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Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)

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 La Croisière ça muse | Regina

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Amelia Peters
« La vie c'est pas de la tarte ! »

Amelia Peters

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________________________________________ 2021-07-04, 00:28 « La vie c'est pas de la tarte ! »

4 juillet 2021

Le 4 juillet était une date importante aux Etats Unis et pas uniquement parce que Tom Cruise avait joué dans le film Né un 4 juillet mais parce que c'était avant tout le jour où on célébrait la fête nationale du pays. Mais toute cette histoire n'a pas commencé ce jour-là, elle a commencé bien avant.
Ce jour-là Amelia s'était rendue de bon matin à la boite aux lettres pour récupérer, comme chaque jour, le courrier et avait eu la surprise d'y découvrir une bien étrange invitation pour la croisière le "Magnifik". Amelia aurait pu la jeter et toute cette histoire n'aurait jamais eu lieu. Mais c'était mal connaitre Amelia. Même si elle n'était pas très fan de croisières (principalement parce qu'elle avait l'a priori que c'était un mode de vacances réservé aux seniors particulièrement aisés) et qu'elle n'avait jamais entendu parler de ce paquebot (de toute façon, le seul paquebot qu'Amelia connaissait c'était le Titanic et il avait coulé depuis bien plus de cent ans) ce qui était peut-être un indice quant à un quelconque danger (ce qui n'aurait pas été du tout surprenant à Storybrooke), la pâtissière conserva l'invitation et songea même à l'étudier de plus près.
Parce qu'après tout, maintenant qu'elle était veuve et que ses enfants étaient grands, il fallait bien qu'elle se décide à faire des choses toute seule. Et, justement, ainsi qu'elle put le lire quelques jours plus tard, lorsqu'Amelia se pencha de plus près sur cette invitation, la croisière était offerte tous frais payés. Par qui, elle n'en avait aucune idée. Est-ce que c'était une arnaque ? Amelia ne songea même pas à consulter April, qui avait pourtant faire des études de droit et qui aurait sans doute eu un avis intéressant sur la question. L'invitation mentionnait la visite d'une ile délicieuse, une idée qui faisait rêver la quadragénaire.
Naturellement, elle parla de cette potentielle croisière (qui devait durer deux semaines, toujours d'après l'invitation) à sa collaboratrice, Cassie Warren, ce qui lui permit aussi de sonder le terrain :
- Tu crois que je devrais me laisser tenter ? lui demanda t-elle alors que les deux femmes pâtissaient dans l'arrière boutique.
- Carrément ! C'est pas tous les jours qu'on a une chance pareille ! Et je sais ce que je dis, assura Cassie. Quand j'ouvre ma boite aux lettres je trouve surtout des factures et les publicités pour la pizzeria du coin. Et puis, je peux très bien tenir la boutique deux semaines toute seule. J'étais seule quand j'avais le Lucky Cat Café et je m'en sortais très bien. Est-ce que parfois j'étais un peu surmenée parce qu'à côté de ça je m'occupais aussi de mes neveux ? Certainement. Est-ce que j'ai compensé en mangeant des sucreries ? Complètement. Mais le principal, c'est que je m'en sois sortie, affirma Cassie, en marquant chaque mot d'un coup de spatule dans l'air.
Cassie appréciait particulièrement de faire les questions et les réponses, sans doute parce qu'elle parlait souvent pour elle-même et que, de fait, personne n'était là pour lui demander ce à quoi elle avait envie de répondre. Mais en l'occurrence, ce jour-là, c'est à Amelia qu'elle donna une réponse importante, même si la pâtissière ne put s'empêcher de demander confirmation :
- Tu es vraiment sûre ?
- Mais oui ! Tu prends jamais de vacances, tu penses jamais à toi ! Si y a bien quelqu'un qui mérite de prendre deux semaines une fois de temps en temps, c'est bien toi !
On ne pouvait pas dire que ce soit totalement faux. Même à l'époque où elle avait perdu son mari (ce que Cassie avait eu la délicatesse de ne pas rappeler), Amelia avait continué de travailler d'arracher pied, de soutenir ceux qui en avaient besoin, d'accorder de son temps à droite à gauche et au milieu puis avait obtenu un poste de secrétaire à la mairie, le tout en continuant de choyer ses enfants et de mettre son nez dans les affaires des autres membres de sa famille. En bref, elle ne s'ennuyait jamais, aussi parce qu'elle ne savait pas ce que c'était que s'ennuyer.
- Bon, dans ce cas c'est entendu, déclara Amelia en commençant à caraméliser le dessus de ses mille feuilles. Le départ c'est le 4 juillet au port de Storybrooke. Plutôt pratique, en fait, y a pas loin à aller.
Cassie approuva et le reste de la journée se passa normalement, les deux femmes imaginant de temps à autre à quoi cette magnifique croisière allait bien pouvoir ressembler. Le soir, une fois rentrée chez elle, la pâtissière annonça sa décision à ses enfants et leur montra l'invitation qu'elle avait reçu. A partir de ce moment, elle commença à réfléchir à ce qu'elle allait bien pouvoir mettre dans sa valise et à se demander s'il y aurait une boutique souvenirs à bord. Si oui, qu'allait-elle bien pouvoir rapporter aux membres de sa famille ?
Amelia s'aperçut, suite à cette décision, qu'elle n'avait plus pris de vacances depuis plusieurs années, depuis son voyage en Italie avec Michael, celui, très romantique, qu'ils avaient fait quelques temps avant son accident. Le souvenir était excellent et pourtant Amelia n'avait plus pris la peine de retenter l'expérience depuis qu'elle était seule. Pourtant, on ne faisait pas plus sociable qu'elle : même en partant seule, Amelia allait forcément nouer des liens. Forcément. Elle prit donc la décision d'emporter son appareil photo pour immortaliser ces moments à venir mais tâcha de préparer une valise relativement légère puisqu'elle n'avait aucune idée de la place que proposerait sa cabine. Et pour parfaire sa préparation, Amelia consacra plusieurs jours à la composition de sa valise.
Le jour J, à dix heures, elle était prête. Pour l'occasion, Amelia avait enfilé une tenue décontractée composée d'une petite robe d'été et de sandales légères. Ses lunettes de soleil à portée de main, elle était pour ainsi dire prête à partir mais regretter un peu que ses enfants ne soient pas de la partie.
- T'en fais pas pour nous, maman, la rassura Velma. On va s'en sortir comme des chefs et si Declan fait trop la fête j'appellerais tata Faith pour qu'elle lui remette les pendules à l'heure.
- T'es la meilleure, ma fille, s'écria Amelia en l'étouffant pratiquement dans un câlin.
Declan eut le droit, bon gré mal gré, à un traitement similaire. Mais quelques mots d'amour et baisers envoyés du bout des doigts plus tard, Amelia chargea sa valise dans le coffre de sa petite voiture rouge et démarra. Savoir qu'elle ne reverrait pas sa maison et ses enfants avant deux semaines lui procurait une sensation étrange dans l'estomac, un mélange d'excitation et d'appréhension.
Il ne fallut pas longtemps toutefois à Amelia pour arriver au port de la ville et apercevoir, tandis qu'elle garait son véhicule, le magnifique paquebot qui l'attendait. Cette vision suffit presque à lui faire oublier son appréhension et la pâtissière ne traina pas - même si elle était énormément en avance. D'un pas aussi tranquille qu'assuré, la pâtissière en congés - ça faisait tellement bizarre de se dire ça ! - avança vers le premier membre d'équipage qui se présenta sur son chemin et lui montra son invitation.
- C'est parfait, Madame Peters, déclara la jeune homme en lui rendant son carton d'invitation. Vous pouvez embarquer et vous enregistrer directement sur le paquebot. Un autre membre de l'équipage du Magnifik vous montrera ensuite votre cabine puis vous pourrez commencer à profiter de votre croisière. Attention, le paquebot quittera le port à midi précises, soyez sur le pont pour saluer la foule avant de partir vers l'aventure ! conclut-il en la gratifiant d'un clin d'œil.
Amelia lui répondit par un sourire puis embarqua effectivement, se dirigeant vers les différents membres d'équipage qui enregistraient les arrivants. Manifestement, la croisière avait attiré de nombreux habitants de la ville, pourtant, Amelia n'avait pas encore remarqué que parmi eux se trouvait l'une de ses meilleures amies : Regina Mills. Cependant, alors qu'elle venait de terminer de s'enregistrer et que l'hôtesse particulièrement souriante s'apprêtait à lui indiquer sa cabine, Amelia fit volte face et se retrouva nez à nez avec Regina.
- Regina ! s'écria t-elle à la fois surprise et ravie (et sans penser que la dernière fois qu'elles avaient fait ensemble une chose qui sortait de l'ordinaire ça s'était mal terminé). Mais c'est trop cool que tu sois là ! On va passer deux semaines ensemble ! Vacances entre copines ! Je t'avoue que je suis presque un peu soulagée d'avoir déjà une copine, comme ça si les gens m'aiment pas - je sais pas pourquoi ils m'aimeraient pas mais sait-on jamais - je serais pas toute seule. Tu as déjà vu ta cabine ? demanda finalement la pâtissière en se rappelant que c'était ce qu'elle s'apprêtait à faire.
L'hôtesse n'avait naturellement rien perdu de cet échange (ni de son sourire) et c'est tout naturellement qu'elle proposa :
- Puisque manifestement vous êtes amies, je peux vous montrer votre cabine à toutes les deux. Avec un peu de chance, elles sont proches l'une de l'autre. Si je peux voir votre billet, Madame ? demanda t-elle en tendant la main vers Regina, sans doute pour vérifier le numéro de son carton d'invitation.
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________________________________________ 2021-07-08, 17:48

