« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Mon assistante, une jeune femme brune assez petite ne tarde pas à entrer dans mon bureau. Ma précédente assistante avait été promue et j’avais donc fait la connaissance de Diana qui gérait vachement bien les choses. Elle connaissait mon emploi du temps par coeur, avec quelle sauce je mangeais ma salade, à quelle température exacte je voulais mon café, mes magazines préférés pour le matin, la marque de mes chaussures préférées et même quel sac je porte le vendredi. Quoi que c’est quand même un peu glauque quand on y pense mais elle fait un super job alors que lui demander de plus ?
« Mademoiselle Miller ? Tout va bien ? » « Oui oui, bien sûr. Si je vous ai fait venir, c’est pour vous demander d’annuler toutes les réunions de cette après midi ainsi que mon repas de ce soir avec le rédacteur en chef de Vogue à Paris. Je devais m’y rendre mais j’ai décidé de refuser pour pouvoir passer du temps avec ma fille. J’ai laissé de côté ma famille depuis quelques temps et je veux rattraper les choses. »
Diana me sourit.
« Je comprends tout à fait Mademoiselle, je m’occupe de ça tout de suite. »
Elle fait demi tour pour quitter mon bureau.
« Oh Diana, comme je ne serais pas là de l’après midi et que je n’aurais de ce fait pas besoin de vous, vous pouvez prendre votre après midi pour être auprès de votre famille. » « Merci beaucoup mademoiselle. »
Je lui souris et la laisse partir avant d’attraper mon portable et d’envoyer un message rapide à Daphné. Je me rendais compte que je ne passais pas assez de temps avec mon aînée et que nous avions surement besoin de nous reconnecter toutes les deux. Etrangement, les choses avaient été plus faciles avec Bloom mais peut être parce que je ne possède pas le même lien avec ma cadette. Présentement, cette dernière est assez occupée avec les Winx, donc autant que j’en profite pour retrouver ma première née. Puis j’en avais besoin, vraiment.
Coucou chérie. Retrouve moi au Comics Burger dans une demi-heure. Ça fait un moment que je veux tester. Bisous. Mam’s.
Je connaissais l’emploi du temps de Daphné et je savais pertinemment quand cette heure de la journée, elle ne travaillait pas. Non je ne flic pas mes filles, je me renseigne, c’est tout. Attrapant un élastique, j’attaque ma longue chevelure de feu en queue de cheval haute, attrape mes jimmy shoo avant de les enfiler, prends mon sac, ma veste et quitte mon bureau après avoir salué Diana.
Montant dans mon ascenseur personnel, je soupire. Il fallait vraiment que je pense à prendre du temps pour moi, pour souffler, respirer un peu. Je bossais beaucoup en ce moment. Sans doute pour oublier que notre royaume est en ruines et qu’Oritel et moi ne cessons de nous engueuler parce qu’il veut tout dire à nos filles tandis que moi je veux les protéger… Peut être que Daphné était prête à entendre la situation de notre royaume. C’est pensive que je me dirige jusqu’à ma voiture avant de monter.
Me garant sur le parking du Comics Burger, je quitte la voiture avant d’entrer et de m’installer à une table de libre, attendant ma fille aînée.
Une famille, c'est cela : quelques personnes qui s'aiment bien et se le répètent, à chaque instant, par de petites attentions, des taquineries, une voix tendre...
La rentrée universitaire comme chaque année s’était faite plutôt tard. En tant qu’enseignante, je me devais d’être toujours préparé et si les vacances avaient été les bienvenus je n’avais pas chômé, m’aménageant des temps pendant lesquels je devais préparer mes futurs cours, et mes temps d’accompagnement pour les élèves qui m’avaient choisi comme référente pour leurs master. Comme chaque année, on nous avait communiqué une liste de sujets pour pouvoir aider les étudiants s’ils avaient du mal à s’orienter. Connaissant les profils de mes étudiants, j’avais de là regroupé ceux susceptibles de les intéresser même si cela restait hypothétique.
Connaissant l’administration et sachant que même en tant qu’enseignante je n’étais pas forcément mieux lotie que les étudiants j’avais également fait en sorte de prendre de l’avance et d’anticiper afin de ne pas avoir mon emploi du temps à la dernière minute comme cela avait été le cas quand j’étais retourné en ville en début d’année suite à mon embauche. Heureusement j’avais depuis pris le temps de me familiariser avec l’université de Storybrooke et son environnement. J’avais été préparée pour ma nouvelle rentrée en tant que professeur d’histoire antique et tout ce que cela impliquait y compris pour mon projet un peu plus personnel, j’avais eu le temps d’y penser depuis que j’étais revenue et ma première expérience en tant qu’enseignante m’avait grandement aidé à identifier ses forces et ses faiblesses. Évidemment cela me demanderait du travail supplémentaire, et il faudrait certainement que j’en parle à ma famille, ne serait-ce que parce que cela représenterait un changement, et une nouvelle étape dans ma vie. Du côté de mes pouvoirs également les choses s’amélioraient, j’avais voulu y aller par étape et apprendre à les réapprivoiser doucement. Avant d’être touché par la malédiction du sirenix, j’avais la possibilité de manipuler non seulement le feu et la flamme du dragon mais également l’eau. La flamme du dragon était à présent entre les mains de ma petite sœur, et n’ayant jamais envisagé pouvoir retrouver une forme physique un jour, devoir apprendre à faire sans ne m’avait jamais effleuré l’esprit. La difficulté ne m’avait jamais fait peur, et je savais qu’un gros travail sur la confiance en moi devait être fait et que ça ne prendrait pas un jour. Pourtant si les choses devaient être à refaire je ne changerais rien, ma décision avait été la meilleure avec le temps qui nous était laissé. Je savais qu’à trois contre une, je n’avais pas une chance de gagner contre les sorcières ancestrales. Si cela avait été la compagnie de la lumière contre les sorcières et moi contre Valtor alors nous aurions eu une chance. Elles n’étaient pas stupide et l’avaient parfaitement compris, c’est pourquoi elles avaient fait ce choix stratégique.
