« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
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| Avatar : Daniel Craig
- Bon, Kowalski... je tenais vraiment à te dire que tu fais du très bon travail, que ça soit au service communication, informatique et je ne parle même pas du service de création !
- La reconnaissance ! Enfin ! Ça me fait plaisir que tu le dises haut et fort dans tous les hauts parleurs de l'agence parce que la répétition ne fait pas de mal non plus. Ça fera taire certaines mauvaises langues *lance un regard à Daniel*
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Repose... Ces... Pingouins!!!
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- Non mais Sac à Puces ! J'en ai rien à foutre ! Je donne les ordres dans mon commando !
- Mais oui, tu as raison. Au fait, le soleil, ça ne te dérange pas? La Cisjordanie, c'est si ensoleillé en cette saison...
| Conte : Madagascar | Dans le monde des contes, je suis : : Confidentiel
Cela faisait plusieurs minutes que Caïn faisait tourner son téléphone entre ses doigts, sans véritablement écouter la musique qui résonnait dans son appartement. Pas qu'il ne l'appréciait pas, mais il était déconcentré. Perdu dans ses pensées depuis de longues minutes. En réalité, depuis la veille. Il avait pourtant passé une excellente soirée, la veille, qui changeait un peu de l'ordinaire. Une soirée accompagnée, dans un restaurant très sympathique. Même mieux, une soirée en compagnie de la personne dont il était amoureux depuis des années sans même s'en rendre compte. Idyllique donc. Et pourtant... Rien ne s'était passé comme prévu, bien qu'en réalité, Caïn n'avait strictement rien prévu. Il ne savait jamais comment 'prévoir' avec Kowalski, c'était toujours... Très compliqué de le cerner. Et d'une certaine façon, c'était ce que Caïn appréciait. Cette particularité, ce simple fait de parvenir à le surprendre. C'était ce qu'il aimait, entre autre, chez lui. Cela dit, cette fois, il l'avait surprit, et pas qu'un peu! Malgré lui, Caïn bloqua le téléphone dans sa main, le serrant légèrement. Kowalski l'avait embrassé. Pas seulement embrassé d'ailleurs, il lui était carrément tombé dessus et avait enserré son visage entre ses mains, si brusquement qu'il avait du faire appel à tout son contrôle pour ne pas se défendre et le repousser, pour ne pas agir comme si il s'était agit d'une attaque. Foutu réflexe...
Il l'avait embrassé, puis il s'était figé, avant de reculer et de se figer, blanc comme un linge. Caïn n'avait pas même eue le temps de réagir, pas même eue le temps de dire quoi que ce soit, avant que le plus jeune ne finisse par s'enfuir, filant de la plage où ils se trouvaient tous les deux sans rien ajouter. Et lui, il était resté là, figé, imbécile sonné, incapable de le retenir. Incapable de comprendre. Incapable de réaliser ce qu'il venait d'arriver. Comment était-ce possible? Comment était-ce même... Envisageable? Certes, il savait que les personnes neurodivergentes pouvaient avoir des relations amoureuses, même intime -il le savait puisqu'il avait fait ses recherches sur le sujet. Mais... Kowalski? Avec lui? Comment... Pas qu'il ignorait qu'il avait été en couple avec Eva, pas plus qu'il n'ignorait les furieuses parties de jambes en l'air qu'il avait avec Daniel, mais avec lui... Des sentiments? Comment avait-il pu ne rien voir à ce point? Certes, il s'était lui-même aveugler de longues années sur le sujet, mais tout de même. Il n'y avait rien d'annonciateur. Rien de... Flagrant. Pire même, Caïn avait longtemps été persuadé que Kowalski le détestait, copiant stupidement son grand frère. Alors de là à... L'embrasser...
A nouveau, il se mit à faire tourner le téléphone entre ses mains. C'était samedi soir. Ils reprendraient le travail lundi. Et il connaissait Kowalski par coeur. Si le problème n'était pas réglé d'ici là, ce serait soit la panique, soit la froideur polaire assurée. Il fallait qu'ils en parlent. Absolument. Et pas uniquement pour comprendre. Pour partager aussi...
