« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Le jeune homme errait dans les rues de Storybrooke ; il devait donner l'impression d'être passablement désœuvré, de marcher sans but précis... Pourtant, il avait bel et bien une idée derrière la tête - et elle était relativement simple, même. Seulement... Il ne savait pas s'il allait être capable de la mener à bien, sans rencontrer le moindre encombre. Cela faisait déjà plusieurs mois que Zelda lui avait offert la possibilité de travailler pour lui, et il s'était aperçu il y a quelques jours de cela qu'il n'avait jamais rien fait pour la remercier convenablement.
Ce constat l'avait laissé honteux : il s'était donc jurer de faire en sorte de réparer cela au plus vite. Et, depuis, il se creusait la tête pour trouver quelque chose à lui offrir - quelque chose qui lui ferait réellement plaisir, et qui lui permettrait de montrer à quel point il lui était reconnaissant de ce qu'elle faisait pour lui. Certes, lorsqu'il travaillait, il se débrouillait toujours pour faire de son mieux, pour servir les clients au plus vite, mais c'était le minimum, n'est-ce pas ? C'est ce qu'on attendait de lui dans tous les cas, alors il ne pouvait pas considérer cela comme un remerciement - c'était juste ce qu'il devait faire. Mais force était de constater qu'il ne connaissait pas vraiment bien la jeune femme... Peut-être aurait-il dû lui parler un peu plus ? Peut-être aurait-il dû se montrer un peu plus sociable, reléguer sa timidité maladive et ses angoisses stupides au placard pour tenter - enfin - de se comporter comme un être humain lambda. Mais... Il avait encore du mal, avec tout ça. Même si les années de malédiction lui avaient permis d'acquérir les bases, les restes d'une vie passée reprenaient parfois le dessus, et le faisaient se ridiculiser bien trop vite à son goût.
Après tout, il n'avait plus l'apparence d'une bête sauvage, tout juste bonne à être enfermée et étudiée à la loupe, disséquer petit à petit pour percer le moindre de ses secrets, alors il n'avait plus à se comporter de la sorte. Il faisait de son mieux - toujours - mais parfois... Il avait l'impression que c'était loin d'être suffisant. Alors il devait persévérer et compenser, par tous les moyens possibles. Ses doigts trituraient nerveusement la chaîne qu'il avait autour du cou - et il se doutait que le tintement des anneaux métalliques avait de quoi agacer mais lui ne les entendait pas. En effet, à chaque fois qu'il devait sortir en solitaire, il s'équipait toujours d'un casque diffusant de la musique en continu, sur le volume sonore le plus élevé possible. Il avait besoin de ça pour rester un minimum concentré, et ne pas faillir sur les regards qui ne le quittaient jamais vraiment - du moins, c'est l'impression qu'il avait, jour après jour, mais peut-être qu'il ne s'agissait là que d'un mauvais tour que lui jouait son esprit.
Il résista à l'envie de recompter le peu d'argent qui lui restait pour finir le mois - ce n'est pas parce qu'il passait en revue encore et encore les billets et les pièces qu'abritait son portefeuille que les choses changeraient après tout -, et il estima une dernière fois le montant qu'il pouvait mettre dans le (ou les ?) cadeau(x) qu'il destinait à sa patronne. Peut-être que mars serait un peu plus compliqué à passer qu'initialement prévu... Mais il s'adapterait. Il avait connu pire, après tout, et quoi qu'il arrive, il aurait toujours un toit au dessus de la tête à la fin du mois. Dans le pire des cas, il mangerait un peu moins - il pouvait très bien se contenter d'un repas par jour sans problème - et le tour serait joué. Conforté dans cette idée, il se dit que trouver quelque chose de bien pour 40$ était totalement dans ses cordes... Il fallait juste trouver quoi.
