« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver.
Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)

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Malcolm Polstead
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Malcolm Polstead

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| Dans le monde des contes, je suis : : Malcolm

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________________________________________ 2021-12-09, 17:18


There's magic in the air and it don't matter how old I am

❝ I feel like a kid again. ❞
La nuit était si lumineuse qu’il faisait presque aussi clair qu’en plein jour. Malcolm était étonné de contempler autant de faste. Hypérion l’avait prévenu que les fêtes de fin d’année dans ce monde avaient quelque chose de magique, et il ne pouvait qu’approuver. Emerveillé par les décorations et les guirlandes multicolores, il se promenait sur le marché de Noël. Il avait découvert le vin chaud et son gobelet à moitié rempli fumait dans sa main, tandis qu’Asta trottinait à ses côtés, observant les alentours d’un œil plus méfiant. Emmitouflé dans une écharpe tricotée par sa mère, Malcolm souffla sur le gobelet avant de le porter à ses lèvres. De temps à autre, il bougeait la tête en rythme sur la musique réconfortante qui passait dans les haut-parleurs.

— C’est tellement différent de notre monde
, remarqua enfin Asta.

Un sourire au coin des lèvres, Malcolm acquiesça. Ici, Noël était une fête pleine d’espoir et de joie, tellement loin de l’austère cérémonie à laquelle tous devaient se rendre, tête baissée, en se repentant de leurs péchés jusqu’au petit matin.

— N’as-tu pas l’impression de commettre une faute en manquant la veillée ?
demanda son daemon.

— Au contraire, j’ai le sentiment de vivre enfin.

Asta ne fit aucun commentaire. Elle semblait partagée entre l’avis du jeune homme et la réticence d’admettre qu’ils s’amusaient beaucoup plus ici que dans leur monde. Ils avaient assisté à une magnifique parade lumineuse et Malcolm avait reconnu la shérif James sur l’un des chars – le plus mémorable, puisqu’il était empli de jouets débordant d’une hotte géante. La jeune femme avait salué le public avec un mélange de rigidité et d’embarras. Puis, le maire avait fait un discours avant que l’immense sapin de la grande place ne s’illumine. Cela avait été un grand moment.

Tandis que Malcolm déambulait sur le marché de Noël, il ne s’attendait pas à tomber de nouveau sur la shérif. Et pourtant, il l’aperçut près d’un stand de burgers de Noël, ces drôles de sandwichs ronds qui l’intriguaient sans qu’il n’ait encore jamais osé y goûter. Vivement, s’avança vers elle, suivi par Asta qui lança d’un ton pincé :

— Tu te souviens que nous devons être à la Truite demain matin ?

— Je ne compte pas passer la nuit avec elle
, répondit-il sans réfléchir.

Aussitôt, s’apercevant du double sens, il stoppa net et pivota vers son daemon, qui s’assit sur son arrière-train pour le fixer avec un mélange de lassitude et de réprobation.

— Tu m’as compris. Je... je veux juste discuter.

— Bien entendu, soupira-t-elle. Tu clignotes autant que la guirlande derrière toi.

Malcolm porta une main à sa joue brûlante et se mordit les lèvres. Il attendit quelques secondes, le temps que les rougeurs se dissipent, même s’il avait l’impression que plus il se forçait à ne pas y penser, moins elles disparaissaient. Asta soupira de plus belle et contre toute attente, marcha jusqu’à la jeune femme. Elle paraissait vouloir en terminer au plus vite. Malcolm pivota vers elle, soufflé par son audace mais n’eut pas le temps d’agir qu’il l’entendait déclarer d’un ton blasé :

— Bonsoir, shérif James. Vous avez fait forte impression auprès de l’imbécile qui arrive.

Il tenta au mieux de se composer un visage souriant - plutôt crispé - tandis qu’il s’avançait pour tendre la main à la shérif.

— Bonsoir. Comme je le disais à Asta, vous étiez éblouissante sur le char de jouets...

Il cherchait à rattraper du mieux possible les propos de son daemon, qui se contenta de lui lancer un regard exaspéré. Malcolm l’ignora, les yeux rivés sur Jessie.

— Voulez-vous boire quelque chose ?

A cet instant, il se souvint qu’il avait toujours un gobelet de vin chaud en main. D’ailleurs, c’était sûrement cette boisson qui avait fait fourcher sa langue, quelques instants plus tôt. Il tenait beaucoup moins bien l’alcool que son père. En dépit de tous les éléments qui semblaient jouer contre lui, il espérait que Jessie accepte son invitation. Il la trouvait sympathique.
.
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Jessie James
« Jessie never gives up,
Jessie finds a way! »


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Elle va être sympa cette mairie, j'le sens bien... On va s'entendre copains comme cochons...


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________________________________________ 2021-12-13, 18:59 « Jessie never gives up, Jessie finds a way! »


For the first time...
... I could feel like a Kid

C’était un cauchemar. Comment en était-elle arrivé là, déjà ? Ah oui, de façon toute bête en sommes, lorsqu’elle n’avait pas vu le danger des annonces du maire lors du Conseil Municipal lié aux festivités de Noël. Il l’avait pourtant annoncé qu’il y aurait des chars, une grande parade étincelante et bla bla bla. Elle l’avait vu avec ce sourire gourmand qu’elle lui connaissait bien et qui lui donnait assez fréquemment la nausée. Mais de là à imaginer qu’elle allait finir, elle aussi, hissée sur le haut d’un char lumineux à saluer la foule comme une majorette le 4 Juillet, il y avait un monde. Que le maire se dessine un costume de soirée digne de Mickey dans sa parade étincelante passait encore, qu’il soit le clou du spectacle alors que tous les enfants n’attendaient en réalité qu’une seule et unique personne à savoir le Père Noël, c’était presque risible... Mais qu’est-ce que le Sheriff devait faire sur le haut d’une énorme pièce montée de couleur et de lumières ?! Elle se sentait ridicule à pleurer.

Quand elle avait appris qu’elle avait devoir faire cette chose insensée, elle s’était ruée sur le char des jouets. C’était non négociable. C’était ça où ils feraient sans elle. Et comme il n’était pas question de donner une image désunie de la mairie et que personne ne souhaitait vraisemblablement ce genre char autant qu’elle, il lui avait été attribué. C’était plus qu’une volonté, c’était une condition de survie. La hotte du père Noël, c’est ce qui la ramenait à sa condition de jouet, quand elle était ce qu’elle était vraiment, quand elle avait l’impression d’être à sa place et qu’elle était en phase avec qui elle était. Elle avait été offerte à Emilie un matin de Noël, elle pouvait encore revoir dans ses yeux émerveillé toute la joie de la première rencontre, celle qui annoncée une très belle amitié et une douleur incroyable quelques années plus tard. Alors en montant sur ce char, elle avait eu presque l’impression de retrouver son corps de chiffon, son chapeau de cowgirl rouge en plastique, ses cheveux de laine. Qui elle était vraiment, loin de ce corps d’adulte, de ces cheveux réels et de cette peau laiteuse que la malédiction lui avait donnés. Elle adorait être regardée par son enfant. En revanche être observée par une foule entière, elle détestait ça, ne se sentait absolument pas légitime ni même désireuse de plus.

Durant toute la traversée, elle s’était concentrée sur la beauté de son char, sur les couleurs des faux cadeaux qui s’étalaient et des jouets en plastiques qui l’accompagnait. Elle s’était concentrée sur les yeux émerveillées des enfants, leur faisait des signes avec un sourire tout en tentant de chasser de son esprit que ce n’était absolument par le rôle du chef de la police que de saluer la foule ainsi. Elle s’était un peu battue avec Pacifica concernant sa tenue. Elle avait refusé un costume de parade, gardant son bon vieux jean et ses bonnes vieilles bottes, prétextant un besoin d’agir si un problème devait subvenir. Elle avait en revanche fait un effort pour son manteau qui était une doudoune rouge avec de la fourrure claire et qui contenait quelques strass qui la rendait plus visible. Elle avait également opté pour un bonnet béret au motif écossais et une écharpe du même motif et de la même couleur : rouge et vert.

Arrivée à son point final, elle soupira bruyamment en descendant tout en acceptant de bon cœur les quolibets de ses collègues qui la gratifièrent de quelques tapes dans le dos et de quelques moqueries qui étaient de bonnes guerres. Elle finit par calmer le jeu en leur promettant un verre ou un burger un peu plus tard et rejoignit sa place pour le discours du maire. Après celui-ci, elle s’était dirigée vers le groupe de policiers pour revoir les effectifs et si tout était en règle. Comme il n’y avait pas problème à déplorer, elle leur proposa d’aller chercher les burgers, comme promis et après avoir pris la commande de chacun, elle se dirigea vers le stand pour répéter la commande. Elle était arrivée au dernier burger, le sien, quand elle se fit soudain interrompre par une voix féminine qu’elle connaissait :

— Bonsoir, shérif James. Vous avez fait forte impression auprès de l’imbécile qui arrive.

