« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
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We are all searching for someone whose demons play well with ours.A cette heure de la journée, le centre commercial n'était pas spécialement bondé. Parfait. Desmond n'appréciait pas particulièrement de voir les humains grouiller à leurs occupations futiles comme autant de fourmis. Dès qu'ils se massaient, trop nombreux, à un même endroit, l'envie irrésistible de les écraser le prenait.
Le banc l'attendait. Il s'agissait d'un morceau de métal placé en plein air dans la galerie marchande, juste en face d'un teinturier et d'un Waffle Factory. Son lieu de rendez-vous occasionnel avec Pacifica Northwest. Il tenait très peu d'humains en estime, mais la jeune femme faisait partie de son cercle très sélectif. Son tempérament sarcastique et sa nature à rabaisser quiconque croisait son regard l'avait vivement intéressé. Très peu de personnes ont la méchanceté dans les veines. Il lui avait suffi d'échanger quelques paroles venimeuses avec elle pour être immédiatement conquis. Elle incarnait la malveillance et l'utilisait savamment afin d'en faire un art. Sans aucune humilité, Desmond songeait sérieusement à parfaire le talent de la jeune femme pour la rendre encore plus impitoyable. Bien entendu, il se heurtait à certains obstacles, car bien que Pacifica l'appréciait, elle ne manquait jamais de lancer quelques piques par-ci par-là à son endroit. Son venin n'avait aucune limite. Avait-elle conscience de se mesurer au redoutable chien des Enfers ? Desmond n'avait jamais caché sa véritable nature, même s'il avait omis de se présenter convenablement, car il considérait que tous se devait de le connaître. Il mettait donc l'audace de la jeune femme sur le compte de l'inconscience fougueuse de sa jeunesse. Indéniablement, elle avait quelque chose. Il avait hâte de creuser davantage et de la polir comme un diamant, afin de la rendre aussi coupante que la plus fine lame.
Il lissa son costume impeccable et prit place sur le banc, côté droit. Pacifica était en retard. A moins que lui ne soit en avance ? Il était d'un naturel extrêmement ponctuel. Ils avaient pour habitude de se retrouver de temps à autre sur ce banc afin de critiquer tous les imbéciles beaucoup moins exceptionnels qu'eux -autrement dit, la planète entière. Desmond s'était surpris à éprouver un vif contentement à critiquer les gens en compagnie de cette jeune personne. Cela illustrait parfaitement le dicton : cultiver les petits bonheurs.
Soudain, quelqu'un s'assit sur le même banc que lui. Il s'agissait d'un homme d'une quarantaine d'années, en surpoids et prêt à engloutir un sandwich ultra calorique. Un seul regard oblique de Desmond suffit à faire quitter le périmètre à l'homme. Tous des moutons, si faibles, si facilement apeurés... Un petit sourire mielleux apparut sur ses lèvres minces.
Ce dernier s'accentua lorsqu'il aperçut la jeune femme arriver, redoutablement élégante dans ses vêtements de grand couturier. Pour Desmond, le charme allait de pair avec son appétit insatiable. Aussi, l'envie de la dévorer le saisit presque immédiatement, mais il conserva un calme apparent. Seuls ses yeux perçants, lorsqu'ils se posèrent sur la jeune femme, laissaient deviner sa pulsion primaire. Il s'était promis de ne pas la tuer, aussi longtemps qu'elle ne lui manquerait pas de respect, car le monde aurait été bien terne sans Pacifica Northwest.
Tandis qu'elle s'avançait dans sa direction, il lui indiqua de s'asseoir d'un geste empreint de douceur. Puis, il se pencha vers elle afin de lui faire la bise -très peu pouvait se vanter d'avoir autant d'égards de sa part. Il huma discrètement son parfum et se sentit aussitôt enivré par ce mélange de malfaisance et de perfidie qui flottait tout autour d'elle, ne rendant son aura que plus irrésistible. Durant quelques secondes, il observa son artère carotide pulser sur son cou ; sa langue passa sur ses lèvres puis il s'écarta, faisant appel à toute sa volonté. Non, il aurait été honteux de priver le monde de la présence de Pacifica. "Chère Pacifica." déclara-t-il d'un ton étonnamment sympatique. "Quelles sont les nouvelles ? Très mauvaises, j'espère."
Un sourire sirupeux étira ses lèvres. Il était tellement heureux de la voir. :copyright:️ 2981 12289 0
Pacifica Northwest
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| Conte : Souvenirs de Gravity Falls | Dans le monde des contes, je suis : : Pacifica Northwest
☾☾ Je ne comprenais pas ce que voulait Dipper. Cet idiot était venu jusqu'à ma porte pour m'offrir un cadeau de Noël, une simple écharpe. Celle-ci était jolie, et de bonne qualité qui plus est, mais je n'avais aucune envie de sa gratitude. Il voulait autre chose, sinon pourquoi aurait-il pris la peine de venir jusqu'à chez moi ? J'avais fais l'effort de me montrer gentille et bienveillante envers lui, lui offrant de rentrer chez moi plutôt que de le laisser sous la neige puis en lui offrant un propre cadeau. J'avais fais un pas en avant, sans pour autant qu'il ou n'importe quel Pines le mérite. Au fond, mes amies me manquaient. Mais, l'inverse ne semblait pas être vrai. Ils m'avaient abandonnés, oubliés, me laissant seule avec mes démons. Et maintenant, des années plus tard, il prenaient conscience de leur erreur ? Déjà Mabel qui m'offrait un voyage tout frais payé et maintenant son imbuvable jumeau... Prendraient-ils seulement conscience qu'il était trop tard pour faire marche arrière ? A Gravity Falls je leur avais tendu la main en me montrant sous un nouveau jour, j'avais développé une amitié que je n'aurais jamais cru être possible. Tout ça pour quoi ? Qu'ils m'abandonnent au moment où j'avais le plus besoin d'eux... Ils étaient des traitres et jamais je ne pourrais les pardonner, tout ce qu'ils méritaient était la destruction qui les attendait.
Cependant, toute cette histoire m'avait énormément bouleversé. La visite de Dipper, sa remarque comme quoi j'agissais toujours comme la pire des pestes... Je n'aimais pas qu'on veuille me percer à jour, qu'on veuille découvrir mes secrets, en particulier quand ça venait de lui. Alors, afin de me changer les idées, j'avais décidé de voir un ami. Quelqu'un qui ne me jugeait pas pour qui j'étais, et ne voulait pas me changer. Desmond était comme moi au fond, si ce n'était pire. Il était élégant, prenait soin de lui et jugeait tout ceux qui n'atteignaient pas son niveau ce qui, selon ses mots, ne représentaient que quelques personnes. Dont moi, bien sûr. Quand j'étais à ses côtés, je ne me sentais pas jugé. Il m'appréciait pour la personne que je j'étais réellement. Il allait dans mon sens, profitant de notre connexion amicale pour juger tous les autres. Je ne me sentais pas tout simplement mieux à ses côtés, je me sentais comprise. Il me donnait aussi ce sentiment de puissance qui me manquait tant. A Gravity Falls, je régnais sur la ville tant par le nom et l'héritage de mes parents que par ma magnificence incommensurable. Et pourtant ici, à Storybrooke, peu semblaient prêter attention à moi. Arriver des années après tout le monde ne devait pas aider à mon intégration, tout comme le fait que la malédiction dont tout le monde parlait ne m'avait pas donné de faux souvenirs. Je me sentais vide et délaissée, des sentiments que j'aurais préféré ne jamais ressentir. Mais Desmond avait su me parler et, depuis longtemps, j'avais ressenti que l'on me portait un intérêt certain. Un sentiment si agréable ne pouvait pas être délaissé et, aujourd'hui, j'en avais plus besoin que n'importe qui.
