L'ambiance était au top. Non vraiment. Tout était parfait. La déco, les nanas. Seul l'alcool laissait à désirer. Il n'y avait rien de vraiment fort. Du champagne, du punch à peine alcoolisé... En souvenir de mes années de lycée, j'avais subrepticement versé une flasque de liqueur dans ce dernier. Histoire d'aider les gens de cette soirée à s'éclater vraiment, et à ne pas faire semblant.

J'avais passé la majeure partie de la soirée à tout observer dans mon coin, enchainant verre sur verre -mon punch amélioré avait un p*tain de bon gout. Je portais un costume noir plutôt sobre. Je ne voulais pas être remarqué. J'avais l'habitude d'exister uniquement parmi les ombres. En début de soirée, j'avais été déçu de ne pas trouver Maya. Puis, verre après verre, son absence m'avait semblé de plus en plus supportable.

J'avais flirté avec quelques nanas peu farouches, mais je n'avais pas dansé. J'étais resté discret. Durant le quart d'heure karaoké, je m'étais moqué intérieurement de tous ces blaireaux qui cherchaient à se donner une quelconque importance en pleurnichant sur leurs déboires sentimentaux ou en avouant leur amour à leur dulcinée. Quelques demoiselles avaient retenu mon attention, comme cette Lily Olyphant en tenue de mère Noël. Hélas, le cadeau était destiné à un autre que moi. Elle l'avait suffisamment précisé dans sa chanson. Tant pis.

Puis, elle était arrivée. Cette petite donzelle qui chantait la vie avec des yeux émerveillés et interrogateurs. Je m'étais alors rendu compte que je faisais rarement dans les blondes. Mon truc, c'était les brunes. L'ennui, c'est qu'avec mon amnésie persistante, mes acquis me semblaient de plus en plus flous. Tout se mélangeait dans un dédale de souvenirs houleux et de couleurs des plus douteuses. Dans ce cas, pourquoi ne pas tester de nouvelles choses ? J'avais toujours été avide de découvertes. Cette fille était pour moi. Elle serait le point culminant de ma soirée.

Je l'avais pistée un long moment, après sa "prestation" des plus saugrenues. Elle était flanquée d'un pauvre type dans le look clodo ou rockstar déchue. Sa coupe de cheveux façon meule de foin et sa tête de chien battu me donnait doucement envie de sourire. Un peu, on aurait pu penser que c'était son père, ou son oncle. Pauvre gars... il essayait vraiment de draguer les petites jeunettes. J'avais surement le même age que lui, mais contrairement à ce crétin, j'avais de l'allure. Et j'obtenais toujours ce que je voulais.

Je terminai mon verre de punch et décidai de passer à l'attaque. Ils étaient assis l'un en face de l'autre. Les approcher était facile. En chemin, j'attrapai un autre verre et bousculai -pas vraiment sans le faire exprès- la totoche coiffée comme une meule de foin.

"Oh, désolé vieux, je t'avais pas vu !" dis-je avec un sourire goguenard.

Je le contournai effrontément pour m'asseoir juste à coté de la jeune femme qui me regarda avec des yeux ronds. Elle avait l'air un peu cloche mais son coté naif me grisait étrangement... à moins que ça soit les douze verres de punch. Je tenais très bien l'alcool. D'un point de vue extérieur, j'étais tout à fait sobre. Intérieurement, mon cerveau faisait des montagnes russes. Mais j'aimais ça. De cette façon, j'oubliais que je ne savais plus rien de ma vie, de ce que j'aimais ou pas. Je me sentais enfin... libre.

"Mademoiselle." fis-je en inclinant la tête vers elle façon grand seigneur.

Mon regard tomba sur le verre d'eau posé devant elle. J'eus un rictus et je l'éloignai d'un revers de bras pour mettre le verre de punch sous son nez.

"Si je puis me permettre, ce genre de boisson mettra beaucoup plus de paillettes dans vos beaux yeux."

