Smile, my memories back Retrouver ses souvenirs, c’est presque aussi bon que le shopping. Enfin je dirais vraiment presque parce que retrouver ses pouvoirs, c’est encore mieux que retrouver ses souvenirs même si clairement je ne pouvais retrouver mes pouvoirs sans mes souvenirs, mais ça, c’est une autre discussion. Cela faisait quelques jours à présent que j’étais revenue de Solaria en compagnie de Layla. Il m’avait fallut pas mal de temps pour me rendre compte de ce que j’avais pu vivre et surtout comment j’avais pu aussi rapidement retrouver mes pouvoirs. Enfin c’était fait désormais mais à présent, il fallait que je reprenne ma vie en main. J’avais tout juste le bac, il fallait que je reprenne mes études pour pouvoir devenir styliste, oui c’est vraiment ce que je voulais faire. Depuis toujours. Ça et être une fée gardienne. Aujourd’hui samedi, je m’étais habillée très sobrement mais jolie. Après tout, le soleil était au zénith alors je ne voulais pas avoir trop chaud. Je voulais aller voir une jeune femme au commissariat. Anastasia. Elle m’avait aidé à sa manière lorsque j’étais allée la voir quelques semaines après mon réveil du coma et mon amnésie. Je voulais aller la voir pour lui dire que désormais tout était revenue et que je me souvenais de tout et que j’avais même retrouver mes pouvoirs. Attachant mes cheveux blonds en queue de cheval haute, je quitte mon appartement avant de me rendre jusqu’au poste de police. Poussant la porte, j’entre et remarque rapidement la chevelure rousse de la jeune femme. Je m’approche et lui souris. « Bonjour Anastasia. » énonçais-je avec un sourire.

( Pando )

Il est de coutume de dire qu'il ne se passe jamais rien au mois d'août car trop de personnes sont en vacances pour que quelque chose n'arrive. Cependant, à Storybrooke, dans cette petite ville du Maine non répertoriée sur les cartes, on est en droit de se demander si cet adage se vérifie toujours car aucun de ses habitants n'est sans savoir qu'il se passe toujours quelque chose.
Ou presque, dirons nous.
Le fait est que les années précédentes avaient été plus animées que celle-ci et que le commissariat de la ville, dans lequel Anastasia travaillait depuis quelques années déjà, était plutôt calme. La rouquine, fraichement revenue de vacances en famille pour profiter de l'Europe, s'était attendue à un autre accueil, plus énergique, avec davantage de problèmes divins, municipaux ou magiques sur le feu et avait presque été déçue de revenir au travail pour s'entendre dire qu'il ne se passait rien de spécial.
Puis, les jours passants, la jeune femme s'était effectivement aperçue que la ville était anormalement calme. Manifestement, tout le monde, les soucis inclus, avait décidé de prendre ses vacances en plein mois d'août, de quoi permettre à la jeune femme d'avancer sur des dossiers et des tâches pour lesquelles elle n'avait jamais le temps. C'était bien aussi. Un peu de calme, plus de routine, ça faisait partie des choses dont la jeune femme avait envie depuis qu'elle avait une vie de famille et que ses priorités n'étaient plus celles d'une jeune fille impétueuse et déterminée (même si, déterminée, elle l'était toujours, et plutôt deux fois qu'une !).
Mais ce mardi-là, Anastasia faisait du tri dans les dossiers et traversait justement l'accueil du commissariat quand une voix, qu'elle savait qu'elle avait déjà entendue auparavant mais qu'elle ne remit pas immédiatement dans son contexte, l'interpella. Vu son temps tranquille, il ne s'agissait probablement pas une citoyenne en panique venue trouver un peu d'aide au poste de police mais plutôt d'une visite de courtoisie et, en effet, lorsque la rouquine tourna la tête en direction de la voix qui la hélait, ses yeux bleu acier se posèrent sur Skyler Bennett.
Anya se souvenait parfaitement de cette jeune femme et ce pour deux raisons. Premièrement, dans leurs faux souvenirs communs, elles avaient fréquenter le lycée en même temps (même si elles n'avaient alors pas fréquenter le même cercle de personnes). Deuxièmement, au début de l'année, la jeune femme, qui s'avérait être une amnésique fraichement sortie du coma, était venue au poste pour faire des recherches sur son passé. Ce jour-là, il s'était avéré qu'Anya avait fait de son mieux pour l'aider, sachant elle-même très bien ce qu'être amnésique signifiait.
