« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
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"Nos routes n'auraient jamais dû se croiser mais nous avons fini par marcher dans la même direction. Quoiqu'il arrive, tu resteras à jamais mon compagnon de route, mon très cher Jasper."
| Conte : Phantom Manor | Dans le monde des contes, je suis : : Henry Ravenswood, Fantome
Assis dans mon salon, un roman d’Edgar Allan Poe sur les genoux, je profitais d’une soirée paisible pour me laisser à la mélancolie de l’instant. Un verre de whisky à la main et un feu allumé dans la cheminée de mon appartement classieux, je goûtais à cette solitude douce et amère qui semblait être mon lot depuis ma malédiction. Je ne parlais pas ici de la malédiction qui avait frappée la ville de Storybrooke. Si Régina Mills possédait il est vrai un vrai talent pour la méchanceté, elle était encore loin d’égaler les sorts que nous faisaient endurés les feux de l’enfer. Vivre 28 ans loin des nôtres était une vraie tragédie et ce n’était pas facile à s’en remettre. Mais vivre un siècle enfermé dans un manoir lugubre et trancher les gorges d’un millier de personnes pour satisfaire l’appétit démesuré de véritables démons ça c’était une malédiction que je n’aurais souhaitée à personne. Même pas au pire de mes ennemis. Pourtant, mon égo ne méritait aucun autre traitement. Mes rêves de grandeur m’avaient poussé à signer un pacte avec le diable en personne pour assassiner mon beau-fils. Je ne méritais sans doute que cela… vivre l’enfer sur Terre avant de rejoindre celui qui se trouvait sous nos pieds.
Abandon. Trahison. Mort. Ils avaient été les seuls véritables amis qui m’avaient accompagné depuis cette époque tragique. Toutes les relations que je construisais depuis disparaissaient de ma vie comme du sable filant entre mes doigts. Toutes les personnes que j’aimais sincèrement avaient fini par disparaître de mon existence. J’avais perdu mon major d’home Jasper Jones qui m’avait pourtant servi et qui m’avait assisté dans mes meurtres durant toutes ces années de calvaire. J’avais vu ma petite fille adorée, ma chère Mélanie, être emportée loin de moi par une créature démonique qui m’accusait de ne pas avoir respecter ma part du contrat. Même ici à Storybrooke, les jours qui avaient été adoucis par la présence de Walter n’était plus que des lointains souvenirs. Ma vie ne m’accorderait-elle donc jamais le moindre répit ? Le moindre espoir de connaître un bonheur sans limite ? Etais-je condamné à la solitude jusqu’à la fin de morne existence ? Je devais bien avouer que cette perspective ne m’enchantait guère. Mais que pouvais-je bien faire pour y remédier ? J’en avait assez de voir les êtres chéris disparaître sous mes yeux. Je ne voulais plus prendre le risque de m’attacher à quiconque. Cela causait bien trop de souffrance et mon cœur qui était déjà tiraillé dans tous les sens, lacérés par milles blessures, ne résisterait pas à une perte supplémentaire.
« Mais le corbeau, perché solitairement sur le buste placide, ne proféra que ce mot unique, comme si dans ce mot unique il répandait toute son âme. Il ne prononça rien de plus ; il ne remua pas une plume, — jusqu’à ce que je me prisse à murmurer faiblement : « D’autres amis se sont déjà envolés loin de moi ; vers le matin, lui aussi, il me quittera comme mes anciennes espérances déjà envolées. » L’oiseau dit alors : « Jamais plus ! » »
Refermant alors d’un geste sec le livre que je tenais encore dans mes mains, je me relevais dans un soupir. Ce maudit poème, ne faisant qu’enfoncer encore d’avantage le poignard dans ma plaie déjà sanguinolente. Je me relevais alors, songeant à remplir une nouvelle fois mon verre d’alcool. L’exquise cadeau des dieux que ces derniers nous avaient offerts pour oublier notre peine semblaient être l’unique chose qui pouvait encore panser mes blessures. C’est pourquoi j’en abusais certains soirs plus qu’abondamment. Je demeurais souvent seul, car je ne voulais pas perdre le peu de réputation qu’il me restait encore à sauver. Certaines nuits, il m’arrivait encore de m’offrir les services d’un bel oiseau nocturne pour chasser la monotonie. M’adonner au plaisir de la chair m’apportait encore un peu de réconfort et me permettait de chasser durant quelques heures la monotonie de mon quotidien. Mais comme tous les autres, il finissait par prendre son envol pour ne jamais plus revenir. Je me retrouvais donc aux côtés de ma solitude, tentant de justifier cet égarement aux yeux de ma vieille compagne qui me jaugeait du regard comme la plus intransigeante des amantes.
Seul je l’étais et seul je le resterais sans doute à jamais. Ce fut donc sans le consentement de personne qu’une fois de plus je me servis un verre de ce délicieux breuvage. Je regardais alors par la fenêtre, observant avec une nostalgie renouvelée les gouttes de pluie qui frappait contre les carreaux de la fenêtre. Je restais donc là, immobile à observer les gouttes longer dans des sillons qui leur étaient propres, toute la longueur de ma fenêtre avant d’aller s’écraser au sol quelques mètres plus bas. Hypnotisé par ce spectacle, je finis tout de même par deviner la silhouette qui se situait dans la rue et qui était tout aussi figée que moi. Elle semblait me dévisager tout comme moi je le faisais avec elle. Je devinais alors que cette silhouette n’avait rien de naturel. Il s’agissait d’un être fantomatique. J’affichais alors un petit rictus à mes lèvres.
Bien sûr, pour le commun des mortels sa seule apparition aurait pu causer la plus vive des frayeurs. Mais moi je n’étais pas de ce genre-là. J’aurais très certainement pu l’être durant ma jeunesse passée dans les rues bourgeoises de Londres. Mais ma vie dans mon manoir de Thunder Mesa avait changé tellement de choses. Durant toute la durée de mon emprisonnement entre ces murs j’étais hanté par les fantômes des victimes que j’avais moi-même causées. Une méthode encore bien cruelle que les démons avaient mises en place pour me rappeler ma culpabilité face à ce maudit pacte que j’avais signé. Cela ne pouvait plus me surprendre.
En revanche, je sentis un frisson parcourir tout mon dos au moment où je réalisais la tenue que cette femme portait. Il s’agissait d’une robe de mariée, tout comme celle que ma fille Mélanie n’avait jamais pu délaisser depuis la mort de son fiancé. Sur le coup de la surprise, je me murmurais comme en parlant à moi-même.
