« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver.
Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)

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 The Nightmare after Christmas ※ ALEXIS

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Desmond Blake
« I am the perfect devil.
Tell me how bad I am. It makes
me feel so good. »

Desmond Blake

| Avatar : Rami Malek *o*

The Nightmare after Christmas ※ ALEXIS 6j3x

Let's talk of graves, of worms, and epitaphs.
“Because I'm evil, my middle name is misery.
Well, I'm evil, so don't you
mess around with me.”


The Nightmare after Christmas ※ ALEXIS Dc03



| Conte : Intrigue divine sauce titanesque avec soupçon de mal de crâne
| Dans le monde des contes, je suis : : Cerbère, le fidèle et redoutable chien à trois têtes

| Cadavres : 1682



The Nightmare after Christmas ※ ALEXIS _



________________________________________ 2021-12-12, 20:22 « I am the perfect devil. Tell me how bad I am. It makes me feel so good. »

Maman Alexis, raconte-moi une histoire. The Nightmare after Christmas ※ ALEXIS 2727069659 Le 15 décembre 2021.

Noël. Cette fête insipide donnait envie à Desmond d’égorger chaque lutin qui croisait sa route. Les cantiques, les chorales, les chansons, tout l’incitait au meurtre. Sans doute que la débauche de bons sentiments et d’espoir mettaient ses nerfs à rude épreuve. A de nombreuses reprises, il avait passé cette période loin des pays célébrant cette fête païenne. L’année précédente, il avait accepté l’invitation de son Maître et l’avait regretté ensuite, puisque la larve avait été adoptée alors que lui avait reçu deux places pour un match de base-ball. Cette année, il avait décidé de faire acte de présence à la fête des Bowman, sans plus. Il n’accordait plus aucune importance à ce que son Maître pouvait faire – ou du moins, il tentait de s’en détacher. En résultait une douleur incessante qui n’était nullement agréable, contrairement à d’autres. L’injustice lui brûlait les entrailles aussi sûrement qu'un tisonnier chauffé à blanc.

Afin de se changer les idées (ou plutôt de les noircir), il se promenait sur le marché de Noël. L'ambiance estivale le crispait davantage. Ses yeux frénétiques et globuleux cherchaient une cible à abattre. Il était prêt à passer outre l'interdiction d'Hadès de tuer un habitant de Storybrooke. Il lui fallait du sang sur les mains, et vite. Il savait qu'il ne se sentirait apaisé qu'après avoir ouvert un mortel de haut en bas et l'avoir dépouillé de sa peau comme un lapin.

Soudain, une jeune femme blonde attira son attention. Elle était habillée bien trop court pour la saison et agitait les cheveux sans cesse, le signal ultime d'une ravissante idiote. Comme elle s'éloignait en riant au téléphone, il accéléra l'allure afin de la rattraper. L'aborder serait chose aisée. Séduire quelqu'un était d'une facilité déconcertante pour lui. Il suffit de dire ce que l'autre veut entendre, même si c'est faux. Charmer est une arme redoutable.

Cependant, à l'instant où il allait poser la main sur l'épaule de la fille, son oreille fut attirée vers la droite. Le marché de Noël était un endroit bruyant, rien n'aurait donc dû le détourner de son objectif, et pourtant, son attention fut brusquement accaparée par le stand de lecture situé entre plusieurs chalets. Il s'agissait d'un endroit abrité, cosy et confortable, duquel émanait la chaleur d'un brasero. A une extrémité, plusieurs livres étaient exposés comme dans une librairie. Une jeune femme brune assise face à une douzaine d'enfants lisait un conte de Noël. Desmond la reconnut avant même de la voir : son odeur unique, intrigante et indéfinissable, parvint à ses narines de la plus exquise des manières : Alexis Child.

— Au milieu des rafales, par ce froid glacial, une
pauvre petite fille marchait dans la rue : elle
n'avait rien sur la tête, elle était pieds nus.


Assis sur des bancs recouverts de coussins et de couvertures moelleuses, la marmaille écoutait le récit, hypnotisée. Il faut dire qu'Alexis n'avait pas son pareil pour raconter et faire vivre une histoire. Son intonation était envoûtante. A demi sur le qui-vive, Desmond approcha à pas de loup. Pourquoi avait-il envie d'écouter ? C'était puéril. Il détestait les contes de Noël, tout comme il exécrait tout ce que représentait cette fête. Malgré tout, il pénétra dans le stand abrité et finit par s'asseoir en tailleur parmi les enfants, tout en écoutant le récit avec de grands yeux attentifs.

— Dans son vieux tablier, elle portait des allumettes :
elle en tenait à la main un paquet. Mais, ce
jour, la veille du nouvel an, tout le monde
était affairé ; par cet affreux temps, personne
ne s'arrêtait pour considérer l'air suppliant de
la petite qui faisait pitié.


Saisi par l'émotion, Desmond déglutit. Autour de lui, les enfants retenaient leur souffle. Tous sentaient que l'histoire avait une dimension tragique ; tous aspiraient à voir la petite fille s'en sortir. Le chien des Enfers et les bambins partageaient le même regard plein d'espoir, rivé sur Alexis.

Au fil du conte, il se laissa dériver. Ce fut la première fois que l'Âme prit l'avantage sur le Monstre sans que ce dernier s'en aperçoive. Bien que cela fût impossible, le Monstre donnait l'impression de s'être endormi. Il laissait toute la place à l'Âme qui pleura à chaudes larmes à la fin de La Petite Fille aux Allumettes, si bien qu'un garçonnet lui tendit un mouchoir en papier.

