Le Conseil Municipal

Les enfants. L’enfance. L’Orphelinat. Parfois, c’est vous dire que j’étais presque à la limite des nerfs qui lâchent mais vous voyez, je m’appelle Mary Poppins et quand on s’appelle Mary Poppins, on fait ce qu'il faut pour que les enfants sourient et sois heureux puis nous, on passe après. Mais quelle idée avais-je eu de rameuter plus de la moitié de l’orphelinat avec moi ? Ah oui, c’était une idée de Candice, l’ainée de la fratrie de cinq qui vit à l’Orphelinat depuis la rupture de la malédiction. Elle a seize ans. Bref, elle m’avait suivie au Conseil avec Claire, Juliette, Antonin, Phillipo, Rufus, Kaya, Fanny, Manon, Emily, Anne, Marie-Rose, Rose-Marie, Rico, Coca, Pacifico, Meredito, Erwina, Jesso, Amalthéo, non pardon, là c’est plus drôle. Les enfants s’arrêtent à Coca.

Je leur fais signe de tous s’installer et de ne pas dire un mot. Ils étaient là pour écouter, juste pour écouter. C’était déjà un privilège qu’Erwin ait accepté qu’ils viennent. Enfin, j’avais plus imposé la chose qu’autre chose mais l’idée c’est que c’est des enfants, et que vu que je vais en grande partie parler des enfants, autant qu’ils soient là.

« Bonjour et… » je jette un oeil aux deux imbéciles assis devant moi, Rico et Coca commençaient déjà à se bagarrer, je vais les fumer « Bonjour et merci à tous d’être venus à ce Conseil Municipal qui sera en grande partie dirigée sur l’enfance de notre ville, d’où sans doute le fait que ce soit de mon devoir de m’en charger cette fois-ci. » je pose la main sur le micro avant de me pencher vers Candice « Occupe toi de les calmer ou sinon je les sors. » je relève la tête et reprends mon sérieux « Donc comme je disais, nous allons parler de l’enfance. Tout le monde sait que les jeunes de notre ville sont importants pour notre avenir. » « OUAIS ! Supers importants même ! » Hurle Phillipo. Le fusillant du regard, je reprends la parole « Je n’aurais pas dû amener les enfants finalement…enfin maintenant que c’est fait… » « Importants ! Importants ! Importants ! » Levant les yeux au ciel « tu ferais mieux de te taire ou sinon elle va t’enfermer dans son sac et secouer tellement vigoureusement qu’on te retrouvera jamais. » ah si vous vous demandez, ça c’est mon parapluie. Mais apparemment, ça a eu l’air de le calmer et ils semblent même tous se tenir à carreaux.

Bon. Un léger sourire sur le visage, je reprends après avoir avaler ma salive parce que tout le monde sait que saliver, c’est important « En premier lieu, j’aimerais rappeler aux artisans et travailleurs de notre ville que nos enfants ont besoin d’apprendre afin de pouvoir par la suite se diriger vers une voie professionnelle qui les intéressent. De ce fait, c’est pour cela que je vous invite si vous en avez les moyens de remplir le formulaire que vous trouverez sur la table au fond de la salle pour accueillir un de nos jeunes une fois par mois pour pouvoir lui montrer les ficelles de votre métier. Bien sûr, vous aurez toujours un numéro à prévenir s’il y a le moindre problème. Comme il ne s’agit que d’une journée, il n’est pas question de rémunération, après c’est à votre bon vouloir bien sûr. » J’allais pas dire que j’en prenais l’entière responsabilité même si concrètement, c’était moi la député de l’enfance ou je ne sais trop quoi. Attrapant mes autres fiches, je jette un regard aux enfants qui semblent se tenir à carreaux mais les connaissant, je craignais un retournement de situation « Ensuite, vous avez sans doute remarqué que certains coins de notre jolie petite ville du Maine ont besoin d’être remis à neuf, trois après midi par semaine et le samedi après-midi compris, les enfants et adolescents seront conviés à venir dans les quartiers appauvris de la ville afin de redonner un coup de neuf grâce de la peinture mais pas uniquement peindre un mur pour peindre un mur mais faire de la peinture, des fresques, des oeuvres qui permettront d’embellir ce qui nous entoure. »

