Aujourd’hui, était un jour très particulier, en effet non seulement j’étais en congé, mais j’avais la journée et l’appart pour moi toute seule. Elsa était partie faire je ne sais quoi au cercle royal, et François s’occupait de Matthew pour moi. Comme quoi avoir son beau-père à la maison des fois ça faisait pas de mal. J’avais choisi de me laisser porter, de ne pas nécessairement faire de programme à l’avance. Tout le monde était parti quand je m’étais levée, j’en avais donc profité pour me faire un petit déj rien que pour moi, avec des choses que j’aimais uniquement. S’en étaient suivis une douche revigorante, une heure de lecture d’autres choses que des histoires Disney et a présent, j’étais en train de m'entraîner à jouer de la guitare. J’avais demandé à François de m’apprendre les bases. Pour la suite de la journée, peut-être que je passerais voir Raiponce ça faisait un moment que je n’avais pas vu ma cousine, et ça me ferait du bien de passer du temps avec elle. J’avais rarement autant de temps devant moi, alors je comptais bien en profiter.

Une notification sur mon téléphone me fit poser ma guitare, l’application du site de rencontre que j’utilisais venait de biper. Depuis trois semaines, je me suis dit qu’il était plus que temps que je cherche de nouveau à rencontrer quelqu’un. D’une part, Elsa arrêterait de vouloir me maquer avec mon patron, et de l’autre c’était aussi une envie que moi j’avais. Pour l’instant on pouvait pas dire que le résultat était hyper concluant mais il y avait un dicton qui disait clairement qu’il fallait embrasser beaucoup de crapaud avant de trouver son prince. Je l’avais toujours trouvé amusante notamment vis à vis du fait que j’étais de base une princesse. Actuellement en terme de rancard, j’en avais eu 0, généralement soit je commençais a discuter et le type en face s’avérait pas être mon genre du tout, soit j’avais droit aux poètes qui ne comprenaient manifestement pas que aborder quelqu’un en vantant une certaine partie de son anatomie ou ses prétendus prouesses au lit ne donnaient absolument pas envie à qui que ce soit d’engager la conversation. Ça devait probablement être les mêmes qui venaient pleurer sur les réseaux sociaux sur le fait qu'à cause des féministes ils n'arrivaient plus à se trouver qui que ce soit. En résumé, typiquement le genre qui me donnait envie de lever les yeux au ciel. J’avais déjà un petit garçon de 4 ans et demi j’avais pas besoin de materner un potentiel futur conjoint.

J’aurais bien sorti Zephyr, mais il était chez le toiletteur, Il avait droit à sa coupe printanière et avec tous les poils qu’il perdait en ce moment, c’était pas du luxe. Les Samoyèdes, c’était beau et sympa comme chiens mais niveau poiles ça en perdait par paquets de dix venu le moment de la mue.

J’étais en train de finir de jeter un coup d'oeil à la notification des fois que ça ne se solde pas par un échec ce coup-ci, quand on sonna à ma porte. Priant pour que ce ne soit pas Elsa qui ait finalement terminée plus tôt, j’ouvris pour y découvrir une toute autre personne qui ne me laissa même pas le temps d’en placer une :

- Bonjour a toi aussi le revenant, ça fait plaisir de te revoir. Pour la forme j’aurais dû te menacer de laisser Zephyr te bouffer mais il est pas là, alors je vais simplement être contente de te voir. Plaisantais-je

Pour le reste, je laissais les informations faire leur petit bout de chemin jusqu’à mon cerveau tandis-que je faisais en sorte de freiner mon impulsivité à dire oui tout de suite. Gotham City avait beau ne pas “être la joie” pour reprendre l’expression de Dyson, mais je ne pouvais empêcher cette petite partie de moi qui souhaitait y retourner. La dernière fois, j’avais eu l’impression que tout s’était enchaîné très vite et j’aurais aimé passer plus de temps là-bas. Même si l’accueil avait pas été des plus chaleureux par la famille de Bruce Wayne dû entre autre a une action de ce dernier, faisant que les gens de ce monde me prenaient pour l’une des leurs qui les avaient trahis au final les malentendus s’étaient dissipés, mais je m’étais contenté d’observer une certaine distance. Pour autant, même si ça semblait bête, j’aurais peut-être aimé discuter un peu plus avec eux. Le fait d’y retourner là, pour “former” des justiciers donc dans un autre cadre que celui de la Magic League, cette fois-ci juste Dyson et moi était une occasion qui ne se représenterait pas deux fois.

- Du moment que personne ne cherche à nouveau à m’étrangler je te répondrais que je suis carrément partante pour cette mission ! Mais…Vingt quatre heures ça me paraît short comme timing. La Batfamily ne s’est pas créée en une journée. Tu penses vraiment que ce sera suffisant ?