Ce conte de Noël eut un impact conséquent sur Desmond. Les jours suivants, à l'heure exacte où il avait entendu l'histoire la première fois, il changea de personnalité. La gentillesse le saisissait instantanément à dix sept heures dix sept très précises. Peu importe ce qu'il faisait, il changeait à ce moment-là. La transformation durait plus ou moins longtemps. L'Âme avait tenté de maintenir son emprise en regardant des dessins animés, mais la seule chose efficace était d'écouter La Petite Fille aux Allumettes. Pourquoi cette histoire en particulier ? Le mystère restait entier. Quoi qu'il en soit, chaque jour pendant plus d'une semaine, il se rendit sur le marché de Noël afin de réclamer ce conte à Alexis. Il avait bon espoir qu'à force de l'entendre, il réussirait à l'apprendre par cœur et se le répéter comme un mantra afin d'empêcher le Monstre de revenir.

Hélas, quelque chose brisa le rituel. Cela se produisit le 25 décembre, le jour de Noël. Lorsqu'il arriva sur le marché de Noël, il découvrit les chalets fermés, le lieu désert. Désœuvré, il tourna en rond. Il ne comprenait pas.

Pas de panique. Il y a toujours une solution.

Il se téléporta près d'Alexis et lui réclama une histoire de toute urgence. Elle lui répondit qu'elle n'était pas disponible. Fort heureusement, Desmond était trop foncièrement gentil (à ce moment-là) pour faire une scène. Elle lui promit un conte le 26 décembre. Il se focalisa sur cette promesse et laissa le Monstre le submerger. Cependant, le lendemain, à 17H17, l'Âme refit surface avec exubérance et se téléporta directement dans le salon de la jeune femme.


26 décembre, 17h40

— Où étais-tu ? Je t'attends depuis longtemps.

Trente minutes peuvent paraître interminables quand on attend qu'une promesse soit honorée. A l'instant où Alexis ouvrit la porte de chez elle, Desmond dressa l'oreille et se retint d'aller lui faire la fête. Ses doigts tapotèrent ses cuisses et ses pieds le sol. Lorsqu'elle entra dans le salon, il se leva d'un bond du canapé et lui reprocha son retard, l'air boudeur et les bras croisés. Mais sa mauvaise humeur fut de courte durée car il se précipita vers elle pour la serrer contre lui.

— Je suis tellement heureux de te voir !

Il piqua un baiser sur sa joue et baissa les yeux sur bébé Isaac qui gazouillait dans son cosy.

— Coucou Isaac !

Il agita la main dans la direction du bébé puis lui fit des grimaces afin de l'amuser. Au bout d'une minute, il se redressa et plaça les mains dans son dos, tout en observant Alexis avec un sourire adorable.

— Tu me racontes mon histoire ?

Il s'était retenu de poser la question immédiatement, mais on percevait la tension passionnée dans sa voix. Il ne vivait que pour ça, en cet instant.

— Au fait, elle est trop mignonne, ta licorne. Elle m'a tenu compagnie quand je suis arrivé.

Il sourit de plus belle à cette pensée, avant de chercher la créature du regard.

— Elle a dû s'en aller, ajouta-t-il en haussant les épaules. Bon, alors mon histoire ?

Il alla s'asseoir en tailleur près du cosy d'Isaac, les mains jointes sur ses pieds, ses grands yeux globuleux et émerveillés braqués sur Alexis.
:copyright:️ 2981 12289 0

***

Bonus : pour les curieux qui veulent lire le conte d'Andersen en entier, c'est par ici
https://www.ouat-storybrooke-rpg.com/t87785-hell-is-empty-and-all


Alexis E. Child
« Allez dans la Lumière.
C'est au détour d'une Ombre
que nous attends le Mal. »


Alexis E. Child

| Avatar : Kaya Scodelario

The Nightmare after Christmas ※ ALEXIS Oflm
Tu es comme tu es... mais malgré les erreurs, tu me rends parfois la vie de maman célibataire plus douce...


The Nightmare after Christmas ※ ALEXIS Da6n

Edition Octobre-Novembre 2020

The Nightmare after Christmas ※ ALEXIS 21op

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| Conte : Aucun
The Nightmare after Christmas ※ ALEXIS 378254admin

| Cadavres : 4069



The Nightmare after Christmas ※ ALEXIS _



________________________________________ 2022-01-10, 23:30 « Allez dans la Lumière. C'est au détour d'une Ombre que nous attends le Mal. »




Mère Castor elle va te mettre un coup dans la tronche...


— Où étais-tu ? Je t'attends depuis longtemps.

Encore sur mon nuage du week-end que je venais de passer, j’avais manqué de lâcher le cosy d’Isaac que je tenais à deux mains, les bras chargés de mon sac à main, celui de voyage et celui du petit. Sa voix avait retenti avait avec une telle force dans mon esprit que j’avais loupé la crise cardiaque de peu. Me bloquant mécaniquement sur une position de défense, je l’avais dévisagé avec un air énervé avant de reprendre le cosy correctement dans mes bras et de le déposer sur le canapé pour plus de sûreté.

— Comment t’es...

