La plus belle étape de la vie c'est les retrouvailles

Tohru s’attarda un instant sous l’un des préaux de l’université, profitant de la vue pendant encore quelques instants. Elle le savait, à la fin du mois ce serait pour elle et les autres membres de sa promo, les vacances mais ces vacances là avaient une note plus finale que les autres. Elle ne remettrais pas les pieds à l’université l’an prochain, pour cet été il lui faudrait trouver un dernier stage et elle passerait normalement l’épreuve finale en Septembre, afin d’être enfin diplômée de son école de cuisine. C’était une toute nouvelle vie qui s’offrirait bientôt à elle. Mais Tohru n’était pas effrayée, elle savait exactement ce qu’elle souhaitait faire et pendant toute sa scolarité avait soigneusement mis de l’argent de côté afin que cela se réalise. Kyô avait déjà promis d’être son premier client, et les autres Soma qu’elle avait retrouvé qu’il s’agisse de Yuki, Momiji, Kisa, Monsieur Hatori ou Monsieur Ayame avaient également déjà prévus d’être des clients réguliers et elle les en remerciait sincèrement. Pour le reste il n’y avait plus qu'à espérer que le bouche à oreille fasse son œuvre, Tohru demeurait confiante, le travail ne lui avait jamais fait peur et elle avait toujours été une grande optimiste quoi qu’il arrive. En revanche, il était vrai que cet endroit allait lui manquer. Elle y avait tout un tas de souvenirs, des bons comme des moins bons. C’était sur le panneau d’affichage qu’elle avait trouvé la plupart de ses petits boulots, et c’était également dans la cour du campus qu’elle avait retrouvé Kisa ou qu’elle croisait encore des fois Yuki, bien qu’il ait à présent commencer son internat à l’Hôpital de la ville. Alors oui, elle devait admettre qu’elle était assez triste de savoir que ses études touchent à leur fin, mais elle savait également voir le positif et avait hâte de mettre sur pied son idée de boutique.

Quoi qu’il en soit, si elle était là aujourd’hui, c’était avant tout pour régler certaines choses avec l’administration. C’était bien connu, de ce côté là il y avait malheureusement toujours des problèmes et Tohru n’était ni la première, ni la dernière étudiante à devoir régler des choses d’ordre administratif. Mais ce n’était pas grave, elle comprenait parfaitement que malgré toute la bonne volonté que les gens pouvaient mettre dans leur travail il y avait parfois des couacs, des petits soucis qui échappent à leur vigilance. Heureusement, elle ne devait rejoindre Kyô, Momiji et Yuki que plus tard en ville. C’était Momiji qui avait insisté pour fêter sa presque fin d’études, Kyô avait un peu ronchonné à l’idée que Yuki soit là, mais s’était finalement laissé convaincre pour son plus grand bonheur. Évidemment, ils auraient pu fêter ça juste tous les deux, mais Tohru aimait l’idée d’avoir ses amis avec elle également et ce même si Uo & Hana n’étaient pas là. Au fond, ce n’était que partie remise, dès qu’elles se seraient retrouvées, elles pourraient fêter ensemble tout ce qu'elles avaient manqué.

Tohru se mit finalement en marche vers l’administration, alors qu’un professeur l’abordait :

“Ah Honda. Tu tombe bien, j’aurais un service à te demander si cela ne te pose pas de problème”

- Oh non, non absolument aucun ! S’exclama-t-elle

C’est vrai, c’était si gentiment demandé et il prenait même la peine de lui demander si cela ne posait pas de problème. Tohru se voyait mal refuser sur l’instant.

“J’ai des papiers urgents à déposer au bureau de l’administration. Malheureusement, j’ai un cours de dernière minute qui vient de s’ajouter sur mon planning. Est-ce que tu crois que tu pourrais le faire à ma place ?”

- Bien sûr, vous pouvez compter sur moi !

Ça ne devrait pas prendre trop de temps non ? Et puis c’était justement sur son chemin comme elle devait s’y rendre. Après tout sa convocation à elle n’était que pour donner un papier vis à vis des aides qu’elle avait reçu en terme de bourse, un simple justificatif des finances en sommes. Il y aurait donc largement le temps pour rejoindre les autres étant donné qu’ ils ne devaient pas se voir avant le début de soirée et qu’il n’était même pas encore le début d’après-midi. Et puis, si son professeur arrivait dans le sens inverse du sien, ça voulait dire que son cours était dans un autre bâtiment. L’université de la ville n’avait rien à voir avec les plus grandes du pays, mais elle n’était quand même pas minuscule non plus. Et il n’y avait pas qu’un seul et unique bâtiment la composant, de ce fait s’il devait faire un détour par l’administration, cela lui prendrait beaucoup de temps. Elle attrapa précieusement la pochette contenant les documents tout en assurant une nouvelle fois à son professeur qu’elle se chargeait de tout et qu’il pouvait compter sur elle et fila droit vers le bureau où elle devait déposer tout ça. Toquant à la porte, elle attendit qu’on lui donne la permission avant de glisser timidement sa tête dans l'entrebailleur de la porte :

“Qu’est que je peux faire pour vous ?” Demanda la dame de l’accueil sans lever les yeux de son ordinateur

- Le Professeur Morris m’a demandé de remettre des documents à sa place. Il était en retard pour dispenser son cours, alors il m’a chargé de la commission. Et j’ai également reçu une convocation pour mon dossier de bourse. Expliqua-t-elle

“Atttendez ici” ordonna la femme.

