J’étais heureuse. Oui j’étais heureuse de travailler à l’Orphelinat. En réalité, depuis la rupture de la malédiction, j’ai toujours passé plus de temps ici qu’au Musée alors finalement, avoir laissé mon job de conservatrice pour reprendre la direction de l’Orphelinat, c’était sans doute la meilleure chose qui soit, même si c’était clairement plus de travail que m’occuper des peintures. J’avais tout un logement rempli d’enfants sur les bras, mais ça me plaisait, ça me rappelait un peu qui je suis vraiment. Mary Poppins, pour toujours et à jamais, oui il faut croire que c’est ça. Au fond, même si la vie m’a pris énormément de choses, même si sur un certain point, j’ai perdu un nombre incalculable de repères, il faut croire que j’arrive à faire mon chemin tout doucement, à petits pas.

Nous étions mercredi après midi et j’avais deux heures devant moi pour tous les rendez-vous qu’il y avait de noté dans mon agenda. Même si bien sûr être directrice de l’Orphelinat n’est pas non plus être PDG d’une grande entreprise, j’avais aussi pas mal de travail, quelques rendez-vous, souvent avec des parents qui veulent adopter des enfants et je faisais toujours tout pour que tout se passe pour le mieux. Tous mes enfants méritaient d’avoir une famille et d’être heureux. Cependant, aujourd’hui, mon rendez-vous de 14h était pour tout autre chose. Je connaissais la réputation du notaire de la ville et je doutais sur le fait qu’il veuille adopter un enfant. De toute manière, si c’était le cas, il serait venu avec son épouse et non seul.

Quand j’avais vu son nom dans mon agenda, j’avais demandé à l’une des bénévoles qui avaient pris l’appel pendant que je m’étais absentée et elle m’avait seulement dit qu’il voulait venir me voir pour parler affaire mais il n’avait pas argumenté plus que ça. Je m’étais donc informée du mieux que je le pouvais mais c’est l’esprit en plein questionnement que je l’accueille dans mon bureau. Un bureau aux tons clairs mais boisé. Tout restait très simple, l’argent, je préférais le placer dans les bienfaits de l’orphelinat et des enfants plutôt que dans mes propres affaires. Je possédais un bureau en bois, un ordinateur, quelques plantes, deux fenêtres qui donnaient sur la cour, quelques tableaux et des plantes vertes. Cependant, j’avais quand même opté pour des chaises confortables, c’était quand même le minimum et de bonnes lumières.

J’étais vêtue très sobrement mais assez « chic » pour pouvoir accueillir le notaire sans faire tâche dans le décor, je dois avouer. Je me lève pour venir lui serrer la main avec un sourire poli.

« Bonjour Maître Dorian. Bienvenu. Je dois vous avouer que je me questionne beaucoup sur la raison de votre venu. La bénévole qui a pris votre appel m’a dit que vous étiez resté très mystérieux. » énonçais-je alors « je vous en prie, asseyez-vous, vous voulez boire quelque chose ? Je peux vous servir du thé, un café ou sinon un verre d’eau. » énonçais-je alors.