« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Woody. J’étais amoureuse de lui. Vraiment amoureuse et je m’en rendais compte à chaque fois que mon regard croisait le sien. Mon cœur battait la chamade quand je passais à peine quelques minutes avec lui. Oh oui, je crois bien que ça, la dernière fois que je l’avais ressentie, c’était pour Bert. Cependant, je ne cessais de me demander si j’avais le droit. Pouvais-je me permettre d’être amoureuse d’un autre homme ? Pouvais-je me permettre d’être heureuse alors que Bert avait perdu la vie en me sauvant des griffes de ma mère et de ma tante. Aujourd’hui, il était occupé et moi je venais de terminer de vérifier une œuvre au musée.
Ma vie depuis quelques temps se résignait à passer du temps à l’Orphelinat, beaucoup plus que je pouvais en passer au musée mais je m’en moquais, je sentais que j’en avais besoin. Et voir les enfants sourire me réchauffait le cœur alors je me contentais tout bonnement de venir m’occuper d’eux. Trois heures de l’après midi vint à sonner à l’horloge murale de la grande salle de l’orphelinat et les enfants avaient une activité sportive prévue jusqu’à seize heures trente alors j’avais du temps devant moi et pour pouvoir m’aider à m’être du sens dans mes sentiments et surtout en la personne de Woody, je connaissais une personne qui pourrait sans doute m’aider à y voir plus clair. Tout du moins, je l’espérais.
C’est vêtue d’une robe longue fluide bleu océan et d’une paire de sandales à talons compensés dorés et mes cheveux blonds tombant en cascade sur mes épaules que je me rends jusqu’au manoir où vivait les émotions, enfin d’aussi loin que je m’en souvienne. Frappant à la porte, je ne tarde pas à faire face à Deborah, je lui souris légèrement avant d’enlever mes lunettes de soleil.
« Salut Debbie, j’ai besoin de ton aide. » lançais-je alors.
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Deborah Gust
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"Salut Debbie, j'ai besoin de ton aide" est une phrase que j'ai souvent entendue dans ma vie. Variantes incluses car tout le monde n'a pas le droit de se permettre la familiarité d'un diminutif et tout le monde n'a pas non plus le droit de me tutoyer. Plus généralement, tout le monde n'a pas non plus droit à mon aide, mais ça ne leur coûte rien de quand même me la demander. Parce que je suis une femme célèbre en ville, c'est assez fréquent que de pauvres âmes en perdition viennent toquer directement à ma porte (qui se trouve être la porte d'entrée du manoir qu'Aryana nous a laissé quand elle a décidé d'aller vivre sur Olympe) pour quémander mes précieux conseils, mon avis tranché ou bien mon opinion sarcastique. La dernière fois que c'était arrivé j'ai retrouvé une pin up aux cheveux roses sur le perron. Avant elle j'ai rencontré une femme corbeau qui, grâce à mes services redoutables, à découvert les bons côtés du divorce (sans, toutefois, les avoir encore mis en application, aux dernières nouvelles). Bref, tout ça pour dire qu'en général, lorsque ça sonne à la porte du manoir, c'est pour moi. Et pour cause ! Des quatre occupants du manoir je suis, pour ainsi dire, la seule qui ait une vie sociale ET qui ne soit pas un boulet prodigieusement lourd à trainer. J'aurai, en fait, tendance à dire que les trois autres émotions sont irrécupérables, qu'il s'agisse de la déprimée Tristesse / Sadie qui, quand elle ne se terre pas sous un monticule de plaids et de Kleenex pour pleurer tout son soûl, reste quand même enfermée dans sa chambre pour coder des sites internet et signer des pétitions sur Change. org, de Peur / Jaspeur et son projet fou d'installer une panic room dans le manoir, juste au cas où l'Apocalypse zombie frapperait à la porte ou encore de Colère et son calme légendaire (notez l'ironie) qui ne fait tellement pas d'efforts qu'en cinq ans de vie humaine il ne s'est toujours pas décidé pour un prénom humain qui lui permettrait de jouer le jeu à fond. Forcément, qui pourrait bien avoir sciemment envie de fréquenter l'un de ces trois débiles ? Absolument personne, vous l'avez deviné. Aussi, quand en plein après-midi de juillet on sonna à la porte, interrompant ma séance bronzette et cocktail sur la terrasse, je relevais, telle la star de cinéma hollywoodien que je pourrais être si j'en avais envie, ma paire de lunettes de soleil vintage et annonçait que c'était pour moi : - Bougez pas, je prends la main, déclarai-je, déjà relevée de mon transat comme s'il s'agissait de la finale de Question pour un champion et que j'étais la reine indétrônable, ce que je suis de toute façon sans avoir besoin de passer à la télévision. Trop absorbé par sa lecture scrupuleuse du journal local, Colère ne m'accorda pas même un regard. Jaspeur, de son côté, soupira ostensiblement, soulagé de ne pas devoir socialiser cet après-midi-là. Quant à Sadie, elle était une fois de