« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Je porte la cigarette à mes lèvres, contemplant le ciel bleu. Il vaut mieux profiter de l'air frais pour soulager une surchauffe de mon processeur. Je commence à développer plus d'expérience dans le lien social, mais je ne suis encore qu'à un bas niveau. Insuffisant pour maintenir une longue conversation mais j'y travaille. Ma pièce de travail est pour la première fois depuis des lustres propres, lumineuse et présentable à n'importe quel individu normal dans la société. J'ai même ajouté un poster, si ce n'est pas de la décoration normale, je me demande comment je pourrais faire plus. Aujourd'hui, je n'ai rien à faire. C'est pourquoi je profite pour pouvoir fumer l'unique type de cigarette ne pouvant pas me tuer. J'ai du étudier des dizaines de paquets pour trouver le composition parfaite pouvant me préserver. Tout comme j'avais étudié la composition des aliments que je mange et des boissons. Il est hors de question que j'accepte n'importe quelle nourriture tant que je ne suis pas convaincu que sa composition ne me fera pas développer des aptitudes étranges ou tout simplement une maladie étrange. Hormis cette fois avec Merida. Quand je pensais qu'elle n'était qu'une énigme et non la seule amie que je puisse avoir en ce monde. Je n'ai pas eu beaucoup de nouvelles d'elle. Pas de mise à jour dans notre relation. J'imagine qu'elle est occupée à distraire les mâles de Storybrooke.
Faute est de constater que pour une fois, j'ai eu tort. Un sms de sa part. "Rejoins-moi au Laser Game!" Direct... Autant de froideur de sa part ne m'étonne pas. Quoi qu'il en soit, pour que la mise à jour puisse s'effectuer dans cette relation, je me dois d'installer le programme en rencontrant Merida en chair et en os. Je jette ma cigarette dans le cendrier et prends ma veste pour sortir. Chose que je fais de plus en plus depuis que mon cerveau cesse de chauffer pour un rien. D'ailleurs, il est maintenant prouvé que l'air frais permet de se vider le processeur plus facilement. J'évolue sur la map en prenant soin d'éviter les coup critiques de la part des voitures et des motos. J'ai hâte de voir le jour où nous inventerons la téléportation de manière scientifique. La magie ne compte pas, je ne peux pas en user. Ou alors, il me faudrait des super-pouvoirs pour me déplacer librement. Mais ce serait un mauvais plan car si je me téléporte au mauvais endroit, je pourrais fusionner avec quelqu'un. Tout comme la façon dont Papillon a battu Ikusabe dans Buso Renkin. Je regarde de nouveau devant moi. Puis je vois le Laser Game. Je vois Merida devant. C'est étrange la sensation que j'ai. L'impression que j'avais attendu ce moment toute ma vie sans jamais le réaliser. Ceci est fort étrange et nécessite une étude plus poussée. Je met ce fait de côté pour l'instant. Je m'avance vers elle et la prends dans mes bras. Réflexe du système d'exploitation face au visage de sa maitresse. "Ca faisait longtemps." dis-je sans laisser paraitre quoi que ce soit. "Quoi de neuf?"
Hope Bowman
« Nounours Rebelle ʕ•ᴥ•ʔ »
| Avatar : Karen Gillan
“Il était une fois un lapin grognon et une princesse rebelle qui décida de lui rendre le sourire.”
| Conte : Rebelle | Dans le monde des contes, je suis : : Merida
Ca faisait bien longtemps que je n'avais pas fait mumuse avec mon canasson. En fait, cela datait d'avant mon départ pour Dun Broch. On pouvait dire que ma vie avait pris un virage dangereux avec un sacré angle mort. J'étais habituée à jouer avec le feu, il n’empêche que cette fois, j'avais failli y laisser ma peau. Depuis, quand je songeais au royaume de mon enfance, c'était avec une certaine angoisse. C'est nul que les meilleurs souvenirs prennent des teintes noirâtres avec le temps. On pouvait dire que Hadès avait bien noirci tout le tableau avec son Elijah à la noix. Il n'avait pas pu rester Judah, non, il avait fallu qu'il se la joue docteur Jeckyl et Mister Hyde. Savoir qu'un monstre était constamment tapi en lui me rendait bien plus nerveuse que je le laissais paraitre. Je savais que Juju n'était pas tout blanc, mais cet Elijah... brrr. J'espérais qu'il n'allait jamais refaire surface. Si c'était le cas, je pliais bagage direct. Mieux ne valait pas réfléchir à comment échapper à un dieu omniscient. J'aviserais si jamais la chose se produisait. Pour l'instant, je tenais Judah par... enfin je le tenais.
"Rejoins-moi au Laser Game illico."
Je terminai de taper mon message et l'envoyai à Bel Etalon, surnom que je donnais à Angus sur mon répertoire téléphonique. Je débordais de créativité quand je m'ennuyais. Puis je rangeais mon portable dans la poche arrière de mon pantalon en cuir moulant. Je vérifiais mon apparence dans un reflet des tôles qui composaient le bâtiment du Laser game. J'ignorai pourquoi je voulais paraitre tellement à mon avantage quand je voyais mon cheval. C'était surement le coté princesse qui voulait ça. Je ne voulais pas avoir l'air moche devant l'étalon que j'avais montée tant de fois par le passé. Si j'étais trop négligée, peut-être qu'il hennirait de dégout et qu'il me tournerait le dos ?
J'humectai deux doigts et affinai mon mascara de l'oeil droit en coinçant mes cils entre mon pouce mon index. Puis je me redressai brusquement en voyant son reflet dans la tôle.
Je me retournai et mis ma main en visière, plissant des yeux. Il approchait à grands pas. Je ne me souvenais pas que sa crinière bouclait autant. Curieusement, ça lui allait bien. Une fois devant moi, il me prit dans ses bras. J'en restai pétrifiée, envahie par une odeur de tabac froid et d'aftershave quelque peu éventé. Puis il se recula et m'apostropha par une question des plus banales. Je clignai des yeux, me retenant de lui coller une baffe. Après cette effusion en traitre, il voulait qu'on échange des fadaises ?