Je jetai un coup d'oeil au clodo et me tournant totalement vers la demoiselle, j'ajoutai :

"A moins que votre père n'omette une objection, bien sur."

Je lui souris d'un air enjôleur. Elle était vraiment très mignonne pour une fille aussi chétive. Je sentais Tete de foin bouillonner sur place. Héhé... Qui va à la chasse perd sa place, nigaud... Tu l'as peut-être vu le premier, mais de toute évidence, tu ne sais pas y faire avec les nanas.

A deux doigts, je poussai lentement le verre plein vers elle, d'un air tellement tentateur...

Je ne comprenais pas où Astrid voulait en venir en parlant d'un certain John Smith qu'il avait été. Mais ce que je comprenais parfaitement, c'était que la situation nous échappait légèrement. Je l'avais regardé boire dans ma coupe de champagne, me contentant de poser un coude sur la table et mon index sur ma tempe, faisant tournoyer mon doigt pour me détendre.

La jeune femme avait levée sa main vers l'homme qui lui avait agrippé le bras et l'avait brutalement tourné. Il avait coincé le petit dinosaure, lui faisant pousser un petit cri etouffé, ce qui avait eu pour effet de laisser apparaître un rictus au coin de mes lèvres. Moi, j'étais resté dans la même position, regardant la scène en tant que simple spectateur. Voilà qu'il s'était mis à parler. Monsieur était traqué. Il avait un ennemi et il pensait que la petite blonde était avec eux.

Les menaces avaient suivies. C'était souvent dans ce genre de situation qu'on faisait des choses qu'on pourrait tôt ou tard regretter. Astrid avait hochée la tête, retenant son souffle et elle avait commencée à glisser sur sa chaise pour se relever. Je continuais à regarder ce John Smith dans les yeux, baissant cette fois ci mon index et me levant comme si de rien était, en parfait otage. On s'était dirigé vers une porte qui jouxtait la scène où se trouvait l'orchestre. Je l'avais laissé faire, même si je n'avais pas omis de l'avertir.

"Je ne passerai pas cette porte si j'étais vous."

La seule phrase que j'avais prononcée depuis qu'on avait quitté la table. Mais il ne m'avait pas écouté, se contentant d'enfoncer un peu plus son arme dans le dos de Astrid, ce qui avait eu pour effet de lui laisser échapper un autre petit cri. Second rictus au coin des lèvres. On avait passé la porte et j'avais pris la main de Astrid qui se trouvait désormais à côté de moi.


Ailleurs...

"N'entre pas dans le cercle." lui avais-je murmuré en lui lâchant la main et en m'avançant dans le cercle. Ce John était un peu plus loin, toujours son arme en main, mais Astrid n'était plus à côté de lui. Il ne la tenait plus en joue. Il était là, au milieu du cercle de pierres géantes et j'étais avec lui. Astrid au loin, en train de regarder la scène, mais écartée de tout danger.

"Qui es tu?"

Je tournais autour de lui et à chaque fois que je prononçais une parole, il se prenait une décharge sur le côté, le poussant un peu plus pour l'éloigner de moi.

"Qui est John Smith?"

Normalement personne pouvait entendre notre discussion et Astrid devrait se contenter de le voir bouger d'un côté à l'autre. Mais vue qu'elle pouvait entendre certaines choses, je me demandais si ce qu'on allait dire resterait secret. Je devais donc bien faire attention à ce que je dirais. Même si lui ne partirait peut être pas d'ici, elle si.

"Pourquoi je l'entends quand je te regarde?"

Je m'étais passé un doigt sur la tempe dans le bar, pour non pas tenter de me calmer, mais plutôt de le faire cesser. Ca avait pris un certain temps. Quand je le regardais, je n'entendais que ça... Boom Boom... Ca ressemblait à un gong ou à quelque chose de ce genre. Une nouvelle décharge l'avait bousculé, le faisant tomber à terre, mais je m'étais approché de lui, je l'avais redressé en le prenant par le col. Il avait beau être musclé et fort, ici ça avait très peu d'importance.

