« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
De bon matin, je traversais la foret de Storybrooke. J'avançais à pas chassés, sifflotant un air que j'avais entendu à la radio. De la buée s'échappait de ma bouche. Mon bonnet était enfoncé sur ma tête, j'étais emmitouflée dans un gros manteau que Lily m'avait donné. A la base, il appartenait à Elliot. Du coup, les manches étaient bien trop grandes pour moi. Ce qui était bien, c'est que je n'avais pas besoin de gants. Je portai mon sac à dos sur les épaules et un autre sac dans les bras. Ce dernier poussait des grognements et remuait farouchement entre mes mains cachées dans les longues manches.
"Doucement Albert !" murmurai-je au sac. "On est bientot arrivé dans notre nouvelle maison !"
Le dinosaure ne se calma pas pour autant. Il détestait être bringuebalé comme un objet. Je le serrai davantage. Je n'avais pas envie qu'il s'échappe. Il étouffa un nouveau grognement avant que je ne sente sa mâchoire se refermer plusieurs fois sur le tissu du sac et tenter de mordre mes mains.
"Tututu..." fis-je doucement.
Je pressai le pas, manquant de tomber plusieurs fois dans les racines des arbres recouverts de givre. Enfin, j'aperçus la cabane de Jeremiel. Elle semblait minuscule au coeur des bois. Le coq sauta du toit bas et m'accueillit dans un cocorico qui affola Albert, à l'intérieur du sac.
"Coucou toi !" lançai-je au coq qui dressa sa crête avec fierté avant de déguerpir en zigzag.
Avec un grand sourire, je marchai jusqu'à la porte d'entrée. Je montai sur l'unique marche et toquai par trois fois. Jeremiel finit par ouvrir, avec son expression renfrognée habituelle.
"C'est nouuus !" claironnai-je d'un ton super joyeux. "J'ai mis du temps à venir parce que je me suis un peu perdue... C'est pas facile de trouver ta maison. Enfin, maintenant ça sera simple parce que j'ai accroché des rubans colorés aux arbres pour faire un chemin !"
Je lui décochai un nouveau sourire avant de passer devant lui pour entrer. Là, je posai mon bagage sur la petite table carrée. Rien n'avait changé depuis notre périple au crétacé : le lit une place se trouvait toujours contre le mur, juste en dessous de la fenêtre. Une étagère avec peu d'objets, quelques vêtements. L'arbalète posée contre le mur, deux chaises, un évier. J'embrassai la pièce du regard. J'aimais bien. C'était petit.
J'enlevai mon sac de mes épaules pour le poser sur le lit, puis revins vers la table pour dézipper celui qui contenait Albert. Le dinosaure sortit aussitôt la tête, ses pattes rachitiques griffant frénétiquement le tissu. Ses yeux globuleux clignaient follement. Je lui lançai un regard navré.
"Oh le pauvre ! Il fait une crise d'angoisse !"
Sans attendre, je le pris dans mes bras et serrai son corps moite et glacé contre mon moi. Albert émit de petits couinements aigus, se débattant, puis peu à peu, il se calma, se contentant de laisser échapper un grognement continu qui ressemblait à un ronronnement.
Je jetai un coup d'oeil au sac. L'intérieur était en confettis. Il avait tellement griffé que la mousse de la doublure s'était échappée. Encore un peu, et il se serait étouffé en la mangeant. Je tapotai sa petite tête en murmurant des paroles réconfortantes. Sa queue remuait faiblement tandis qu'il ronronnait toujours.
Puis je m'approchai de Jeremiel avec un sourire.
"C'est gentil de nous avoir proposé de venir habiter ici. Je sens qu'on va se plaire là. N'est-ce pas Albert ?"
Le dinosaure leva la tête pour observer l'intérieur avec grand intérêt, sa gueule légèrement entrouverte laissant voir ses crocs aiguisés. Il avait l'air de convoiter le savon qui se trouvait sur l'évier. Bizarre.
Gardant Albert contre moi, j'ouvris mon gros manteau pour avoir moins chaud. Le dinosaure s'empressa de se réfugier à l'intérieur, ses pattes fourrageant dedans. Je m'esclaffai.