"Quoi de neuf ?" répétai-je, haussant un sourcil. "Tu veux pas qu'on parle de la pluie et du beau temps aussi ? T'as vraiment un cerveau de cheval..."
Je le fixai en secouant légèrement la tête, puis passant un bras autour du sien, je nous dirigeai vers la porte.
"Il faut te secouer, tu ressembles à un inspecteur du fisc constipé !" marmonnai-je.
Je donnai un coup de pied dans la porte qui s'ouvrit en grand en claquant contre le mur, puis je l'entrainai à l'intérieur.
"J'ai crocheté la serrure pendant que je t'attendais. C'était vraiment super facile. Elliot n'a même pas mis un système de sécurité. Normalement, le Laser game est fermé pour l'instant, mais je me disais qu'on pourrait en profiter pour se retrouver rien que tous les deux ?"
Une étincelle de malice brilla dans mes yeux tandis que je m'éloignai de mon cheval pour m'élancer vers une série d'écrans alignés contre le mur. Pas besoin d'entrer dans les profondeurs du Laser game pour s'amuser, on pouvait commencer par un jeu en réseau !
Chacun des écrans était agrémenté d'un fauteuil confortable dirigé vers celui-ci, ainsi que d'une manette. Je m'en choisis un et sautai dessus, m'installant tranquillement. J'allumai l'écran.
"Tss... Elliot n'a même pas pensé à couper l'électricité ! Bien le fils de son père, celui-là !"
Je marmonnai encore un peu et tapotai le siège à coté du mien, afin de faire comprendre à Angus qu'il pouvait s'asseoir.
"On commence soft par un combat en Terre du Milieu ou on se la joue futuriste dans un monde à la Terminator ? Apparemment, on peut choisir."
Tout en parlant, je fis défiler les différents choix grâce au joystick gauche de ma manette. Comme Angus jugeait que ma question devait bénéficier d'une étude mentale approfondie, et que la patience n'était pas mon fort, je sélectionnai un monde et déclarai avec emphase, les yeux rivés sur l'écran :
"Terre du Milieu."
Puis j'ajoutai en me mordillant les lèvres de convoitise :
"Legolas, accroche-toi à tes oreilles en pointe, j'arrive."
Brusquement, nous fumes aspirés par un rayon lumineux qui nous happa dans l'écran. Je clignai des yeux et me rendis compte que j'étais debout au milieu d'une colline verdoyante. Le vent jouait dans mes cheveux en pagaille. J'avais un arc, un carquois ainsi que des flèches. En baissant les yeux, j'étendis légèrement les bras en découvrant que je portais une robe bleu turquoise assortie à mes yeux. Sympa. Pas très guerrier, mais sympa.
"T'as pas l'impression d’être revenu en arrière ?" fis-je à Angus, repensant à Dun Broch.
Je tournai la tête vers lui et m'esclaffai en le voyant dans une armure étincelante avec épée au fourreau et tout le tintouin du chevalier.
"Ah nan ! On dirait une boite de conserve !"
Je ris de plus belle en me tenant les cotes. Une boite de conserve sexy, quand même. Mais je gardais cette remarque pour moi-même. Je n'avais pas envie que ses cheveux bouclent davantage.
La Terre du Milieu ou Terminator? Cette question nécessite une étude approfondie afin de savoir si nous faisons le meilleur choix. Comme un bug, Merida prit la décision à ma place. La Terre du Milieu est un bon choix, mais l'intrigue de Terminator est très intéressante elle aussi. Un choix trop rapide fait que nous allons peut-être regretter ce choix. Assis devant un écran, je m'attends à voir apparaitre une map géante représentant la Terre du Milieu, mais au lieu de ça, un rayon me décompose de manière très ordonnée. La sensation dans mon corps. C'est comme si j'étais un ordinateur en train d'être reformaté. A la différence que je garde mes souvenirs, mon génie, et qu'à la fin, j'apparait au milieu d'une plaine. Je plisse les yeux à cause du grand soleil virtuel devant moi. Puis je jette un oeil surprit devant moi. Je suis dans un ordinateur! Je vais... pleurer devant ce moment incroyable de ma vie. Je peux mourir en paix maintenant. J'avais déjà lut des traités scientifique sur les MMORPG en transformant son esprit en programme mais là, tout ceci me donne juste envie de pleurer de joie. Je regarde Merida. Elle a l'air si fragile dans cette tenue. Et je suis si... Protégé par cette armure et ce bouclier de chevalier.
Ayant déjà vu Sword Art Online, je poussa la curiosité pour voir si ce fameux Elliot a poussé le vice jusqu'à y mettre les mêmes fonctionnalités. Je pense "Menu principal" et d'un coup, le menu apparait. En haut se situe la section Equipement, en dessous, les statistiques de mon personnage, sa classe et les autres classes disponibles puis ensuite les options de son et combat. Intéressant. Fantastique. Je suis donc un chevalier de niveau 1 et Merida une archère de niveau... 10? Elle est déjà venue ici je pense pour avoir de l'XP. Tant pis. Personne ne s'y connait mieux que moi ici en ce qui concerne les RPG. Je m'avance vers elle en l'étudiant de haut en bas. Une jauge de point de vie apparut au dessus de sa tête avec marqué au-dessus de sa tête "Archère Merida - Chef de groupe". Etant donné sa classe, elle ne doit pas avoir beaucoup de Points de vie. Je dois donc la protéger. Etrangement, cette idée semble plaire à mon cerveau qui gère le système d'exploitation. Je revois l'ancienne Merida. C'est ça la nostalgie? Il y a autre chose à côté. Qui est proche de la fois où mon système d'exploitation a buggé avec Penny. Mais pas aussi fort. C'est un autre bug, dans un autre domaine. Le temps que j'y réfléchisse, Merida s'impatienta. Je regarde autour de moi, essayant de repérer une jauge de point de vie quelque part. Un monstre, ou peut-être un autre connecté. Mais rien pour le moment.