Depuis cette demande d'aide qui avait, a priori, permit à Skyler d'avancer dans sa quête identitaire, les deux jeunes femmes ne s'étaient plus revues. Jusqu'à ce jour. La détaillant du regard, Anastasia nota la tenue estivale de Skyler, une tenue très différente du jean et du chemisier qu'elle-même portait pour travailler.
- Salut Skyler, répondit-elle après un petit moment de battement. Alors, comment ça va, la mémoire ? demanda-t-elle ensuite sur le ton de la conversation, présupposant que son ancienne fausse camarade de lycée était venue pour l'entretenir à ce sujet là.
Après tout, c'était à peu près la seule chose que les deux jeunes femmes avaient en commun, non ?
- Tu progresses ? poursuivit Anastasia.
Elle ne savait pas quoi espérer de cette réponse. Un oui n'était pas totalement impossible mais hautement improbable. Ce n'était peut-être pas faire preuve de tact que de poser aussi directement la question. Peut-être si elle ne progressait pas, Skyler était frustrée et ne voulait pas parler de son amnésie. D'un autre côté, si la réponse était non, peut-être venait elle au poste de police en quête d'autres réponses - à d'autres questions, du moins fallait-il l'espérer puisque la dernière fois elles avaient fait le tour de tout ce qu'Anastasia avait pu trouver avec les maigres informations à disposition de Skyler.
- En tout cas si tu as de nouvelles pistes à creuser j'ai du temps devant moi. C'est pas très animé cet été, même ici, ajouta la jeune femme en roulant des yeux.

Smile, my memories back Un léger sourire perle sur mes lèvres alors que j’entre dans la poste de police et que je me dirige vers Anastasia. Je reste quelques instants silencieuse alors qu’elle m’explique qu’elle a du temps devant elle vu que Storybrooke semble très calme pendant l’été, comme si tous les problèmes prenaient eux-aussi des vacances. « En fait, je m’appelle Stella en réalité. Je suis la fée de la lune et du soleil. » ajoutais-je en faisant apparaître une boule de lumière de la couleur du soleil au creux de mes mains « j’ai retrouvé mes souvenirs. » énonçais-je avec un grand sourire. Oui j’étais heureuse d’avoir retrouvé mes souvenirs, je me sentais complète. Oui, je me sentais vraiment complète et ça faisait longtemps que ça ne m’avait pas fait cet effet là. Bien sûr, au début, ça n’avait pas été simple mais j’ai puisé au fond de mon âme de fée gardienne pour réveiller mes souvenirs et mes pouvoirs en même temps. M’humectant les lèvres, je reprends finalement la parole. « Je peux vous raconter comment j’ai retrouvé la mémoire si vous voulez ! » énonçais-je avec un sourire « je vous jure que c’est distrayant ! » ajoutais-je alors « et d’ailleurs… » je bouge légèrement la main et une petite boîte apparaît dans une pluie d’étoiles « c’est un bracelet porte bonheur. C’est pour vous remercier de votre aide. » énonçais-je avec un sourire.

( Pando )

Anastasia ne fut pas étonnée d'apprendre que Skyler s'appelait en réalité Stella. Ce n'était pas la seule, en ville, qui avait changé plus ou moins partiellement d'identité à cause du sort noir de Regina Mills. En fait, c'était le cas de la plupart des gens, l'amnésie n'étant pas à blâmer. Pourtant, certains habitants - en dehors de ceux arrivés après pour une raison ou une autre - avaient toujours eu le même nom. Anastasia, par exemple.
- C'est chouette, Stella, commenta la rouquine en opinant, se gardant de demander pourquoi, vu son prénom, elle n'était pas aussi la fée des étoiles.
Non pas que fée du soleil et de la lune ne soit pas une bonne chose. C'était même probablement le cas mais Anya n'y connaissait rien. La magie, elle voyait ça de loin, quelle que soit sa forme. En fait, la seule magie dont elle avait directement fait l'expérience était celle du sorcier Raspoutine qui n'était pas particulièrement animé par des attentions pacifistes. Pour autant, en sa qualité de Romanov particulièrement dure à cuire et obstinée, Anastasia ne craignait pas la magie. Ce n'était seulement pas son domaine et elle ne s'en plaignait pas. Avait-on réellement besoin de pouvoirs surnaturels quand on avait son fichu caractère, de toute façon ?
