« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
This is not where it ends. I will carry you with me.
Cela faisait maintenant une semaine que j’avais rejoins les rangs de l’armée. Une semaine d’exercices très intenses où j’avais appris à connaître mes hommes. Eh oui ! Même si je n’avais jamais réellement servi à leurs côtés, je me retrouvais bel et bien chef d’une petite unité d’une dizaine de soldat. Bon il est vrai que je ne possédais plus mes galons de comandant. Si j’avais pu me faire une place d’honneur parmi eux, grâce à mes contacts du Vent du Nord, je ne possédais qu’un grade de lieutenant. C’était bien moindre en comparaison de mes très grandes capacités. J’aurais pu m’en sentir quelque peu offusqué, mais je préférais voir le bon côté des choses. Après tout, en tant que pingouin j’avais passé la plupart de mon temps à diriger un groupe de 4 manchots. Alors je me sentais plutôt flatté à l’idée d’en avoir presque trois fois plus. Quant à mes galons, je les gagnerais en démontrant ma valeur sur le terrain. J’avais toujours eu une très grande confiance en moi et j’aimais tous les défis qui pouvaient se présenter à moi. J’avais une occasion unique de montrer au monde entier que les pingouins faisaient de bien meilleurs soldats que les humains. Mes prochaines victoires ne feraient que leur confirmer ce que je savais au fond de moi depuis toujours.
Autant ne pas mentir, j’étais plus heureux que jamais. J’avais enfin l’impression d’avoir réellement rejoint ma place dans ce monde. J’étais né pour être soldat et il n’y avait qu’au sein de cette noble institution que je pouvais donner le meilleur de moi-même. Je n’avais jamais aimé la place que j’occupais à Storybrooke. Le Vent du Nord n’était pour moi qu’une agence bancale dans laquelle je ne m’investissais jamais plus qu’à moitié. Pourquoi l’aurais-je fait ? Ce maudit Sac à Puce qui dirigeait l’agence n’était en réalité qu’un pauvre chien galeux. Il ne méritait clairement pas de diriger une unité aussi brillante que celle de Madagascar. Il nous avait engagé mes frères et moi en nous mettant le couteau sous la gorge. N’y avait-il réellement que moi pour voir à quel point son comportement avait été abjecte ? Si j’en avais eu la possibilité, je me serais barré dès que la malédiction avait été levée. Seul problème, mes frères refusaient tout bonnement de quitter cet enfer. J’en ignorais la raison mais je savais que je ne pourrais jamais fonder mon unité freelance d’agents secrets s’ils refusaient de me suivre. Autant être honnête, je n’étais rien sans eux à mes côtés.
Ma seule porte de sortie aurait donc été de retrouve mon ancien travail. Mais clairement jouer les gardes du corps dans la boîte de nuit de Julian était clairement plus à l’ordre du jour. Je n’avais réellement pas envie de traîner sans cesse avec cette bande des bouffons. Et puis ce n’était pas parce que j’étais en couple avec leur roi que je pourrais supporter de rester 24/24h en sa compagnie. Je l’aimais mais si je pouvais rester éloigner de lui la moitié de la journée, j’appréciais tout autant. Nous aurions fini par nous prendre sans cesse le bec et je n’en avais clairement plus envie.
Voilà pourquoi l’armée représentait dans ma vie une parenthèse réellement agréable. Bien sûr, je savais que je n’y resterais pas indéfiniment. Ma vie commençait à changer. Julian occupait de plus en plus une part importante dans ma vie et dans mon cœur. Je l’aimais infiniment et je savais que serais un jour son époux. C’était apparut dans mon esprit comme une évidence. Alors je refusais catégoriquement de devoir lui faire vivre une vie d’épouse de militaire. Je me devais de demeurer à ses côtés pendant cette nouvelle vie. Lui et plus encore nos futurs enfants auraient besoin de moi. C’était donc mon chant du cygne. La dernière occasion que j’aurais de briller sur un champ de bataille. Je ne laisserais pas tomber cette magnifique occasion.
Bien sûr, cela ne signifiait par pour autant que mes proches ne me manqueraient pas. Je songeais à eux sans arrêt. Mes frères occupaient mes pensées à chaque fois que je donnais des ordres à ma nouvelle équipe. Même si mes hommes étaient brillants et bien entraînés, je ne pouvais m’empêcher de faire sans cesse des comparaisons avec mes frères. C’était sans doute un comportement normal. Après tout, il était difficile de reproduire une alchimie telle que celle qui existait parmi les pingouins. Nous avions grandi ensemble et appris à nous battre côte à côte. Toutes nos grandes missions, nous les avions accomplies avec succès tous les quatre. Alors forcément mon cœur se serrait dans ma poitrine à chaque fois que je songeais aux options que Kowalski m’aurait proposé dans une situation donnée, aux explosifs que Rico aurait eu tant de plaisir à utiliser ou encore à la persévérante qui aurait animé Stoyan qui espérait tant que je sois fier de lui. Je parlais régulièrement avec eux et j’avais bien prévu de le faire encore lorsque j’aurais débarqué en Syrie. Mais cela ne serait malgré tout pas la même chose.