Nous avançâmes dans la plaines, en direction d'une montagne qui m'est très familière. "Tu as raison, on dirait Dun Broch." dis-je d'un ton neutre. Mais cette réponse ne semble pas suffire à ma maitresse. Je suis encore coincé. Je n'ai jamais compris le principe. Nous avançâmes prudemment vers la montagne jusqu'à tomber sur un groupe de monstres. Des gobelins. Ceux jouait avec leurs flèches et venaient de nous repérer. Poussant des cris hideux et sadiques ils commencèrent à bander leurs arcs alors que leur face hideuse est légèrement cachée dans l'ombre de la montagne. Dégainant mon épée, je m'avance vers eux, parant les assauts de leur flèches empoisonnées et acides, attaquant la résistance de mon bouclier. Puis en un coup, je le tranche en deux alors que, dans mon champ de vision apparait un texte "Coup Critique" en jaune. Au lieu de sang, je pu voir une coupure nette dont les bords brillaient tandis que des formes géométriques caractéristique des mondes virtuels prenait la place de la plaie. Oui. Elliot a poussé le vice jusqu'à copier SAO.
En quelques minutes, nous avons remporté le combat. Mon armure a essuyée quelques dégâts, visible par des coupures. Etonnant. La douleur et la fatigue n'est pas prise en compte et si l'on se prends des dégâts nous ne sommes pas obligés d'accuser un contre coup. C'est tout sauf réaliste. Dommage. Mais j'adore ça! "On va dans la Moria?" Oui, je me souviens maintenant! Si on grimpe la montagne ici présente, on pourra atteindre la Moria et peut-être même combattre des Orques! Excité, je prit Hope par la main pour que nous nous dépêchions de grimper le sommet de la Montagne. La route fut très longue mais au bout d'une petite heure, nous fîmes enfin prêt du passage. Deux coffres traine dans le coin. Je m'en approche et fait apparaitre le menu pour les ouvrir. Deux potions de vie. Parfait. Nous en manquons et avons perdu un peu de points de vie. Je lance une fiole à Merida puis boit la mienne. La sensation de bien-être en moi me fit un bien fou.
Je m'approche de la porte avec Merida, tout excité. "Ce ne te fait pas tout drôle? On va peut-être vivre la bataille de la Moria!" Je laisse échapper un petit cri d'excitation. Ca ne me ressemble pas de faire ça. C'est étrange... J'adore ma vie virtuelle! Je pourrais y rester longtemps je pense! "Bella!" La porte s'ouvre toute seule, laissant devant nous un passage sombre et inconnu. Je prends la main de Merida par réflexe pour la faire vite avancer. Mais quelqu'un vint à notre rencontre, la jauge de vie presque vide. Et une épée plantée dans le dos. L'air paniqué, il vint vers nous, murmurant des choses incompréhensible pour mon cerveau. "... Plus déconnec... Mort bientôt... Aidez...." Puis il disparut dans un nuage de pixel, totalement effrayé comme s'il avait vu la mort.
D'habitude, je ne ressens pas les choses. Mais là, je sentis la panique m'envahir. Puis je regarde Merida pendant un moment. Je ne sais pas pourquoi, mon cerveau me hurle qu'il ne faut pas avancer.
Angus: 100% Merida: 100%
Hope Bowman
« Nounours Rebelle ʕ•ᴥ•ʔ »
| Avatar : Karen Gillan
“Il était une fois un lapin grognon et une princesse rebelle qui décida de lui rendre le sourire.”
| Conte : Rebelle | Dans le monde des contes, je suis : : Merida
Wouahouh ! C'était bizarre de se retrouver brutalement en territoire inconnu et connu à la fois ! Grisée par cette aventure qui nous tendait les bras, je commençai à marcher. Brusquement, nous nous retrouvâmes confrontés à une bande d'affreux -en même temps, dans un jeu vidéo, qu'attendre d'autre ? J'étais même contente d'entamer le jeu par un peu d'action. Mon arc chantait presque tant je décochai vite mes flèches. Nos ennemis tombèrent comme des mouches, leurs jauges de vie diminuant à vue d'oeil.
Une fois qu'ils furent tous morts, je me redressai et rangeai mon arc, fière de ce combat qui m'avait bien fouetté le sang. Je jetai un coup d'oeil à Angus pour vérifier qu'il allait bien. Son armure avait pris des coups mais il tenait toujours debout, fort heureusement. "La Moria ? Je veux ouais !" répondis-je gaiement en lui donnant une tape dans le dos façon bûcheron.
Après une heure de marche, nous arrivâmes face à une porte qui se fond dans la roche encadrée par deux coffres. Je haussai un sourcil tandis qu'Angus trouvait tout cela tout à fait normal. Il ouvrit les coffres et trouva deux potions. Il m'en lança une que j'attrapai au vol. Je lorgnai le flacon d'un oeil méfiant.
"Alors toi tu trouves une fiole, tu sais pas qui l'a laissée là, tu sais pas non plus ce qu'elle contient, mais tu la bois." fis-je en le dévisageant. "T'es débile ou quoi ? On ne boit pas un truc qu'on ne connaît pas ! Je sais pas si c'est vraiment un jeu ! Enfin si mais..."
Il avait l'air en forme. Je craignais qu'il ne tombe raide mort devant moi. Je fis un pas vers lui, anxieuse. Puis je rangeai ma propre fiole au fond de mon carquois. Je préférais la garder pour plus tard, même si je ne me voyais pas boire un truc non identifié. "Elliot a conçu tout ça, mais c'est un geek." expliquai-je en évitant Angus du regard car à ce niveau, il n'était guère mieux. "Le problème, c'est que quand on voit qui il a pour parents, mieux vaut se méfier : ce gars est sympa mais il a une case en moins. La première fois qu'il a ouvert son laser game au public, le concierge en est mort et le jeu s'est retourné contre les participants. Normalement, maintenant, tout est sécurisé, mais il ne vaut mieux pas faire le kêkê et boire n'importe quoi. Okay ?"
Angus, surexcité, me parla uniquement de la sensation unique de pouvoir participer à la bataille de la Moria. Je roulai des yeux, lassée, avant de lui tapoter l'épaule. Ouais ouais, parle à mon...
Bref. Il ouvrit la porte qui avait un prénom de fille et nous pénétrâmes à l'intérieur de la mine. Angus me prit la main et pour une fois, je ne me dérobai pas. Je n'aimais pas trop l'obscurité, même si je n'étais pas peureuse.
