Les craintes de Raiponce étaient rationnelles. La jeunesse, le stress.. oui, tout ceci avait un rôle. Mais Amelia avait aussi était mère relativement tôt, elle pouvait donc parler par expérience en disant que réussir était possible. Même si elle avait mis longtemps à y croire elle même. Mais Amy ne voulait pas revenir sur le sujet dont elle pensait avoir fait le tour. De toute façon, elle n'était pas idiote. Pour être passée par là, elle savait que quoiqu'elle dirait, les craintes de Raiponce n'allaient pas s'envoler comme par magie. Et ce n'était pas plus mal car au moins la jeune femme allait prendre les choses au sérieux le moment venu.
Elle était déjà très bonne, en fait, songea Amelia en écoutant Raiponce présenter ses bébés. Elle savait d'instinct où chacun d'entre eux se trouvaient dans son ventre, ce qui prouvait bien qu'elle était sur la bonne voie.
- Ca en fait du monde dans un si petit ventre, commenta Amelia. J'aime beaucoup les prénoms que tu as choisi, d'ailleurs, poursuivit-elle. Surtout Amalia, ça ressemble un peu à mon prénom. Excellent choix.

Questionnement urgent

Raiponce A. de Corona && Amélia Peters

Parler avec des gens, ça fait du bien. Au moins, ça nous donne matière à réfléchir et aussi à nous rassurer. J'aime discuter avec les autres, j'aime en savoir un peu plus sur la vie des autres. Savoir ce qu'ils ont vécu pour mieux les comprendre.

▬C'est vrai, il y a beaucoup de monde, mais je les aime tous autant.

On ne peut pas préféré un de nos enfants, c'est juste impossible, ce serait un peu comme ... aimer qu'une seule partie de son corps et dénigrer le reste. Ce n'est pas logique.

▬C'est plus Eugène qui a choisi le prénom d'Amalia. Moi j'ai décidé de donner un prénom de fleur, un peu comme pour .. je ne sais pas, j'aime les fleurs, ça m'a semblé logique.

Je lui souris et regarde mon ventre, comment je vais faire avec trois enfants à la fois?

Amelia sourit même si le prénom d'Amalia n'était pas une dédicace à sa personne. De tout façon, elle s'en serait douté toute seule et ne le prenait pas mal. Et même si elle l'avait mal pris, ou si elle n'avait pas aimé les prénoms, elle n'avait pas son mot à dire. Ce qui tombait bien car Amy n'aimait pas se mêler de la vie des gens pour tout et n'importe quoi.
En revanche, elle se rappelait du moment crucial, quand elle et son compagnon avait du franchir cette étape. En étant des lions, qui plus est, tout ça pour se réveiller avec des enfants qui n'avaient plus le même prénom une fois devenus humains à Storybrooke!
- Au moins tes enfants resteront des humains toute leur vie et ne changeront pas inopinément de prénom à cause d'un sort noir, plaisanta la jeune femme qui en fait aimait son nom humain. Dans mon monde je ne m'appelais pas Amelia mais Diku. Ma fille Velma s'appelait Weema... bref, on a tous deux prénoms maintenant, c'est pas très pratique! Mais amusant, enfin je trouve. J'aurais pu tomber sur pire qu'Amelia je suppose et faire une dépression, plaisanta encore la jeune femme. Un nom de fleur, reprit-elle, c'est joli en tout cas. Tout le monde aime les fleurs après tout.

Questionnement urgent

Raiponce A. de Corona && Amélia Peters

C'est vrai que pour les prénoms, il a fallu être fin, moi je voulais qu'une de mes filles aient un prénom de fleur, comme moi et lui il voulait des prénoms originaux, au moins, on peut dire qu'on a fait dans l'originalité. Amaryllis, Konrad et Amalia, personne ne risquait d'avoir le même temps, ça c'est sur.

▬C'est vrai que ça n'a pas du être facile, d'ailleurs, c'est peut être une question indiscrète, mais ... si tu as des enfants, c'est que tu as eu un compagnon, il est avec toi à Storybrooke? Non parce que ça a dû être dure de vous retrouver non?

Je fronce les sourcils, je me rappelle comment ça a été dure pour moi, je ne savais pas s'il avait repris son nom de voleur ou pas, en fait, je ne savais rien et à l'époque, ça m'angoissait énormément, mais heureusement, Pascal était là et il me l'a ramené. Il me manque mon Pascal.

▬Tu as perdu des gens dans la malédiction? Ou alors retrouver des gens que tu ne pensais pas revoir?