"Albert arrête, tu me chatouilles !"
Il était coincé entre mon bras et mon ventre et gesticulait en émettant des gargouillis. Puis, comme avant, il cessa subitement pour se pelotonner et ronronner. J'expliquai Jeremiel d'un ton amusé : "Je crois qu'il est un peu hyperactif."
Jeremiel Othrys
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"Viens." m'étais-je contenté de lui répondre en me dirigeant vers la porte qui se trouvait à l'extérieur de la cabane et en l'ouvrant. J'avais continué ma route sans savoir si elle me suivait ou non, mais vue que j'entendais des bruits de pas derrière moi, je savais que ça ne pouvait être qu'elle.
Une fois au dehors, j'avais pris une hache posée là, contre l'arbre et j'avais marché plusieurs minutes, m'enfonçant d'avantage dans la foret. On était arrivé jusqu'à un petit espace où la terre était labourée. Il y avait plusieurs troncs d'arbres tout autour. J'avais enfoncé ma hache dans celui qui était le plus proche et j'avais indiqué le cercle à la jeune femme.
"Met ton dino au centre."
C'était ni une question, ni un ordre. Il s'agissait uniquement de quelque chose que je lui demandais de faire et qu'elle allait faire. Même si je voyais dans son regard qu'elle était septique. Une fois qu'elle l'avait posée au centre, je lui avais fait signe de me rejoindre et de quitter le cercle. Mais elle avait fait seulement un petit pas sur le coté. J'avais levé les yeux au ciel.
"Je ne vais rien lui faire. Viens, maintenant."
Elle avait fait un nouveau pas, avant de passer ses mains dans son dos et de me rejoindre, intriguée. J'avais récupéré ma hache et j'avais du retenir Astrid par la main qui était à deux doigts de se précipiter en direction de Albert.
"Arrête. Je vais rien lui faire. Je reste ici, regarde !"
J'avais levé ma main en direction du cercle et une lueur bleue avait entourée chacun tronc avant de disparaitre. Ça avait duré que quelques secondes. J'avais regardé Astrid, puis je lui avais demandé d'appeler Albert. Elle l'avait fait et ce dernier était venu vers nous, mais une fois prêt à passer la limite des deux troncs qui se trouvaient devant lui, il s'était retrouvé à l'autre bout du cercle. J'avais émis un petit sourire satisfait.
"Il ne pourra pas quitter ce cercle. Je veux que tu le laisses ici quand tu ne peux pas le surveiller."
Elle pouvait entrer dedans, mais lui ne pouvait pas sortir sans qu'on aille le chercher. C'était plutôt rassurant et ça permettrait à l'ensemble des habitants de la ville, de dormir tranquillement, sans craindre d’être dévoré par un dinosaure affamé.
"C'est un cercle temporel. Quand il tente d'en sortir, ça fait comme une bulle, mais une bulle temporelle, qui le renvoi en arrière. Ce n'est pas dangereux pour lui."
J'avais préféré le préciser, car je la connaissais suffisamment pour savoir qu'elle m'en aurait voulu sinon. J'avais pris ma hache fermement en main et j'étais allé à proximité de l'arbre le plus proche pour donner un coup dedans.
"Il me faut un dernier tronc pour fermer le cercle complètement."
J'avais donné un second coup.
Astrid Littlefoot
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Un tirajosaure.
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Je le suivis docilement dans la foret, non loin de la cabane. J'inspirai à fond l'odeur des feuilles et d'humus, un léger sourire aux lèvres. Ca me rappelait la Grande Vallée. J'aimais beaucoup cet endroit, je sentais que ça allait me plaire. Jeremiel me conduisit plus profondément encore dans les bois. Je n'avais pas peur puisqu'il était là.
Une fois au centre d'une clairière, il se saisit d'une hache et me demanda de poser Albert au sol. Je le serrai davantage contre moi, anxieuse à l'idée de ce qu'il pourrait lui faire. Il n'allait tout de même pas s'attaquer à un dinosaure sans défense ? Il me promit de ne rien lui faire. A moitié convaincue, je laissai pourtant Albert au sol, au milieu des troncs d'arbre. Je sursautai quand Jeremiel donna des coups de hache dans les troncs. Puis je me mordis les doigts lorsqu'une lueur bleue s'échappa de ces derniers. "Albert ?" appelai-je d'un ton incertain selon son souhait.
