Retrouver Adam lui avait réchauffé le cœur, il fallait bien le dire. Même s’il semblait un peu plus renfermé sur lui-même que lorsqu’ils étaient au Château, Belle était vraiment heureuse. Elle avait commencé à avoir un peu peur lorsqu’il lui avait dit qu’il voulait repartir dans le monde des contes. Ils avaient continué à discuter, mais la jeune femme n’avait rien ajouté sur ce point fâcheux. Elle voulait prendre le temps de réfléchir.

Et c’était ce qu’elle avait fait. Dans un sens, elle pouvait comprendre que le prince qu’il était veille retrouver son statut, sa place dans la société. Ce n’était pas forcément simple pour quelqu’un qui n’avait jamais vraiment travaillé de faire face à des souvenirs où il était servi alors qu’à présent, il était obligé de faire les choses par lui-même. Elle arrivait à comprendre ça, au niveau intellectuel. Mais où étaient les avantages à vivre cette vie ? La jeune femme n’en voyait pas vraiment.

Elle, elle aimait la vie qu’elle avait à présent. Elle pouvait vivre avec des gens instruits et curieux comme elle, même si elle restait un peu marginale tout de même. Ils avaient un confort certain comparé à la vie dans le monde des contes. Et puis, ils étaient libres d’être autre chose que ce que la société de leur monde attendait d’eux. Et ça, pour la jeune femme, ça n’avait pas de prix.

Cependant, elle n’était pas fermée à une discussion avec Adam sur tout ça. Elle voulait juste passer du temps avec lui, sans prise de tête, juste eux deux, avant de devoir aborder les sujets compliqués comme celui-là. Aussi quand il lui proposa de passer la journée avec lui, même si c’était au centre commercial, elle avait accepté sans hésitation. Belle n’était pas fan de l’endroit, mais elle s’était découverte récemment une petite passion pour la déco maison, alors si elle trouvait des trucs intéressants au passage, la journée ne serait pas trop étrange.

- Coucou ! Lança-t-elle en l’embrassant, attendrie de le voir hésiter ainsi. Moi aussi je suis heureuse de te voir. Répondit-elle en souriant. Alors, on vient faire quoi ici exactement ? Lui demanda-t-elle. Quoi que tu aies prévu, si on pouvait passer dans le magasin de matériel de peinture et tout ça, ça serait top !

Il supporterait bien ça pour elle hein ?

Bien évidemment, s’ils se trouvaient dans le centre commercial, Belle se doutait que c’était pour effectuer des achats. Mais Adam se montrait très mystérieux à propos du type d’achat, même s’il accepta très rapidement de l’accompagner dans un magasin de peintures pour qu’elle puisse refaire ses stocks de trucs à décorer. C’était dû à ce monde, elle ne faisait pas vraiment ça avant, mais ça avait le mérite de lui occuper l’esprit d’une autre façon que la lecture et quand elle faisait des pauses entre les bouquins, c’était vraiment bienvenue de penser à autre chose.

Après l’avoir embrassé et mis au point ce petit détour, la jeune femme marcha à côté d’Adam qui les menait, hésitant à lui prendre sa main pour entrecroiser leurs doigts. Belle finit par arrêter d’hésiter en voyant les regards plus qu’admiratifs qui étaient jetés à Adam. Désolée les filles, mais il est déjà pris, voilà ce qu’elle proclamait en prenant la main du jeune homme qui se laissa faire et d’entrecroiser leurs doigts. En général, la brune n’était pas jalouse mais elle avait un peu trop souffert ici pour se permettre cette petite mesquinerie.

- Ah ? Tu as toujours eu un goût plutôt sûr pourtant. Fit-elle remarquer, étonnée mais pas fâchée qu’il ait pensé à elle pour ça.

C’était un acte intime après tout que de faire participer l’autre à la constitution de la garde-robe. Belle était donc ravie par cette demande, même si elle n’était pas franchement la plus au fait de la mode. Ceci dit, elle avait son propre style qui n’était pas critiqué, donc elle saurait sans doute le conseiller.

- Non, tu n’as pas fait ça ? S’exclama-t-elle avant d’éclater de rire. Et de rire un peu plus en voyant qu’il s’était moqué d’elle. Vilain. Fit-elle avec affection quand elle se fut un peu calmée. Non, ça ne me dérange pas, tu t’en doutes bien. Tu es sûr de vouloir aller dans ce magasin par contre ? Lui demanda-t-elle. Ils sont plutôt chers…

Et elle ne pensait pas qu’un bibliothécaire aurait les moyens de s’habiller chez eux. En même temps, Belle n’était pas franchement au courant des finances d’Adam, alors peut-être qu’il était parfaitement à même de s’habiller là. C’était aussi pour ça qu’elle lui posait la question, parce que, si ça n’était pas le cas, elle ne voulait pas qu’on puisse le tourner en ridicule. Si c’était le cas par contre et qu’il voulait vraiment aller là, elle le suivrait et le conseillerait au mieux, comme elle l’avait toujours fait.