« Une robe de mariée ? Ce pourrait-il que… ? »
Je finis par ouvrir ma fenêtre afin de m’assurer que je n’avais pas rêver. Pourtant, elle était toujours là se tenant bien droite devant moi. Je ne parvenais pas à distinguer son visage mais malgré tout, je sentis mon cœur manqué un battement. Etais-je en train de rêver ? M’était-elle enfin revenue. Ma douce et tendre petite colombe ? Après être restés quelques minutes à nous regarder en chiens de faillance elle finit par se tourner et à s’éloigner lentement de ma vue. J’avais alors peur de la perdre une fois de plus. Persuadé dans ma douleur de père toujours en deuil de son enfant que sa fille avait enfin été retrouvée, je lançais dans un cri.
« Mélanie ! »
Refermant immédiatement ma fenêtre, je me précipitais vers la porte d’entrée en courant. Saisissant à la volée mon veston je claquais la porte derrière moi pour enclencher la sécurité. Je descendis ensuite quatre à quatre les escaliers qui me conduisaient jusqu’en bas de mon immeuble. Ne croisant pas âme qui vivent, j’abandonnais tout derrière moi dans l’espoir de pouvoir la rattraper à temps. Fort heureusement, le fantôme n’avançait pas très rapidement. Au contraire, plus les secondes passaient, plus l’idée germa dans mon esprit que c’était peut-être tout ce qu’elle attendait de moi. Que je la rejoigne ! Arrivée à sa hauteur, je m’arrêtais et reprenant difficilement mon souffle, je l’appelais pour qu’elle se retourne enfin.
« Mélanie ! Attends-moi… je t’en prie ma chérie, ne m’abandonne pas encore une fois. Tourne-toi vers moi. »
Obéissant à ma prière, elle se tourna dans ma direction. Je perdis alors brusquement tout espoir. Ce fantôme ce n’était pas mon enfant. Elle n’avait ni sa magnifique chevelure rousse et épaisse dans laquelle j’aimais tant plonger mes doigts, ni ses yeux d’opale qui brillait d’un amour et d’une admiration infinie pour son père lorsqu’elle était encore enfant. Non ce fantôme n’avait rien de ma fille et je me sentais idiot d’avoir pu songer une seconde qu’elle le soit. Fermant un instant mes yeux, je secouais la tête d’un signe négatif devant ma propre bêtise.
« Non bien évidemment, vous n’êtes pas mon enfant. »
Comment avais-je pu croire un instant que je pourrais la retrouver ce soir ? Pourquoi avais-je abandonné ce sens pratique qui me caractérisait tant pour m’accrocher à de telles chimères ? Je finis par plonger mes yeux dans les siens avec un air bien plus sévère.
« J’ignore qui vous êtes mais retournez d’où vous venez. Vous n’avez rien à espérer de moi. »
Je lui tournais alors le dos et marchais dans la direction opposée. Tout aurait pu se terminer à ce moment-là, mais la demoiselle se montrait capricieuse. Me courant après, elle ne parlait pas mais son visage de pure jouvencelle se fronça de colère.
« N’avez-vous donc pas compris ce que je viens de vous dire ? Vous avez peut-être du temps à perdre puisque vous avez l’éternité devant vous mais hélas cela n’est pas encore mon cas. Allez-vous-en ! »
Je tentais alors de me dégager mais rien n’y fit. Quoique je puisse faire, elle restait désespérément collée à moi. Bien sûr, son air menaçant n’avait aucune emprise sur moi. Cela dit, je finis par comprendre qu’il était inutile de lutter. Le seul moyen pour qu’elle me laisse en paix était de la suivre. Je finis alors par la laisser agir et commençais à la suivre.
« Bien dans ce cas, je vous suivrais. J’espère simplement que cela en vaudra la peine. »
Continuant son chemin jusqu’à la forêt, je la suivais toujours de près, regardant d’un œil attentif le paysage aux alentours qui se faisait de plus en plus menaçant. Un sentiment de curiosité me prit alors et je commençais à considérer la chose avec intérêt. Cela ne pouvait qu’apporter un peu de piquant à ma nuit qui s’annonçait de toutes manières des plus morbides. Mon cœur accéléra son rythme alors la forêt devenait de plus en plus dense, me privant de la clarté rassurante de la nuit. Je n’avais pas peur de grand-chose mais j’étais claustrophobe et je n’appréciais guère ce genre d’environnement, encore moins lorsque les arbres commençaient à me jouer des tours.
Fermant les yeux un instant, je fus terriblement surpris de les rouvrir sur un décor bien différent de celui que je venais de quitter. De la forêt, il ne restait plus rien et un désert se dressais alors devant moi. En plus de cet étrange phénomène, je constatais qu’il n’y avait plus l’ombre d’un fantôme nulle part. Dans quelle galère est-ce que je venais de plonger pieds joints ? Observant les alentours, je pouvais voir au loin un village de pionniers du Far West. Je déglutis légèrement alors qu’une idée presque indélébile s’insinua dans mon esprit. Etais-je revenu jusqu’à ma très chère ville de Thunder Mesa ? Etais-je rentré chez moi dans le monde des contes ?
J’avançais de quelques pas, apercevant au loin un autre homme qui semblait tout aussi perdu que moi. Habillé d’un costume chic comme celui que l’on pouvait trouver chez un patron de saloon de cette époque, je vis le visage de Lucifer que je connaissant depuis de très nombreuses années. En réalité, bien qu’il n’ait été que très peu présent dans mes affaires avec l’Esprit de l’Oiseau Tonnerre, je savais très bien qu’il était finalement au centre de tout. C’était son ventre que j’avais nourris avec toutes les âmes que je lui avais expédiées et en toute logique, j’aurais dû ressentir un immense sentiment de colère et d’esprit de vengeance à ses côtés. Mais ce n’était pas ce qu’il s’était passé.
En réalité, mon sentiment à son encontre était beaucoup plus complexe que cela. Bien sûr qu’il y avait de la haine qui ne pourrait être éteint que par les indices qu’il pouvait me fournir sur l’endroit où ma Mélanie pouvait s’être retrouvée captive. Mais il y avait quelque chose de tellement fascinant chez lui. Une sorte de compréhension vis-à-vis de mes plus bas instincts que je respectais infiniment. J’aimais me trouver à ses côtés car j’avais l’impression d’être compris, le sentiment que je n’avais pas à renier cette part d’ombre qui m’accompagnait au quotidien et je devais bien admettre que je trouvais cela plutôt jouissif. Au moment où il s’adressa à moi, je laissais un sourire narquois apparaître sur mes lèvres.