Aussitôt, la crête du dinosaure se dressa sur sa tête et il trottina jusqu'à moi, mais un mur invisible l’empêcha de me rejoindre. Le pauvre poussa bientot des couinements déchirants, agitant désespérément ses pattes rachitiques dans ma direction. Il essaya plusieurs fois de traverser mais à chaque fois, il revenait à son point de départ.
"C'est de la torture." dis-je. "Il va devenir fou si on le laisse là-dedans. Tu ne penses pas qu'une laisse serait plus appropriée ? Il suffirait de l'attacher à un arbre mais il ne serait pas piégé dans une bulle temporelle, comme ça !"
Je trouvais mon idée vraiment lumineuse.
"Ridicule."
Cette voix me fit sursauter. Je levai les yeux et regardai tout autour de moi, à la recherche de son propriétaire. Un trou se creusa violemment dans mon ventre, car je l'avais reconnue, même si cela me semblait impossible. Cette voix était à la fois vieille, rieuse et pleine de sagesse. Je renversai la tête en arrière, à la recherche d'un long cou ou d'une queue gigantesque, mais absolument rien. Pourquoi l'avais-je entendue ? Un mauvais pressentiment me saisit. Je n'avais pas rêvé, je savais ce que j'entendais. A mesure que je m'écartais de Jeremiel, les morts refirent surface dans ma tête. Ils étaient agités.
"Vous avez entendu, vous aussi ?" murmurai-je, à la fois surexcitée et terrifiée.
Ils parlaient tous en même temps, et tellement vite que je n'arrivais pas à les comprendre. Quelque chose les tourmentait. Je n'aimais pas que les esprits soient chamboulés. Cela n'augurait rien de bon.
Non loin d'un sapin, je crus voir une silhouette. Je m'élançai aussitôt à sa poursuite, ignorant les questions de Jeremiel. Trop de bruit dans ma tête, beaucoup trop de bruit...
Une fois devant le tronc, je fus bien obligée de reconnaitre qu'il n'y avait personne. Je ne me laissais pas démonter pour autant. "Maman, tu l'as entendu, n'est-ce pas ?" demandai-je en levant les yeux vers les arbres. "Oui ma chérie, il est avec toi. Tu n'es plus seul, mon tout Petit Pied." répondit-elle d'une voix si douce et pleine que des larmes me vinrent.
Je fermai les paupières, la tête levée vers l'or que déversait le soleil entre les étoiles d'arbre. Un sourire lumineux s'élargit sur mes lèvres et soudain, je me tournai vers Jeremiel pour le prendre par le bras et le secouer énergiquement.
"Tu te rends compte ? Grand-Père est ici ! Il est ici ! Maman me l'a dit ! Je viens de l'entendre, je n'y croyais pas, mais Maman ne ment jamais !"
Jeremiel n'avait pas l'air enthousiasmé. Je n'en avais rien à faire. Il pouvait faire la tête autant qu'il voulait, puisque désormais, je n'étais vraiment plus seule du tout !
"Pourquoi se cache-t-il ?" songeai-je à voix haute. "Tu crois qu'il est déçu de moi ? Il n'avait pas l'air de l’être au crétacé, mais... j'ai peut-être fait quelque chose de mal."
Abattue, je baissai la tete. Je ne voyais pas pour quelle raison il tardait à venir, ou plutôt, pourquoi il avait parlé pour s'enfuir ensuite. A quoi cela rimait-il à part à me faire de la peine ?
"Il a peut-être eu peur d'Albert !" réalisai-je soudain. "Pourtant il est tout petit ! Ou alors il n'accepte pas que je m'occupe d'un bébé Dent Tranchante. Je ne peux pas l'abandonner, tout de même !"
Je me mis à faire les cent pas, en proie au doute.