Docilement Tohru hocha la tête, peut-être devrait-elle profiter de ce temps pour continuer ses recherches de stage ? On lui avait fait savoir, qu’en ce qui concerne le dernier stage, comme elle, comme pour les autres il s’agissait d’une sorte de dernier test, et qu’ils devaient donc s’orienter vers un domaine qui leur posait quelques difficultés. De son côté, c’était la pâtisserie car il s’agissait d’une branche très particulière de la restauration. Si elle savait comment réaliser des pâtisseries japonaises “dites” classiques, tout comme faire un gâteau à la manière de monsieur et madame tout le monde, lorsqu’il s’agissait d’être un peu plus technique, les choses commençaient légèrement à lui échapper. Elle savait que ce n’était pas son point fort, mais d’un côté elle n’envisageait pas vraiment d’ouvrir une pâtisserie et même si les desserts seraient une part de ce qu’elle produirait, cela n’empêche qu’ils n’avaient pas besoin d’être autant travaillé que pour finir dans la vitrine d’une boutique spécialisé en divers gâteaux.

Fouillant dans son sac, avec l’espoir d’en extirper son carnet dans lequel était noté toutes les adresses de stage potentiel, elle l’oublia bien néanmoins bien vite lorsqu’une silhouette des plus familières se dessina devant elle. Pendant un moment qui sembla durer une éternité Tohru resta sans voix. La silhouette en question lui tournait le dos, mais elle aurait pu la reconnaître entre mille. Mais la surprise semblait lui avoir complètement coupé le sifflet et toutes ses questions se contentèrent d’être muettes. Était-elle également étudiante ici ? Il est vrai qu’avec Kisa, qui faisait également des études ici, elles ne s’étaient retrouvées que par hasard. Il suffisait qu’elles n’aient aucun cours dans les mêmes bâtiments ou bien aux mêmes horaires pour se râter.

Mais la surprise et la stupeur laissèrent rapidement place à la joie et Tohru se leva d’un bond, perdant de ce fait l’équilibre et manqua de se casser la figure parterre après s’être pris les pieds dans son sac, elle ne dût son salut qu'à ses bras, qu’elle agita dans tous les sens pour retrouver un semblant d’équilibre

-Isuzu ! S’exclama-t-elle pour attirer l’attention de la personne

Bon…Avec tout le vacarme qu’elle avait fait en manquant de tomber, il y en avait peut-être pas besoin. Mais en même temps c’était tellement inespéré de la croiser ici comme ça, que Tohru ne voulait surtout pas laisser cette occasion filer comme ça sans réagir.

La plus belle étape de la vie c'est les retrouvailles

Tohru était aux anges, mais elle évitait de trop le montrer. Elle savait qu’Isuzu n’était pas spécialement friande des démonstrations publiques alors elle fit en sorte de garder sa joie pour elle ou du moins de ne pas trop la montrer. Ce qui pouvait s’avérer être un peu compliqué pour qui la connaissait, parce que le propre de Tohru c’était souvent d’être un livre ouvert quand on la connaissait bien. Hors, chez les Soma on pouvait dire qu’ils la connaissaient tous plutôt bien. Yuki et Kyô vivaient avec elle chez Shigure alors forcément ils avaient appris à la “décrypter” quant aux autres, particulièrement les plus jeunes ils avaient fait de nombreuses sortis ensemble, et avaient également passé du temps chez Shigure ou bien au lycée pour Momiji et Hatsuharu. Elle brûlait d’ailleurs d’envie de demander à son amie si elle l’avait retrouvé mais préféra ne rien en faire et ce même si elle avait très envie. Hatsuharu et Isuzu elle le savait c’était un sujet plutôt compliqué pour l’un comme pour l’autre. Si le premier était absolument transparent dans ce qu’il ressentait envers la seconde, car cela faisait partie de sa personnalité et de son caractère, pour Isuzu c’était différent et Tohru avait toujours fait preuve de tact sur le sujet. Tout ce qu’elle voulait c’est qu’ils soient heureux, ensemble comme ils semblaient tous les deux le souhaiter mais d’une manière différente.