« Sache que je me sens terriblement offusqué par une telle remarque, Lucifer. Tu devrais pourtant savoir que ma réputation d’hôte n’est plus à faire. »
Je fis quelques pas dans sa direction avant de lui lancer à nouveau une nouvelle remarque sur un même ton.
« Pour répondre à ta question, je n’ai malheureusement pas ce pouvoir. Si tel était le cas, mon histoire aurait été bien différente. »
Je regardais alors à ses côtés la bâtisse qui se dressait devant nous. Tout aussi intrigué que lui, je demeurais silencieux quelques instants avant qu’un homme de la région fasse enfin son apparition pour nous inviter à une fête. Etrange proposition qui bien sûr réjouit l’éternel bon vivant qu’était Lucifer. A ce moment, je ne pus m’empêcher de lui adresser un petit sourire moqueur.
« Et pourtant ce n’est faute d’avoir essayé. Rappelle-moi, combien de mes invitations à venir passer une soirée au manoir Ravenswood as-tu déclinée ? Tu aurais alors su l’effet que cela faisait de fréquenter des fantômes du monde. »
J’abaissais alors mon regard vers mon costume, me rendant à mon tour compte que j’étais habillé d’une manière semblable à la sienne. J’avais l’impression grisante d’être redevenu Henry Ravenswood, le pionnier devenu le fondateur d’une des plus grandes villes minières de l’Ouest des Etats-Unis. J’approuvais ses propos d’un signe de tête.
« Cela semble être effectivement le cas. Eh bien, considère cela comme une aventure à vivre à part entière. Contrairement à ce que tu peux croire, cette époque recèle de trésors d’amusement encore inexplorés. Je te ferais découvrir ce monde que tu sembles si mal juger. »
En réalité, j’étais bien plus anxieux en imaginant les raisons qui avaient pu nous conduire jusqu’ici. Pourquoi est-ce nous avions été choisis parmi les habitants de Storybrooke ? Je me doutais que nous aurions peut-être bientôt la réponse à cette question.
acidbrain
Lucifer S. Phosphoros
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| Conte : Phantom Manor | Dans le monde des contes, je suis : : Henry Ravenswood, Fantome
Si on m’avait dit ce soir que je me retrouverais plongé au cœur-même de l’époque de la ruée vers l’or le soir-même, j’avoue que j’aurais eu beaucoup de mal à le croire. Pourtant c’était bien ce qui était en train de m’arriver. Je me retrouvais dans la peau même d’un cow-boy au temps de la conquête de l’Ouest. Cet épisode me rappelait tellement de souvenirs. Qu’ils soient bons ou mauvais, ils avaient façonné toute mon histoire et ma personnalité. En un sens, je devais bien admettre que cela ne me déplaisait pas réellement. Cette partie de ma vie m’avait terriblement manqué. Le décor qui s’offrait à moi était véritablement charmant et je me sentais engaillardis par le désert qui nous entourait. C’était sans nul doute cela le remède à ma mélancolie que je désirais tant retrouver. J’étais donc plutôt satisfait lorsque Zébulon se présenta à nous pour nous rappeler que nous étions attendus pour une fête toute particulière. Je dis nous car je n’étais pas arrivé seul dans cette aventure. J’avais eu la surprise de retrouver Lucifer. Lorsque l’on songe que c’est dans les mêmes circonstances que je l’avais rencontrés une éternité plus tôt, c’était un hasard véritablement cocasse. Mais dans le fon était-ce réellement un hasard si nous nous étions retrouvés là ? Entre la mariée fantôme, les décors de l’Ouest américain et l’idée de participer à une fête… je me demandais si ce n’était véritablement que le fruit du hasard. Peut-être qu’il s’agissait là d’un mauvais coup du sort ? Peut-être que nous répondions à une volonté qu’elle soit démoniaque ou divine ? Une sorte de conte de Noël à la sauce Dickens revisité à travers notre histoire ? Et Lucifer serait le fantôme des Noëls passés ? Non cela n’avait absolument aucun sens.
Secouant la tête, je laissais là mes divagations pour me plonger dans cette nouvelle réalité qui s’offrait à nous. Nous étions arrivés devant une demeure coloniale qui ne manquait pas de charme. Cela me rassurait en un sens. Cela signifiait que nous n’avions pas atterris dans un quelconque coin de campagne. Pour moi qui étais du genre fine bouche, cela se prêtait merveilleusement bien. Oh bien sûr, une soirée dans un saloon ne m’aurait pas déplu. Mais j’avais conscience de mes origines. J’étais né dans une famille de la haute bourgeoisie londonienne. Même si j’avais délaissé ma famille pour vivre une vie palpitante aux côtés de ma femme aux Etats-Unis, je restais ce jeune bourgeois qui rêvait de belles et riches demeures baignant dans une ambiance d’opulence obscène. Longeant les couloirs, accompagnés de notre guide, nous passions alors devant une mystérieuse allée qui semblait être interdite au public. Tiens donc, voilà qui était bien surprenant ! D’ailleurs, je ne manquais pas d’adresser un petit sourire complice à l’adresse de Lucifer. Je le connaissais pour être aussi curieux que moi. Bien évidemment qu’une interdiction telle que celle-ci finirait par nous intriguer. Peut-être suffisamment d’ailleurs pour que nous finissions par nous offrir une petite escapade là-bas.
Mais pour le moment, je ne partageais pas le fond de ma pensée avec lui. Nous étions visiblement des personnages de cette histoire. Comme toutes bonnes pièces de théâtre, il nous faudrait tenir ces rôles sous peine de voir la magie s’effondrer soudainement sous nos yeux. Une nouvelle fois, j’étais curieux et je tenais plus que tout à savoir à quoi tout cela rimait. Il y avait une petite dose de mystère qui traînait dans l’air et qui n’était vraiment pas pour me déplaire. Bientôt, Zébulon passa devant des appartements qu’il présentait comme étant les miens. Echangeant alors un dernier regard avec mon compagnon d’aventure, je pénétrais dans la pièce. Jetant des regards intrigués devant la pièce qui se présentait à moi, je constatais avec bonheur qu’elle était tout à fait à mon goût. Décidément, je sentais que je finirais par avoir réellement l’impression d’être chez moi, même si je me plaisais à penser que rien ne pouvait égaler le manoir Ravenswood en termes de magnificence et de classe.
