« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
❝ On va... flirter ? Ca ne fait pas mal au moins ? ❞
J'avais toujours un drôle de fourmillement dans le ventre. C'était désagréable, par instants, ça battait à l'intérieur de façon lancinante. Je réfléchis à ce que m'avait dit Jezabel : je tentais de comprendre ce que signifiait la jalousie. C'était quelque chose que je n'avais jamais ressenti, mais qui était coutumier des Deux Jambes apparemment, puisqu'ils avaient un mot pour l'expliquer.
Docile, je me laissai entraîner par mon amie à travers le bar bruyant. Plus les minutes passaient, et plus mes oreilles s'accoutumaient à la musique qui résonnait dans ma cage thoracique. J'étais anxieuse. J'avais peur de ne pas réussir à flirter. Jezabel cherchait à m'aider et je voulais être à la hauteur à tous prix pour ne pas la décevoir. Elle commença par me dire qu'il ne fallait pas que je fasse des remarques auxquelles j'étais habituée. Je la fixai avec des yeux ronds. Comment faire pour m'exprimer autrement ? Je n'y pouvais rien si j'apprenais petit bout par petit bout. Ils doivent m'apprécier et s'intéresser à moi, d'accord, me répétai-je mentalement. Je ne dois pas lécher ni faire de câlins.
J'étais complètement déstabilisée. Comment montrer mon affection à ces deux personnes sans être moi-même ? Je tentai de me rappeler ce que j'avais vu à la télévision, mais à mesure que l'angoisse m'étreignait, tout devenait flou dans mon esprit.
Parler, séduire... Séduire ?
J'écoutais mon amie, de plus en plus perplexe. Quel était ce mot ? Une fois encore, je regrettais de ne pas avoir mon dictionnaire sous la main. C'était décidé : à partir de demain, je l'emportais partout avec moi. Les Deux-Jambes avaient bien trop de vocabulaire pour un petit diplodocus.
Pire que tout, Jezabel me laissa en plan pour se diriger vers les deux garçons. Je restai immobile là où elle m'avait dit de l'attendre, à la fois anxieuse et soulagée. Je l'observai s'asseoir à côté de l'un d'eux et commencer à discuter avec lui. Ca n'avait pas l'air si difficile ! Etait-ce vraiment cela, flirter ? Ca ressemblait à mes conversations avec Lily ou Pascal. C'était comme discuter. Pourquoi employer un autre terme, dans ce cas ? J'en vins à la conclusion que les Deux Jambes étaient bien trop compliqués. Utiliser deux mots pour la même chose, c'était vraiment inutile !
Je remarquai que Jezabel avait caressé légèrement le bras du garçon. D'accord, parole et contact tactile. Pas de langue, juste la main. Elle but un verre, gratouilla le menton du garçon et revint vers moi avec un grand sourire.
Sur ces entrefaites, elle m'annonça que c'était mon tour.
"Déjà ?" fis-je, décontenancée.
Elle me désigna un autre garçon qui venait d'entrer et qui s'installa à un tabouret. Il était nettement moins ridé que Jeremiel, cela me sauta tout de suite aux yeux. C'était un jeune spécimen.
Je déglutis avec peine tout en l'observant avec application. Je détaillai chacune de ses particularités : la façon dont il mordillait la paille dans son verre, dont il passait la main dans ses cheveux dressés sur sa tête. J'espérais que ça m'aide, même si je ne voyais pas de quelle façon.
Je sentis Jezabel me pousser légèrement dans le dos, aussi je m'avançai d'un pas raide jusqu'à lui. Une fois à côté, je pris une grande inspiration et m'installai sur le tabouret à sa droite. Je pensais qu'il allait naturellement tourner la tête vers moi, mais il n'en fit rien. Il resta focalisé sur la paille qu'il mâchonnait. Je déglutis avec peine, et regardai vers le serveur comme s'il était en pouvoir de m'aider. Ce dernier me jeta un coup d'oeil suspicieux avant de se détourner. Alors je posai de nouveau les yeux sur le garçon.
"Euh... bonjour monsieur ?"