Nous nous étions donnés rendez-vous au centre-commercial, un endroit rempli de personnes méprisantes, donnant ainsi lieu à une discussion éternelle pleine de jugements, comme je l'espérais. J'avais besoin de me défouler, faisant ainsi de cet endroit le parfait lieu de rencontre. Ce lieu représentait aussi là où nous nous étions rencontrés, quelques mois plus tôt. Quand ce n'était pas pour me moquer des habitants de cette ville, il était pourtant rare que je m'y rende. Les boutiques vendant des vêtements à vingt dollars ne m'intéressaient pas, comme la plupart des boutiques ici. Je ne m'habillais qu'avec mes propres créations ou des créations de grand créateurs, comme celle de mon patron Gabriel Agreste que je portais aujourd'hui. Il fallait bien une robe d'un rang social aussi élevé pour une personne comme la mienne. Aujourd'hui, cependant, je pris sur moi et dû rentrer dans un magasin de confiseries de toute sortes pour y trouver quelque chose pour mon ami. Il avait mentionné qu'il aimait tout particulièrement le miel, alors c'était ce qu'il aura. Contrairement à ce que certains pensaient, j'aimais faire plaisir. Du moins, à ceux qui comptaient pour moi. Mais rentrer dans un tel magasin rempli d'enfants était un véritable calvaire... Fort heureusement, je réussis à acheter des gâteaux au miel sans avoir à massacrer un enfant mal élevé et sortit des Enfers sur Terre pour rejoindre finalement Desmond.
Je le vis alors, quelques mètres plus loin, assis sur l'un des nombreux bancs du centre-commercial, celui-même où nous nous étions assis lors de notre première rencontre. Il était rare pour moi de me montrer si nostalgique, mais il était agréable de repenser à des moments plus heureux. Je remarquais ensuite la personne qui l'accompagnait. Un homme tout à fait répugnant qui n'avait visiblement rien à faire à côté de Desmond tant les deux semblaient être des opposés. Je levais un sourcil, me demandant pourquoi était-il assit à côté d'un tel homme. Mais, quand je vis le regard que mon ami lui lança, et la façon avec laquelle l'homme détala, je compris que ce n'était qu'un concours de circonstance. Un sourire apparût sur mon visage alors que je repris ma route pour arriver à la hauteur de Desmond. Il me fit signe de m'asseoir avant de me faire la bise, tout cela de façon très délicate et élégante comme il m'y avait habitué puis prit la parole. A mon tour, je sortis de mon dos les fameux gâteaux au miel que je venais d'acheter, en espérant qu'ils en valaient le prix. Je les tendis à mon ami avec un sourire honnête, quelque chose de si rare provenant de moi.
-C'est pour toi, mon cher. J'espère qu'ils seront à ton goût. Je lui posais délicatement dans les mains avant de reprendre. Mauvaise ne serait qu'un euphémisme, à vrai dire. Les Pines... Je t'en ai déjà parlé, n'est-ce pas ? Eh bien, je crois qu'ils veulent devenir ami avec moi. Tu imagines ? Jamais je ne m'abaisserai à un tel déshonneur... La jumelle m'a même emmené jusqu'à un parc d'attractions en Allemagne pour que l'on "reconnecte".C'est pathétique... Mais...
Je fis soudainement interrompue par un liquide qui se jeta sur moi. Sur ma robe, pour être plus exacte, évitant ainsi l'écharpe offerte par Dipper, qui pourtant ne valait rien contrairement à la robe qui en valait des millions. Je levais les yeux, énervée, pour les déposer sur un jeune homme à peine plus âgé que moi, l'air horrifié. Dans ses mains, un gobelet vide m'indiquant la provenance du liquide... Un café ? Non, l'odeur n'y était pas... Du chocolat chaud ? Sérieusement ? Quel âge avait-il ? Cinq ans ?
-Oh mon dieu, je suis tellement désolé mademoiselle ! Je ne voulais pas... J'ai simplement glissé et... Veuillez m'excuser je vous en prie, je ne voulais pas tâcher votre sublime robe !
-Pourtant, c'est le cas. répondis-je d'un ton tranchant. Rien ne servait de s'énerver tant qu'on faisait passer le message correctement. Savez-vous d'où vient cette sublime robe justement ? Elle a été créée par le styliste Gabriel Agreste. Elle vaut des millions d'euros. 10 millions d'euros pour être exact. J'espère pour vous que vous avez cette exacte somme.
Il sembla se décomposer, me donnant ainsi la réponse à ma question. Bien sûr qu'il n'avait pas cette somme. Il portait un vieux jean délavé que je pouvais trouver à dix euros dans la première boutique que je mettais les pieds et était vêtu d'un pull avec un trou sur l'épaule. Et ce n'était qu'avec un simple coup d’œil. Si je m'arrêtais réellement sur les pièces portées, j'étais certaine de trouver au moins une cinquantaine de faute de goûts sans compter la centaine de défauts de fabrication. Comment pouvait-il se payer une robe à 10 millions d'euros ?
-Je-je n'ai pas cet argent... Désolée... Mais je peux la laver pour vous, j'ai une machine à laver ?
Mes yeux s'ouvrirent encore plus, ne croyant pas ce que je venais d'entendre. Je regardais Desmond, décontenancée par une telle proposition. Était-il sérieux ? Je ne pouvais pas croire qu'il me proposait vraiment de laver une robe de cette valeur dans sa machine à laver...
-Je vois que vos deux neurones ne semblent pas se connecter alors je vais vous expliquer lentement. On ne lave pas dans une machine à laver une robe à ce prix. Vous mériterez de brûler dans les flammes de l'Enfer pour un tel affront... Je soupirais calmement. Nom, prénom et numéro de téléphone. Vite. Je n'ai pas envie de m'occuper d'une personne aussi pathétique que vous aujourd'hui. Monsieur Agreste s'en occupera tout seul. Après tout, c'est sa création.
Il me donna les informations demandées sans réfléchir et je lui fis signe de sortir de ma vue. Seulement cela ne réglait pas le problème à court terme et il était hors de question que je reste dans une robe tâchée. Je me tournais vers Desmond, un sourire intéressé sur le visage.
-Je crois bien que je vais devoir me changer, souhaites-tu m'accompagner ? Il doit bien y a voir une boutique de luxe dans ce pathétique centre-commercial... Je lui offrais mon bras, attendant sa réponse. -Qu'est-ce que disais déjà ? Ah oui ! Je pense avoir trouvé le plan parfait pour détruire les Pines. Un hôtel concurrent à celui du vieux croûton, n'est-ce pas une idée formidable ?
CODAGE PAR AMATIS
Desmond Blake
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We are all searching for someone whose demons play well with ours.Les yeux de Desmond s’ouvrirent tout grands lorsqu’il sentit les gâteaux au miel avant de les voir. Il contint son impatience derrière un masque d’impassibilité, laissant seulement un mince sourire se dessiner sur ses lèvres quand Pacifica déposa l’élégant petit paquet dans ses mains. Le nom d’un grand confiseur s’étalait en lettres noires joliment tracées sur la boîte. Desmond connaissait cette enseigne prestigieuse dont la renommée rendait l’accès difficile à certains moments de la journée (notamment à la sortie des écoles, puisque les enfants s’y précipitaient). Si la jeune femme venait tout juste de s’y rendre, il notait l’effort colossal qu’elle avait accompli afin de lui faire plaisir. A ses yeux, le cadeau n’avait que davantage de valeur. Sans compter le fait qu’il en recevait très peu, ou tout du moins aucun qui soit véritablement offert de manière sincère.
A Noël, Sasha lui avait également offert des gâteaux au miel, mais il savait qu’elle s’était sentie forcée de le faire puisqu’il s’agissait d’une tradition idiote. Hadès avait adopté la démone et offert des billets pour un match de base-ball au chien des Enfers. Deux poids, deux mesures. Était-ce seulement ce qu’il méritait après des millénaires de bons et loyaux services ? Il ne demandait qu’un peu de considération de la part de son Maître. Il souhaitait retrouver ce qu’ils avaient perdu avec le Temps, mais Hadès la girouette se fichait de lui, il n’avait d’yeux que pour Sasha, son nouveau jouet. Sasha, la Reine des Enfers indigne du trône qu’elle occupait. Sasha, qu’il avait tant de fois rêvé de supplicier avec une lenteur exquise...
Il battit des cils plusieurs fois afin de chasser ces pensées parasites. La démone n’était pas là, inutile donc de s’infliger l’agacement de penser à elle.
— Oh, merci, déclara-t-il tout en posant le paquet sur ses genoux.
Il prononçait très rarement ce mot à deux syllabes. On pouvait dire qu’il appartenait exclusivement au vocabulaire réservé à Pacifica.
— Jamais je ne remettrai ton bon goût en cause, tu le sais, ajouta-t-il d’un ton entendu.