Soudain, j’entendis des petits tapotements à la porte. Comprenant que je devais de nouveau jouer la comédie, je lançais d’une voix incertaine.
« Vos pouvez entrer, la porte est ouverte. »
Je sentis alors mon cœur faire un bon dans ma poitrine en voyant le jeune homme qui se présentait à moi. Vêtu d’une tenue de service, il portait des cheveux noirs coiffés à la perfection et son regard glacé perçants me transperçait l’âme. On aurait dit que je me trouvais face à mon ancien serviteur et ami Jasper, ce qui ne semblait pas totalement éloigné de la vérité. Restait à savoir si la ressemblance était uniquement physique où si cela cachait quelque chose. Un sourire aimable sur les lèvres, il me salua tout comme tout homme de sa condition.
« Je pensais que vous aurez probablement besoin de moi, monsieur, pour vous aider à vous préparer pour cette grande soirée. »
« Euh oui probablement… vous savez à quel point j’aime être bien apprêté en toutes circonstances… »
Je restais alors interdis, laissant cette phrase en suspend alors que je cherchais à mettre un prénom sur cet homme. Il était alors surpris que je ne le reconnaisse pas. Surpris et j’ajouterais quelque peu déçu. Était-ce la réalité ou simplement une idée que je me faisais ? Il me lança alors un peu aigre.
« James, Monsieur. »
« Oui bien sûr, James. Mais je vous en prie, approchez. »
Je me plaçais alors devant lui alors qu’il se rapprochait de moi. Son regard toujours aussi franc et assuré, qui n’était approprié que lorsque le maître et son serviteur partageaient un lien vraiment proche. James quant à lui se dirigea vers la commode pour saisir une brosse à habits. J’eus alors l’occasion de remarquer quelque chose qui jusqu’ici m’avait totalement échappé. Je remarquais la photo d’une jeune femme très élégante. Ses cheveux noirs étaient coiffés d’une manière très élaborée. Ajoutant à cela, une robe de très haut standing, je devinais qu’elle devait appartenir tout comme moi à la classe bourgeoise. Je ne manquais alors pas de m’interroger sur son identité. Qui était cette femme pour moi au juste ? Ma sœur ? Ma fiancée voire peut-être même ma femme ? Il est vrai qu’il y avait dans son regard quelque chose qui la rapprochait de mon épouse Martha, morte au cours d’un tremblement de terre. James finit alors par se rapprocher à nouveau de moi. Commençant à brosser mes habits, il finit par s’adresser à moi sur un ton bien plus familier.
« Ta promenade dans le désert n’a pas dû tu faire du bien, Edgar. Devrais-je t’apporter un remède contre l’insolation ? Tu as l’air tellement perdu. »
Je devais bien admettre que je ne m’attendais guère à ce qu’un serviteur s’adresse à moi de la sorte. Cela dit, cela ne surprenait qu’à moitié. Mon serviteur avait été durant quelques années mon meilleur ami. Nous avions grandi ensemble et n’avions jamais vu d’un très bon œil le fait de nous vouvoyer. Je répondis alors sur le même ton.
« Non ne t’inquiète pas. C’est… c’est sans doute le voyage qui m’a un peu fatigué. Je me sentirais certainement mieux lorsque j’aurais enfin pu manger quelque chose. »
Finissant d’enlever le sable que j’avais sur ma veste, il reposa la brosse et se plaça devant moi pour refaire mon nœud de cravate. Il n’avait pas pu s’empêcher de pouffer de rire en m’entendant parler et il m’adressa un regard de prédateur bien senti.
« Ah oui ce voyage… je comprends qu’il ait pu te fatiguer. Encore que les choses aient un peu évoluées depuis que Madga est entrée dans l’équation. »
Comprenant alors que je n’avais pas uniquement devant moi mon fidèle serviteur mais également mon amant, je ne pu manquer d’afficher un sourire du même calibre.
« Me ferais-tu une crise de jalousie, James ? »
« Oh non bien sûr que non. Après tout, c’est moi qui t’accompagne toujours lors de tes voyages, non ? »
Je voyais bien le genre d’histoire qu’Edgar pouvait vivre. Il faisait sans doute partie de ses pauvres âmes en peine qui pour dissimuler leur orientation sexuelle et s’assurer un statut mondain agréable s’était résolu à contracter un mariage arrangé qui pouvait leur apporter beaucoup en échange. C’était un peu mon histoire en somme mais au début de mon union, j’avais réellement été amoureux de Martha. Je devais bien admettre que cette situation me plaisait beaucoup. En plus, je ne pouvais que difficilement nier que James était un homme d’une beauté exceptionnelle. Plongeant mes yeux dans les siens, je caressais avec une de mes mains son menton.
« Elle peut m’en vouloir mais elle ne se doute pas une seconde à quel point il est plus agréable de voyager en ta compagnie. »
Il rit alors légèrement, tout en rapprochant son visage du mien et sa bouche de la mienne. Avec audace, il serra son corps contre le mien, tout en déclarant d’une voix suave.
« Tu as l’air tellement nerveux. Si tu veux, je peux t’aider à te détendre avant de rejoindre les autres. »
C’est alors que la porte s’ouvrit en trombe, rompant l’ambiance sensuelle qui régnait dans la pièce. James s’écartant de moi dans une posture toute professionnelle, il céda sa place à deux petites brunettes qui se précipitèrent vers moi, semblant toutes deux heureuses de me voir.
« Cousin Edgar ! Quel plaisir de te voir. Cela faisait si longtemps. »
« Oh oui moi aussi je suis contente, cousin Edgar ! Tu consacres tellement de temps à ton travail que tu n’as jamais assez de temps pour ta famille. »
La deuxième des sœurs, m’adressa un petit sourire polisson avant d’ajouter une remarque pour faire écho à sa sœur.
« Enfin d’après ce que j’en sais tu ne te consacres pas uniquement à ton travail ces temps-ci. »
« Mais c’est vrai ce que tu dis, tu es fiancé maintenant. Pourquoi tu n’es pas venu ici avec Magda. Je me faisais une telle joie de pouvoir enfin la rencontrer. »
Suspendues à mes lèvres, je craignais de dire une bêtise qui pourrait me faire démasquer. C’est pourquoi, je préférais jouer la sécurité.
