« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
“You have to learn the rules of the game. And then you have to play better than anyone else.” (Einstein)
Des tambours battaient dans ma tête. J'ouvris un oeil, me redressant légèrement dans mon lit, et portai une main à ma crinière emmêlée qui tombait devant mes yeux. J'en avais vraiment marre de ces maux de crane incessants... Cela n'allait donc jamais s’arrêter ? La résurrection avait-elle un prix ? Franchement, c'était cher payé d'entendre des "tam-tam" sans discontinuer. Le bruit battait à mes tempes. Je passai une main sur mon front douloureux et repoussai les couvertures d'un coup de pied. Puis je jetai un coup d'oeil vers le matelas. Vide. Pas de Judah. Etait-il parti chercher des croissants pour le petit-déjeuner ? Aha, laissez-moi rire...
Je grommelai en me mettant debout. J'avais l'impression que mon corps pesait une tonne. Je n'aurais peut-être pas du m'enfiler une pizza entière hier soir... Il allait falloir perdre tout ça. L'idée de faire un jogging matinal m'effleura mais en regardant à travers la fenêtre de ma chambre, j'esquissai une grimace et remis le rideau en place. Brouillard. Pluie. Vent. Trois bonnes raisons de rester chez soi et de se légumer devant la télévision.
Je chaussai mes pantoufles bleu turquoise et sortis de la chambre d'un pas lent, les yeux à moitié fermés. Je traversai le salon, butant contre plusieurs objets qui jonchaient le sol, et allumai la télé. Un dessin animé avec des dinosaures venait de commencer. Un léger sourire passa sur mes lèvres. Ca, c'était cool.
Alors que j'entrai dans la cuisine, mon pied s'enfonça dans un pot qui trainait par terre. Je baissai les yeux, étonnée, avant de me souvenir que j'avais rempoté Lucinda la veille au soir, car elle poussait tellement bien que ses racines étaient à l'étroit. Je poursuivis ma route d'un pas claudiquant, sans enlever mon pied du pot. Trop compliqué... Il fallait d'abord que je mange quelque chose, ensuite ça irait mieux. En passant devant le rebord de la petite fenêtre, face à l'évier, je tendis la main pour caresser les feuilles de mon plant de marijuana, l'enveloppant d'un regard plein de tendresse. C'est toi et moi contre le monde entier... Ma belle Lucinda.
Je poussai un soupir et ouvris le frigo pour prendre le lait de soja ainsi que la brique de jus d'orange. C'est alors que quelque chose d'inhabituel attira mon attention. Une boite rectangulaire toute en bois était casée entre une pizza précuite et un reste de lasagnes. Je coinçai le lait et le jus d'orange sous mon bras pour toucher la boite en question du bout du doigt, intriguée. Je ne me souvenais pas que c'était là, ça, hier.
Je fronçai les sourcils avant de la décoincer du frigo et de la prendre sous mon autre bras. Je me précipitai ensuite jusqu'à la table basse du salon, claudiquant toujours à cause de mon pied coincé dans le pot. Je posai le tout dessus avant de m'asseoir en tailleur sur le sol, le dos appuyé contre le bas de mon canapé. J'aimais bien m'installer de la sorte. Je portai le litre de jus d'orange à mes lèvres, regardant la télévision d'un oeil distrait, tout mon esprit accaparé par l'étrange boite.
Une seconde plus tard, je reposai le jus sur la table, décidant d'analyser l'étrange objet. La boite rectangulaire était finement ouvragée. Sur le dessus, on pouvait lire en lettres capitales :
"Jumanji."
Les tambours reprirent de plus belle dans ma tête. Je grimaçai avant de tendre l'oreille vers la boite. On aurait dit qu'ils s'échappaient de celle-ci... C'était un drôle de cadeau que Juju me faisait là, mais de toutes façons, étant donné ses gouts, je ne m'attendais pas à grand-chose. L'idée même qu'il m'offre un présent relevait de l'exploit. Je décidai donc de le déballer.
J'ouvris la boite en deux, révélant ce qui semblait être un jeu de société. Un pion noir représentant un ours se dressa tout seul et se plaça sur le départ. Je clignai des yeux et tentai de le déloger, sans succès. On aurait dit qu'il était collé. Je m'acharnai dessus un moment, avant de constater que les autres pions étaient toujours couchés.
Brusquement, je me sentis saisie de vertiges. Le décor tournait lentement autour de moi, devenant flou. Lorsqu'il se stabilisa, je découvris, déconcertée, que je me trouvais dans le salon d'une maison très ancienne, assise au pied d'un canapé en bois. D'ailleurs, tout était en bois à l'intérieur. Les murs, le téléphone antique que je voyais plus loin, le lustre... Je lançai un regard global à l'intérieur. Le jeu se trouvait toujours face à moi, posé sur la table basse, mais le litre de jus d'orange ainsi que le lait de soja avaient disparu. Je savais que j'aurais du manger avant de faire n'importe quoi.
Un feu crépitait dans l’âtre de la cheminée, juste à coté. Mes doigts se refermèrent sur un tapis très agréable au toucher. J'hésitais à me relever. "Juju, je te retiens avec tes cadeaux à la noix..." grommelai-je, serrant des poings sur le tapis.
Je n'étais pas coiffée, je portais un pyjama bleu clair parsemés de nounours noirs, et j'avais le pied toujours coincé dans l'ancien pot de Lucinda. Vraiment, je hais les lundis...
Encore seul. A croire que le monde entier voulait qu'il le soit. Angus n'avait pas revu Mérida depuis quelques temps à son grand regret. Depuis peu, il avait commencé à s'y faire à ses souvenirs auxquels il devait accorder de plus en plus de crédit tant la jeune femme semblait en connaître un rayon. Est-ce pour autant qu'il pensait que Penny n'existait pas? Non. Ce serait être bien loin de la dure réalité. Dale ne pourrait accepter le simple fait que sa défunte femme ne soit qu'un simple fantôme inexistant dans sa vie. Il ne voulait pas croire qu'il n'était qu'un simple cheval au service d'une ancienne princesse excitant maintenant les hommes devant ses atouts. D'un souffle, Angus expira la fumée de sa bouche, formant une sorte de mur que l'on pouvait traverser sans problème. La nicotine l'apaisait malgré son envie de revoir Mérida une nouvelle fois. Il ne pouvait pas savoir à quel point son voeu allait être exaucé. Doucement, de la fumée s'échappa de son corps, dans un rythme lent et gracieux. Il faisait noir, tant et si bien qu'on ne saurait dire s'il faisait jour ou nuit.