Entré ? Après tout ce temps, toute cette vie à Storybrooke, je me posais ENCORE la question ? Quand ils n’étaient pas divins comme lui, capable de se téléporter n’importe où, ils crochetaient les serrures à merveille, comme Erwin, alors POURQUOI diable je m’étonnais encore de voir des gens chez moi et je perdais mon temps à fermer à clé ? J’aurai mieux fait de laisser grand ouvert avec une pancarte “servez-vous !” plantée dans le jardin. Devant son air interrogateur, j’avais précisé :

— Laisse tomber !

Et c’est qu’il avait le culot de me toiser en boudant en plus, les bras croisés cet enfoiré ! Je soupirai de colère mais n’eut pas vraiment le temps de le réprimander que déjà il me sautait dessus, câlin à l’appui. Je m’étais rigidifié instantanément sous l’action, ne sachant pas comment réagir, au point que mon cerveau avait complétement bugée. Son petit baiser sur la joue n’avait absolument rien arrangé et bien que je pouvais percevoir toute l’innocence de son étreinte et de son baiser, plus proche d’un bisou d’enfant que d’une embrassade suave, je ne pouvais pas m’empêcher de me méfier. Il était bizarre. Bon pas que ce soit une grande nouveauté dans la vie de Desmond Blake mais il était encore plus bizarre que d’habitude. Là où je l’avais connu plusieurs fois mesquin, sournois, sombre et carrément flippant, il arborait maintenant une joie de vivre, une innocence pleine d’Espoir et une sensibilité qui me désarçonnait encore plus. J'avais presque l’impression d’être dans un film d’horreur où la poupée mignonne assassinait tout le monde. S’il avait toujours eu le profil du psychopathe à mes yeux, il était désormais, depuis une dizaine de jour une tout autre personne. Ça cachait forcément un truc. Il essayait de m’amadouer ou je sais pas quoi pour faire... je sais pas quoi. Ok j’étais pas très avancée dans mon enquête mais y’avait eu les fêtes entre temps, OK ?

Et parlons-en des fêtes ! Après le déboulement de Meredith en plein repas du midi chez Regina, c’était Desmond qui était apparu à côté de moi dans la salle de bain en fin de journée du 25 décembre. J'avais tout fait pour étouffer mon cri et éviter d’alerter Erwin avait de lui demander de dégager sur le champ parce que ce n’était pas le moment. Pour le faire partir, j’aurai été prête à tout promettre, y compris de lui lire son histoire le lendemain, en ce 26 décembre. Je n’aurai pourtant pas cru qu’il aurait pris cette promesse pour argent comptant et qu’il y tenait à ce point mais il semblait bien que si. Comment aurais-je pu en douter en même temps ? Depuis le 15 décembre, toutes les fins d’après-midi, inlassablement, il était venu se poser sagement sur l’un des coussins de l’auditoire du chalet pour entendre son conte : La petite Fille aux Allumettes. J’avais été surprise de le voir aussi happé par l’histoire mais je ne pouvais que comprendre...



25 ans plus tôt...

— Au lit petite fille !

— On peut li’e une histioi’e ?

— Oui, mon ange, choisi le livre que tu veux.

La petite fille que j’étais s’était alors empressée d’aller récupérer dans sa petite bibliothèque colorée un livre de conte bien trop gros et lourd pour mes petits bras. Maman m’avait alors aidé à le porter et après que je me sois allongée dans mon lit et qu’elle eût rabattu la couverture sur moi, elle m’avait tendu le livre que j’avais posé consciencieusement sur mes genoux pour tourner les pages à demain en faisant attention, parce que les pages, ça coupe. Je m’étais arrêté sur une grande image que je connaissais plus que bien, parce que je demandais la même histoire inlassablement. J’avais pointé mon petit index impérieux sur l’image :

— Ca !

— La petite fille aux Allumettes ?! ENCORE ?! Mais tu la connais par cœur, Enora ! Tu n’en veux pas une autre ?

— Non, ça !

Maman m’avait dévisagé un instant avec une moue peu convaincue avant de soupirer et de commencer sa lecture, capitulant. Je n’aurai pas su dire pourquoi cette histoire me plaisait autant, si ma volonté que l’amour soit plus fort que la mort m’empêchait de voir la tristesse du moment, si l’Espoir et l’Imagination qu’elle mettait dans chacune de ses allumettes me ravissait plus que la dureté de sa vie de pauvre petite fille battue... Les enfants avaient souvent des lubies sans qu’on ne sache les expliquer et clairement, ce conte avait rapidement fait partie des miennes, avant de faire partie de celles de Desmond...


Aujourd’hui...

J’avais grimacé en voyant Desmond s’approcher de mon fils mais il semblait bien plus enjoué à le voir que le jour de sa naissance. De son côté, Isaac, imperturbable l’avait observé de ses billes d’un vert étrange qui chaque jour quittait un peu plus le bleu pour tirer vers l’or des yeux d’Erwin. La bouche en “or”, il gigota à sa vue silencieusement en l’observant avant d’émettre quelques petits bruits de bouche.

— Ah... merci, elle s’appelle Pétunia. Je suis contente qu’elle te plaise...