Mais le soir, lorsque venait l’heure d’aller me coucher, mes pensées s’éloignaient de mes frères pour me rapprocher de Julian. C’était étrange de songer que mon Queue Rayée pouvait autant de manquer. A vrai dire, avant que nous soyons officiellement ensemble, je ne voyais que les mauvais côtés de sa personnalité. Les seuls souvenirs que je gardais de lui était les fois où il s’invitait sans prévenir dans notre enclos du zoo de Central Park. Comme j’avais pu haïr toutes les fois où il avait violé toutes les règles de la décence pour venir se glisser dans mon lit pour me servir d’oreiller. Mais aujourd’hui tout était différent. Parfois, lorsque mes journées d’entraînement étaient trop pénibles, je ressentais l’envie de le voir à nouveau se glisser avec moi dans ma couchette. J’aurais voulu qu’il me serre dans ses bras, qu’il me couvre de baisers et de caresses ou encore qu’il me rassure dans ces moments où je me mettais moi-même à douter de mes capacités. Alors à défaut d’autre chose, je passais toujours un moment pour regarder les photos de lui ou de notre couple que j’avais emportées avec moi.
J’avais toujours été ainsi. A l’heure où la technologie nous permettait de stocker les photos des êtres aimés sur notre téléphone, Je préférais encore le contact papier d’une photo que je pourrais emporter partout avec moi. J’avais besoin de concret et de matériel, j’avais besoin de savoir qu’une petite partie de lui était toujours moi en permanence. C’est sans doute pour cette raison que j’avais également emporté avec moi son écharpe que je préférais. S’il y avait bien une chose qui me manquait chez lui, c’était bien sa queue rayée. Elle était devenue mon doudou préféré et je ne dormais jamais bien lorsque je devais me séparer de son immense douceur. L’écharpe était un substitut bien maigre mais elle me permettait de m’enivrer de son odeur. Lorsque je fermais les yeux, j’avais encore l’impression qu’il était tout près de moi. Cela me mettait réellement du baume au cœur.
Bien sûr, ces petits souvenirs ne suffisaient pas à combler réellement son absence. J’avais besoin de réellement pouvoir communiquer avec lui. C’est ce que je faisais en l’appelant assez régulièrement. Je voulais ainsi le rassurer et lui faire savoir qu’il était toujours dans mes pensées. Je savais à quel point l’idée que je parte guerroyer lui faisait du souci. Dès l’annonce de mon départ j’avais ressenti son désarroi et sa tristesse. Cela m’avait fait tellement mal au cœur de le voir ainsi s’emporter lorsque je lui avais annoncer la nouvelle. Pourtant, il me semblait que j’y avais mis les formes. Dès que j’avais reçu ma lettre de mobilisation, j’avais organisé une petite semaine de vacances à passer en amoureux. Maison de rêve, cadre idyllique… j’avais tout fait pour qu’il trouve ce voyage romantique. Mais lorsqu’il avait appris la nouvelle, il était parti bouder dans son coin pendant des jours.
M’étais-je montré trop maladroit avec lui ? Sans doute un peu, les militaires n’ont jamais été connus pour leur diplomatie. Mais j’avais fait de mon mieux et je trouvais dommage que la moitié de nos vacances soient gâchées ainsi. Je lui avais fait des réprimandes, lui rappelant qu’il s’était lui-même engagé à être près à me laisser partir faire la guerre si je le désirais. Mais cela n’avait bien sûr pas marcher. Alors, pour enterrer la hache de guerre de manière beaucoup plus classe, j’avais organisé un dîner hyper romantique. Un dîner où je lui avais fait cadeau d’une bague magnifique et où je lui avais renouveler mes vœux de passer le restant de ma vie avec lui. Je lui répétais que je ne partais pas pour l’abandonner et que même si je m’absentais je reviendrais toujours auprès de lui. Je l’avais alors achevé en lui déclarant qu’il était mon avenir et qu’une fois rentré je ferais tous ce qui était en mon pouvoir pour le rendre heureux jusqu’à la fin de sa vie. Une déclaration d’amour assortie d’une promesse future de mariage. On pouvait difficilement faire mieux pour son compagnon de vie, non ? En tout cela avait fini par le rassurer et cela me rendait très heureux. Cela dit, j’aurais voulu faire plus pour lui que de l’appeler deux fois par semaines durant dix minutes. Je voulais qu’il sache que je pensais à lui à chaque seconde et je me doutais que les lettres à l’ancienne que je lui avais promis de lui envoyer ne le satisferaient pas. Mais j’ignorais comme je pourrais faire pour lui apporter réellement ce dont il avait besoin.