Je voyais que cette idée plaisait au groupe de gosses que j’avais avec moi. Claire se lève et se hisse près de moi. Du haut de ses sept ans, elle était assez agile. Je regarde les personnes présentes quelques instants avant de me baisser près d’elle pour la prendre dans mes bras. Un léger sourire perle sur mes lèvres alors que je me relève avec elle dans les bras pour qu’elle finisse par parler dans le micro « Pour le marché du père noël, on va faire pleins de gâteaux et puis en plus, on va faire une chorale et chanter pleins de chansons et après on va manger pleins de bonbons mais faut que vous veniez goûter nos gâteaux, ils sont tous fait avec amour en plus. » un léger sourire perle sur mes lèvres « notre petite Claire a empiété sur la troisième idée que je voulais amener sur la table, la présence de la jeunesse au marché de noël, concernant l’Orphelinat, nous y tiendrons un stand où vous pourrez acheter de quoi prendre le goûter et les enfants seront également présents pour chanter des chants de noël et une grande bataille de boule de neige avec petits et grands ! Mais c’est un petit aparté. »

Je dépose la petite qui retourne s’asseoir aux côtés de Candice tandis que les deux pitres s’approchent un peu trop près de mon sac « Si tu poses la main dessus, je te jure que je t’enfermes à l’intérieur ! » murmurais-je, la main sur le micro, fusillant l’adolescent du regard. Il me fait un grand sourire et retourne s’asseoir. J’adore mon job. J’adore mon job. J’adore mon job. Respirant un grand coup, je finis par reprendre la parole vu que tout le monde semblait me fixer du regard depuis tout à l’heure « A présent, il est temps que je passe à certaines annonces, tout d’abord, il a été décidé que les enfants seraient pris en maternelle dès qu’ils sont propres, donc ils peuvent y entrer à deux ans comme à trois ans. Pour ce qui est de la crèche, il n’y aura pas de critères d’adhésion. Parent seul ou en couple, l’enfant sera accueilli sans problème. Certaines aides financières seront également accordées à ceux et celles qui sont dans le besoin. » je pose le regard sur Erwin dont je sentais la persistance et la crispation « Bien sûr, après concertation entre les membres du Conseil et un dossier rempli avec pièces justificatives. Mais n’ayez crainte, ce n’est jamais très long, deux trois jours grand maximum. » Contrairement à ma mère qui attend sa retraite depuis six mois pardon je m’égare.

M’humectant les lèvres, je reprends la parole « J’ai également fait le choix d’accueillir vos enfants à l’orphelinat un mercredi après midi par mois pour diverses activités et les plus petits sont également les bienvenus, nous avons des bénévoles qui se feront une joie de veiller sur eux. » je glisse un regard sur Alexis, la fille de Regina qui se trouvait dans le public et lui souris légèrement.

Philippo et Antonin se lève avant de commencer à se battre « Non mais c’est pas possible ! Candice sors les moi de là ! » rallais-je.

Les deux adolescents furent sortis par la plus âgée des enfants et la sécurité. Je pousse un soupir et une fois le calme revenu, je tourne le regard vers le Maire avec un léger « désolée » murmuré avant de lever le regard vers la foule.

« Dernier point, l’importance du sport en équipe. Chaque samedi, un tournoi aura lieu entre les élèves de primaires, les secondaires et les lycéens. Une sorte de journée sportive pour tous les élèves intéressés avec du foot, du basket, du handball, du tennis de table…pleins de sports divers et variés pour passer une bonne journée et pour que les parents puissent passer une soirée calme. » terminais-je avec un clin d’oeil.

Je respire enfin après avoir terminé tout ce speech mais reprends rapidement.

« Ah et oui du coup, les formulaires, faut pas oublier de mes les donner. Voilà. Merci. Bonne journée à vous. Au revoir. »

Je fais sortir tous mes enfants de la salle, leur ordonnant de rentrer immédiatement à l’Orphelinat.