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▼▲▼

Une croisière. Pourquoi pas après tout. Mais en même temps, je gardais quand même une certaine réserve parce que bon, il n’en est pas moins qu’on est à Storybrooke et que jamais rien n’est totalement normal. C’est parfois même à se demander si c’est la normalité qui n’est pas étrange. Enfin bref, en ce 4 juillet, ma valise était déjà prête depuis la veille alors il ne me restait plus que les dernières recommandations à laisser à Henry. Veiller sur Daniel, s’occuper d’appeler la baby-sitter s’il devait partir, que tout le repas pour les quelques jours d’absence était déjà dans le réfrigérateur et je lui avais même laissé cent dollars pour faire ce qu’il voulait. Le bar était sous la responsabilité de Kelly donc de ce côté là, je n’avais rien à craindre.

Deux semaines de repos, au fond, c’est peut être pas plus mal. Vérifiant que rien ne manquait dans ma valise, je prenais garde de bien avoir avec moi mon billet pour pouvoir monter sur le paquebot de luxe présentait sur le billet sous le nom de « Magnifik », raisonnant étonnamment comme Titanic, enfin je dis ça, je dis rien. Le seul vrai paquebot de luxe que je connais c’est celui là et on sait où il est aujourd’hui « bon, j’y vais. » j’embrasse Henry sur le front, Daniel également avant de prendre ma valise et de disparaître dans un nuage de fumée violet pour réapparaître sur le quai pour pouvoir monter par la suite sur le paquebot. C’était bien pratique de pouvoir se téléporte si facilement, je dois bien l’avouer.

Il n’y a cependant pas à dire, le paquebot vendait clairement du rêve. Une fois que mon identité fut vérifié par le premier membre d’équipage - j’aurais quand même été légèrement vexée qu’il ne sache pas qui je suis -, je grimpais donc sur le pont, ma valise trainant derrière moi. Mais alors que je me rendais vers l’accès pour les cabines, je ne tarde pas à manquer de peu de percuter Amelia. Un léger sourire perle sur mes lèvres en la voyant. Bon au moins, ce voyage s’annonçait plutôt cool si je pouvais le passer en la présence de la pâtissière. Remontant mes lunettes de soleil sur ma tête, je plonge mon regard dans le sien avant de reprendre la parole.

« Amelia, je suis vraiment contente de te voir et je t’avoue que je ressens la même chose, c’est assez cool d’être avec une copine. Elles vont être cool ces vacances, enfin j’espère. On est quand même à Storybrooke… » lançais-je alors « non pas encore mais j’ai hâte de voir, je pense qu’elles seront pas trop mal vu le luxe du paquebot. » ajoutais-je alors.

Je lève le regard vers l’hôtesse avant de lui sourire et de lui tendre mon billet.

« Voilà. » énonçais-je alors tandis que l’hôtesse souriait « c’est parfait, suivez moi. »

Et j’étais étonnement confiante en plus.

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Amelia Peters
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________________________________________ 2021-07-08, 20:34 « La vie c'est pas de la tarte ! »