Toutefois, la jeune femme n'en demeurait pas bon public et, sans aller jusqu'à s'émerveiller comme l'enfant de huit ans qu'elle avait arrêté d'être depuis deux décennies, la jeune femme trouva une certaine beauté à la boule de lumière jaune qui prit forme au creux de la main de Skyler / Stella tandis qu'elle poursuivait sa démonstration.
- Tu as aussi récupéré tes pouvoirs en plus de tes souvenirs, observa Anya avec un sourire amusé au coin des lèvres. C'est top, tu dois être soulagée, j'imagine !
Qui ne le serait pas ? Pour être passée par là, et même si sa mémoire n'était pas totalement complète, Anastasia se souvenait de l'immense joie qui l'avait envahie au moment où elle s'était rappelée de ce tapis inondé de menthe poivré, de sa chère grand-maman et de combien elle lui manquait quand cette dernière quittait la cour de Russie pour Paris. La jeune femme ne pouvait pas y repenser son ressentir une note de nostalgie au creux de son ventre mais puisqu'elle était à la fois dans un lieu public et à son travail, la rouquine chassa bien rapidement ces douces réminiscences pour s'intéresser de nouveau à l'ancienne amnésique :
Tu vas garder quel prénom, du coup ? demanda-t-elle poliment et aussi par intérêt : c'était quand même bien pratique de savoir de quelle façon les gens voulaient qu'on s'adresse à eux !
Et quelque chose disait à la jeune profiler qu'elle allait encore s'adresser à Skyler / Stella un petit moment, la jeune femme semblant visiblement d'humeur à partager, avec force de détails, le récit de ses souvenirs retrouvés. Heureusement pour elle, Skyler / Stella avait bien choisir sa période de l'année pour venir bavarder au poste de police !
Mais peut-être n'allaient-elles pas le faire en plein milieu de l'accueil, non ? Cette idée venait à peine de germer dans l'esprit d'Anastasia, qui s'apprêtait à inviter son ancienne fausse camarade de lycée à lui emboîter le pas, lorsque la fée la gratifia d'un autre tour de magie, tout aussi poétique que le précédent. Cette fois, une pluie d'étoiles qui aurait totalement plu à sa fille, Abigaëlle, fit apparaitre une jolie petite boite qui flottait dans les airs, à hauteur d'yeux.
C'était un cadeau de remerciements. Un bracelet porte bonheur, plus précisément, probablement le cadeau le plus approprié quand on avait la chance de retrouver sa mémoire aussi rapidement et d'avoir eu un peu d'aide de sa "marraine la bonne fée" de la police.
Evidemment, c'était aussi touchant que flatteur, même si Anya n'était pas du genre à le montrer, fierté oblige. Elle avait, depuis le début de sa carrière au sein de la police de Storybrooke, rendu service à de nombreux citoyens mais Skyler / Stella était la première à venir lui offrir un cadeau de remerciement. Non pas que ce soit ce qu'Anastasia escomptait de toutes les personnes à qui elle portait secours ou assistance, loin de là ! De son point de vue, un bon policier ne choisissait pas son métier pour recevoir des mercis, des bravos, des médailles et des cadeaux mais pour faire respecter des valeurs en lesquelles il croyait et qu'il respectait lui-même. Pas de pot de vin pour Anya, donc, ni de vice de forme délibéré.
Heureusement, rien dans le règlement intérieur n'interdisait les cadeaux de remerciements pour services rendus !
- Fallait pas, commença pourtant la rouquine qui, gênée, replaça une mèche de cheveux roux derrière son oreille. Je n'ai fait que mon travail, assura-t-elle. Mes collègues en auraient fait tout autant... Mais bon, ça se fait pas de refuser un cadeau, alors je l'accepte, évidemment, conclut Anya en attrapant la petite boite pour l'ouvrir et découvrir le bracelet porte bonheur qu'elle renfermait. C'est une porte bonheur magique ou rien à voir ? demanda-t-elle par pure curiosité.