Il poursuivit son errance, passant devant plusieurs boutiques sans que rien n'attire réellement son regard... Jusqu'à se figer une première fois devant une petite librairie à la devanture des plus curieuses. Intrigué, il pencha légèrement la tête sur le côté, regardant avec attention les ouvrages exposés au travers des vitres... Mais l'établissement semblait si petit - au point qu'il se demande s'il allait être en mesure de se tenir debout convenablement si jamais il s'aventurait à l'intérieur, ou s'il allait devoir rentrer la tête dans les épaules et prier pour ne pas se cogner dans quoi que ce soit -, si jamais il osait entrer quelqu'un risquait de venir le voir directement et... Il n'était définitivement pas prêt à tenir une conversation avec qui que ce soit.
D'un autre côté... Peut-être trouverait-il quelque chose susceptible de plaire réellement à Zelda. Avec un soupir, il se décida enfin à pousser la porte. Une bonne vingtaine de minutes s'écoulèrent - durant lesquelles il étudia plusieurs possibilités, lisant résumé sur résumé, présentation sur présentation, ses sourcils se fronçant parfois lorsqu'il rencontrait des mots qui ne lui disaient rien du tout -, jusqu'à sélectionner deux livres qui lui semblaient être les plus intéressants. Malheureusement, il n'avait pas assez pour s'épargner l'embarras de faire un choix, alors... Il se concentra sur des détails qui auraient pu paraître dérisoires pour certains, il considéra les premières de couvertures, la façon dont les livres étaient présentés, la texture des pages, et tout un tas d'autres choses secondaires. Au final, il finit par jeter son dévolu sur un livre abordant plusieurs civilisations antiques, ainsi que leur mode de vie et leur culture. Il quitta la boutique en rangeant soigneusement l'ouvrage dans son sac à dos, espérant sincèrement que cela plairait à la personne concernée...
Enfin, il supposait qu'il aurait rapidement la réponse : après tout, il était de service l'après-midi même, alors il aurait tout le loisir d'observer sa réaction en direct. ... Et la perspective faisait déjà naître un soupçon d'angoisse dans tout son corps. ... Peut-être était-il encore temps de trouver quelque chose d'autre pour accompagner son présent, et ainsi sauver les meubles si jamais il avait fait fausse route. Mais quand il voyait à quel point il avait peiné à trouver une première idée, il ne savait vraiment pas s'il allait parvenir à trouver quelque chose d'autre avant de devoir se rendre à son lieu de travail... De nouveau dans la rue, il s'était remis à marcher machinalement, tentant d'éviter les personnes qui passaient non loin de lui, et réfléchissant à toute allure - on aurait presque pu voir les rouages de son cerveau s'activer et turbiner au plus vite, afin de lui offrir une toute nouvelle idée de génie...
Et le second déclic fut bien moins long à se présenter que le premier : une odeur douce et sucrée lui chatouilla le nez, et il n'eut besoin que d'un simple coup d'œil pour en trouver l'origine. A quelques pas de là se trouvait une pâtisserie colorée, et les gourmandises présentées en devanture avaient de quoi donner l'eau à la bouche. L'ombre d'un sourire étira ses lèvres : voilà ce qui lui manquait ! Quoi de mieux qu'une tarte ou qu'un gâteau pour fignoler son cadeau ? Il resta un moment à observer les différents choix que proposaient l'établissement... Et son assurance s'envola presque aussitôt : qu'allait-il bien pouvoir choisir ? Que se passerait-il si jamais il choisissait quelque chose qu'elle n'aimait pas ? Ou pire, qu'allait-il faire si jamais il prenait quelque chose à quoi elle était allergique ?
Déjà, son esprit spiralait, inventant mille et uns scénarios catastrophes. Il finit par s'ébrouer, tentant tant bien que mal de se débarrasser de ces pensées intrusives, puis il trouva enfin le courage de pousser la porte - qui fit tinter une petite clochette, signalant immédiatement sa présence. Une légère grimace lui échappa : adieu, discrétion... Et il se résolut à ôter son casque de ses oreilles, le laissant autour de son cou - le volume était tel que, même ainsi, il lui était possible d'entendre et de reconnaître le son qui se jouait à présent. Au moins, ça lui faisait quelque chose à laquelle s'ancrer pour ne pas totalement perdre pied... Il s'approcha du comptoir, observant les nouvelles gourmandises qui se présentaient à lui. Et sa confusion n'en fut que plus grande : qu'allait-il bien pouvoir choisir ? ...