Amelia échangea un sourire entendu avec Regina. Oui, effectivement, elles venaient "quand même" de Storybrooke, ce qui était souvent annonciateur au mieux de péripéties et au pire de très gros ennuis - généralement des situations dans lesquelles la pelle à tartes de la pâtissière ou les griffes de la lionne étaient rarement utiles (pour ne pas dire jamais). Heureusement, la quadragénaire pouvait dès à présent compter une puissante sorcière dans son équipe, ce qui était rassurant, y compris pour une femme très sociable qui comptait bien se faire de nouveaux amis pendant le séjour.
Mais elle comptait également profiter du luxe qu'offrait le paquebot, ainsi que venait de très justement le rappeler Regina. Effectivement, c'était la première fois qu'Amelia embarquait sur un paquebot aussi chic - et sur un paquebot tout court, en fin de compte. Elle n'y connaissait rien en navigation (enfin, elle savait qu'on calculait la vitesse en nœuds mais aurait été bien incapable de convertir des nœuds en kilomètres par heure sans se faire aider par Google) et n'avait comme comparatif qu'un seul exemple (comme beaucoup de personnes sans doute) : le Titanic. Sauf que ce n'était pas réellement un bateau de croisière et qu'il avait coulé à cause d'un iceberg.
Heureusement, ça n'allait sans doute pas leur arriver.
Et si ça leur arrivait Regina pourrait toujours les téléporter à la maison en moins de deux.
- T'as raison, ça va être la vie de château ! renchérit Amelia. Enfin de paquebot, nuança la jeune femme, mais t'avais compris.
Amelia échangea un sourire avec la membre d'équipage qui le lui rendit avant de les conduire, elle et Regina, vers leurs cabines. Le hasard faisant extrêmement bien les choses car elles logeaient face à face sur le même pont. Mais ce n'était pas l'excitée Amelia qui allait prendre cette curieuse coïncidence (le bateau était quand même très grand) pour un avertissement. Non, elle continuait de croire qu'elle avait simplement énormément de chance.
- Je pose mes affaires et après je veux voir ta cabine ! annonça Amelia en récupérant des mains de la membre d'équipage la carte magnétique qui lui permettrait de verrouiller et déverrouiller sa cabine.
Elle avait très envie de pouvoir comparer les deux cabines même si elles ne doutaient pas que chacune serait tout à fait satisfaisante. De toute façon, il n'en fallait pas beaucoup à Amelia pour être satisfaite. Elle n'avait pas ce qu'on pourrait appeler des goûts de luxe. Elle était à la fois manuelle, travailleuse et économe. Même si sa pâtissière, La Pelle à tartes, lui offrait un revenu plus que décent, la mère de famille n'avait jamais fait de folies et ne serait sans doute jamais partie en croisière de sa vie (ou du moins pas avant d'être à la retraite, ce qu'elle n'envisageait pas d'être avant encore au moins vingt ans) si elle n'avait pas gagné (ou reçu, car en fait Amelia ne se rappelait pas avoir joué à quelque chose récemment et n'envoyait jamais les mots codes déchiffrés dans les grilles de mots fléchés du programme télé) ce billet. De plus, Amelia ne connaissait pas grand-chose à ce qu'on appelait le luxe : elle avait certes des yeux pour voir que le paquebot était sublime mais n'aurait pas su faire la différence entre du marbre et de l'imitation - parce qu'elle s'en fichait. Ce qui lui importait c'était de passer un bon moment avec sa copine et de satisfaire sa curiosité en visitant sa cabine.
Heureusement, Regina accepta :
- Allez ! déclara t-elle en récupérant elle-même sa carte de magnétique avant de déposer ses affaires et de suivre Amelia dans sa cabine pour la visiter également.
C'était de bonne guerre, après tout.
La pâtissière déposa sa valise au pied de son lit et fit le tour du propriétaire, inspectant la salle de bains et son immense baignoire puis se laissant tomber sur son lit tout aussi imposant en s'écriant :
- Ouhlalala, je vais TELLEMENT bien dormir là-dedans ! Et regarde ! On a des peignoirs et des claquettes avec nos noms brodés dessus ! C'est ça ce que ça fait d'être très riche ? questionna Amelia en examinant les affaires avant de reporter son attention sur Regina.
Des tons aux textures, tout était parfait, comme si la chambre avait été désignée spécifiquement pour Amelia, comme si les gens la connaissait. Il manquait seulement une photo de famille sur la table à chevet mais c'était bien naturel que la compagnie n'ait pas eu accès à quelque chose d'aussi personnel. De toute façon ce n'était pas grave, Amelia voyageait toujours avec sa photo préférée de sa petite famille.
De son côté, Regina inspectait la chambre avec les yeux et sourit à la remarque d'Amelia :
- Plus ou moins oui. C’est plaisant d’être riche, confirma t-elle.
- Ca m'étonne pas, ajouta Amelia en se redressant. J'espère juste que quand on a beaucoup d'argent on ne finit pas pas être blasé par tout, poursuivit-elle en regagnant la porte de la cabine. Allez, maintenant c'est à moi de faire ma curieuse, déclara t-elle à la fois mutine et excitée.
Amelia n'aurait fondamentalement pas été contre visiter toutes les cabines mais l'entreprise aurait sans doute était aussi longue que fastidieuse et la jeune femme savait pertinemment qu'il ne pouvait qu'y avoir cent fois mieux à faire à bord du Magnifik que de visiter les cabines des autres passagers. Celle de Regina suffirait donc amplement !
- Allons-y alors, déclara justement l'intéressée qui contenait davantage son excitation qu'Amelia.
Amelia ne fut pas déçue de la visite : la cabine de Regina était au moins aussi jolie et luxueuse que pouvait l'être la sienne. Cette fois, cependant, comme ce n'était pas la sienne, Amelia se contenta de regarder avec les yeux et ne se laissa pas tomber sur le lit (même s'il semblait tendre les bras à qui le contemplait et devait être aussi moelleux que celui de la cabine d'en face).
- Ouais, tu vas être bien ici, déclara Amelia après un petit temps d'observation.
Puis, jetant un regard à sa montre, elle reprit :
- Il va pas tarder à être midi. On devrait peut-être remonter sur le pont et... J'sais pas, faire coucou aux gens sur le quai quand le paquebot lèvera l'ancre ? suggéra la pâtissière qui, une fois de plus, basait sa réflexion sur Titanic, sa seule référence.
- Ouais allons y. Ça va être marrant d’aller saluer les autres, approuva Regina.
Vous aussi vous avez remarqué qu'à chaque réplique Regina dit "allons-y" ? Serait-elle le Dixième Docteur ?
C'est en tout cas ainsi que les deux femmes remontèrent sur le pont et s'accoudèrent à la balustrade. Ponctuel, le paquebot leva effectivement l'ancre à midi précises et Amelia agita vigoureusement la main, criant des au revoir à de parfaits inconnus jusqu'à ne plus les voir. Puis elle sentit qu'elle avait faim et le fit savoir :
- Ca te dirait pas d'aller essayer un des restos du paquebot ? proposa t-elle en se retenant de trépigner. C'est pas comme s'il était midi passé de quelques minutes et que c'était un horaire parfait pour le déjeuner, observa t-elle, des fois que Regina ait besoin d'être convaincue.
- J’allais te proposer la même chose, j’ai vraiment la dalle ! approuva Regina en souriant.
Que c'était pratique d'être devenue l'amie d'une femme qui appréciait les bons repas autant que la pâtissière ! Ni une ni deux, les deux amies prirent la direction d'un des restaurants du paquebot (elles auraient, par chance, largement le temps pour tester tous les autres) et s'attablèrent près d'une fenêtre, de sorte à pouvoir observer l'océan pendant leur dégustation. Après avoir savouré le hors d'œuvre du chef, Regina reçut une énorme part de lasagne, tandis qu'Amelia avait opté pour un pavé de saumon, jugeant que quitte à être en mer, c'était bien aussi de manger du poisson, pour une fois. Pour le dessert, vous ne serez probablement pas surpris d'apprendre que Regina opta pour une part de tarte aux pommes, ce que même Amelia aurait pu anticiper et qui la fit sourire. Cette dernière préféra terminer le repas avec une crème brûlée. Mais l'important dans toute cette passionnante histoire culinaire est que les deux femmes ressortirent pleinement satisfaites du restaurant.
Et maintenant quoi ? songea Amelia alors qu'elle et Regina repassaient devant ce qui ressemblait au point information du paquebot. La jeune femme y aperçut justement des flyers en libre service dans un stand et en prit deux - le second atterrissant dans les mains de Regina. Outre la description du paquebot, les deux femmes y trouvèrent toutes les activités à leur disposition. Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'elles avaient un large choix ! Le paquebot disposait en effet de plusieurs piscines, d'un spa, d'une discothèque (qui ouvrait à 22h), d'un karaoké nocturne aussi, d'un bowling, d'un mini casino ou encore d'une salle d'arcade. En outre, il était indiqué que diverses animations supplémentaires seraient organisées pendant la croisière et que l'équipage ne manquerait pas de prévenir les passagers en temps et en heure (un mystère qui était diablement excitant !).
- Waouh, ça donne le tournis ! s'écria Amelia qui n'avait pas encore tout lu en détail. T'as une préférence pour cet après-midi ?
Finissant elle aussi de feuilleter le flyer, Regina le referma et déclara :
- Je vote pour le spa !
- Super ! s'écria Amelia.
Evidemment, elles n'allaient certainement pas s'y rendre en robe d'été et sandales ! Les deux amies regagnèrent d'abord leur cabine où elles enfilèrent leur maillot de bain et le peignoir fourni par la compagnie puis elles se dirigèrent vers le spa où une odeur d'huiles essentielles les accueillit, ainsi qu'un autre membre d'équipe aussi avenant et serein que ses collègues.
- Bienvenue au Spa de la Tranquillité, nommé en référence à la Mer de la Tranquillité qui se trouve sur la Lune. Nous sommes ravis de vous aider à vous détendre ! N'hésitez pas à nous solliciter à tout moment de votre voyage bien-être avec vous-même. Par quoi commence t-on ?
Autant le dire tout de suite, le nom du spa plaisait énormément à Amelia. Mais cela ne l'étonne. Tout, absolument tout, ici était parfait. Pourquoi le spa ne l'aurait-il pas été ?
Assez rapidement, Regina et Amelia optèrent pour un message - qui s'avéra délicieux - puis continuèrent leur séjour de détente au hammam. Elles enchainèrent ensuite par un bain de boue, qui donnait toujours une sensation un peu étrange à l'ancienne lionne. D'ailleurs, en gloussant, elle commenta :
- C'est marrant parce que là d'où je viens la boue c'est un truc de phacochère pas spécialement à la mode et pourtant c'est le point de passage obligé dans les spas !
Regina lui glissa un regard avant de fermer les yeux comme pour profiter davantage du moment.
- Et la d’où je viens, c’est les paysans qui traînaient dans la boue. Mais c’est tellement agréable, soupira t-elle d'aise avant de rouvrir les yeux pour lui sourire.
- Là dessus, je ne peux que te donner raison, approuva Amelia en fermant les yeux à son tour.
Les différents moments de détente offerts aux deux femmes les firent ressortir complètement détendues et avec une peau aussi douce que celle d'un nouveau né. Elles retournèrent, enchantées, à leur cabine où elles se préparèrent pour leur première soirée à bord. C'est seulement à cet instant, d'ailleurs, qu'Amelia se rendit compte qu'elle n'avait pas une seule fois, pour le moment, penser à ses enfants. Alors quand elle fut prête à partir manger, elle prit quelques instants pour téléphoner à la maison, juste au cas où, mais aussi pour indiquer à Velma et Declan que même si elle s'amusait beaucoup, elle n'oubliait pas ses deux amours.
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________________________________________ 2021-07-13, 21:14

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▼▲▼

Etrangement, j’avais une petite voix à l’intérieur de moi qui me disait de me méfier de tout ça. Pourquoi me direz vous ? Bah tout bonnement parce que nous sommes à Storybrooke et généralement quand y’a un truc de ce genre, ça finit jamais super bien donc concrètement y’a de quoi se méfier. Cependant, on ne peut pas sous-estimer le fait que des efforts avaient véritablement été fournis pour le côté luxueux du paquebot. Ça promettait d’être un voyage assez sympathique, il faut bien l’avouer. Une fois que le bateau fut sur les flots et après que nous ayons salué des personnes sur le quai -personnes que nous ne connaissions sans doute pas ou qui en avait totalement rien à foutre- nous avions commencées notre petite vie sur le Magnifik.