Elle avait baissé la tête en direction d’Asta qui la toisait d’un dépité et ne sut quoi lui répondre. Au même moment, Malcolm débarqua soudain et elle comprit, qu’il était l’imbécile dont le chat parlait. Non pas qu’il y avait de grandes possibilités vues comme ils étaient fourrés ensemble mais tout de même. En relevant les yeux vers lui, elle sentit la chaleur lui monter aux joues sans qu’elle ne puisse la contrôler. C’était très étrange de commencer une conversation avec quelqu’un quand on s’avait la “grande impression” qu’on avait eu sur lui. Sans compter que le jeune homme en question n’avait pas hésiter à en rajouter une couche, la faisait rougir franchement. Eblouissante, rien que ça ? Elle était plutôt dite apeurée, pommée ou cruche. Déglutissant, elle avait préféré rompre le contact visuel un instant, ne sachant quoi répondre à cela. Elle finit néanmoins par marmonner un “Merci” gêné avant de reprendre contenance :

— Bonsoir Malcolm, bonsoir Asta. J'espère que vous passez une bonne soirée en tous les cas, j’ignorais que vous étiez de visite ce soir.

C’était stupide. Pourquoi le préciser ? Bien évidemment qu’elle l’ignorait, tous les citoyens ne lui rendaient pas des comptes ! Pire, pourquoi devait elle jouer l’étonnée ?! Nous étions le 24 décembre, la mairie avait organisée une parade, un discours et l’illumination d’un sapin de Noël géant. POURQUOI n’auraient-ils pas pu être là ?! Elle avait voulu se rattraper mais Malcolm s’était lancé avant elle, lui proposant de boire un verre, ce qui la prit une fois de plus de court :

—Ben... beuh... Boui ! Oui, si vous voulez, avec plaisir. Mais... vous ne buvez pas déjà quelque chose, vous ?

Elle avisa son verre de vin chaud d’un coup d’oeil avant de replonger son regard dans le sien.

— Ce sera tout Sherif ou il t'en faut encore un ?

Elle sursauta en attendant la voix du vendeur, se rappelant qu’elle avait une commande immense de burger sur les bras. Soudain, elle eut une idée :

— Dîtes, Malcolm, vous avez déjà goûté aux hamburgers du marché Noël de Storybrooke ?

Elle avait retenu qu’il venait d’un autre monde mais elle ignorait ce qu’il le composait et surtout s’il avait pu se familiariser suffisamment avec Storybrooke pour avoir déjà eu l’occasion de manger un hamburger. Pour éviter de faire d’impair, elle avait préféré, être très spécifique : elle ne risquait pas de passer pour une imbécile en se faisant gratifier d’un “ben bien sûr qu’il y a des hamburgers chez moi !” ainsi. Elle avait le souvenir que son logement ici était “temporaire”, il était donc fort à parié qu’il n’était pas encore présent en ville l’année précédente. Avec un sourire engageant, elle proposa :

— J’étais en train d’en prendre pour mes collègues et moi, je peux vous en prendre un ainsi si vous le désirez, pour goûter ! Et ensuite nous pourrons allez chercher ce verre, enfin un deuxième pour vous si le cœur vous en dit. Vous aimez le vin chaud ?

Elle lui lança un sourire enjoué, foncièrement curieuse de savoir s’il découvrait la boisson pour la première fois avant de se tourner vers le vendeur :

— Je vais t’en prendre un méga pour moi. Avec tout, steak, cheddar, bacon, oignons frit, choucroute et supplément cornichons s’teuplé. Pour les sauces, moutarde ketchup ! Et vous ?

Elle attendit qu’il se lance dans sa commande, lui conseillant certains ingrédients, lui déconseillant d’autre en fonction de ce qu’il lui disait.

— Le must des marchés de Noël c’est quand même la choucroute dans le pain, on en trouve rare sinon, mais je vous cache pas que c’est bourratif et un peu salissant... Mais bon, ça fait partie de la magie des marchés de Noël, on s’en met partout et on mange debout dans le froid !

Elle éclata de rire et finit par payer la fin de sa commande. Le vendeur lui avait fait une petite remise spéciale police et Jessie avait appelé quelques-uns de ses collègues à la rescousse pour aider à la distribution. Elle leur souhaita à tous à bon appétit, précisant qu’elle ne pouvait pas rester pour le moment car elle avait quelque chose à faire. Elle entendit quelques taquineries à propos du rouquin qui attendait en arrière-plan mais décida de les ignorer en levant les yeux au ciel, un sourire aux lèvres. Revenue près du stand, elle proposa son burger à Malcolm avant d’aviser Asta :

— Tu veux peut-être que je te commande quelque chose ?

Elle n’y avait pas pensé avant tout simplement parce qu’elle avait l’habitude de partager ses repas avec Pil Poil et qu’elle savait aussi que son alimentation était plus spécifique que celle d’un humain. Mais dans la mesure où Asta était un chat parlant venant d’un autre monde, il était possible qu’elle mange seule et qu’elle venait juste de l’oublier comme une idiote.


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________________________________________ 2021-12-26, 21:18


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❝ I feel like a kid again. ❞
— Mais... vous ne buvez pas déjà quelque chose, vous ?

Question pertinente. Malcolm baissa aussitôt les yeux sur son gobelet de vin chaud à moitié plein et eut envie de disparaître à l’intérieur. Tandis qu’il cherchait une réponse intelligente à fournir, il constata avec soulagement que l’attention de la shérif était de nouveau happée par le stand de sandwichs ronds appelés hamburgers. Son regard s’éclaira quand elle lui proposa de goûter à cette fameuse spécialité.

— Oh, j’en serais ravi !

Surfant sur la vague de l’invitation, il ajouta afin de donner du poids à ses propos précédents :

— Boire un verre sera d’autant plus pertinent, car il faut bien s’hydrater quand on mange.

A mesure qu’il la prononçait, cette phrase lui sembla plate au possible. Le regard consterné que lui jeta Asta termina de le convaincre qu’il était un idiot fini. Il décida d’enchaîner rapidement :

— J’aime le vin chaud. C’est très surprenant toutes ces épices... Là d’où je viens, le seul vin que l’on boit au Réveillon de Noël, c’est le vin de messe. Même si mon père enfreint un peu la tradition en sabrant le champagne avant et après la messe.

Il eut un sourire à cette pensée. C’était la seule période de l’année où Reginald Polstead était de nature guillerette. Puis, il se retrouva vite dépassé par la profusion d’ingrédients à inclure entre les deux tranches de pain rond. Dérouté, il déclara à Jessie :

— Je prends la même chose que vous. Avec une sauce moutarde-ketchup aussi.

N’était-ce pas curieux de mélanger deux sauces ? Allaient-elles se marier parfaitement entre elles ? Sceptique, il décida de faire confiance à la shérif. La jeune femme récupéra la commande, fit la distribution des hamburgers auprès de ses collègues, puis revint vers Malcolm, non sans essuyer quelques remarques grivoises et sourires en coin. Le jeune homme fit semblant de les ignorer tandis qu’Asta laissait échapper un soupir parfaitement audible. Il prit le hamburger que Jessie lui tendait avec un sourire reconnaissant, et tenta de le maintenir correctement fermé dans le papier qui l’enveloppait en partie.

— Tu veux peut-être que je te commande quelque chose ?

La question de Jessie à Asta surprit Malcolm, mais après tout, elle avait du sens : elle ignorait les habitudes d’un daemon.

— Je n’ai pas besoin de m’alimenter, répondit-elle, mais c’est gentil de vous en inquiéter.

Le jeune homme perçut que son daemon était flatté par cette attention, à la manière dont sa queue en panache se dressa tandis qu’elle trottinait près de lui. Il indiqua à Jessie le stand de boissons chaudes, à quelques mètres.

— Tout est si différent dans votre monde, déclara-t-il soudain. Dans le mien, Noël est une célébration solennelle, un moment de recueillement et de pénitence. Les dignitaires du Magisterium seraient indignés de voir autant de couleurs, de guirlandes et de lumière !

Il eut un petit rire à cette idée. Puis, son visage s’assombrit tandis qu’il ajoutait :

— Le Magisterium représente l’Autorité. Ils sont les représentants de dieu sur terre et n’hésitent pas à abuser de leur pouvoir. Ils oppriment le peuple, obligent à avoir une seule façon de penser – la leur – et condamnent tout ce qui les dérange.

Avec une moue revêche, il reprit :

— Déjà enfant, je trouvais que leurs méthodes étaient mauvaises. Elles me déplaisaient. En grandissant, j’ai rejoint une société secrète qui lutte contre leurs pratiques. J’ai bon espoir de renverser le système, un jour, avec l’aide d’autres résistants. Nous étions peu nombreux au départ mais nous parvenons à créer un réseau de plus en plus solide.

Tout en approchant du stand de boissons, il poursuivit :

— Si je viens ici, c’est pour trouver des solutions afin d’aider Oakley Street. Sur certains points, vous êtes plus avancés que nous.

Puis, réalisant qu’il monopolisait la conversation (et que c’était très malpoli), il ajouta :

— Excusez-moi, je parle beaucoup trop. C’est juste que... je me sens en confiance avec vous. Et puis, nous avons affronté tant de choses ensemble. Ce serait ingrat de ne pas vous expliquer un peu mieux ce que je fabrique dans votre monde.

Il adressa un sourire en coin à Jessie, avant de baisser les yeux sur le hamburger qu’il avait libéré en partie du papier.

— Bon alors, comment mange-t-on ceci ?

Aussi délicatement que possible, il saisit le hamburger par les bords. Hélas, son manque de pratique à dompter ce spécimen culinaire lui valut que la moitié de la choucroute tombât au sol. Il haussa les épaules : il en restait suffisamment à l’intérieur du pain. Il était du genre à voir le verre à moitié plein. En parlant de verre, il déclara :

— Choisissez ce qui vous plaît, je vous l’offre.