I could never understand how first impressions go unplanned.
(c) ANAPHORE
Amelia Peters
« La vie c'est pas de la tarte ! »
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Propriétaire de La Pelle à Tartes : La vie, c'est pas du gâteau mais la pâtisserie, si !
| Conte : Le Roi Lion | Dans le monde des contes, je suis : : Diku
A la voir ainsi toujours s'affairer, d'un présentoir à l'autre, de la boutique à l'arrière boutique, du four à son plan de travail en passant par la chambre froide, on était en droit de se demander si Amelia Peters n'avait pas plutôt été une abeille butineuse dans une autre vie plutôt qu'une lionne chasseuse (ou qui essayait de l'être à l'époque, en tout cas). Ca aurait en effet eu plus de sens et ça aurait pu expliquer son amour incommensurable pour le sucre. Et pourtant, qu'on veuille bien le croire ou non, avant d'être Amelia Peters, la propriétaire de La Pelle à tartes, elle avait bel et bien été Diku (ça veut dire ferraille en swahili) la lionne empotée qui s'occupait des lionceaux puisqu'elle ne pouvait pas s'occuper de la chasse. Non contente de faire de grosses journées pour faire tourner son magasin, la quadragénaire dynamique s'occupait aussi encore et toujours de ses deux grands enfants à présent étudiants, de la plupart des repas de famille de sa tribu d'anciens lions (parce qu'elle ne laissait pas trop le choix aux autres) et, bien sûr, de sa maison. Si elle avait eu un rôle dans Desperate Housewives (une série qu'Amelia avait adoré) elle aurait été un curieux mélange de Bree van der Kamp et Susan Mayer, ne pouvant, malheureusement, aller contre sa maladresse légendaire (qui ne s'appliquait pourtant pas en cuisine) tout en étant une hôtesse de maison hors pair (mais moins coincée que le personnage de Marcia Cross - la spontanéité, Amelia ne connaissait que ça) qui tenait impeccablement sa maison, de la cave au grenier, sans oublier le jardin. D'ailleurs, avec les beaux jours enfin de retour, la jeune femme pouvait de nouveau s'occuper de son jardin pour le faire bourgeonner, ce qui, en plus allait lui éviter la nouvelle taxe mise en place par la maire. 100 dollars supplémentaires pour toute devanture de maison qui ne serait pas fleurie, c'était assez cher payé ! Amelia n'était certes pas sur la paille, car en bonne gérante de commerce qui se respecte elle savait faire un budget et s'y tenir, mais elle était bien contente que sa passion pour les fleurs lui évite cette taxe. Et puis, les rosiers et les lilas ne rendaient-ils pas la ville plus belle ? Assurément que si ! Aujourd'hui, toutefois, même si c'est le premier jour du printemps, nous ne retrouvons pas Amelia dans son jardin mais bien dans sa pâtisserie, La Pelle à tartes. Après un weekend largement consacré à sa famille, la pâtissière attaquait la nouvelle semaine avec énergie car il en fallait pour préparer toutes ces pâtisseries qu'on allait inévitablement lui acheter ! Heureusement, il y avait Cassie Warren, sa seule et unique salariée, légèrement plus âgée qu'elle mais tout aussi enthousiasmée par la nourriture, pour lui servir de bras droit. A deux, après tout, on est plus fort que tout seul, c'est bien connu et Amelia avait toujours apprécié les travaux d'équipe. A l'instant qui nous intéresse, justement, les deux femmes s'étaient équitablement réparties les tâches. Pendant qu'Amelia était au magasin pour servir les clients (et papoter avec eux, quelque chose dont elle raffolait), Cassie était dans le laboratoire de