Non c’était pas une tactique pour passer plus de temps là-bas. Ce n’était pas mon monde, au fond pour eux j’étais “une étrangère”. C’est simplement que si je n’avais pas comme référence les comics comparé à Dyson, j’avais les différentes séries animés de la Warner, ainsi que les divers longs métrages d’animation sur l’univers de Batman. Et tous avaient un “point commun” c’était qu’ils avaient mit du temps à former l’équipe de justiciers entourant Batman. Après, Batman n’existait pas à Gotham je supposais que cela n’avait pas spécialement changé depuis mon départ, quelque part c’était peut-être un “obstacle” en moins. Les versions avaient tendances à différer, je supposais que la source à savoir les comics différait probablement également mais si Batman forme Robin, toujours en fonction des version il se peut qu’il ne soit pas spécialement “ouvert” à l’idée d’agrandir l’équipe en dehors des différents Robin qui petit à petit s’émancipent. Enfin, faire confiance à Dyson me semblait quoi qu’il en soit la meilleure solution. Il avait plus d’expérience que moi dans ce domaine et connaissait la ville et ses habitants mieux que moi. Au final, il avait été en contact avec la “réalité du terrain” en quelque sorte.

- Je te fais confiance et je te suis. Tu peux compter sur moi pour cette mission.

Et puis, quitte a passer ma journée de congé quelque part d’autres autant que ce soit en me rendant utile

Je roulais des yeux pour la forme à l’évocation de Zephyr, de toute façon si Dyson était dans les parages il lui aurait foncé dessus pour lui faire la fête. Ce chien était le pire chien de garde qui existe, après l’histoire des poupées Buddi, je m’étais décidé à déménager une bonne fois pour toute de l’appartement que j’occupais avant, tournant ainsi une page de ma vie sur une note douce amer. Ce n’était pas mon premier logement, j’avais d’abord eu un petit appart pendant que je me formais aux côtés d’Aster, puis j’avais emménagé dans une colocation permettant d’avoir un espace un peu plus grand et au final quand j’étais tombé enceinte, on avait loué un “chez nous” ensemble avec Aaron. Suite à son décès et à cette histoire, j'avais acheté mon logement actuel qui au final s’était plus ou moins transformé en un genre de coloc familial sans que ce ne soit tout à fait prévu comme ça de base. En plus du déménagement, j’avais décidé de prendre un chien pour éviter les intrusions indésirables chez moi, si j’avais opté pour un samoyède je savais que n’importe quel chien peu importe sa race pouvait être un bon chien de garde s’il était éduqué de la sorte. Manque de bol pour moi, j’étais tombé sur l’exception, peu importe à quel point l’éducateur avait essayé, Zephyr était d’une nullité affligeante en tant que chien de garde.

Heureusement, les gens avaient beaucoup plus tendance à se méfier des chiens que des chats, donc il jouait quand même un petit rôle “dissuasif” malgré lui mais bon c’était bien ma veine, il y avait que moi pour avoir la poisse comme ça. Au moins Matthew l’adorait, et puis je devais bien admettre que son côté ours polaire miniature était attendrissant. Tant pis pour le chien de garde, j’avais a la place un chien qui ne faisait pas de mal à une mouche je supposais que ça aurait pu être largement pire.

Quant à Dyson, j’aurais effectivement dû me douter qu’il avait une idée derrière la tête et qu’il avait déjà esquissé l’ébauche voir l'entièreté d’un plan. Ça ne me surprenait pas le moins du monde venant de lui, depuis le temps je le connaissais. Aussi me concentrais-je sur les notes qu’il me tendait parce que le moins que l’on puisse c’était qu’il avait pas chaumé, et avait rassemblé un descriptif complet de chacun des membres de la Bat-Family telles que nous, nous la connaissons avec leurs vies sur Terre-2 j’aurais clairement pas pu demander mieux. Et honnêtement, cela me donnait encore plus hâte pour cette mission. Mais chaque chose en son temps, je pris un peu plus de temps pour parcourir en détail chaque profil, me notant mentalement certaines idées à débattre :

- Huum pour Bruce Wayne, il y a toujours de l’espoir. Certes, sa vie est différente et le traumatisme lié à la perte de ses parents n’ayant jamais eu lieu, cela l’a “empêché” en quelque sorte de devenir Batman. Maiiis, peut-être que jusqu’ici il n’avait pas de “raisons” si je puis dire de le faire. Certes, le crime à Gotham a explosé de ce que tu m’as dit mais notre passage a été de courte durée, pas suffisamment je pense pour inspirer les gens à se lancer et à devenir des super-héros. C’est pas non plus donné à tout le monde d’enfiler un costume pour aller combattre le crime. Quelque part, l’idée est de créer une famille et pas juste une famille de justiciers, une famille “tout court”. Peut-être que justement, de voir cette famille risquer sa vie, pendant que lui se contente juste d’aider en termes de ressource et matériel sera ce “déclencheur” si je puis dire. En tout cas, j’ai envie d’y croire. Concernant Barbara, si je me fie à mes connaissances, je pense savoir ce qu’il faut pour la convaincre.