21:30
Bach - Cello Suite N°1
< Kowalski
Bonsoir. Tu es encore réveillé?
J'aimerais qu'on parle de ce qu'il s'est passé au restaurant hier.
Répondre
(c) Jealy
E. M. Kowalski
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- Bon, Kowalski... je tenais vraiment à te dire que tu fais du très bon travail, que ça soit au service communication, informatique et je ne parle même pas du service de création !
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| Conte : Madagascar | Dans le monde des contes, je suis : : Confidentiel
Caïn avait fini par croire que Kowalski dormait déjà… Ou du moins, qu’il faisait semblant de dormir. Il connaissait trop le scientifique pour croire qu’il aurait bousculé ce type d’habitude… tout simplement parce que lui-même avait du mal à changer ce type d’habitude, alors Kowalski… Mais lorsqu’il vit le petit ‘v’ de validation d’ouverture et de lecture apparaître sous son message, il attendit patiemment. Malheureusement, aucune réponse ne vint, ce qui n’était pas bon signe. Caïn le savait, si Kowalski décidait de l’ignorer, cela pouvait, véritablement, tourner au pugilat des plus drastiques. Que ce soit par l’évitement, l’ignorance ou la violence acide dont il était capable. Or il ne voulait pas de cela. Il n’en voulait pas parce qu’il n’y avait aucune raison que cela arrive. Enfin si, il y avait une raison, mais il aurait suffi d’un léger changement d’angle pour que cette raison change du tout au tout et devienne la justification de quelque chose d’autre… Bref, ça n’en valait pas la peine. Vraiment pas. Ils voulaient la même chose. Exactement la même chose. Et s' il avait été honnête avec Kowalski dès le départ… Ou du moins, à partir d’un moment…
‘Kowalski, je suis peut-être nul en technologie, mais je sais que le petit ‘v’ en dessous de mon message signifie que tu l’as lu. S’il te plait, réponds moi.’
Il attendit quelques secondes, toujours sans réponse, avant de soupirer.
‘J’ai besoin de te parler.’
Est-ce qu’au moins, Kowalski se rendait compte de l’attention qu’il lui portait? De l’urgence de ses mots? Probablement pas. L’écrit était toujours quelque chose de si subjectif, de si… Personnel. Tout pouvait être interprété d’une simple ponctuation, alors dans une situation d’angoisse et de stress… Kowalski pouvait bien tout en interpréter, y compris une menace de licenciement. Ce qui ne manqua bien sûr pas d’être confirmé, lorsque Kowalski finit enfin par lui répondre. Malgré lui, Caïn eut un soupir, à la fois de soulagement… Et d’agacement. C’était une des choses qu’il comprenait le mieux chez Kowalski… et qu’il supportait le moins: sa façon de décider à la place des autres. Bien sûr, c’était plus simple, plus sûr, plus ‘sécurisant’. Il gardait les paramètres de la situation, décidait de ceux-ci et les maniait de manière à se prémunir des choses désagréables. Il savait. Il comprenait. Mais cela l’agaçait toujours outre mesure. Passer outre? Sérieusement? Comme s' il était le seul à pouvoir en décider… Comme si tout ça ne tournait qu’autour de lui.
Et en même temps… Caïn sentait. Il voyait, à travers ses mots, ses phrases, à travers sa voix qu’il entendait quand il lisait ses messages, toute l’angoisse et la crainte qu’il devait ressentir. Cette peur immense du rejet et de l’inconnu, l’incompréhension et la certitude, toute mêlées, de savoir et d’avoir su lire entre les lignes, comme à chaque fois. Cette certitude de savoir une vérité brute… Tout en en ignorant un pan entier. Il fallait qu’il lui dise. Il fallait qu’il lui explique. Il fallait qu’il mette fin à ce non-sens, qui était bien plus simple que ce qu’il en comprenait. Et aussi bien plus complexe. Prendre des risques faisait partie de son métier, mais là… C’était différent. Ce n’était pas Kowalski, son collègue à qui il parlait. Mais Kowalski, son ami. Son… Petit ami? Peut-être. S' il parvenait à réparer son erreur.