Après un repas bien mérité et copieux et en plus de ça, vraiment délicieux même si je préfère malgré tout mes propres lasagnes, c’était direction le spa pour une après midi vraiment agréable. Rien de mieux qu’un bain de boue pour se détendre, enfin je pense que le hammam et le sauna ont beaucoup joué bien sûr. Mais en tout cas, j’étais vraiment heureuse de pouvoir passer du temps avec Amelia. Après cette après midi de détente, nous nous rendîmes toutes deux dans nos cabines respectives pour nous préparer pour le repas du soir et surtout la soirée qui promettait clairement d’être grandiose.

Vêtue très sobrement, robe en lin couleur rouge pomme longue, sandales à talons dorées, mes cheveux bruns regroupés sur l’épaule, je quitte ma cabine et frappe à la porte d’Amelia après avoir donné de mes nouvelles à mes enfants. Je lui souris simplement avant qu’on ne se rende jusqu’au restaurant pour dîner. Laissant Amelia commander, je commande pour ma part une salade de chèvre chaud et une tarte aux pommes en dessert. Une fois le repas terminé, je propose à Amelia de nous rendre sur le pont, histoire de digérer un peu avant d’aller au karaoké. J’avais envie de chanter. Et c’est effectivement ce que nous fîmes. Une bonne soirée en perspective. Cependant, la fatigue me prit bien trop rapidement. Je m’étais donc excusée auprès d’Amelia et m’était rendue dans ma cabine pour me reposer. Troquant ma robe contre un pyjama en lin couleur bleu océan, je me laisse tomber sur mon lit avant de sourire.

Il était clairement ultra moelleux et tellement agréable. Je ferme les yeux et m’endors plus rapidement que je ne l’aurais cru possible. Me réveillant dans la nuit, je soupire avant de me glisser sous les draps pour refermer les yeux avant de me rendormir sur le coup.

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La Croisière ça muse | Regina _



________________________________________ 2021-07-17, 19:43 « La vie c'est pas de la tarte ! »

Regina était incroyable dans cette robe de lin rouge. Si époustouflante qu'en ouvrant la porte de sa cabine et en l'apercevant dans le couloir, Amelia s'était demandé si sa mâchoire n'allait pas se décrocher et tomber par terre. Bien sûr, elle ne découvrait pas ce soir à quel point Regina était classe. Elle l'avait toujours été, même dans les faux souvenirs de la pâtissière qui dataient de l'époque du Sort Noir. C'était seulement qu'à cette époque elle était à la fois très classe et très hautaine, voire très petit chef (ce qu'elle était vu qu'elle était maire de la ville). Mais ce soir, la classe sublime de Regina ressortait encore davantage, peut-être parce qu'à bord du Magnifik, elle était dans son élément, si bien qu'Amelia se demanda si elle n'allait pas faire tâche, elle qui ne possédait pas une garde robe aussi waouh et qui, surtout, était assez gauche.
Cependant, passé l'effarement, Amelia se contenta d'un compliment sincère, jugeant inutile de partager ses états d'âme à son amie :
- Tu es vraiment sublime ! Je pense que tu vas faire tourner tout un tas de têtes ! ajouta t-elle même, se demandant si c'était quelque chose que Regina cherchait à faire en ce moment.
Elle aurait, après tout, été dans son bon droit. Et si elle comptait se confier sur ce genre de choses à une oreille amie ou bien simplement profiter de la vie de toutes les façons possibles, la croisière sur laquelle elles venaient d'embarquer était sans doute le moment idéal. Cela arriverait peut-être plus tard. Ce soir-là, au dîner, la conversation fut toute autre - mais tout aussi intéressante. Une fois encore le repas fut exquis. Cette fois Amelia commanda une pièce de bœuf avec des frites suivie de la même tarte aux pommes que Regina puisque celle-ci l'appréciait suffisamment pour la manger deux fois de suite.
Repue et impatiente de découvrir la vie nocturne du Magnifik, Amelia accompagna volontiers Regina sur le pont pour s'aérer et effectuer une petite promenade digestive qui était plus que nécessaire si la quadragénaire souhaitait se déhancher et mettre le feu sur la piste (elle était presque certaine qu'on avait encore le droit d'utiliser cette expression en 2021) pendant la soirée karaoké. Amelia était particulièrement friande de ce genre de soirée et avait déjà participé à certaines d'entre elles à Storybrooke. Elle n'avait pas peur de s'afficher et pensait chanter juste même si elle n'avait jamais demandé son avis à un professionnel (et qu'elle ne comptait pas le faire). A ce niveau-là, Amelia était, malheureusement pour ses enfants, assez désinhibée.
Heureusement, même si elle était bien plus classe que son amie pâtissière; Regina n'était pas en reste et avait de quoi allumer le feu sur scène, littéralement (ce qu'elle ne fit heureusement pas) et métaphoriquement. Amelia se changea, pour le cours de la soirée, en sa plus grande fan et l'applaudit à tout rompre une fois sa chanson terminée. Puis ce fut à elle de monter sur scène, ou plutôt d'y courir, pour interpréter Total Eclipse of the Heart de Bonnie Tyler. Si la chanson commençait relativement doucement (et de façon totalement répétitive), c'est au moment du refrain qu'Amelia commença à se lâcher totalement comme si elle était au Caesar Palace en train de donner un concert devant la foule en délire.
- And I need you now tonight
And I need you more than ever
And if you only hold me tight
We'll be holding on forever
And we'll only be making it right
'Cause we'll never be wrong
Together we can take it to the end of the line
Your love is like a shadow on me all of the time (all of the time)
I don't know what to do and I'm always in the dark
We're living in a powder keg and giving off sparks
I really need you tonight
Forever's gonna start tonight
Forever's gonna start tonight

Après des applaudissements plus proches de la politesse que de la foule en délire et un commentaire enthousiaste de l'animateur de la soirée (qui ne faisait de toute façon que des compliments, comme tout le reste de l'équipe pour qui, visiblement, tout était magnifique), la jeune femme quitta la scène et retourna s'attabler avec Regina. Mais deux cocktails et sans doute vingt chansons plus tard, cette dernière s'éclipsa. La nuit était loin d'être terminée et Amelia était de toute façon bien trop excitée pour l'imiter.
- Vas y, t'occupe pas pour moi, lui assura la jeune femme. J'vais rester encore un peu, j'ai pas encore chanté Céline, expliqua t-elle très sérieusement.
Selon Amelia, une soirée karaoké sans un tube de Céline Dion, ce n'était pas réellement une soirée karaoké. Mais elle n'était pas déçue que Regina aille se coucher plus tôt. Il y aurait encore plein d'autres soirées pendant lesquelles elle serait sans doute plus en forme et, de toute façon, Amelia était, de base, partie avec la perspective d'être toute seule. D'un autre côté, les deux amies, même si elles s'adoraient, n'aurait pas besoin de tout toujours faire ensemble au cours de cette quinzaine. C'est donc avec le même enthousiasme qu'en début de soirée qu'Amelia remonta sur scène bien après minuit pour chanter Pour que tu m'aimes encore, sa chanson préférée de Céline Dion, celle qu'en général elle criait davantage qu'elle ne chantait. Ce soir-là ne fit pas exception :
- J IRAIS CHERCHER TO COEUR
SI TU L EMPORTES AILLEURS
MEME SI DANS TES DANSES
D AUTRES DANSENT TES HEURES
J IRAI CHERCHER TON AME
DANS LES FROIDS DANS LES FLAMMES
JE TE JETTERAI DES SORTS POUR QUE TU M AIMES ENCOOOOOOOOOOOOOOOOOOORE.