C’était bien la moindre des choses vu qu'elle avait payé le hamburger. Après quoi, il mordit dans le hamburger et ouvrit des yeux ronds. Le goût était étonnant. Il ne pouvait parler pour l’instant car il avait la bouche pleine, mais il ne manquerait pas de donner son ressenti très rapidement.
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Jessie James
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________________________________________ 2022-02-01, 23:43 « Jessie never gives up, Jessie finds a way! »


For the first time...
... I could feel like a Kid

Avec une surprise ravie, elle lui avait commandé la même chose qu’à elle. A son regard et son air perdu lorsqu’elle lui avait demandé ce qu’il désirait, il semblait évident qu’il n’avait absolument aucune idée de ce qu’elle lui proposait de manger. Et pourtant, il avait pris la même chose, avec beaucoup de tout entre deux tranches de pain, le repas qu’on prenait quand on avait l’estomac solide... ou qu’on était aventureux. Et Jessie aimait ceux qui étaient aventureux. Elle avait eu un soulagement lorsqu’Asta avait décliné sa proposition, très vite remplacé par un air perplexe qu’elle avait cherché à cacher. Comment ça “pas besoin de s’alimenter” ? C’était quoi comme chat au juste ? Elle aurait bien voulu lui poser la question mais elle avait bien trop peur de la froissé et poser la question de but en blanc à Malcolm, même loin des oreilles indiscrètes du félin risquait de produire le même effet. Poliment, elle dégluti et détourna le regard pour masquer sa gêne et se mit à sourire avant d’emboîter le pas à son tour, en direction des autres stands illuminés.

Malcolm semblait venir d’un monde plutôt effrayant, à l’exact opposé de celui duquel venait Jessie de base. Là où elle avait connu les rires d’enfants et les joies des jeux à longueur de journée, il avait connu l’oppression d’un état terrifiant. Ils ne semblaient pas avoir le droit à l’amusement, leur Noël ressemblait plus à une pénitence pieuse qu’un moment de joie et de réunion. Elle l’avait écouté avec attention, découvrant ce qu’il lui racontait avec autant d’horreur que d’intérêt. Elle savait qu’il existait bien des mondes par-delà le sien. Elle avait connu Storybrooke et même d’autres endroits de la Terre, le plus souvent aux Etats-Unis. Elle avait connu Magrathéa et même cet endroit étrange où l’avait amené Hadès. Elle savait que toutes les divinités d’ici recelaient de mondes et de traditions étrange et il y avait apparemment ce monde morne d’où Malcolm venait. Elle avait nettement plus apprécié en revanche le passage sur sa propre vie. Le Rouquin semblait avoir ses propres convictions et semblait être prêt à se battre pour. Faire partie d’une résistance dans un monde oppressé pouvait être une chose si dangereuse que les gens taisaient leur façon de penser par la peur. Quel grand pouvoir que la peur... Les enfants en étaient pleins, surtout quand ils faisaient fonctionner leur imagination mais elle avait toujours eu un pouvoir plus grand : celui de l’amour et du réconfort. Mais il existait des endroits où ces pouvoirs n’étaient pas suffisants car eux aussi étaient menacés d’extinction par l’oppresseur. Et pourtant, Malcolm avait voulu agir, malgré sa peur, l’amour qu’il portait à sa famille. C’était très noble. Jessie aimait le courage et aimait s’entourer de gens valeureux, trouvant qu’il y avait beaucoup à apprendre à leur contact. Elle savait à quel point il aimait son père, elle l’avait vu quand il avait disparu et pourtant, il se battait pour une cause encore plus grande, celle de tous, même ceux qu’ils ne connaissaient pas. Des valeurs qui ne lui étaient pas étrangères : elles étaient celle du personnage de sa série, celles qu’elle avait reçu en devenant un jouet à son effigie, celles qu’elle avait gardé malgré la malédiction et tandis qu’elle tournait la tête vers le jeune homme, elle se rendait compte à quel point elle se sentait bien à se contact et se permit un sourire avant de croquer à pleines dents dans son hamburger.

Voyant qu’il s’excusait d’avoir monopolisé la parole, elle avait manqué de s’étouffé en tentant d’avaler plus rapidement. Toussant légèrement, elle avait posé les doigts sur ses lèvres tout en faisant “non” de la tête pour lui préciser que ce n’était rien. Lorsqu'elle eut enfin avaler, saine et sauve, elle précisa avec un petit rire face à la gêne que sa gourmandise avait engendré :

— Oh non, ne vous excusez pas, au contraire ! C’est très intéressant. C’est gentil ce que vous dîtes...

Elle hésita un moment, observant son hamburger avant d’ajouter avec un haussement d’épaules, comme pour dédramatiser le moment :

— Moi aussi je suis en confiance avec vous... Vous m’avez l’air d’être un chic type. Vous avez des valeurs, vous n’hésitez pas à vous battre pour et vous êtes courageux... ce sont des belles qualités.

Elle lui lança un sourire amical avant d’ajouter :

— En tout cas vous avez eu raison de partir, même si ce n’était pas la raison première de votre départ. Noël est tout de même mieux ici, c’est plus agréable de passer un bon moment quand on le peut.

Elle lui avait lancé un grand sourire amusé, rempli de sincérité avant de réagir à ce qu'elle venait de dire. Malcolm était quelqu’un de droit. Il y avait fort à parier qu’un jour il repartirait d’où il venait parce que sa place était ailleurs, pour sa famille mais aussi pour sa résistance... elle ne connaissait la situation que trop bien. Elle dégluti un instant mais chassa cette mauvaise pensée d’un signe de tête tandis que le jeune homme s’interrogeait de la façon de le manger. Malicieuse, elle se pencha de côté dans sa direction, comme si elle allait lui révéler un secret avant de préciser à voix basse, avec du mystère dans le ton :

— Avec la bouche.

Elle éclata d’un grand rire joyeux avant de préciser :

— Vous écartez bien le papier, vous visez et hop, vous mordez un bon gros coup dedans ! Faut pas trop réfléchir ou avoir peur du ridicule, ça fait partie du jeu !

Elle l’avait pourtant vu déplacer le papier délicatement et avait retenu une envie de rire. Il était plutôt du genre précieux, sans doute nécessaire dans son monde oppresseur... Il avait tenté une première bouchée mais une grosse partie de la choucroute avait fini au sol. Jessie avait éclaté de rire de plus belle en tapant dans les mains pour l’encourager :

— Ce n’est pas grave, c’est un bon début, allez, je crois en vous !

Il lui proposa de choisir alors sa boisson mais elle garda son visage rivé sur lui car déjà il faisait une nouvelle tentative. Les yeux brillants de curiosité, elle l’observa avec un air impatient :

— Alors ? C'est bon ?

— Ce sera quoi pour vous jeunes gens ?

— Ah euh...

Elle s’était tournée vers l’homme qui attendait qu’elle passe commande, une main sur la hanche, observant le reste de la file qui se trouvait devant le stand. Avec un instant d’hésitation, son regard croisa le verre du jeune homme :

— Oh... je vais vous prendre un cidre chaud s’il vous plaît !

Pendant que l’homme s’affairait, elle s’était tournée de nouveau vers lui, comme une tornade rousse.

— Alors ?? C’est bon ?! Vous faites jouer le suspense ! Vous avez le droit de le dire surtout si vous n’aimez pas !

Son regard s’était brusquement teinté de de l’ombre d’un doute. Elle avait peur que son avis soit moins enthousiaste que le sien. Il ne méritait pas un moment raté, c’était son premier VRAI Noël.

— Ça fera deux dollars...

Le tenancier du stand rajoutait encore plus de suspense. Malcolm paya le verre et Jessie l’en remercia avec un grand sourire. Ils s’éloignèrent un peu de la foule qui s’agglutinait en direction d’une des tables hautes tandis qu’elle lui proposait :

—Et pour le dessert, un bon chocolat chaud ! Je n’ai pas oublié que je vous en dois un ! Ah moins que votre estomac ne tienne pas le choc... ça fait beaucoup d’un coup... je ne sais pas si votre nourriture est aussi mesurée que... Oh ! Attendez, vous avez sali vos chaussures !

Sans aucun doute s’était-il sali en faisant tomber la choucroute. Sans réfléchir, la jeune femme avait posé son gobelet sur la table et avait sorti un paquet de mouchoir de sa poche, puis le papier avant de s’accroupir devant le jeune homme pour le débarrasser du liquide aigre de la choucroute. Elle espérait que le peu de ketchup et de moutarde qui s’y était déposé allez tout aussi bien partir et après avoir frotté un instant, elle avait relevé la tête dans sa direction, comme elle l’aurait fait pour un enfant :

— Et voilà !

Elle lui avait souri avant de réaliser que... Malcolm n’était pas un enfant. Et que cette position pouvait être autrement plus suggestive pour deux adultes et à la vue de l’attitude du rouquin, elle n’était pas la seule à y avoir pensé. Un peu gênée, elle s’était brusquement redressée en se râclant la gorge.

— Désolée, je... je vais jeter le mouchoir !

Bien trop contente pour trouver une porte de sortie, elle s’était enfuit un instant pour aller déposer son mouchoir, espérant que l’air vivifiant de ce 24 décembre allait débarrasser ses joues de la rougeur cuisante qui s’y était installé. Elle avait pris plus de temps à revenir qu’elle ne l’avait fait à partir, espérant que le temps qui les séparaient des retrouvailles aiderait à dissiper le moment de gêne... et pourtant elle ne put s’empêcher d’en reparler directement en arrivant à ses côtés, son regard le poussant à le faire tandis qu’elle encerclait son gobelet de ses mains pour les réchauffées.