Et que vous ne vous soyez pas entre-dévorer aussi... depuis qu’elle l’avait vue à la maternité, elle avait semblé troublée. Elle avait longuement oscillé entre l’idée de le mordre et de lui faire un câlin et je devais bien avouer que je ne l’avais jamais vu avec un tel pet au casque. Généralement, soit elle aimait, soit elle détestait mais c’était au moins clair, net et précis. Le fait qu’on ne sache pas où elle était m’inquiétait un peu mais si Desmond avait été aussi collant avec moi qu’il l’avait été avec elle, il y avait de fortes chances qu’elle était suffisamment soulée pour aller se planquer dans un coin et de n’en sortir que lorsqu’il serait parti.

— Bon, alors mon histoire ?

— Euh oui... ton histoire... deux secondes, faut que j’aille chercher le livre.

J'avais passé une mèche de mes cheveux derrière mon oreille d’un air gêné, ne sachant si je devais le laisser seul avec Isaac ou non. Prenant la décision de le faire, j’avais amorcé un pas vers l’arche qui menait à la sortie du salon quand je me stoppais net.

— Tu sais que tôt ou tard les histoires vont s’arrêter ? Je ne les laissais qu’à Noël... je ne les lirai pas tout le temps. Mais je veux te donner un livre si tu veux et tu le liras toi ?

Voyant le regard qu’il me lançait, digne de si je lui avais avouer qu’il était en phase terminale, je me ravisais rapidement :

— Euh... l’histoire d’abord, on voit ça après, ok ?

J’étais alors ressorti par l’arche qui menait à l’entrée, passant tout droit pour aller récupérer dans la salle de lecture un des livres posés sur les bibliothèques qui s’étalaient sur tous les murs derrière la cheminée. Revenant sur mes pas, c’est à cet instant que je l’avais entendu. Ce grognement, ce bruit étrange de mulet plaintif. Tournant la tête à l’opposé de la porte d’entrée, vers la cuisine, j’avais froncé les sourcils. J’étais sûre que le bruit venait de là. Craignant le pire, je m’étais approchée vivement de la cuisine pour observer le désastre. Sur le plan de travail, il y avait une petite assiette avec des miettes et un couteau gluant. Au sol, allongée sur le dos, son ventre bedonnant bien arrondi vers le ciel, la langue pendante d’un coin de sa gueule, Pétunia gisait au sol, apparemment en pleine indigestion. A côté d’elle, mon pot de miel était posé, ouvert. Je devinais alors ce qui s’était passé, en m’attendant, Cerbère avait trouvé le miel et avait décidé de s’en faire quelques tartines. Voyant Pétunia à ses côtés, il avait sans aucun doute voulu partager son butin avec elle, ne reprenant pas le pot, l’obligeant malgré lui à le terminer d’une traite, tant sa gourmandise était légendaire.

— PUTAIN !!!!

Paniquée, j’avais hurlé, lâchant le livre qui s’était écrasé au sol dans un bruit sourd, tandis que je m’agrippais les cheveux à pleines mains, observant le sol d’un air terrifié. Dans la pièce d’à côté, Isaac s’était mis à pleurer, alarmé par mon cri. Le cœur battant, j’avais à peine entendu Desmond arriver à côté de moi et sans l’observer, dans un cri plaintif, je précisais :

— T’AS BUTE MA LICORNE !!

Et j’étais censée faire quoi maintenant ? Appeler Elliot ? L’emmener au véto ? La faire vomir ? Jamais jusqu’à présent elle n’avait mangé autant de miel...

https://www.ouat-storybrooke-rpg.com/t19802-n-oublie-pas-qui-tu-e https://www.ouat-storybrooke-rpg.com/t20958-once-upon-a-time-alexis-stories


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________________________________________ 2022-01-20, 17:59 « I am the perfect devil. Tell me how bad I am. It makes me feel so good. »

Des heures sombres nous attendent... Alerté par le juron sonore d'Alexis, Desmond se téléporta directement près d'elle. Le cri de la jeune femme fit paniquer Isaac qui commença à pleurer. Desmond dansa d'un pied sur l'autre, partagé entre l'envie d'aller réconforter le bébé et celle de calmer la mère qui avait placé ses mains autour de sa tête dans une attitude épouvantée.

— T'AS BUTE MA LICORNE !!

De plus en plus indécis, il suivit le regard de la jeune femme et ouvrit des yeux ronds comme des billes en découvrant Pétunia, les quatre fers en l'air, la langue collée contre le carrelage. Le pot de miel vide gisait à côté d'elle. L'arme du crime. L'arme du... crime ? La lèvre inférieure de Desmond commença à trembler. Les pleurs d'Isaac ne faisaient que renforcer le chagrin qu'il éprouvait.

— Non... non, non...

D'une voix suppliante, il s'agenouilla près de Pétunia. Elle n'allait pas mourir. Ce n'était pas possible. Jamais il n'aurait voulu une telle chose ! Etait-il aussi mauvais que le Monstre ? Est-ce que le Mal faisait partie de lui ? Ne pouvait-il y échapper ? Pourtant, il avait tout fait pour être une bonne personne. A chaque fois qu'il prenait la lumière, il faisait tout pour se montrer altruiste, bon et généreux. Malgré tout, était-ce une preuve d'égocentrisme ? N'avait-il pas agi pour les autres mais pour lui-même ? En mangeant le miel d'Alexis, en le partageant avec la licorne, il avait cru bien faire. Il avait pensé contenter l'étrange créature. Alors qu'il l'avait faite probablement courir à sa perte.