Il écouta la jeune femme avec attention. Dès l’instant où elle mentionna les Pines, il perçut nettement la contrariété dans sa voix. Bien sûr qu’il les connaissait. Grâce à elle, il en avait une image très nette. Une bande d’imbéciles heureux qui s’étaient auto-proclamés chasseurs de paranormal. Plus d’une fois, il avait été tenté d'apparaître devant eux afin de les confronter à un “vrai” défi surnaturel, mais il s’était ravisé : ils étaient beaucoup trop insignifiants pour qu’il daigne leur accorder de l’attention. Et puis, les tuer aurait été décevant étant donné qu’ils n’avaient pas l’envergure de se défendre face à lui. Ce n’était pas par charité qu’ils les laissaient en vie, uniquement parce qu’il savait qu’il s’ennuierait en les neutralisant.
Il posa un regard accru sur l’avorton qui avait renversé le contenu de son gobelet sur la robe de Pacifica. Une infâme odeur de chocolat chaud parvint jusqu’à ses narines et il réprima une grimace de dégoût. Comment pouvait-on boire quelque chose d’aussi immonde ?
Le jeune homme qui leur faisait face fixait Pacifica avec horreur, tandis qu’elle l’observait d’un œil incendiaire. Desmond s’avança légèrement sur le banc tout en restant assis : il ne voulait pas perdre une miette de la suite qui allait se dérouler. Il s’efforça de ne pas lever les yeux au ciel quand l’imbécile proposa de passer la robe en machine. La bêtise humaine n’avait aucune limite. Consternant.
— On ne lave pas dans une machine à laver une robe à ce prix. Vous mériterez de brûler dans les flammes de l'Enfer pour un tel affront...
Le regard de Desmond pétilla d’amusement à l’emploi de cette phrase. Elle illustrait tellement bien la fournaise implacable que ce pauvre fou risquait... On ne finissait pas en Enfer pour si peu et c’était bien regrettable. Pacifica régla le problème à sa manière en réclamant les coordonnées de l’idiot qui les lui fournit avant de détaler. Simple, rapide et efficace. Desmond appréciait l’aura pleine d’audace et d’assurance qui émanait de l’héritière Northwest. Puis, elle pivota vers lui pour préciser qu’elle devait se changer. Evidemment, pour rien au monde elle ne devait rester aussi négligée. C'était mauvais pour son image. Elle lui tendit le bras, prête à se lever. Cependant, Desmond resta immobile.
Tout en passant les doigts sur le joli ruban noir passé autour de la boîte de gâteaux, il déclara d’un ton fataliste :
— Les humains cherchent la compagnie de leurs semblables. Ils ne sont pas des créatures solitaires. Les plus idiots veulent obtenir l’attention de ceux qui leur sont supérieurs. C’est logique que les Pines cherchent à briller dans ta lumière, mais ils réussiront seulement à se brûler les ailes.
Par ce biais, il reprenait le fil de la conversation écourtée par l’irruption de l’avorton au chocolat chaud. La répugnante odeur imprégnait Pacifica toute entière. Le chien des Enfers ne pourrait le supporter, aussi il passa son bras autour du sien et ajouta :
— Voyons, Pacifica... Une personne aussi sophistiquée que toi ne peut se permettre de se vêtir dans une boutique de prêt-à-porter. Je ne le permettrais pas.
Cette offense contre la mode ne devait se produire. Sans un mot de plus, il la téléporta dans une vaste salle dépourvue de mobilier. Seuls des portants emplis de vêtements étaient alignés contre les murs. Dans le même laps de temps, il avait fait disparaître les gâteaux au miel. Il les dégusterait plus tard, car le moment était inapproprié.
— Bienvenue dans les coulisses du défilé Chanel, annonça-t-il en étendant son bras libre. J’ai choisi cette marque car j’ai l’impression qu’elle épouse plutôt bien ton style, mais si tu préfères Dior ou Burberry, ça peut s’arranger.
Il accompagna ses propos d’un claquement de doigts tout en lui offrant un regard espiègle.
— Prends tout ce que tu veux. Si quelqu’un nous surprend, je le mords, reprit-il d’un ton désinvolte.
Il s’écarta de la jeune femme afin de lui laisser le loisir de faire son choix et lui tourna le dos de sorte à lui laisser l’intimité nécessaire pour se changer. Il n’avait pas besoin de fixer la porte pour s’assurer que nul ne n’arrivait ; son ouïe fine et son odorat suffisaient à l’alerter.
— En ce qui concerne cette histoire d’hôtel concurrent...
Il afficha une moue dubitative.
— Est-ce bien avisé ? Veux-tu devenir gérante d’un hôtel dans le seul but de leur faire mettre la clé sous la porte ? C’est beaucoup de Temps et d’énergie dépensés pour un résultat incertain.
Desmond ne doutait pas des capacités de la jeune femme. Elle était tout à fait en mesure de s’acharner sur les Pines au point de les rendre fous et les déposséder de toute volonté.
— Une fois encore, ma chère, tu vois trop petit.
Il n’y avait aucun reproche dans sa voix. C’était une remarque purement amicale afin qu’elle revoie ses ambitions à la hausse. Il cherchait uniquement à ce qu’elle aille plus loin dans les abysses de la vilénie.
— Les damner pour l’éternité serait beaucoup plus rapide, mais moins satisfaisant pour toi, sans doute, songea-t-il à haute voix. Je comprends ton envie de leur enlever leur foyer et leur gagne-pain. En fait, c’est extrêmement ingénieux.
Les humains sont si aisément terrassés. Ils passent des décennies à se bâtir une vie que l’on peut détruire comme un château de cartes. Et Desmond adorait jouer.
— Tu penses donc te lancer dans l’hôtellerie. Au besoin, je pourrais menacer les habitués de l’hôtel Pines pour qu’ils viennent séjourner dans le tien. Ce serait un moyen diablement excitant de leur voler tous leurs clients.
Au passage, Desmond pourrait mordre et griffer les plus récalcitrants. Ainsi, tout le monde y trouverait son compte. Pacifica et lui deviendraient des sortes d’associés. Des partenaires du crime. Il passa la langue sur ses lèvres, appâté par cette idée.
Une seule chose ternissait sa bonne humeur. Un détail qui l’empêchait de savourer pleinement ce plan d'avenir.
— Cette écharpe que tu as autour du cou et que je suis certain que tu n’as pas ôtée, contrairement au reste de ta tenue... Elle porte l’odeur de quelqu’un d’autre en plus de la tienne. Je l’ai sentie avant que l’idiot renverse sa boisson sur toi.
Si Pacifica gardait ce morceau d’étoffe, c’est qu’il avait une valeur sentimentale pour elle. Desmond ne la jugeait pas. Après tout, il affectionnait certains vêtements plus que d’autres, même s’il peinait à comprendre ce qui pouvait pousser quelqu’un à donner une valeur affective à un objet. C’était sans doute sa part monstrueuse qui l’empêchait d’éprouver des émotions telles que l’amour.
— Qui te l’a donnée ? Demanda-t-il d’un ton doucereux. Il doit s’agir d’une personne très importante.
Il se montrait simplement curieux. Pacifica demeurait humaine, en dépit de toute la méchanceté dont elle était capable et à son contact, il avait envie de comprendre ce qui lui échappait depuis toujours. Cela l’intriguait. Il voulait comprendre afin de pouvoir mieux manipuler les esprits faibles ensuite. :copyright:️ 2981 12289 0
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☾☾ Je lançais un regard noir à Desmond alors qu'il me laissa la, le bras tendu, attendant qu'il le prenne délicatement et qu'il m'accompagne chercher de nouveau vêtements. Je n'aimais pas que l'on me fasse attendre, et encore moins quand j'avais l'air d'une sombre idiote avec le bras tendu. Heureusement, il se rattrapa en insultant les Pines, tout en me complimentant au passage. Je ne pouvais qu'approuver ses dires. Jamais les Pines n'arriveraient à ma hauteur, ils cherchaient simplement mon attention. Ils m'avaient ignoré depuis toutes ces années dans le simple but d'attirer mon attention, de moi, un être supérieur, comme le savait si bien Desmond. Et maintenant qu'ils voyaient que leur plan pitoyable n'avait pas fonctionné, ne voulant pas leur accorder trop d'importance, ils venaient en rampant, pour m'offrir des cadeaux. Le voyage à Europapark de Mabel, l'écharpe de Dipper... Ils voulaient m'acheter. Malheureusement pour eux, j'étais riche et n’avait nullement besoin de leurs cadeaux. Mais, ils pouvaient continuer à essayer, j'aimais ce qui était gratuit.
-Ta sagesse m’impressionnera toujours ! Mais sois rassurée, ils sont bien loin d'atteindre ma grandeur. Ils ne m'arrivent même pas à la cheville.