Brusquement, un homme tituba vers nous avant de s'écrouler dans les bras d'Angus. Je découvris avec effroi qu'une épée était plantée dans son dos. "Tu vois, c'est ce genre de bavure qui me dit que ce jeu est... mortel." dis-je en désignant le cadavre à nos pieds.
Ce dernier disparut dans un tourbillon de pixels. Je marchai dans les poussières et passai devant Angus qui restait planté comme un cheval borné. Etait-il en train de dormir debout ? Je savais que les équidés se reposaient ainsi.
"Bon allez. Maintenant qu'on est là, autant continuer. De toutes façons, je crois qu'il faut terminer le jeu pour en sortir."
Je n'en étais pas sûre. J'aurais peut-être dû me renseigner avant de faire n'importe quoi, comme d'habitude.
Au détour d'un couloir enténébré, d'autres gobelins nous tombèrent dessus. Je dégainai mon arc mais le corps à corps m'obligea à me saisir d'une épée et de la faire tournoyer. J'atteignis ma cible plusieurs fois mais je sentis une violente douleur à mon bras gauche. Je laissai échapper un cri en même temps que l'épée et regardai la blessure. Peu profonde, même si ça faisait un mal de chien. Je grimaçai et attrapai la main d'Angus. "On s'arrache de là !" criai-je en l'entraînant à ma suite.
J'agrippai mes jupes, ignorant la douleur cuisante à mon bras et courus le plus vite que je pus, évitant la pluie de flèches que les quelques gobelins encore en vie nous lançaient. Je détestais fuir, mais ce n'était pas agir en lâche de partir en quête de sa liberté. J'avais décidé que ce n'était pas une journée suffisamment belle pour mourir.
Je prends le temps de regarder autour de moi. Merida a beau être plus confiante que moi, je sens que quelque chose ne va pas se passer comme prévu. Un homme est mort aujourd'hui sous nos yeux et nous avons de fortes chances d'être les prochains. Seulement, Hope estima qu'il faille terminer le jeu et donc avancer. Je veut réfléchir un instant à cette possibilité mais ma maitresse m'emmène dans la Moria, sombre et peu accueillante. Elle s'avança fracas ce qui réveilla l'attention de gobelins et d'orques qui furent bientôt trop nombreux pour que nous puissions les mettre tous hors d’état de nuire. C’est pourquoi j’ai dégainé mon épée et mon bouclier afin d’être prêt à parer les attaques. Les monstres ne se firent pas attendre et tirèrent des flèches et matraquèrent mon bouclier qui résiste malgré tout. Seulement, une jauge apparut dans mon champ de vision. Le bouclier a une résistance limitée. Constatant ceci, j’ai de suite empoigné fermement mon épée et tranché les orques autour de moi, tel Link dans un Legend of Zelda. Le système du jeu m’aida et fit faire à mon épée un arc de cercle. A l’écran s’afficha une barre de point d’expérience qui se remplit à une vitesse folle. En peu de temps, mon niveau fut de 6. J’ai prit cinq niveaux en quelques combats. Je dois avouer le progrès se fait plutôt rapidement ici. Ayant un instant de répit, je jette un oeil à mon inventaire. Parfait. Je vais retirer cette armure et opter pour une autre plus légère. La vitesse est primordiale ici, j’ai joué à assez de RPG pour le savoir. Je m’équipe d’une armure plus légère puis fonc avec Merida à la rencontre des Orques. “Merida, je te crée un passage!” dis-je avec sérieux.
D’un coup, je brise l’épée d’un Orque puis le tranche en deux. Encore un coup critique. Puis je repousse de mon bouclier un de ses acolytes. Si seulement j’avais une capacité spéciale. De son côté, Merida arrive à se débrouiller. il faut dire qu’elle a sans doute dû jouer à ce jeu plusieurs fois. Mais alors pourquoi cette fois-ci, j’ai du mal à être confiant pour la suite. Nous sommes dans un monde créé par une suite de nombre. Nous ne pouvons pas mourir. Du moins de manière logique. Mais ces dieux ont le don de rendre la chose la plus innocente mortelle. Grâce à l’assistance du système, je réussis à porter plusieurs coups à la suite, réduisant encore la barre de PV d’un Orque à zéro. Devant nous, des Orques plient et disparaissent sous nos coups en des milliers de pixels. Ceci nous permit d’évoluer à travers la grotte et d’avoir un passage vers un endroit bien familier. “Je crois que nous approchons de la Zone du Balrog!” Si c’était le cas, il nous faut vite préparer de l’équipement afin de pouvoir le ralentir mais aussi le fuir. Après tout, même le grand Gandalf n’a pas réussi à faire quoi que ce soit contre l’une de ces maléfiques créatures.
Je me rapproche de Merida. J’ai trop peur qu’elle disparaisse elle aussi dans un nuage de pixel. Mais bien pire encore. Mon système d’exploitation n’arrive pas à comprendre le pourquoi d’une telle méfiance. Ce n’est qu’un jeu, une suite logique de nombre. Cela ne peut pas se passer comme dans SAO. Cette réflexion logique tournait en boucle dans mon cerveau comme pour me rassurer. Heureusement, l’intensité des combats est telle que je n’ai pas encore à y réfléchir sérieusement. “Il faut que l’on reste groupé! Prends l’équipement le plus léger que tu possèdes. On en aura besoin pour fuir le Balrog.” Nous fîmes dos-à-dos, repoussant les hordes n’ennemis à coup de flèches et d’épée. Nos armes décrivirent tour à tour des lueurs d’énergie vives. Vertes pour moi, et orangée pour ma maitresse. Il ne nous restait encore plus beaucoup de chemain avant d’atteindre la prochaine salle et fuir enfin cette ville de la Moria.
Seulement, je remarque d’un coup que plus nous avancions plus les niveaux des Orques était élevé. Au lieu de pouvoir les abattre en un coup, nous fûmes obligés de leur en porter plusieurs autres. Je comprends mieux pourquoi le joueur de tout à l’heure à croulé sous les coups. Toutefois, je me dois de tenir bon pour protéger ma cavalière. A tout prix.