‘Est-ce que je peux t’appeler?’
Il savait que cette phrase allait provoquer chez le plus jeune une flopée d’émotions, probablement contradictoires, certainement dévorantes et angoissantes. Mais il fallait qu’il le fasse. Ce n’était pas le genre de chose qu’il pouvait simplement expliquer par sms. Idéalement, il aurait voulu aller le voir. Il aurait aimé se rendre chez lui et lui expliquer, directement en face à face. Mais il savait très bien que jamais Kowalski ne lui aurait ouvert. Ou du moins, il l’aurait peut-être fait, par erreur, avant de lui refermer la porte au nez. Autant éviter de parler à travers une porte blindée. Il attendit patiemment, un temps qu’il jugea suffisant pour que Kowalski puisse se faire à l’idée, avant de finalement appuyer sur le bouton ‘visioconférence’.
Une fenêtre s’ouvrit sur son téléphone, et presque aussitôt, Caïn se mit à marmonner, pestant contre cette technologie qu’il ne comprenait pas. Un écran noir prit toute la place, ainsi que sa figure en miniature, qui le fit grimacer à moitié, tentant maladroitement de se ‘cadrer’ du mieux qu’il put, inclinant son téléphone sur le côté.
-Allô? Tu m’entends? Tu me vois?
Il n’obtint pas de réponse pendant plusieurs secondes, ce qui le fit douter un instant, mais après quelques instants, il entendit la voix caractéristique de Kowalski lui expliquer d’une voix cinglante qu’il avait couché son téléphone et que de fait, il le voyait de travers. Aussitôt, Caïn marmonna dans sa barbe, pestant en remettant son téléphone droit avant de redemander s' il l’entendait bien. Kowalski répondit après un long moment qu’il devait approcher son téléphone, et après quelques secondes, Caïn finit par obtenir la confirmation que Kowalski le voyait et l’entendait… Cependant Caïn ne le voyait absolument pas sur son propre écran. Pas étonnant mais un peu déstabilisant.
-Kowalski, merci d’avoir accepté de répondre. Je… Je sais que mon message a dû te paraître froid, mais il ne l’était pas. J’aimerais vraiment que nous parlions d’hier. Mais je te connais, j’ai lu tes messages. Tout ce que je te demande, c’est de m’écouter jusqu’au bout, d’accord? Tu pourras raccrocher après mais s’il te plait, écoute moi jusqu’au bout.
Il attendit un instant, considérant son silence, mais aussi le fait qu’il ne raccroche pas, comme une réponse. Il eut un petit soupir, une inspiration, avant de fixer son regard vers la caméra de son téléphone.
-Je suis désolé de m’être comporté de la sorte. J’ai… été surpris. Très surpris. Je ne m’attendais pas à ce que tu m’embrasses, malgré les signes que tu as dû m'envoyer. Je… Je ne suis pas bon avec ça, tu as du t’en rendre compte. J’ai… du mal à lire les signes sociaux, et je… J’ai encore plus de mal à savoir dans quel type de relation je suis. Une fois que je le sais, j’arrive à comprendre ce que les gens veulent, attendent de moi, mais quand je l’ignore…
Il eut un soupir, passant sa main sur son menton.
-Je sais qu’Eggsy est mon fils, et que nous avons une relation filiale énormément basée sur les émotions. J’ai une relation amicale avec James, basé sur un humour décalé et qui me permet de décompresser de ma vie d’espion. J’ai une relation de confiance avec Eva, une relation irritante avec Skylar, une relation de protection avec Charlie, mais toi… Toi je n’ai jamais su quel type de relation nous avons. Tu m’as toujours… Piqué et provoqué tout en étant amical, voir même proche. Mais je ne sais pas… Je ne sais pas quel type de relation nous avons tous les deux…
Il eut un autre silence, calme, relevant les yeux vers la caméra.