l'arrière boutique et pâtissait. Au creux d'une vague de clients l'ancienne lionne remettait de l'ordre sur les divers présentoirs et, de temps en temps, observait les badauds de l'autre côté de sa vitrine. La vitrine, justement, était décorée dans de jolis tons pastels et floraux qui rappelaient, eux aussi, l'arrivée du printemps. Bientôt, ce serait Pâques, la saison préférée de ses collègues et voisins de l'Easter Egg. Il allait falloir accorder leurs violons ou plutôt leurs décorations respectives pour que les devantures soient harmonieuses et surtout il allait falloir convaincre Aster que c'était une bonne idée de brainstormer à ce sujet ! Anna, ce serait plus simple : elle était plus enthousiaste et disposée à entendre ce genre d'idée. Le challenge n'effrayait pas l'ancienne lionne qui n'était pas du genre à se démonter quand elle avait une idée en tête (qu'elle n'avait jamais ailleurs, au grand damne de ses sœurs aînées) et qu'elle y croyait dur comme fer. Mais on n'y était pas encore. Pour l'heure, les œufs et les lapins n'étaient pas encore de sortie, les passants si, en revanche et Amelia en avait repéré un, manifestement très grand (mais que sait-on de la grandeur de taille quand on fait soi-même un mètre cinquante sept ? pas grand-chose !) qui semblait hésiter devant la boutique. Il n'avait pas l'air tout à fait à son aise, ni dans son corps (qui paraissait trop grand pour l'endroit) ni dans ses intentions, si bien que la commerçante se demanda s'il allait oser franchir la porte et décida de ne plus faire attention à lui - ou, en tout cas, de lui donner cette impression. Elle était du genre à se laisser toucher facilement par les grands timides, ce dont il avait tout l'air d'être et ne voulait pas le mettre mal à l'aise, elle qui, jadis, avait été une petite timide. Il faut croire que cette tactique paya car le grand garçon finit par passer la porte, comme l'indiqua la clochette qui tinta et le courant d'air printanier qui s'engouffra l'espace d'un moment dans la boutique. Là, normalement, le client s'approche du comptoir, observe les différents présentoirs, relève la tête vers la personne derrière la caisse (variante : appelle "hého, y a quelqu'un ?" si on s'est momentanément absenté pour une raison qui lui est inconnue) puis passe sa commande. Mais le nouveau grand client n'en fit rien ou plutôt s'arrêta à la première étape du cheminement attendu d'un client dans une pâtisserie. C'était curieux mais assez touchant. Le problème c'était qu'Amelia avait peur de briser le silence et de l'effrayer mais qu'il allait bien falloir lui signaler qu'il pouvait parler s'il souhaitait acheter quelque chose ou, pour commencer, obtenir un conseil. Alors, comme elle n'était pas vraiment décidée quant à la stratégie à suivre, la pâtissière décida d'agir comme d'habitude et de voir ce qu'il adviendrait : - Bonjour ! et bienvenue à La Pelle à tartes ! C'est la première fois qu'on se voit, il me semble ? demanda-t-elle avec enthousiasme et bienveillance de façon plutôt rhétorique. Est-ce que vous avez déjà fait votre choix ou bien vous avez peut-être besoin d'un peu d'aide ? Vous avez l'air un peu confus mais vous allez voir c'est pas bien compliqué d'acheter de la pâtisserie, je vais vous aider, ça va être chouette, l'encouragea Amelia en opinant.
N. Noodle Enders
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Rαnboo.
| Conte : Minecrαft. | Dans le monde des contes, je suis : : Curieux mélange, mi-phαntom mi-endermαn.