Hope Bowman
« Nounours Rebelle ʕ•ᴥ•ʔ »
| Avatar : Karen Gillan
“Il était une fois un lapin grognon et une princesse rebelle qui décida de lui rendre le sourire.”
| Conte : Rebelle | Dans le monde des contes, je suis : : Merida
Je pris une mèche de cheveux entre mes doigts et la sentis, avant de la reculer avec une grimace de dégoût. Malgré le fait que je sois restée dans le bain pendant un long moment, ma chevelure sentait encore le cramé.
"Le shampoing elfique, c'est pas tellement efficace. Je préfère largement mon Dove Anti Frisottis." expliquai-je à mon ch'val qui venait de sortir de sa propre salle de bains.
Je m'étais étendue sur un sofa élégant, sur une terrasse de Fondcombe, et j'observais d'un air morne le paysage automnale. Non loin, une cascade coulait, alanguie dans la forêt. Le clapotement nous parvenait et me tapait sur le système. "Ca craint ici." décidai-je brusquement. "Je préférais encore la compagnie du Balrog, même s'il a bien failli nous changer en brochettes."
Je me redressai sur un coude pour regarder Angus et m'esclaffai en voyant son accoutrement : il avait échangé son armure contre une tenue d'elfe qui le faisait passer carrément pour une fille.
"Tu portes une robe ?" m'écriai-je en le montrant du doigt. "Non mais tu t'es vu ? Y a certains trucs qui devraient juste être interdits ! T'es pas taillé pour mettre des fringues de chochotte ! Toi, tu as une carrure virile, t'es trop sexy pour les défroques d'Elrond !"
Je sautai sur mes pieds et accourus vers lui, plaçant une main sur mon menton en signe de réflexion extrême. Je le jaugeai un moment encore, puis je m'agenouillai brusquement devant lui pour arracher méthodiquement le bas de sa robe. Il eut beau protester, je ne le laissai pas tranquille jusqu'à ce que le vêtement adopte la forme adéquate. Heureusement, il avait un pantalon bleu clair plutôt serré sous sa robe. Ouf... je ne voulais pas faire de cauchemar. Quoique... ça ne serait peut-être pas si épouvantable que ça. Bref, passons.
Je me redressai dans un soupir, repoussai une mèche de devant mes yeux et observai mon oeuvre : la tenue d'Angus était devenue une tunique qui s'effilochait sur les bords -désolée, je ne suis pas couturière- et qui lui donnait un style un peu prince charmant pas trop niais. Je l'aimais plutôt bien comme ça.
"Hum... il manque un truc, attends."
Je filai dans la salle d'à côté et revins quelques instants plus tard avec une ceinture en cuir que j'avais trouvé sur un piédestal, dans un endroit qui ressemblait à un espèce de musée. Je la passai autour de la taille d'Angus pour relever quelque peu sa tunique et de ce fait, montrer ses fesses dans son pantalon qui méritaient d'être vues.
"J'ai trouvé ça à côté, c'est un fourreau et y avait même un morceau d'épée dedans." expliquai-je en brandissant une épée dont la lame était fendue. "Ca doit être celle d'Isildur. On pourrait la prendre et peut-être devenir Aragorn à la place d'Aragorn !"
J'écarquillai les yeux, toute excitée. C'était un bon plan, ça, non ? En plus, ça mettrait un petit peu de piment dans le jeu car depuis que l'on s'était échappé de la Moria, et que les Elfes nous avaient sauvés, on pouvait dire que le jeu était passé en mode "ennui".
Je baissai les yeux sur ma robe blanche toute légère qui me faisait penser à une chemise de nuit. Mes mains se perdaient dans les longues manches et la jupe s'envolait doucement dans la brise.
Je m'approchai brusquement d'Angus et lui saisis le bras, avant de planter mon regard anxieux dans le sien et de dire à voix basse :
"Faut qu'on se barre d'ici au plus vite. Les Elfes essaient de nous elfiquiser ! Tu ne t'en rends pas encore compte, mais s'ils se montrent tellement sympas, c'est pas pour rien ! Ils veulent qu'on devienne comme eux ! Bientôt on aura des oreilles en pointe et on passera nos journées à fixer des feuilles d'arbre ou à roucouler dans la forêt ! Je refuse ! Je veux ma liberté !"
A cet instant, un Elfe passa sur la terrasse. Aussitôt, je cachai l'épée brisée dans mon dos et répondis à son salut en lui faisant une révérence rapide, et lorsqu'il se fut éloigné, j'attrapai Angus par le col de sa tunique pour lui faire baisser la tête vers moi.
"On doit se casser au plus vite. Il manquerait plus que l'un d'entre eux veuille se marier avec moi. Ca ne m'étonnerait même pas, j'ai toujours tellement de bol..."
Le gain d'expérience face au Balrog fut des plus rémunérateurs. Mais heureusement que les elfes nous ont récupérés au moment où le Balrog allait nous tuer par un simple lancer de flammes. Des milliers de flèches le transpercèrent avant qu'une simple bombe ne fasse s'écrouler le sol pour lui faire manger les pissenlits par la racine. Je ne sais pas s'il s'agissait d'un événement prévu par le jeu, mais dans tous les cas, les elfes n'était que des IA commandé par le programme. Le Maître du Jeu. A cheval, cette race noble nous a emmené dans leur splendide château. En chemin, j'ai vérifié tout mon équipement et constaté que mon avatar devenait de plus en plus fort. Une épée de sang, permettant donc une regen de vie à chaque coup porté sur un ennemi. En plus de ça, les elfes nous ont fournit des tenues assez intéressante au niveau des statistiques. Ceci permettra de compenser mon niveau encore un peu faible. Un niveau 30 n'est pas encore assez impressionnant.
Une fois au château, dans nos chambres, nous prîmes tout deux un bain. Séparément bien sûr, l'intimité de mon ancienne cavalière ne me regarde pas. J'ai jeté un oeil à l'équipement le plus sûr puis m'en équipa. L'illusion de réalité de ce monde est presque enivrante. Encore mieux que Sword Art Online. Normal, ce Elliot est apparemment un être divin. La seule ombre au tableau, c'est le fait qu'un homme semble s'être fait tué dans ce monde. Mais comment est-ce possible? Secouant la tête, je me dirige dans la chambre de Hope, qui venait de finir sa toilette. Son engouement en ce qui concerne ma tenue est assez agaçant mais je ne dit rien. L'équipement qu'elle avait trouvé dans la salle d'à côté était assez performant. Son petit effet de style me donnait un air de vagabond, ou d'aventurier et ceci était plutôt plaisant. De suite, elle me donna ses impressions sur les elfes et son envie de partir. Si nous sommes dans un événement du jeu, il faudra attendre la fin du dit événement pour faire autre chose.