Aujourd’hui, je maitrisais de mieux en mieux mes pouvoirs. La transformation demeurait la dernière étape pour laquelle j’éprouvais toujours une appréhension, à chaque fois mon cœur battait à la chamade et le stresse m’envahissait. Je savais que je réfléchissais trop et que c’était ça mon problème, si je me retrouvais dans une situation où je ne devais pas réfléchir, une question de vie ou de mort les choses se débloqueraient peut-être. Néanmoins je n’en étais clairement pas à vouloir que quelqu’un attaque mes parents ou ma sœur juste pour pouvoir me transformer c’était ridicule et je préférais largement les savoir sain et sauf.
J’avais rendez-vous avec l’un de mes étudiants pour discuter de son sujet de mémoire, il fallait que ce soit établi maintenant, car le travail de recherche serait long et fastidieux. Néanmoins contrairement à certains de mes collègues, je ne souhaitais pas les lâcher sans filet. Je leur avais tous partagé une méthodologie dont ils pouvaient s’inspirer pour leur travail. Le plus gros était évidemment personnel, mais j’estimais que les guider un peu ne pourrait pas leur faire de mal. De plus je n’avais pas de cours à dispenser cette après-midi je pouvais donc mettre à profit mon temps comme je le souhaitais. Généralement je rentrais chez moi pour avancer sur mes cours, et préparation d’exercices, mais aujourd’hui j’avais choisi de rester à l’université afin d’aménager un temps avec l’un des étudiants qui m’avait demandé d’être son directeur de recherche.
Nous en étions à parler des forces et des faiblesses du sujet qu’il comptait travailler quand mon téléphone vibra m’annonçant l’arrivée d’un message. Demandant un petit moment pour le consulter et y répondre, je repris le fil de la discussion après avoir confirmé à ma mère que je serais là :
- S’intéresser à une grande figure de l’antiquité comme Alexandre le Grand peut-être intéressant, de plus il n’a pas été souvent traité mais plutôt que de parler de lui en tant que tel, essaye d’envisager un autre angle dans tes recherches. Essaye par exemple de voir comment sa figure était perçue dans l’aristocratie de l’époque. J’ai quelques ouvrages à te conseiller le concernant, si tu veux on peut faire une fiche de prêt pour que tu puisses les consulter en accès libre. La bibliothèque universitaire a également des manuscrits qui pourraient t’aider, essaye également de voir les archives du musée et consulte les sites des archives. Ne te cantonne pas à ceux du pays, avec la numérisation il est facile d’avoir accès à une grande base de données. Et si tu rencontres des difficultés, n’hésite pas à m’en parler. On se donne rendez-vous dans un mois pour voir où ça en est.
“Wouaw. Merci professeur, je savais que j’avais bien fait de vous demander de diriger mon mémoire. Vous êtes au top dans ce que vous faites.”
J’acceptais le compliment en souriant bien qu’un peu gênée. J’avais encore le temps de rentrer chez moi et de me changer avant de rejoindre ma mère au Comic’s Burger. D’ailleurs quand j’arrivais sur le parking du restaurant, je remarquais qu’elle avait eu de l’avance mais ce n’était pas étonnant venant d’elle.
- Bonjour maman, dis-je en arrivant. J’espère que tu n’as pas trop attendu, j’ai choisi de rester à l’université aujourd’hui même si je n’ai pas de cours à dispenser. Je voulais prendre du temps pour voir un étudiant. J’en ai trois qui m’ont choisi comme directeur de recherche pour leurs mémoires et comme la rentrée est récente je me suis dit que c’était mieux de commencer à en discuter maintenant.
Je posais mon sac et m’installais en face de la place occupé par ma mère
- Tu as déjà commandé ? Je t’avoue que je meurs de faim plaisantais-je. Et merci de m’avoir proposé de venir ici, ça me fait plaisir de te voir. D’ailleurs du nouveau ?
Dernièrement nous ne nous étions pas beaucoup vues, et même les repas familiaux que nous faisions à une époque avaient cessé dût aux emplois du temps chargés de tout le monde. Il m’arrivait de voir Bloom les week-end mais c’était tout.