Mission Russie 2 : troisième guerre mondiale en approche

Dernièrement les choses étaient plutôt calme : pas de problème divino titanesque qui donnaient plus mal au crâne qu’autre chose, pas d’histoire abracadabrantesque où je me retrouvais embarqué contre mon gré grâce à un titan. Hypérion semblait avoir compris depuis Magrathea, et notre dernière discussion que j’accepterais de l’aider s’il me le demandait avant, pas s’il s’arrangeait en douce pour faire partir un petit groupe de personnes. D’ordinaire j’aurais probablement pointé du doigt que c’était étrangement calme et que cela annonçait certainement une catastrophe prochaine. Storybrooke et ma famille ne connaissaient que l’expression “le calme avant la tempête” ces moments ne servaient que de répit avant qu’un autre événement de type menace de vie ou de mort ne prenne le relais. Mais qu'à cela ne tienne, j’étais bien décidé à profiter de ces moments là et aujourd’hui ne ferait pas exception. Je m’étais déjà préparé un programme pour la journée, et je venais tout juste de terminer la partie jardinage. Possédant un immense jardin, l’entretenir prenait du temps, aussi mon emploi du temps comportait toujours un moment pour m’en occuper correctement. Avoir la main verte ne suffisait pas, je devais en prendre soin et mine de rien comparé à ce qu’il était au début lorsque nous avions acheté la maison avec Apollon, je n’étais pas peu fière du résultat.

Penser à mon frère, en revanche, était une chose qui revenait régulièrement et qui s’accompagnait généralement d’un nœud dans le ventre. Mon frère était parti depuis plusieurs mois déjà, et son dernier message était qu’il allait bien, qu’il ne fallait pas s’inquiéter mais qu’il avait trouvé quelque chose et que de ce fait il ne reviendrait pas de suite. Depuis silence radio, et même pour moi le contacter était impossible, quelque chose brouillait notre lien ou alors c’était là l'œuvre de mon frère lui-même pour éviter que je ne m’inquiète. Si je l’aimais de tout mon être, mon jumeau n’était pas nécessairement la flèche la plus aiguisée du carquois et pouvait avoir des réactions parfois surprenantes. La dernière fois qu’une telle chose s’était produite il s’était retrouvé dans une boucle temporelle et je ne l’avais pas revu pendant 21 ans. Seule certitude, il était vivant sans quoi je l’aurais ressenti. J’aimerais donc éviter que pareil scénario ne se reproduise à nouveau.

Pour me calmer, j’avais décidé de sortir faire des courses plutôt que de faire apparaître les choses moi-même. Apple venait ce soir pour une “soirée entre filles" comme elle les appelait, et je savais que généralement c’était l’occasion de manger un certain nombre de confiseries pendant que je la laissais décider du programme. Le seul problème demeurait dans le fait qu’Apple était allergique aux arachides et que beaucoup de ce que l’on trouvait dans le commerce en contenait. J’avais donc passé de longues heures sur internet à chercher et peaufiner des recettes pour reproduire les confiseries tout en faisant attention aux habitudes alimentaires de ma filleule. Depuis le temps, j’avais donc mes adresses à Storybrooke et grâce à la téléportation, le temps de trajet était largement réduit. De plus, cela me permettait de sortir et d’échanger avec d’autres personnes que mon entourage. S’il était vrai que j’avais parfois la réputation de paraître distante, et que comparé à Apollon qui captait littéralement toute l’attention à chaque fois qu’il était présent je paraissais un peu plus effacé, moins lumineuse sans parler de mes quelques lacunes sociales, je n’étais pas devenu diplomate, porte parole, bras droit et toutes les fonctions requérant un minimum de communication avec Storybrooke en restant dans mon coin. J’aimais cette ville, aussi bizarre, et dangereuse puisse-t-elle être ici je pouvais vraiment être moi Diane et Artémis ne formaient qu’une seule et même personne, et “Diane” n’était plus juste une façade pour dissimuler “Artémis” aux yeux des mortels.

