Je ne suis pas stupide. Je ne suis pas dupe. Je sens que quelque chose se trame... Je la connais trop bien. Tellement bien que ça pourrait presque en devenir effrayant, à croire que toute ma personne lui est dédiée, que je ne suis là que pour l'apaiser, lui donner mon épaule pour pleurer, la comprendre et la faire se sentir écoutée, aimée. Moins seule. Si tel est le cas, cette destinée me convient plus qu'amplement. Je ne serai rien sans elle. Elle me complète et me permet parfois de voir le monde d'un nouvel œil... Si je ne l'avais pas, je n'aurai eu aucune raison de me battre sur Olympe, aucune raison de survivre. Je serai déjà parti depuis longtemps, loin de mes frères et sœurs, les laissant seuls face à ces événements qui se préparaient aujourd'hui. Nous en avions eu un aperçu, sur cette planète, ce sanctuaire souillé... Tout avait été rapide et flou, le retour à Storybrooke si brutal que j'avais l'impression que tout n'était qu'un rêve. Seulement, c'était bel et bien réel. Il s'était passé certaines choses qui s'élevaient au-delà de ce que je pouvais comprendre.

J'étais perdu. Passé à deux doigts – et encore, je suis gentil – de la mort définitive, j'avais tout vu défiler. Même des choses que j'avais oublié. Des gens, que j'avais simplement croisé, qui me vénéraient par le passé, les habitants de cette ville, s'étant formatés à leurs vies présentes en laissant les contes de côté, sans se douter de ce qui allait leur tomber sur la tête. De ce qui planait au-dessus d'eux tous. C'était trop grand... Trop important... Et moi, celui qui restait serein et analysait parfaitement bien les situations, je ne comprenais plus. Qui était cette femme dont le toucher m'avait paralysé ? Que je pensais être ma meurtrière mais qui m'avait sauvé ? J'ai hésité longuement à poser des questions à Artémis, mais je ne me sens pas prêt. Je dois réfléchir seul, remettre toutes mes idées en place, avant d'en reparler. Je ne veux pas m'embrouiller, ce serait la pire des choses qui pourraient m'arriver. Ces questions restent pour l'instant sans réponse mais ce ne sont pas les seules que je me pose... J'ai remarqué, qu'elle n'était pas comme d'habitude, ses pensées étaient habitées par un autre problème que le titan... Et si elle était capable de faire passer autre chose dans sa tête que Chronos, c'est que ça devait avoir une importance à ses yeux.

Je ne suis pas stupide. Je ne suis pas dupe.

Pitch Black. Ce nom, que j'avais pu apercevoir dans les écrits de ma sœur, sans m'attarder. Je ne voulais pas violer son intimité. J'avais juste voulu ranger. Puis je préférai vérifier de moi-même, autant être sur place pour ne pas se faire avoir dans des malentendus. J'en avais déjà vécu bien trop. J'avais quelques doutes, malgré le fait que j'avais bien cru avoir entendu parler d'un prétendant, le jour où ce mec s'est pointé chez nous pour emmener Artémis au bal... Rien que cette idée me donnait envie de frapper un mur. Ce n'était pas être possessif... J'étais plutôt craintif. Je ne voulais pas qu'on blesse ma sœur, qu'on ose la faire pleurer, qu'on la contrarie tout simplement. C'est différent avec nos frères et sœurs, puisque l'on se connaît tous plus ou moins bien pour savoir que les tensions sont parfois – souvent – inévitables. Mais si jamais elle se laissait séduire par un humain... Je ne veux pas la voir le cœur brisé.