Jeremiel Othrys
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J'avais observée Astrid avec mon habituel air impassible. Elle était sérieuse quand elle parlait d'une laisse ? C'était évident qu'un cercle dont il ne pouvait pas sortir serait bien plus sécurisant pour les habitants de la ville, qu'une banale laisse. Et elle ferait comment pour tirer la laisse quand il fera deux, puis trois et ensuite quatre fois son poids ? C'était pas un caniche, mais un dinosaure ! Il ne devrait même pas être là. Tout comme elle d'ailleurs...
On avait tous les deux sursauté en entendant quelqu'un prononcer le mot "ridicule". Je m'étais tourné vers la personne qui venait d'arriver. Mais il n'y avait rien. Pourtant c'était bel et bien de là que provenait la voix. Astrid s'était mise à parler et à me vouvoyer. A moins que ce n'était pas à moi qu'elle s'adressait ?
"A qui tu parles ?"
Je voulais en savoir plus, mais elle avait foncée vers un sapin. Elle s'était stoppée, voyant qu'il n'y avait personne. Puis, elle s'était adressée à sa mère. Elle parlait aux morts, j'en avais déjà fait l'expérience, mais là c'était vraiment trop bizarre pour moi. Il fallait que je la rejoigne pour être sûr que rien allait arriver. On avait tout de même tous les deux entendus une voix.
"Hééé !" m'étais-je écrié quand Astrid m'avait pris par le bras pour me secouer énergétiquement. Cette fille était une véritable pile alcaline. Quoi qui lui arrivait, elle redémarrait au quart de tour et il fallait prendre son train en marche ou plutôt son TGV, car elle allait vraiment à très grande vitesse.
"Grand quoi ?"
De quoi elle parlait ? Grand Père ? Ah non, pas encore un autre dinosaure ! On avait bien refermé la faille en rentrant. C'était moi même qui l'avait fait, je savais que personne aurait pu nous suivre. Elle divaguait. Mais pour en avoir le coeur net, j'avais tout de même jeté un regard autour de moi.
"Attends, doucement, calme toi Astrid." avais-je dit en la prenant par les épaules. Fallait qu'elle se détende, car on avait simplement entendu une voix ou alors ou nous jouait un mauvais tour. Mais il n'y avait pas le moindre dinosaure autour de nous à part celui coincé dans le cercle.
Elle s'était vite dégagée de mon emprise pour faire les cents pas et dire tout ce qui lui passait par l'esprit. J'aurai bien voulu en profiter pour lui dire que oui, elle avait raison, que son grand père n'aimerait pas qu'elle ait un dent tranchante à proximité d'elle, mais bon... Je n'allais tout de même pas profiter de l'occasion. Qui plus est devant un vieux monsieur.
"Oooh !" avais-je laissé échapper en tendant une main devant moi. C C'était quoi ça ? Je ne l'avais pas senti arrivé et je ne le sentais toujours toujours pas.
"Reste éloigné grand père !" avais-je ordonné, sans vouloir être grossier et avant de m'approcher d'Astrid pour la tirer par la manche jusqu'à moi. Je l'avais forcée à rester à côté, même si je sentais qu'elle avait envie de se précipiter vers le viel homme.
"Arrête ! C'est pas qui tu crois ! En plus il lui manque un grand paquet d'écailles."
Voilà que je faisais même de l'humour. Il était temps de tirer les choses au clair.
"Qui vous êtes et d'où vous venez ?"
Dean O'zor
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« Un rêveur est celui qui ne trouve
son chemin qu'au clair de lune,
et qui, comme punition, aperçoit
l'Aurore avant les autres hommes. »
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"Hola, doucement jeune homme ! Vous n'allez pas faire de vieux os avec une tension pareille !"
J'avais pouffé à ma propre blague puis j'avais observé sa main qu'il tendait vers moi. Je ne perdis pas une seconde de plus pour la serrer chaleureusement dans les miennes.
"Je crois que c'est comme ça qu'on fait pour saluer, ici. D'un coté, si je vous donnais un coup de langue, je suppose que vous le prendriez très mal."
A nouveau, je ris légèrement sans ouvrir la bouche, de sorte que mes épaules tressautèrent. Mon regard pétilla davantage quand je le posai sur Petit-Pied. Non, Astrid. Nous avions tous un nom différent ici. Comme c'était étrange.