"Dans ce genre de jeu, il faut attendre la fin de l'événement pour faire autre chose. Sans doute qu'un roi ou une reine voudra nous voir puis nous pourrons partir en mission de notre gré." Pile à ce moment-là, une porte s'ouvre d'un coup sans crier gare. Je n'y avais pas fait attention au début. Je pensais même qu'il s'agissait simplement d'un décor. Seulement, quelque chose clochait. Je n'avais jamais entendu parler d'une porte secrète dans le château des elfes. Que ce soit dans les livres ou dans les films. Je m'approche tranquillement en jetant un oeil autour de moi. Il n'y avait plus que moi et Merida. De la porte n'émanait que des ténèbres profondes et glacées. Je m'avance doucement et m'engouffre dans la pièce sombre. Celle-ci s'éclaira au moment même où Merida entra dans la pièce. Une petite boule lumineuse éclairait le centre d'un cercle concentrique. Alors que je su quoi dire devant un spectacle aussi étrange, un écran du jeu apparut avec dans le même temps une voix robotique: "Début de l'Evénement: Le Chevalier et la Princesse" D'un coup, une intense lumière recouvrit la pièce m'obligeant à recouvrir mes yeux avec ma main droite pour ne pas devenir aveugle. Hope! Je me retourne et constate qu'elle n'était tout simplement plus présente. Une jeune fille blonde l'avait remplacée. "Qui êtes-vous?" dis-je avec un air d'étonnement, mais aussi de colère. On ne touche pas à Merida!
Hope Bowman
« Nounours Rebelle ʕ•ᴥ•ʔ »
| Avatar : Karen Gillan
“Il était une fois un lapin grognon et une princesse rebelle qui décida de lui rendre le sourire.”
| Conte : Rebelle | Dans le monde des contes, je suis : : Merida
Je levai les yeux au ciel face à la réponse académique d'Angus. Quand il parlait, j'avais toujours l'impression qu'il était super constipé.
"Attendre la fin de l'évènement c'est bien beau. Je ne sais pas si tu as remarqué, mais il n'y a PAS d'évènement actuellement ! On se prélasse juste chez les Elfes. J'ai jamais vu un jeu vidéo aussi merdique. Pas un vilain à dégommer, rien à part ce calme plat et ses robes d'opérette !"
Agacée, j'attrapai mes jupes et les chiffonnai dans mes mains pour illustrer mes propos. "J'ai pas envie d'attendre qu'un roi vienne nous faire coucou. Je veux m'en aller maintenant." ronchonnai-je.
Il fallait qu'il arrête d'obéir aux ordres sans se poser de questions. Il était retourné à l'état sauvage ou pas ? Par moments, je me demandais si la malédiction avait servi à quelque chose sur lui. Après vingt huit ans en humain, il se comportait toujours comme un animal docile. Même si ça me plaisait bien au début, en ce genre de circonstances, ça m'énervait prodigieusement. Sois un mec, bon sang ! avais-je envie de lui crier.
La porte qui s'ouvrit dans le mur me fit oublier mon ressenti à son égard. J'aimais bien les portes qui s'ouvraient toutes seules. Je m'engageai à la suite d'Angus -pour une fois qu'il se montrait courageux- et fus aussitôt happée par les ténèbres glacées.
C'était bizarre que les Elfes aient besoin d'un congélateur à Fondcombe. A croire qu'ils ont aussi besoin de glaces pour supporter la chaleur de l'été.
Je haussai les épaules et frottai mes bras contre moi pour me réchauffer. Brusquement, une lumière aveuglante illumina la pièce. Je plaquai une main devant mes yeux et constatai qu'il s'agissait d'une boule brillante. Elle semblait gorgée d'énergie pure, et des éclairs électriques s'en échappaient par moments, un peu comme lors des expériences de Tesla (comme quoi, j'ai un peu de culture). Un écran de jeu apparut subitement au-dessus de la sphère. En entendant la voix robotisée, j'arquai un sourcil désabusé.
"Le chevalier et la princesse ? Jamais entendu un titre aussi pourri."
En réponse à mes paroles, la lumière envahit toute la salle. Eblouie, je fermai les yeux. Je sentis alors des vagues successives se débattre en moi, comme si j'étais devenue de la pâte à modeler. J'avais la sensation que des mains se déplaçaient sur mon corps de façon très rapide. Ce n'était pas particulièrement agréable. Cela ne dura qu'une seconde à peine.
La lumière se dissipa et nous nous retrouvâmes dans la pénombre, avec la sphère qui flottait au centre de la pièce pour toute source de clarté. Je soulevai les paupières et inspirai plusieurs fois.
"Qui êtes-vous?"
Je clignai des yeux sur Angus qui m'observait d'un air à la fois étonné et enragé.
"Euh... c'est moi, Merida !" fis-je sur un ton moqueur. "T'es sûr que ça va ?"
En même temps que je parlais, je trouvais que ma voix avait des intonations étranges. Plus aiguës, plus cristallines. Le genre de voix qui m'horripile habituellement, une voix qui contient trop de gaieté et d'arcs en ciel.
Je me tus et posai une main contre ma gorge. Je me l'éclaircis avant de reprendre :
"On s'en va ? Y a rien ici. On pourra pas s'échapper par le congélateur des Elfes."
Je pivotai sur mes talons et fis un pas pour sortir, mais je me sentis brutalement retournée. Le visage d'Angus n'était qu'à quelques centimètres du mien. Il m'avait agrippée les épaules et serrait si fort que je grimaçais de douleur.
"Qu'est-ce qui te prend ? Tu me fais mal !"
