon coeur déjà bien lourd manqua un battement lorsque Egéon franchit le seuil de la salle. Il se dirigea jusqu'à Père pour lui murmurer quelque chose à l'oreille. Une chose qui sembla le ravir.
Retrouvant l'usage de mes jambes, je courus et me ruai dans ses bras. Il me reçut avec sa douceur habituelle. Je l'étreignis avec force, retrouvant la chaleur et la robustesse de ses bras. Son odeur m'avait manquée, le contact de sa peau... Quand il posa ses lèvres sur le sommet de mon crâne, je fermai les yeux et soupirai d'aise.
"J'ai eu tellement peur de ne plus jamais te revoir..." chuchotai-je dans son cou, mon souffle le chatouillant sans doute un peu. "Il est revenu ! Père est là !"
Sans trop m'éloigner de lui, je parlais à mi-voix mais de façon extatique.
"Tout ce qu'on a toujours espéré va devenir réalité ! Nous ne serons plus jamais des parias !"
Aussi, lorsque Jetsam posa la fameuse question, je pris le sourire de Père comme une invitation à parler à sa place. Sans lâcher Egéon, je me tournai vers tout le monde et déclarai d'une voix assurée malgré l'émotion qui me traversait :
"Nous allons reprendre ce qui nous appartient."
Marcher sur Olympe, soulever les océans, faire déferler les vagues sur les continents... Le monde serait à nous.
Je croisai le regard d'Aaron et lui décochai une expression pleine de défi. Tu ne vas pas nous lâcher, n'est-ce pas ? Pas après tout ce qu'on a fait pour toi... Puis je serrai davantage le bras d'Egéon, puisant dans sa force pour ne pas faiblir.