Encore une bouffée et tout serait terminé. Angus termina ainsi sa séance de détente, songeant qu'il pourrait peut-être un jour passer aux patch de nicotine à condition de trouver ceux n'ayant aucune incidence sur sa santé. Du moins selon ses propres critères. Il se leva et se dirigea vers son ordinateur pour l'allumer. Il connaissait désormais le trajet par coeur dans le noir. Mais son pied buta contre quelque chose. Une sorte de boîte. En bois s'il en croyait le son provoqué par le choc. Il contenait semble-t-il quelque chose de la même matière. Etrange. Dale prit son portable et éclaira la pièce de la faible lumière. Une boîte avec un nom écrit dessus: JUMANJI. D'où provenait-elle? Là était la question. Angus arqua un sourcil. Jamais il n'avait vu un aussi bel ouvrage. Sa curiosité l'emporta sur sa rationalité. Ce n'était qu'une boîte après tout. Et pour être honnête, Mérida avait réussi à le rendre différent de ce qu'il était avant. Même si sa joie ne voulait pas encore ressortir pour on ne sait quelle raison.
Il alluma la lumière de son bureau, constatant que le canapé où il avait dormi était toujours en désordre. Il déposa soigneusement la boîte dessus et ouvrit le couvercle pour finalement le fermer. Il réitéra l'action plusieurs fois de suite pour être sûr que rien ne pouvait se dissimuler dedans. Puis vint le moment où tout bascula. Le pion se mit à se mouvoir par une force quelconque jusqu'au départ d'un plateau de jeu. L'ancien cheval n'eut pas le temps de se poser la moindre question qu'il se trouva dans un autre endroit, une maison toute entière faites de bois. Dale se crut d'abord seul et soupira. Comment une telle situation pouvait-elle être possible? Etait-il en train de rêver à cause d'une quelconque drogue? Dans ce cas, il allait passer une très longue nuit... Même si la sensation étrange en lui semblait indiquer le contraire de sa conclusion.
-J'ai vraiment un don pour m'attirer des ennuis en ce moment... songea-t-il en attendant que quelque chose se passe.
« OÙ ELLE EST SCRAT ?! QU'EST-CE QUE T'AS ENCORE FICHU ! »
Non, non, la scène à laquelle vous assistez n'est pas une crise de dédoublement de la personnalité. Voyez-vous, ce cher Kenshin, éminent scientifique de son état, possédait deux grands problèmes dans sa vie : Le premier était qu'il était un geek passionné et virulent quand il s'agissait de la pop culture. Chez lui s'amoncelaient figurines, cosplays, répliques d'objets ou d'armes, posters, consoles rétros et dernier cri. Les jeux vidéos s'entassaient jusqu'au plafond, et il pouvait garantir avoir joué au moins une fois à chacun d'entre eux. Sauf que lorsque l'on est un scientifique spécialisé en botanique très sérieux et très réputé, un tel hobby n'est pas exactement quelque chose dont on est fier. Le deuxième, et le plus embêtant, était le retour des souvenirs. Et donc, de Scrat. Ah, Scrat, ce charmant personnage. Non pas qu'il se soit dédoublé de son vrai lui, mais Kenshin avait énormément de mal à faire face à cette boule de poil hystérique, lui qui avait passé vingt-huit ans comme un homme calme et austère. Alors, pour l'aider à gérer ses nombreuses crises d'hyperactivité, il agissait comme si Scrat était un autre lui, ça lui permettait de faire passer la pilule plus facilement... au sens propre comme au figuré, puisqu'il était sous médication. Sauf que cette fois-ci, il était face à un gros, un très gros mystère. Dans sa pièce secrète, là où il s'abandonnait à sa passion, une de ses consoles avait disparue, pour laisser sa place à une grosse boîte en bois noir. Kenshin était prêt à parier qu'il avait dû accidentellement casser son précieux durant une crise, et vu dans quel état émotionnel il se trouvait dans ces moments-là, il ne s'en était même pas rendu compte. Sauf qu'un tel raisonnement n'expliquait pas la présence de la boîte. Et à sa connaissance, personne ne se doutait de l'existence de cette pièce. Alors, qui avait bien pu placer cet objet ici ? Soudain à nouveau lucide, Kenshin s'assit en tailleur en face de l'objet, sincèrement curieux, et l'ouvrit. Jumanji. Un jeu de société ? Étrange... À peine eut-il fini de l'ouvrir qu'un pion en forme d'écureuil roula à l'intérieur et se positionna adroitement sur ce qui semblait être la case départ.
« Allez, Kenshin, tu es un être humain rationnel, alors réfléchis comme un être humain rationnel et essaie de trouver la clé du mystère... »
Silence.
Et voilà ! Il fallait bien qu'il ait un autre accès émotif. Les larmes montèrent toutes seules, tandis qu'il commença à se rouler par terre comme un enfant capricieux, frustré d'avoir perdu sa précieuse console en échange d'un vulgaire jeu en bois...
« Qui c'est qui a osé piquer ma console !.. Qui est assez cruel pour faire une chose pareille !.. »
Ce n'est qu'après de nombreux sanglots et soupirs qu'il réalisa enfin qu'il n'y avait pas que sa console qui avait disparue. Là, la pièce entière s'était fait la malle, le laissant prostré sur le sol, entouré d'innombrables objets en bois. Même le canapé et le téléphone étaient en bois... Allez savoir ce qui pouvait bien encore se passer. Se redressant, tout en restant en position foetale pour se balancer d'avant en arrière, il examina les lieux, la peur se lisant dans son regard. Il couvrit sa bouche avec ses poings, scrutant les alentours à la vitesse de l'éclair. Le jeu en bois avait trouvé sa place sur une table basse, le pion écureuil maintenant accompagné de deux autres pions, l'un un ours et l'autre un cheval. Et surtout, il n'était plus seul... Il y avait une jeune femme rousse et un grand type noiraud et pâle à la fois...