plus barricadée dans sa chambre et n'aurait jamais eu l'idée d'en sortir pour ouvrir la porte, estimant (à juste titre) qu'elle me faisait "trop honte" pour se le permettre. Sans me hâter, je traversai ainsi le salon avant de m'engouffrer dans le hall d'entrée, dont la fraicheur de marbre contrastait agréablement avec l'extérieur chaud de cet après-midi d'été, et ouvrit enfin la porte. Cette fois, se trouvait sur mon perron une tête connue (ainsi que tout le corps qui va avec) : Meredith Newton, aka Mary Poppins herself. C'était, de mémoire (et ma mémoire, comme tout le reste, est infaillible), la première fois qu'elle me rendait visite au manoir (qui plus est sans avoir été expressément invitée, non pas que sa présence me dérange), ce qui laissait supposer qu'il s'agissait de plus que d'une simple visite de courtoisie. D'ailleurs, Meredith ne tarda pas à confirmer mes soupçons en itérant, elle aussi, cette célèbre demande qui tinte si souvent à mes oreilles : "Debbie, j’ai besoin de ton aide". Je souris, un peu narquoise. Elle n'était, après tout, que "pratiquement parfaite en tous points", contrairement à moi qui m'auto-proclamais incarnation humaine de la perfection. Pas étonnant qu'elle ait besoin de moi. Plus étonnant cependant : elle l'admettait sans préambule, sans se chercher une excuse pour être venue me voir, chez moi, sans rendez-vous, au milieu de l'après-midi, sans se demander si j'étais disponible. Je l'étais, évidemment, mais là n'était pas la question. Peut-être que tous ces indices pointaient en direction d'un besoin plutôt urgent, voire carrément vital (à ses yeux, du moins). Ca risquait donc d'être fortement intéressant. - Mais certainement, Meredith, répondis-je avec du miel dans la voix. J'oserais même aller plus loin en affirmant que tout le monde a besoin d'une Deborah dans sa vie mais que toi, indiquais-je en la pointant du doigts, tu fais partie des rares élus qui en ont effectivement une toujours prête, dans la grande bonté qui la caractérise, à t'aider à avancer dans la vie. Ca serait sur quel sujet, cette fois ? demandai-je aussi nonchalamment que si j'étais une boulangère qui demandait à sa cliente de choisir son type de baguette (au détail près que mon existence vaut bien mieux que celle d'une boulangère et que mes compétences y sont bien supérieures) tout en observant ma manucure par pur effet de style (je sais, en effet, que ma manucure est toujours parfaite). Oh, tu veux peut-être entrer ? offris-je ensuite, feignant de me rappeler soudain des conventions, avant de m'effacer (seulement temporairement, ne vous en faites pas) pour la laisser pénétrer dans le hall frais du manoir. Elle ne pouvait alors qu'admirer son élégance, à la fois à mon image et à celle de la déesse de l'amour, sans précédente occupante. - Je pense que c'est la première fois que tu viens ici alors n'hésite pas à t'extasier sur le manoir, ça me ravira, l'incitai-je en l'entrainant vers la terrasse où je repris bientôt mon transat avant de me tourner vers Colère et Jaspeur : Les garçons, va falloir rentrer et laisser les adultes discuter, OK ? De toute façon, trop de soleil ça donne des mélanomes, ajoutai-je à l'attention de Peur. Ce dernier déglutit. Ca fonctionnait toujours, c'était absolument jouissif. - D'accord, Deborah, bafouilla-t-il en ramassant ses affaires. Il était déjà à moitié de retour dans le salon quand il se retourna et, d'une voix encore plus petite qu'avant, demanda : - Tu n'as pas besoin de plus d'écran total ? Tu sais... contre le can... le cancan... LE CANCER ! beugla-t-il, horrifié par la seule idée de prononcer ce mot. - Ca va aller, merci, lui souris-je poliment avant de tourner un regard noir vers Colère pour lui sous-entendre qu'il trainait trop. - JE FINIS LA PAGE DES SPORTS ET APRES SEULEMENT J'Y VAIS, OK ? s'écria-t-il lorsqu'il sentit le poids de mon regard sur lui. ET SI CA LUI PLAIT PAS A TA COPINE ELLE A PAS INTERET A ME CHERCHER SINON JE LUI ECLATE SA SALE FACE DE BONNE FEMME ANGLAISE ! tempêta-t-il, son poing agrippant dangereusement un coin du journal. - Fais pas attention, il est un peu susceptible quand il lit la page des sports, précisai-je à l'attention de Meredith. Surtout quand ses préférés perdent. - C'EST PAS VRAI ! ET PUIS D'ABORD ON A PAS PERDU C'EST JUSTE QUE CETTE FOIS ON N'ETAIT PAS EN FORME ET ON A PAS GAGNE. C'EST DIFFERENT ! affirma l'intéressé en donnant de la voix. - Ouais, t'as raison, c'est pas du tout la même chose, ironisai-je en indiquant le transat vide (mais à l'ombre) de Jaspeur sur lequel Meredith pouvait prendre place pour que nous nous concentrions sur son besoin urgent de faire appel à ses services. Fais comme s'il était pas là, il est trop pris dans son truc pour te calculer, de toute façon. Tu peux TOUT me dire, surtout s'il y a des potins dans l'histoire, assurai-je avec un sourire carnassier au coin des lèvres.