Je secoue la tête, adossé à un portail, attendant que l'habitant de la demeure se trouvant derrière daigne se montrer. J'ignorais s'il se trouvait chez lui ou si je devais attendre qu'il rentre. Je n'ai pas réfléchi, j'ai agi sur un coup de tête. Une fois que son nom avait été donné était entré dans ma tête, je n'avais eu qu'une envie, me pointer. Je ne suis généralement pas impulsif mais quand il s'agit d'Artémis... Seulement, je ne veux pas m'y prendre comme un barbare et tout casser dans sa baraque, je suis un peu plus classe, mine de rien. Alors j'attendais. En attendant de trouver la manière la plus appropriée de me comporter. Bien que je serai certainement incapable de me tenir une fois qu'il se trouvera en face de moi.
Je suis frustré par l'attente, mon pied frappe sur le sol de manière rythmée, mon cœur bat à une vitesse folle et ma main n'arrête pas de jouer avec la flèche que je viens de faire apparaître, pour s'occuper. Jusqu'à un moment, la casser. En deux, bien au milieu, la laissant alors tombée. La pauvre flèche disparaît avant même d'avoir touché le sol. Je n'en peux plus. Si ça se trouve, il est avec elle, à l'instant, pendant que j'attends à sa porte, que j'agis comme un imbécile à ne pas oser me lancer...

Je pousse sans ménagement la grille de fer, traversant d'un pas rapide le petit jardin et n'étant pas le moins dérangé par le style décalé de la maison. Je me trouve peut-être près d'un cimetière, elle est peut-être supposer me déranger, mais j'ai eu l'habitude de bien pire. De tellement pire. Ce n'est pas ça qui me fera reculer. Au contraire.

Mon poing s'écrase un peu trop violemment sur la porte d'entrée à plusieurs reprises, laissant une légère marque alors que les égratignures sur ma main sont déjà en train de s'effacer.

Peut-être que je n'aurai pas du venir, finalement. Je ne suis pas sur de pouvoir me contenir.

J'hésitais. Sur le ton à aborder, sur les phrases à prononcer, sur la manière de me présenter, de lancer le sujet. « Bonjour Monsieur Black, je m'appelle Phoebus et je suis ici parce que ma sœur semble un peu trop vous apprécier. Alors ça me fait p... ça m'énerve, donc je viens juste me défouler sur votre petite tête. » Non, c'était peut-être un peu trop brutal comme manière d'intervenir pour une première fois. Artémis n'aimerait pas. Mais pourquoi donc devrait-elle me dire comment agir ? Parce qu'il s'agit de sa vie privée et que je n'ai aucun droit d'intervenir ? … Certainement, oui. Seulement, on sait tous comment ses anciens prétendants ont terminé et je n'y étais strictement pour rien. Alors peut-être que je lui fais une faveur, à ce Pitch, en venant le voir avant que ça tourne mal, juste histoire de le prévenir. Ou alors, je suis con. C'est probable. Je m'en fiche un peu, j'ai trop longtemps préféré garder le silence face aux sujets qui me dérangeaient – comme la dictature de Zeus, si vous voyez ce que je veux dire – je ne veux pas refaire les mêmes erreurs, pour regretter ensuite de ne pas m'être exprimer.

La porte s'ouvrit plus vite que je ne l'aurai imaginé. Étant donné qu'il s'agissait du croque-mitaine, je m'attendais à voir quelqu'un d'affreusement repoussant et qui me donne envie de pleurer à sa vue. Ce ne fut pas le cas. Il était bien conservé pour quelqu'un qui se nourrissait autrefois des peurs profondes de tous ceux qu'il croisait – c'était encore le cas ? Je devais au moins avouer que ça m'étonnait. Mais c'était loin de me perturber dans la raison première de ma venue pour autant.
J'avais conscience également que je ne devais pas dégager une aura d'amour pur et de gentillesse à l'instant, je me doutais que quelqu'un comme lui devait se méfier de ma présence, s'interroger sans doute et probablement être prêt à répliquer à la moindre attaque. Pour le coup de poing en guise de salutations, j'allais passer. Je ne voulais pas avoir de mauvaise surprise en me reprenant le triple de mon coup dans la figure.

Mon visage se détendit quelque peu – d'apparence uniquement, je bouillais toujours à l'intérieur, me disant que celui face à moi était celui que ma sœur... aimait ? Peut-être ? J'affichais un grand sourire, croisant mes bras nonchalamment, ne le quittant pas des yeux une seconde.