Ses yeux passaient de pâtisseries en pâtisseries, observant sans relâche toutes les gourmandises qui se présentaient à lui - allant des tartelettes aux éclairs, des mignardises au verrines, des macarons aux gâteaux de plus grande taille... Et tout cela aurait pu lui donner le tournis. Il supposait qu'être entré dans la boutique était déjà un bon début... Mais il aurait aimé se laisser bercer par l'illusion qu'une fois à l'intérieur, il y aurait eu le déclic - quelque chose, n'importe quoi - qui lui aurait permis de trouver immédiatement ce qu'il lui fallait. Parfois - bien trop souvent, même -, il admirait la spontanéité et la détermination des autres : de ceux qui savaient quoi faire au bon moment, qui étaient capables de prendre leur décision en quelques secondes à peine, sans éprouver le besoin de faire perdre leur temps à autrui. Il avait beau les observer, incrédule - après tout, il avait un poste de choix pour pouvoir décortiquer leur façon de faire, et leur façon d'être, aussi -, il n'avait jamais été capable de les imiter pour autant... Et cela le chagrinait quelque peu : pourquoi était-il incapable de faire les choses comme les autres ?
Sans qu'il ne s'en rende compte, et par un mouvement automatique et régulier, il s'était remis à triturer la chaîne qu'il portait, faisait tourner et tourner encore les anneaux qui la composaient, mais ses yeux, eux, étaient toujours rivés sur les présentoirs. Pour la énième fois, il passait en revue tous les choix qui s'offraient à lui... Et le champ des possibles était... Trop. C'était trop. Déjà, il sentait les prémices d'une angoisse sévère lui serrer le cœur : sa respiration était devenue un tantinet saccadée, comme s'il n'était même plus capable d'effectuer cette tâche basique, et...
- Bonjour ! et bienvenue à La Pelle à tartes ! C'est la première fois qu'on se voit, il me semble ?
La voix eut au moins le mérite de le tirer de ses pensées - même s'il sursauta plus que de raison, et que de très discrètes particules violettes se mirent à virevolter autour de lui... Augmentant encore d'un cran son anxiété - contre toute attente, la chose était belle et bien possible -, mais s'il faisait comme si tout était normal et feignait qu'il ne les voyait pas, peut-être qu'elles passeraient inaperçues... ? Il devait se comporter comme un être humain lambda, il ne pouvait pas se permettre se faire remarquer une fois encore, il ne voulait pas que les choses se répètent, et...
— O-oh, je... Hm...
Déjà, il peinait à trouver ses mots, et s'il avait enfin lâché son étrange collier, maintenant il se tordait les doigts d'un air plus ou moins absent... Pendant un instant, ses yeux avaient quitté les douceurs innombrables pour chercher du regard la personne qui lui avait adressé la parole - une femme aux traits doux -, mais il les avait bien vite baissés, et il tentait de réfléchir... De se souvenir comment réagir de façon adéquate. Il finit par tenter de se recentrer, stoppant ses mouvements incessants pour garder les mains jointes, les doigts entremêlés d'une drôle de façon - qui aurait presque pu paraître douloureuse, mais il n'en était rien... Pour lui, du moins. Puis il expira doucement avant de se lancer maladroitement - et ses sourcils se froncèrent très légèrement :
— Hm... Oui, bonjour... Je crois... ? Il avait à peine murmuré ses deux mots - il regrettait de ne pas avoir acquiescé plus tôt, ce qui aurait largement facilité les choses à son humble avais, mais il reprit bien vite : O-oui c'est ça, je... Je n'avais jamais eu l'occasion d'entrer dans votre... boutique, avant aujourd'hui.
Il déglutit difficilement. Il n'avait absolument aucune idée de s'il faisait bien les choses - personne n'était là pour le guider, personne ne lui faisait le moindre signe d'encouragement, personne ne faisait la grimace ou le fusillait du regard, il était... Seul. Livré à lui-même, et à son manque cruel de contacts humains. Zelda s'y était fait, et elle savait déchiffrer certaines des manies et des réactions du jeune homme, mais la personne qui se trouvait en face de lui n'était pas Zelda, et... Il était déjà persuadé qu'il devait être catégorisé en tant que "personne-bizarre-à-ne-surtout-pas-lâcher-du-regard-sous-peine-de-prévenir-la-police"... Sa gorge se serra un peu plus, tandis qu'il espérait de tout son cœur que les forces de l'ordre n'aurait pas à être mêlé à tout ça - il n'avait rien fait de mal, n'est-ce pas ... ? S'il n'avait pas porté ses sempiternelles lunettes de soleil, ses yeux clairs auraient pu révéler toute l'angoisse et l'appréhension qu'il ressentait actuellement, mais comme son visage était totalement dissimulé de par l'accoutrement qui ne le quittait jamais, il devait sembler curieusement inexpressif pour celle qui lui faisait face... Et peut-être qu'il s'agissait là d'un critère en plus à cocher sur la liste des "personnes-bizarres".