« AAAAAAAAH ! »
Hadès Bowman
« A la recherche, du Contrat Perdu ! »
| Avatar : Robert Downey Jr. ♥
« ROAD MIAM TRIP !!! »
« Préparez le château,
on arrive ! »
Autobiographie : Moi, à nu pour vous
Nombre de mots : 69666
Publication : bientôt Co-écrit par Sasha Hale & Desmond Blake
| Conte : Hercule ϟ | Dans le monde des contes, je suis : : ☣ Hadès ☣ l'unique dieu des Enfers. ϟ
"Si t'es fier d'être divin, tape dans tes mains, tape dans tes mains." ♫ avais-je chantonné en tapant dans mes mains.
"Si t'es fier d'être divin, ♫ tape dans tes mains, tape dans tes mains. Si t'es fier, si t'es fier, ♫ si t'es fier, si t'es fier... tape dans tes mains ! Tsoin tsoin !"
J'étais écroulé de rire. J'avais passé la matinée à écouter tout ce qui passait à la radio. D'habitude je pouvais choisir la musique de mon choix, mais sans pouvoirs, je devais me faire à ce qu'il y avait. Cela dit, je pouvais très facilement improviser les paroles.
"Hé Méré ? Tu devrais essayer ! Si t'es fier d'être rebelle, tape dans tes mains ! ♫ On peut l'adapter pour tous !"
Bien qu'en réalité, la version divine de cette chanson était parfaite. J'étais arrivé dans le salon et j'avais observé la pièce. C'est bizarre... J'étais persuadé d'avoir entendu la porte d'entrée s'ouvrir quand j'étais sous la douche. Je me tenais là en serviette de bain et... tout seul.
"Wouah! Ok... J'entends des portes qui sont mortes..."
J'aurai pas dû passer ma soirée à regarder des films d'épouvantes, j'en avais appris toutes les répliques. Si y'avait bien une chose que j'avais toujours, c'était ma mémoire. Elle excellait!
"Bon..." avais-je dit en... tappant dans mes mains... avant de voir sur la table basse, une boite en bois. Je m'étais approché, m'installant sur le canapé. Il y avait noté...
"Jumanji... Intriguant. Ca signifie quoi? C'est un jeu? Elle m'a offert un jeu? Alors quelqu'un était bien entré dans la maison et avait déposé ce jeu sur la table avant de sortir. Quelqu'un qui voulait que je l'ouvre, que j'y joue et que je..."
Je m'étais stoppé dans mes déductions.
"Faut vraiment que j'apprenne à penser dans ma tête. Depuis que je suis redevenu mortel je me surprend à parler à moi même. Comme là par exemple. D'un côté, je suis mon meilleur interlocuteur. Bon..."
Tout en continuant à chantonner, j'avais ouvert la boîte, j'avais trouvé les dés mais il manquait un truc... Le pion... Puis tout a coup, quelque chose était apparue sur le plateau et j'avais émis un petit sourire.
"C'est une plainsanterie?"
Un pion. Oui, un pion était apparu comme ça, comme par magie... Et pas n'importe quel pion... J'avais voulu le prend dans ma main, mais il était comme collé au plateau. C'était pas un pion qui allait me résister??? Et pourtant si...
"Fichtre ! Tant pis, lançons les dés !"
Mais au même moment, quelque chose c'était passé que je n'avais pas réussi à contrôler. En l'espace de quelques secondes, j'étais apparu dans une nouvelle pièce. A première vue, elle était toute en bois... Les seules choses qui ne l'étaient pas, c'était ce truc qui se tenait devant moi, l'autre truc... Et...
"Tiens, ma Princesse est là, comme par hasard... Tu m'expliques? C'est un jeu? Tu l'as trouvé chez Rumpelstruckridicule? Faut dire que c'est une bonne idée un jeu, mais ils servent à quoi eux? C'est le tribu? Celui qui l'emporte leur fait ce qu'il veut? Si c'est ça, il n'est pas question que je te laisse gagner."
Non mais... Je n'avais plus très envie de chantonner ou taper dans mes mains, mais un jeu ça me tentait bien. J'étais tout excité. Il ne restait plus qu'à connaître les règles.
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Hope Bowman
« Nounours Rebelle ʕ•ᴥ•ʔ »
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“Il était une fois un lapin grognon et une princesse rebelle qui décida de lui rendre le sourire.”
| Conte : Rebelle | Dans le monde des contes, je suis : : Merida
“You have to learn the rules of the game. And then you have to play better than anyone else.” (Einstein)
Ca sentait bon la cigarette. Et mauvais en même temps. Je n'avais jamais aimé l'odeur du tabac, mais depuis qu'elle était accompagnée d'une pensée rassurante, je l'adorais. Je levai les yeux vers l'homme perplexe qui se tenait au milieu du salon, et lui adressai un grand sourire. "Anguuuus !" m'écriai-je en me levant d'un bond. "T'es là ! Ca c'est chouette ! On est prisonniers ensemble ! D'une... maison en bois."
Je jetai un coup d'oeil autour de moi, les mains sur les hanches.
"Si on trouve une hache, on pourra s'en tirer."
Cependant, il n'y avait pas l'air d'avoir grand-chose de tranchant dans le coin. Tout était en bois, à l'exception des rideaux et des tapis. En tous cas, j'étais heureuse qu'il soit ici avec moi. La frénésie de l'aventure parcourait mon échine, m'électrisant de la tête aux pieds. Le début d'une épopée... avec mon cheval en prime ! Je sautillai jusqu'à lui avec la grâce d'un héron, car je boitais en raison de mon pied toujours coincé dans l'ancien pot de fleurs de Lucinda. Je perdis l'équilibre sur le dernier mètre et manquai de m'étaler sur le sol, mais je me rattrapai à temps, me cramponnant à Angus. "Comme au bon vieux temps..." murmurai-je tout en lui souriant.