« Enchanté. Je suis Apollon. On ne se connaît pas encore mais ça ne tardera pas alors j'ai préféré venir me présenter tout de suite. »

Je me demandais toujours si Artémis était dans le coin. Parce que si c'était le cas, il allait falloir que je me calme illico, elle n'hésiterait pas à me planter une flèche paralysante sinon. Et ces choses étaient loin d'être agréables. Sauf que la seule manière de vraiment me détendre là, maintenant, tout de suite, c'était de taper dans quelque chose. La porte ne m'avait largement pas suffit.

« Qu'on puisse... discuter. Calmement. » J'avais du mal à me convaincre moi-même. Comme si lui allait me croire, du coup. « Autour d'un thé, d'un café pourquoi pas. Ou alors si vous avez un punching ball dans votre maison, je suis preneur, ça me ferait du bien. »

Je roulais des yeux lorsqu'il s'évapora un instant pour se retrouver derrière moi. Dolos arrivait à faire des choses bien plus impressionnantes, comme se dédoubler, par exemple, c'était encore plus perturbant que de le voir disparaître. Je ne pouvais pas faire ce genre de prouesses – c'était frustrant, légèrement, très légèrement – mais j'avais... d'autres cordes à mon arc. Blague trop facile ? C'est vrai, je vais éviter, c'est même pas drôle.
Je ne perdis pas de temps à lui refaire face. Je ne m'attendais pas à un coup bas, loin de là, je le sentais même plutôt fair-play. Il avait deviné la tournure proche des événements, c'était évident, et nous n'étions tous les deux pas du genre à se poignarder dans le dos. Je préférai le face à face.

« C'est pour elle que vous faîtes cela, n'est-ce pas? »

Artémis... Je ne m'étais donc pas trompé. J'avais rarement tord, d'un côté. Il s'agissait bien de celui auquel ma sœur s'était possiblement attachée... Et il en avait conscience, alors ? Qu'il était celui auquel elle pensait systématiquement en ce moment ? J'étais troublé. Je n'arrêtai pas de le fixer, tentant de sonder son esprit, de trouver ses intentions. Comptait-il l'utiliser ? La manipuler ? C'était une déesse, puissante de surcoît, il pourrait en faire ce qu'il voulait... Non, non, il ne pourrait pas, puisque cela restait Diane et qu'elle n'était pas la plus docile d'entre eux, loin de là. Pourtant, les sentiments qu'elle éprouvait pourrait faire pencher la balance du côté de Pitch... Lui permettre de l'avoir de son côté... A mes dépends.
Pendant ma longue absence, elle avait gagné en indépendance, même si nous restions liés à jamais. Elle avait apprit à se débrouiller sans moi, ce que j'avais davantage de mal à faire. Avoir du combattre sans qu'elle ne soit à mes côtés pendant 21 ans n'avait fait que creuser un profond trou, à l'intérieur, que je tentais de combler à présent que nous nous étions retrouvés. Je me doutais que c'était différent d'avant, que notre relation était en perpétuelle évolution, que je devrai moi aussi lâcher la bride à un moment. J'avais un peu plus de difficultés, c'est tout... Et voilà qu'il était devant moi, Pitch, ne faisant qu'accélérer ce sablier qui trottait dans ma tête. Mais j'avais besoin d'un peu plus de temps, juste un peu plus, pour pouvoir m'y faire.

« Je ne serais pas le même homme sans elle. Même si elle ne le sait pas, Diane à réussit à me faire changer, à me faire sourire. Ce qui personne n'avait fait depuis bien longtemps... »

Mes sourcils se froncèrent et ma surprise prit place. Comment ça, elle le changeait ? Il ne « serait pas le même homme » ? J'étais déboussolé et j'essayais de faire le lien dans ma tête. Il...