Encore une fois, tout dépendait des versions. Mais elle avait toujours été "attirée" par la justice, se rêvant dans un premier temps membre de la police de Gotham son père lui, faisait plutôt dans l’opposition ce qu’en tant que parent je pouvais comprendre. Gotham était une ville dangereuse, le crime et la corruption se trouvaient à tous les niveaux et le commissaire Gordon en avait toujours été conscient, alors de voir sa fille unique entrer dans un organisme tel que la police, et mettre sa vie en danger forcément ça le tentait moyennement. Il avait pas spécialement envie de la voir finir entre quatre planches en gros et on pouvait difficilement lui en vouloir. Toujours est-il que il arrivait que Batgirl soit d’abord une héroïne indépendante avant d’intégrer la Bat-Family, si Batman était une source d’inspiration, je savais que dans mon adaptation favorite -la série des années 90- elle ne devenait sa coéquipière qu’après le départ de Dick Grayson, agissant d’abord en solo bien que son chemin croise régulièrement celui de Batman et Robin. C’était justement sur cette soif de justice chez Barbara que je comptais exploiter, Dyson avait raison la police ne lui suffirait pas. Parce que la police était trop dépendante des élus de Gotham et on avait beau avoir à sa tête quelqu’un d'incorruptible comme l’avait été le commissaire Gordon si le reste ne l’est pas, on se retrouve vite pieds et poings liés.

- Roooh t’abuse, Lisa a peut-être des pratiques pas hyper courantes mais ça nous a quand même bien sauvé la mise et plus d’une fois lui rappelais-je. Et puis, si elle avait pas un peu déteint sur toi j’aurais pas des infos de premières qualités sous la main.

C’est vrai ça faisait peut-être un peu stalker mais à la guerre comme à la guerre. Ni Dyson ni moi ne pouvions nous permettre de faire des allers/retours toutes les 24h afin de faire le ménage là-bas, et si à Gotham les choses commençaient à bouger, ce serait peut-être ce qui inspirera d’autres personnes à se lancer également. Je ne voulais pas faire de plans sur la comète mais en même temps, rien ne m’interdisait d’avoir de l’espoir. C’était d’ailleurs pour cette raison que je gardais ces pensées pour moi.

- Allons recruter Batwoman ! Lui répondis-je en attrapant le pin’s qu’il me tendait.

Et clairement, cette fois j’étais plus rassurée notamment parce qu’on en avait deux et pas un seul, et qu’en prime Dyson s’amuserait pas à le dézinguer comme Elsa la dernière fois. Elle je la retenais pour la trouille qu’elle m’avait foutue, j’avais cru qu’on allait rester coincées dans le monde des contes toutes les deux...

Revenir à Gotham après tout ce temps, laissait une drôle d’impression tout comme le fait d’enfiler de nouveau le costume de Batgirl. Pour être honnête, j’avais pensé avoir raccroché pour de bon après que la Magic League ait plus ou moins “éclaté” suite au départ de Dyson. On était tous repartis à nos vies tranquilles enfin…Aussi tranquilles qu’elles puissent être à Storybrooke et de mon côté, j’admettais que c’était pas spécialement le mot que j’emploierai pour décrire mon quotidien. Evidemment, Elsa n’avait jamais rien su de mon “alter ego”. Lorsque j’étais revenu de ma mission, j’avais plus ou moins brodé autour de la vérité, en parlant d’une histoire chelou comme seule Storybrooke savait le faire qui nous avait emportés dans un autre monde. C’était pas complètement faux, mais pas complètement vrai non plus et si je n’avais rien dit c’était pour nous protéger toutes les deux mais également pour protéger Matthew. En dehors de la Magic League, personne ne savait qui se cachait sous ce costume à Storybrooke et c’était tant mieux. On avait beau se rendre dans le monde des contes pour nos missions on était jamais à l'abri de rien. Qu’est qui nous disait que d’un coup, des gens venus de monde n’ayant pas subi la malédiction ne décideraient pour une raison x ou y de venir s’installer à Storybrooke ? Rien. Alors je préférais être prudente c’était tout. Même si chez nous, entre les sorciers et les dieux si des ennemis décidaient potentiellement de venir voir si l’herbe était plus verte ailleurs ils risquent d’être sacrément surpris.