Ma voix fluette le fit enfin tourner la tête vers moi pour me lancer un regard interrogateur. Je déglutis de nouveau, les yeux écarquillés et sentis un grand courant d'air envahir mon cerveau. Je tentai de me rappeler les conseils de Jezabel, ainsi que ce qu'elle avait dit à l'autre homme. Tout s'emmêlait dans ma tête à mesure que je me demandais ce que je faisais là. La réponse me parvint en même temps que je la formulai à voix haute :
"Je suis là pour flirter. Il parait que ça va rendre jaloux Jeremiel. Alors... je flirte. Je suis très décidée. Mais je vous préviens tout de suite : je ne lèche pas. Je veux juste de la compagnie. J'excelle dans... tous les domaines."
Pourquoi mes paroles me semblaient moins bien formulées alors qu'elles étaient pratiquement à l'identique de celles de Jezabel ? Le garçon à côté de moi fronça les sourcils tout en serrant la paille dans sa bouche. Je jetai un coup d'oeil furtif à Jezabel qui plaqua une main contre son visage. Je compris que j'avais échoué.
Mal à l'aise, je rentrai la tête dans mes épaules, prête à sauter du tabouret, mais le garçon demanda subitement :
"Ce Jeremiel t'a brisé le coeur, c'est ça ?"
Intriguée, je pivotai de nouveau vers lui.
"Non... ça serait cruel de faire une chose pareille !" fis-je, affolée. "Il est juste trop grincheux. Il n'est jamais content."
"Tu devrais pas perdre ton temps avec un gars comme lui. T'es trop jolie pour te prendre la tête."
Il but une goulée de sa boisson, après avoir posée la paille sur le comptoir. Je sentis une brusque chaleur embraser mes joues tandis qu'un sourire illuminait mon visage. Indécise, je portai une main à ma joue toute chaude avant de remettre une mèche derrière mon oreille. C'était bizarre... On ne m'avait jamais dit que j'étais jolie. Ca me faisait plaisir et je me sentais toute drôle en même temps.
"C'est la première fois qu'on me dit quelque chose d'aussi gentil..." avouai-je en piquant du nez sur le comptoir.
Il s'approcha subitement de moi pour relever ma tête en posant sa main sur mon menton. Un sourire fendit son visage imberbe.
"Je suis un mec gentil..." murmura-t-il tout en approchant son visage du mien.
C'était mouillé. Doux. Agréable. Ca me faisait encore plus chaud tout partout. Je ne pensais pas qu'il existait quelque chose de meilleur que de manger de la salade bien verte. Pourtant, sa bouche contre la mienne avait une saveur toute nouvelle. Et puis... d'un seul coup, j'eus l'impression qu'il voulait me lécher. Ca, c'était bizarre, surtout que Jezabel m'avait formellement interdit de le faire. Alors pourquoi y avait-il droit, lui ? Ce n'était pas juste !
J'hésitai à le lécher à mon tour, mais je m'aperçus que je n'en avais pas très envie. Je n'aimais pas lécher n'importe qui, je gardais ce privilège pour mes amis.
Je tentai de le repousser, mais il insista. Et soudain, il fut hors de portée, son tabouret grinça le long du plancher sur plusieurs mètres tandis qu'il me fixait avec un regard de Mosasaure hors de l'eau, la bouche entrouverte.
Le souffle court, je me tournai vers Jezabel qui venait de surgir.
"Tu m'avais dit que je ne devais pas utiliser ma langue, et pourtant il l'a fait ! C'est... pas du jeu !"
J'avais parlé avec bien du mal, car j'avais encore la tête qui tournait un peu et du mal à respirer. Mais je lui décochai un grand sourire tout en lui demandant, avec un regard adorable :
"J'ai bien flirté ?"
J'espérais qu'elle était contente de moi. J'avais fait tout ce que j'avais pu. Cependant, je ne voyais pas en quoi ça allait rendre "jaloux" Jeremiel.
Ennnh, moi, psychologue ? J'ai d'excellent remède, tu vas voir !
.