Il finit par m'attraper le bras, ce que j'attendais depuis déjà trop longtemps. Je décidais de ne pas le relever, puisqu'il semblait avoir une idée en tête qui me ferait bien plus plaisir. J'étais, encore une fois, d'accord avec lui : je méritais bien plus que de m'habiller dans un des magasins de cet odieux centre-commercial. En un battement de cils, la scène qui m'entourait s'était complètement transformé. Mais je n'eus pas le temps de la détailler que je sentais ma tête tourner... Je connaissais les pouvoirs de Desmond, j'avais déjà pu expérimenter d'autres pouvoirs comme le vol ou l'invisibilité grâce aux capacités de Danny, mais la téléportation... C'était une grande première. Je me rattrapais à Desmond, perdant pendant quelques secondes toute la grâce et l'élégance qui, habituellement me possédait. Je n'aimais pas que l'on me voit comme ça, faible, en particulier Desmond qui lui était si puissant. Je devais me reprendre, et vite.
Je secouais la tête vivement, avant de me concentrer sur un seul point de la salle, attendant que les effets s'estompent. Visiblement, c'était la bonne chose à faire puisqu'ils finirent par se dissiper en à peine quelques secondes, me permettant de prendre connaissance de ce qui m'entourait. Je n'étais plus dans le centre-commercial, devant le banc sur lequel l'on s'était donné rendez-vous avec Desmond quelques minutes plus tôt. Non, à la place, je me trouvais dans un endroit dénué de monde, ce qui était particulièrement agréable, en particulier pour mes douces oreilles. De nombreuses tenues que je reconnus immédiatement étaient accrochés dans plusieurs coins de la salle. Je travaillais dans la mode, je savais très bien où j'avais atterri. Les coulisses du défilé Chanel, ce que Desmond s'empressa de confirmer. J'étais étonnée que son pouvoir de téléportation puisse s'étendre aussi loin, mais je n'étais pas celle qui allait m'en plaindre, adorant ce changement de scène. Mon sourire s'élargit alors que je me tournais vers Desmond, qui me rassura en disant qu'il surveillait les entrées et sorties du bâtiment alors que je n'avais, de toute façon, nul besoin d'être rassurée. Une fois à sa hauteur, je me permis de lui déposer un baiser de remerciement sur la joue.
-Merci beaucoup, mon cher ! Je saurais me rappeler de ce geste, je vais pouvoir quelque chose qui sied ma grandeur.
Et sans attendre, je me tournais vers les portants afin de détailler chaque tenue qui s'y trouvait. Je les connaissais déjà toutes, j'avais regardé le défilé de nombreuses fois. Mon travail m'y obligeait mais cela restait tout de même un plaisir. C'était pour cette raison que j'étais tant investie dans mes études et mon job d'assistante pour monsieur Agreste : j'adorais ce que je faisais. Je finis enfin par me décider sur trois tenues que je pris et partit me placer derrière un rideau pour me changer. J'essayais chacune des tenues chacun leur tour, tout en écoutant attentivement les réserves de Desmond quand à mon idée de m'associer à l'hôtel de Stefan. Mais je comprenais pourquoi il ne semblait pas emballé par l'idée : il pensait que j'allais m'occuper de le gérer par moi-même. Il était vrai que je ne l'avais pas précisé, l'idée étant claire dans ma tête, mais je ne représentais qu'un investissement dans l'accord que j'avais passé avec Stefan. Ainsi qu'une source sûre et un potentiel moyen d'infiltration dans l'hôtel concurrent, si besoin il y avait. Bien sûr, la proposition de Desmond de les damner pour l'éternité était tout à fait intéressante, et j'avais moi même déjà pensé à les envoyer à Desmond pour qu'il en fasse son quatre-heures, mais je préférais qu'ils souffrent, et qu'ils voient leur vie se décomposer petit à petit devant mes yeux. Que je puisse profiter du spectacle. Tout en enfilant la seconde tenue, je pris donc la parole pour rectifier mon idée.
-Je t'arrête tout de suite, je ne serais pas celle qui gérera l'hôtel ! En réalité, cette idée m'est venue en voyant une recherche d'investissements de monsieur Vulpesco. C'est à lui que revient l'idée de construire un tout nouveau hôtel. J'ai bien sûr sauté sur l'occasion pour m'associer à cette idée et ainsi l'aider à écraser la concurrence. Je n'ai ainsi à m'occuper de rien, et à seulement voir leur hôtel perdre toute source de revenus petit à petit. C'est un plan qui me satisfait grandement, me permettant de ne pas dépenser trop de mon énergie pour ceux qui ne le méritent pas tout en ayant un rôle à jouer dans leur destruction. Car, bien qu'une damnation éternelle serait plus efficace, elle ne me permettrait pas d’assouvir moi-même mes envies de destruction, tu comprends ?
J’espérais que ces explications rendaient le tout plus clair. Je marquais une pause, m'admirant dans le miroir, satisfaite de ma silhouette. Je regardais la troisième tenue, que je n'avais pas encore essayée et décida que je n'en avais pas besoin. Celle-ci me convenait parfaitement. J'attrapais alors l'écharpe violette que j'avais retiré pour me changer afin de l'inclure dans ma tenue actuelle. Mais Desmond souleva un point qui su me décontenancer. Il avait senti l'odeur de quelqu'un sur mon écharpe. Il savait que c'était un cadeau, il l'avait déduit facilement... Je déglutis, profitant d'être cachée derrière un rideau pour me reprendre calmement, sans qu'il ne voit à quel point sa question m'avait déstabilisé. J'aurais pu tenter de mentir, mais je savais que c'était peine perdue. Il avait senti l'odeur de quelqu'un et si je lui disais que c'était celui du vendeur qui me l'avait vendu, il ne me croirait probablement pas, et ce malgré le fait que je sois une excellente menteuse. L'odeur d'un vendeur n'aurait pas pu s'imprégner autant en si peu de temps. Mais je ne pouvais pas lui dire que c'était Dipper qui m'avait offert ce cadeau. Il ne comprendrait pas. Moi même je ne me comprenais pas. Mes actions étaient contradictoires, je m'en rendais compte mais... une partie de moi ne pouvait pas jeter le cadeau, malgré toute la haine que je lui vouais. Je ne sais pas ce qui m'avait poussé à le garder et, pire encore, à le porter. Je préférais ne pas me poser ces questions, laisser mon subconscient travailler sans me remettre en question. Je pris une profonde inspiration, et une fois l'écharpe attachée correctement à mon cou, comme pour me donner la force d'affronter Desmond sur la question, je sortis de derrière le rideau, me présentant à lui. Je ne savais pas comment il allait réagir, mais je l'appréciais trop pour lui mentir.
-Tu me trouves comment ? lui lançais-je d'abord tout en tournoyant sur moi-même afin qu'il voit l'ensemble de ma tenue. Ton flair ne t'a pas trompé, Desmond. Cette écharpe est un cadeau. Et, je sais que ça risque de te sembler étrange mais... c'est un cadeau de Dipper. Dipper Pines. Il m'a rendu visite à Noël pour me l'offrir. C'est pour cela que je disais plus tôt que les jumeaux Pines faisaient tout pour que l'on redevienne amis ! J'attrapais l'écharpe, caressant le textile avec attention. C'est un beau cadeau, le jeter aurait été du gâchis. Mais cela ne change rien à ce que je ressens envers lui. Envers eux. Je balayais toute cette histoire d'un simple geste avant de m'approcher de nouveau de Desmond, retrouvant mon sourire. Mais assez parlé des Pines ! Parle moi plutôt un peu de ce que tu as vécu ces derniers temps. Tout se passe bien en Enfer ?
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Desmond Blake
« I am the perfect devil. Tell me how bad I am. It makes me feel so good. »
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Let's talk of graves, of worms, and epitaphs. “Because I'm evil, my middle name is misery.
Well, I'm evil, so don't you
mess around with me.”
| Conte : Intrigue divine sauce titanesque avec soupçon de mal de crâne | Dans le monde des contes, je suis : : Cerbère, le fidèle et redoutable chien à trois têtes
We are all searching for someone whose demons play well with ours.Tout se passe bien en Enfer ?