— Désolée, je ne pensais pas à mal... enfin je ne voulais pas vous brusquer, je cherchais juste à aider mais je suis parfois un peu trop tactile...

Elle avait eu un rire gêné qu’elle avait tenté de couvrir derrière une gorgée de cidre chaud.

— Vous voulez goûter ? C’est... c’est un peu comme votre vin chaud, il y a des épices aussi mais c’est de l’alcool de pomme, c’est plus doux... ça me convient mieux. Vous avez du cidre par chez vous ? D’ailleurs ! J’y pense... je ne vous ai même pas demandé mais... votre père profite aussi des festivités des stands ? Je me doute que la vie ici doit lui paraître un peu longue mais... cela lui permettrait peut-être de penser à autre chose... Et vous ne m’avez pas dit... vous aimez le hamburger ? Désolée, vous parlez trop et moi je pose trop de questions... déformation professionnelle.

Elle avait ri une nouvelle fois, buvant une nouvelle gorgée en attendant que le jeune homme se décide sur sa volonté à goûter ou non.


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Malcolm Polstead
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »

Malcolm Polstead

| Avatar : Domhnall Gleeson

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So far from home...



| Conte : The Book of Dust Trilogy
| Dans le monde des contes, je suis : : Malcolm

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| Cadavres : 83



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________________________________________ 2022-02-22, 22:19


There's magic in the air and it don't matter how old I am

❝ I feel like a kid again. ❞
La jeune femme était vive et pétillante. Malcolm ne voyait pas le temps passer en sa compagnie. Chez le vendeur de boissons, elle choisit un cidre chaud et lui demanda s'il trouvait le hamburger à son goût. La bouche pleine, il fut incapable de répondre. Il s'était montré trop entreprenant avec son repas ; ayant mordu à belles dents, il se retrouva à mâcher pendant plusieurs minutes sans s'arrêter, avant de pouvoir enfin avaler. Il paya la boisson sans parvenir à articuler le moindre mot, quelque peu honteux de paraître sans doute malpoli auprès du vendeur. Puis, il s'éloigna du stand en compagnie de Jessie, tout en se débattant toujours avec le hamburger. Elle suggéra un chocolat chaud pour le dessert, et il se souvint que c'est ce qu'elle lui avait promis lors de leur rencontre. Souriant à ce souvenir, il se figea tout net quand il vit Jessie s'accroupir devant lui au beau milieu du marché de Noël. Que faisait-elle donc ?

Plusieurs personnes tournèrent la tête vers eux, les observant avec stupeur. Certains semblaient même choqués et dégoûtés. Malcolm fronça les sourcils et manqua de s'étrangler lorsque Jessie releva la tête vers lui. Aussitôt, une image s'imposa à son esprit, une image qui l'embarrassa tellement qu'il sentit le rouge lui chauffer les joues. Il tenta de garder contenance et se concentra sur une guirlande colorée qui épousait la charpente d'un chalet, un peu plus loin que la jeune femme. Hélas, se focaliser sur autre chose ne fut pas suffisant pour écarter l'idée qui s'était immiscée dans son esprit. Il n'osait plus regarder Jessie, dont il perçut la gêne dans la voix lorsqu'elle se redressa. Elle semblait ne pas avoir agi sciemment, et s'être aperçue de sa bévue trop tard. Il ne pouvait lui en vouloir. Accepter ses excuses aurait été reconnaître qu'elle avait commis une faute. Mieux valait faire comme s'il ne s'était rien passé. Les gens autour d'eux avaient repris leurs activités, même si certains continuaient de leur lancer des oeillades offusqués.

Jessie s'étant éloignée pour jeter le mouchoir, il en profita pour terminer son verre de vin chaud. Trop nerveux, il s'étouffa à moitié avec les quelques centilitres restants. Revenant vers lui, elle s'excusa de plus belle, précisant qu'elle se montrait parfois trop "tactile". Heureusement que Malcolm ne buvait plus, autrement il se serait à nouveau étranglé, probablement. Ensuite, la jeune femme le bombarda de questions. Elle évacuait sûrement sa nervosité de cette manière. La gorge encore en feu, Malcolm déglutit avec peine. Lorsqu'elle eut fini de l'interroger, le jeune homme leva l'index en l'air (dans sa main qui tenait le gobelet vide) puis s'éloigna à son tour. Il lui fallait quelques secondes afin de se remettre de ses émotions. Il ralentit volontairement avant d'arriver jusqu'à la poubelle, dans laquelle il jeta le gobelet. Puis, il fit demi-tour et revint jusqu'à Jessie. Il entreprit alors de répondre à toutes ses questions dans l'ordre :

— Oui, je connais le cidre. J'y goûterai peut-être plus tard, dit-il tout en baissant brièvement les yeux sur le gobelet de Jessie. Je vais essayer de dompter ce hamburger, pour commencer. Qui est surprenant et délicieux. Chez nous, nous n'avons pas ce genre de nourriture. Elle serait peut-être même jugée blasphématoire.

Il eut un petit rire à cette idée. Cette fois-ci, il mordit de façon plus raisonnable dans le hamburger, afin de pouvoir parler ensuite, sans avoir à mâcher durant plusieurs minutes.

— Concernant mon père, c'est un sujet plus délicat.

Un petit soupir lui échappa.

— Il s'habitue très mal à ce monde. Il souffre d'être loin de ma mère. Il a fini par accepter de se faire opérer, mais il a dû garder le silence ensuite pendant plus d'une semaine, car l'ablation d'une partie de la thyroïde était très proche d'une corde vocale. Heureusement, il se porte mieux. Le traitement fait son effet. Mais il me semble de plus en plus taciturne. Il se renferme sur lui-même. Je crains que si ça continue ainsi, il ne fasse une rechute puisque le moral ne suit pas.

Anxieux, il se mordit les lèvres tout en fixant un point imprécis par-dessus un chalet illuminé.

— Le souci étant qu'on ne peut repartir chez nous tant que son traitement n'est pas terminé. Il doit avoir un suivi médical, pour l'instant. J'essaie de lui changer les idées autant que je peux mais... en toute honnêteté, je me sens impuissant face à sa détresse.

Son monde manquait à Malcolm, mais il trouvait toujours de quoi s'occuper l'esprit. Qui plus est, il pouvait sortir à loisir, visiter, explorer. Son père, en comparaison, trop épuisé par le traitement, ne pouvait pas faire beaucoup d'efforts et restait donc assigné à résidence la majeure partie du temps.

— J'ai prévu de lui apporter quelque chose de bon à manger. Que me conseillez-vous ?

Il baissa les yeux sur son hamburger avant d'esquisser une grimace.

— Je ne suis pas sûr que ça lui plaise. Il est plutôt traditionnel.

En tous cas, Malcolm était déjà décidé à lui ramener une bouteille de vin épicé, qu'il ferait réchauffer. Cela égayerait sensiblement l'humeur de Reginald.

Pensif, le jeune homme mangea le reste de son hamburger, savourant chaque bouffée tout en souriant de temps à autre à Jessie.

Soudain, il perçut de la nervosité de la part d'Asta ; surpris, il la regarda. Elle reculait rapidement vers lui tandis qu'une petite fille de huit ans environ s'approchait d'elle en tendant la main. Il s'empressa de se placer devant Asta. Surprise, la fillette se redressa, la main en suspens.

— C'est ton chat ? demanda-t-elle.

— Ce n'est pas chat, il s'agit d'un daemon, expliqua-t-il.

La petite fille sembla ignorer l'information puisqu'elle ne la comprenait pas. Elle essaya de contourner le jeune homme. Asta en profita pour l'escalader. Malcolm se mordit les lèvres pour s'empêcher de crier sous le coup de la douleur. Son daemon accroché dans le dos, dont le poil hérissé signalait son agacement, il reprit d'une voix assez mécanique :

— Un daemon est une partie de l'âme d'une personne, la mienne en l'occurence. Il est interdit de le toucher.

— Pourquoi ? s'étonna l'enfant.

Elle eut un petit rire en voyant Asta accrochée dans le dos de Malcolm. Ce dernier, le souffle haletant, voulut reprendre la parole mais son daemon le devança :

— Parce que c'est très impoli !

Elle était si énervée et anxieuse qu'elle siffla presque ses paroles, comme un chat aurait craché de fureur. Déçue, la fillette baissa enfin la main.

— D'accord. Désolée madame la démone.

La tête basse, elle s'éloigna. Malcolm se sentit coupable, mais grimaça de nouveau quand Asta le lâcha enfin.

— Pourrais-tu arrêter de faire ça ? marmonna-t-il. C'est très douloureux.

— Tu te serais senti bien plus mal si cette enfant m'avait touchée
, fit remarquer Asta d'un ton sec.

Malcolm ouvrit son manteau pour passer une main dans son dos, sous ses vêtements. Puis, réalisant qu'il ne pourrait voir l'étendue des dégâts pour l'instant, il referma son manteau.

— Tout ceci doit vous paraître très étrange, dit-il à Jessie. Personne ne touche le daemon de quelqu'un. C'est un geste tabou, en quelque sorte, car c'est atteindre une partie très intime de la personne. Comme toucher l'âme.

Asta, subitement, très digne, souhaitait de toute évidence faire oublier le récent épisode en se léchant la patte avant, assise royalement sur son arrière-train. Le jeune homme roula des yeux en la voyant ainsi.

— Dans mon monde, chaque personne naît avec un daemon. Celui de mon père est un chien, comme vous avez pu le constater.