La question de Raiponce était en effet indiscrète. Heureusement, les deux femmes se connaissaient depuis quelques temps déjà, ce qui, effectivement, l'autorisait en quelque sorte à la poser. Ce qui n'aidait pas nécessairement Amelia à trouver la meilleure façon d'amener le sujet qui était somme toute délicat. Ce qui n'était d'ailleurs pas nouveau. Wyatt avait toujours été un sacré phénomène, qu'il soit bipède ou quadrupède.
Mais Raiponce avait le droit de savoir. Après tout, elle se confiait suffisamment sur sa vie privée pour qu'Amy lui révèle quelques uns de ses secrets. Prenant une grande inspiration, elle se lança donc dans l'histoire de sa vie:
- Eh bien, aussi loin que je me rappelle de la malédiction, nous étions séparés. Il venait de me quitter pour retrouver sa liberté de jeune premier, courir les filles etc. Il a eu pas mal de copines, d'après ce que je sais, mais n'a jamais rempli les papiers pour le divorce, ce qui m'a laissé beaucoup d'espoir et ce qui est surement malsain. Et puis nos souvenirs sont revenus, ce qui n'a pas changé grand chose à mes sentiments. Par contre j'ai mis longtemps à le retrouver, je crois qu'il avait honte. Ou peur, j'en sais rien en fait. Mais bref, la situation est toujours assez compliquée. Heureusement, j'ai toujours eu mes enfants auprès de moi, conclut Amelia, ne voulant pas attirer la pitié de la future maman.

Amelia constata rapidement que Raiponce espérait une histoire un peu plus joyeuse que celle qu'elle venait d'entendre. Mais le fait est que les choses étaient ainsi et pas autrement, que ça plaise à la principale intéressée ou non. Amy ne regrettait pas de s'être confiée. C'était la moindre des choses qu'elle pouvait faire et, de toute façon, la jeune femme ne savait pas mentir. Il était donc couru d'avance que Raiponce aurait vent tôt ou tard de la situation.
Et de l'autre côté, elle comprenait parfaitement que cette dernière préfère ne rien savoir sur le passé de son cher et tendre. A choisir, Amelia aurait peut être préféré ne rien savoir plutôt que de voir Wyatt s'afficher sous son nez sans le moindre scrupule. Niveau souffrance, pour le coup, elle avait plutôt été servie,ce qui avait pu s'avérer bien déprimant par moment. Mais, à croire que son côté lionne avait subsisté, Amy ne s'était pas laissée entrainé dans la dépression - ne serait ce que parce que sa soeur y était déjà tombée et que ce n'était pas particulièrement un spectacle réjouissant - et s'était battue, pour finalement obtenir gain de cause.
Ceci dit, la remarque de Raiponce était très juste et Amelia le savait mieux que personne. Si Wimbo n'était pas revenu immédiatement une fois le Sort noir brisé, c'était en effet aussi pour ne pas la peiner d'avantage. Parce qu'en effet les hommes sont peut être encore plus stupides que les animaux, du moins par moment, ce que la jeune femme avait eu le loisir de constater bien souvent.
- L'homme est une drôle de bestiole, approuva t-elle en souriant. Les lions sont parfois étranges, mais les hommes n'ont rien à lui envier. Heureusement, j'étais une lionne, je suis donc devenue une femme et je n'ai donc pas perdu ma jugeote, sourit-elle. L'un dans l'autre, il vaut peut être mieux que tu ne demandes pas à ton mari ce qu'il faisait pendant la malédiction, surtout maintenant. Tu n'as pas besoin de stress supplémentaire. Mais je pense qu'à un moment tu seras prête et que tu auras envie de savoir. Parce que s'il y a une chose que j'ai apprise en étant une femme, c'est que les humains ne peuvent pas s'empêcher d'être curieux!

Raiponce voulait marcher. Et ce que femme veut... - qui plus est femme enceinte - ... De toute façon, la petite animalerie commençait à devenir étouffante et, si elle y restait trop, Amelia risquait fort d'acheter un chaton, ou dix. Force était de constater que son instinct félin était bien plus présent dans ce corps humain qu'elle ne voulait le croire.
Et pourtant, en écoutant la future maman, Amy se rendait compte qu'elle aussi, elle était bien à Storybrooke. Cela faisait si longtemps qu'elle vivait dans ce corps, de toute façon. Elle n'était donc peut être plus capable d'être une lionne, d'autant qu'elle n'avait jamais, en tant que telle, fait la fierté des siens. Mais ici, elle avait trouvé ce qu'elle cherchait depuis tant d'années, même si cela lui avait, en contre partie, enlevé son mari. Amelia tâchait de prendre la situation avec philosophie et de se dire que maintenant que le sort noir était brisé il n'y avait aucune raison pour qu'elle ne retrouve pas le bonheur.
Les deux femmes tournèrent au coin de la rue, la chienne de Raiponce trottinant gaiement à coté de sa maîtresse. L'air plutôt frisquet fouettait leur visage et balayait leurs cheveux mais il ne semblait pas déranger Dinah.
- Moi aussi je suis bien ici, renchérit Amelia. Ca fait tellement longtemps que je suis devenue humaine que je me rappelle à peine ce que cela fait d'être une lionne. Sans compter que retourner dans mon monde signifierait effectivement devoir dire adieux à pas mal de monde. Ce n'est pas comme si je pouvais aisément passer de ma savane à ton royaume, expliqua t-elle. Et je ne sais même pas comment je pourrais réagir en tant que félin si jamais je te croisais ou même si nous pourrions communiquer. Ce serait un peu gênant pour garder contact, sourit la jeune femme.
Mais intérieur, ce débat l'avait toujours angoissée. Après la fin de la malédiction, tout le monde s'était attendu à rentrer chez lui sans autre forme de procès, mais rien ne s'était passé. A part les souvenirs de chacun, rien n'avait changé et Regina ne semblait pas savoir comment inverser le processus, ce dont Diku ne se plaignait pas pour bien des raisons.