Preminger avait instauré une règle très claire avec ses sbires : leurs entrevues devaient être effectuées soit à leur domicile soit aux écuries que dirigeait leur cheval devenu grand-frère : Alec. Rien que le fait que leur cheval soit devenu digne, selon la malédiction, d’être une figure d’autorité sur les deux jumeaux suffisait à tirer la sonnette d’alarme quant à leur esprit… Preminger le savait pertinemment et cela, pour une fois, ne prouvait en AUCUN CAS son intelligence ou son sens de l’observation : Tout le monde pouvait s’en rendre compte, hormis sûrement les deux principaux intéressés. Alors, il n’y avait pas de quoi être surpris lorsque la Reine, son épouse, l’appela, contrariée pour lui signaler la présence à son domicile d’un « curieux personnage roux ».
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« Je crois qu’il s’agit d’un de tes employés de mairie… J’ai l’impression de l’avoir déjà vu quelque part, mais je ne parviens plus à savoir où… Il est...écoute, il est au plus mal, il pleure dans le salon à l’heure actuelle. Et il m’a parlé d’une femme et de son bébé... »Preminger avait blêmit devant le combiné. IMBECILE… Il passait en revue le ton de la reine. Elle lui avait semblait contrariée. Pas en colère. Avec un peu de chance, au regard du langage pour le moins limité de l’ancien blond, elle n’avait rien compris… Dans tous les cas, il ne convenait pas de laisser perdurer cette situation une minute supplémentaire.
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Je viens tout de suite… Comme toute bonne hôtesse, prépare donc quelque chose à boire en attendant. »
Le meilleur moyen de la tenir à distance : jouer sur sa compassion pour l’inciter à agir pour Nick tout en la tenant ainsi éloignée des informations concernant sa maîtresse et l’Erreur.
Bondissant de son royal bureau, Erwin avait attrapé sa veste, pour prendre le chemin de son domicile avec une colère flamboyante. Prenant néanmoins garde à conserver une attitudes des plus policées.
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Décommandez donc mes rendez-vous, je dois m’absenter » avait-il seulement lancé à son secrétaire dans un sourire hautain.
Ne jamais trahir d’embarras ou quoique ce soit de ce genre. A quoi bon, sinon attirer une attention dont il ne voulait pas sur sa sublime personne ? Il préférait de LOIN que les regards qu’il suscitait restât concentrés sur son époustouflante beauté. Aussi était-il sortit de l’édifice pour rejoindre le plus rapidement son domicile. Songeant à plusieurs scénarios envisageables dans son esprit, aux possibilités de repli dont il disposait et aux sévices qu’il infligerait aux jumeaux.
A peine franchit-il la porte d’entrée qu’il tomba sur le deuxième énergumène, à peine plus éveillé intellectuellement que le premier spécimen. EVIDEMMENT, lui aussi n’avait pu s’empêcher de se presser à son domicile…Mais que diable les avait-il pris ? Il fulminait intérieurement tâchant tant bien que mal de pourtant de conserver la plus neutre des expressions, puis que cette chère Geneviève était en pleine apparente discussion avec ce dernier.
Il espérait GRANDEMENT qu’une bêtise ou dangereuse vérité n’ait été proférée. Sinon les deux jumeaux auraient leurs têtes au bout d’une pique avant même la nuit tombée.
Visiblement de ce qu’il percevait, Nack tâchait – avec grande peine- à justifier le comportement de son frère… Que Georgia avait visiblement enveloppé d’une couverture… Il reniflait au dessus d’une tasse de café, le regard s’éclairant pourtant en l’apercevant :
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« Boss ! Vous tombez bien, j’ai deux mots à vous dire au sujet de la dame en rouge ! »Preminger se détendit instinctivement. La dame en rouge, ne visait pas Alexis. Toute la perspective de devoir se justifier auprès de Georgia sur un bavardage stupidement accusateur de Nick s’effaça instantanément. Ce qui n’empêcha pour autant pas ses nerfs se tendre. La dame en rouge...visait son empoisonneuse. Et cette appellation « Boss » ne possédait aucun sens. En outre d’être particulièrement laide à entendre. Comment OSAIT-IL seulement mentionner leurs activités illicites et criminelles devant la Reine ?
N’était-ce pas la règle principale en matière d’interdiction ? Oh, il savait sûrement comment Nick l’expliquerait… Il était bien trop sot et niais pour le comprendre. « Je devrais lui couper la langue... » songea avec irritation Preminger « Après tout… Il n’est utile que pour sa loyauté et sa main d’oeuvre ! » Que lui chaux une langue si n’était à lui provoquer migraine sur migraine au gré de sa bêtise ? C’était une piste à sincèrement étudier…
Nack avait délaissé la reine dans le même moment, lui tendant un verre…
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« Je pense que vous allez en avoir besoin...et faudrait qu’on parle de certaines choses niveau mission. »Non. Non. NON.