« Je l'aime, et il n'y a rien que tu puisses faire contre ça. »

Je comprenais mieux. En réalité, il n'avait aucune idée de la raison de ma présence ici. Il se trompe. Il pense que je viens pour lui ordonner de s'éloigner, pour le séparer de sa belle, alors que je n'étais même pas au courant... Je sais ce que lui ignore. Que de son côté aussi, Diane est dans la même situation. Qu'ils n'ont simplement pas encore été assez loin pour s'en rendre compte d'eux-même.
Je souris simplement, étonné, mais le doute s'installe. Et s'il se jouait de moi ? S'il me mentait dans l'espoir que je le laisse faire, comme ça, parce que bon je ne veux que le bonheur d'Artémis alors pourquoi l'empêcherais-je d'être avec un homme qui partage son amour ? … Impossible. Je l'aurai senti, s'il avait essayé de me duper. Il est difficile de réussir à me mentir.

Je n'allais pas lui faire croire que ça ne servait à rien d'espérer. Premièrement, parce que Diane m'enterrerait vivant si jamais j'osais. Deuxièmement, parce que ça n'empêcherait pas la finalité. Je le savais, pour l'avoir vu à plusieurs reprises, si deux personnes veulent être ensemble, ça finira par arriver. Et cette pensée ne me donnait qu'encore plus envie de me défouler... Parce que je n'avais personne d'autre qu'elle, alors que de son côté, elle... J'étais frustré. En colère. Jaloux... peut-être. Pas forcément seulement de Black ceci dit.

« Oh, je ne veux pas empêcher le début d'une belle romance, là n'est pas mon but... Comme je l'ai déjà dit, j'ai juste besoin de me défouler. Un peu de sport c'est bon pour la santé. Ça permet de rester en forme. Rien de méchant bien entendu ! »

Je ne voulais pas le tuer, sinon je risquais d'y passer après. Puis aucun de nous deux ne pouvait vraiment mourir. Simplement, se donner quelques coups, ça apaise les tensions, on se sent mieux après, libéré, on a l'impression d'avoir tout extérioriser... Alors sans attendre, je bandais l'arc qui venait d'apparaître dans ma main droite en un clin d’œil, et je tirai.

Sans surprise, la flèche n'atteignit pas sa cible. Ce n'était pas un adversaire de bas niveau, qui n'avait jamais eu l'occasion de se battre, même si cela devait faire longtemps qu'il ne s'était pas retrouvé dans une telle situation. J'aurai aimé avoir ce privilège... Seulement, en tout temps, j'avais toujours eu à défendre ceux que j'aimais, à me défendre moi-même. J'avais toujours eu à utiliser cet arc, à mettre mon corps sur le champ de bataille quoi qu'il en coûte. Même en arrivant à Storybrooke, alors que je pensais que tout était terminé, enfin, je m'étais retrouvé dans des situations qui ne m'avaient pas laissé de choix. Peut-être qu'au final, je le cherchais. Après vingt et une années sans répit, sans en avoir conscience, sans doute avais-je ce besoin qui s'était installé... Ou c'était simplement la seule manière de m'exprimer concrètement qu'il me restait. Sur un plus gros plan, avec l'ennemi que nous avions face à nous, moi, mes frères et sœurs, nous ne pouvions laisser place à la discussion, il nous fallait agir. Je généralisais certainement trop ce fonctionnement.

Tandis que je me mouvais rapidement pour tenter une autre attaque, Pitch émit une onde me faisant basculer. Ne pouvant rien éviter, je sentis mon corps se soulever d'une puissance extrême pour venir s'écraser à l'autre bout des limites de l'habitation. Je n'étais que légèrement sonné mais assez pour mettre du temps à réagir, croisant quelques regards effarés non loin de moi. Mon dos avait craqué à l'impact mais tout se remit rapidement en place.

« Tout va bien, ne vous inquiétez pas, un entraînement de routine ! »

Je ne pris pas le temps de les rassurer plus que ça, les laissant à leur question et à leur peur, mais n'ayant pas le temps de me rediriger vers le jardin. Pitch était déjà là, différent. Je ne connaissais pas son passé, son histoire, ses obstacles... Mais ça n'avait pas du être facile. A le voir avec sa faux, son regard si froid, son aura si dure... Diane n'avait pas du voir ça. Du moins, elle avait certainement observer un autre côté, différent, l'ayant fait choisir cet homme au lieu d'un autre. Elle devait avoir ses raisons, de bonnes raisons, je lui faisais confiance sur ce point, mais avait-elle déjà vu ce côté de celui pour qui elle commençait à avoir des sentiments ? Savait-elle s'il était dans la capacité de se contrôler ? Je l'ignorais. Alors je devais au moins le calmer pour le moment, après tout, c'est moi qui l'avait lancé sur ce terrain glissant, il était de mon devoir de tout remettre dans l'ordre.