Meredith P. Newton
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Un léger sourire perle sur mes lèvres avant que je ne reprenne la parole.
« Que ferais-je sans toi Deborah ? » énonçais-je avec un petit rire « c’est une histoire de cœur vois-tu. » ajoutais-je alors.
Deborah était toujours égale à elle-même mais c’est sans doute pour ça que je l’appréciais au fond, étonnement, elle et moi, on se ressemblait beaucoup sur certains points et ça m’amusait. Puis, je me sentais libre de discuter avec elle parce qu’elle savait exactement trouver les mots et même si parfois, elle se montrait trop directe, je savais que c’était pour la bonne cause et je ne le prenais pas mal, bien au contraire. Entrant à l’intérieur du manoir après qu’elle m’ait laissé l’espace pour entrer, je regarde autour de moi. Un nouveau sourire perle sur mes lèvres.
« C’est vrai que c’est vachement sympa. C’est même très beau. » énonçais-je à l’ancienne émotion verte.
Suivant la rousse jusqu’à la terrasse, mon regard se pose sur les deux garçons présents. Peur et Colère. Je ne l’ai avait jamais croisé ou peut être une fois ou deux mais c’était assez rare de les voir en ville, dans mes souvenirs en tout cas. Je gardais un léger sourire sur le visage avant d’avoir un léger petit rire en voyant l’évolution très voir trop rapide de Peur face au possible cancer de la peau. Il était parti au quart de tour et d’après ce que j’avais pu voir, ça avait l’air de vraiment amuser Deborah. Colère se mis très justement en colère, ce qui me fit d’ailleurs reculer d’un pas avant que la jeune femme ne me rassure en me disant de ne pas m’inquiéter de lui.
M’humectant les lèvres, je m’installe sur le transat où était installé Peur quelques temps auparavant avant de lever le regard vers la jeune femme. Passant une main dans ma chevelure blonde, je reprends rapidement la parole après m’être assise en tailleur veillant à ce que ma robe soit bien mise.
« Je suis amoureuse. Mais genre vraiment amoureuse et lui aussi. » énonçais-je à la rousse.
Gardant un petit instant de silence, je reprends la parole, un léger sourire au coin des lèvres.
« Tu veux que je t’en dises plus je suppose ? » demandais-je à la jeune femme.
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Dans la famille "Deborah entend souvent", "que ferais-je sans toi" faisait également partie des grands classiques qui me mettaient particulièrement en joie. Meredith savait me mettre dans de bonnes dispositions pour l'aider, c'était certain. Et ce n'était pas pour l'aider sur n'importe quel sujet mais sur ses histoires sentimentales, rien que ça ! Je m'en réjouissais d'avancer car pour l'aider il allait naturellement falloir que je connaisse TOUS les détails de son idylle naissante, de ses tourments moraux et de tout le reste. Ca allait être sensationnel. Pour moi, du moins. Pour Meredith, ça restait encore à voir. Comme je le dis toujours : y a que la vérité qui blesse et la mienne, de vérité, pouvait s'avérer particulièrement cinglante. Mais il fallait au moins ça pour aiguiller dans la vie la nounou préférée des enfants, pas vrai ? Quant à moi, il me fallait ma dose quotidienne de compliments et j'étais sur la bonne voie pour l'obtenir car, comme je l'avais supposé avant d'inviter Meredith dans le manoir, elle était subjuguée par autant de beauté. Qui ne le serait pas ? Une somptueuse maison ouverte par une femme sublime, ça a de quoi susciter quantité d'émotions, foi de Dégoût ! Naturellement, je ne m'étais pas arrêtée en aussi bon chemin pour impressionner Meredith et l'avait tout naturellement conviée sur la toute aussi magnifique terrasse afin qu'elle profite également du jardin. Et de Colère qui lisait la page des sports, certes. Il faisait sans doute un peu tâche dans le paysage mais sa présence me mettait aussi indirectement en valeur, réhaussant ma superbe tant cette petite boule de colère contrastait en tous points avec moi. Comme je l'avais prédit, il n'écoutait pas notre conversation, trop occupé qu'il était à maugréer sous sa barbe au sujet des différents articles que son regard furieux parcouraient. Meredith pouvait ainsi se confier en toute sécurité sur ses états d'âme car, par chance, Tristesse ne se morfondait jamais la fenêtre ouverte. Elle ne risquait donc pas d'apprendre que nous parlions de sentiments et de se croire autorisée à venir donner son avis (et ses larmes, l'un n'allant jamais sans l'autre). - Ouais, t'as l'air vraiment amoureuse, en effet, commentai-je d'un ton égal de professionnelle de la relation sociale. Faut au moins ça pour qu'une nana comme toi commence à parler comme une ado de quinze ans, ajoutai-je, très amusée par cette image que Meredith offrait d'elle plus ou moins consciemment. Je me serai alors attendue à ce qu'elle ne tarisse pas de détails sur cette nouvelle et folle histoire d'amour, ne m'épargnant sans doute que les détails que la pudeur imposait de ne pas divulguer. Première rencontre, instant durant lequel elle avait pris conscience de ses sentiments envers lui, ce qui l'avait séduit, description physique détaillée, CV complet, premier baiser, projets d'avenir qu'on fait pour le moment uniquement dans sa tête parce qu'on n'est pas capable de ne pas penser à l'autre pendant plus de 36 secondes d'affilée... Voilà ce que je m'étais attendue à entendre sans avoir à fournir le moindre effort. Je m'étais même attendue