« C’est vrai. Je suis réellement navré mais elle n’a pas pu se libérer. Mais vous la rencontrerez tout prochainement. Après tout comme vous le disiez, je vais me marier très prochainement. D’ailleurs, en parlant de mariage nous devrions rejoindre nos amis, non ? »
Elles rirent encore une fois et vinrent alors s’agripper à mes bras. Jouant les demoiselles sérieuses, elles semblaient se réprimander toutes seules.
« C’est vrai, cousin Edgar, tu as tout à fait raison. Il faut faire honneur à nos hôtes. Allons-y de suite ! »
Je les laissais alors franchir la porte en premier et faire quelques pas dans le couloir. Avant de les rejoindre, je me rapprochais de James et annonça d’un petit air coquin.
« Vous pouvez disposer, James. Venez ce soir pour l’heure du coucher. Vous savez très bien que je ne peux pas trouver le sommeil sans être suffisamment bien border. »
« Vos désirs sont des ordres pour moi, Monsieur. »
Laissant derrière moi mon serviteur et amant, je rejoignis ma famille au pied des escaliers. Je songeais alors à Lucifer et me demandais bien ce qu’il avait pu devenir. S’était-il retrouvé tout comme moi plonger dans des retrouvailles auquel il ne comprenait rien ? La réponse à cette question, je l’obtins lorsque je le rejoignis. Je fu alors très amusé par le fait qu’il puisse m’appeler cousin. Nous partagions sans doute beaucoup de points communs mais de là à faire partie de la même famille c’était une barrière que je n’osais franchir.
« Oh oui, je dois bien admettre que j’ai fait des rencontres intéressantes. »
Je pointais alors du doigts les deux jeunes femmes qui m’entouraient et qui riaient à chacune de mes affirmations. Allez savoir pour quelle raison, je n’étais pas réellement le genre d’homme que l’on pouvait trouver drôle. Loin de là ! Je leur adressais quand même un clin d’œil et ajoutais toujours aussi amusé.
« D’ailleurs comme tu peux le constater, je suis très bien entouré. »
Je me doutais bien qu’il devait approuver mes dires, coureur de jupons invétérés comme il l’était. D’ailleurs c’était une chose que je ne pouvais pas leur enlever. Elles étaient véritablement charmantes et je dois bien admettre que j’aurais pu assez facilement reconsidérer les bien fondés des relations familiales chastes en leur présence.
C’est alors que les futurs époux firent leur grande entrée dans la salle de balle, sous les applaudissements de l’assemblée. J’applaudis également, admirant les deux jeunes gens qui s’approchaient alors de nous. Ils étaient charmants et semblaient avoir la vie devant eux. J’étais malgré tout assez d’accord avec les propos de mon comparse. La future mariée avait réellement l’air timide. En entendant cela, je haussais gentiment les épaules.
« Elle ne doit pas avoir l’habitude d’assister à ce genre de célébrations si tu veux mon avis. Et peut-être que la plupart sont venu pour lui. Je comprends que cela puisse sembler intimidant. »
Le futur marié s’approcha alors de nous et nous serra dans ses bras. Je laissais un large sourire complice s’afficher sur mon visage. Nous semblions après tout être des amis de longue date.
« Je suis entièrement d’accord avec Lucifer, Jensen. Nous sommes amis depuis si longtemps. Crois-moi, je n’aurais jamais pu avoir la conscience tranquille en sachant que j’aurais manqué cet évènement. »
Je ne manquais pas de rire au propose de Jensen. Je savais que ce qu’était la jeunesse. C’était d’autant plus importants pour des personnes bien nées de se laisser aller à l’amusement. La société faisait porter un bien trop lourd fardeau sur nos épaules de futurs entrepreneurs. Il fallait bien que jeunesse se passe après tout ! Mais bien évidemment, c’était sans compter sur l’accord de nos parents que nous ne cessions de nous décevoir. Poursuivant sur le ton de la comédie, je fis mine de soupirer de nostalgie.
« Ah oui ! Il est vrai que c’était réellement le bon temps. Encore que mon père ait failli me retirer l’héritage familial plusieurs fois. Dieu bénisse la sainte femme qu’était ma mère et qui parvenait mieux que quiconque à calmer ses sauts d’humeur. »
Puis, continuant à les écouter, j’adressais à Lucifer un regard entendu. Le connaissant, je savais qu’il fallait se méfier du genre d’amusement qu’il pourrait chercher à lui prodiguer. Mais nous étions venus pour cela après tout et je savais que mon compagnon d’aventure saurait mieux que quiconque s’assurer que Jensen ait droit au plus beau des enterrements de vie de jeune garçon.
« Je te prends au mot, Lucifer ! Après tout, tu as toujours été le plus doué de nous trois pour amuser la galerie. Je suis persuadé que tu as une bonne centaine d’idées en tête, non ? »
Je regardais alors plus attentivement la future mariée. La pauvre semblait être réellement perdue dans cette grande foule d’inconnus. Elle ressemblait à ses oies blanches que les familles bourgeoises mettaient sur le marché du mariage une fois qu’elles avaient atteint un certain âge. Je ne manquais pas de le faire remarquer au jeune fiancé.
« Elle est vraiment très jolie, Jensen ! Très franchement, je suis étonné que tu aies pu trouver une jeune femme aussi magnifique qui souhaite t’épouser. »
« Oui je sais, j’ai énormément de chance ! Suellen est la femme la plus merveilleuse du monde. J’ai réellement beaucoup de chance. »
« Mais la pauvre elle ne semble vraiment pas à son aise. Verrais-tu un inconvénient à ce que j’aille lui tenir compagnie quelques instants ? »
« Non vas-y fais-le. Tant que tu n’oublies pas qu’il s’agit de ma fiancée. »
« Mais voyons, Jensen, pour qui me prends-tu ? »
Laissant quelques instants les deux comparses discuter ensemble, je me rapprochais de la jeune promise avec douceur et d’une manière chevaleresque. Elle était si nerveuse qu’elle sursauta au moment où je l’interpellais.