"Maintenant c'est toi qui va te lever tout doucement et m'écouter. Tu essayes d'attirer l'attention sur toi ou tu es juste pas doué avec les relations humaines?"

Une fois qu'il s'était retrouvé debout, je m'étais reculé et j'avais observé les pierres qui nous entouraient. Sur chacune d'entre elles se reflettait un saule, une cabane... une jeune femme. J'avais beau l'observer, je ne voyais pas qui elle pouvait être, mais ça ressemblait à la forêt de Storybrooke. Une cabane et un saule, une sauvageonne?

"Ne me fais pas perdre mon temps."

Okay...

J'avais passé la langue sur mes lèvres tout en tournant à 360 degrés sur moi-même. Un cercle de pierres. L'Ecosse. La nana était hors de portée. Tete de foin se tenait en face de moi et me bombardait de questions. Le chasseur se faisait chasser. Un rictus déforma mes traits tendus. Tel est pris qui croyait prendre... Il fallait que j’arrête avec mes dictons. J'allais passer pour un vieux bonhomme. Même si c'était uniquement dans ma tête, ça m'énervait.

Pour tout dire, tout m'énervait dans cette situation. Cela n'aurait pas du se passer ainsi. La soirée aurait du s'achever en charmante compagnie. J'aurais "gentiment" interrogé la petite blonde sur ses fréquentations, puis je l'aurais rassurée et sans doute que, de nouveau mise en confiance, elle me serait tombée dans les bras. Elle n'avait pas grand-monde au balcon mais comme dit, parfois il faut bien tester de nouvelles choses.

Au lieu de cela, je me retrouvais menacé par un clodo au beau milieu de nulle part. L'air glacial traversait le tissu de mon costume. Je frémis malgré moi. J'hésitais un court instant avant de lever mon arme et mon autre main vide.

"C'est bon, je me rends !" fis-je avec un sourire fair-play. "Tu caches bien ton jeu, mon grand. C'est vrai que les sorciers sont nombreux parmi les gens qui ont l'air les plus faibles, ou les plus moches. Je me souviens encore de ma rencontre avec Pépé. Comment l'appelez-vous, chez vous ?"

Je fis mine de réfléchir, grattant ma barbe naissante. Enfin, mon regard s'éclaira et j'ajoutai :

"Rumpelstiltruc. Un coriace, celui-là. Tu es son apprenti, son Padawan ?"

Je ne pus m’empêcher de m'esclaffer devant son allure, mais comme je savais que c'était lui qui menait la danse, je maintins mon arme et ma main en l'air, lui lançant un regard entendu. Comme une mise en garde, il m'envoya une décharge sur le flanc. Je grimaçai mais ne le lâchai pas du regard tandis qu'il me tournait autour.

"Qui je suis ? Mais ta nana l'a déjà dit ! Apparemment, tout le monde le sait sauf moi ! John Smith, pour ne pas te servir !"

Je m'inclinai vers lui de façon un peu moqueuse, avant de me redresser et de lui décocher un regard perçant. Une autre décharge se fit sentir quelques secondes plus tard.

"Tu entends quoi ?" demandai-je en prenant un air faussement inquiet. "En tous cas, je ne te capte pas. Et je compte pas me... laisser faire."

L'ombre d'un sourire se dessina de nouveau sur ma bouche mais une décharge plus violente que les autres me traversa, me faisant tomber à genoux dans un râle. J'en lâchai mon arme qui heurta le sol verdoyant. Tete de foin m'attrapa par le col et me releva avec une force surprenante.

"J'opte pour la seconde hypothèse." concédai-je d'un ton presque navré.

Il me relâcha et je tombai de nouveau, comme une loque. Il allait me payer cet affront... dès que je serai en mesure de le terrasser, je le ferais. Je me remis sur mes pieds après avoir ramassé subrepticement mon arme et la cacher le long de ma jambe. Je suivis du regard ce qu'il observait. Sur les monolithes se dessinaient des vestiges de mon passé indéchiffrable, mais pas tant que ça. En le détaillant mieux, je me rendis compte qu'il s'agissait de Maya, ainsi que de sa cabane. Qu'est-ce que ça venait faire sur ces pierres, tous ces trucs ?