De grosses larmes roulèrent sur ses joues et les sanglots agitèrent son corps. Comment réparer le mal causé ? Comment faire ? Il interrogea Alexis du regard, avant de disparaître. Les pleurs d'Isaac lui devenaient insupportables. Il ne pouvait entendre bien longtemps la détresse d'un enfant. Il reparut moins de cinq secondes plus tard avec le bébé dans les bras, pleurant autant que lui. Le visage ravagé par le chagrin, il confia Isaac à Alexis avec douceur et délicatesse. Il ne pensait même plus au livre de contes qui gisait sur le sol, ouvert tel un oiseau mort aux ailes déployées.

— Je... je suis... tellement... désolé... murmura-t-il entre deux sanglots. Je... je vais tout faire pour la sauver.

Il retourna aussitôt auprès de Pétunia dont le souffle sifflant évoquait un sifflet défectueux coincé dans la gorge d'un goret. O_o Penché au-dessus d'elle, il renifla et posa solennellement la main sur son abdomen gonflé. Après une hésitation, il appuya. Un filet de liquide clair, moitié bile, moitié miel, jaillit hors de la gueule de la licorne, éclaboussant au passage les chaussures cirées de Desmond. A la fois fasciné et intrigué, il appuya plusieurs fois. La même chose se produisit.

— Je... je pense que je peux lui faire un lavage d'estomac en appuyant suffisamment vite !

Inspiré par sa propre initiative, il en oublia de pleurer. Sa volonté de sauver la licorne surpassait tout le reste. Il jeta un regard interrogateur à Alexis mais sans attendre d'approbation de sa part, appuya de plus en plus vite sur le ventre de Pétunia. Elle cracha l'équivalent d'un litre de liquide - le sol en était inondé - avant d'émettre un gargouillis qui avoisinait le râle d'agonie.

Subitement sceptique, Desmond éloigna sa main de l'abdomen de la créature.

— Elle a l'air d'avoir un peu... maigri, non ?

Il déglutit, observant la licorne qui avait dégonflé d'un seul coup, comme si le fait qu'il ait appuyé dessus l'avait vidée de toute consistance. Il interrogea Alexis du regard.

— A moins qu'elle était déjà comme ça ?

Il haussa les épaules. Il ne se rappelait pas de son apparence avant qu'il ne lui confie le pot de miel. En tous cas, Pétunia respirait désormais par saccades, allongée sur le flanc, sa peau flasque s'étalant sur le sol, au milieu du miel liquide, comme un jouet de plage dégonflé.

— Elle a la peau qui flotte, remarqua-t-il en penchant la tête. Ce n'est pas une critique !

Il préférait préciser afin de ne pas provoquer l'éventuelle colère d'Alexis.

— Elle est toujours aussi jolie, assura-t-il tout en caressant la licorne flétrie.

Le pire, c'est qu'il était sincère. A travers ses yeux, tout était plus beau, plus coloré (même s'il ne voyait aucune couleur hormis le rouge), plus lumineux. Il était incapable de se montrer négatif. Il remua les muscles de son visage car les larmes, en séchant, provoquaient une rigidité désagréable. Sous ses caresses, la licorne s'apaisait peu à peu et reprenait une respiration normale. Rassuré, il esquissa un sourire réjoui.

Pétunia remua légèrement une patte avant, puis sortit sa langue rose. Elle commença à laper le liquide clair qui formait une mare autour d'elle. Desmond sursauta et s'empressa de la prendre dans ses bras. Il se releva, la plaçant loin de la tentation.

— Je sais à quel point il est difficile de résister au miel, mais c'est pour ton bien
, dit-il à la licorne d'un ton navré.

Pétunia remua un peu dans ses bras, mais trop faible pour se débattre tout à fait, elle resta affalée, presque inerte, lapant désespérément les quelques taches de miel sur la chemise de Desmond. Ce dernier pivota vers Alexis. Chacun d'eux avait un "bébé" dans les bras. Il adressa à la jeune femme un regard attendri, presque ému.

— On se ressemble, je trouve, lui confia-t-il d'une voix humide.

La licorne était à peine visible dans ses bras tant elle avait dégonflé, mais il la tenait avec une infinie douceur. Il espérait avoir réussi à la sauver, et le souffle léger de la créature le rassurait à chaque seconde.
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________________________________________ 2022-02-24, 23:50 « Allez dans la Lumière. C'est au détour d'une Ombre que nous attends le Mal. »




Mère Castor elle va te mettre un coup dans la tronche...


Voir Pétunia dans cet état m’avait causé un tel choc que hurlé avait été la dernière chose que j’étais été capable de faire. Complétement pétrifiée à l’idée de perdre ma licorne, j’avais levé mes mains tremblantes jusqu’à mes lèvres tandis que Desmond se penchait sur elle, visiblement bouleversé. C’était trop d’infos pour moi, si bien que je n’arrivais plus à savoir ce qui me choquait le plus : le voir ainsi avec Pétunia ou le petit corps potelé de ma licorne sans vie. Les hurlements de Isaac étaient bien présents dans ma tête mais semblaient pourtant si lointain... la peur m’empêchait de réagir avec raison. Ce n’était pas juste un animal de compagnie, c’était un membre de ma famille, le cadeau le plus cher que mon meilleur ami m’avait offert, un rêve d’enfant qui se réalisait, une sorte de guide spirituel aussi de par mes gommettes et la place qu’elle avait pris dans ma vie. Elle était si puissante, si indestructible et avait tant l’allure d’un Tank que JAMAIS au grand JAMAIS je n’avais envisagé qu’elle puisse mourir. C’était une créature légendaire. Certains disaient que le sang des licornes offrait l’immortalité... comment aurais-je pu imaginer qu’elle puisse me quitter un jour ? Et pourtant, ça semblait être le cas à présent. Je n’avais jamais perdu un animal de compagnie. Et pour toutes ces raisons, l’idée même qu’elle puisse me dire adieu sur le sol de la cuisine me semblait si insurmontable que tout mouvement, toute réflexion, me semblait impossible. J’étais anesthésiée. Non. Pire. Terrifiée.