Cette vaste question englobait un problème encore plus vaste. Desmond laissa échapper un petit soupir las. Par où commencer ? Le fait qu’en dépit de sa conduite irréprochable, Hadès ne le reconnaissait pas à sa juste valeur ? Qu’il lui préférait une larve tout juste bonne à aspirer des litres de Coca Cola par une paille ? Il avait le respect de toutes les créatures infernales, mais pas le soutien de son Maître, celui à qui il avait juré fidélité. Il savait qu’il était le mieux placé pour diriger les Enfers et pourtant, on lui refusait cet honneur. La mélancolie voila ses yeux clairs l’espace d’un court instant, tandis qu’il se perdait dans ses pensées. Puis, il se ressaisit brusquement. Un éclair de fureur remplaça la détresse dans son regard. Il ne voulait montrer aucune sorte de faiblesse à Pacifica. C’était indigne de lui. Indigne de l’estime qu’elle avait pour lui.
— Tu es exquise, répondit-il à sa première question.
Un rien habillait la jeune femme, alors une pièce de grand couturier lui allait forcément à ravir. Elle sublimait tout ce qu’elle portait. L’élégance, on naît avec ou pas. Dans leur cas, ils possédaient tous deux un charisme inégalable. Cela faisait partie des raisons pour lesquelles Desmond appréciait la compagnie de Pacifica : elle atteignait un niveau d’excellence tellement rare, surtout chez les mortels.
En plus du compliment, il adressa un sourire enjôleur à la jeune femme.
— Tu es même à croquer, ajouta-t-il tandis que son sourire se faisait presque gourmand. Tu as de la chance que j’ai mangé avant notre rendez-vous.
Evidemment, cette phrase était un trait d’humour. Jamais Desmond n’aurait dévoré l’une de ses seules amies. Il était un monstre avec des principes. Pacifica était délicieuse à regarder, tenait des propos diaboliques absolument savoureux, dispensait un parfum envoûtant, mais il n’aurait pas pris le risque de l’abîmer. L’idée de passer du bon temps avec elle d’une autre manière lui avait effleuré l’esprit plusieurs fois, mais là encore, il avait su réprimer ses désirs primaires. Après tout, il était rafraîchissant d’avoir une amie. C’était mieux pour elle, car ses amantes bénéficiaient rarement d’un avenir radieux. D’une certaine façon, il la préservait du Monstre tapi en lui. Pacifica, l’unique exception.
Son sourire se fit rêveur tandis qu’il songeait à tout ceci, mais finit par se ternir lorsqu’il se remémora les paroles de la jeune femme. Son explication concernant l’écharpe le contrariait. Était-ce une faiblesse qu’il percevait ? Et cette étrange fébrilité dans sa voix alors qu’elle avait cherché à demeurer désinvolte ? Il huma l’air autour d’elle et perçut un soupçon de nervosité. Il ne comprenait pas. Qu’est-ce que cela signifiait ?
D’un geste brusque, il ferma les doigts autour du morceau d’étoffe. Il hésita à le déchirer d’un coup de griffe. Cependant, le tissu se révéla doux contre sa peau. Croisant le regard de Pacifica, il comprit pour quelle raison elle l’avait gardé.
— C’est un très joli cadeau. Ce Dipper Pines doit beaucoup tenir à toi. Le pauvre...
Il lui lança un regard de connivence. Tout compte fait, il était plutôt fier d’elle. Elle se faisait aimer d’un jeune idiot qu’elle allait ensuite piétiner pour mieux atteindre le reste de sa famille. Ingénieux, machiavélique.
Concernant l’hôtel, il n’ajouta rien de plus. Pacifica avait la méchanceté dans les veines. Elle agissait avec un sens aiguisé et une intuition merveilleuse. Face à elle, le monde s’inclinait. Il recula d’un pas afin de mieux la contempler dans sa robe qui semblait avoir été cousue sur elle, puis déclara :
— Quel dommage que tu ne sois pas née créature infernale... Tu aurais fait une reine des Enfers remarquable.
Le charme allié à la malveillance. Desmond embrassa cette merveille d’un regard perçant. Soudain, une idée nouvelle lui traversa l’esprit.
— Un peu plus tôt, tu m’as demandé si tout se passait bien en Enfer. Que dirais-tu de m’y accompagner ?
Il brûlait d’envie de lui faire découvrir ces lieux qu’il affectionnait tant. D’un geste galant, il lui tendit la main pour la téléporter une fois encore.
Les Enfers étaient dépourvus de la moindre fenêtre, ce qui était logique pour un endroit souterrain. Il avait choisi de lui faire visiter la partie du domaine la moins sinistre car il connaissait le goût de Pacifica pour les belles choses. Il laisserait donc de côté les innombrables espaces de torture et de souffrances éternelles, à moins, bien entendu, que la jeune femme souhaite visiter plus avant. Ce serait avec un immense plaisir qu’il jouerait au guide touristique. D’ailleurs, plaçant les mains dans son dos, il déclara :
— Les gens pensent à tort qu’il règne une chaleur accablante dans les Enfers. C’est faux, bien sûr. On augmente ou diminue la température selon les tourments endurés par nos... pensionnaires.
Un sourire sardonique étira ses lèvres à ces mots. Il aimait tant parler de sa passion !
— Vois-tu, il est parfois plus douloureux de faire perdre un membre à quelqu’un par moins vingt degrés que de le brûler au quatrième degré. Quoique... Il existe un différend entre les créatures à ce sujet. Depuis des millénaires, nous établissons une charte des pires tortures enregistrées selon les cris des damnés. Je suis assez sceptique concernant cette méthode. Les hurlements ne sont pas un critère de pertinence : certains mortels se plaignent pour un rien alors que d’autres sont capables d’endurer des souffrances impressionnantes.
Brusquement, Desmond se tut. Ennuyait-il son amie avec ses explications ? Il se gratta la tempe quelques secondes. Ils se trouvaient dans une sorte de galerie de roche sombre, éclairée par d’élégants candélabres, dont le sol était de terre rouge. Il avait pris cette couleur à force que le sang des damnés se répande sur des kilomètres et des kilomètres. Un petit rictus apparut au coin des lèvres de Cerbère à cette pensée. Il voulut le souligner à Pacifica mais préféra garder le silence. Sans doute que ce détail la répugnerait. Il était curieusement plein d’égards pour elle. A la place, il préféra préciser d’un ton hautain :
— Cette galerie mène à la salle du trône des Enfers qui bientôt, sera mon trône. Ce n’est qu’une question de temps.
Il effectua un geste désinvolte d’un revers de main même si, en réalité, mentionner ce point lui rappelait qu’il passait en second plan aux yeux d’Hadès. Il y aurait toujours cette satanée larve devant lui... Il avait tant de fois rêvé de la neutraliser. Hélas, elle était intouchable pour le moment. Il devait tout d’abord la faire descendre de son piédestal.
— Pour l’instant, il est occupé par une larve du nom de Sasha Hale.
Il cracha ce nom dans un filet de bile. Toute l’animosité qu’il ressentait pour elle était presque palpable dans sa voix.
— Mais je n’ai aucune inquiétude. Tôt ou tard, elle tombera en disgrâce. C’est une incapable doublée d’une incompétente. Il suffit d’appuyer là où ça fait mal, et je suis très doué pour ça.
Il adressa un sourire carnassier et complice à Pacifica, avant de lui indiquer galamment de passer la première. A cet instant, il remarqua une sorte de mouche à taille humaine qui venait d’apparaître. Elle volait à hauteur de son amie d’un air maussade, tout en la balayant de bas en haut avec un appareil qui ressemblait à un détecteur de métal. Ce dernier bipa à de nombreuses reprises.
— Eh ben, vous zavez bien fait de l’amener zelle-là, Ô grand Zerbère, marmonna la grosse mouche en zozotant. Elle est archi mûre pour la damnation éternelle.
Desmond leva les yeux au ciel puis les braqua sur la créature.
— La demoiselle effectue une simple visite, dit-il d’un ton sec.
Imperturbable, et dans le souci du travail bien fait, la mouche palpa le bras de la jeune femme avec la ventouse qui lui servait de bouche.
— Z’en êtes sûr ? s'enquit-elle ensuite à l’adresse de Desmond. Elle m’a l’air encore vivante mais za peut vite s’arranzer.
Elle lui adressa un regard plein de malveillance auquel Cerbère ne répondit pas. Nullement amusé, il apparut devant la créature pour la saisir par la trompe et la tordre jusqu’à ce qu’un craquement sinistre se fasse entendre.
— Viens-tu de contester mes propos ? susurra-t-il d'un ton velouté teinté de menace.
La mouche, dans l’incapacité de s’exprimer, fit vibrer ses ailes en signe de désespoir. Impassible, Desmond les observa dans la lumière des candélabres. Il était temps de donner une leçon à cette créature, car elle semblait avoir oublié à qui elle s’adressait.