à pouvoir terminer mon cocktail tranquillement sans plus devoir parler pendant les 20 prochaines minutes - sauf peut-être pour émettre, sur le vif, un commentaire bien senti et un jugement mérité - mais voilà ce que je n'avais pour le moment pas. A la place, Meredith demandait, presque innocemment, si elle faisait bien de supposer que je voulais qu'elle m'en dise davantage. Franchement, des fois, je vois pas ce qui me retient de pas rouler des yeux en permanence tellement les gens, même les meilleurs, peuvent être affligeants. - Oui, effectivement, il va falloir m'en dire plus, commentai-je après une nouvelle gorgée de cocktail. Parce qu'aux dernières nouvelles je ne suis pas encore voyante ni mentaliste alors si tu ne m'expliques pas à la fois la situation de départ et ce sur quoi tu as besoin de conseils, sauf à être venue me voir me prélasser au soleil, tu vas probablement perdre ton temps. Et puis, si déjà tu es venue me parler de ton nouveau Jules, autant me donner tous les détails croustillants pour satisfaire ma curiosité mal placée, ajoutai-je sans me cacher d'être, depuis toujours, friande des confidences sur la vie des autres. En clair, la scène est à toi, Meredith Newton, conclus-je en lui tendant le tube de crème solaire qui, dans ma mise en scène, faisait office de micro afin de l'inciter à prendre la parole une fois pour toute. Rien, évidemment, ne l'obligeait à véritablement parler dans la crème solaire puisqu'elle savait (normalement) aussi bien que moi que ce n'était pas vraiment un micro. Mais après tout, si elle voulait se donner en spectacle, qui étais-je pour l'en empêcher ?
Meredith P. Newton
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| Conte : mary poppins | Dans le monde des contes, je suis : : mary poppins
Un petit sourire perle sur mes lèvres alors que Deborah me fait comprendre que le fait que je sois amoureuse semble se voir comme le nez au milieu de la figure, sans mauvais jeu de mots d’ailleurs. Oui Woody, il hante mes pensées, je pense à lui chaque jour et j’ai ce besoin naissant au fond de moi de le voir souvent mais nous avons tous les deux une vie et ma tête me dit qu’il est plus sage de faire les choses doucement mais mon cœur me dit de foncer, au fond, je ne sais plus vraiment qui écouter. Je lève le regard vers Deborah avant de reprendre la parole.
« C’est pas faux oui. » énonçais-je en me pinçant les lèvres « la dernière fois que je me suis sentie comme ça, c’était quand je me suis rendue compte que j’étais amoureuse de Bert. C’est fou…je pensais pas que je…que je pourrais ressentir ça de nouveau. » énonçais-je à la jeune femme.
Cela me faisait du bien de parler, je savais que je pouvais parler avec Deborah. Elle avait sa façon bien à elle de me donnait des conseils mais je m’y faisais et puis au moins, quand elle disait quelque chose, elle ne tournait pas dix ans autour du pot et ça c’était plutôt pas mal comme idée parce que ça me saoulait clairement beaucoup les gens qui passaient leur temps à faire des ronds de jambe avant de finalement dire ce qu’ils ont envie de dire. Assise en tailleur sur le transat, je m’humecte les lèvres et reprends rapidement la parole quand elle me fait comprendre qu’elle veut effectivement tout savoir.
« Alors euhm…il s’appelle Woody James. Il tient la boutique de jouet en centre-ville. Superbe boutique d’ailleurs. Enfin bref. Il est gentil, bienveillant et il adore les enfants. On s’est rencontré il y a quelques temps maintenant à l’Orphelinat. Alors que j’y étais comme tous les jours depuis plusieurs mois maintenant, il est venu pour déposer des jouets et on a commencé à parler. Beaucoup parler, puis il s’est installé avec moi et les enfants. On a fait des activités ensembles puis je les aie emmenés au Musée et ils ont voulus aller voir le Far-West de plus près donc on a sauté tous ensembles dans un tableau. Si t’avais vu comme sa tenue lui allait bien, il était vraiment beau, tellement de charme et de…je m’égare, je reprends. On est donc tous montés à cheval et alors qu’on fermait la marche avec nos chevaux, ma jument a été effrayée par un scorpion et elle est partie au galop, prise de surprise, je n’ai pas pu réagir et c’est lui qui est venu à mon secours. Il m’a sauvé la vie et je crois que c’est là que je me suis rendue compte que je ressentais vraiment quelque chose. Enfin ça a commencé quand j’ai croisé son regard à l’Orphelinat mais cette sensation n’a fait que s’accentuer, puis il m’a sauvée et après on a été dans un saloon pour déjeuner et il a chanté une chanson qui m’était destinée et après on est partie à la poursuite de deux des enfants qui voulaient faire la chasse aux bandits et une tempête s’est levé, on s’est retrouvés tous les deux dans une grotte pour attendre que la tempête se lève. J’étais inquiète pour les enfants mais il a su me rassurer et je me sentais tellement bien que j’ai totalement lâché prise et je l’ai embrassé. Il m’a dit qu’il était heureux de vivre cette aventure avec moi, que…je suis dingue de lui Deborah. Je pensais pas revivre ça depuis que j’ai perdue Bert mais il me fait vibrer et je me sens vivante quand je suis avec lui. » avouais-je à la jeune femme « tu crois que…tu crois que j’ai le droit de l’aimer alors que Bert s’est sacrifié pour me sauver la vie ? Je…Je sais pas, j’ai l’impression de le trahir en aimant Woody. » avouais-je à la jeune femme.