Une chance pour moi, cette idée de génie vint de l’une des mes meilleures recrues. Ayant sans doute perçu la détresse dans laquelle Julian pouvait se trouver, Stoyan avait eu l’idée de suggérer à Julian d’emprunter l’un des portables privés de l’agence. Ils étaient capables de capter des signaux dans le monde entier. Mon séjour passé dans le désert ne représenterait donc aucune difficulté pour lui. Oh bien sûr, en tant que soldat sérieux et professionnel, je savais que je ne pourrais pas conserver ce portable sur moi en permanence. Je m’imaginais assez difficilement effectuer une mission tout ayant un œil sur les SMS qu’il se ferait un plaisir de m’envoyer. Il ne devait pas non plus s’attendre à ce que je fasse plus que rester vague dans les nouvelles que je lui donnerais. Les opérations étaient toujours secrètes dans l’armée et elles se devaient de le rester. Qui sait ce que l’ennemi aurait pu faire si jamais ses divulgations tombaient entre ses mains ? Enfin bref, nous étions donc le premier soir où Julian avait entre ses mains ce petit téléphone magique et je me doutais qu’il ne ferait pas long avant de l’employer pour la première fois. Je crus donc bon de lui signaler que j’avais bien reçu la nouvelle de la part de ma plus jeune recrue. A l’heure d’aller me coucher, alors que tous mes soldats étaient dans leur quartiers respectifs, je saisis mon appareil et lui envoyais mon tout premier message.
Queue Rayée
Bonsoir, mon ange des îles ! Si tu te posais la question, la réponse est oui. J’ai reçu les nouvelles de Stoyan et je sais que tu as récupéré ce téléphone. J’aurais tellement voulu voir la tronche de Sac à Puce quand tu l’as harcelé pour le récupérer.
Et ce n’était pas une blague. J’aurais donné cher pour voir mon lémurien défier l’autorité du cher de l’agence du Vent du Nord. Je savais de quoi il était capable lorsqu’il désirait quelque chose. Il n’était pas du genre à s’embarrasser des personnes qui lui refusais une faveur à répétition. Cela était bien souvent exaspérant mais en réalité ce soir-là je ne voyais que l’aspect adorable de la chose.
Queue Rayée
Je suis tellement content de pouvoir t’écrire. Alors dis-moi tout, comment s’est passé ta journée ? Tu as finalement cédé à l’appel de ton après-midi de shopping estival ?
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« Si tu as quelques photos de tes nouvelles tenues de soirées et maillots de bain, je suis preneur. »
Bien sûr, j’étais au courant de tout ce qui se passait dans la vie de mon compagnon. J’avais toujours pris un malin plaisir à suivre les actes quotidiens de mes hommes. Alors pourquoi n’en ferais-je pas de même avec l’homme de ma vie ?
Queue Rayée
En fait, fais très attention à toi. Henrik vient d’être relâché dans la nature. Si jamais ce sale puffin traîner dans les environs de Moite, envoie-le promener. J’ai aucune envie qu’il te touche
Et s’il le fait, demande à Clover de lui péter le bras. Elle pourra toujours lui envoyer mes sincères salutations.
Si j’avais des nouvelles des personnes que j’aimais, j’en avais encore plus de mes ennemis. Je n’aimais pas savoir Hans lâché dans la ville. Surtout que la dernière fois, il n’avait pas hésité à séduire Julian sachant que cela me rendrait dingue. D’autant que je savais que je quitterais très prochainement le territoire des Etats-Unis.
Queue Rayée
De mon côté tout se passe bien, on sera fins prêts à rejoindre l’aéroport militaire dans deux jours ! Et ensuite ça sera départ direct pour la Syrie. J’ai tellement hâte.
Mais je suis épuisé par mes entraînements. D’ailleurs je vais te laisser. Il faut que je récupère pour être en forme demain. On a prévu une course d’obstacle en forêt. Bonne nuit mon amour. Je t’aime.
Je reposais alors mon téléphone à côté de mon lit. Je savais que je devais dormir bien naturellement. Mais je ne pouvais pas m’empêcher de fixer le cadran de mon téléphone. Julian était certainement au Moite ce soir-là. Mais j’espérais que non. J’avais tellement envie de lire de ses nouvelles.