— Je pense que tu vas devoir te passer de tes ailes. Tu n’en as pas vraiment besoin, après tout.
Au moment où il allait refermer ses griffes dessus – griffes qui étaient apparues au bout de ses doigts – il changea brusquement d’avis. Avec un sourire sournois, il tourna la tête vers Pacifica. La mouche, croyant à un inespéré geste de clémence de la part du chien des Enfers, déchanta très vite lorsqu’il prononça :
— Ma chère Pacifica, punis-le comme il te plaira. Tu as carte blanche.
Il lâcha alors la mouche qui se prosterna aux pieds de Desmond.
— Ze vous z'en supplie Ô grand Zerbère, ze ne pensais pas ze que z'ai dit. Pitié...
Le chien des Enfers l'observa avec une moue de dégoût. Une créature infernale qui suppliait... N'avait-elle aucune dignité ? Nul doute, les abysses tombaient bien bas depuis que Sasha les dirigeait. Ignorant les lamentations de la bestiole, il ajouta à Pacifica :
— Tout ce que tu souhaites deviendra réalité. Sois aussi imaginative que tu le veux.
Mais fais-le. Vite.
Son expression insistante signifiait qu'il perdait patience. S'il avait été seul, il se serait fait une joie de faire payer son erreur au centuple à cet imbécile. Cependant, le tort avait été subi par Pacifica, aussi il lui revenait le droit de disposer comme elle le souhaitait de la créature. En quelque sorte, Desmond lui faisait un cadeau. A sa manière, bien entendu. :copyright:️ 2981 12289 0
Pacifica Northwest
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You should take it as a compliment
That I got drunk and made fun of the way you talk
You should think about the consequence
Of your magnetic field being a little too strong
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☾☾ Je souris simplement, entendant les compliment attendrissants de Desmond. Il avait l'habitude de faire des traits d'humour, alors je ne retins pas spécialement le fait qu'il veuille me "croquer", cependant je ne pouvais m'empêcher de parfois me demander s'il le pensait vraiment ? Il restait un chien à trois têtes avant tout... Mais je savais à quel point il m'avait en estime, il n'oserait pas me toucher un seul cheveu. Qui oserait toucher à la perfection de toute façon ? Il devrait déjà se montrer reconnaissant de la voir d'aussi près. Je sentis tout de même mon anxiété augmenter quand Desmond s'arrêta sur le cadeau de Dipper... Mais il sembla satisfait. Il ne pouvait sûrement pas m'imaginer que je sois suffisamment faible pour apprécier un idiot pareil ? Il avait bien raison. Je crois, du moins... Je secouais la tête, comme pour chasser les pensées à son propos de ma tête.
-Reine des Enfers, moi ? Je dois avouer que c'est un rôle qui me correspondrait bien. Pouvoir torturer toutes ces âmes... Je n'ose imaginer le plaisir que j'y prendrai. Et ce sentiment de pouvoir... Quel dommage, oui...
Il me proposa alors de l'accompagner en Enfer. Je le regardais avec des yeux ronds, ne m'attendant pas à une telle proposition. J'avais un peu peur de ce qui pouvait m'arriver en bas, ou du moins ce que je devrais payer pour y aller... Est-ce que cela allait me coûter la vie ? Je me sentis beaucoup moins à l'aise mais je ne voulais pas que Desmond perçoive une onde de nervosité. Je refusais qu'il entrevoit la simple faiblesse chez moi. Contrôlant ma voix avec ma perfection pour éviter tout hésitation ou bégaiement, je lui répondis.
-Avec plaisir, mon cher. Je ne pourrais passer une opportunité comme celle-ci, après tout.
J'attrapais sa main tendue d'un geste élégant, faisant tout pour que celle-ci ne tremble pas. Pas de faiblesse, jamais. Devant personne, mais encore moins devant lui. Puis soudainement, nous changeâmes complètement de lieu. Mes yeux prient quelques secondes à se réhabituer à la nouvelle luminosité sombre de l'endroit où nous avions atterri : les Enfers. Je regardais les alentours avec beaucoup de curiosité.
-J'imaginais cet endroit moins... élégant. Le lieu est sombre et l'on ressent facilement toute la violence qui s'y déroule mais l'architecture reste élégante et soignée et l'attention aux détails a particulièrement été travaillé...
J'écoutais ensuite les explications de Desmond, toujours aussi curieuse et intéressée. Habituellement, tout ce qui ne tournait pas autour de ma personne ne m'intéressait absolument pas mais cet endroit avait quelque chose de spécial. C'était les Enfers en même temps... Je n'aurais jamais pensé les visiter un jour alors autant récolter le plus d'informations que je le pouvais. De cette façon, je pourrais peut-être retourner la situation quand moi-même j'y tomberais. Je ne comptais pas être condamnée à la torture éternelle, non, non. J'étais bien trop intelligente pour ça. Quand j’atterrirai ici, je ferais tout pour l'éviter.
-C'est vrai que les cris des âmes damnés ne sont pas un moyen de mesure particulièrement efficace puisque cela prend en compte leur faiblesse... Et, est-ce que vous prenez la peine de personnaliser chaque torture à la personne qui va l'expérimenter ? Par exemple si quelqu'un a une peur bleu des araignées, vous allez le prendre en compte ?
Que je sache à quoi m'attendre... La visite continua alors, Desmond me montrant la galerie menant à la salle du trône, aujourd'hui appartenant à une femme qu'il semblait avoir en horreur. Je fus un peu étonnée d'apprendre que Desmond n'était pas celui qui régnait sur cet endroit... Si c'était ni Hadès ni Cerbère, qui pouvait être cette incompétence du nom de Sasha ? Desmond semblait sur de pouvoir un jour récupérer le trône qui lui appartenait, à juste titre, mais... je ne pouvais pas laisser les choses comme ça ! Desmond qui n'avait pas quelque chose qu'il voulait me paraissait tellement surréel... Peut-être pouvais-je l'aider ? Il était compliqué pour moi de m'imaginer tous les enjeux autour de ce trône, mais je devais bien pouvoir l'aider d'une manière ou d'une autre et ainsi montrer à Desmond que je n'étais pas faible. Que je méritais bel et bien le fait qu'il m'apprécie.
-Qui est cette Sasha Hale, premièrement ? Laisse, elle est insignifiante de toute façon. Il faut l'éliminer à tout prix... Pour ça... Soudain, je me rendis compte de la présence d'une sorte de mouche qui me scannait avec quelque chose qui ressemblait à un détecteur de métal. Je haussais un sourcil, avant d'essayer de la chasser, en vain. Qu'est-ce que tu fais, pourriture ? Hors de ma vue !
La mouche voulait m'emmener me faire torturer ? Quoi ? Je savais bien que quelque chose n'irait pas dans ce voyage surprise... Heureusement, Desmond expliqua la situation mais la mouche ne sembla pas convaincue... Desmond s'énerva, attaquant la mouche d'une violence inouïe. Je n'osais pas bouger un muscle, de peur qu'il s'en prenne ensuite à moi. Je n'aimais pas quand il agissait de la sorte... Il me faisait peur. D'un côté je savais que c'était pour me protéger mais de l'autre, j'avais toujours peur qu'il perde le contrôle et qu'il s'en prenne ensuite à moi. Je ne voulais pas regarder la scène, mais me retint de fermer les yeux ou même de les détourner. Et j'eus raison, parce que Desmond s'arrêta subitement et se retourna vers moi. Je fronçais les sourcils, ne comprenant pas ce qui lui arrivait. Puis il expliqua... Moi ? Punir la mouche ? J'étais un peu prise de court. Il lâcha la mouche de manière désinvolte, alors que je m'avançais peu sûre de moi. Ce n'était pas que je n'avais pas envie de lui faire regretter ses paroles mais... habituellement je le faisais en me prenant à la personne et en l'attaquant avec des mots. Mais là, j'étais face à une mouche, c'était déjà bien assez insultant comme cela, non ? Je pris une grande inspiration, et décida finalement de m'en prendre à elle, physiquement. Je n'en avais pas l'habitude, mais je ne comptais pas décevoir Desmond... J'attrapais la mouche et me concentra sur elle et sur tout le mal que je voulais lui faire. Je sentais une force inattendue en moi, comme si l'esprit de vengeance qui m'animait me rendait plus forte... Sûrement un effet des Enfers. Je voulus d'abord mettre fin à ses gémissements. J'attrapais sa trompe, et la tourna, tourna avant de finalement y faire un nœud. Une mouche muette, voilà qui était mieux. Je la tournais ensuite sur elle-même, pour qu'elle se retrouve sur son dos et regarda ses pattes avec attention. J'en arrachais une, sans trop de difficulté puisque les pattes d'un insecte aussi faible que celui-ci restaient les parties les plus fragiles de son corps. J'en retirais une deuxième, puis releva la tête vers Desmond d'un air satisfait.