IDIOT. Travailler avec les jumeaux était un excellent moyen de travailler son self-control… A n’en pas douter. Sa main agrippa le verre, se crispant dessus, réfrénant au mieux son envie de le fracasser sur le mur du salon et avoir les mains libres pour les étrangler. A la place de ça, il préféra de loin, sourire à son épouse, qui était restée un peu plus éloignée, le dévisageant à la fois perplexe et désolée :
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« Ne t’inquiètes pas Georgia. Je suis là… Je vais… Régler cela. Une difficulté sur le terrain municipal ce matin, de ce que j'en sais… » il porta la main à son front soupira lourdement, comme tristement abattu par les problèmes avant de poser sur les deux jumeaux un regard sévère et froid. S’il avait pu ne serait-ce que lles transpercer de tout côté avec ce regard. Si seulement !
« Messieurs. C’est une affaire qui n’a aucune justification à se régler en dehors du cercle professionnel. Vous avez un délégué du personnel. Ne pensez-vous pas qu’étant Maaaaiire, j’ai d’autres chats à fouetter que de me pencher sur vos soucis hiérarchiques ? Qui plus est, vous avez l’outrecuidance de venir jusqu’à mon domicile… Je pourrais facilement vous congédier pour cela ! »-
« Erwin... » émit la voix de Georgia, par trop compatissante.
Il s’empressa de poursuivre :
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« Mais bien évidement, je ne suis pas un homme sans coeur. Je perçois votre trouble Monsieur...SACABEU, si je ne m’abuse, n’est-ce pas ? Aussi, je vais prendre la peine d’en discuter avec vous… Mais AILLEURS. Suivez-moi, s’il vous plait. Ma voiture est en face, nous retournons à la...mairie... »Il pointa du doigt la porte d’entrée, une rage pulsant dans ses iris dorés, avant de se retourner vers Georgia, secouant la tête d’un air contrit ;
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« Je suis désolé, ma chère. Cet individu est...un peu innocent, il fait partie du programme d’insertion des personnes en situation de… handicap. Il ne faut pas trop tenir compte de ses propos, mais ça reste un bon élément ».–
« Il a est gentil. Je ne l’aurais jamais fait rentrer, si je ne m’étais pas sentie en sécurité, je ne suis pas naïve. »-
Bien sûr que non…Il gloussa méchamment, puis se pressa de se débarrasser de son verre, avant d’escorter les jumeaux jusqu’à son véhicule. Son attitude se métamorphosait déjà. S’il conservait un air souriant et paisible, pour tout voisin indiscret potentiellement dissimulé derrière ses rideaux, sa voix trahissait son état, alors qu’il ouvrait la porte de sa splendide Rolls Royce violette.
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« Montez… Immédiatement ! »
Ils ne se firent pas prier et il fit vrombir le moteur à l’instant même où ils furent installés, les projetant un peu en avant. Une fois le véhicule en route, il laissa son masque affable dégouliner de son visage.
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« SOTS que vous êtes ! Ne vous ai-je pas défendu de vous présenter à MON domicile, lorsque je ne vous y ai pas présentement fait mander ? » s’écria-t-il le visage rempli de fureur avant de poursuivre d’une voix onctueusement menaçante
« Et votre cerveau commun est-il si lent au point de vous faire oublier, TOUS DEUX, que la Reine n’est pas informée de nos activités illicites ? Et qu’ainsi les mots telles que missions ou les références et discussions concernant les personnes que j’emploie sont interdites devant elle ainsi que TOUTE PERSONNE NON INITIEE ? »Il tourna à droite, prenant non pas la direction de la mairie, mais des écuries, tapotant nerveusement – mais élégamment- des doigts sur le volant.
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« J’espère pour toi, que tu as une exceeeellente raison d’avoir cherché à me voir, aujourd'hui… Sinon, tu risques bien d’y perdre bien davantage que cette supposée souffrance que tu endures... »Le nigaud avait même apparemment gardé le plaid et la tasse de café que lui avait servi son épouse, à en juger par les larmes qui en tombaient depuis. Preminger renifla, écœuré, reprenant cruellement:
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« Mais puisque tu sembles si enclin à la discussion… Puisque tu as "deux mots à me dire", comme tu l'as ainsi affirmé... Vas-y. Je t'écoute… » acidbrain