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Il parait que c'est toujours difficile de passer après le grand amour de la vie de quelqu'un. Ou du premier grand amour de sa vie, pouvons nous dire, pour être politiquement correct et ne vexer personne. Par chance, je n'ai pas ce problème : le plus grand amour de ma vie, c'est moi-même. A partir de là, comme je sais que personne ne me surpassera jamais, ça m'évite pas mal de problème. Mais, en faisant un peu l'effort d'éprouver un minimum d'empathie envers Meredith, je pouvais comprendre que ça ne soit pas simple pour elle et j'opinai, l'air grave. Soit dit en passant, je savais aussi que Bert avait péri dans des circonstances dramatiquement tragiques, ce qui rajoutait sans doute une sacrée épine dans le pied de Mary Poppins. Ca allait être long et elle allait être longuement jugée par moi. Mais enfin Meredith se lança dans le vif du sujet et me donna l'impression que nous avancions. Première info : le prénom et le nom. Premier constat : Woody ça ne devrait pas avoir le droit d'être un prénom, sauf quand on réalise des films et qu'on porte des lunettes démodées. Pouvais-je déjà suggérer à Meredith de lui souffler l'idée géniale de se présenter à l'envers en prétendant que James était son prénom et Woody son nom de famille ? Ou bien c'était trop tôt ? C'était sans doute trop tôt pour faire cette remarque évidente, mais quand même. C'était pas parce que son ancien Jules s'appelait Berk (à une lettre près, certes) qu'elle devait tout accepter ! Au moins était-elle passée du ramoneur au commerçant. De jouets, certes, mais ça restait un progrès notable. J'opinai, satisfaite de cette information. Les qualités énumérées, en revanche, me donnèrent envie de grimacer. Gentil, bienveillant et qui adore les enfants. Tout ce que je déteste. Heureusement, on ne parlait pas de mon prochain quatre heures mais du sien. Si Meredith aimait les roudoudous tout mous, ça la regardait. Je pouvais pas la forcer à s'intéresser à des personnes réellement challengeantes, pas quand mon adversaire était l'amour, cette force aussi mystique qu'incompréhensible. Tandis que je laissai cette pensée quitter mon esprit, Meredith commençait le récit passionnant (non) de sa rencontre avec Woody. Un mélange de palabres, de bons sentiments, de bonnes actions et de voyage dans un tableau du Far West. Mais bon, ça a toujours été son dada (référence au canasson voulue) de se promener de toile en toile. C'était pas non plus complètement débile de voir dès le départ si son nouveau jouet pouvait vibrer (choix du mot voulu également) lors de cette activité. Ca serait quand même con qu'elle passe sa vie avec quelqu'un qui préfère le tricot ou, pire, le badminton. Heureusement, Woody avait l'air d'être un jeune homme friand d'aventures qui émoustillait énormément Meredith. - Evite de baver sur mes affaires quand tu fantasmes à voix haute sur ton copain, glissai-je comme une suggestion à la jeune femme enamourée que j'avais sous les yeux. Je lui souriais, narquoise. Ah ça c'est certain : quand on s'éprend aussi fort d'une personne, on perd un peu en maintien et en flegme britannique ! Mais c'était mignon. Dans son genre. Quant à ma remarque, elle avait très certainement remis Meredith sur les rails puisqu'elle me racontait à présent la façon dont Woody l'avait sauvée d'un scorpion et d'un cheval enragé. Etais-je étonnée qu'un sauvetage soit intervenu dans cette folle et passionnante (toujours pas) journée ? Pas le moins du monde. C'était romanesque à vomir. Par chance, Tristesse n'était toujours pas dans les parages. Trop de péripéties amoureuses d'un coup, ça aurait pu la tuer, vous vous rendez pas compte ! - A mon avis, quand il t'a sauvée, tu ressentais de la reconnaissance donc, oui, effectivement, tu éprouvais quelque chose, commentai-je platement même si je savais que ce n'était pas exactement ce qu'elle avait voulu dire. Le truc, c'est que trop de bons sentiments, ça a tendance à me donner de l'urticaire. Pareil quand y a trop de bonheur d'un coup, je trouve ça épuisant, les gens qui savent pas se contenir. Alors, même si c'était peut-être un peu mesquin, je n'étais pas mécontente de désamorcer quelque peu les envolées lyriques de Meredith. De toute façon, ce n'était certainement pas un malheureux commentaire qui allait empêcher Meredith de me conter toutes les péripéties de cette folle après-midi au Far West de la peinture, oh ça non. La chanson, la chasse aux bandits, la tempête, j'entendis tout sans promettre de retenir