Je tentai de me débattre mais n'y parvins pas. Etrange... d'ordinaire, je pouvais facilement me débarrasser d'un mec collant. J'avais l'impression d'avoir moins de forces que d'habitude. Il me lâcha enfin, le doute et la méfiance se lisant dans ses yeux. J'en profitai pour quitter cette salle glacée et retourner sur le balcon. Là, je me précipitai vers le miroir le plus proche -les Elfes mettent des miroirs partout. Quelque chose clochait avec mon apparence. J'avais sûrement un truc bizarre sur le visage ou quelque chose du genre. Angus réagissait trop étrangement.
J'étouffai un cri en voyant mon reflet. J'étais devenue une sorte de pimbêche blonde sans aucune personnalité ! Bouche bée, j'attrapai les pointes de mes cheveux dorés et les agitait dans le vide, avant de me tourner vers Angus.
"C'est quoi ce plan ? Le chevalier et la princesse ? Pourquoi je ressemble à ça ? J'étais DEJA une princesse ! Pourquoi j'ai l'air d'une Barbie ? Pourquoi ?"
Je tournai sur moi-même, observant mes mains manucurées, touchant ma bouche en coeur, mes sourcils parfaits, ma taille de guêpe -ça c'était pas mal, tout compte fait- et subitement, je hurlai :
"JE VEUX SORTIIIIR !"
Sortir de ce corps, sortir de ce jeu ! Si je pouvais juste garder la silhouette, ça serait parfait, car j'avais un peu trop de hanches par défaut. Mais BREF !
"Attends, j'ai une idée."
Brusquement, j'attrapai de nouveau mes cheveux blonds et tirai dessus de toutes mes forces. Ca faisait un mal de chien.
"Si je tire, ça va s'arracher et je redeviendrai moi !" expliquai-je à Angus.
Fallait bien tout tenter non ?
"Aide-moi au lieu de rester planté comme un piquet ! Tire sur ma jambe, allez !"
Je lui tendis mon pied, manquant de lui envoyer dans un endroit sensible. Pas le temps pour les chichis, il fallait annuler cette transformation. En tous cas, la prochaine fois que je croiserai Elliot, il m'entendrait !
La princesse... La princesse. Il venait de transformer Mérida en personnage important du jeu! Elle portait désormais de longues robes difficiles à porter pour courir correctement. Oui, il doit y en avoir plusieurs, vu le nombre d'épaisseur que l'on peut distinguer. Au dessus de son avatar, l'icône indiquant son nom, son niveau et ses HP venaient de changer. Elle s'appelait désormais Altimecia, princesse d'Haltsbourg. Je ne connais pas du tout ce royaume dans le Seigneur des Anneaux. L'IA s'amuse encore à tout modifier ou quoi? Dans tous les cas, nous ne pouvons plus nous déconnecter tous les deux. D'une façon ou d'une autre, Hope fait partie intégrante du jeu et je ne vois pas comment nous pourrions y changer quoi que ce soit. Cette création divine est véritablement effrayantes. Mon processeur risque de surchauffer à force de tenter de trouver des solutions.
Cherchant une solution, je ne pu m'empêcher d'être consterné face à l'attitude de Mérida. Le regard perplexe, j'attendais qu'elle cesse de se tirer les cheveux. Quelle idée stupide. Pour autant, mon ex-cavalière vit mon regard et se rendit surement compte de son plan stupide, digne des princesses de dessin animé. Comme princesse Sara par exemple. Mon regard circonspect lui suffit de suite comme réponse. La petite blonde soutint mon regard avec des yeux candides et rêveur. Venant de Mérida, ceci était totalement irréaliste. Je n'osais pour le moment rien dire, car le logiciel parole était buggé. Bien. Que faire maintenant que Mérida est devenue... une guimauve c'est ça? Je n'eu pas le temps de dire quoi que ce soit. Un homme en robe, très enveloppé et chauve vint à notre rencontre. L'icône indiquait qu'il était lui aussi manipulé par l'IA. Mak Hulotte d'Haltsbourg. "Princesse Altimecia! Je suis soulagé que votre peau de satin n'ait pas été endommagée par le voyage!" dit-il avec inquiétude. Il se prosterna, la tête aussi basse qu'il le pouvait puis se releva légèrement, me dévisageant. Puis il entama une discussion avec moi. Mérida, pourquoi ne parle-tu pas? Bien sûr, j'avais oublié que personne ne peut parler sans l'accord de l'IA. Moi y comprit d'ailleurs. "Je vois que ce vagabond s'occupe de votre protection. Bien, très bien Princesse. Il ne faudrait pas que votre beauté soit altérée alors que nous somme prêt pour une alliance avec Sire Godfrey. Votre couple sera le meilleur exemple de paix dans tous les royaumes du continent!" J'arquais un sourcil face à cette remarque. L'homme chauve appela la garde des elfes puis demanda aux elfes de préparer une escorte pour Mérida.
Ainsi, en moins de temps qu'il n'en fallut pour le dire, Merida fut transportée en cheval en plein de milieu de pleines, suivit par cinq elfes et moi-même. Je ne comprends vraiment pas. Ce monde semblait être le travail d'un passionné, et voilà qu'il inclut plein d'éléments ne faisant pas du tout partie des livres. Il y a vraiment quelque chose qui cloche. Les elfes me racontèrent en route la géopolitique du monde. Je n'écoutais pas du tout, j'avais les yeux rivés sur Mérida qui ne comprenait pas non plus ce qu'il se passait. Mais je pouvais maintenant parler. J'ai choisi sciemment de ne pas écouter les elfes et d'aller vers Mérida. Un choix qui me vaudra peut-être quelque conséquences négatives mais qu'importe. "Tu vas bien? Tu fais partie du jeu maintenant. Il faut trouver un moyen de te rendre ton apparence normale et..." Je fut coupé car le cheval d'Hope se mit debout sur ses pattes arrières. Hope venait de tomber. M'attendant à ce qu'elle se relève seule et fière malgré la flaque de boue, je ne fit rien. Pourtant, je fut bien obligé quand elle commença à pleurer. J'en viens à me demande s'il s'agit de l'IA ou vraiment de Hope. L'informatique pourrait donc révéler les moi profond. Je devrais faire des recherches là dessus. "Princesse! Nous allons nous faire repérer. Calmez-vous je vous prie. Cal!" Un elfe fut tranché en deux, puis trois, puis ses autres camarades. Des créatures noires, encapuchonnées dans des vêtements noirs. C'est pas vrai. Fuir ou combattre? Il faut fuir! Et vite!