Tout devait sembler plus clair à la shérif, désormais. Comment allait-elle réagir ? Un peu anxieux, Malcolm l'observa tout en mangeant la dernière bouchée de son hamburger. Peut-être aurait-il dû lui en parler plus tôt ? Cela faisait partie des informations essentielles qu'il avait omis de préciser.
.
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Jessie James
« Jessie never gives up,
Jessie finds a way! »


Jessie James

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Elle va être sympa cette mairie, j'le sens bien... On va s'entendre copains comme cochons...


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Edition Août-Septembre 2020

| Conte : Toy Story
| Dans le monde des contes, je suis : : Jessie, l'écuyère

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________________________________________ 2022-03-08, 21:22 « Jessie never gives up, Jessie finds a way! »


For the first time...
... I could feel like a Kid

Malcolm Polstead était un jeune homme qui avait beaucoup de savoir vivre et de classe. Il ne s’était pas formalisé de son erreur, même si elle avait vu la gêne s’emparer de son être en même temps que du sien. Regard fuyant, joues rouges, gorge sèche, tout y était passé. I avait même manqué de s’étouffer et parfois Jessie en venait à regretter le temps où elle n’était pas entrée dans les forces de police et où elle ne passait donc pas son temps à étudier les comportements humains. Elle aurait peut-être eu l’immense bonheur de passer à côté de son état de gêne et s’en serait sans aucun doute mieux porté. Et pourtant, malgré tout cela, il avait tout fait pour le cacher, pour ne pas revenir sur le moment, acceptant le changement de discussion et y répondant comme si rien ne s’était absolument passé quelques secondes auparavant. Oui, Malcolm Polstead était quelqu’un de classe. Et petit à petit, Jessie commençait à se détendre pour oublier l’incident qui venait de se produire afin de se concentrer sur ce début de soirée qui leur était offerte. De bonne grâce, le rouquin avait répondu à ses questions, patiemment, malgré le bombardement qu’elle avait engendré. Elle n’avait pas trop su comment répondre face au burger blasphématoire. Sa première réaction aurait été d’en rire, comme s’il venait de dire une bonne blague, mais il était fort à parier que ça n’en était pas une et que le rire serait malvenu. La religion avait toujours été quelque chose de mystérieux dans son monde. Plus habituée aux enfants et à leur vision de la croyance, la religion était soit inexistante soit sous forme d’un dieu magique à qui ont lançait des prières pleines d’espoir le soir pour souhaiter ce qu’on voulait le plus : que mamie guérisse, que maman soit heureuse, que papa retrouve un travail ou même qu’on reçoive ce super jouet qu’on avait demandé pour son anniversaire. Mais chez Malcolm, elle était bien plus synonyme de doctrine et d’oppression, quelque chose qu’elle avait plus touché du doigt depuis la malédiction mais qu’elle gardait pourtant loin d’elle, de ses connaissances et ses préoccupations.

En revanche, le cas du papa de Malcolm était quelque chose qui lui était plus connu. Elle avait eu une moue contrite en entendant la douleur que Monsieur Polstead avait à se trouver dans ce monde. Sa femme lui manquait, ce qu’elle pouvait comprendre et son monde aussi apparemment, ce qui était plus étrange pour la jeune policière. Comment un monde qui semblait si terne et dictatorial pouvait-il manquer à quelqu’un ? Les réponses étaient parfois plus difficiles à donner quand on était adulte car plus que les méchants qui les gouvernaient, Reginald y voyait sans doute son foyer, ses origines, sa culture, sa norme, ses souvenirs... toutes des choses qui donnaient du baume au cœur et qui définissait aussi une personne. Arraché à tout cela, il n’était alors plus que l’ombre de lui-même et son absence de mobilité due à son opération ne semblait rien arranger...

— Des fois, on ne peut rien faire face à la douleur d’un être ou à son manque. C’est difficile à accepter mais c’est comme ça... vous n’avez pas à rougir du fait d’être impuissant, vous l’êtes car vous n’avez tout simplement pas le pouvoir de faire quelque chose que seul votre père peut faire pour lui... et c’est dur à accepter, je le sais.

Elle ne le savait que trop bien. Elle avait baissé la tête en y pensant. Malgré elle, cette conversation l’avait ramené à Buzz. Elle avait vu le manque dans ses yeux, la joie lorsqu’il avait reçu sa lettre de la NASA... Elle n’avait rien pu y faire. Son amour, son envie de le faire rire, rien n’avait pu le détourner de ce qui l’obsédait... parce que même si c’était douloureux, elle n’avait pas eu d’autre choix que de l’accepter : son rêve de voyage spatial était plus fort que l’amour qu’il ne pouvait lui donner... Impuissante. Elle l’avait entièrement été et ça avait déchiré son cœur. Se sentant glisser dans ses sombres pensées, elle s’était reprise brusquement, relevant la tête avec vigueur, comme pour la sortir de l’eau nébuleuse de son esprit. Malcolm ne méritait pas de la voir dans cet état, il avait déjà suffisamment à faire avec son père et ses propres pensées. Mais son retour à la réalité lui avait brusquement donné une idée.

— Je ne vous ai jamais demandé comment vous êtes venu jusqu’ici... Il n’est pas rare de voir des arrivées ou des départs de ce monde mais je dois avouer que je ne sais jamais vraiment comment cela se fait. Sans doute à l’aide d’un dieu... Mais je sais qu’en ville, nous recevons régulièrement des pin’s qui nous permettre de revenir dans ce qu’on appelle le “monde des contes” pour une durée de 24h. Le “monde des contes”, c’est ce monde dont nous venons tous, malgré que nous vivions dans des mondes très différents. Lorsque Regina Mills a lancé son sort noir, elle nous a tous envoyé ici... apparemment, votre monde a été épargné... mais depuis, nous pouvons y retourner régulièrement, pour une durée limitée. Si votre père est trop faible pour un long voyage, peut-être pourriez vous prendre l’un de ces pin’s pour ramener votre mère ? Au moins pour 24h ? Cela lui ferait peut-être du bien ? Je ne suis pas très calée en divinités je vous avoue et encore moins dans toute cette magie donc je ne suis pas la meilleure interlocutrice mais je sais que c’est possible... je connais quelques dieux qui pourraient répondre à ces questions... Et je connais même une planète capable de créer un portail entre leur monde et celui des contes, c’est comme ça que j’ai ramené mes amis ici... mais je ne vous conseille pas cette option, ils mettent un certain temps à construire un portail.

Elle s’était frotté le menton d’un air songeur. Elle souhaitait véritablement l’aider. Elle n’avait tout simplement pas compris que de là où venait Malcolm, un pin’s ou un portail Magrathéen n’était pas une option. Il avait dit venir de “par-delà l’Aurore”, autant dire quelque chose de plus que vague. Comment imaginer pour une femme comme elle, terre à terre, en plus des différents mondes qui abritaient cet univers et d’autres encore, il existait des univers encore autrement différents, bien plus éloignés et dont l’origine était si différente ? C’en était presque à en avoir le vertige et pour le moment, les pieds sur terre, elle donnait sa meilleure volonté pour proposer quelque chose à la hauteur de sa compréhension... ce qui risquait de se gâter dans très peu de temps. Mais pour le moment, le jeune homme en était venu à l’idée de ramener quelque chose à manger à son père et Jessie s’était illuminée d’un seul coup, se tournant vivement dans plusieurs directions, à la recherche du chalet adéquat :

— Oh... Peut-être que vous pourriez lui prendre une tartiflette ? Ou une Raclette ? Il y en a là-bas. Ce n’est pas spécialement plus “traditionnel” dans le sens où le hamburger est déjà très traditionnel dans notre culture mais disons que ce sont des plats anciens, qui réchauffent le corps. S’il aime la pomme de terre, le lard et le fromage ce sont des plats pour lui. La tartiflette est une sorte de gratin, on y ajoute des oignons revenus au vin blanc et sinooon... la raclette est normalement quelque chose de convivial, que l’on fait à plusieurs, mais là ils mettent déjà le fromage fondu sur les pommes de terre ! On peut aller au stand ensemble, si vous voulez ? Au moins vous verrez mieux l’aspect !

Mais avant qu’ils n’aient pu s’y diriger, le jeune homme en avait profité pour finir son hamburger consciencieusement et Jessie avait pu voir quelque chose dans son regard changer du tout au tout. Asta n’allait pas bien... et la conversation qui s’en suivit ensuite entre la petite fille, “l’animal” et Malcolm devint brusquement encore plus nébuleux que ne l’était jusqu’alors le cas du félin. Non pas que tout cela était difficile à comprendre, tout avait été bien expliqué et elle avait l’impression d’avoir suivi tous les épisodes, mais malgré son origine dans ce monde plein de bizarrerie, concevoir la nature de la chatte lui semblait difficile. Un blocage, sans doute aidé par le froid qui devait lui avoir gelé une partie du cerveau.

— Be... ben heureusement que je ne l’ai jamais touchée alors.

Elle avait haussé les épaules avec un petit rire nerveux. Y avait-il plus stupide comme réaction ? Mais c’était pourtant la première qui lui était venue à l’esprit pour combler le blanc qui s’était installé suite à la dernière réplique de Malcolm. Elle les observa alternativement, tentant de trouver une logique dans ce qui se passait devant elle. C’était la première fois qu’elle voyait une chose pareille. Elle avait pourtant appris beaucoup de choses des gens avec qui elles parlaient. Certains des habitants de cette ville étaient des anciens animaux, d’autres des anciens objets animés tout comme elle, certain avaient des pouvoirs, venaient d’un mode futuriste ou très ancien mais aucun encore n’avait un bout d’âme qui lui sortait du corps, sous forme d’animal...