dans quel ordre toutes ces choses étaient arrivées. C'était pas tellement ça qui m'intéressait, de toute façon. C'était de lire entre les lignes, de déceler ce qui chagrinait Meredith, de comprendre la façon dont elle comprenait cette histoire naissante et de trouver les aspects sur lesquels il serait bon de saupoudrer un peu de Dégoût. En attendant, je ne manquais pas les occasions de dispenser mes jugements sur les faits, parce que c'était bien trop tentant. - Donc tu préfères pécho un cowboy dans une grotte pendant la tempête plutôt que de te mouiller pour récupérer des mioches qui n'ont plus de parents - on peut presque dire qu'ils n'ont que toi - sans doute terrorisés par la tempête, résumai-je d'un ton égal. C'est intéressant. Finalement, y a peut-être une dévergondée sous tes jupes de nounou, poursuivis-je avec un sourire moqueur. Oh t'en fais pas, je juge pas. T'es une grande fille, t'es suffisamment mature pour t'évaluer toi-même. Je constate, c'est tout. Je veux bien croire que tu te "sentes vivante", en effet, commentai-je en mimant les guillemets. Ca m'en a effectivement tout l'air. J'aurais presque pu demander, du coup, pourquoi elle avait tant besoin de mon aide si elle vibrait tellement et était, manifestement, si heureuse de cette rencontre ? De toute façon Bert était mort, que pouvait-elle encore espérer de lui ? Un autre mariage fantomatique comme celui auquel nous avions été conviées récemment et qui aurait très bien pu mal se finir ? C'était manifestement plus facile pour Mary Poppins de se jeter dans des tableaux que de tourner des pages pour écrire de nouveaux chapitres. Avant que je ne mette en mots toutes ces pensées, ce fut cependant Colère qui reprit la parole en déposant violemment son journal sur la table basse : - J'me casse d'ici, les gonzesses, décréta-t-il. C'est trop girly et si elle commence à chialer d'amour j'vais pas supporter, indiqua Colère en désignant Meredith, l'air presque dégoûté par son état. - Au moins maintenant nous sommes seules, fis-je observer d'une voix chantante. C'était à présent à mon savoir et à moi d'entrer en action et j'allais me faire un sacré plaisir. - Si tu veux mon avis, Bert s'est pas sacrifié pour que tu deviennes une bonne sœur et que tu pleures tout le reste de ta vie. Bon, c'est vrai, j'y étais pas quand c'est arrivé. Mais j'pense qu'il l'a fait avec l'espoir que par la suite tu parviendrais à être heureuse de nouveau ou qu'au moins tu continues à faire le bien autour de toi. D'après ce que j'ai entendu, sur le dernier point, on est bon. S'occuper des orphelins j'suis presque sûre que ça te vaudra un accès direct pour le Paradis. Paf, à la droite de Saint Pierre direct ! assurai-je avant de lui demander, plus sérieuse : Pourquoi tu penses que tu es en train de le trahir ? Même si vous étiez mariés, les vœux c'est "jusqu'à ce que la mort nous sépare". C'est quand même pas à toi que je l'apprends, non ? demandai-je, faussement innocente, sachant pertinemment qu'en matière de mariage Meredith était probablement vaccinée à vie. En tout cas, ce que j'essaye de faire passer, c'est qu'il n'est plus là mais toi si et qu'une vie, t'en as qu'une, alors tu devrais profiter de ce qu'elle t'offre tant que c'est légal et que tes galipettes dans les grottes ne causent pas la mort d'enfants innocents, parce que dans le cas contraire, LA, tu trahirais sans doute quelque chose.
Meredith P. Newton
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Parler. Parler de tout. Parler de rien. Debbie avait sa manière bien à elle d’écouter quand on en avait besoin. Mais après avoir légèrement tourné autour du pot, je me décidais enfin à foncer tête baissée dans le sujet, enfin tête baissée, c’est littéralement un grand mot parce qu’au fond, je ne fonce dans rien du tout mais vous avez saisi l’idée cela dit. Je me perdais à énumérer les qualités de Woody, tout ce qui faisait chavirer mon petit coeur de nanny anglaise avant de lui expliquer comment tout cela c’était produit. Comment Woody James avait réussi à faire chavirer le coeur brisé de la célèbre nurse anglaise. Il est vrai qu’après Bert et son sacrifice pour me sauver, je ne pensais pas pouvoir aimer à nouveau. Mais aujourd’hui, je ne pouvais pas m’empêcher de penser à Woody, il hantait mes esprits et le pire, c’est que j’adorais ça mais genre vraiment beaucoup.
« Oh…oui, oui bien sûr. Je ne comptais pas le faire parce que je suis bien élevée malgré tout. » énonçais-je en levant le nez avec néanmoins un léger sourire au creux des lèvres.