Je n’avais retrouvé qu’un semblant de vie lorsque Desmond était apparu devant moi, avec mon fils dans les bras. Voir les yeux d’Isaac pleins de larmes m’avait instantanément réveillé de ma torpeur. A quel moment Desmond s’était-il téléporté ? Je n’en avais aucune idée mais j’étais ravie qu’il l’ait fait. Prenant mon fils dans les bras, je l’avais posé contre moi d’un geste expert, de ceux que je faisais désormais machinalement à force de les répéter sans cesse. Son petit ventre, son petit torse, tout était collé contre ma poitrine tandis que sa tête reposait sur mon épaule grâce à son menton. Il continua à se débattre et à s’époumoner pendant quelques minutes et je m’étais mise à faire les cents pas en le secouant de haut en bas avec douceur tout en lui tapotant le dos pour l’apaiser... et me calmer par la même occasion. Marcher me faisait du bien. Je ne trouvais pas de solution mais certaines pensées me venaient en tête : appeler Elliot, appeler un vétérinaire... même si le nôtre découvrait les capacités de Pétunia au jour le jour... Marcher me faisait aussi passer mes nerfs pour éviter de l’étrangler ou de l’électrocuter, même si je voyais qu’il faisait de son mieux pour la sauver. Le petit bruit de sifflet qu’elle émit me poussa à revenir à grand pas près de Desmond pour observer la scène.

Après un instant d’hésitation, il avait appuyé sur son ventre suffisamment pour lui faire recracher étrange, une sorte de miel prédigéré. Surprise de son action, je m’étais stoppée nette, ouvrant grand les yeux tandis que le cerbère faisait de même, visiblement aussi fasciné que moi par le liquide et ce geste qui semblait salvateur. Il réitéra son geste plusieurs fois avec le même résultat avant de me préciser :

— Je... je pense que je peux lui faire un lavage d'estomac en appuyant suffisamment vite !

J’avais hoché la tête d’un air entendu assez vigoureusement. Nous n’avions pas de meilleure solution présentement, je n’avais pas d’autre choix que de lui faire confiance. Il avait relevé la tête dans ma direction quelques secondes bien que je ne fusse pas sûre qu’il ait prit mon choix en considération tant il avait testé sa proposition rapidement. Mais pendant qu’il l’avait fait, j’avais pu voir ses yeux baignés de larmes, sincères, bien loin des prunelles cruelles et étranges qui m’avaient fixées auparavant. Il n’y avait rien de malsain dans son regard. Juste une grande tristesse et une dose... d’espoir.

Dans mes bras, Isaac s’était calmé, il hoquetait à présent, du au trop plein d’air avalé pendant qu’il avait pleuré. Il le faisait presque en silence, ponctuant discrètement les actions de Desmond de façon régulière. De mon côté, voir Pétunia recracher toujours plus de liquide me rassurait à mon tour. J'avais posé avec douceur une main à l’arrière du crâne de mon bébé, posant mes lèvres longuement contre sa joue rebondie, humant son parfum léger et si parfait qui avait le don de m’apaiser et de faire exploser une joie en moi que je ne savais contrôler. Une véritable drogue... que nombre de parents partageaient... et qui méritait un avertissement aux futurs parents. Une fois l’odeur de son enfant senti pour la première fois, on ne parvenait plus à s’en détacher, sans doute un vestige de notre passé animal.

C’était aussi sans aucun doute cette odeur et la peur de perdre Pétunia qui faisait que les litres de liquide qui se déversaient devant mes yeux ne m’inquiétaient pas. Est-ce que j’arriverai à nettoyer ce truc ? J’en avais aucune espèce d’idée et je m’en fichais pour le moment, tant que ma licorne s’en sortait indemne. Au bout d’un certain temps, le début de liquide se mit à ralentir jusqu’à s’arrêter, laissant une canassonne toujours aussi amorphe mais nettement plus... plate.

— Elle a l'air d'avoir un peu... maigri, non ?

Je ne répondis rien, me contentant de l’observer un instant, moi-même à la recherche de la réponse.

— A moins qu'elle était déjà comme ça ?

— Euh... non... non non elle était pas comme ça.

Je le voyais très clairement maintenant. Elle avait l’air d’un ballon crevé et dégonflée, sa peau se répandant un peu autour d’elle dans une espèce de toilerie flasque. Je réalisais alors à quel point ma voix avait été rauque, j’avais même du me râcler la gorge, signe que ce moment avait été extrêmement stressant pour moi. Je réalisais d’ailleurs – et sans me rendre compte, en même temps que Desmond – que j’avais pleuré puisque quelques grimaces me faisaient ressentir le picotement désagréable des vestiges de certaines d’entre elles, mortes séchées sur mes joues. J’espérai qu’elle ne resterait pas comme ça tout le temps, avec la peau tout pendouillante, au moins pour son propre bien parce que pour moi, elle était toujours aussi jolie. Et Desmond semblait être du même avis. Il la caressait avec douceur, une véritable affection dans le fond des yeux qui me surprenait. Je ne l’avais jamais vu comme ça, aussi gentil et... prévenant. A peine Pétunia avait-elle pu laper le liquide qu’elle s’était empressée de le faire avant que le cerbère ne l’en empêche. C’était tout ma licorne ça, même à moitié morte, elle continuait de manger.