De la part d'une fée, on pouvait sans doute espérer un cadeau enchanté mais les bracelets et autres grigris porte bonheur pullulaient dans de nombreuses cultures sans pour autant avoir été ensorcelés. Parfois, c'était une histoire de croyance ou de tradition, voire un peu des deux. L'important, de toute façon, c'était avant tout de croire en son porte bonheur.
- Tu sais quoi ? On a qu'à aller parler de tout ça dans mon bureau après un détour par la machine à café, ça sera... Mieux qu'ici en plein passage, acheva Anya en observant les alentours. Pour que tu aies retrouvé tous tes souvenirs aussi vite, ton histoire est forcément passionnante, poursuivit la rouquine en entrainant Skyler / Stella à sa suite.
Sans compter que l'histoire se déroulait à Storybrooke. Ici, tout était toujours plus passionnant et incroyable qu'ailleurs, c'était à la fois la malédiction et la bénédiction de la ville.
Une fois dans la salle de pause, où se trouvaient quelques tables et quelques chaises, un évier avec un micro-ondes, un petit frigo et une machine à café, Anya laissa à son "invitée" le loisir de choisir sa boisson en premier.

Smile, my memories back « Il faut croire que mes parents ne sont pas allez chercher très loin et voulait un prénom qui rappelle les étoiles. » énonçais-je avec un léger sourire « mon père c’est Radius comme le rayon du soleil et ma mère c’est Luna, comme la lune. Je suis la fée de la lune et du soleil et il fallait trouver quelque chose qui note ce fait, d’où Stella. » énonçais-je en haussant les épaules « mais tout ça pour dire que je crois que j’apprécie ce prénom plus que Skyler. » énonçais-je finalement « oui j’ai retrouvé mes pouvoirs en même temps que mes souvenirs, il faut croire que tout était lié finalement. » expliquais-je alors. Avant qu’on ne continue quoi que ce soit, je lui fais cadeau d’un bracelet porte bonheur qui portait une poudre d’étoiles comme on savait si bien le faire sur Solaria. Je souris à Anastasia « ça me fait plaisir. » énonçais-je avec un sourire avant de reprendre « oui c’est un porte bonheur magique, il est saupoudré de poussière d’étoiles solarienne et il est lié aux deux astres que sont la lune et le soleil. » énonçais-je avec un léger sourire « vous verrez, il vous portera bonheur. » énonçais-je avec bienveillance. Je fais un signe positif de la tête « avec plaisir. » énonçais-je avant de suivre la rouquine jusqu’à la machine à café. Choisissant un chocolat chaud, je laisse Anastasia choisir sa boisson avant de me saisir de la mienne. Buvant une gorgée en faisant attention de ne pas me brûler, je m’assieds avant de poser mon regard sur la jeune femme. « C’est chez moi, sur Solaria, dans la bibliothèque royale, en plein combat contre les Trix que j’ai retrouvé mes souvenirs. Layla était en mauvaise posture et mes parents avaient été fait prisonniers par les Trix et même si au début j’ai eu du mal à croire en moi et en ma magie, j’ai été poussé par la détresse de Layla et par la méchanceté des Trix et paf ! Ça a été comme un coup d’éclair dans l’esprit, tous mes souvenirs sont revenus et ma magie s’est déployée d’un seul coup. » avouais-je.

( Pando )

Comment le tsar et la tsarine avaient-ils choisi le prénom de leur quatre filles et de leur unique fils ? La question naquit dans l'esprit d'Anastasia lorsque Skyler évoqua ses propres parents, leur propre choix pour la nommer, elle, lorsqu'elle était venue au monde. La plupart des gens devaient avoir une idée, plus ou moins précise et romancée, des raisons qui avaient conduit à leur nom. Pas Anya. Pour commencer, elle avait porté pendant dix ans un prénom qui n'était pas réellement le sien, qu'on lui avait donné parce qu'on l'avait trouvée perdue et sans mémoire aux abords de St Pétersbourg et qu'il avait bien fallu la nommer plutôt que de l'appeler simplement "elle". Ensuite, même si une partie - non négligeable - de ses souvenirs d'enfance avait fini par revenir à la jeune femme presque trentenaire, rien ne lui était revenu à ce sujet. Peut-être parce qu'à huit ans, âge auquel sa vie avait à jamais basculée, on ne se posait pas la question.