"Je suis Dean O'zor. Mais vous pouvez aussi m'appeler..."
"GRAND-PERE !" s'écria Astrid en poussant brutalement l'homme pour me sauter dans les bras.
Je la reçus, fort ému, et la gardai un long moment serrée contre moi. C'était différent, cette sensation qui parcourait mon corps tellement étroit. Tant de chaleur... La fournaise m'atteignait quand même, en fin de compte. Je fermai les yeux sur les flammes qui s'agitaient toujours derrière mes paupières closes mais secouai la tête et éloignai ma petite fille de moi pour cueillir sa joue au creux de ma paume et la contempler. Elle était si belle, si innocente. Son sourire n'était que lumière. Ses larmes de joie des diamants perlant au coin de ses yeux.
"Je suis tellement content de savoir que tu vas bien. Que tu as une nouvelle chance ici."
Astrid Littlefoot
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Mon coeur allait exploser. Il cognait si fort dans mes oreilles qu'il me faisait presque mal. Je décochai un sourire plein d'émotion à Grand-Père, posant ma main sur la sienne, qui effleurait ma joue. Il ne ressemblait en rien au diplodocus que j'avais connu, mais je savais que c'était lui. Maman ne m'aurait jamais mentie. Une autre voix s'ajoutait à la sienne, dans ma tête, d'une douceur un peu rugueuse qui me serra la gorge. Je me cramponnai à la main de Grand-Père, m'accrochant au sentiment de joie plutôt que de laisser entrer la détresse, l'anxiété. "Tu m'as retrouvée ! Tu es venu jusqu'ici ! Tu as traversé le temps pour moi !" fis-je, des larmes embrouillant ma vue. "Je savais qu'on se reverrait, je le savais ! Où est Grand-Mère ?"
Il ne fallut qu'une demi-seconde, une seule pour distinguer les rides rieuses au coin de ses yeux tressauter légèrement. Aussitôt, tous mes espoirs s'écroulèrent.
Une nouvelle chance... qu'avait-il voulu dire ? Que s'était-il passé ?
La voix au fond de ma tete chercha à se frayer un passage mais je la repoussai un peu brutalement, ne laissant entrer que Maman. Elle aussi voulut m'expliquer mais je n'écoutais pas. Je m'empressai d'attraper la main de Jeremiel pour tenir les deux personnes les plus importantes de mon monde, les tenir ensemble, en même temps, dans le même espace temps. C'était déjà un peu mieux que la moitié d'un rêve.
J'inspirai à fond et me dépêchai de parler pour ne pas entendre ce que me disaient les voix : "On va rester ensemble pour toujours, alors ?" demandai-je, surexcitée. "Tu pourrais vivre avec nous dans la cabane de Jeremiel ! C'est petit mais on se serrera la nuit pour se tenir chaud ! Et on a aussi Albert, mais je te promets qu'il est très gentil. Il ne mord pas souvent. Je suis sure que je vais réussir à le rendre végétarien. Pour l'instant, il est un peu trop... albertosaure. Mais ça va s'arranger. Tu m'as toujours dit que tout était possible. Toujours."
Je fixai Grand-Père d'un regard intense, presque en le mettant au défi de dire le contraire, avant de passer mon bras autour de Jeremiel et de me pelotonner au creux de son épaule. Et de sourire.
"On va former une famille. Comme avant. Sauf que Jeremiel sera... ma maman ?"
J'avais terminé ma phrase par une interrogation. Avant cet instant, je ne m'étais jamais demandée à quoi correspondait mon attachement pour lui. Ca avait été mon ami, ensuite je l'avais détesté pour m'avoir forcée à revenir à Storybrooke, et maintenant... je ne savais plus.
Je le sentis me repousser brusquement. Penaude, je serrai mes bras autour de moi, l'observant d'un air timide sous l'oeil perçant de Grand-Père.
Jeremiel Othrys
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Je m'étais immédiatement dégagé de contre Astrid, quand cette dernière m'avait proposé d'être sa maman. J'étais même pas sûr que c'était une proposition, mais quoi qu'il en soit, c'était bien trop bizarre pour que je la laisse imaginer une seule seconde que ça pourrait être une éventualité. Ce que je souhaitais en ce moment même, c'était simplement de mettre un terme à toute cette mascarade.