Pour le reste, j’avais laissé Dyson me briefer avec les dernières infos et notre plan d’action. Après tout, il avait fait des apparitions régulières dans cette ville depuis la dernière fois, tandis que de mon côté j’étais resté à Storybrooke. Et comme c’était peut-être la seconde et dernière fois que je revenais ici, je prenais le rôle que nous allions jouer très au sérieux. Il n’était pas question de me laisser éparpiller de tous les côtés, mon esprit se devait de demeurer concentré sur notre mission. On n’était pas là pour faire du tourisme, et si Arendelle se trouvait dans la même situation, je savais que j’aimerais que l’on se préoccupe d’abord de sa sécurité plutôt que d’autre chose. Je demeurais cependant confiante, oui je n’avais pas enfilé mon costume depuis un moment mais je n’avais pas non plus chômée de mon côté, déjà je pratiquais toujours l’escrime et si je n’avais pas d’épée mais un bâton de combat, l’escrime m’aidait quand même pas mal en terme de maniement, niveau poid je pense que ça devait être kif kif avec mon épée. Pas celle pour la pratique du sport, mais celle que je trimballais quasiment partout avec moi à Storybrooke et que j’avais depuis mon adolescence. Vu tout ce que j’avais fait pour la récupérer -m’introduire illégalement dans le musée de la ville- pas question de la laisser traîner n’importe où. Sans parler du fait qu’elle était à mettre hors de portée de Matthew et fût un temps hors de portée d'Elsa. Mais de ce côté-là, ma sœur semblait avoir fait des progrès et n’avait plus l’air d’avoir avalé un citron quand elle la voyait ou bien que j’en parlais, avant c’était pas gagné mais maintenant je supposais qu’elle s’était faite à l’idée. En plus de ça, si les entraînements de la Magic League avaient cessé, j’avais décidé de prendre des cours d'autodéfense au Dojo Soma. On ne savait jamais ce qui pouvait nous arriver à Storybrooke, et ça me rassurait de pouvoir me défendre quand bien même mon épée ne serait pas à portée de main.

Grâce aux infos de Dyson, on savait exactement où se trouverait Kate Kane ce soir, le seul “inconvénient” étant qu’on ne pouvait pas se mêler à la foule pour l’accoster tranquillement. Il fallait y aller avec nos supers identités et cela impliquait évidemment de se frotter aux criminels de Gotham et le moins que l’on puisse dire, c’était que l’on avait droit à un accueil royal sans mauvais jeu de mot. Si j’en croyais leur réaction, ils ne s’étaient pas attendus à se voir opposer une quelconque résistance ce soir, ils avaient l’air beaucoup trop confiant au départ et légèrement déstabilisé une fois que Dyson eut fait son entrée, rapidement suivi de la mienne. Et d’ailleurs le combat ne tarda pas à s’engager pour nous, alors que mon ami s’occupait du roi, je dût rapidement sortir un de mes batarang pour parer un couteau qui arrivait droit sur moi. Ce n’était pas l’adversaire que j’aurais envisagé de base mais pourquoi pas, le tout était de faire attention et préparer mes armes, s’il lançait des couteaux, le mieux était de complètement le désarmer et ensuite d’attaquer au corps à corps. Heureusement pour moi, j’étais équipé de toute une panoplie de gadgets pour ça.

“Nightwing s’est trouvé une petite acolyte, comme c’est mignon” provoqua le valet

- En fait, le terme exact c’est “partenaire”. Rassurez vous, Nightwing et moi on en est pas à notre coup d’essais rétorquais-je

Cela n'eut pas l’air de beaucoup lui plaire, puisqu’il lança une salve de couteaux dans ma direction. J’en évitait deux, en paraît un et esquivait de justesse le dernier. Il me fallait une ouverture, un moyen de l’atteindre. Esquiver c’était bien, mais ça consommait quand même pas mal d’endurance et j’avais besoin d’en économiser, je n’en étais pas a mon coup d’essais et je savais parfaitement qu’un combat en lui-même en prenait déjà beaucoup, c’était d’ailleurs la raison pour laquelle il fallait essayer d’en finir vite. Même à deux pour s'entraider, le gang face avait tout de même l’avantage du nombre, et cet avantage il fallait le contourner en se montrant plus malin qu’eux. Heureusement, je connaissais le style de combat de Dyson et il connaissait le mien même sans s’être battu cote a cote depuis son départ, ça faisait parti des choses qui ne "s'oublient pas”.

- J’ai besoin d’une ouverture dis-je à voix basse quand il me rejoint. S’il finit désarmé, je pourrais me rapprocher et m’en occuper. Le problème, c’est qu’il faut l’occuper pendant ce temps-là.

En d’autres terme, il fallait qu’il l’occupe avec moi ou du moins qu’il en donne l’illusion le temps de me rapprocher.