Je ne ressentis aucun frisson lorsque le vent froid se levait, mon armure olympienne ayant remplacé mes simples vêtements de ville. Je n'aimais pas me casser trop d'os dans une même journée et un tee-shirt était bien loin de me protéger des impacts que je pouvais subir. Des hurlements atteignirent mes oreilles et, en plus de l'adrénaline qui avait commencé à se déverser dans mes veines, je ressentais de l'inquiétude. Qu'est-ce que je venais de réveiller exactement ? Je n'en avais aucune idée. J'étais stupide contrairement à ce que j'avais pu penser.

Je me relevais au moment où l'homme était tout près de moi, un grand sourire étirant mes lèvres. S'il comptait me forcer, il se trompait tellement... Déjà parce que j'étais venu de moi-même chercher ce genre de conflit – bien que maintenant je me demandais comment j'arriverai à m'en tirer étant donné le personnage face à moi – puis... Hadès m'avait forcé à me battre, en m'enfermant avec les autres, incapable de m'échapper du combat des dieux. Je savais ce que c'était. Je pense pouvoir y survivre une deuxième fois.

En une fraction de seconde, je m'étais téléporté derrière lui, à quelques mètres, mon arc bandé prêt à tirer, une flèche différente de la précédente cette fois. Elle brillait, la lame absorbant toute lumière sur son passage pour s'en charger. Son mur devrait avoir plus de difficulté à arrêter celle-ci. Je la tirai, visant... une jambe, un bras, en endroit pas trop vital, disparaissant au moment même où elle fut partie. Je ne sais plus vraiment si je fais ça pour me défouler réellement, ou pour Diane, ou pour mon propre ego... J'ai l'impression que mes motivations premières s'évanouissent, elles qui n'avaient aucun sens. Je suis tellement... perturbé. J'ai agis sans penser aux conséquences, à ce qu'Artémis penserait de ce spectacle, à ce que je faisais subir à Pitch, à ce que je me faisais subir à moi-même... Je ne voulais juste pas être seul. Pas tout de suite. Pas encore.

Une autre flèche partie, pas pour le toucher, cette fois, pour s'enfoncer dans le sol au plus près de lui. Elle trembla un instant, une fois plantée, avant d'exploser en une aura de lumière brute. Une grenade aveuglante nouvelle génération. Je profitais de cette distraction pour viser, d'une flèche simple, le bras qui le faisait tenir sa faux. Je savais que me lancer au corps à corps ne servirait à rien, il s'envolerait en fumée, mais à la base je ne voulais pas non plus le découper en morceaux, juste deux ou trois coups puis c'était réglé, sauf que ça m'échappait. M'étant déplacé un peu plus à l'écart, dans l'espoir qu'il ne me remarque pas tout de suite, je me mis à taper au sol dans un rythme soutenu, utilisant cette base pour en amplifier le volume, réduisant l'espace dans lequel le son se propageait. Ne restait plus qu'un horrible tambourinement qui s'élevait autour de nous, s’infiltrant dans la tête de Pitch, un bruit insupportable si vous voulez mon avis.

Je n'avais pas pris la peine de préparer une nouvelle flèche, me contentant cette fois de charger mon armure de toute l'énergie qui pouvait m'entourer, à présent, m'attendant à ce qu'il réplique. J'espérais que ça suffirait à me protéger, j'avais le soleil de mon côté, c'était déjà ça.

« Qu'est-ce que Diane penserait de tout ça... »

C'était plus pour moi-même que je prononçais cette phrase, étant donné le vacarme que j'essayais de faire subir à Black, pas sur que celui-ci soit capable de m'entendre, de toute façon.