La jeune femme était venue ici dans le but que je garde son hamster géant et je lui avais trouvé une cage suffisamment grande pour le contenir. Maintenant, c'était l'autre grand père qui se pointait ? Le même que celui qui m'avait mis dans sa bouche quand on était perdu dans le Jurassique ? Il croyait vraiment que tout allait se passer d'une manière simple ? Je m'étais éloigné de Astrid pour m'approcher de "grand père". Je m'étais mis derrière lui tout en lui faisant signe de se tourner. Je ne voulais pas que Astrid le regard quand il me répondrait. Ca pourrait l'influencer ou autre.
"Que ça soit bien clair. Votre présence ici n'est pas du tout la bienvenue."
Je n'avais rien contre qu'il soit là, mais je ne comprenais pas comment il était arrivé ici, ni même pourquoi. Dans l'immédiat, il représentait uniquement une menace à mes yeux.
"Il y a un peu trop de dinosaures ici pour une si petite ville."
Et je disais vrai ! Déjà un Albertosaure, ensuite un Diplodocus et maintenant un second ? On n'était pas dans le jurassique ici ! C'était Storybrooke, une petite ville tranquille remplie de magie et peuplée par des dieux... Ok, pas si tranquille que ça, mais je me comprenais !
"Chaque espèce a sa propre époque. On se comprend ?"
J'espérais pour lui que ça serait oui. Je ne voulais pas le chasser, mais je ne voulais pas de lui ici. S'il était là, c'est qu'il avait une raison et vue mon regard, j'espérais bien qu'il comprenait qu'il allait falloir me la donner et vite !
"Pourquoi ?"
Tout se résumait en un mot. Je n'avais pas grand chose d'autre à ajouter, même si d'un seul coup, une foule de questions me venaient en tête. Il venait du jurassique ? Il avait peut être vue des choses ? D'ailleurs Astrid aussi ! Bon sang ! Pourquoi je ne l'avais jamais interrogée sur ce qu'elle avait vue ?
Astrid Littlefoot
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Il se montrait très impoli avec Grand-Père. Il prétendait qu'il n'était pas le bienvenu. Comment osait-il ? "Ce n'est pas très gentil de te comporter comme ça avec quelqu'un qui t'a sauvé la vie ! Tu as oublié qu'il t'a rattrapé dans sa bouche quand tu es tombé du ptérodactyle ?"
Je fronçai les sourcils d'un air sévère, puis j'ajoutai à l'adresse de Grand-Père, mon regard s'adoucissant :
"Ces Deux-Jambes, ils ont la mémoire courte !"
Nous échangeâmes un rire tandis que Jeremiel devenait plus morne et encore plus grincheux que d'habitude -ce qui était possible, étrangement. "Ne fais pas attention, il est légèrement dinosaurophobe." dis-je à Grand-Père sur le ton de la confidence, en plaçant ma main à coté de ma bouche.
Je savais que Jeremiel m'avait entendue. Je l'avais fait exprès. J'aimais bien voir cette ride d'expression se creuser sur son front lorsqu'il était contrariée, quand les choses ne se déroulaient pas comme il le voulait. Je ne comprenais pas l'obsession des Deux Jambes qui consistait à vouloir posséder, maitriser tout ce qui les entourait. Nous, les dinosaures, nous vivions en harmonie avec la nature. Nous ne la blessions jamais, nous ne voulions pas de mal aux autres (sauf quand on s'appelle Dent Tranchante). Parfois, je me demandais si les Humains ne descendaient pas des Tyrannosaures au lieu des singes, car ils avaient beaucoup plus de similarités avec cette espèce.
Je fronçai les sourcils en entendant Jeremiel demander "pourquoi."
"Pourquoi quoi ?" m'enquis-je, indécise.
Il se posait bien trop de questions. Ca lui poserait surement problème, un jour. Je me tournai vers Grand-Père et ce dernier répondit, en regardant sa montre accrochée à son poignet :
"Oh, il se fait tard. Tache de me trouver la prochaine fois, petite Astrid. Il me tarde de te revoir."