- Moi non plus. Mais je suis très, très contente ! Ajouta-t-elle rapidement avec un enthousiasme non feint

Bon…Pour se contenir c’était un peu râpé mais en même temps Tohru ne voulait surtout pas qu’Isuzu se fasse des idées. Elle n’avait effectivement pas d’attente quant au fait de la croiser sur le campus mais elle n’en avait pas non plus eu concernant Yuki ou bien Kisa, au final ça c’était fait comme ça par hasard. Pour autant, elle en était extrêmement contente et même reconnaissante, que ce soit au destin, à la vie, au karma ou peu importe comment on appelait cela. Kyô lui avait bien dit que ça n’aurait gêné personne qu’elle mette des posters de personnes disparues, il avait même dit qu’Hatori avait très certainement des tas de photos pour l’aider mais elle n’avait jamais vraiment osé franchir le pas et demander une telle chose à monsieur Hatori. Et puis, ça lui permettait de tomber comme ça au hasard sur les gens et c’était toujours une bonne surprise comme là avec Isuzu. Mais au moins, elle était contente de voir qu’au final cette dernière était pour ainsi dire toujours égale a elle-même, évidemment Tohru avait un tas de questions à lui poser, mais elle fit en sorte de ne pas non plus mitrailler son amie avec et d’y aller doucement.

-Oh moi ? Ça va très bien ! Et toi ? Tu étudies ici ?

C’était un moyen d’engager la conversation, du moins si la plus âgée le désirait, elle n’avait nullement l’intention de lui forcer la main évidemment. Le simple fait de l’avoir revu aujourd’hui serait déjà immense pour Tohru, ça faisait une personne en plus de retrouvé et ça suffisait à simplement illuminé sa journée. Évidemment, elle avait toujours beaucoup d’affection pour la maudite du cheval qu’elle n’avait jamais cessé de considérer comme une amie mais c’était justement "à cause" de cette affection qu’elle ne voulait surtout pas outrepasser ses droits ou faire quoi que ce soit qui mettrait Isuzu mal à l'aise. Si elle ne voulait pas parler, elles ne parleraient pas, si elle avait plus important à faire Tohru comprendrait parfaitement. Après tout l’administration de l’université n’était peut-être pas le meilleur endroit pour une discussion ou des retrouvailles, Tohru y était venu pour une bonne raison et peut-être qu’Isuzu aussi au final :

- Oh. Je ne te dérange pas au moins ? Demanda-t-elle concernée, je suis là pour mon dossier de bourse. C’est ma toute dernière année ici, à la rentrée je serais diplômée de mon école de cuisine et je pourrais même ouvrir ma propre boutique ! S’enthousiasma-t-elle. Mais en attendant, je dois encore venir apporter des papiers. Ce n’est pas grave, je comprends tout à fait que l’administration est un travail fastidieux et que je dois faire de mon mieux pour leur faciliter la vie ! Mais peut-être que je t’ai interrompu.

Elle s’en inquiétait un peu d’ailleurs, si son amie avait quelque chose d’important à faire ici, même si Tohru était ravi de l’avoir revue elle ne voulait pas la retenir inutilement. Contrairement à la plupart des étudiants, elle n’était pas du genre à râler contre l’administration car après tout elle ne connaissait pas vraiment ce métier, et peut-être que les gens ne faisaient pas exprès de demander autant de papier. Elle savait que peu importe l’endroit, les gens avaient tendance à s’agacer lorsque cela concernait cette branche de métier, mais il devait y avoir des gens qui avaient vraiment eu envie de s’orienter vers ça, et pour eux qui devaient gérer beaucoup de complications au quotidien, Tohru se disait que si un sourire ou un simple mot gentil pouvait faire ne serait-ce qu’une microscopique différence, alors elle ferait cette différence. Et justement pour faciliter le travail de tout le monde elle espérait qu’elle n’interrompait rien d’important.

- Quoi qu’il en soit, je suis quand même très heureuse de te revoir aujourd’hui. Tu sais, huit ans c’est très long et parfois j’ai perdu espoir, mais au fond j’espérais toujours vous revoir. Et tu es mon amie Isuzu, tu le seras toujours.

Sa voix était plus posée que tout a l’heure, mais elle tenait a dire ces mots et à ce que la personne en face d’elle les entende. Depuis que la malédiction de Regina avait été levée, Tohru avait appris que certains de ceux qu’elle avait déjà retrouvés avaient choisi de se laisser vivre en quelque sorte. Momiji était toujours inquiet vis à vis de sa famille et n’osait pas les approcher, mais elle savait qu’il s’était lié d’amitié avec certaines personnes, et souhaitait briser le “tabou” autour de la malédiction du zodiaque. Jamais elle n’oserait partager son opinion a voix haute à ce sujet, mais elle pensait sincèrement que dans une ville telle que Storybrooke où on côtoyait des sorciers, des dieux, ou des gens qui autrefois étaient réellement d’anciens animaux avant que la malédiction ne leur donne une apparence et une vie humaine que la malédiction du zodiaque ne serait pas vu de travers contrairement à leur monde d’origine. Le contexte n’était pas le même, et pour une ville comme Storybrooke, cela ferait plus office de “normalité” qu’autre chose.