— C’est pas très pratique...

Elle l’avait marmonné, plus pour elle dans le fil de sa réflexion, que pour ses interlocuteurs qu’elle continuait de dévisager. Se rendant compte que ce n’était pas polie, elle se reprit brusquement :

— Non, pardon, je ne voulais pas être désobligeante c’est juste que... vous êtes les premières personnes que je vois ainsi et je me dis que... l’âme d’une personne est si fragile que ce n’est peut-être pas très pratique de devoir se balader avec un morceau de celle-ci à côté de nous... Asta est petite, nous sommes au milieu de la foule, tu aurais pu te faire toucher plus d’une dizaine de fois...

Elle l’observa d’un air inquiet, se rendant compte à présent du risque qu’elle leur avait fait prendre sans même s’en rendre compte.

— Remarquez, garder ses œufs dans le même panier comme nous sommes fait n’est peut-être pas la meilleure des solutions... Cela veut dire que si on attente à la vie de Malcolm, Asta tu peux survivre ? Et inversement ? Non c’est stupide ce que je dis... on ne peut apparemment pas toucher Asta sans vous gênez vous, Malcolm... Je suis désolée je parle beaucoup, je suis... un peu perdue... Je comprends mieux pourquoi vitre père refusait de s’éloigner de son chien, même pendant l’opération... Mais est-ce que ça veut dire que vous n’avez pas le droit d’avoir une trop grande distance entre vous ? Je pose toujours trop de questions, je suis désolée...

C’était pourtant plus fort qu’elle. A chaque fois qu’elle tentait de se réfréner pour éviter de les assommer de ses doutes, elle trouvait une phrase qui menait à une autre question qui menait elle-même à une autre question. Un cercle vicieux dont elle ne savait plus se dépatouiller. Posant une nouvelle fois les yeux sur Asta, elle lui sourit avec gentillesse :

— Je comprends mieux pourquoi tu n’as pas besoin de manger mais... je devrais peut-être te vouvoyer si tu es une part de Malcolm ou alors on devrait peut-être aussi se tutoyer... Enfin c’est comme vous voulez...

Elle avait porté sa main derrière sa tête, se la grattant avec gêne, ayant peur de brusquer ce début de relation qui se créait entre eux, cette connaissance d’un monde étrange à qui elle semblait avoir fait des avances plutôt osées sans le vouloir quelques minutes auparavant... ce n’était peut-être pas le meilleur moment pour lui proposer, il pourrait s’y méprendre.

— Ou alors on continue comme maintenant si ça va à tout le monde... Je... Je vous emmène vers le stand de raclettes et tartiflettes ?

Elle avait pointé son pouce derrière son épaule pour agrémenter sa proposition enthousiaste d’une localisation. Marcher lui ferait sans doute le plus grand bien, l’évitant de les observer, peut-être l’aidant à se concentrer sur autre chose... Ou pas... A peine s’étaient-ils mis en route que le silence qui s’était installé lui avait permis de réfléchir encore plus à la situation et la boisson chaude dont elle se gorgeait ponctuellement n’altérait en rien son jugement. N’en pouvant plus, elle reprit alors :

— Je suis désolée, j’ai vraiment trop de questions... Si vous voulez, on peut faire ça sous forme de jeu... Pour éviter de donner l’impression que vous subissez un interrogatoire. On peut se poser une question chacun... Après tout, je me permets de vous poser pleins de questions mais vous avez peut-être vous-même des questions sur ce monde, où... mon monde d’avant, c’est vrai, je me présente à vous sous cette forme sans même être pleine de franchise alors que vous deux, vous êtes tout ce qui a de plus transparent. Non pas que ce soit de ma faute, plutôt celle d’une femme dotée de pouvoirs puissants mais... je dois vous avouer que je ne ressemble pas à cela de prime abord... Je... je suis plutôt comme ça.

Elle lui avait pointé des doigts un stand lumineux où des jouets semblaient déborder des comptoirs pleins à craquer, prêts à être adoptés par des milliers d’enfants aux rêves puissants. A cette pensée, le visage de Jessie s’illumina d’un sourire flamboyant, avant que son visage ne s’embrase de gêne face à la révélation qu’elle venait de faire maladroitement.

— Dans mon monde, j’étais un jouet. Un sacré jouet même ! Une poupée avec une tête en plastique et des membres de tissu et de rembourrage. J’étais faite à l’effigie d’une série télévisée pour enfant qui s’appelait Woody’s roundup, avec des marionnettes ! C’était une histoire qui se déroulait au Far West, il y avait Woody, le shérif, accompagné de sa célèbre monture PilPoil qui combattait le crime et les méchants comme Stinky Pete et très souvent, il était aidé dans ses aventures par la courageuse et inventive Jessie, une écuyère qui yodelait !

Elle avait raconté son histoire avec une véritable fougue, comme si les images passaient devant ses yeux à mesure qu’elle racontait. Elle avait pris le temps de mimer par de grands gestes de bras, renversant quelques précieuses gouttes de breuvages à plusieurs reprises un peu partout autour d’elle, sa voix s’était faite plus forte ou plus douce, ponctuant le récit comme si elle le racontait à ses enfants. Et à la fin, elle avait même eu un petit rire nostalgique accompagné d’un soupir. Après un silence, elle précisa :

— Jessie était un modèle pour les petites filles dans un monde où les femmes n’avaient encore que le droit d’avoir un foyer et une cuisine. C’était géant... Et moi j’avais l’immense honneur d’être une poupée à l’effigie de Jessie. Si vous auriez vu le tabac que l’on faisait, nos poupées se vendaient comme des petits pains... et on rendait heureux tellement d’enfants... Comme Emily... Ou Andy.

Sa voix s’était légèrement brisée au souvenir des deux enfants. L’une était devenue adulte et l’autre était mort. Une grande tristesse l’envahit alors brusquement mais elle la chassa d’un revers de tête énergique, finissant son verre avant de le jeter dans une poubelle sur le leur passage.

— Oh mince ! Au final, je ne vous ai pas fait goûté ! Il faut être plus rapide, cowboy !

Elle lui lança un clin d’œil avant de préciser :

— Vous pourrez toujours vous en prendre un ensuite, à moins que vous préfériez passer au dessert tout de suite...

Elle lui lança un clin d’œil lourd de sous-entendu, la gourmandise d’un chocolat chaud la gagnant bien plus que le sous-entendu qui lui était clairement passé au-dessus de la tête. Elle lui lança un coup de coup amusé et répété, complice, pour d’autant plus appuyer son clin d’œil avant de lui préciser :

— Enfin voilà... Si vous avez des questions, je peux y répondre, une chacun, si ça vous tente... Je commence ! Et si ça ne vous tente pas ou que vous n’avez pas de question, on peut aussi passer à un autre sujet, je ne veux pas vous gêner... J’aurai juste voulu savoir comment se faisait il que vous ayez tous deux des personnalités différentes en étant la même personne. Déjà Asta est une femelle alors que vous êtes un homme, ensuite, j’ai cru remarquer des différences dans vos façons de réagir ou d’agir... Je me demandais si Asta était votre “part féminine” vu que nous sommes tous censés avoir les deux ou si... elle en disait peut-être plus sur qui vous vous sentiez réellement : vous pouvez avoir l’impression d’être né dans le mauvais corps ou avoir des sentiments pour les garçons... c’est peut-être indélicat ce que je dis, je m’en excuse d’avance, je ne veux pas vous vexer...

Et pourtant, elle était entrée dans le vif du sujet comme un éléphant dans un magasin de porcelaine...

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________________________________________ 2022-03-10, 18:51


There's magic in the air and it don't matter how old I am

❝ I feel like a kid again. ❞
Malcolm était quelque peu étourdi par la vivacité de Jessie. Elle avait tant parlé en l'espace de quelques minutes qu'il ne savait par quoi commencer afin de lui répondre. Il était quelqu'un de méthodique, il aimait procéder dans l'ordre. Cependant, face à une telle tornade, il devait bien admettre qu'il se retrouvait à la traîne. Il avait l'impression de courir derrière un train en marche. Asta fixait la jeune femme avec des yeux ronds, stupéfaite elle aussi par le flot de paroles qu'elle était capable de dire à la minute.

Le jeune homme tentait de rassembler les différentes informations dans son esprit embrouillé. Il eut toute la peine du monde à poursuivre cet exercice quand Jessie mentionna sa théorie concernant sa "part féminine", ainsi que de potentiels sentiments à l'égard des garçons. Il cligna plusieurs fois des yeux. Tout d'abord, il ne comprit pas où elle voulait en venir. Puis, lorsqu'il prit conscience de ce que cela impliquait, il ouvrit la bouche, offusqué et perplexe. Dans son monde, avoir une inclination pour une personne du même sexe était considéré comme un péché. Lors de ses études en théologie, il s'était penché sur ces cas de figures particuliers, car il en était très intrigué. Le Magisterium punissait quiconque s'adonnait à ce genre de pratiques. La plupart du temps, les coupables étaient placés en hôpital spécialisé et effectuaient des travaux d'intérêt général afin d'absoudre leur vice. En cas de récidive, un exorcisme était pratiqué afin de libérer les malheureux du "démon" qui les habitait. Si les prières ne suffisaient pas, d'autres méthodes étaient employées pour "purifier" : électrochocs ambariques, trépanation...

Malcolm ne cautionnait pas ses méthodes de guérison qu'il jugeait archaïques et barbares. Cela faisait partie des raisons qui l'avait poussé à rejoindre Oakley Street et combattre les abus du Magisterium.