"Tu veux quoi, que je te raconte ma vie ? Tu vas me faire croire que c'est là ma seule chance de sauver ma peau ?" dis-je d'un ton dépourvu de toute ironie. "Je sais que ton but n'est pas de m'écouter raconter mon histoire. Si tu m'as isolé ici, c'est pour finir le travail. A ce niveau, on est pareil. J'en ai bien peur. Alors, fais ce que tu as à faire. Achève-moi. Mais je ne pars pas seul."

Résolu, je levai mon arme et tirai sur la blonde.

"NON !" avais-je hurlé en voyant le coup partir. Mais je n'avais pas eu besoin de bouger, ils avaient fait ce qu'ils devaient faire et l'avaient stoppé d'eux même.

J'étais resté quelques secondes sans bouger, avant de faire un pas vers John, mais Astrid m'avait devancée. Bon sang, mais qu'est ce qui lui prenait de désobéir à mes ordres. Elle n'avait pas compris qu'en dehors de ce domaine elle ne prenait pas part aux événements? Alors pourquoi s'était elle mise en danger? Encore sa fichue manie de vouloir aider les autres. Voilà qu'elle lui tenait un discours sans logique, même si petit à petit ça prenait forme dans ma tête et sans doute dans celle de ce John Smith.

Il ne se souvenait plus de qui il était, comme la plupart des gens de cette ville, mais pour une raison inconnue, la malédiction n'avait pas été levée sur lui. Quand je l'avais vue la première fois, j'avais sentis quelque chose en lui que je n'arrivais pas à qualifier. Quelque chose de sombre, de très sombre et très puissant aussi. C'était pour ça que je l'avais conduit jusqu'ici, car les gongs m'empêchaient de lire d'avantage en lui. Je ne pouvais rien ressentir de concret quand je le regardais. C'était moins dangereux dans ce lieu où sa magie n'aurait aucun effet sur moi.

Astrid avait finie son monologue et elle s'était approchée de moi. Au moins une sage décision que de s'éloigner de ce type qui ne tenait pas debout. Il en avait eu pour son compte, il ne représentait plus une véritable menace, mais il avait toujours son arme en main. J'aurai pu le désarmer, mais je ne sentais pas qu'il comptait encore s'en servir. A mon avis ce qu'elle lui avait dit, l'avait perturbée. J'avais ressentis le même effet quand elle m'avait posée la question. J'avais légèrement tourné la tête dans sa direction, la regardant bien droit dans les yeux.

"Emin, Emin, Emin, Emin..."

"Silence !" ordonnais-je aux voix qui se stoppèrent net. Ce n'était pas des morts, du moins pas comme elle le croyait, mais je savais précisement ce qu'ils étaient et ils ne devaient pas en dire plus.

"Tu ne dois plus jamais prononcer ce nom. Tu m'as bien compris?"

J'avais fusillé Astrid du regard avant de m'approcher de John et d'un geste de la main, j'avais fait valser son arme en dehors du cercle, là où il ne pourrait pas la prendre. Puis, je m'étais approché jusqu'à être à sa hauteur.

"Je ne suis pas un sorcier et tu es dans un lieu divin. C'est eux qui te font mal et non moi. Alors à ta place j'éviterai d'avoir de mauvaises pensées."

Une fois à sa hauteur, je m'étais stoppé et j'avais jeté un oeil vers Astrid. Elle n'avait pas bougée, je n'avais pas besoin de lui dire de rester tranquille et de ne plus se mêler de notre conversation.

"Je ne sais pas qui tu es, mais la jeune femme que tu as essayé de tuer semble penser que tu es quelqu'un d'autre que tu prétends être. Alors je vais te reposer la question une toute dernière fois. Qui es tu? Ou plutôt qui tu crois être?"