J’étais revenue chez moi aux alentours de 14h, ce qui me laissait le champ libre pour la préparation. Là aussi, j’avais établi une liste basée sur les dernières envies d’Apple. D’ailleurs je terminais une fournée de cookies quand la sonnette retentit. Je reconnu directement la manière de sonner de mon invitée et m’empressais d’aller ouvrir :

- Tu es en avance, l’accueillis-je

“Socrate a décidé de me faire la morale parce que j’avais oublié le lait lors des courses alors j’ai dit que je devais venir chez toi et que j’avais pas le temps. De toute façon je vois pas pourquoi il râle, lui il peut en faire apparaître quand il veut du lait. D’ailleurs, il devrait même pas il y avoir de corvée de courses vu qu’avec Anatole ils ont même pas besoin de manger.”

- Et toi, qu’est que tu mangeras ?

“J’aurais qu'à venir chez toi ! En plus tu cuisine toujours super bien.”

Ben voyons, en voilà une qui ne perdait pas le nord. D’un côté venant d’Apple cela ne m’étonnait guère et je devais aussi admettre être amusée. Elle mettait de la joie dans mon quotidien, semblant s’être fait un devoir de prendre le relais en attendant le retour de mon frère.

- Allez entre, je te laisse choisir le programme. Mais pour l’amour de Gaïa épargne moi Titanic c’est vraiment tout ce que je te demande.

“T’inquiètes tata, j’vais nous choisir un truc d’enfer.”

Je la laissais rejoindre le salon pendant que je retournais dans la cuisine pour terminer, le moment de choisir le film était toujours un processus délicat. D’une manière générale, sauf quand elle avait vraiment besoin qu’on lui remonte le morale où je la laissais choisir quelque chose sans chercher à savoir si cela me plairait ou non, on effectuait un roulement et on faisait en sorte au maximum de choisir quelque chose dans un genre que chacune aimerait. Apple s’y était pliée sans discuter, pas comme son homonyme masculin qui avait passé un long moment à rouspéter et tenter de me faire changer d’avis quand j’avais établi cette règle. Je m’étais montrée inflexible même avec mon jumeau. Il boudait à la manière d’un enfant de trois ans et finissait par céder.

Nouveau bruit de sonnet, cette fois-ci c’était peut-être les pizzas. Histoire qu’il n’y ait pas que des sucreries, j’avais commandé dans un endroit qu’Apple m’avait recommandé j’avais dût admettre que leurs pizzas étaient vraiment bonne :

- C’est sûrement le livreur ! Je vais ouvrir, dis-je en traversant de nouveaux le salon où ma filleule se trouvait extrêmement concentré pendant qu’elle épluchait le catalogue de Netflix.

Sauf qu’en ouvrant la porte, ce n’était absolument pas le livreur de pizza, mais plutôt Dyson Walters que je n’avais pas vu depuis un moment d’ailleurs. Et les nouvelles qu’il était en train de m’annoncer étaient tout sauf réjouissantes. Adieu ma soirée tranquille avec Apple il semblerait…J’admis que ma première envie fût de me téléporter à Venise, trouver Apollon, et le ramener par la peau du cou à Storybrooke afin qu’il gère cela tout seul. C’était lui après tout, qui avait proposé cette histoire de Magic League. Cela dit, comme Hépha, avait aussi une légère implication dans l’histoire, l’envie d’aller le chercher dans son atelier puis d’en prendre un pour taper sur l’autre avec Apo était toute aussi présente. Inspirant un bon coup tout en me pinçant l’arrête du nez afin de contenir mon exaspération je me décidais à éclaircir la situation :

- Mon frère n’est pas joignable pour le moment, et j’ignore quand est-ce qu’il le sera de nouveau. Cela fait des mois que c’est ainsi, alors vous ne risquez pas de le trouver en ville. Quant à cette histoire, nous allons la régler et rapidement de préférence. Nous avons suffisamment d’ennui avec le gouvernement Américain, inutile d’en rajouter avec le gouvernement. Il va nous falloir limiter les dégâts, et étouffer l’affaire. Vous êtes venus me demander de l’aide, alors je viens et c’est non négociable. J’ignore comment cela se passait avec Apollon, dans mon cas généralement je me déplace sur le terrain.

Je jetais un coup d’oeil rapide à l’intérieur de la maison. Je ne voulais pas affoler ma filleule inutilement, et annuler la soirée après tant d'efforts fournis pour la préparer était hors de question.

- Trésor ! J’ai une course de dernière minute à faire, je me dépêche mais il se peut que j’ai du retard pour notre soirée.

Il me suffirait de fermer à clé, pour le reste ma chienne était éduquée pour monter la garde, si qui que ce soit d'inconnu tentait d’y pénétrer je ne donnais pas cher de sa peau.