Pourtant, même si cette signification ne suffisait peut-être pas à expliquer leur choix, Anastasia savait que son prénom voulait dire "renaissance". Ca ne lui servait presque jamais, ou sinon à se vanter, mais elle le savait.
Concernant Skyler, c'était donc de famille que de porter des prénoms célestes. L'information fit sourire la rouquine. Heureusement que, si elle s'appelait renaissance, son petit frère s'était appelé Alexei et non Thanos pour la mort.
- Ca ne m'étonne pas que tout ait été lié, commenta finalement la policière. J'suis pas experte mais le cerveau est un organe complexe, on sait pas encore trop comment tout fonctionne là-haut et c'est sans doute pas la science qui nous dira s'il est lié aux pouvoirs magiques des gens, affirma fermement Anya en souriant. En tout cas c'est noté, ce sera Stella dorénavant, conclut-elle.
Il n'y avait, après tout, pas de raison pour que la jeune femme retienne des dossiers complexes mais pas un changement de prénom, faux souvenirs de lycée ou pas. Surtout après qu'elle lui ait offert un bracelet magique qui, si Anastasia parvenait à retenir toutes ces histoires de poudre solarienne, allait forcément fasciner sa fille. Même si Solaria n'était pas Arendelle et qu'Abigaëlle continuait de ne jurer que par ça - malheureusement.
Il était cependant inutile de raconter tout ça à Stella alors Anya se contenta d'enfiler le bracelet autour de son poignet droit, là où elle ne portait pas de montre, et, après avoir examiné la façon dont il contrastait sur sa peau diaphane, déclara, satisfaite :
- Dans ce cas je vais essayer de le porter souvent s'il porte chance !
La jeune femme n'était pourtant pas particulièrement superstitieuse. Elle croyait en la magie, peut-être en une force cosmique, mais n'achetait pas de gris-gris et n'évitait pas les échelles ou les chats noirs. Mais dans le doute, on ne pouvait pas refuser un artefact de magie blanche censé apporter la chance. Même si Anya ne savait pas si elle avait besoin de chance ou si elle était déjà très chanceuse d'avoir enfin une famille unie et un travail dans lequel elle se sentait utile et compétente.
Le fait était qu'elle avait manifestement été particulièrement utile dans la quête de Stella et que cette histoire les lieraient peut-être durablement, contrairement à leurs années de lycée. Ou peut-être pas. Anastasia ne faisait pas de projet à ce niveau-là parce qu'à l'origine elle ne travaillait pas au contact des autres habitants de la ville pour y trouver de nouvelles relations.
Sans aller jusqu'à dire qu'elle était asociale, Anya était d'un tempérament solitaire, voire renfermée. Elle avait longtemps cru qu'elle ne serait jamais mieux servie que par elle-même, ce qui, bien sûr, c'était avéré faux. La découverte avait été une véritable épreuve pour son égo qui l'avait heureusement surmontée. Pour autant, la jeune femme n'avait pas pléthore d'amis n'avait, en soi, rien contre s'en faire de nouveaux. Dans tous les cas, elle était au point en matière de conventions sociales et attendit patiemment (comprenez : sans tapoter du pied, ce qui lui arrivait souvent dans les moments d'attente) que Stella ait précautionneusement récupéré son chocolat chaud avant d'avancer vers la machine à café pour y prendre un cappuccino. Le récupérant tout aussi délicatement que la jeune femme blonde, Anya vint la rejoindre là où elle s'était assise quelques instants plus tard. Elle était assez impatiente de découvrir l'histoire des souvenirs retrouvés de Stella et ne fut pas déçue. Retrouver sa mémoire en plein combat - qu'Anya imaginait inévitablement magique - ça n'arrivait pas à tous les amnésiques ! Mais peut-être que les situations extrêmes avaient le pouvoir de servir de déclencheur aux gens ?
- Ca a dû être une sacrée expérience, commenta la jeune femme après le récit. La situation a sans doute réveillé quelque chose de profondément enfoui dans ton cerveau. Surtout que Layla ta... copine ? essaya-t-elle de deviner, était en danger et qu'a priori tu tiens à elle. Comme quoi, y a pas que quand on frôle la mort qu'on voit sa vie défiler sous ses yeux ! s'écria Anya avec un clin d'œil complice.