« Miss Suellen ? Je suis réellement navré. Je ne voulais pas vous effrayer. Je m’appelle Edgar. »
« Oh oui je crois savoir qui vous êtes. Edgar Ravenswood c’est cela ? Jensen m’a beaucoup parlé de vous. Vous êtes des amis d’enfance il me semble, non ? »
Ne réfléchissant pas un instant, je répondis alors du tac au tac, comme si l’histoire de mon alter ego était la seule que je connaissais véritablement.
« Oui c’est exactement cela. Et vous, vous n’êtes pas familière de ce genre de mondanités il me semble, non ? »
Elle ne manqua alors pas de rougir, semblant être légèrement honteuse de cette situation.
« Oh non je… cela se voit tant que cela ? Je suis navré mais je dois bien admettre que je ne viens pas du même monde que vous. Mes parents étaient de modestes fermiers. Être ici avec vous, cela m’intimide beaucoup. »
« Vous savez, il n’y a pas de quoi avoir honte. Ce n’est pas parce qu’ils ont de l’argent qu’ils sont forcément meilleurs que vous. La bourgeoise compte également son lot de drôles d’énergumènes. Vous n’avez pas à avoir peur. Rejoignez-nous et vous verrez que si nous avons l’air de vauriens ce n’est qu’en apparence. »
Elle ria alors gentiment, rassurée par mes paroles. Acceptant mon bras, je la conduisis auprès de son fiancé et fis alors les présentations.
« Miss Suellen, je vous présente notre ami Lucifer. Lucifer, voici la belle qui est parvenue à garder dans ses filets le cœur de notre ami. »
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Lucifer S. Phosphoros
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"A trop vouloir chercher à te protéger, nous avons tous deux finis par nous brûler les ailes. Désormais, je ne vis plus que dans l'espoir fou de revoir un jour ton si beau visage, ma douce et tendre Mélanie... lumièré de ma vie."
"Nos routes n'auraient jamais dû se croiser mais nous avons fini par marcher dans la même direction. Quoiqu'il arrive, tu resteras à jamais mon compagnon de route, mon très cher Jasper."
| Conte : Phantom Manor | Dans le monde des contes, je suis : : Henry Ravenswood, Fantome
Cette soirée de veille de mariage battait son plein. Je devais bien admettre que pour le moment tout se passait à merveilles. J’appréciais notre conversation que nous avions eu Lucifer et moi devant le jeune marié Jensen. A le voir ainsi, je n’aurais su dire s’il était réellement heureux de se marier où s’il se pliait uniquement aux us et coutumes de cette époque très traditionnaliste. J’en avais moi-même fait les frais de ces traditions totalement dépassée. Mon mariage avec Martha avait finalement été bien malheureux. J’aurais connu bien plus de délices en me contentant d’ajouter chaque soir de nouveaux noms d’amants et de maîtresses à ma liste. D’ailleurs, j’étais certain que Lucifer partageait moi point de vue. Lorsque je discutais avec la jeune Suellen je découvris ce à quoi je m’attendais. Une jolie oie blanche qui semblait totalement étrangère à ce monde bourgeois superficiel. Comme beaucoup de femmes avant elles, elle l’apprendrait sur le tas. Elle ne serait certainement pas capable de satisfaire à la fois les désirs de belle famille ou les attentes de son époux. C’était ainsi, il était très rare que l’on puisse tout obtenir dans un mariage. Parfois, nous ne pouvions même rien avoir de cela. Eh oui, les déceptions du cœur son celles qui nous blessent le plus.
Pourtant, quelque chose chez elle me touchait. Peut-être que de la voir ainsi les yeux rêveurs et la bouche souriante, me rappelais ma petite Mélanie le jour de son mariage. Un sourire qu’elle avait vite perdu lorsqu’elle avait retrouvé son fiancé pendu au lustre du hall d’entrée de mon manoir. Pourtant, cette fois-ci, ce n’étaient pas mes problèmes personnels que j’avais investi dans cette histoire et je préférais goûter au bonheur prochain d’un couple qui, bien que mystérieux, rêvait encore des joies d’un bonheur conjugal. Toujours aux côtés de Lucifer, je goûtais avec plaisir le buffet servis en l’honneur des futurs mariés. Le vin était également excellent et j’en profitais bien plus que de raison. Je n’étais cependant pas ivre durant cette soirée. Quelque chose me disait que je devais rester alerte et capable de réagir à tout instant. Qui sait ce que les obscurs personnages qui nous avaient envoyés en ces lieux avaient comme mauvaises intentions. L’ennemi pouvait surgir de partout et je préférais être capable de réagir au cas où Lucifer et moi-même nous allions nous retrouver dans une situation plus que délicates.
Après une photo de famille prise par un photographe des plus lents et peu professionnel, nous fîmes la connaissance d’une dame assez âgée. Une dame qui ne se fit par prier pour nous attirer à elle afin de nous montrer un album des plus étonnants. Au premier instant, j’appréciais dans un sourire presque sincère les interactions entre Lucifer et elle. Décidemment, le démon était assez doué lorsqu’il s’agissait de donner le change. Cela dit, mon amusement fut lui de courte durée. Si l’album classique de famille ne devait à première vue pas attiré autant mon attention, je demeurais très surpris de voir au fur et à mesure des pages des personnes que je connaissais de Storybrooke. Qu’est-ce qui justifiait ces photographies ? N’avions-nous donc pas été les seuls à être conduit à effectuer un voyage temporel ? Ou s’agissait-il seulement d’une illusion d’optique destinée à nous embrouillé l’esprit ? Quoiqu’il en soit, je soufflais du nez en me rendant compte qu’Aiguistin se retrouvait affublé d’un costume de la Renaissance très en vogue à cette époque. De son côté, Victor avait effectivement fait le voyage, se retrouvant au temps des colonies, lorsque les Etats-Unis se battaient pour obtenir l’indépendance de leur pays.
La grand-mère annonça alors qu’il était grand temps pour nous de rejoindre nos chambres. Après tout, demain aurait lieu le mariage et il ne fallait pas être manquer d’être en forme. Je réalisais alors que nous nous étions retrouvés dans une famille très pince-sans-rire. Non mais honnêtement, quelle drôle d’idée d’aller se coucher avant même les une heure du matin ? Mais soit, tout comme mon compagnon d’aventure, j’obéis aux ordres de la matriarche et alla tranquillement rejoindre ma chambre à coucher. Lucifer en fit de même, ne manquant pas de préciser que nous devrions nous rejoindre trois heures plus tard pour allait glaner de-ci de-là des informations sur cet étrange mariage. J’approuvais alors ses dires avec un léger hochement de tête, comprenant très bien où il voulait en venir. Je devais bien l’admettre, je mourrais d’envie de découvrir ce qui se cachait dans cette aile du manoir que nous n’avions pas le droit de visiter. Cela dit, je savais que dans ma suite m’attendait un homme magnifique qui m’aiderait à faire passer le temps d’une manière plus qu’agréable.