Mon regard se posa sur mon petit dinosaure qui s'approcha d'un monsieur vraiment sexy. Non sans blague, si elle ne l'avait pas choisi avant moi, je l'aurais choisi volontiers hein, je vous assure ! Un sourire se forma sur mes lèvres. Elle n'avait vraiment pas l'habitude des garçons, elle était très maladroite. Je m'installais à la table la plus proche, et enfourchais des cacahuètes dans ma bouche. C'était comme regardé un film à la télé. Mais je dois avouer que c'était deux fois plus attrayant que la télé ! Non mais je vous jure, que des émissions débiles en ce moment ! Qu'est-ce que ça peut faire que des Chtits vont à Las Vegas, ou Mykonos, ou je ne sais quoi ? Pis c'est quoi des Chtits aux justes ? Ah là, en tout cas, ils leur manquent du plomb dans la cervelle à ceux-là ! Je fixais Astrid qui semblait timide et mal à l'aise. Je me mordillais les lèvres en mangeant ma cacahuète. Allez petite, si tu n'arrives pas à le draguer ça voudra dire que je suis une mauvaise institutrice ! Puis bon, faut avouer que celui-là, il était craquant et terriblement irrésistible et … Ah non ! Je me mis une claque dans la tête qui sonna à mes oreilles. Punaise ça réveil ! Mais je faisais ça pour pas lui voler son nouveau prétendant. C'est vrai quoi, moi, j'aurais détesté qu'on me vole Glène. Même si ne suis pas avec lui. Mais ça ne saurait tarder. De tout de manière, il n'a pas le choix, c'est à prendre ou à laisser non mais oh ! Depuis quand les hommes ont le choix sur les femmes ? C'est les femmes les wineuses, de quoi je me mêle ! "Je suis là pour flirter. Il paraît que ça va rendre jaloux Jeremiel. Alors... je flirte. Je suis très décidée. Mais je vous préviens tout de suite : je ne lèche pas. Je veux juste de la compagnie. J'excelle dans... tous les domaines."
▬ « Non... » Ma tête s’écrasa violemment contre la table dans un soupir désespérée. Une douleur forte me monta à la tête et je me relevais pour me frotter le front. Ce n'est pas possible… Elle n'allait pas y arriver. Ce n'était pas comme ça qu'on draguait ! Mais punaise, on ne dit pas à des gens qu'on ne peut pas les lécher ! Ça porte à confusion et en plus, c'est hyper bizarre ! Et en plus, il ne faut pas, mais absolument par dire qu'on veut rendre jaloux quelqu'un… Oh là la ça commençait super mal. Je me mettais déjà à chercher un autre homme du regard, persuader que celui-là allait décamper dans deux secondes. "ce Jeremiel t'a brisé le coeur, c'est ça ?" Je tournais subitement la tête vers le couple. Oh oh, elle était tombée sur un pervers qui ferait n'importe quoi pour avoir une nuit avec une fille, qu'elle soit en couple ou pas… Je plissais les yeux en fixant bien le nouveau monsieur qui s'intéressait à elle. Il était louche, très louche. Je me méfiais. J'hésitais à intervenir, histoire qu'elle ne se fasse pas avoir par un gars malveillant. non... ça serait cruel de faire une chose pareille !Il est juste trop grincheux. Il n'est jamais content." Noooon double dose de gaffe ! "Tu devrais pas perdre ton temps avec un gars comme lui. Tu es trop jolie pour te prendre la tête."
▬ « Il va en faire qu'une boucher ! Elle va se faire avoir… Elle... » Je m'arrêtais de parler quand je remarquais un gros camionneur qui s'était foutu juste à côté de moi, un gros sourire pervers. Je lui foutais mon doigt sur ces lèvres tandis que j'observais la scène d'Astrid, comme pour lui dire de ne pas dire un mot, de ne pas me déranger. "C'est la première fois qu'on me dit quelque chose d'aussi gentil..." Bien envoyée ! Bien que je n'eusse toujours pas confiance à l'autre Gugus. Il me disait rien qui vaille, ça me perturbait et ça me turlupinait. le gros camionneur essayait d'en placer une alors que mon index était toujours bloqué sur ces lèvres. Mais chute-toi ! Ah ce n'est pas vrai celui-là, j'essaye d'écouter. Ne portant aucune attention à ces protestations, je laissais mon index faire connaissance une fois de plus avec ses lèvres, le bras tendu, alors que ma tête était préoccupée vers le couple. Le jeune homme mignon malveillant releva la tête d'Astrid avec son index. Ah non, typique de l'avant baiser ça… "Je suis un mec gentil..." Mon œil ! Puis il l'embrassa. Mais genre vraiment. Je fis les gros yeux.