Chaque détail qu'elle apprenait sur cette histoire amenait inévitablement Anastasia à repenser à sa propre amnésie et à son propre retour de mémoire. Il n'y avait que la levée du sort noir qui lui avait fait l'effet d'un éclair dans la tête, pas le retour de ses premiers souvenirs oubliés. Et, une fois n'est pas coutume, la rouquine décida de partager un peu de cette expérience avec Stella.
- Le coup de l'éclair... ça me rappelle la fin du sort noir, commenta Anya en ponctuant sa remarque d'une gorgée de cappuccino. Mais ça n'a rien à voir avec la fin d'une vraie amnésie, enfin je suppose, poursuivit-elle. Là c'était magique, c'est dit dans le nom : sort noir. Pour ma vraie amnésie, celle purement médicale, le retour des souvenirs n'a pas été aussi... intense. Le contexte non plus, d'ailleurs. J'ai senti une odeur que j'avais connue des années avant et... Je suppose que les odeurs aussi ça peut déclencher des trucs imprévus dans le cerveau. Et donc, finalement, ce combat contre les Trix, vous avez gagné ? C'est quoi d'ailleurs, les Trix, tes ennemis jurés ?

Skyler avait peut-être adopté la bonne attitude ou, en tout cas, celle qui donnait le moins mal à la tête, celle de ne pas trop chercher à comprendre comment ses souvenirs et sa magie étaient revenus mais de simplement en profiter. Surtout à Storybrooke où, en fin de compte, les bonnes nouvelles n'étaient pas souvent légion. Qu'il s'agisse de souvenirs retrouvés ou de cadeaux apportés aux membres des forces de l'ordre en guise de remerciements. Ah, si seulement Mercredi Addams pouvait prendre exemple au lieu de tous les harceler au téléphone en permanence !
- Je ne suis pas spécialiste en mode mais si tu dis que ça va avec tout, je te fais confiance, sourit la rouquine avant de regarder encore une fois son cadeau porte bonheur pour en admirer l'effet sur elle.
Même sans être particulièrement coquette, Anastasia appréciait avoir la confirmation visuelle qu'elle n'était pas habillée comme un sac, surtout après avoir passé dix ans de sa vie en haillons, littéralement. La jeune femme se souvenait d'ailleurs de la première fois, dans sa vie de jeune femme, qu'elle avait porté une belle robe et du reflet étrange, presque étranger, que le miroir de la cabine du bateau lui avait alors renvoyé, lui donnant l'impression de rencontrer, ou plutôt de devenir, une autre. Anya avait du mal à l'admettre, car cela allait à l'encontre de ses valeurs féministes et indépendantes, mais elle avait aimé s'apprêter comme une princesse et appréciait encore de le faire, une fois de temps en temps. Pour travailler, toutefois, elle était plutôt en chemise et en jeans et, effectivement, il y avait peu de chances que le cadeau de Skyler jure avec ce type de tenue. Et puisque cette dernière était bien plus apprêtée et manifestement intéressée par les vêtements (clairement, Anya ne l'accompagnerait jamais pour une virée shopping le samedi après-midi car elle avait horreur de ça) son avis sur la question valait probablement davantage que celui d'Anastasia.
Cette dernière était toutefois ravie, pour ne pas dire soulagée, de ne pas discuter davantage de chiffons avec Skyler, surtout si c'était pour en apprendre davantage sur la façon - manifestement mouvementée - dont elle avait retrouvé ses souvenirs. Ce genre de discussion était davantage la tasse de thé d'Anya qui écouta les précisions de Skyler avec attention et intérêt, désolée cependant d'apprendre que Skyler avait eu son accident de voiture seulement quelques minutes après la levée du Sort Noir.
- Désolée de l'apprendre, grimaça Anya.