M’humectant les lèvres, je continue à conter un peu avant de finalement reprendre la parole quand la rouquine énonce le fait que c’était sans doute dû au sauvetage que j’avais ressenti quelque chose au fond de moi.
« Ouais, on peut dire ça… » énonçais-je doucement même si c’était clairement totalement autre chose que j’avais ressenti, je l’avais vécue jusqu’aux fond de mes tripes, jusqu’aux profondeurs de mon âme.
Je lui contais donc par la suite tout ce qu’il s’était passé dans l’univers pictural que nous avions traversé avec Woody et les enfants. Oui il est vrai que ce n’était pas très bien de ma part d’avoir attendu dans la grotte alors que j’ignorais où se trouvait les enfants mais pouvions-nous vraiment faire autrement ? Je ne sais pas trop. Sans doute que non. Un petit rire m’échappe avant que je ne reprenne la parole.
« C’était une tempête de sable Debbie. » énonçais-je avec un léger petit rire doux « et puis on a pas…enfin…je…bref. » lançais-je alors.
Un nouveau sourire perle sur mes lèvres.
« Mais oui, je me sens vraiment vivante avec lui, j’ai l’impression qu’il me comprends vraiment. » avouais-je à la rouquine.
Mon regard se pose rapidement sur Colère avant qu’un petit sourire ne perle sur mon visage.
« Bonne journée Colère. » énonçais-je simplement.
Ramenant mon regard sur Deborah, je reste là sans rien dire, me mordant la lèvre inférieure alors que je l’écoutais avec attention. Un petit rire m’échappe avant que je ne reprenne mon sérieux parce que la jeune femme attendait clairement une réponse de ma part et le plus logique était donc que je lui réponde.
« Tu as sans doute raison. Bert s’est sacrifié pour me sauver la vie. Avant ça, il m’a dit qu’il m’aimait et c’est un peu pour ça que j’ai l’impression de trahir sa mémoire mais en même temps, tu as raison, il n’aurait pas voulu que je me morfonde éternellement. J’ai le droit de vivre oui et j’ai le droit d’aimer qui je veux mais le problème, c’est que j’ai fais des erreurs avec Bert et que j’ai peur de reproduire les mêmes erreurs avec Woody. » avouais-je à Deborah « Et t’inquiètes pas, je ne ferais jamais rien d’illégal. N’est pas Mary Poppins qui veut hein. J’aurais l’air fine après tiens. » énonçais-je en riant légèrement « j’ai déjà trahi Bert une fois…Quand je ne lui ai rien dit pour l’existence de Nina. La célèbre Mary Poppins qui vit de remords, c’est un peu risible. » avouais-je alors.
( Pando )
Deborah Gust
« Sarcasm: punching people with words. »
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- Youhou Deborah, regarde ce que je sais faire !
- C'est bon, je démissionne, j'en ai marre des débiles.
| Conte : Inside Out | Dans le monde des contes, je suis : : Disgust
Encore heureux que Meredith soit bien élevée ! J'aurais quand même pas autorisé une souillon à me fréquenter ! Je lui rendis néanmoins son sourire car, au fond, j'avais surtout saisi l'occasion au vol pour l'asticoter un peu. Elle me le rendit (plus ou moins) en précisant que la tempête qu'elle et son cowboy avaient essuyée était en fait une tempête de sable. Soit. J'aurais pas pu deviner avant qu'elle ne me le dise et, de toute façon, "se mouiller" pouvait s'utiliser de façon imaginée. Résultat : j'avais quand même raison - comme c'est d'ailleurs toujours le cas. J'opinai cependant pour signifier ma prise en compte de l'information. Je devais bien admettre que je n'aurais pas aimé m'aventurer dans une tempête de sable. Outre le fait que le sable a tendance à s'immiscer partout et surtout là où on ne veut pas, c'était aveuglant et sans doute irritant pour la peau. Et puis de toute façon je n'aime pas suffisamment les enfants des autres pour avoir envie de les secourir par beau temps, vous imaginez bien ce que je pense, alors, de les secourir par mauvais temps. Mais, à choisir, si j'avais eu envie, soudainement, allez savoir pourquoi, de secourir des enfants dans une tempête, j'aurais préféré une tempête de pluie et de vent. - Oh mais même si vous aviez "enfin bon bref", comme tu dis, ça m'aurait pas dérangée, assurai-je. Ca m'aurait un peu surpris de ta part, mais positivement. Et tu aurais pu me dire si ton cowboy est bon en rodéo, ç'aurait été croustillant. Mais je comprends que vous n'ayez pas "enfin bon bref", poursuivis-je en continuant de la citer, souriant, narquoise, de la voir aussi pudique (aussi anglaise, pourrais-je dire) quand il s'agissait de parler de sexe. J'l'aurais pas fait non plus, c'est pas confortable, les grottes. Et ça fait quand même un peu homme des cavernes. Y a des milliers d'années l'Homme n'avait clairement pas le choix pour s'accoupler et je peux comprendre que, pour la survie de l'espèce, il se soit accommodé d'une grotte mal éclairée, mal chauffée et peut-être même mal fréquentée. Ou d'un bosquet à l'abri du vent. Mais maintenant qu'on a à