- Ca c'est ce qu'on appelle de la passion ! commenta l'animateur une fois la chanson terminée.
Il décocha un clin d'œil complice à Amelia qui ne chercha pas à nier. Il n'y avait de toute façon aucune honte à adorer Céline Dion. Elle avait chanté la BO de Titanic et avait la voix la plus incroyable du monde. A se demander pourquoi tout le monde n'était pas totalement fan d'elle. Mais cette question, heureusement, Amelia ne la posa pas. Elle se contenta de quitter la scène puis ne tarda pas à regagner sa cabine, elle aussi. Vu l'heure, elle ne frappa pas à celle de Regina, songeant qu'elle dormait probablement déjà, et, sentant enfin la fatigue la gagner, se hâta de se débarbouiller pour essayer enfin ce lit si moelleux et immense qui l'attendait.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que cette nuit ne déçut pas Amelia. Le lit était effectivement incroyable, si bien que, une fois n'est pas coutume, elle dût presque se faire violence pour en sortir. Heureusement, elle avait trop hâte de retrouver Regina pour lui raconter sa fin de soirée tout en découvrant le petit déjeuner (qu'Amelia imaginait grandiose) que cela suffit à la motiver. Une douche, une robe légère, des sandales et une queue de cheval plus tard, Amelia était fin prête pour cette nouvelle journée de croisière. Montée sur des ressorts, elle alla cette fois toquer à la porte de la cabine de Regina, songeant seulement après qu'elle aurait peut-être dû d'abord lui envoyer un texto pour, si elle dormait encore, lui permettre de vivre un réveil en douceur. Mais bon, maintenant c'était fait de toute façon. C'était pas comme si Amelia avait le pouvoir de remonter le temps.
Et manifestement elle réveillait Regina qui lui ouvrit la porte, l'air encore à moitié endormie. Même si elle en avait pleinement conscience, Amelia était déjà sur sa lancée (en plus d'être parfaitement réveillée) et débita à vive allure ce qu'elle avait envisagé de lui dire :
- Salut ! Bien dormi ? demanda t-elle, gratifiant son amie d'un immense sourire. Moi j'ai l'impression de jamais avoir été aussi repos de ma vie, enchaina immédiatement Amelia avant que Regina ne puisse répondre. Ah, en fait, c'est vraiment le paradis, cette croisière. Je me demande encore pourquoi j'ai hésité à venir... Tu as faim, sinon ? demanda encore la pâtissière en changeant abruptement de sujet. J'te cache pas que j'ai assez hâte de voir ce que vaut le petit déj mais situ n'es pas encore prête on peut se rejoindre plus tard, offrit-elle enfin.
- Oui bien dormi, ça faisait un moment, sourit Regina.
Faisant quelques pas en arrière, elle s'observa dans le miroir de la cabine puis reporta son attention sur Amelia :
- Oui j’ai faim, confirma t-elle. Mais effectivement, je suis pas prête. On se rejoins dans une vingtaine de minutes ?
- Pas de souci ! s'écria la pâtissière en levant les deux pouces. Je prends de l'avance et je nous réserve la meilleure table !
Sans attendre son reste, Amelia s'élança en direction du restaurant, heureuse d'être là, satisfaite du voyage en particulier et par la vie en général.
Comme la pâtissière s'y était attendue, le petit déjeuner sur le paquebot était à l'image de tout le reste : parfait. Voire divin. Si elle ne s'était pas un peu restreinte, de peur d'être ballonnée pendant les activités de la journée (mais aussi parce qu'elle était quand même en mer et que parfois la mer devenait agitée), Amelia aurait pu engloutir tout le buffet. Heureusement, elle n'en fit rien et bien lui en prit.
A peine sortie du restaurant elle eut la désagréable sensation que le bateau ne naviguait pas normalement et, sourcils froncés, demanda à Regina (qu'elle prenait pour plus intelligente qu'elle donc plus en mesure d'évaluer la situation) :
- A ton avis c'est normal que le bateau tangue comme ça ? Ou alors il tangue pas et c'est moi qui ai le mal de mer ? Parce que je l'ai jamais eu et je me sens bien mais... Ca tanguait pas hier soir, si ?
Plus généralement : fallait-il paniquer ? D'après ce qu'on pouvait observer depuis n'importe quel hublot, le paquebot était en pleine mer sans un seul centimètre carré de terre à l'horizon. Certes, il se trouvait plus au sud que le Titanic lors de son voyage inaugural et ne devrait, a priori, pas rencontrer d'iceberg, mais il y avait sans doute des tonnes d'autres dangers maritimes auxquels Amelia, qui n'y connaissait rien, n'était pas en mesure de penser, ce qui était excellent pour amplifier sa psychose naissante.
- Ça vient pas de toi, c’est le bateau qui tangue, confirma Regina en s'agrippant à la balustrade pour ne pas être déstabilisée par une nouvelle secousse. C’est le bordel j’ai l’impression.
- Merci, ça me rassure et en même temps ça me rassure pas du tout ce que tu dis, répondit Amelia. On ferait bien de demander à un membre de l'équipage si c'est normal, ils doivent savoir, eux, décida la jeune femme en commençant déjà à en chercher un, la main en visière au dessus de ses yeux pour les protéger de l'éblouissement du soleil.
Même si d'un coup elle n'était plus du tout rassurée, Amelia estimait plus sage d'essayer de s'attaquer au problème au lieu de passivement attendre qu'il se résolve de lui-même.
Amelia n'aurait pas su dire combien de personnes travaillaient sur le paquebot mais songeait qu'ils étaient probablement nombreux. En tout cas, elle n'eut aucun mal à en apercevoir un, aussi souriant que la veille, et se dirigea, suivie par Regina, dans sa direction.
- Bonjour, commença t-elle, tout sourire.
- Bonjour madame, répondit le membre de l'équipage. Vous avez passé une nuit magnifique sur notre paquebot ?
- Oui, excellente, mais...
Ce n'était pas souvent qu'une bavarde comme Amelia se faisait interrompre mais pourtant ce fut le cas.
- Magnifique, alors ! Et le petit déjeuner ? Tout vous a satisfait ?
- Fantastique mais en fait je voulais...
Cette fois Amelia put aller plus loin dans la formulation de sa requête mais pas suffisamment. Ca allait clairement être compliqué si, sous couvert de son sourire Colgate, il ne l'écoutait absolument pas. Même si la quadragénaire avait beaucoup de patience, la sienne commençait dangereusement à s'étioler et ses regards désespérés dans la direction de Regina lui indiquaient que celle de cette dernière était pratiquement morte.
De son côté, le membre d'équipage posa une nouvelle question qui fut, manifestement, la question de trop, celle qui fit exploser Amelia.
- C'était vraiment super aussi MAIS J AIMERAIS VOUS POSER UNE QUESTION ET VOUS NE M ECOUTEZ PAS, CA COMMENCE UN PEU A M ENERVER.
Suite à pareille réaction, le jeune homme ne pouvait plus ignorer qu'Amelia essayait de parler. Il papillonna des yeux, décontenancé, mais se reprit rapidement et c'est en continuant de sourire qu'il reprit :
- Navré madame, je vous écoute.
Enfin, il l'écoutait. Hourra ! Amelia avait la sensation d'avoir remporté une sacrée victoire. Malheureusement, la réponse du membre d'équipage s'avéra bien moins satisfaisante :
- Ne vous en faites pas, madame, notre équipage n'a rien vu ou ressenti d'anormal. Profitez de votre séjour et essayez de ne pas y penser !
Gratifiant les deux femmes d'un autre immense sourire, le jeune homme prit congé sans se retourner.
- Plus facile à dire qu'à faire, marmonna Amelia. Heureusement qu'on a pas le mal de mer ! Je me rappelle que Violette l'a, elle souffre beaucoup quand elle voyage en bateau.
Amelia avait pu prendre conscience de l'étendue de son mal lors d'une mission à Gilead, plus d'un an auparavant. Libérer tout un pays d'une dictature misogyne n'avait pas été une mince affaire mais avec le recul Amelia en tirait une sacrée satisfaction. Cependant, maintenant que le paquebot tanguait de plus en plus, l'heure n'était peut-être pas à cette réminiscence, si bien qu'Amelia décida de garder cette histoire pour une autre. S'approchant prudemment de la balustrade, elle observa la mer qui était bleue et pas particulièrement agitée. En bref, même sans avoir de connaissances professionnelles dans le milieu de la navigation, Amelia voyait bien que rien n'expliquait pourquoi le paquebot tanguait ni pourquoi il tanguait de plus en plus.
- On va finir par chavirer si ça continue comme ça ! entendit-elle une vieille dame bien apprêtée et soucieuse, penchée, elle aussi, par dessus la balustrade. C'est tout bonnement inadmissible ! C'est la dernière fois que je pars en croisière avec cette compagnie !
Amelia songea qu'on ne pouvait pas en vouloir à cette femme de penser ainsi. Elle-même n'avait manifestement pas la même longue expérience des croisières que cette femme mais pourtant elle était tout également refroidie par l'expérience qu'ils étaient tous en train de partager. Personne ne comprenait ce qui se passait et personne n'avait de solution au chavirement imminent du paquebot.
- Je crois que t'avais raison, c'est le bordel, commenta Amelia. Je sans pas trop ce qu'on pourrait faire. Peut-être qu'on devrait aller chercher un gilet de sauvetage, juste au cas où, avança la jeune femme.
Sur le pont, c'était la panique. On courait dans tous les sens et les activités étaient temporairement (voire définitivement si le paquebot coulait) suspendues. De fait, redescendre sur le pont où se trouvaient les cabines de Regina et Amelia s'avéra plus compliqué que prévu : il fallait composer avec les comportements aléatoires des autres passagers et avec les glissades de ceux qui perdaient l'équilibre. Si, au début, Amelia réussit, par elle ne savait quelle opération du Saint Esprit, à éviter tous les obstacles, alors qu'elle et Regina arrivaient enfin au niveau des escaliers, la pâtissière fut entrainée à toute allure par la roulade d'un homme obèse qui, dans sa course, lança l'ancienne lionne contre la balustrade. Chanceuse qu'elle était, mais aussi aidée par les mouvements à présent violents du bateau, Amelia passa par dessus bord sans avoir eu le temps de chercher son gilet de sauvetage.
La quadragénaire cria, plus de surprise pour le moment que de peur, et ferma les yeux quand plus rien ne sembla retenir son corps. Elle s'attendait d'un instant ou l'autre à entrer plus ou moins rapidement en collision avec l'eau salée mais ce moment n'arriva pas. Amelia prit conscience au bout d'un moment que son corps n'était plus en mouvement, qu'il semblait reposer sur quelque chose de parfaitement stable et décida d'ouvrir les yeux pour comprendre la situation.
Et savoir si elle était morte sans s'en rendre compte et rouvrait les yeux au Paradis. Y aurait forcément un ange ou un chargé d'accueil pour le lui dire si c'était le cas.
Se préparant à de nombreux cas de figure, pour la plupart tous plus incroyables les uns que les autres, Amelia ouvrit un œil puis le deuxième. Elle s'aperçut alors, soulagée et vraiment perplexe, qu'elle était à présent allongée sur un transat confortable qui n'était pas sur le pont d'un bateau mais sur une île. Tournant la tête sur sa droite, Amelia eut aussi le soulagement de s'apercevoir que Regina aussi était sur un transat mais qu'elle n'avait pas encore ouvert les yeux.
Soit elles étaient toutes les deux morts en même temps, soit elles ne l'étaient pas, ceci n'était pas le Paradis mais une île paradisiaque. En tout cas, ça ne tanguait plus, ce qui était une vraie amélioration de leur condition.
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La Croisière ça muse | Regina _