Merida et Angus...
Un cri strident percuta mes oreilles. Je tournai la tête vers l'origine du bruit, découvrant un homme à la calvitie précoce recroquevillé sur lui-même, les poings devant sa bouche. "C'est quoi ça ?" fis-je en haussant un sourcil.
Ce n'était pas très avenant. Sans doute un figurant qui allait mourir dès les premières minutes. Je me reconcentrai sur Angus, me mettant sur la pointe des pieds pour gratter ses cheveux comme je le faisais à l'époque lorsqu'il avait encore une crinière.
Un troisième homme fit son irruption dans la pièce. Je le reconnus de suite. J'immobilisai ma caresse dans les cheveux d'Angus, fixant le nouveau venu d'un air indécis. Il portait pour tout vêtement... une serviette de bain. Je déglutis et m'empressai de regarder ailleurs, mais ce ne fut pas chose aisée car il commença à me parler.
Je plissai les yeux en entendant le terme "ma princesse". Je n'étais la propriété de personne, et surtout pas la sienne. Je levai le menton en l'air d'un air altier, et repris mes caresses dans les cheveux d'Angus. C'était un geste presque machinal pour me réconforter. "Ah, parce que tu crois que c'est moi qui aies orchestré tout ça ?" répliquai-je d'un ton sarcastique. "Tu as craqué ton slip ? C'est pour ça que tu n'en portes pas ?"
Malgré moi, je venais de poser de nouveau les yeux sur le torse nu de l'homme parsemé de quelques gouttes d'eau. Je battis des cils et détournai la tête en poussant un soupir excédé. Il se sentait vraiment obligé de nous imposer ça ?
Il fallait réfléchir, même si ça allait être difficile. Je baissai le regard vers le jeu ouvert entre nous quatre.
"C'est ce machin-là qui nous a amené ici. Ca me semble évident. A mon avis, aucun d'entre nous n'a voulu ça. N'est-ce pas ?"
Je regardai mes trois boys simultanément d'un air insistant. Ca ne pouvait être Juju, il n'avait plus rien de divin -il suffisait de l'entendre chanter à longueur de journée pour s'en rendre compte. Ce n'était pas non plus le forfait d'Angus, il n'aurait jamais tenté quelque chose contre moi. Quant à ce type à la tête d'oeuf qui continuait de pousser de petits cris par intermittences, il n'avait pas l'air suffisamment intelligent pour préparer un plan de cette ampleur. Je me détachai de mon cheval pour me diriger vers le gars en question et me pencher devant lui, les mains sur les cuisses.
"Eh oh !" criai-je tout en le fixant. "Y a quelqu'un là-dedans ? Vous vous appelez comment ?"
Puis je me réintéressai au jeu en bois. Quatre pions étaient dressés sur le plateau. Quand j'étais arrivée, il n'y en avait qu'un. A présent, en plus de l'ours, il y avait un cheval noir, un écureuil et... un oiseau en bois dont les ailes semblaient s'enflammer.
"Pfeu..." laissai-je échapper d'un ton exaspéré.
Je remarquai qu'il était écrit quelque chose sur le coté du plateau. Je ramenai mes cheveux emmêlés sur mon épaule gauche et les maintins tandis que je lisais : "Jumanji, un jeu pour tous ceux qui espèrent laisser derrière eux leur univers. Lancez le dé pour déplacer votre pion. Aventuriers méfiez-vous. Ne commencez le jeu que si vous avez l'intention de le finir."
Je tournai une boucle rousse entre mes doigts tout en m'imprégnant du message. Puis je haussai les épaules, déclarant d'un air désinvolte :
"Ca a l'air plutôt cool !"
Sans attendre l'avis de personne, je me saisis du dé et le lançai sur le plateau. Le pion en forme d'ours se déplaça de deux cases. Au centre du jeu, le rond noir fut parcouru de volutes verdâtres qui tournoyèrent sur eux-mêmes avant qu'un message n'apparaisse en lettres jaunes tremblotantes. Je lus avec application : "Le futur pousse en dedans. Avant la fin, tu connaitras le dénouement."
Je haussai un sourcil incrédule. C'était quoi ce charabia ?
"Quelqu'un a compris quelque chose ?"
Pendant quelques secondes, rien ne se produisit. Sur le qui-vive, j'attendis. Puis soudain, je sentis une palpitation au niveau de mon abdomen. Je fronçai les sourcils, y portant une main. Une crampe d'estomac ? C'était peut-être en raison de la faim...
Les crampes se firent plus vives, plus intenses. Je laissai échapper un gémissement. Chancelante, je retournai jusqu'à Angus pour m'y cramponner une fois de plus.
"Qu'est-ce qui se passe ?"
J'aurais aimé qu'il m'aide, mais nul ne comprenait ce qui m'arrivait. Paniquée, je fixais mon ventre, et poussai un cri abasourdi et traumatisé en constatant qu'il grossissait à vue d'oeil. Je crispai mes mains autour dans l'espoir de le rétrécir, mais il avait pris la taille d'un ballon de gym. Au moins.
"Ah ? Mais... que ? Mmwa ? Argmu ?"
Je ne parlais pas une autre langue, j'étais juste au-delà des mots. Je respirai par saccades, et voyais le ventre bouger au rythme de mon corps. Non, ce... Ce n'était pas à moi. Ce n'était pas possible !
"ENLEVEZ-MOI CA !" hurlai-je.
Je sentis brusquement un petit choc en dedans, comme si la chose qui était à l'intérieur venait de donner un coup. Je restai pétrifiée, les mains posées dessus.
"AAAAAAAAAAAAAH !"
Le cri partit tout seul. J'avais rejoint le club des crieurs anonymes, comme le type à la calvitie précoce. On était deux à crier. Mais pourquoi criait-il, lui ?