Car si John Smith c'était le gentil qu'il avait été, qui était ce type qui se trouvait devant nous? A quel point était il dangereux? Pourquoi ce gong raisonnait dans ma tête dès que je tentais de le cerner? Le gong avait un côté effrayant. Il agissait sur moi comme les feux follets sur lui. D'ailleurs, en parlant d'eux, ils venaient d'apparaître tout autour de nous.

Elle était là, avec toute la pâleur de son innocence. Elle avait franchi le cercle de pierres pour me parler, pour tenter de me convaincre d'absurdités sans nom. Elle crevait de trouille et pourtant, elle s'était approchée de moi. Alors que je tenais toujours mon arme en main, que je la menaçais encore. Je pouvais appuyer une nouvelle fois sur la détente, et la faire taire à jamais. Je savais où viser pour que son coeur explose dans sa poitrine. Elle ne souffrirait pas, elle n'aurait même pas le temps de le voir venir...

Mais voilà que ses paroles s'imprégnaient dans mon crane. Les mots qu'elle prononçait se muaient en images. Comme c'était étrange... Tout ce qu'elle disait était un écho de l'histoire que m'avait contée Maya. Y avait-il une part de vérité dans tout cela ? Qui croire ? Que faire ? Des feuilles multicolores semblaient danser sur les monolithes, à moins que ça soit uniquement dans mes pensées...

Un sourire naquit à la commissure de mes lèvres tandis que j'abaissai mon arme. Elle tomba mollement le long de mon corps. Je n'allais pas la tuer. J'aurais commis une sacrée erreur.

Tete de Foin brisa la "magie" du moment en grommelant que nous nous trouvions dans un lieu divin. Je haussai un sourcil peu convaincu. Bon, je ne voulais pas le contrarier, il avait l'air plutôt à cran. Il suffisait de voir comment il venait d'engueuler la petite blonde. Cette dernière tentait de se recroqueviller derrière lui. Elle lui lança un regard à la fois blessé et furibond qui me ravit. Elle avait malgré tout un peu de tempérament.

Il me posa de nouveau des questions. Je pris un air lassé et passant un doigt sur ma barbe naissante, j'ouvris la bouche. A cet instant précis, des petites loupiotes bleues m'encerclèrent. Elles gazouillaient et m'observaient de leurs yeux minuscules.

"C'est des potes à toi ?" demandai-je à Tete de Foin. "Oh... ne prends pas la peine de répondre, je m'en fous."

Je sentis une autre décharge. Je fis un bond de coté et passant une main dans mes cheveux, je jetai un regard oblique à la loupiote la plus proche.

"Ca va, pas la peine de s'exciter !"

Je plantai de nouveau le regard dans celui de Tete de Foin, décidai de ranger mon arme dans mon dos, et joignis les mains devant moi.

"Je suis..."

J'étais incapable de terminer cette phrase. Cela faisait bien trop longtemps qu'elle restait en suspens. Les yeux de la blondinette m'observaient par-dessus l'épaule du clodo, m'encourageant à trouver la fin. Je hochai la tête comme pour dire que j'allais essayer. Il suffisait d'un peu de concentration, non ?

Je pensais au raton-laveur, aux biscuits que je lui donnais. A quoi ressemblaient-ils ? J'avais l'impression qu'ils étaient circulaires... Jaunes... Anglais... Je fronçai les sourcils. Le raton-laveur s'amusait à les piquer dans mon sac... Il prenait ma boussole en croyant que c'était également un gâteau... Il la cognait contre une pierre...

Je secouai la tête avant de passer une main sur mon front. C'était stupide. Rien d'autre que des histoires.

Le bruit des canons se fit entendre. Des canons de bateau. Vieux modèle. Très vieux. Les fusils, l'odeur de la poudre, de la terre rouge... Rouge... Aussi rouge que la peau de cette femme sublime...

"Pocahontas."

Le mot résonnait en moi, aussi fort, aussi puissant que le son d'un gong. J'écarquillai les yeux sur la vivacité de mes souvenirs. Tout était clair, limpide, comme l'eau de la rivière. Lumineux comme les forets d'or.