________________________________________ 2021-08-05, 22:13


La croisière ça m'use !
J’ai pas payé pour mourir noyée telle une passagère du titanic. Enfin concrètement, j’ai pas payé vu que c’est offert mais plus le bateau tanguait et plus je me rendais compte que j’aurais dû me méfier de cette maudite invitation et de ne pas venir mais maintenant de toute manière, il était clairement trop tard pour faire machine arrière alors j’allais devoir faire avec. Je me tenais aux rambardes du pont, espérant que ça s’arrête, que je me réveille de ce maudit rêve mais c’était loin d’en être un. Mais alors que je chutais dans les flots et que je voyais ma vie défiler devant mes yeux, ce n’est pas le paradis qui pris forme devant moi mais plutôt le soleil, enfin le jour si on peut dire.

Ouvrant les yeux doucement, je m’adapte à la lumière du jour avant de me rendre compte que je n’étais pas morte noyée dans les fonds océaniques mais que je me trouvais sur un transat, sur une île et…avec Amelia, remarquais-je en tournant la tête. Bon au moins, je n’étais pas seule. Cependant, je commençais clairement à me demander ce que nous pouvions faire ici. Me relevant légèrement, je m’apprête à prendre la parole pour parler à mon amie de mésaventure mais un homme, costume luxueux et blanc, qui fait un peu tache dans le décor sablé s’approche de nous avant de prendre la parole.

« Bienvenues sur l'île Fantastik ! Je suis Monsieur Roke et je serai votre guide durant votre voyage. Si vous voulez bien me suivre, je vais vous conduire jusqu'à votre chambre. Vous êtes extrêmement chanceux de vous trouver ici... en effet, tous vos rêves deviennent réalités ici ! »

Pourquoi pas après tout. Je soupire légèrement et me masse l’arrière du crâne. Me levant de mon transat, je pose mon regard sur Amelia qui est déjà levée. Echangeant un léger sourire, nous suivons donc toutes deux l’étrange personnage jusqu’à nos chambres. Nous y arrivons bien rapidement. Une case avec tout ce qu’il y a de plus classieux à l’intérieur. Semblablement, le seul hôtel de l’île. Quelque chose en moi ne cessait de me dire de me méfier mais en même temps, on pouvait aussi profiter non ? Cependant, je m’approche de l’homme qui nous avait menées jusqu’à nos chambres.

« Euhm…Monsieur Roke, pouvez-vous nous dire comment nous sommes arrivées ici ? »

Il me fixe avant de prendre la parole avec le sourire en me regardant comme si j’étais débile.

« Mais en bateau ma chère. »

Je n’y comprenais plus rien.

« Mais notre bateau…et…non mais si on veut repartir ? Il est où le bateau ? » « Vous repartirez quand vous aurez compris. »

Et compris quoi ? Mais pas le temps de plus parlementer que le voilà déjà parti. Je soupire avant de lever le regard vers Amelia. Une fois à sa hauteur, je reprends rapidement la parole.

« D’après lui, on est arrivées ici en bateau. Et…je commence à ne plus rien y comprendre là. » avouais-je à Amelia.


( Pando )
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Amelia Peters
« La vie c'est pas de la tarte ! »

Amelia Peters

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Propriétaire de La Pelle à Tartes : La vie, c'est pas du gâteau mais la pâtisserie, si !