Malgré tout, la personne qui lui faisait face semblait être un ange de patience : loin de se formaliser de toutes ses bizarreries, elle reprit la parole, lui posant deux questions entremêlées - il fit non de la tête à la première, et acquiesça vivement à la seconde : oh, oui, il avait vraiment besoin d'aide... Une aide qu'il n'aurait jamais osé demandé en premier lieu, alors il était on ne peut plus ravi et soulagé qu'elle ait fait le premier pas, et se soit proposée. Un silence s'installa entre eux... Et Noodle manqua de sursauter une nouvelle fois lorsqu'il se rendit compte que c'était à lui de s'exprimer, à présent. Même si personne d'autre que lui ne le savait, il sentit ses joues s'empourprées tandis qu'il baissait encore les yeux : son regard quitta les étalages pour venir se fixer sur le bout de ses converses usées...
— Je... Euh... Désolé. Il se racla doucement la gorge, avant de reprendre : En fait, j-je... J'aimerai beaucoup offrir quelque chose à...
Une amie ? Zelda ? Mais s'il utilisait son prénom, est-ce qu'elle allait savoir à qui il faisait allusion ? Et si elle croyait qu'il s'agissait là de sa petite amie.... ?
L'idée le fit rougir encore plus furieusement, et il se pressa pour rectifier :
— Je voudrai acheter une pâtisserie pour une connaissance, mais... J-je crois bien que je ne dispose que de très peu d'informations en ce qui concerne ses... Préférences ? Je pourrai même dire que je n'y connais... rien ?
S'il avait réussi à se tenir presque tranquille jusqu'à présent, il se remit à jouer avec ses doigts, gardant résolument les yeux rivés au sol.
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(c) ANAPHORE
Amelia Peters
« La vie c'est pas de la tarte ! »
| Avatar : Alyssa Milano
Propriétaire de La Pelle à Tartes : La vie, c'est pas du gâteau mais la pâtisserie, si !
| Conte : Le Roi Lion | Dans le monde des contes, je suis : : Diku
Le grand client mal à l'aise (et maladroit, mais ça, quand on s'appelle Amelia Peters, on ne juge pas !) n'était pas un grand orateur - comme la pâtissière s'y était attendue. Son sourire ne s'en faisait que plus grand car elle le trouvait aussi délicieux qu'une pièce montée : complètement chou. S'il avait été son enfant, la quadragénaire ne se serait pas privée pour lui pincer les joues en prenant une voix suraigue (ce qui n'est pas peu dire quand on est une femme déjà habituée à ce type de timbre) pour s'extasier qu'il soit aussi chou. Heureusement (pour lui) notre client dégingandé était un simple inconnu inoffensif qu'Amelia avait seulement hâte de mieux connaitre. Et ça, alors qu'il peinait à aligner ne serait ce que trois syllabes cohérentes les unes après les autres ! - Bonjour, c'est bien cela, l'encouragea Amelia en opinant vivement (trop, peut-être, pour cet étrange personnage tout timide mais elle s'en rendit compte trop tard) quand il eut (enfin) réussi à mettre de l'ordre dans ses syllabes (tout en continuant à être incroyablement à croquer). Merci d'être entré dans ma boutique aujourd'hui, enchaina-t-elle avec la même chaleur dans la voix. Ca me fait très plaisir. Et ça me fait encore plus plaisir de devoir vous aider, ajouta-t-elle, pas tout à fait certaine d'adopter la bonne méthode pour l'aider mais totalement sûre de ses intentions louables, celles de le mettre le plus à l'aise possible et de lui permettre de trouver son bonheur. Fait dont Amelia ne doutait pas. Qui ne trouvait pas son bonheur dans une pâtisserie ? La jeune femme ne se targuait pas (parce