Certes, dans leurs faux souvenirs communs, les deux jeunes femmes étaient allées au lycée ensemble et Anya s'en rappelait parfaitement, quoique Skyler peut-être un peu moins. Mais la rouquine se rappelait également qu'à cette fausse époque elles n'étaient pas proches et se parlaient à peine. Elle se souvenait aussi de n'avoir jamais spécialement lu le journal et, de fait, de ne jamais être tombée sur l'encart rubrique faits divers qui avait dû relater l'accident. Et même si ça avait été le cas, l'Anastasia d'alors ne serait probablement pas allée voir Skyler à l'hôpital car elle ne s'y serait pas sentie légitime. A présent, cependant, les choses étaient différentes et avaient évolué. Les deux femmes s'étaient trouvées des points communs qui pouvaient, à terme, les rapprocher et, même sans cela, à partir du moment où la rouquine avait pris connaissance de l'histoire de Skyler depuis la fin du lycée, elle n'avait pu s'empêcher d'être profondément désolée pour elle et pour ces dix années volées par le coma. Et pourtant, elle n'avait jamais entendu Skyler s'en plaindre, comme si elle avait accepté que c'était ça, sa vie. De toute façon, ce n'était pas comme si elle pouvait inverser le cours du temps, non ?
Skyler pouvait seulement voler et c'était déjà bien plus que ce qu'Anastasia pouvait faire. Cette dernière se prit d'ailleurs, un peu malgré elle, à imaginer les sensations qu'elle avait bien pu ressentir en volant. Ca devait être incroyable, oui. Quelque chose qu'on ne pouvait pas réellement imaginer et qu'il fallait vivre, tout simplement. Comme l'amour, la maternité et plein d'autres choses.
- Ca doit être chouette de voler, commenta la rouquine encore un peu songeuse. Et c'est plus classe de retrouver la mémoire en volant qu'en sentant une huile pour les mains, ajouta-t-elle avec un sourire espiègle.
Il lui apparut bien vite que le monde des Trix était très éloigné du sien, néanmoins, Anya écouta avec attention ce que Skyler avait à en dire, essayant de tout comprendre du premier coup. En l'écoutant, elle se fit la réflexion, sur certaines formulations, notamment, que Skyler parlait encore un peu comme la lycéenne dont la rouquine avait de faux souvenirs mais ne lui en tint pas rigueur. Forcément, Skyler avait fait dix ans de coma, pendant ces dix années elle n'avait pas pu mûrir comme les autres filles de la promo !
- Elles ont l'air... charmantes, ces Trix, ironisa Anya. Dans mon monde j'avais aussi un ennemi juré. Raspoutine, précisa la jeune femme sans tremblant car ni le nom ni la personne ne l'avaient jamais effrayée à ce point. Il n'avait pas apprécié que mon père l'éloigne du pouvoir alors il a maudit toute la famille et comme j'ai survécu et il a fait de moi sa vendetta personnelle. Ou un truc du genre. Y a quelques années il a enlevé ma fille quand elle était encore toute petite. Par chance elle ne peut pas s'en rappeler et tout s'est bien terminé. L"ironie c'est qu'au terme de cette ... aventure, disons, Raspoutine a perdu la mémoire alors que c'était à cause de lui, indirectement, que j'avais perdu la mienne quand j'étais enfant. Comme quoi, on y revient toujours en ce qui me concerne, conclut Anya en haussant les épaules. Rassure toi, maintenant ça va mieux avec Raspoutine. Il n'essaye plus de me tuer. Il s'en veut, je crois. On verra ce que ça donnera s'il retrouve tous ses souvenirs un jour. Bravo pour ta victoire, à propos, reprit la jeune femme en souriant pour revenir à la discussion de base. Pourquoi elles se battent contre vous, au fait ? Pour vous voler vos pouvoirs ? Dominer le monde ?
C'était les deux seules hypothèses un tant soit peu logiques qu'Anastasia parvenait à formuler.

Anya eut le sentiment qu'au travers de ses réponses Skyler essayait de lui témoigner de sa compassion et de sa bienveillance vis-à-vis de ses propres souvenirs qu'elle n'avait pas entièrement retrouvé. Si la jeune femme apprécia le geste, elle décida de ne pas s'attarder en palabres dessus et se contenta d'opiner avec un sourire en cours. Il ne fallait pas oublier que la rouquine était sur son lieu de travail, ce n'était pas totalement l'endroit idéal pour se laisser aux moments d'épanchement sentimental dont, de toute façon, Anastasia ne raffolait pas.