Angus ne comprenait pas ce qu'il se passait autour de lui. D'abord le simple fait qu'il se retrouvait de nouveau aux côtés de Mérida par un hasard implacable lui était insupportable. Ne pourraient-ils pas se rencontrer dans des lieux normaux et d'une façon normale pour des gens civilisés? Toutes fois, il appréciait sa présence en ces lieux. Même si ce n'était sans doute qu'un rêve. Angus observa la maison afin de trouver une éventuelle sortie de ce lieu étrange. Quelqu'un maitriserait-il la science de la téléportation? Peut-être. Après tout, le monde évoluait si vite qu'il changeait sans cesse de visage. Mérida commença à lui caresser les cheveux, comme à un cheval. Soit, il avait sûrement eu une vie aux côtés de la jeune femme par n'importe quel moyen douteux. Mais il n'était sûrement pas un cheval! Profitant tout de même de cette tendre marque d'affection, Dale vit ensuite apparaître par un quelconque stratagème deux autres individus encore plus étranges les uns que les autres. L'un semblait hyperactif, prêt à mordre n'importe qui tandis que l'autre portait pour seul accoutrement une serviette de bain. L'ancien cheval haussa les sourcils. Il semblait que sa compagne de voyage le connaisse très bien. Le détaillant de très près, il ne pouvait rien en déduire pour l'instant étant donné le peu de détail le concernant. Quand à l'autre, il s'agissait d'un spécimen très curieux qu'Angus voulut mieux observer. Malheureusement, les interventions de Mérida l'en empêchaient. Il ne savait quoi répondre mais savait qu'il devait dire quelque chose. Ne serait-ce que pour montrer qu'il allait bien. Mais ce simple procédé propre à chaque être humain ne semblait pas être un automatisme pour Dale.
Hope s'approcha du jeu de bois semblable en tous points à celui qui l'avait emmené dans ce monde étrange. Quatre pions. Et encore ce cheval noir voulant lui rappeler sa véritable nature. Il détourna de suite son regard, écoutant attentivement la jeune femme lire les inscriptions sur le plateau. Quel genre de jeu pouvait donner ce genre de conseil étrange? C'était presque comme s'il risquait sa vie en voulant y jouer. Angus ne s'étonna pas de la réaction presque puérile de Mérida et la regarda lancer les dés, même s'il craignait que quelque chose ne perturbe sa bonne humeur. Il avait suffit d'un gâteau pour changer sa vie. Alors un jeu de société suffisait amplement.
"Le futur pousse en dedans. Avant la fin, tu connaitras le dénouement."
Une énigme? Angus s'apprêta à y réfléchir quand Hope fut prise de panique. D'un bond, l'ancien cheval accourut près de sa maîtresse dont la physionomie ne cessait de changer au fur et à mesure que les secondes passait. Son ventre grossissait à vue d'oeil. Pas de doute pour Dale: elle subissait une grossesse en accéléré. Vite! Il fallait stopper tout ceci! Le plateau! C'est lui qui les a transporté ici! Il devait bien y avoir un mécanisme pour inverser le processus. Mais rien. Angus ne trouvait rien pour empêcher Hope de souffrir. Il ne voulait pas la voir souffrir. Abandonnant tout espoir, il se souvint alors de la règle: Ne commencez le jeu que si vous avez l'intention de le finir." Croyant qu'il n'avait toujours rien à perdre en étant dans un rêve, l'ancien cheval lança les dés lui aussi. Le cheval noir avança de deux cases et un message apparut au milieu du plateau:
"En ta bien-aimée, Ta destinée sera décidée"
A peine eut-il le temps de lire cette nouvelle énigme qu'il ressentit une douleur intense dans tout son corps. Comme si celui-ci brûlait de l'intérieur, jusqu'à faire fondre totalement ses os. Il cria de toutes ses forces, se joignant à Hope dans un orchestre de peur. Une brume l'enveloppa et lorsque la douleur disparut aussi vite qu'elle était survenue, il se sentit changé. Littéralement. Ses sensations n'étaient plus les mêmes, que ce soit au niveau de ses hanches que de sa poitrine. Angus arqua un sourcil. Puis il tenta de dire n'importe quoi. Il voulait à tout prix se rassurer. Se dire qu'il était encore vivant. Mais la voix qu'il entendit à la place de sa voix grave fut celle de Mérida. La voix qu'il aimait entendre depuis plus d'une semaine était sienne. Sa respiration s'accéléra. Il paniquait totalement, tant et si bien qu'il cria de nouveau. "Je suis devenue Mérida..." Il répéta cette phrase sans cesse pour essayer de bien comprendre la situation. Mais plus il le faisait, plus ses trait se crispèrent. Non, ceci était irrationnel! Impossible! Cela ne pouvait se produire ainsi!
-Mérida, est-ce que ça va?
La jeune femme était maintenant en sueur à cause de sa grossesse soudaine. Angus voulait faire quelque chose pour elle mais le simple fait de ne pas être habitué à son nouveau corps l'empêchait de se comporter normalement. Comment pouvait-il réfléchir calmement à une solution avec tout ceci? L'équation devenait insolvable tant elle était illogique! Un coup d'oeil dans un miroir lui suffit à voir à quel point il ressemblait à sa maîtresse. A l'exception des vêtements qui étaient sans être provoquant. Un chemisier blanc, une cravate noire, une veste de costume noire et une jupe de la même couleur lui arrivant jusqu'aux genoux. Le noir l'habillait aussi aux pieds avec des talons tandis qu'il sentait des collants tous le long de ses jambes. Au moins, son rêve lui permettait de conserver un certains goût pour les vêtements. Même s'il avait l'impression d'être une copie conforme des agents du FBI dans les séries américaines.
-Je suis devenu toi... murmura-t-il avant d'essayer de trouver de l'aide de la part de ses compagnons d'infortune, l'air effrayé.
Crier par intermittence était presque un euphémisme. À chaque fois qu'il voyait quelque chose qui n'était pas dans sa maison à la base, il poussait un nouveau cri. Surtout qu'un homme -presque- tout nu venait d'apparaître à son tour, alors son cerveau entier avait cessé de fonctionner tant les émotions avaient surpassé sa capacité de réagir. Se balançant d'avant en arrière, il ne revint à la réalité que lorsque la jeune femme rousse se pencha vers lui d'un air presque moqueur, ou tout du moins, peu avenant, lui demandant comment il pouvait bien s'appeler...