notre disposition tout le confort moderne, je vois vraiment pas pourquoi on s'embêterait à sciemment copuler dans l'inconfort. Humour mis à part, j'étais (même si ça n'en avait peut-être pas forcément l'air) sincèrement heureuse pour Meredith. Elle méritait de se trouver un charmant jeune homme avec qui prendre son pied et mener à bien ses hobbies. Et, effectivement, elle avait l'air heureuse. Je voulais bien croire qu'il puisse la comprendre : on ne choisissait pas tenir une boutique de jouets si on détestait les enfants (à moins d'être masochiste et excité par les cris stridents des bambins, y a des fous partout, après tout, et surtout à Storybrooke), or, les enfants, c'était un peu beaucoup (trop, de mon point de vue) la passion première de Meredith. Forcément, ils devaient avoir des tas de choses à se dire et avoir gardé leur âme d'enfant. En fin de compte, elle avait peut-être trouvé le bon, rencontré sa deuxième âme sœur ou un truc du genre. J'avais donc bien fait de lui exposer, de façon assez cash, il est vrai, ma vision des choses qui aurait pu se résumer ainsi : ça sert à rien de culpabiliser parce que tu es de nouveau heureuse (et encore, ça c'est la version soft, si j'avais voulu secouer Meredith j'aurais été beaucoup plus directe). Je vis dans les yeux de Meredith qu'elle m'avait écoutée avec attention (encore heureux, me direz vous, manquerait plus que les gens viennent me demander des conseils - et donc de mon temps - pour ne pas m'écouter pour du vrai !) et qu'elle avait fait tourner mes propos dans son esprit, le temps de les digérer. En clair : une fois de plus mon expertise avait fait des merveilles et une fois encore j'avais raison. D'aucuns se lasseraient sans doute de ce genre de répétition mais moi jamais. - Si tu veux mon avis de personne égoïste, on se sacrifie pas pour une personne qu'on aime pas. C'est un peu la preuve d'amour ultime sauf qu'on en revient rarement. Alors pour le dire plus clairement : encore heureux qu'il t'aimait ! m'écriai-je. Il te l'a sans doute dit juste avant pour que tu comprennes mieux sa décision et qu'il ne parte pas sans que tu ne saches ce qu'il ressentait. Parce que vous vous connaissiez quand même depuis pas mal de temps, rappelai-je. J'aurais pu prendre des gants, ç'aurait peut-être été plus politiquement correct aux yeux d'une Anglaise, mais je savais que Meredith pouvait encaisser mes commentaires. Elle nous connaissait, moi et ma répartie légendaire ! Je repris cependant mon sérieux pour aborder la question des erreurs passées à ne pas reproduire. J'opinai lentement pendant que je réfléchissais quoi répondre à cela. Ce questionnement relevait davantage du domaine de Tristesse mais je ne comptais pas l'appeler car ensuite on n'arriverait plus à se débarrasse d'elle et elle pleurerait sur tout - notamment le sort dramatique de Bert (ce qui n'était absolument pas le but de la journée). Je songeais donc à ce qu'elle aurait pu répondre si elle avait été là (les larmoiements en moins). - Si tu as conscience des erreurs que tu as faites tu peux sans doute les prévenir en identifiant les situations dans lesquelles tu n'as pas été parfaite en tous points, finis-je par commenter, mes lèvres s'étirant en un sourire sur la remarque de fin. Le tout ensuite c'est d'aborder ces situations d'une façon différente, quitte à sortir de ta zone de confort, achevai-je. Bon, ça dépend de tes erreurs, si tu veux des conseils plus précis, il va me falloir des infos plus précises. En plus d'être un conseil, c'était aussi une façon détournée de demander davantage d'informations sur les erreurs sentimentales de Mary Poppins. Ca s'appelle la subtilité. - Il me semble qu'on a déjà parlé de Nina et que je t'ai déjà donné mon avis sur la question, repris-je ensuite quand Meredith évoqua cette histoire - assez incroyable - dont nous avions effectivement déjà discuté. Sache que je ne change jamais d'avis, rappelai-je simplement. Quant aux remords... Personnellement ça ne m'étonne pas que tu en aies. Dans ta vie tu es allée chez des tas de bambins plus ou moins sympathiques que tu as subitement lâché quand le vent tournait, la porte s'ouvrait ou le marchand de journaux se levait du pied gauche... Y a de quoi avoir des remords depuis un paquet d'années, je trouve. Et des regrets, ajoutai-je. Que tu n'en aies pas m'aurait étonnée. Ca doit prouver que tu as du cœur, des sentiments, de l'empathie ou un truc du genre... Moi j'en ai pas réellement ou alors seulement pour très, très peu de gens, je ne peux qu'imaginer ce que ça fait. Par chance, je suis très intelligente, ça m'aide à cerner des concepts dont je ne fais pas réellement l'expérience. Je ponctuai cette remarque d'une ultime gorgée de cocktail et reposai mon verre vide dans un bruit mat sur la petite table à côté de mon transat.