— On se ressemble, je trouve.

Ma première réaction avait été un début de moue sceptique qui allait sans aucun doute s’accompagner d’une négation appuyée mais je m’étais stoppée dans mon élan quand mon regard avait croisé le sien. Il semblait si pur, si innocent en le disant et de le voir ainsi, tenant Pétunia avec la même attention que je tenais Isaac, je devais bien avouer, à ma grande surprise, qu’il n’avait peut-être pas tout à fait tort. Néanmoins, connaissant son autre penchant, beaucoup plus sombre et cruel, je ne pouvais m’empêcher de douter.

— Tu trouves... peut-être un peu oui... là, maintenant alors...

Il avait l’air si ému, encore déboussolé de ce qu’on venait de vivre, tout comme moi. J’avais baissé les yeux sur Pétunia, toujours très faible, la langue pendante.

— On... on devrait peut-être lui donner de l’eau, elle doit être déshydratée avec tout le liquide qu’elle a recraché... et faudrait qu’on dilue un peu tout le sucre qu’elle doit avoir dans le sang... Attends...

Je ne voulais pas perdre du temps à reposer Isaac. En tant que maman célibataire, j’avais appris à me débrouiller seule, malgré la difficulté des situations. J’avais beaucoup gagné en agilité sur les dernières semaines. Le calant fermement contre mon épaule, j’avais récupéré la gamelle de Pétunia que j’avais vidé dans l’évier avant de la remplir d’eau fraiche et de la posé sur le plan de travail, la poussant doucement en direction de Desmond.

— Ce sera peut-être plus simple ici, si tu la tiens dans les bras. Il faudrait au moins qu’elle en boit une bonne partie, tu vas y arriver ? Au pire, je peux te donner un des biberons d’Isaac... ça marchera peut-être mieux... comme tu veux...

J’avais laissé un silence s’installer, l’observant se débrouiller avec ma licorne pour la tenter de la faire boire, profitant de ce moment pour serrer un peu plus mon bébé dans les bras, comme un petit doudou pourtant bien vivant et désormais complétement endormi sur mon épaule.

— En tout cas... je te dois tous les pots de miel et les gâteaux au miel que tu veux... pour... pour ce que t’a fait pour elle. Merci.

Je pesais mon mot, sincèrement, fortement. J’avais d’ailleurs plongé mes yeux dans les siens un instant pour lui montrer avec plus de force toute la gratitude que je ressentais en cet instant.

— Idem pour l’histoire, si tu veux que je continue de te la lire... je le ferai...

Même si je regrettai déjà un peu peut-être cet engagement. Mais je savais que je le tiendrai. Il venait de sauver la vie d’un des êtres qui comptait le plus pour moi, lui lire cette histoire une fois par jour jusqu’à la fin de ma vie n’était peut-être pas cher payé, même si ça m’handicapait sans doute grandement. Après un instant, la question qui me brûlait les lèvres depuis déjà plusieurs minutes avait fini par passer mes lèvres. J'avais pourtant tenté de les humidifier à plusieurs reprises en observant les tentatives laborieuses de Pétunia pour moi mais ça avait été plus fort que moi :

— Pourquoi est-ce que tu es brusquement SI gentil avec moi ?... Je veux dire... t’es pas comme ça d’habitude... et j’ai l’impression que tu es sincère... qu’est-ce qui se passe ?

C’était peut-être un peu trop fort comme question, non ? Tentant de me reprendre afin d’adoucir mon questionnement, je lui avais proposé en voyant ses yeux surpris mais toujours humides :

— Tu... Tu veux un mouchoir d’ailleurs ?

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Desmond Blake
« I am the perfect devil.
Tell me how bad I am. It makes
me feel so good. »

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Let's talk of graves, of worms, and epitaphs.
“Because I'm evil, my middle name is misery.
Well, I'm evil, so don't you
mess around with me.”


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| Conte : Intrigue divine sauce titanesque avec soupçon de mal de crâne
| Dans le monde des contes, je suis : : Cerbère, le fidèle et redoutable chien à trois têtes

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The Nightmare after Christmas ※ ALEXIS _



________________________________________ 2022-05-09, 12:01 « I am the perfect devil. Tell me how bad I am. It makes me feel so good. »

Des heures sombres nous attendent... Desmond avait pris la gamelle que lui tendait Alexis et tentait de faire boire Pétunia, mais elle était si faible qu'elle parvenait seulement à tremper sa langue dans l'eau, et non à laper.

— Je vais tenter avec un biberon, ça sera mieux.

Constatant qu'Alexis faisait un pas, il ajouta :

— Non, ne te dérange pas. Dis-moi seulement où je peux en trouver un.