Un sourire se dessina sur ma bouche qui se tordit bientot en un rire extatique, qui devait leur faire peur. Je glissai la main dans la poche de mon pantalon. J'en sortis une chevalière frappée d'un dragon argenté. Je la gardais toujours sur moi. Jusqu'à maintenant, j'ignorais pour quelle raison. Une habitude tenace. J'éclatai de nouveau de rire. Puis, passant la langue sur mes lèvres, je levai le regard vers Tete de Foin et le fixai à travers les mèches qui tombaient devant mes yeux.

"Tu peux dire merci à ta nana. Grâce à elle, je sais exactement qui je suis, ET qui j'étais." déclarai-je en savourant chacune de mes paroles.

Je tournai et retournai la bague dans mes mains tandis que je parlais.

"Je m'appelle John Smith, natif de Jamestown. Et je pense qu'il est temps que je rentre chez moi."

Un rictus déforma mes traits. Avec application, je passai la chevalière à mon index. L'Ordre du Dragon en donnait une à chaque "employé" qui se montrait plus que compétent, afin qu'il puisse se sortir de n'importe quelle situation périlleuse sans jamais être inculpé de rien. Grâce à cette chevalière, je pouvais me téléporter d'un endroit à un autre par la pensée.

A l'instant où la bague passa à mon doigt, je disparus dans un grand éclat de rire sardonique.

"Tu ne devrais pas faire ça..."

Je sentais qu'il avait une idée derrière la tête et que ça n'allait pas jouer pour lui s'il la mettait en pratique. Quel que soit cet objet qu'il tenait dans sa main, il était dans un lieu divin, ça ne marcherait pas ou ça n'aurait pas le bon effet.

"Tu ne devrais vraiment pas faire ça..."

Mais j'avais parlé dans le vide, car il avait activé son objet et il avait disparu. J'avais secoué la tête et fermé les yeux avant de me passer une main desssus pour me les frotter. Décidement, les habitants de cette ville n'écoutaient jamais les bons conseils. Quand à Astrid, elle s'était contentée de dire qu'il était partit, comme si elle était contente, ce que je pouvais comprendre. Par contre, elle pensait qu'il allait retrouver la jolie dame à la peau rouge mais là, elle se trompait totalement.

"Attends." avais-je dit à la jeune femme avant de me tourner vers un feu follet qui s'était contenté de m'observer en laissant échapper un petit bruit.

"C'est bien ce que je pensais..."

Puis, j'étais revenu vers Astrid. L'homme n'était pas de retour à Storybrooke, il s'était comme qui dirait volatilisé. Restait à savoir où et ça j'avais ma petite idée.

"Tu as dit que tu venais de quelle époque? Les dinosaures c'est ça?"

Je m'étais mordu les lèvres. Je sentais qu'on allait bientôt avoir la confirmation de si c'était vrai au faux.

"Ok, on rentre." avais-je dit en hochant la tête tout en lui tendant la main. On allait rentrer et une fois de retour je lui dirai. Et là bien sûr, elle n'aura qu'une idée en tête, ça serait d'aller le secourir, mais je n'avais vraiment pas envie de le sortir de ce mauvais drap. Il s'y était mis tout seul et puis... Tout le monde rêverait d'être bloqué dans le monde des dinosaures, n'est ce pas?



A suivre dans "Jurassic World".

A suivre ici...

Evénement #15 : Jurassic World
Dirigé par Hope Bowman


Lien vers l'événement : cliquez ici
Lancement : 26 décembre 2014.

Astrid, le dernier dinosaure, c'est mon amie et bien plus encore ! *-* a écrit:

Partout où nous allons les gens sont sidérés ! De se trouver nez à nez avec un petit dino ! Depuis la nuit des temps jusque sous les projecteurs ! Il met dans notre vie un peu plus de bonheur ! ... Voyagez jusqu'à la vallée des merveilles en compagnie de Astrid Littlefood (le Petit Dinosaure).