Je m'empare de Mérida pour la mettre sur mon cheval puis le force à galoper le plus vite possible pour échapper aux créatures. Mérida pleurait toujours toutes les larmes de son corps virtuel et ceci commençait à m'agacer fortement. Bien vite, j'atteignit une clairière en pleine forêt où nous pourrions nous reposer. Si Mérida fait partie du jeu, elle a néanmoins conservée sa conscience, donc logiquement, nous pourrons parler normalement. "Je pense que nous devons finir cet événement pour revenir dans le monde réel." Ceci me semble logique, à moins bien sûr qu'Elliot soit en réalité un psychopathe dont le cerveau a été très endommagé. Mérida pleurait toujours. J'avais à la fois envie de lui dire de se taire, mais aussi envie de la rassurer. Étonnamment, j'ai choisi la seconde solution. Je l'ai prise dans mes bras et... c'est tout. Ne pas s'attendre à plus.
Précision:
Comme on est partie sur une Mérida maladroite et pleurnicheuse, je me suis permit de faire quelques réactions de Mérida à cause de l'IA. Si ça ne te va pas je pourrais changer si tu le souhaite
Hope Bowman
« Nounours Rebelle ʕ•ᴥ•ʔ »
| Avatar : Karen Gillan
“Il était une fois un lapin grognon et une princesse rebelle qui décida de lui rendre le sourire.”
| Conte : Rebelle | Dans le monde des contes, je suis : : Merida
Princesse Altimecia ! Princesse Altimecia ?! Non, je m'appelle Merida ! ME-RI-DA. Pourquoi ce type m'appelait comme ça ? Je tentai de lui répliquer quelque chose de bien senti mais une force invisible m'oppressait la gorge. J'étais une oie blanche incapable de la moindre parole ! Par pitié, tuez-moi.
Au lieu de ça, on apprêta une escorte. Désormais, je montais un cheval blanc dont la crinière était tressée, et on s'éloignait du domaine des Elfes pour se diriger au centre de terres verdoyantes. Je n'avais pu articuler une seule parole depuis le début du voyage. Les mains crispées sur les rênes du cheval, je rongeai mon frein.
Enfin, Angus vint jusqu'à moi. Un cheval qui monte un cheval. Une image bizarre s'infiltra dans mon cerveau et je secouai la tête. Il me demanda si ça allait. Je fronçai les sourcils en entendant ses propos. "C'est de ta faute, tout ça !" balbutiai-je d'un ton misérable. "Je suis sûre que c'est de ta... AAAAH !"
Mon cheval se cambra subitement et je volai de la selle pour tomber brutalement sur le dos. La douleur m'aveugla quelques instants tandis que le ciel déversait sa lumière sur moi. Mon visage se crispa et avant même que je ne puisse contrôler quoi que ce soit, de grosses larmes roulèrent sur mes joues.
Un Elfe me commanda de me calmer mais je n'y parvins pas. Mon corps ne me répondait plus. Je me sentais tellement triste. Il fallait que je pleure. Peut-être que l'un de ces messieurs allait me tendre son mouchoir ?
Ce fut une flèche qui passa au-dessus de moi. Terrifiée, j'enfonçai mes mains dans la terre et me plaquai au sol, comme si j'espérais qu'il m'absorbe toute entière. On se faisait attaquer ! Quelle horreur !
Je sentis qu'on me soulevait de terre et je me retrouvai en amazone sur un cheval, maintenue par la main ferme d'un chevalier. Les larmes inondaient toujours mes joues, mes yeux horrifiés n'y voyaient rien, à mes oreilles me parvenaient des cris d'agonie et de douleur, mêlés au chant des flèches dans le vent. Cette musique m'évoquait un souvenir lointain sur lequel je ne parvenais pas à mettre d'image précise.
J'enfonçai mes doigts dans la crinière du cheval et posai mon front contre son crin chaud et vibrant de vie, laissant ma tristesse couler.
Le chevalier nous mena jusqu'à une clairière lointaine. Il sauta de selle et m'aida à descendre. Je sanglotai toujours, tremblante de tout mon corps. A travers un brouillard de larmes, je reconnus Angus. Je hoquetai lorsqu'il m'amena contre lui pour me serrer très fort. Curieusement, une vague d'apaisement me submergea. Je soupirai et me laissai aller contre lui, tandis qu'il me tapotait la tête.
Après quelques instants, je m'écartai et séchai mes larmes d'un revers de manche. "Je... je ne veux pas rester comme ça." fis-je, la voix mouillée. "Je ne ressemble à rien, et en plus je ne connais plus rien en combat ! Une fois sur deux, je réagis bizarrement ! C'est... Oh, regarde une fleur !"
Oubliant mes problèmes, je me dirigeai vers le ravissant bouton d'or qui se trouvait juste à côté d'Angus. Je me penchai et le cueillis avec un sourire, avant de me tourner et de constater qu'il y avait pleins d'autres fleurs dans la clairière. Je m'appliquai donc à confectionner un bouquet. Il serait du plus bel effet dans ma chambre, à mon château.
Je restai absorbée un moment dans la confection du bouquet, ignorant les remarques d'Angus et soudain, mon bon sens reprit le dessus. Je baissai les yeux sur les fleurs dans mes mains et poussai un cri de rage en les lâchant. Puis je les piétinai avec acharnement, relevant mes jupes pour mieux viser. "Comment tu peux me laisser faire un bouquet alors que l'heure est si grave ?" m'écriai-je. "On doit terminer le jeu, alors au boulot ! Par quoi on commence ? Tu as une idée de ce qu'il faut faire ?"
Je croisai les bras et me retrouvai emmêlée dans mes longues manches. Je poussai un soupir excédé... avant de me recoiffer. Puis je me mordis les lèvres. J'avais l'impression que deux personnalités se battaient dans ma tête. Il fallait que je reprenne le dessus. Il le fallait à tous prix.