« Scr... Scr... Scr... Kenshin. »
Il avait failli... il avait failli reconnaître que cette maudite boule de poil, c'était lui. Ah, quelle honte pour un homme de son importance dans le monde des sciences ! Lui, si prisé par les intellectuels, un écureuil hyperactif ! Alors qu'à Storybrooke, il y avait tant de gens qui possédaient un passé des plus alléchants, des ex-chevaux, des princes et des princesses, des aventuriers et des alchimistes, et lui, il était un vulgaire écureuil, obsédé par les noisettes ! Noisette... NOISETTE !
« ELLE EST OÙ MA NOISETTE ?! »
C'est sur ses paroles qu'il se leva d'un bond, faisant face aux autres d'un air de ninja exaspéré. Oui, de ninja exaspéré, ça existe. Il voulut faire face à la jeune femme rousse et au grand type bouclé, sauf que... Il y avait deux jeunes femmes rousses, parfaitement identiques, dont une avec le ballon.
« Mais c'est pas bientôt fini le délire ? AAAAAH ! »
Mais qu'est-ce qui se passait ici ? Pourquoi il était là ? Pourquoi il pouvait pas siroter tranquillement des cocktails dans son jardin plein de plantes d'automne ? C'était la seule chose dont il rêvait. Caresser des feuilles, prendre un tronc dans ses bras, se jeter dans un roncier, n'importe quoi ne pouvait qu'être mieux que sa situation. N'importe quoi impliquant des plantes, bien sûr. Un noisetier, ce serait l'utopie parfaite... mais qui dit utopie, dit impossible. Quand enfin il retrouva, un semblant de lucidité, il décida de se retourner pour ne plus faire face aux autres, comme pour supprimer leur existence de son champ de vision, et donc de son esprit. Peut-être que ça le calmerait, de faire semblant d'être blotti dans un joli nid de glace, quelque part dans l'ère glacière... Ce moment de répit le laissa voir du coin de l'oeil que deux pions avaient bougés de quelques cases. L'ours et le cheval. L'écureuil et le... phénix ? Restait toujours en place. Allez Kenshin, fait marcher ta boîte à logique ! Tu peux surpasser cette émotivité deux secondes! Jeu, pions, dé, deux pions ont bougé, l'écureuil est le sien, le phénix est arrivé après lui, deux rousses, une enceinte, changements, jeu, pion, dé. Lancer le dé... c'est fou ce que ça ressemble à une noisette, un dé. C'est carré, c'est artificiel, ça n'a pas du tout la même couleur, mais c'est fou ce que ça peut ressembler à une noisette, un dé...
« Pouah ! »
C'est le cri qu'il poussa lorsqu'il recracha l'objet, qu'il n'avait pu s'empêcher de gober comme une cacahuète à l'apéro. Ça n'avait pas le même goût qu'une noisette, par contre... Et tandis que le dé roula sur le sol, et que son pion se mouva sur la planche du jeu, Kenshin sentit comme un changement étrange, à l'intérieur de lui. Il toisa les deux rousses d'un air curieux, comme un animal qui guette quelque chose d'inconnu, avant de se redresser soudainement. L'émotivité avait étrangement disparu ; jamais il ne s'était senti si... confiant. Si badass.
Aux antipodes de soi-même, fort, violent Devient maître de la situation, courageux, confiant
Mains liées derrière le dos, posture militaire, tête légèrement penchée en avant, il ne manquait que les lunettes de soleil. Haussant un sourcil, il sourit du coin de la bouche aux autres « convives », avant de lancer d'une voix grave :
« Hakuna Matata, bitches. »
Puis, de quelques gestes précis et en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, il s'élança vers le dé, le ramassa à la vitesse de l'éclair, l'essuya sur son pull et le lança avec nonchalance en direction du grand type aux cheveux mi-longs, avant de prendre appui sur une commode alentour.
« Tiens, c'est ton tour. »
Cases : 10/50
Hadès Bowman
« A la recherche, du Contrat Perdu ! »
| Avatar : Robert Downey Jr. ♥
« ROAD MIAM TRIP !!! »
« Préparez le château,
on arrive ! »
Autobiographie : Moi, à nu pour vous
Nombre de mots : 69666
Publication : bientôt Co-écrit par Sasha Hale & Desmond Blake
| Conte : Hercule ϟ | Dans le monde des contes, je suis : : ☣ Hadès ☣ l'unique dieu des Enfers. ϟ
Merida enceinte? Merida enceinte? Je n'avais pas pu m'empêcher de rigoler en la voyant paniquer. La connaissant, c'était sans doute la pire des choses qui pouvait lui arriver.
"Si tu voyais ta tête." avais-je dit en rigolant d'avantage, avant de me calmer et de réfléchir trente secondes à ce que ça impliquait.
"Attends... Le futur pousse en dedans, avant la fin, tu connaîtras le dénouement? Le futur c'est le bébé... Ca veut dire que c'est ton futur ou un futur choisi par ce jeu?"
J'avais pris mon menton entre mon pouce et mon index et je l'avais caressé afin de faire style que je réfléchissais. Ce qui était véritablement le cas.
"C'est le bébé de qui?" m'étais-je exclamé avant de voir l'autre type lancer les dés. Non fallait être débile de lancer les dés quand on voyait ce que ça faisait. La magie avait de drôles d'effets sur les mortels... Puis tout a coup, physiquement, le type était bien plus attirant et je ne pu pas m'empêcher de rigoler à nouveau.
"Alors là... Deux Merida pour le prix d'une, que demander de mieux!"
Je m'étais approché du type pour lui tapoter l'épaule.
"Ton rêve va pouvoir devenir réalité mon grand. Tu vas pouvoir la voir nue sans la déshabiller."