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La Croisière ça muse | Regina _



________________________________________ 2021-08-06, 00:47 « La vie c'est pas de la tarte ! »

La croisière Fantastik d'abord et maintenant l'ile du même nom. Pas besoin d'être Sherlock Holmes pour deviner que c'était tout sauf un hasard si Regina, Amelia et les autres passagers du paquebot s'étaient réveillés sur cette île. Ca faisait partie de la visite, du plan ou de la chose qui orchestrait cette croisière gratuite - dont il aurait sans doute fallu se méfier. Mais pourquoi Amelia se serait-elle méfier alors que son entourage l'avait si vivement encouragée à prendre des congés ?
De toute façon, c'était trop tard pour faire machine arrière.
Amelia s'était redressée pour écouter Monsieur Roke, leur référent pour cette partie des vacances, et comme elle ne le trouvait pas menaçant - et qu'en plus elle n'aurait pas su comment retourner chez elle, ne sachant même pas si l'île Magnifik était répertoriée sur une carte - songea qu'elle pouvait tout aussi bien le suivre pour découvrir sa chambre. Les psychopathes serial killers n'offraient certainement pas de chambres à leurs futures victimes. Et ils ne pouvaient pas tuer tout un paquebot d'un coup.
En plus, Amelia n'était pas seule : elle était avec la plus puissante des sorcières ! C'était quand même pas rien !
Mais, de tout le discours de bienvenue, ce fut l'autre information qui capta véritablement l'attention d'Amelia. Malgré elle, d'ailleurs. La jeune femme menait une existence simple. Elle ne souhaitait pas devenir une star, ou milliardaire, pas plus qu'elle ne souhaitait avoir plein de pouvoirs magiques ou diriger l'Univers. Ce qu'elle souhaitait c'était le bonheur - du plus grand nombre si possible, mais, s'il fallait choisir, de ses proches et d'elle-même en premier. Pourtant en apprenant que l'île pouvait rendre tous les rêves réalité, la jeune femme ne put s'empêcher de penser qu'elle aimerait bien revoir son mari. Juste un jour, une heure, une minute. Amelia ne demandait pas la Lune, se doutant bien qu'on ne pouvait pas ramener réellement les morts à la vie. Elle regrettait simplement de ne pas avoir eu le temps de lui dire au revoir, dans les formes. Car même si elle visitait sa tombe fréquemment et lui parlait comme s'il était toujours vivant, c'était très différent, en dépit de ce en quoi elle pouvait croire.
Sans partager ces pensées avec Regina (la croisière commençait à peine, Amelia aurait sans doute le temps de lui faire part de ses rêves les plus fous et d'entendre, en échange, ceux de l'ancienne méchante reine), Amelia quitta son transat et, tout comme son amie, suivie Monsieur Roke jusqu'à une somptueuse case qu'elle occuperait le reste du séjour.
- C'est magnifique ! ne put s'empêcher de commenter Amelia, séduite, en dépit de la bizarrerie de cette aventure.
- C'est normal Madame, c'est le nom de notre île, lui répondit Monsieur Roke en la gratifiant d'un clin d'œil.
Il lui adressa un sourire entendu, qu'Amelia lui rendit poliment, puis répondit aux questions que Regina avait pour lui. Et il s'agissait de très bonnes questions ! songea Amelia en en écoutant les réponses. Malheureusement, ses réponses ressemblaient à s'y méprendre à des énigmes. Il fallait donc comprendre quelque chose avant de repartir. Mais comprendre quoi ? Etait-ce lié à la magnificence des lieux ? aux dangers du soleil ? ou bien à la réalisation des rêves dont il avait parlée plus tôt ?
Sous le poids de ces questions, Amelia fronça les sourcils. Comme Regina, plus les choses avançaient, moins elle avait l'impression d'y voir clair.
- Peut-être qu'on a fait comme dans je sais plus quel Pirates des Caraïbes, commenta la pâtissière après un instant supplémentaire de réflexion, remerciant intérieurement ses enfants de lui faire regarder tous les blockbusters à la mode (même si elle comprendrait rarement tout). Tu sais, "le haut est le bas"... à moins que ce soit "le bas est le haut" ? Oh non, ça devait être "l'envers est l'endroit". Bref, c'était la scène où, je sais plus pourquoi, il fallait renverser le bateau. C'est peut-être pour ça qu'on a beaucoup tangué. Peut-être qu'on est dans un endroit qui n'est pas sur les cartes géographiques traditionnelles. Tu avais déjà entendu parler d'une île Magnifik, toi ? Parce que j'étais pas ultra bonne en géo mais moi, perso, c'est la première fois que j'entends ce nom !
Regina écouta son raisonnement attentivement puis haussa les épaules :
- Jamais entendu parler d’une île avec ce nom là. Je sais pas pourquoi mais j’ai pas un bon pressentiment.
- J'sais pas trop quoi en penser non plus, admit Amelia en tapotant son menton avec son index. Le mieux c'est sans doute de rester sur nos gardes et de voir ce qui arrive. Il a dit qu'on partira quand on aura compris. Alors essayons de comprendre ! Ca doit être quelque chose à comprendre sur l'île ou sur nos souhaits. Tu aimerais rendre quel rêve réalité si tu pouvais, toi ? demanda la quadragénaire sur le ton badaud de la conversation.
On devait sans doute rêver de plein de choses fantastiques quand on était une femme aussi puissante que Regina Mills, qui avait vécu et fait tant de choses mais qui avait aussi beaucoup souffert ! S'il y avait une personne qui méritait que ses rêves se réalisent, c'était sans doute elle. Regina méritait sa fin heureuse. Elle avait tellement progressé, après tout ! Mais la réalisation de ses rêves et sa fin heureuse n'étaient sans doute pas la même chose. Bien que ça puisse être lié.
Regina, pour sa part, se gratta l'arrière de la tête un moment avant de répondre :
- Je crois que j’aimerais revoir Daniel. Pas mon fils hein, mon premier amour, précisa-t-elle.
Attendrie, la bouche d'Amelia s'étira en un large sourire.
- Je te comprends. Moi j'aimerais revoir mon mari. Il est mort en étant dans le coma, alors on peut pas dire qu'on ait réellement pu se dire au revoir... Mais bon, je m'en suis remise, t'en fais pas, assura la pâtissière. Je pense pas, de toute façon, que cette île puisse ramener les morts à la vie, ça serait beaucoup trop glauque ! s'écria-t-elle.
Puis, jugeant la conversation close, Amelia partit à la découverte plus approfondie de sa case qui comportait tout le confort moderne, y compris une salle de bains. Pour le moment, il n'y avait pas de traces de rêve exaucé et ce n'était pas particulièrement décevant. En fait, Amelia était trop occupée à s'extasier des aménités de la case pour penser à ses rêves. Pourtant, quand, par hasard, elle voulut se regarder dans le miroir de la salle de bains, au lieu d'y voir son reflet, la jeune femme y découvrit celui de son mari.
Amelia sursauta, retenant de justesse un hoquet de surprise et recula contre la baignoire. Avait-elle pris l'apparence de son défunt époux ? A tâtons, la jeune femme toucha son visage et son buste pour constater, non sans soulagement, que tout était encore à la bonne place. Mais alors que faisait son mari dans le miroir ? S'agissait-il d'une mauvaise blague ? Si c'était le cas, Amelia et ses auteurs n'avaient pas le même sens de l'humour. Ou bien s'agissait-il de magie ?
Doucement, la jeune femme glissa le regard vers le miroir, constatant que, même lorsqu'elle n'était pas devant, le reflet de son mari s'y trouvait.
- Y a quelqu'un ? finit-il par demander, le ton incertain.
Entendre de nouveau cette voix, dont Amelia s'acharnait à conserver le souvenir mental le plus précis possible, fit manquer un battement au cœur de la femme. Il se serra ensuite. C'était si inespéré et à la fois si étrange. Quelque part dans son esprit, Amelia savait que son mari, son Michael, n'était pas réellement là. Pourtant, elle ne put s'empêcher de se rapprocher lentement.
- Euh... oui, répondit-elle timidement. Y a moi, ajouta-t-elle en levant la main.
- Aaaah ! Fantastique, ma chérie ! C'est moi, c'est Michael, répondit le reflet dans le miroir en la gratifiant d'un grand sourire.
- Salut, répondit Amelia, incertaine, la main toujours levée à côté de son visage.
- Ah non, ma chérie, désolé. Pas "salut". Dans ton souhait tu stipulais que tu voulais me revoir pour qu'on ait l'occasion de se dire "au revoir", pas pour se dire "salut". Alors je suis venu te dire ceci : "au revoir Amelia".
Désarçonnée, la jeune femme papillonna plusieurs fois des yeux. Elle n'avait pas réellement formulé ce vœu, elle y avait seulement pensé, dans sa tête, à l'abri de tous ! L'île pouvait-elle lire dans les esprits ? Ou Monsieur Roke ? Parce que si c'était le cas, leur façon de faire était assez frustrante, pas tant parce qu'elle revoyait son mari uniquement dans un miroir (effectivement, dans sa tête, Amelia n'avait pas pensé "revoir en chair et en os") mais parce que ça, ce n'était pas les adieux qu'elle aurait voulu vivre avec Michael.
Toutefois, histoire d'avoir le cœur net, Amelia demanda :
- Et c'est tout ?
- Oui. C'est tout, confirma le reflet de Michael. Au revoir Amelia.
L'intéressée opina, ne sachant si elle devait être outrée, blasée ou blessée. Comme le reflet ne s'effaçait pas du miroir et qu'elle se sentait désormais impuissante, elle décida, après un autre moment de réflexion, d'aller chercher Regina dans sa case et réfléchit à une façon de lui présenter les choses en chemin. Finalement, une fois face à son amie, Amelia jugea que c'était sans doute mieux de ne pas tourner autour du pot :
- Figure toi que j'ai compris quelque chose en allant dans la salle de bains de ma case. Tu te rappelles quand Monsieur Roke a parlé des rêves qui deviennent réalité ici ? Eh bien, peu après qu'il en ait parlé j'ai pensé à Michael, pour ce que je t'ai dit avant, et... maintenant il est dans le miroir de ma salle de bains et veut seulement me dire "au revoir Amelia". Le truc c'est qu'il l'a dit mais que le reflet est encore là. Tu t'y connaitrais pas en magie des miroirs, par hasard ? demanda Amelia, mal à l'aise.
Ce qu'elle ne savait (heureusement ?) pas c'était que le reflet de Michael n'était pas seulement apparu dans le miroir de sa salle de bains mais aussi dans le miroir des autres salles de bains. De toute l'île.
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Regina Mills
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________________________________________ 2021-09-14, 15:35