▬ « Mais ce n'est pas vrai ! Ta vue comment il la manipule ? Ah ouai excuse moi, tu ne peux pas parler. » Dis-je au camionneur en retirant mon doigt. Il dirigea à son tour le regard vers le jeune homme et Astrid.
« Je crois que votre copine essaye de le repousser... »
▬ « Hein ? Ouh punaise ! » M'exclamais-je en écarquillant les yeux, Astrid se débattant pour qu'il la laisse tranquille. Je n'eus même pas le temps de réfléchir : j'arrivais en ouragan et fis tomber le tabouret dans ma course avant d'apparaître au côté d'Astrid, les bras croisés sur la poitrine et le regard noirs, fusilleur. Monsieur le Beau gosse était tombé par terre et me regardait avec un regard effrayer. "J'ai bien flirté ?" Je plaquais mon index sur les lèvres d'Astrid comme avec le camionneur pour qu'elle se taise.
▬ « Pssch ! » Répondis-je, le regard menaçant vers Monsieur je suis beau. « Vous là ! Je n'ai aucune confiance en vous. D'où vous vous permettez de l'embrasser alors qu'elle ne veut pas hein ? Je suis sur vous êtes un sale pervers qui veut profiter des jeunes filles ! » Déclarais-je avant de le prendre par la colle et de le relever. Je me mis bien en face de lui, le regard menaçant.
« Je vous jure, je lui voulais aucun mal, on ne faisait rien de mal ... » Balbutia-t-il, en faisant des gestes de la main. Je le regardais de haute en bas, croisant de nouveau mes bras. Mouais. On la fait pas à moi ! Je ne suis pas née de la dernière pluie, j'ai des siècles d'année avant toi mon cher ! Je me penchais vers lui et lui collais une pichenette sur le front.
▬ « Je me méfie. Que je ne vous y reprenne pas ! » Il me regarda et se frotta le front en secouant la tête d'un air incompris.
« Je vous paie une partie de fléchette pour m'excuser ! » Fils t-il en désignant le jeu un peu plus loin derrière nous. Je posais mes doigts sur le menton. Oh et puis c'est lui qui paye… Et s'il plaît vraiment à Astrid, autant lui faire plaisir !
▬ « D'accord et pour la peine, c'est votre tournée ! » Ajoutais-je avant de prendre Astrid par le dos et de la pousser en avant vers les fléchettes. Le temps que monsieur joli cœur aille chercher les verres, je voulais dire deux mots à Asrtrid. Je la lâchais une fois devant les fléchettes. C'était un petit coin sympa avec une table basse entourée de fauteuils. Et les cibles se trouvaient sur les murs. Je pris quelques fléchettes dans mes mains, et d'autres que je lâchais dans les paumes d'Astrid.
▬ « Tu as encore du chemin à faire, mais c'était pas mal ! En revanche méfies-toi quand ils sont trop confiants et enjôleurs comme ça, c'est mauvais signe ! Bon. T'y es ? Ça, ça s'appelle des fléchettes. Je t'explique hein, vue que ta été assez folle pour t'ouvrir le ventre, je n'ai pas envie que t'avale les fléchettes ! » Plaisantais-je vers la fin en lui faisant un clin d'oeil. C'était marrant ça, j'avais l'impression de m'occuper d'une petite sœur et j'aimais bien ça. « Donc, tu les prends dans ta main et tu dois les jeter sur le gros rond qui s'appelle une cible. » Expliquais-je en lui désignant la cible. « Tu dois toucher le rouge pour gagner. Mais tu as quand même des points en touchant les autres couleurs. » Je jetais un coup d'oeil vers Jolie Coeur qui venait avec des verres remplis. Il posa le plateau et s'installa près de nous avec un sourire. C'était sage d'offrir de l'alcool à un bébé dinosaure ? Oh cas où elle roulerait sur la table après un verre …
▬ « C'est quoi ton prénom Joli cœur ? Histoire de connaître le futur perdant. » Dis-je cyniquement. Il tourna un regard amusé vers moi, avant de prendre son verre.
« Je m'appelle Barry, Barry Allen. » Oh. Oh. Oh oh. Comme les comics de Flash ! Tiens donc. Je jetais un coup d'oeil vers Astrid comme pour lui dire " eh ta de la chance !'''