qu'elle était trop humble) d'être la meilleure pâtissière du monde mais se targuait de connaitre suffisamment le sujet pour affirmer, haut et fort et à qui voulait bien l'entendre, que la pâtisserie mettait toujours tout le monde d'accord. Il n'y avait pas de raison que cette promesse secrète (car non affichée sur la devanture de la boutique) ne se réalise pas pour ce jeune homme à l'accoutrement improbable (même pour Storybrooke) et au comportement pour le moins singulier (mais moins que celui de Hadès qui bat tous les records à ce niveau). De son côté, l'intéressé déployait des trésors de courage pour expliquer ce qui avait mené ses pas jusqu'à la Pelle à tartes, en dépit de sa timidité plus que maladive. Amelia jugea que c'était là, très exactement, le moment de ne plus rien dire du tout mais de lui laisser l'espace et le courage nécessaires pour s'exprimer - tout en priant pour que l'intensité avec laquelle elle continuait de le fixer ne mette pas le jeune homme encore plus mal à l'aise. Les sourires d'Amelia Peters pouvaient-ils effrayer ? La principale concernée ne s'était jamais posée la question jusqu'à ce jour (sans, toutefois, la poser à la troisième personne du singulier) mais, manifestement, il y a toujours un début à tout. Particulièrement à Storybrooke. Même si elle ne quittait pas son client des yeux, la pâtissière ne fit pas attention au rougissement de ses joues, se focalisant presque exclusivement sur la requête qui peina certes à être formulée mais parvint à l'être, en bonne et due forme, en fin de compte. La jeune femme n'aurait pas su dire combien de temps s'était écoulé depuis l'entrée du grand garçon dans sa boutique et, au fond, cela n'avait que peu d'importance. Amelia avait suffisamment de détermination culinaire pour passer une journée entière à trouver LA pâtisserie qui ferait la différence pour son client. Elle y mettait même un point d'honneur car elle ne plaisantait jamais avec les gourmandises. Tout le reste, de fait, pouvait lui passer exceptionnellement au-dessus de la tête. Mais il y avait aussi fort à parier que même si elle en avait eu envie, Amelia n'aurait jamais été capable de comprendre le fonctionnement de l'esprit de son client et d'imaginer les pensées qui l'y tourmentaient. - C'est très bien, ça ! s'écria la commerçante en évitant de taper dans ses mains de peur d'effrayer le jeune homme. De vouloir offrir une pâtisserie à une connaissance. Si j'étais pas pâtissière j'aimerais bien que mes connaissances fassent ça, en fait.... Bref. Vous en faites pas, c'est pas grave si vous n'y connaissez rien. Moi, je m'y connais - c'est normal, c'est mon métier, me direz-vous - alors je vais pouvoir vous aider ! Votre connaissance, donc, reprit Amelia, vous l'avez déjà vue manger quelque chose de sucré peut-être ça ? Ca pourrait nous aider à savoir ce qu'elle pourrait aimer manger, non ? Et vous, c'est quoi que vous aimez manger ? Par chance pour lui, Amelia s'en tint à deux questions à la fois, cherchant presque inconsciemment à le ménager, lui et ses temps de réponse surprenants. Puis elle se rappela l'avoir vu jouer (se détendre en tripotant ?) avec un collier peu banal (comme lui) et songea (peut-être à tort) que le brise glace qu'elle cherchait (même si Amelia ne connaissait pas cette méthode de communication réservée souvent aux entreprises) était peut-être juste sous son nez depuis le début ! - Il est chouette, au fait, votre collier. C'est quoi exactement ? demanda-t-elle avec intérêt.