-Je n’aurais jamais imaginé que toi aussi, tu désirais une relation amoureuse avec moi.
Il eut un petit sourire, malgré lui.
-Je… Je pensais que tu cherchais une relation stimulante intellectuellement. C’est pour ça que je répondais sur le même registre que toi, à la fois piquant et en soutien. J’ignorais que tu… Puisses vouloir plus, de moi.
A nouveau, il y eut un silence. Caïn savait qu’il était temps de lui révéler enfin la vérité.
-... Kowalski, je… Je suis neuro divergeant. Comme toi. J’ai ce qu’on appelle un autisme cloisonné. C’est pour ça que… J’ai besoin d’analyser et de définir le type de relation que je vis avec d’autres pour savoir comment agir, ce que j’ai droit ou non de faire. De ressentir. Mon autisme est moins prononcé que le tien, les médecins de l’époque m’ont dit que j’avais une capacité d’adaptation très élevée pour un autiste, et que je pourrais passer pour une personne ‘normale’ sans problème. Mais que mon autisme ferait aussi de moi un excellent espion, puisque je suis capable de me 'câblé' sur tel ou tel type de relation facilement, à partir du moment où on m’ordonne de jouer tel ou tel rôle. Je peux me fondre dans un rôle sans soucis mais… Dans la vraie vie, dans ma vraie vie… J’ai besoin de définir avec la personne, de manière tacite ou explicite, dans quel type de relation nous sommes. J’arrive en général à le cerner rapidement mais toi…. Toi ça a toujours été différent…
Il eut un soupir, continuant de fixer l’écran noir.
-Je n’ai jamais su comment te cerner ou te définir dans mon existence. Tu étais tout à la fois le génie que je voulais recruter, le jeune homme en manque de repère que je voulais aider, le petit punk moqueur et acerbe, le jeune homme qui, je le pensais, me haïssait et le brillant scientifique qui m’apprenait énormément de choses… Mais tout cela n’était jamais totalement dans l’amitié, ni totalement dans la rivalité… Ce qui fait que je n’ai jamais su ce que j’avais le droit ou non de faire, de dire, de ressentir… Pour toi.
Cette fois, il baissa les yeux, un peu mal à l’aise.
-Même si je savais ce que moi, je ressentais pour toi. Enfin, pas vraiment, je n’ai réalisé qu’en Syrie, quand j’ai failli mourir. C’est là que j’ai compris, même si c’était… Là depuis longtemps. Mais je ne savais pas ce que toi tu voulais alors je préférais… Rester dans une relation telle que visiblement tu voulais qu’elle soit.
Il y eut un ultime silence, avant que Caïn ne relève les yeux vers l’écran.
-Hier, j’ai réagi de manière brusque et froide parce que ton baiser n’est pas quelque chose qui était envisageable dans notre relation telle que je la percevais. Alors j’ai réagis comme je réagis lorsque quelque chose d'inattendu arrive… Je me protège. C’est un réflexe de survie, pas du tout adapté à un baiser et je m’excuse d’avoir réagi de la sorte… Si je ne t’ai pas arrêté, c’est parce que mon cerveau s’est… Bloqué. J’étais incapable de concevoir ce qu’il venait de se passer… Quand bien même j’en avais envie, moi aussi. J’en ai envie Kowalski. J’en ai vraiment envie.
Un silence de plomb retomba sur le téléphone, si bien que Caïn se dit que Kowalski devait probablement hyperventilé dans un coin, tétanisé et paniqué. L’envie de le rejoindre lui fit serrer les poings, mais il attendit, calmement, de longues minutes. Puis, il décida de faire la seule chose qui lui permettrait, selon lui, de faire sortir Kowalski de son mutisme.
-Et tant qu’on en est aux confessions, mon prénom de baptême n’est pas Caïn. Mon véritable prénom c’est Niels.
(c) DΛNDELION
E. M. Kowalski
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