Elle était déjà suffisamment occupée avec Isaac dans les bras, alors inutile de l'encombrer davantage. Il écouta soigneusement ses indications et trouva un biberon propre dans un placard. Plaçant Pétunia sur son épaule, il vida le contenu de la gamelle dans l'autre récipient. La licorne pendait mollement sur son épaule, menaçant de glisser à tout instant, mais Desmond veillait à garder une main posée sur son flanc. Une fois le biberon prêt, il replaça Pétunia au creux de ses bras, comme il l'aurait fait avec un nouveau-né et dirigea l'embout en plastique vers sa bouche. Tout d'abord, elle sembla perplexe, puis elle approcha son museau en reniflant la tétine avant de la mettre en bouche. Elle se mit à téter goulûment, maintenant le biberon entre ses pattes avant. Desmond eut un petit rire.

— On dirait que ça lui plaît. Si ça se trouve, elle ne voudra plus boire autrement que de cette manière-là !

Il eut un sourire humide, car il était toujours bien éprouvé par les récents évènements. Il n'empêche qu'il n'était pas peu fier d'avoir "sauvé" la licorne d'Alexis ! La jeune femme lui promit monts et merveilles, à savoir raconter son histoire préférée ainsi que des gâteaux au miel. Plein de gâteaux au miel. Les yeux de Cerbère s'ouvrirent tout grands, d'autant plus émus par ces généreuses offrandes. Il s'efforça de ne pas fondre en larmes tant il était touché par ces marques d'affection, ou plutôt de reconnaissance.

— Quant à toi, si tu as besoin d'aide pour donner le biberon à Pétunia, sache que tu peux me déranger à n'importe quelle heure du jour et de la nuit.

Il comprenait aisément qu'en tant que mère célibataire, elle rencontrerait des difficultés à materner à la fois Isaac et sa licorne. Elle ne pouvait se dédoubler, alors que lui pouvait se téléporter à la moindre occasion.

— Pourquoi est-ce que tu es brusquement SI gentil avec moi ?... Je veux dire... t’es pas comme ça d’habitude... et j’ai l’impression que tu es sincère... qu’est-ce qui se passe ?

Cette question brouilla davantage les yeux déjà embués de Desmond. Elle le ramenait brusquement à la réalité. Il aurait aimé profiter encore un peu de ce moment de grâce, mais il comprenait l'interrogation d'Alexis. A sa place, il aurait été tout autant dérouté. Il lui devait des explications, sauf qu'il ne savait exactement par où commencer.

Une larme roula sur sa joue. A cet instant, la jeune femme lui proposa un mouchoir, qu'il accepta avec reconnaissance. Il en prit un dans un paquet qu'elle lui tendait et se moucha avec une seule main, l'autre maintenant toujours Pétunia contre lui. La licorne, en entendant le bruit, cessa de boire. Ses sabots ripèrent sur le biberon qui tomba au sol.

— Oups.

Desmond essuya ses yeux, rangea le mouchoir dans sa poche puis se pencha pour récupérer le biberon. Toujours allongée sur le dos, Pétunia le réclamait en tapant ses pattes avant l'une contre l'autre, l'air mécontent.

— Oh, elle a son petit caractère ! remarqua-t-il, amusé.

Il approcha la tétine de son museau. Elle l'engloutit aussitôt en le fixant d'un oeil réprobateur. En tous cas, il était heureux de constater qu'elle se "regonflait" à vue d'oeil. Son ventre était beaucoup plus rebondi que quelques minutes plus tôt. Elle semblait en meilleure santé.

A présent qu'elle semblait hors de danger, Desmond pouvait répondre à la question d'Alexis.

— C'est un peu compliqué à expliquer... Je ne sais pas très bien comment c'est possible mais parfois, le Monstre s'endort et j'arrive à prendre le dessus sur lui.

Pétunia tétait de plus en plus goulûment. Tout en vérifiant qu'elle ne risquait pas de s'étrangler, il poursuivit :

— On ne se souvient pas des actions de l'autre. Je sais qu'il fait des choses affreuses, parce que j'ai déjà pris le dessus en ayant les mains ensanglantées, à côté de victimes éventrées...

Un frisson le parcourut et il sentit ses yeux redevenir humides. Il préférait ne pas y penser.

— J'essaie de prendre la lumière le plus souvent possible. J'espère réussir à prendre le dessus définitivement. Il faut que le Monstre cesse de nuire. Ce n'est pas facile car il est là depuis plus longtemps que moi... Je ne sais pas d'où je viens mais un jour je me suis retrouvé là, dans son corps. Et il est très fort. Parfois, il arrive à me faire mal.

Il se mordit les lèvres, comme pris en faute. Il se sentait coupable de ne pas réussir à lutter.

— Ton histoire me permet de venir plus souvent. C'est comme un déclic. Je ne sais pas pourquoi mais... elle repousse le Monstre. Elle l'apaise.

Il lui adressa un sourire confiant. A cet instant, Pétunia s'agita dans ses bras. Il remarqua qu'elle venait de finir le biberon d'eau. Doucement, il la posa au sol. Elle se mit à trottiner vers Alexis et lui donner de petits coups de corne pour réclamer des caresses. O_o Desmond eut un petit rire en la voyant.

— Tu es la première personne à qui je raconte ça, confia-t-il, un peu gêné. Sasha s'est doutée de quelque chose mais elle n'a pas suffisamment confiance en "moi" pour que je lui explique. C'est sûrement trop tôt.

Il haussa les épaules. Partager ce secret avec Alexis lui convenait pour l'instant. Il avait l'impression d'être un peu plus proche d'elle.
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