-Qu'est-ce que je disais avant de me faire grossièrement interrompre par cette chose déjà ? Ah oui, éliminer la concurrence ! Je retirais de nouveau une patte de la créature, sans même y porter une quelconque attention. Tu mérites le trône, il devrait déjà t'appartenir. Je ne comprends pas que ce ne soit pas déjà le cas... C'est bien Hadès qui a choisit son successeur non ? Excuse mes mots mais... J'arrachais une quatrième patte, tout de même hésitante sur les mots qui allaient sortir de ma bouche. Es-tu sur que Hadès te tien à la même estime que tu le tiens ? Je sais que tu as beaucoup de respect et d'admiration pour ton maître, si je ne me trompe pas mais... tu ne devrais pas te laisser faire traiter de la sorte ! Tu devrais réclamer ce qui te doit ! J'ai l'impression qu'il se joue de toi, qu'il t'utilise et je ne peux pas accepter ça... Tout comme tu ne le devrais pas non plus. Je pense qu'il est temps pour toi de voir la vérité en face : Hadès ne t'apprécie pas à sa juste valeur, et ce ne sera jamais le cas. Regarde, il fait même passer une "larve" insignifiante avant toi ! Ne te sens pas tu trahie ? En temps normal, je sais que tu n'accepterais pas ça, alors pourquoi avec lui tu te laisse faire ? Tu dois te rebeller, Desmond !
J'arrachais une cinquième patte de l'immonde insecte et regarda la dernière avec attention. Je finis par hausser les épaules et la laisser tomber sur le sol. Je lui laissais sa dernière patte, dans ma grande bonté. Dans un dernier excès de rage, je lui mis un coup de pied violent et la mouche démembrée partit plus loin. Je m'essuyais les mains l'une contre l'autre, façon de dire "une bonne chose de faite" puis reporta mon attention sur mon ami. Je ne savais pas s'il accepterait ce que j'étais en train de lui dire, mais je ne voulais honnêtement pas qu'il continue à se faire utiliser et maltraiter de la sorte. Il méritait beaucoup mieux.
-Quoi de mieux que de lui prouver que tu n'as plus besoin de lui que de reprendre le trône ? De force. Cela dépend comment tu veux t'y prendre, mais une des mes techniques préférés pour accéder au pouvoir reste de semer le chaos et d'en profiter pour y accéder. Je suis certaine que tu n'es pas le seul à ne pas être ravi de la nouvelle Reine des Enfers... Peut-être qu'en implantant l'idée d'une révolution dans l'esprit des créatures des Enfers, tu pourrais prendre le dessus ? La révolution se mettrait en place, Sasha se ferait attaquée de tous côtés et toi... Tu pourrais en profiter pour porter un coup fatal et ainsi récolter les lauriers de tout cela et récupérer le trône qui t'appartient. Avec un léger sourire, je haussais les épaules. Mais ce n'est qu'une idée, tu n'es pas obligé de la suivre.
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Desmond Blake
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We are all searching for someone whose demons play well with ours.Véritable virtuose de la méchanceté, Pacifica châtia la mouche importune d'une manière experte. Chacun de ses gestes était précis. Desmond la dévorait des yeux. La voir faire le mal était encore plus exaltant que ce qu'il avait pensé. Le visage de la jeune femme était à la fois fermé et concentré. Elle ignora les lamentations de la mouche tandis qu'elle arrachait ses pattes une à une. Le chien des Enfers l'observa longuement. Le magnétisme naturel de la jeune femme semblait imprégner les lieux, à moins que ce ne soient les Enfers qui la poussaient à faire jaillir le pire d'elle-même ? Peu importe. Desmond était fasciné. Elle était un véritable joyau, aussi abominable à l'intérieur qu'elle était belle à l'extérieur.
Satisfait de sa prestation, il prêta une oreille d'autant plus attentive aux paroles de la jeune diablesse. Comme toujours, ils étaient sur la même longueur d'ondes. Pourtant, une phrase en particulier lui arracha un tic nerveux au coin des lèvres :
Es-tu sûr qu'Hadès te tient à la même estime que tu le tiens ?
Ces paroles le dérangeaient. Elles étaient comme du sel sur une plaie à vif. Au fond de lui, il en savait la raison. Pacifica avait vu juste. D'une certaine manière, il pensait la même chose, sans jamais oser le formuler à haute voix. En dépit de sa grandeur, de sa magnificence et de son âme d'artiste en matière de meurtre, Desmond avait cruellement besoin de l'affection de son Maître. Affection qu'il voyait se dissiper chaque jour davantage, malgré ses efforts décuplés afin de lui plaire. Le dieu des Enfers préférait toujours Norbert le minotaure balourd, ou Sasha, la larve incapable. Et lui, dans ce schéma ? Lui qui avait accompagné chacun de ses pas depuis plus de cinq mille ans ? Lui qui lui était demeuré fidèle et loyal, ne méritait-il pas davantage de considération ?
Desmond réprima le jappement misérable qui manqua de lui échapper. Fort heureusement, il parvint à l'étouffer au fond de sa gorge. Pour rien au monde il n'aurait voulu montrer une faiblesse devant Pacifica. Il se figurait être une sorte de modèle pour elle. Comment aurait-elle pu poursuivre sur la voie du Mal s'il apparaissait sous un jour décevant ?
— C'est exact, je me sens trahi. Cela dure depuis trop longtemps... murmura-t-il, les poings serrés.
En temps normal, je sais que tu n'accepterais pas ça, alors pourquoi avec lui tu te laisse faire ? Tu dois te rebeller, Desmond !
Les paroles de la jeune femme résonnaient dans sa tête. Il secoua légèrement la sienne. Encore une fois, elle avait raison.
— Ce n'est pas aussi simple... dit-il dans un filet de voix.
Comment aurait-elle pu comprendre ? Elle était humaine. Elle était née libre. La représentation parfaite de la jeune américaine qui mène sa vie comme elle l'entend, en se moquant de l'avis des autres. Desmond n'enviait pas sa condition mortelle, car il appréciait l'éternité, mais il jalousait son libre-arbitre. Il avait été créé par Eris pour servir Hadès. Cela faisait partie de son ADN. Se détourner de lui était extrêmement douloureux. Rien que le fait de l'envisager lui causait un tourment terrible. Pour lui, c'était contre-nature. Y survivrait-il ?
Tout est dans ma tête. Il suffit de m'affranchir de ce fardeau. Obéir à Hadès est une idée qu'on a placée dans ma tête, le jour de ma naissance. Je peux changer. Je suis capable d'évoluer.
Il se répéta ceci plusieurs fois afin de s'en persuader, fermant brièvement les yeux. Puis, soulevant les paupières, il plongea son regard dans celui de la jeune femme. Son idée rejoignait la sienne, à laquelle il pensait depuis de nombreux mois.
— Comme d'habitude, je peux compter sur toi pour proposer des idées audacieuses.
Dans la pénombre, il esquissa un sourire torve. La mouche avait rampé plus loin, ce qui leur permettait de comploter sans être entendus. Desmond s'approcha de son amie et poursuivit sur le ton de la confidence :
— Il se trouve que beaucoup de créatures du Tartare désapprouvent la nomination de Sasha.
Réalisant que Pacifica n'était certainement pas en possession de tous les mécanismes de l'histoire, il reprit :
— Les Enfers sont immenses et séparés en deux parties. A l'époque, Hadès et Eris se partageaient les lieux. Ma créatrice possédait le Tartare, une région infernale supérieure en tous points au reste.
La fierté transparaissait dans chacune de ses paroles. Il portait Eris en très haute estime. Elle était celle qui lui avait donné la vie. Et, contrairement aux autres dieux, jamais elle ne l'avait déçu.
— Elle t'aurait beaucoup plu. Sa capacité à semer le chaos était époustouflante. En plus de ce talent, elle donnait vie à des créatures complexes. Ses créations ont toujours été les plus abouties. Elle surpassait tous les autres dieux dans ce domaine. Tu as devant toi l'exemple de la créature la plus puissante jamais créée.