Elle était toujours plus à l'aise quand les gens racontaient un peu de leur ancienne vie plutôt que quand il fallait livrer ce qu'on avait sur le cœur. Bizarrement, même si le sort noir avait pris fin près de huit ans auparavant, tout le monde en parlait encore. Du moins, tout le monde parlait encore de sa vie d'avant, celle qui, en fait, avait pris fin quarante ans plus tôt, à bien y réfléchir. Mais les habitants de la ville, ceux dont le monde avait été touché par la malédiction de Regina, y revenaient toujours, d'une façon ou d'une autre.
Cette fois, c'était pour parler du karma, quelque chose en quoi on croyait dans le monde de Skyler, tandis que dans celui d'Anya la philosophie était différente. Si bien qu'elle n'était pas certaine de se satisfaire de cette explication au sujet du destin - certes très ironique - de Raspoutine.
- Oui, peut-être, commenta néanmoins la rouquine en laissant tournoyer cette réflexion de Skyler dans son esprit, n'ayant visiblement pas totalement fini d'y réfléchir. L'important c'est pas tellement par quelle opération du Saint Esprit ou peu importe le nom de la force supérieure qu'on choisit c'est arrivé, finit-elle par conclure. Ce qui compte vraiment c'est que ce soit arrivé et que grâce à ça Raspoutine cause beaucoup moins de problèmes. On en a tous assez des malédictions ici, je crois, non ?
Presque malgré elle, Anastasia ponctua cette question rhétorique d'un sourire amusé. Même Regina devait en avoir marre des malédictions - ou, en tout cas, marre qu'on continue de lui parler de la sienne.
Ces fameuses Trix en avaient-elles aussi marre qu'on les renvoie sans cesse à leurs pêchés de méchante ? Anya estimait qu'elles ne devaient pas se percevoir comme des méchantes et que, de fait, la question était biaisée. Contrairement à Regina, si on en croyait Skyler (mais la parole d'une ennemie jurée était-elle objective ? la question méritait d'être posée, à moins que ce soit le côté flic de la rouquine qui ne prenne le dessus alors que la situation ne l'exigeait pas), ces femmes ne semblaient pas prendre le chemin du repentir. C'était plutôt le contraire puisqu'elles voulaient dominer le monde.
Effectivement, ça n'était pas un plan particulièrement novateur et Anya manqua de rouler des yeux, presque blasée par les desseins des grands méchants. Finalement, les affaires policières de la ville était plus variées que ces histoires de conte.
- Moi ça me va si le bien gagne toujours, commenta Anastasia après avoir écouté le résumé des plans machiavéliques des Trix. Dans les contes ça a toujours l'air facile, enfin, quand on le raconte par la suite, nuança la jeune femme pour ne pas amoindrir les exploits de Skyler et ses amies les fées. Mais dans ma vie de flic de tous les jours, des fois j'ai l'impression du contraire.
La policière n'épilogua cependant pas, ne pouvant pas dévoiler d'informations sur les dossiers en cours et estimant que son ancienne camarade de lycée pouvait parfaitement imaginer de quoi elle parlait. Coma ou pas, elle avait forcément vu des séries policières et pouvait imaginer, si ce n'est de façon caricaturale, de quoi parlait Anastasia qui n'était pas mécontente, même si la question sortait de nulle part, de parler plutôt de sa fille.
- Oui, j'ai une fille, confirma la jeune femme. Elle s'appelle Abigaëlle et elle aura six ans en novembre. J'ai pas perdu de temps à ce niveau-là. Je suis tombée enceinte assez rapidement après avoir retrouvé mon amoureux du monde des contes mais c'était pas prévu. Cela dit j'ai eu le dernier mot et il a fini par s'y faire, gloussa la rouquine, préférant présenter les faits sous cet angle plutôt qu'en expliquant, qui plus est à quelqu'un dont elle n'était pour le moment pas très proche, les difficultés réelles de Dimitri, pas seulement au niveau de la grossesse mais au niveau de la loi voire du mental à ce moment-là. Elle est chouette, notre fille, assura la jeune femme, parfaite convaincue. Très déterminée comme ses parents et sûre d'elle. Je demande pas si tu as des enfant, ça me parait presque impossible vu ton réveil récent, mais c'est quelque chose dont tu as envie ? se permit de demander Anya, ne jugeant pas la question indiscrète.