Je n'étais pas très sûr de qui il était, mais il avait de l'importance pour ma Princesse et tous ceux qui l'approchaient, même son meilleur ami Simba, avaient eu au moins une fois dans leur vie, envie de regarder sous les vêtements. Ce type allait être combler.
"Faut vraiment être débile pour lancer les dés après ce qui vient d'arriver. Je vous laisse vous amuser entre vous. Mais Méré, quand t'as fini, retrouve moi dans... je ne sais pas où... Le temps que vous vous ridiculisez, je vais aller faire un tour dans la maison. J'ai hâte de voir ce qui s'y cache."
A peine avais-je fini ma phrase que j'avais entendu les dés glisser... Oh c'est pas vrai, voilà que l'autre aussi s'y était mis. Je m'étais tourné vers le type, qui avait commencé à se la jouer... militaire. Je m'étais contenté de secouer la tête de gauche à droite et d'attraper au passage les dés qu'il venait de me lancer.
"Si tu crois que je vais jouer à votre jeu, tu rêve mon pote!"
Pour bien montrer que je ne comptais pas jouer, j'avais jeté sur le plateau les dés. C'était fini pour moi. Pas question de jouer à ce jeu là. Mais tout en m'éloignant du jeu dans le but de quitter la pièce, j'avais entendu un pion bouger et j'avais comme l'impression que le jeu n'avait pas compris que je ne souhaitais pas jouer...
Par curiosité je m'étais tourné, j'avais approché du jeu pour voir ce qui était noté dessus. De toute façon je ne risquais rien, étant divin, la magie avait aucun effet sur moi...
"Les ficelles tu aimes tirer, tu n'en auras pas, tu seras animé."
Intrigué, j'avais souris, c'était stupide comme jeu. Je m'étais tourné vers Méré.
"J'ai bien fait de ne pas jouer, même si ce jeu me connaît bien. Du moins pour la première partie de sa phrase. En tout cas, ce jeu c'est très peu pour moi.."
Cette fois ci, bien décidé à quitter la pièce, je m'étais dirigé vers la sortie, en omettant pas de passer juste devant le type qui s'était transformé en Mérida pour lui faire un petit clin d'oeil et une tape sur les fesses.
"Aussi molles que la vraie, c'est impressionnant!"
Une fois au dehors, j'avais longé le couloir. Vraiment stupide ces joueurs qui crient au moindre petit soucis. J'avais eu un magnifique concert il y a quelques secondes. Et qu'est ce qu'ils étaient bête de lancer les dés après avoir vue les conséquences sur les autres participants. J'étais arrivé devant la porte d'entrée et j'avais levé la main pour l'ouvrir. Levé bien haut d'ailleurs. Pourquoi ils avaient mis la serrure aussi haut? Une fois ouverte, avec du mal, j'étais sortie et je m'étais retrouvé dans le couloir.
"Quoi?"
Ah non, pas une maison où on ne peut pas sortir. Il m'avait piqué l'idée ce type ou quoi? Si je le choppe, je le frappe et l'attaque en justice pour violation de droits d'auteurs. Sachant très bien que retenter l'expérience ne marcherait pas, j'avais tenté de trouver une fenêtre avant de sursauter en voyant un type en face de moi. Ou plutôt... Ah non c'est pas vrai, je n'avais pas pu m'empêcher de rire une nouvelle fois.
"T'es qui? Le majordome miniature? En plus ta vue ta gueule? On dirait un punching ball ambulant..."
La suite... Etait assez bizarre. Je crois qu'il m'avait fallu quelques secondes pour me rendre compte qu'il n'y avait personne en face de moi mais simplement un grand miroir. Ca m'avait pris quelques secondes aussi pour me rendre compte que ce miroir était un véritable miroir qui reflétait ce qui se trouvait en face. Et les dernières secondes, je les avais passées à comprendre que c'était moi... Moi, ce type divin, dont la magie n'avait aucun effet sur lui. Enfin sauf là... apparemment... Je ne sais pas exactement combien de temps j'étais resté là à... faire ce qui était le mieux à faire dans ce genre de cas, mais quoi qu'il en soit, je l'avais fait... J'avais ouvert la bouche et...
“You have to learn the rules of the game. And then you have to play better than anyone else.” (Einstein)
Non mais là, tout partait en sucette. Je remarquai à peine ce qui arrivait aux autres tant j'étais focalisée sur la montagne que formait mon ventre. J'avais ouvert le bas de chemise de mon pyjama et touché ma peau distendue. Mon nombril s'était retourné. Je laissai échapper un cri inarticulé. C'était abominable !
J'entendis Juju se mêler de ce qui ne le regardait vraiment pas.
"Le futur c'est le bébé... Ca veut dire que c'est ton futur ou un futur choisi par ce jeu?" "Qu'est-ce que j'en sais ?" m'écriai-je d'une voix blanche. "Est-ce que tu crois qu'on m'a fourni un mode d'emploi, une notice explicative ?
Puis il partit en mode réflexion, comme si sa cervelle de dieu humanisé pouvait nous aider à quoi que ce soit.
"C'est le bébé de qui?" "Sais pas..." balbutiai-je, interdite. "En tous cas, c'est pas le mien. C'est pas à moi !"
L'angoisse m'étreignait, m'étranglait même. Je n'avais pas réfléchi au fait que pour avoir un bébé, il fallait être deux. Cependant, comme je repoussais l'idée qu'il y avait bel et bien un foetus accroché à mon utérus, je ne trouvais pas utile de réfléchir au possible "père" de l'enfant. La panique monta d'un degré. Qui était-ce ? Qui m'avait fait ça ? C'était dans le futur, un futur totalement hypothétique imaginé par un jeu sournois et cruel... Donc, logiquement, ça pouvait être n'importe qui. Miro ? Pascal ? Je clignai des yeux. Eugène ? Judah ? Angus ?! Je sentis mes lèvres trembler. Je ne savais pas si j'avais envie de pleurer ou de hurler une fois de plus. Je ne comprenais plus mes propres émotions. Tout ça à cause de ces fichues hormones de grossesse, à coup sur...