D’ailleurs, je n’eus pas à attendre longtemps. Alors même que j’arrivais dans ma chambre, je sentis une ombre se glisser dans mon dos et me serrer tendrement contre elle. Sa bouche quant à elle, s’aventura à me donner un baiser dans le cou. Soupirant de délice devant la charmante attention, je finis par me tourner dans sa direction. Je lui adressais alors un sourire des plus carnassiers.
« Je fais finir par croire que tu adores me surprendre. »
« Tu n’as même pas idée. »
Il s’écarta alors lentement de moi, se dirigeant vers un plateau qu’il avait déposé sur la commode. Puis, après avoir verser deux verres, il me le tandis en m’adressant un clin d’œil.
« L’avantage d’avoir ton amant comme serviteur, c’est que je peux me glisser partout sans attirer l’attention. J’ai trouvé cette bouteille dans la cave de la maison. Tu verras, c’est un véritable nectar divin. »
Je goûtais alors une première gorgée et appréciais le breuvage avant de le regarder avec un œil malicieux.
« J’espère que tu ne t’es pas servi dans les provisions réservées au mariage de demain. »
Il m’adressa alors une mine faussement outrée, où pouvait se lire toute la malice d’un serviteur qui passait son temps à côtoyer la classe supérieure d’un peu trop près.
« Moi ? Tu me connais pourtant très bien Edgar, non ? Je sais me montrer professionnel en toute circonstances. »
Finissant alors en une gorgée mon verre, je m’approchais de lui, impatient de passer à la prochaine étape de notre soirée. Je passais alors une main sur son visage, caressant sa joue avec tendresse.
« J’espère bien pour toi, sinon je vais devoir te punir très sévèrement. »
Je finis alors par partager avec lui un baiser passionné et langoureux. Une embrassade au cours de laquelle, ce dernier profita pour déboutonner le haut de mon pantalon avant de se mettre à genoux.
« Il me faudrait donc implorer ton pardon à genoux. Cela pourrait-il te convaincre ? »
« Tout dépend de la qualité et de la sincérité que tu mettras dans tes excuses. »
Il ria un peu avant de s’affairer à faire ce qu’il avait à faire avant que nous ne finissions fiers amants partageant le même lit. Je devais alors bien admettre que j’aurais regretter de passer à côté de cela. Tout comme bon serviteur qui se respecte, il excellait lorsqu’il s’agissait de travaux manuels. J’appréciais de sentir ses mains douce et tendre parcourir mon corps et fut ravi d’atteindre plusieurs fois en sa présence le nirvana. Un effort bien exténuant qui me laissa totalement exténué. Durant quelques minutes, je demeurais allongé à ses côtés, admirant le spectacle de deviner son corps dans la pénombre de la chambre. J’avais tellement l’impression de me retrouver des années en arrières, lorsque Jasper faisait encore partie de ma vie. Il est vrai que mon ami me manquait affreusement et que j’aurais tellement voulu le retrouver. Le sentir près de moi. Tout comme Mélanie ! C’est sur ces dernières paroles que relevant mon regard dans la chambre, je trouvais alors le fantôme de la mariée. Dans un mouvement brusque, je m’éloignais à l’autre bout du lit, laissant James dans la plus parfaite des incompréhensions. Regardant dans la direction où mes yeux étaient braqués, il resta véritablement perplexe.
« Quoi ? Mais qu’est-ce qui se passe ? Que t’arrive-t-il ? »
« Tu… enfin je… »
N’arrivant pas à parler, je poursuivais mes balbutiements tout en étant incapable de parler de manière compréhensible. James s’approcha alors de moi et me serra dans ses bras.
« Je ne sais pas ce que tu as vu Edgar, mais quoique ce soit, c’est fini. »
« Non, non ce n’est pas fini. Tu ne comprends pas… »
« Je ne comprends pas quoi ? »
Brutalement, je détournais le regard pour le porter sur la grande horloge. Il était presque 3 heures et je savais que Lucifer m’attendait. N’ayant aucune envie de le voir débarquer dans ma chambre, je me précipitais en dehors du lit et enfilais mes vêtements à la va-vite. J’avais hâte de savoir si mon compagnon d’aventure était lui-même en proie à ce genre de vision. Ignorant les appels de James, je me précipitais au-dehors.
Je laissais alors un large sourire éclairé mon visage alors que je croisais enfin Lucifer. Je ne pus m’empêcher de rire légèrement au propos du démon. Bien évidemment, le savoir en compagnie d’une femme ne m’étonnais guère. Mais imaginer qu’il ait pu se faire prendre en plein coït avait quelque chose d’assez amusant.
« Tu sais, à la plupart des mariages les gens remportent chez eux des souvenirs sans intérêt. S’ils ont vraiment prévu une mariée fantomatique pour chacun des invités, on peut au moins leur reconnaître le mérite de faire dans l’original. »
Marchant à ses côtés tout en suivant le fantôme, je lui souris malicieusement lorsqu’il me demanda si je dormais.
« Non pas exactement. J’étais accompagné. Apparemment mon alter ego vit une histoire d’amour passionnée avec son major d’home depuis quelques années. Le pauvre chéri est cependant condamné au mariage par sa famille à une femme pour laquelle il n’éprouve pas la moindre affection. Tragique histoire, non ? »
La suite de notre visite nous mena tout droit à l’aile interdite. Il faut dire que compte tenu des circonstances, cela ne me surprenait réellement qu’à moitié. J’étais cependant heureux de cette charmante découverte.
« Eh bien, nous qui rêvions de pouvoir la visiter nous sommes vernis. »
La mariée nous offrit alors généreusement une clé qui nous permis de visiter la pièce qu’elle souhaitait nous montrer. J’approuvais d’un signe de tête l’hypothèse avancée par mon coéquipier concernant l’identité de cette pièce. Il est clair que l’endroit était tout sauf rassurant. On se serait cru dans un musée de l’Horreur. Une ambiance ma fois bien plus appropriée aux fantômes qui nous servaient de guides.