Sans aucune modestie, il se désigna posément.
— Depuis sa mort, le Tartare est à l'abandon, mais ses créatures lui demeurent fidèles et n'apprécient pas les décisions d'Hadès. Il suffirait d'une étincelle pour embraser la poudrière. Les créatures des Enfers ne feraient pas le poids face à celles du Tartare.
Il marqua une pause avant de susurrer d'un ton assuré :
— Je suis tout désigné pour mener cette rébellion et prendre le trône qui aurait dû être le mien. Mais ce genre de choses prend du temps. Je dois oeuvrer dans l'ombre afin de ne pas éveiller les soupçons.
Si Hadès ne voyait rien venir, la vengeance n'en serait que plus savoureuse. Desmond voulait lire l'incompréhension dans ses yeux ainsi que la crainte. Il souhaitait le voir trembler. Les jointures de ses doigts craquèrent alors qu'il serrait toujours les poings. Peut-être que le chien des Enfers trouverait enfin la paix si son sombre dessein s'accomplissait...
Souhaitant apporter une note plus légère à cette discussion (du moins, de son point de vue), Desmond conduisit Pacifica jusqu'au bout du sombre couloir. Ce dernier s'ouvrit sur une salle immense peuplée d'êtres désincarnés. Ils souffraient tous en silence. Chacun d'entre eux, vêtu et coiffé d'une manière rappelant une époque précise, avait le regard vide.
— Chacun d'entre eux est perdu dans son propre cauchemar, expliqua Desmond d'un ton pédagogue. Ils ne nous voient pas, ne nous entendent pas. Les créatures ici-bas ont une seule fonction : créer un enfer à la mesure de l'individu. J'ai concocté plus d'un cauchemar sur-mesure.
Il précisa ce détail non sans un panache doublé de fierté.
— C'est plutôt facile à trouver. Il suffit de savoir ce qui a fait défaut à un mortel de son vivant et de le tourmenter éternellement avec. Observe donc cet idiot.
Il prit doucement la main de Pacifica et l'entraîna vers un être désincarné, à la peau verdâtre, coiffé d'une perruque brune et de souliers à ruban défraîchis. Comme tous les autres, il n'était pas attaché. Il flottait à la verticale dans le vide, à hauteur de leurs yeux et n'avait plus aucune force pour lutter.
— Louis XIV. Roi de France. Adepte des fanfreluches.
Desmond l'observa avec une moue désenchantée.
— Durant son règne, il a affamé son peuple pendant qu'il jouissait de tous les plaisirs. Désormais, il a éternellement faim.
Il adressa un regard entendu à la jeune femme. Un peu plus tôt, elle lui avait demandé s'ils prenaient la peine de personnaliser chaque torture infligée. Elle avait sa réponse. Les Enfers sont pavés de mauvaises intentions, chacune adaptée à la punition du mort. Avec un sourire sournois, il ajouta :
— N'est-ce pas redoutablement ingénieux ?
Il pouvait volontiers poursuivre la visite si elle le souhaitait. Il ne se lassait jamais de dévoiler les plus sombres aspects de cet endroit qu'il affectionnait depuis toujours. :copyright:️ 2981 12289 0
Pacifica Northwest
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You should take it as a compliment
That I got drunk and made fun of the way you talk
You should think about the consequence
Of your magnetic field being a little too strong
| Conte : Souvenirs de Gravity Falls | Dans le monde des contes, je suis : : Pacifica Northwest
☾☾ Desmond semblait complètement décontenancé par mes paroles... Je sentais que j'avais touché pile à l'endroit qu'il fallait. La relation entre Desmond et Hadès était compliquée, mais j'avais l'impression d'en avoir saisi le sens. Une relation de respect qui n'allait que dans un sens, qui lésait Desmond. Il souffrait, je pouvais le voir, bien qu’il essaye sans relâche de le cacher. Il savait cacher ses émotions aussi bien que moi, pourtant. Nous étions des experts dans ce domaine mais... un expert savait en reconnaître un autre. Certains gestes, certains réflexes, eux, ne mentaient pas. Il semblait tellement frustré de cette situation. Mais je ferais tout pour l'aider à s'en sortir et enfin avoir la reconnaissance qu'il méritait. Il sembla apprécier l'idée que je lui avais donné : commencer une rébellion dans les Enfers pour récupérer le trône qui lui était dû. Je ne pus m'empêcher d'échapper un soupir de soulagement. Avec une personne aussi instable que lui, j'avais toujours peur de le décevoir. Et s'il avait trouvé mon idée complètement stupide ? Lui qui me tenait en si haute estime aurait été immédiatement déçu que je ne sois pas à la hauteur de ce à quoi il s'imaginait. Desmond attendait de moi un esprit mauvais aiguisé, je ne pouvais pas le décevoir. Il se mit alors à m'expliquer comment il pouvait appliquer mon plan aux Enfers, me donnant des informations que je ne pouvais, bien évidemment, pas connaître. J'appris que les Enfers étaient séparés en deux parties, que Desmond n'avait pas été créé par Hadès mais par Éris, à ma grande surprise, et surtout qu'il ne suffisait qu'une étincelle pour démarrer une véritable révolution. Parfait... Qu'attendions-nous alors ?
-Éris, la déesse de la discorde... J'aurais dû m'en douter. Il me semblait impossible qu'un être comme toi ait pu être créé par un dieu aussi bête que Hadès... Éris te sied bien plus. Je suis désolée d'apprendre sa mort, j'aurais beaucoup aimé la rencontrer... Mais en tant que créature d'Éris, les démons du Tartare te suivront sans aucun doute ! T'accorder leur loyauté reviendrait à honorer la loyauté qu'ils avaient envers Éris. Je pense sincèrement que tu as une bonne base pour entamer ton plan... Il ne suffit plus qu'à le lancer, quand tu seras prêt. Ce que tu ne me sembles pas être. Je lui fis un sourire malsain, sachant très bien qu'il n'allait pas aimer ce qui allait suivre. Tu es encore bien trop attaché à ton maître, Desmond. Que tu veuilles l'accepter ou non, il a le dessus sur toi. Il faut que tu t'en détaches, par des petits actes, avant de finalement lancer le plan. Sinon... J'ai peur que tu te dégonfles au moment fatidique. Et je doute que tu veuilles passer pour un lâche devant les créatures du Tartare, je me trompe ?
Nous continuâmes à marcher jusqu'au bout du couloir, s'ouvrant une salle immense où je pus voir une scène particulièrement dérangeante... Dans l'entièreté de la salle des âmes au regard vide se faisaient torturer de façon différente. Tous avaient ce regard, comme si toute leur énergie vitale leur avait été volée. C'étaient des âmes, il semblait donc normal qu'ils n'aient plus d'énergie vitale pourtant cela semblait différent... Leur souffrance était telle que je pouvais la ressentir rien qu'en posant les yeux sur eux. Ils n'avaient plus de force pour la ressentir eux-mêmes alors c'était moi, en tant qu'humaine bien vivante, qui la ressentait pour eux... Une éternité à souffrir de son pire cauchemar. Desmond m'expliqua comment étaient créés les châtiments, répondant à ma question antérieure : étaient-ils personnalisés en fonction des défauts et des culpabilités de chaque personne qui finissait aux Enfers... Il me montra même un exemple avec le Roi Soleil en personne. Je le regardais, tant avec effroi qu'avec fascination. Le faire mourir de faim éternellement pour lui faire vivre l'enfer, littéralement, qu'il avait fait vivre à son peuple. Desmond avait raison, c'était ingénieux... Mais je ne pouvais m'empêcher d'avoir peur. Pas pour l'ex-roi français, non, je ne pouvais pas en avoir encore moins à faire de lui, mais pour moi. J'irais en Enfers, soyons réalistes... Que pouvait bien me réserver mon propre châtiment à ce moment-là ? Je devais m'y préparer. Ou mieux : trouver un moyen d'y échapper. Je me tournais avec Desmond, essayant de cacher ma peur du mieux que je le pouvais.
-Tant ingénieux que fascinant... Cette idée de lui faire subir ce qu'il a fait subir à son peuple, c'est diabolique... Je ne peux qu'approuver. Je ne comprends pas une chose, pourtant... Personne ici n'est attaché, pourquoi ne s'enfuient-ils pas ? Et dis-moi Desmond... Si tu devais créer un enfer personnalisé pour moi, qu'est-ce que tu ferais ? Fais parler ton imagination, je t'en prie, trouve ce qui me ferait le plus souffrir...