Un peu perdu, il ne sut quoi répondre à Jessie concernant ce point. Fort heureusement, Asta prit la parole d'un ton étonné :

— Vous nous trouvez si différents l'un de l'autre ?

Elle leva la tête vers le jeune homme. Leurs regards se croisèrent.

— Nous le sommes peut-être, reconnut-il. C'est difficile pour nous de le voir, puisque nous sommes directement concernés. Pourtant, je dirais plutôt que nous sommes complémentaires. Asta est souvent plus sceptique que moi, plus méfiante aussi. Elle me permet de me montrer prudent.

— Malcolm est le plus fantaisiste de nous deux, ajouta-t-elle. Il a souvent des idées abracadabrantes qui, je dois l'admettre, nous permettent souvent de vivre de belles aventures.

Agréablement surpris, il adressa un sourire à son Daemon qui s'empressa de préciser à Jessie :

— Souvent, pas tout le temps. Il arrive parfois qu'il se trompe et que nous nous retrouvions dans le pétrin par sa faute.

Malcolm leva les yeux au ciel. Asta était avare de compliment, alors il s'estimait content du peu qu'elle venait d'offrir.

— La majorité des adultes n'a pas la même complicité avec leur Daemon. Asta et moi avons de la chance.

— Nous avons beaucoup travaillé pour en arriver là. Certains jours, il faut même travailler très dur, glissa-t-elle d'un ton blasé.

Imperturbable, Malcolm poursuivit à l'adresse de Jessie :

— Quand on est enfant, le Daemon est à la fois un compagnon de jeu et un confident. Mais plus on grandit, et plus le lien devient difficile à entretenir. La rancoeur, la culpabilité, la colère ternit le lien. Beaucoup d'adultes ne parlent presque plus avec leur Daemon. Parfois, c'est parce qu'ils ont honte, ou qu'ils ont peur de se retrouver face à eux-mêmes.

Avec un pincement au coeur, il songea à Lyra, qui avait vécu une véritable séparation avec le sien. Il avait tant de peine pour elle. Il ne pouvait qu'imaginer la souffrance et la solitude que cela devait être. Il espérait que quand il la reverrait, elle aurait fait la paix avec elle-même.

— Et pour répondre à votre question, le Daemon est fréquemment du sexe opposé à la personne. Peut-être pour équilibrer les forces, comme vous l'avez suggéré.

— Si je suis blessée, Malcolm ressentira ma douleur, précisa Asta. Et s'il meurt, je disparaitrais aussitôt. C'est pareil si c'est moi qui suis touchée mortellement.

— L'un ne peut vivre sans l'autre.

— Mais ne vous en faites pas pour moi : je sais me faufiler afin de ne pas être touchée par n'importe qui.

Elle avait dit cela d'un ton hautain, même si Malcolm perçut dans sa voix qu'elle appréciait la jeune femme et toutes ses questions. Son Daemon avait un petit côté diva : il aimait qu'on tienne compte de lui.

— Vous pouvez continuer de me tutoyer, je ne me formalise pas pour si peu, ajouta-t-elle, la queue en panache.

— Ou, pour faire plus simple, on pourrait tous se tutoyer, proposa Malcolm, enthousiaste. Enfin... si vous ne trouvez pas cela trop cavalier.

Il avait ajouté la dernière phrase à mi-voix, ses joues se colorant légèrement sous l'effet de sa propre hardiesse. Il ne voulait pas paraître désobligeant.

Ils venaient d'arriver devant le stand de tartiflette, mais Malcolm, l'esprit en ébullition, ne put s'empêcher d'enchaîner :

— Mais vous, alors ! Ainsi, vous étiez une poupée cowboy ! C'est tellement révolutionnaire !

Dans le doute, il avait préféré continuer à vouvoyer la jeune femme, c'était bien plus galant. Fasciné par les récentes révélations de Jessie, il la contemplait de haut en bas sans même imaginer que cela pouvait sembler malvenu. Il la regardait comme un fabuleux trésor insoupçonné. Bien entendu, il était au courant que Storybrooke avait été sujette à une Malédiction et que ses habitants venaient tous d'un autre monde. Jamais encore il n'avait côtoyé une personne qui avait été un jouet dans une autre vie. Il détailla le visage de la jeune femme, cherchant des traces de couture, avant de secouer la tête. Quel imbécile il faisait ! Evidemment, elle était humaine à présent. Aussi humaine que lui.

— Ce doit être tellement étrange de se réveiller avec les souvenirs d'une poupée. Même en imaginant je... je n'y parviens pas. Comment était-ce, dans votre autre vie ? Et surtout, comment avez-vous fait pour concilier votre part de poupée et votre part humaine ? Parce que, si je ne m'abuse, lors de cette Malédiction, vous aviez de faux souvenirs en tant que femme.

Malcolm avait toujours été fasciné par la psychologie, et d'autant plus depuis qu'il était le secrétaire d'Aloysius Black. Il avait dévoré bon nombre d'ouvrages sur le sujet, même s'il lui semblait qu'il demeurait toujours de grosses parts d'ombre. Après tout, le cerveau humain ne possède aucune limite. Par conséquent, comment compartimenter les différents maux auxquels l'Homme pouvait être sujet ?

— Excusez-moi, maintenant c'est moi qui deviens trop curieux, dit-il avec un sourire contrit. C'est juste que... je vous trouve captivante.

Un peu confus, il se mordit les lèvres. Peut-être n'aurait-il pas dû dire cela ? Par moments, son exaltation vis-à-vis de l'inconnu lui faisait oublier les convenances.

Asta, placée entre eux, les regarda tour à tour et jugea préférable d'orienter la conversation sur un autre sujet :

— Le pin's dont vous avez parlé ne peut pas fonctionner jusqu'à notre monde, car nous venons d'au-delà de l'Aurore. Il ne s'agit pas du "monde des contes", comme vous l'appelez, mais d'un autre endroit. Plus loin. Plus difficile d'accès.

— Hum, hum, approuva Malcolm afin de retrouver une contenance.

Intérieurement, il estima qu'il devait une fière chandelle à son Daemon. Malgré tout, il jetait des regards furtifs à Jessie, impatient d'en savoir davantage sur sa vie, sur qui elle était, son parcours avant et après Storybrooke. Il faisait de son mieux pour ne pas la dévorer des yeux.

Il en avait totalement oublié la tartiflette et la raclette, dont l'odeur de fromage depuis le stand face à eux était pourtant prononcée.
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Jessie James
« Jessie never gives up,
Jessie finds a way! »


Jessie James

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Elle va être sympa cette mairie, j'le sens bien... On va s'entendre copains comme cochons...


I feel like a kid again ✽ MINI GINGERBREADS V27a

Edition Août-Septembre 2020

| Conte : Toy Story
| Dans le monde des contes, je suis : : Jessie, l'écuyère

I feel like a kid again ✽ MINI GINGERBREADS Sherif10

| Cadavres : 744



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________________________________________ 2022-03-31, 23:30 « Jessie never gives up, Jessie finds a way! »


For the first time...
... I could feel like a Kid

Asta et Malcolm semblait avoir été surpris que Jessie les trouve si différents. Lorsqu'ils avaient posé la question, la rouquine les avaient observés l’un et l’autre un peu gênée, ne sachant quoi répondre pour le pas les vexer. C’était avec un soulagement qu’elle avait accueilli l’admission du jeune homme et elle hocha la tête d’un air appuyé lorsqu’il précisa qu’ils étaient surtout complémentaires. Elle ne pouvait qu’approuver. C’était totalement ça. Différent mais complémentaires et à eux deux, ils formaient sans aucun doute une personne entière... bien qu’ils en formassent deux individuels également. C’était si étrange et fascinant à la fois. Patiemment, les deux avaient pris le temps de répondre à toutes les questions qu’elle avait pensée et même si cela ne faisait pas encore tout à fait sens que le chat représentait autant le jeune homme que celui-ci représentait le chat, elle trouvait cela de moins en moins anormal de parler à l’animal comme s’il était également un humain. Les remarques quelques peu désagréable à propos du rouquin avait eu le don de la faire rire, car elle y voyait plus de la tendresse déguisée qu’une véritable marque de méchanceté. Asta et Malcolm s’entendaient réellement bien et cela se voyait... ce qui n’était apparemment pas le cas de de tout le monde, ce qui poussa Jessie a une réflexion :

— Vous n’avez pas de psychologues ou de psychiatres dans votre monde ? Il est parfois difficile d’apprendre à découvrir qui nous sommes en grandissant et ce genre de médecin peut aider certaines personnes à trouver une voie qui leur est favorable.

Elle l’avait dit d’un air songeur, observant le stand qui s’étalait devant eux.

— Je ne suis pas une grande connaisseuse de l’âge adulte, ni même de l’adolescence en réalité. Je sais juste qu’un enfant est toujours plus simple parce qu’il explore des milliers de fragments de personnalité, avant de se stabiliser. C’est pour ça que les jouets sont importants. Ils aident à proposer des nouveaux fragments qui fournissent à leur imagination la faculté de se reconnaître dans certains ou non. Je suppose que les Daemons s’entendent du coup mieux avec leur humain car lui-même se compose et de se décompose au jour le jour. A l’adolescence, je crois qu’on rejette tous les modèles pour tenter de trouver le sien. Je n’ai vu que le processus de très loin, les ados ne jouent plus vraiment avec leurs poupées...