Et il disparut dans un tourbillon de lumière. Je clignai des yeux, surprise et me précipitai à l'endroit où il se trouvait quelques secondes plus tôt. Un petit trou d'une dizaine de centimètres noircissait l'herbe. Etrange.
Je ramenai mes cheveux en arrière et observai la marque. Puis je m'accroupis et posai les doigts dessus avant de les porter à mes lèvres.
"Ca a un gout de brulé." dis-je en grimaçant.
Je me relevai ensuite tranquillement, époussetant mon pantalon au niveau des genoux.
"On va préparer un super diner pour quand Grand-Père reviendra !" dis-je en frottant mes mains couvertes de terre l'une contre l'autre. "Il aura surement très faim !"
Je n'étais pas inquiète. Je savais qu'il reviendrait. Il me l'avait promis. Et je savais exactement comment le trouver quand il se manifesterait de nouveau. Maman me le dirait.
Je me tournai vers Jeremiel, un grand sourire aux lèvres.
"Tu as ce qu'il faut pour cuisiner ? Sinon on peut aller au supermarché prendre de la salade ! Oh oui, on pourrait préparer plusieurs assiettes avec des salades différentes ! De la laitue, de la scarole, de la batavia... des pissenlits aussi, pourquoi pas ! Tu aimes les pissenlits ?"
J'avais pris sa main pour la secouer, histoire qu'il se sente un peu concerné. Il affichait toujours sa ride au milieu du front. Alors, je le relâchai et demandai, à la fois intriguée et indécise :
"Pourquoi tu lui as demandé pourquoi ? Pourquoi ?"
C'est vrai, ça ! Pourquoi quoi ?
Jeremiel Othrys
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Après toutes ces révélations, je me sentais totalement remué, et ça n'avait rien à voir avec le fait que Astrid m'avait pris la main pour la secouer énergiquement. Elle avait toujours une manière bien à elle pour capter l'attention des personnes qui l'entouraient. C'était à croire qu'elle avait toujours besoin de beaucoup d'attention.
"Tu comprends ce qui se passe ? Ton grand père vient d'apparaître, ici, devant nous."
Je l'avais regardée, le yeux plissés. Est ce qu'elle se rendait réellement compte de ce qui venait de se passer ? Son grand père était un dinosaure qui vivait à plus de 65 millions d'années ici. Il venait de se retrouver face à nous, à notre époque, bien loin de là où il devrait être. La seule réaction qu'elle avait eu, c'était de lui faire la fête comme les petits chiens faisaient à leurs maîtres quand ils rentraient des courses ou du travail. Qu'est ce qui clochait avec elle ?
"On ne va pas manger. Pas maintenant. Il me faut des réponses. Et comme il est partit..." avais-je dit en me mordant les lèvres, tout en l'observant. Jusqu'où je serai prêt à aller pour avoir des réponses ? Elle venait aussi du passé. Elle était arrivée de la même manière que lui. Si il ne m'apportait pas des réponses, je devais poser les questions à quelqu'un d'autre.
"Astrid... Tu vas t'asseoir sur cette chaise et tu vas répondre à mes questions."
J'étais catégorique. Il n'était plus question de jouer, de grignoter de la salade ou de lécher des statues de glaces. Il fallait se poser, s'interroger et trouver des explications logiques à tout ça.
"Quand tu étais dans le Jurassic, tu as vue des choses ?"
Je ne parlais bien entendu pas des dinosaures, mais plutôt des bipèdes.
"Il y avait des hommes, des femmes, des enfants... Tu les as vues ? Tu les as entendus ? Tu sais de quoi ils parlaient ?"
Je l'observé pour la première fois avec un air impassible, les bras croisés, les yeux scrutant les siens et le moindre signe qu'elle ferait. Je saurai si elle comptait me mentir.
Astrid Littlefoot
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De quelle chaise parlait-il ? Je regardai de tous côtés et aperçus effectivement une chaise surgir au milieu de nulle part, dans la forêt. J'esquissai un léger sourire avant de m'asseoir dessus docilement, coinçant mes mains sous mes cuisses, geste devenu habituel quand je voulais écouter quelqu'un avec attention. Il fallait que mes mains restent immobiles, car je parvenais à être mieux concentrée de cette façon. Je n'avais pas ce souci lorsque j'étais un Long Cou, mais il faut préciser que je n'avais pas de mains non plus à ce moment-là.