▬ « Bien Barry Allen, la petite blondinette qui te plaît c'est Astrid et moi je suis Jezabel. Maintenant ont continu de poireauter où on joue ? » Sur ce, je me levais et pointais la fléchette vers la cible en fermant un œil, histoire de mieux viser. Puis, je lançais une première fois. La fléchette arriva en plein dans le jaune, un trait en dessous du rouge. Bon, au tour suivant ?
Astrid Littlefoot
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Emily Kinney
Que font deux dinosaures quand
ils n'arrivent pas à se décider ?
Un tirajosaure.
[Carte du menu du Dino-Truck]
| Conte : Le Petit Dinosaure et la Vallée des Merveilles | Dans le monde des contes, je suis : : Petit-Pied <3
❝ On va... flirter ? Ca ne fait pas mal au moins ? ❞
Jezabel me poussa vers une cible et tout un lot de fléchettes. J'en pris une entre mes doigts et en testai le piquant. Je suçai aussitôt mon index car ça faisait un peu mal quand même. Mon amie me donna d'autres fléchettes que je pris maladroitement.
"Je dois faire quoi avec ? Parce que ça pourrait blesser quelqu'un, il faut faire attention..."
Jezabel me dit que j'avais bien flirté mais que je devais me méfier. Je fronçai les sourcils et hochai la tête, même si je n'avais pas très bien compris en quoi il fallait faire attention. Puis elle m'expliqua le nouveau jeu que j'avais en mains. Elle lança une fléchette qui arriva dans le côté jaune de la cible. Je n'avais absolument rien compris mais j'envoyai à mon tour une fléchette... qui se ficha en plein milieu.
Les deux autres applaudirent et le dénommé Barry me fit un clin d'oeil qui me donna très chaud. Le feu aux joues, je demandai timidement :
"C'était bien ?"
"Tu as mis dans le mille ! On voit tout de suite que t'es une fille qui va au coeur des choses." fit-il de sa voix rauque.
Il posa une main sur mon bras et je lui souris, baissant les yeux. Il faisait vraiment de plus en plus chaud. J'avais envie d'enlever un vêtement mais comme je ne portais qu'un tee-shirt et que j'avais appris que les Deux Jambes devaient restés habillés en public, je me contentai de soupirer plusieurs fois dans l'espoir de faire baisser la température de mon corps.
"Je... je fais de mon mieux." balbutiai-je.
J'étais tellement chamboulée que je lançai les autres fléchettes sans respirer. Elles se plantèrent toutes dans le mur tout autour de la cible, si bien qu'un serveur arriva jusqu'à nous et demanda à ce que l'on sorte. Embarrassée, je rentrai la tête dans les épaules et suivis Jezabel et Barry à l'extérieur.
Au moins, le grand air me rafraichit un peu. Je soulevai le bas de mon tee-shirt pour ventiler tout ça et ce fut d'une grande aide car Barry se colla pratiquement contre moi pour me donner un carré de papier.
"Je dois y aller. Mais je te laisse mon numéro comme ça on pourra s'appeler." dit-il en plongeant son regard dans le mien.
Je déglutis avec peine et pris le morceau de papier sur lequel étaient griffonnés des chiffres. Puis je lui souris tandis qu'il glissait une main sur ma joue, sous mes cheveux. Je crus qu'il allait m'embrasser de nouveau, mais il croisa le regard de Jezabel et s'éloigna. Il me rendit mon sourire, me fis un signe de la tête et partit, les mains dans les poches. J'attendis qu'il disparaisse à l'autre bout de la rue pour observer l'étrange bout de papier qu'il m'avait donnée. Les sourcils froncés, je réfléchis un moment et finalement, je déclarai :
"Ca doit être un code pour accéder à un trésor !"
Puis je relevai la tête et demandai à Jezabel :
"J'espère que je le reverrai bientôt, il est gentil. Il a dit qu'on pourrait s'appeler mais ça veut dire quoi ? Que je dois crier très fort pour qu'il arrive ?"
Je m'éloignai avec elle en sens inverse. J'avais très envie de retourner dans la forêt pour parler de tout cela avec Jeremiel. Ou alors, j'allais plutôt me rendre chez Lily pour tout lui raconter. Car je doutais que monsieur Grincheux apprécie ma rencontre avec Barry.
Rien que de penser à lui, je rougis légèrement de nouveau. Je songeai alors à Jeremiel et quelque chose me creusa l'estomac. Avant d'être nouée par une boule au ventre.