Elle avait haussé les épaules, le précisant avec un sourire gêné, tentant de se débarrasser du souvenir froid de ce dessous de lit sombre et poussiéreux.

— Certains adultes sont nostalgiques du temps où ils pouvaient être tout et n’importe qui, regrettent ce qu’ils ont rejettes pendant l’adolescence et ne parviennent pas à trouver leur place avec ce qu’ils sont. J’imagine que chez vous, ça se traduit par une mauvaise entente avec son daemon. C’est nous, c’est plus interne... l’humain broie du noir, ils arrivent que certains sombres dans des choses qui les aident à oublier comme l’alcool ou la drogue, d’autres se mutilent ou tente de mettre fin à leur jour. Cette partie-là, je la côtoie bien plus de nos jours, dans mon métier. On arrive plus à se regarder dans un miroir et si une part de soit existait à côté de nous, je suppose qu’on en viendrait aussi à ne plus lui parler. C’est terrible si votre lien est indéfectible...

Ses paroles leur avaient peut-être rappelé le reste de ses questions pour qu’ils avaient répondu tant au fait que l’animal était du sexe opposé qu’au fait qu’Asta savait se protéger. Avec un sourire pour la chatte, malgré son air hautain, elle lui lança d’un air enjoué, accompagné d’un clin d’œil :

— Je n’en doute pas. Je t’ai vu à l’œuvre, tu as l’air d’une dure à cuire.

Malcolm avait approuvé le fait qu’ils pouvaient tous se tutoyer et malgré le fait qu’ils furent tous d’accord sur ce point... ils avaient continué de se vouvoyer ! L’habitude peut-être ou la peur de mal faire ? Jessie ne s’en était pas du tout rendu compte quand elle lui avait raconté sa vie, ni même lorsqu’il lui avait posé ses questions mais tout lui était revenu comme un boomerang en pleine figure quand il avait avoué la trouver captivante. Elle qui observait le monsieur qui mettait fromage à raclette concisément sur des pommes de terre dans une barquette, elle en avait tourné la tête un peu trop brusquement vers le jeune homme, surprise par un tel compliment... et même touchée. C’était l’appareil à fondre le fromage qui lui donnait chaud tout à coup ? Elle en avait l’impression de rougir et elle n’avait rien pu faire d’autre que de déglutir tandis que Malcolm fuyait son regard en se mordillant la lèvre.

— M... merci.

Les pin’s ! Oui les pin’s, quel merveilleux sujet de conversation et quelle déesse cette chatte !! Elle aurait presque pu la soulever du sol pour l’embrasser tant ce changement de sujet venait à pique, lui redonnait un peu d’air qui venait à manquer dans ses poumons et aux deux jeunes gens de la contenance. Mais avec la contenance venait la perplexité. Voilà qu’elle reparlait de “l’au-delà l’Aurore”. Ce n’était donc pas juste une expression poétique, ça avait un vrai sens. Se pouvait-il qu’ils viennent d’un autre univers ? Chris lui avait raconté ces histoires d’univers parallèles, de planètes similaires aux nôtres mais différentes dont il avait vu les contours par les missions de la Magic League. Était-ce de cela dont il était question ?

— ça a l’air tellement intéressant... j’adorerai visiter cet endroit un jour, pouvoir partir aussi loin... Même si votre monde semble soumis à des règles tyranniques qui n’en font peut-être pas un lieu où il fait bon vivre... Mais... si vous retourner d’où vous venez, ça voudrait dire que... vous risquez de ne plus jamais revenir ?

Elle les avait regardés l’un après l’autre, tentant d’ignorer la sentence qu’elle venait de prononcer et l’étrange douleur à l’estomac que cela lui provoquait. Elle ne connaissait pas Asta et Malcolm depuis longtemps mais elle les appréciait. Et l’idée de perdre des personnes qui pouvaient devenir des amis une fois de plus pour toujours la rendait quelque peu triste et la déboussolait. Elle tourna la tête vers le stand, à la recherche d’une aide qui mettrait fin à son désarroi :

— Tu... Tu ne veux pas commander pour ton père tant qu’ils sont ouverts ?

Elle avait pointé le stand du doigt, constatant que le tutoiement sonnait finalement un peu bizarre. C’était étrange, elle qui ne s’était jamais embarrassé de chichis en faisait à présent. C’était comme ajouté une proximité un peu trop brusquement, comme si elle avait violé son intimité et son espace privé alors que...

— Tu m’as dit qu’on pouvait se tutoyer !

Elle avait levé les mains devant sa poitrine, comme pour se dédouaner, se rendant compte que sa justification était encore plus stupide. Elle s’en serait presque donné des baffes pendant qu’il commandait apparemment une tartiflette qu’on lui plaça dans une petite barquette plus solide que les autres et qu’on referma d’un couvercle en carton, puisque Jessie l’avait aidé à préciser que c’était pour l’emporter et le manger plus tard. Après ces emplettes réalisées, ils reprirent leur route vers la suite du marché de Noël, afin de se mettre en mouvement dans la fraîcheur de la nuit, tout en se dirigeant tranquillement vers le stand de chocolat chaud qui clôturait les festivités ou presque.

— On dit Cowgirl pour les filles, pas cowboy.

Voyant son air interrogateur, elle précisa :

— Tout à l’heure, tu as dit que j’étais une poupée cowboy mais j’étais en réalité une cowgirl. C’était Woody le cowboy.

Elle lui sourit gentiment, tentant de se souvenir de ses interrogations dont il s’était excusé et dont elle avait fait fi d’une main, comme pour préciser que ce n’était pas grave.

— Mon autre vie, si tu parles de ma vie dans le monde des contes, c’était super... et ingrat à la fois. Ce n’est pas toujours facile d’être le jouet d’un enfant. Quand celui-ci grandit, il t’oublie. Toi tu restes la même, toujours prête à l’aimer, l’aider et le consoler mais lui... lui n’a plus besoin de toi et tu te retrouves très vite sur une étagère à pendre la poussière ou... au fond d’une armoire ou sous un lit. Mais là c’est moi qui suis ingrate de commencer par là. Le reste du temps, c’est le plus beau cadeau du monde. Maintenant que j’y pense, je ne me souviens plus du moment où j’ai été créé ! Je me souviens juste de mon attente au magasin et d’avoir été choisie soigneusement par mon premier enfant, Emily. On passait nos journées à jouer et la soirée, elle me racontait ses secrets et je m’endormais dans ses bras...

Elle avait eu un sourire nostalgique en y repensant.

— Quand le sort noir est arrivé, je suis devenue celle que je suis aujourd’hui... physiquement au moins. J’avais une vie un peu ennuyeuse et un jour, j’ai traversé la frontière de la ville. J’ai oublié instantanément qui j’étais : ma vie d’avant et cette vie inventée. Une façon de protéger la ville en quelque sorte. Je me suis réveillée à l’hôpital de Boston et de là, j’ai commencé une vie normale, en amnésique, à découvrir l’Amérique et sans le vouloir à renouer avec mon passé puisque j’étais cowgirl !

Elle eût un rire amusé avant de repréciser avec un peu de sérieux, se refermant sur elle-même, les mains dans les poches de son jean.

— Et un jour, mes souvenirs sont revenus à moi. C’était étrange, oui mais sans doute pas comme vous l’imaginez... je ne me suis pas réveillée un matin avec des souvenirs de poupées qui sortaient de nulle part, j’ai eu plutôt l’impression de me réveiller d’un lourd sommeil. Comme si ma vie avait été en pause pendant des années et que j’avais brusquement appuyé sur “play”. C’est plus le fait d’accepter que j’étais devenue humaine et une adulte qui a été difficile et que je m’étais éloignée autant de la ville... et de mes amis. Enfin bon... A moi donc !

Elle les observa avec un sourire amusé et gourmand à la fois :

— Je me demandais... Comment Asta est devenue Asta ? Je veux dire, est-ce que quand tu es né, Asta toi tu étais un bébé chat, tu es devenue chaton quand il était enfant et maintenant tu es un chat adulte ? Et est-ce que l’animal représente aussi un peu ce que tu aurais été dans le monde animal Malcolm ? Comme un animal Totem ? Ou il est choisi aléatoirement ? Ton père a un chien par exemple... et si toi tu es aussi roux qu’Asta est orange, Drixie n’est pas orange pour autant...

A mesure qu’ils avançaient, Jessie observait les stands à la recherche de choses à lui faire découvrir. Et plus le temps passait, plus la distance du stand d’Aster s’amoindrissait, sonnant petit à petit la fin de ce rendez-vous improvisé. Elle se surprenait à se dire qu’elle aurait bien prolongé le moment mais qu’en cette veille de Noël, le moment n’était pas le plus approprié. Pourtant, elle aimait la compagnie du jeune homme.

— Ca vous dirait de venir tous les deux avec ton père et Drixie chez moi ? On vit à plusieurs dans une usine désaffectée, mais tout confort. Si vous aviez pas prévu de manger des masses, c’est notre cas aussi, certains fêtent déjà là-bas et d’autre comme moi ou Woodie sommes encore au travail et nous avions prévu de manger quelque chose sur le pouce. En revanche, on mange le dessert tous ensemble et on regarde un film de Noël en attendant que le 25 arrive... peut-être que ça vous plairait et que ça ferait du bien à ton père de sortir un peu de chez lui ? Il pourra manger sa tartiflette, bien sûr ! C’est comme vous voulez... de notre côté, je suis sûre que ça ne posera pas de problème, plus on est de fou, plus on rit.

Elle lui avait souri gentiment, attendant la réponse à sa proposition.

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