Je m'installai donc et levai mes yeux grands ouverts sur Jeremiel. Il avait l'air tendu, comme à son habitude. Lily m'avait dit qu'il y avait un moyen pour qu'il soit apaisé et calme. Je ne savais pas si c'était le bon moment, aussi je le laissais parler en premier. "Evidemment, j'ai vu pleins de choses !" répondis-je, mon regard s'éclairant. "Des montagnes qui brûlent, le rocher en forme de Long Cou..."
Il me coupa dans mon élan. D'un côté, je comprenais pourquoi. Il avait vu lui aussi une montagne qui brûle, lorsqu'on était tous au crétacé. De ce fait, c'était nettement moins impressionnant de le raconter. Je fis une petite moue du bout des lèvres avant d'enlever mes mains de dessous mes cuisses pour les placer entre mes jambes serrées, l'air embarrassé.
Je n'aimais pas trop l'expression de son visage. Il semblait fermé, intransigeant... presque froid. Je tressaillis et l'observai d'un air craintif. J'avais peur de lui fournir une réponse qui lui déplaise. Je réfléchis posément, tentant de me remémorer ce qui l'intéressait. Je passai le bout de ma petite langue rose sur mes lèvres et pris une grande inspiration avant de déclarer, d'un air hésitant :
"Je n'ai jamais vu de Deux Jambes avant d'arriver dans la Grande Vallée. Ils étaient très peu. Grand-Père ne voulait pas que je les approche, alors je me contentais de jouer avec Cera, Becky, Petri et Pointu. De toutes façons, ils restaient eux aussi dans leur coin, avec le grand monsieur tout noir. Le méchant, celui qui m'a dit que..."
... je n'avais aucune importance, achevai-je mentalement, mortifiée.
Je n'avais pas oublié ce que m'avait dit le grand monsieur tout noir. Cela me causait du chagrin. J'aurais aimé me révolter, dire que j'étais utile. Si seulement j'avais pu rester dans mon monde... Jeremiel m'en avait arrachée, mais curieusement, je n'arrivais plus à lui en vouloir. Je m'habituais à sa présence. Etre auprès de lui était aussi doux que de sentir Maman me lécher avec sa grosse langue.
J'ignorais si ce que je lui avais dit lui convenait. Il avait l'air toujours aussi bougon. Le temps était venu d'appliquer le conseil de Lily. Tant pis s'il n'appréciait pas. "Bon !" fis-je en me levant d'un bond.
Je me dirigeai droit vers lui et le contournai pour monter sur un tronc d'arbre. Sans prévenir, je l'attrapai par les épaules et commençai à bouger mes doigts contre ses muscles raides. Je les remuai d'abord vivement, puis plus doucement et plus en profondeur. Pour finir, je glissai mes mains dans sa nuque et continuai mon oeuvre. "Lily m'a dit que 'pour détendre son homme, rien ne vaut un massage' !" dis-je d'un ton grave comme si je récitais une leçon. "Je ne sais pas exactement ce que veulent dire tous ces mots une fois assemblés, mais j'ai vu que tu étais trop crispé. Il faut que tu te détendes. Tu n'as pas l'ossature d'un dinosaure ! J'ai lu dans un livre que les Deux Jambes qui ne sont pas suffisamment souples ont de terribles problèmes de dos en vieillissant ! Et Lily m'a dit que tu n'étais plus très jeune. Tu as quel âge, en fait ?"
C'était une bonne question. Je ne savais pas calculer en humain. Je ne calculais qu'en dinosaure. Du coup, c'était plutôt difficile de "dater" un Deux Jambes. Tout en réfléchissant, je poursuivais mon massage. Il n'avait pas l'air d'apprécier, mais il ne détestait pas non plus, sinon il m'aurait déjà demandée d'arrêter. Je me félicitai donc intérieurement d'avoir réussi cette approche.
Un petit pas pour l'Homme, un grand pour Petit Pied !