J'entendis Angus lancer le dé, me faisant sortir de mes déroutantes pensées, et quelques instants plus tard, il se prit pour moi. What ? Comment ça ? Je relevai la tête vers lui et le dévisageai. Il était moi. Il avait pris mon apparence. La ressemblance était tellement parfaite que j'en fus sincèrement perturbée.
"Eh ben, bravo !" fis-je pour tout commentaire.
J'avais envie de dire que ça n'aidait pas vraiment qu'il me ressemble. Bien entendu, il fallut que Juju fasse une remarque bien lourde par rapport à ça, ce à quoi je répondis par un regard à la fois soupçonneux et exaspéré. "Si tu veux te faire mon ch'val dans la pièce d'à coté, vas-y, ne te dérange surtout pas pour moi !" lançai-je d'un ton essoufflé. "Mais à mon avis, il ne va apprécier que tu le montes ! Roooh et m..."
Je grommelai face à mon jeu de mots pourri, passant une main rapide sur mon front. Je fis quelques pas, tenant mon ventre comme si j'avais peur de basculer en avant et de rouler comme une boule de bowling à l'autre bout du salon. Je laissai échapper un soupir et m'appuyai contre une étagère remplie de livres en bois. Angustine me demanda si j'allais bien. Là, ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase.
"Tu me demandes si ça va ? On dirait que j'ai avalé une pastèque de quinze kilos !"
Je passai une main sur mon front moite. Je paniquai, mais il ne fallait pas. Je devais me ressaisir, me calmer au plus vite. Une femme enceinte sous pression, ça finissait toujours par accoucher. C'est la règle de la cocotte minute. Quand elle est portée à ébullition, il faut bien que la vapeur s'échappe par quelque part... Sauf que là, si je perdais mon sang-froid, ce ne serait pas de la vapeur qui sortirait...
Je déglutis avec peine, les mains crispées sur mon ventre. Je tirai sur l'élastique de mon pantalon de pyjama qui était trop serré.
"Je suis devenu toi..." murmura Angustine. "Nooon ? J'avais pas remarqué que tu te promenais avec ma tronche et mes fesses !" fis-je d'un ton faussement étonné.
J'aurais aimé lui faire une petite tape sur le sommet du crane pour le faire réagir un minimum, mais il se trouvait trop loin. Genre à un mètre. J'esquissai un pas mais me ravisai. Trop dur. Je grimaçai et remarquai subitement que le dénommé Kenshin venait de mètre le dé en bouche et le mordillai. Les secondes suivantes furent très calmes comparées au cirque que ce type nous offrait depuis le début du "jeu". Il avait l'air plus confiant, plus sur de lui. S'il n'avait pas eu cette tete d'oeuf, j'aurais peut-être pu le trouver sexy. Peut-être. Je ne pus m’empêcher de penser qu'il était le plus chanceux du lot, celui-là.
Quand ce fut le tour de Juju, il sortit une réplique de parfait looser et jeta le dé pour bien signifier qu'il ne voulait pas jouer... sauf que le jeu en avait décidé autrement.
J'écarquillai les yeux, estomaquée par son changement d'apparence. C'était tellement surprenant que j'en oubliai mon gros ventre pour un temps. Il sortit du salon et je le suivis d'un pas lourd. Je le trouvai en train de se parler devant un grand miroir. De toute évidence, sa santé mentale ne s'arrangeait pas. Puis vinrent les cris. Nombreux. Très nombreux. Kenshin allait être jaloux.
Le dos contre l'embrasure du salon, je l'observai du couloir, les bras croisés par-dessus mon ventre proéminent. Lorsqu'il eut fini de se casser les cordes vocales, j'explosai de rire en le désignant.
"Jujuuuu est une marionnette ! Je rêve pas, hein ? Venez-voir ça, c'est trop extra !"
Je me moquais tellement de lui que j'en perdis vite le souffle. Puis je roulai des yeux et le rejoignis devant le miroir. Je croisai mon reflet et détournai vite le regard. Trop traumatisant de me voir dans cet état. Je souris jusqu'aux oreilles en voyant Juju de plus près. Son corps était en feutrine, ses vêtements avaient la taille de ceux d'un petit garçon. Je levai la main vers lui et tapotai son nez. Tout mou.
"T'es tout doux !" m'esclaffai-je.
Je pris son nez entre deux doigts, entendis un léger "Scratch !" et l'instant d'après, son nez en feutrine se retrouvait dans ma main.
"Nez amovible !"
Je ris à nouveau et le mis hors de portée en voyant Juju sautiller pour le récupérer. "Non, c'est à moi maintenant." fis-je d'un ton intransigeant, la main levée vers le plafond. "Tu pourras jamais le récupérer !"
Je lui lançai un petit regard plein de défi avant de lui tourner le dos, retournant auprès des autres dans le salon. Je fronçai le nez en apercevant Angustine dans ses vêtements de mémère coincée, puis jetai un coup d'oeil à Kenshin qui avait réussi on ne sait comment à grimper au lustre et qui le démontait consciencieusement, sans doute dans le but de faire un flingue et des munitions avec. O_o
Je secouai la tête et attrapai le dé sur le plateau de jeu.
"Ca suffit les conneries. On s'est bien marré, mais il est temps que tout redevienne normal."
La main refermée sur le dé, je la laissai quelques secondes en suspens. J'hésitai à continuer. Qui sait ce qui allait nous tomber sur le coin du nez ? J'avais celui de Juju, en feutrine, mais ça ne serait pas d'une grande utilité. Que disait la règle ? "Aventuriers prenez garde, ne commencez ce jeu que si vous avez l'intention de le finir." Je déglutis avec peine, avant de me tourner vers Angustine. "Joue d'abord." décidai-je brusquement. "Je peux plus supporter de te voir avec ma tête. C'est trop... perturbant. Je préfère encore rester une baleine plutôt que de subir ça."
Je me plantai devant lui, lui pris la main, frissonnai en sentant la douceur de ma propre peau contre la mienne, et la refermai sur le dé.
"Sors-nous de cet enfer, Angus." murmurai-je d'un ton plein d'espoir.