La croisière ça m'use !
Je ne sentais pas du tout ce qui était en train de se produire mais quand je dis pas du tout, c’est même un euphémisme. Tout cela me semblait vraiment très étrange et ce n’était apparemment que le début. Nous en vînmes rapidement à parler des rêves qu’on voudrait faire et je fis comprendre à Amelia que le seul que je voudrais faire la tout de suite, le seul voeu que je pourrais faire, c’est de revoir Daniel, mon premier amour. Il me manquait atrocement un peu plus chaque jours mais c’est ainsi que les choses s’étaient passées et au fond, on ne pouvait pas remonter le temps et c’était peut être mieux ainsi.

« C’est sûr parce que si c’était possible, ça fait bien longtemps que j’aurais ramené Daniel à la vie tu sais. » énonçais-je à la jeune femme.

Puis nos chemins vinrent à se séparer pour aller chacune dans notre case. Je pris le temps de visiter le peu d’intimité que je pouvais posséder et soupire en m’asseyant sur le lit avant de lever la tête et de sortir de la case pour finir par me retrouver face à Amelia. Donc, elle avait vu le reflet de son mari mort dans le miroir…d’accord. Pourquoi pas après tout ? Un léger sourire perle sur mes lèvres.

« Je m’y connais assez pour y avoir enfermé quelqu’un par le passé oui. » énonçais-je avant de reprendre « mais…la magie semble différente ici et je ne sais pas si je pourrais faire quoi que ce soit. » énonçais-je avant de me rendre compte que mon miroir, celui de ma case n’était…pas vide. M’humectant les lèvres, je montre le miroir du doigt à Amelia « il est là aussi… » énonçais-je à cette dernière « et je ne partirais pas tant qu’elle n’aura pas compris. »

Croisant les bras sous ma poitrine, je reprends la parole.

« T’as quelque chose à comprendre apparemment. » énonçais-je alors.


( Pando )
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Amelia Peters
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________________________________________ 2021-09-14, 19:33 « La vie c'est pas de la tarte ! »

Amelia préféra ne pas demander ce qui était passé par la tête de Regina quand elle avait décidé d'enfermer quelqu'un dans un miroir, tout comme elle ne questionna pas l'intérêt de la chose. La décision était suffisamment mesquine pour avoir été prise du temps où elle se faisait connaître sous le nom de Méchante Reine, il valait donc mieux ne pas remuer ce douloureux passé. En plus, il y avait tout un monde entre enfermer quelqu'un dans un miroir et y retrouver le reflet de son mari décédé. Amelia n'y connaissait absolument rien en magie mais elle était persuadée que les deux situations étaient diamétralement opposées.
Comme pour abonder en son sens, Regina déclara que la magie de l'île Magnifik (qui commençait à très mal porter son nom) était différente de la sienne. Si les circonstances avaient été différentes, Amelia aurait presque pu se féliciter de sa déduction. A la place, elle se contenta d'exhorter son amie, des fois que la différence de la magie en présence ne la mette pas totalement en confiance :
- Je ne sais pas non plus mais tu pourras au moins être mon soutien moral et c'est déjà pas mal ! Si c'est une blague magique, elle n'est pas drôle ! tempêta la jeune femme.
C'était cruel d'assurer que les vœux devenaient réalité si c'était pour les réaliser de la façon la plus douloureuse qui soit. Et encore plus cruel de placarder le fantôme, le spectre, le souvenir ou le quoi que ce soit que c'était de son mari dans absolument tous les miroirs du complexe. Enfin, à minima dans celui de Regina aussi.
La bonne nouvelle, d'une certaine façon, c'était que le miroir se montrait plus bavard, quoique pas franchement plus explicite avec Regina. C'était profondément indélicat étant donné que celui qu'il reflétait n'avait pas été marié à elle pendant deux décennies mais si on mettait cette déception de côté, au moins l'enquête progressait-elle.
Comme Regina venait de le résumer, Amelia avait donc quelque chose à comprendre. Dubative, elle opina lentement tandis que cette phrase repassait dans son esprit pour qu'il en analyse la moindre couture. Soit elle devait comprendre quelque chose en rapport à l'ensemble de la croisière et donc à son souhait, ce qui aurait été logique, mal fait, mais cohérent, soit elle devait comprendre quelque chose de totalement différent... ce qui n'aurait absolument pas de sens. A moins que Hadès, dont le sens restait à questionner, ait organisé les souhaits et la croisière, la pâtissière trouva plus judicieux de se concentrer sur la première hypothèse et, sourcils toujours un peu froncés par le poids de la concentration, partagea son avis à Regina :
- Dans ma tête j'ai souhaité pouvoir dire au revoir à mon mari, donc si on est logique, je dois comprendre quelque chose par rapport à ça. Je suppose. Mais toi tu m'as parlé de ton souhait sur Daniel et il ne t'ait rien arrivé ! s'écria-t-elle, outrée d'être la seule qui, apparemment, devait réfléchir à ce qu'elle désirait. C'est pas juste ! On a sensiblement désiré la même chose mais pour une personne différente, pourquoi ça devrait seulement être moi qui fait l'introspection ?
Vexée, Amelia croisa les bras et, d'une mine boudeuse, poursuivit :
- En plus, j'ai pas parlé de mon souhait à haute voix, ça devrait même pas compter ! On devrait devoir frotter une lampe, dire "je le veux"... Non ça, ça fait trop mariage, se ravisa la jeune femme après coup, dire je souhaite ou dire un truc qui montre que ce n'est pas seulement une pensée qui nous passe par l'esprit ! cria la quadragénaire. Moi ce que je comprends c'est qu'ici on lit nos pensées, c'est très intrusif. En plus, j'avais envie qu'on puisse se dire au revoir seulement dans l'absolu, reprit Amelia d'une voix plus triste. Dans les faits je sais que c'est complètement idiot un souhait pareil, mais ça devrait pas m'empêcher d'avoir le droit de le penser... Non ?
Pas tout à faire certaine de son raisonnement, Amelia chercha à croiser le regard de Regina pour obtenir la validation de son raisonnement. Elle aussi avait perdu l'amour de sa vie, si quelqu'un pouvait la comprendre, c'était forcément elle, non ?
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