« Effectivement, il semble avoir des goûts littéraires assez étranges. Je ne lui jetterais pas la première pierre cependant, on se croirait devant ma propre bibliothèque. Mais cela explique pour sûrement la raison de la présence de ces spectres. C’est peut-être lui qui en est responsable. Je parle de leur apparition mais peut-être également de leur disparition. »
Je ne manquais alors pas d’afficher un sourire en coin, plutôt fier de cette petite pique balancée au propriétaire des lieux. Je ris ensuite à celle de Lucifer et me tournais dans un sourire vers mon acolyte.
« Je suis persuadé qu’il estimerait te présence comme le plus grand des honneurs que tu pourrais lui faire. »
Puis, ce fut la grande découverte. Nous trouvions enfin ce que les fantômes souhaitaient nous montrer avec tant d’insistance. Si une armoire remplie d’objets occultes n’était déjà pas des plus engageantes, ce que nous trouvions dans la petite boite l’était encore moins. Des bagues de fiançailles ainsi que des mèches de cheveux.
« Tu sais, il était très commun à cette époque d’offrir des mèches de cheveux à notre bien-aimée. Je ne l’ai jamais fait bien sûr mais certains trouvait le geste vraiment très romantique. Je suis cela dis entièrement d’accord avec toi. Peut-être que nous sommes en présence d’un serial killer qui assassinait systématiquement les femmes qu’il devait épousés pour son plaisir. A moins qu’il n’ait assassiné de pauvres vierges innocentes espérant que tu lui accorderais une faveur ? Il avait l’air d’être l’un de tes plus fervents admirateurs. Sinon il a peut-être conservé ses cheveux en trophée. »
A tour de rôle, nous avancions chacun des hypothèses sur lesquelles nous ne pouvions pour le moment que théoriser. Il nous manquait encore des éléments pour affirmer nos propos. Ces fantômes espéraient peut-être que nous puissions découvrir la réalité sur leur disparation avant de laisser leurs âmes rejoindre le paradis. Nous n’eûmes malheureusement pas le plaisir de jouer plus longtemps aux détectives en herbe puisque le jeune Jensen fit son apparition. Il semblait à la fois furieux et intrigué par notre présence. Une chance que Lucifer trouvât rapidement une parade pour nous aider à nous sortir de ce mauvais pas. Comme il me demandait confirmation, je souris à notre faux ami commun et repris la parole.
« Oui en effet ! Tu te rappelles toutes ces soirées passées à se raconter des histoires effrayantes à la lueur d’une bougie ? Nous pensions que rendre hommage à nos folles soirées serait une très belle façon de se rappeler nos frayeurs d’enfants. D’ailleurs nous avons demandés aux danseuses d’emporter avec elle des costumes propres aux plus belle soirées d’Halloween. »
Jensen semblait douté de nos paroles et semblait craindre par-dessus tout cet endroit.
« Oh et bien je… j’apprécie l’attention vraiment. Mais vous ne devriez pas être ici, je vous assure. Et puis je… je tiens à aller me coucher. Je veux être fin prêt pour le mariage de demain. »
Sur ses mots, il récupéra la clé des mains de Lucifer et nous invita tous deux à le suivre jusqu’à la sortie de l’aile interdite. Il nous souhaita alors la bonne nuit et nous pria d’aller nous recoucher.
« Espérons qu’il a tort. Il serait plus que regrettable que la jeune Suellen vienne grandir la collection de cheveux de son grand-père. Allons dormir. Peut-être que demain nous nous porterons mieux. Profite-bien de ta danseuse Lucifier. A moins qu’elle n’ait pu se vexer que tu l’aies ainsi abandonnée. »
Je ne savais pas ce qu’il en était pour Lucifer, mais il était plus que certain que dans mon cas cette affirmation était on ne peut plus vrai. Lorsque je rejoins mes appartement, James ne s’y trouvait plus. Peut-être était-il allé bouder à l’étage des domestiques ? Quoiqu’il en soit, il ne me restait plus qu’à profiter de ma nuit de solitaire.
A peine allongé dans mon lit, je m’endormis. Ce qui dans mon cas était plus que rare. Les différents évènements de cette soirée m’avaient sans doute bien plus secoué que ce que j’imaginais car ma nuit fut hantée par un bien étrange cauchemar. Je me baladais dans un manoir qui n’était plus réellement agencé de la même manière, les pièces semblant être positionnées dans le désordre. Jensen était toujours présent, ainsi que James et les sœurs de Lucifer. Cela dit, un détail chez eux changeait. Ils avaient des vêtements, des couleurs de cheveux ou même des attitudes diamétralement opposées que celles que nous leur avions connus la veille. La mariée quant à elle n’était plus la charmante Suellen mais bien le fantôme qui avait interrompu ma charmante soirée romantique.
Mais cela n’était rien en comparaison ce de qui allait suivre. Cette charmante scène champêtre avait perdu toute la magie d’antan. Au lieu de la musique, je pouvais entendre des cris. Au lieu des poignées de mains et des discussions chaleureuses, je pouvais apercevoir des luttes désordonnées et du sang qui giclait de partout. Puis, on pouvait entendre un bruit de pelle au loin. Un bruit que je connaissais bien puisqu’il m’avait accompagné durant de nombreuses années alors que j’enterrais les corps des victimes que je venais d’assassiner. Une odeur si caractéristique de cadavre s’élevait et devenait véritablement pestilentielle. Puis, ce fut l’apothéose. Je me retrouvais à l’extérieur de la maison, Lucifer était à mes côtés, et nous regardions impuissants la belle maison de cette famille partir en fumée. Puis, j’entendis un chuchotement s’élever au loin. Une voix féminine que résonnait comme un murmure à peine perceptible.
"Enrayez le cycle ! Après le mariage..."
Je me relevais alors en sursaut, comprenant que tout ce que j’avais vécu n’était en réalité qu’un immense cauchemar. Reprenant peu à peu contact avec la réalité, je constatais que le soleil était déjà levé depuis quelques heures. Je me devais donc de me préparer afin d’assister au mariage du siècle. Je ne pouvais cependant m’empêcher d’entendre ces propos venir à moi comme un bourdonnement insupportable. Ce que cela signifiait ? Certainement que nous devrions accepter que ce mariage ait lieu. Il devenait évident que nous ne pouvions pas protéger la jeune Suellen. Elle rejoindrait sûrement la collection morbide de bagues de fiançailles et les mèches de cheveux qui trônaient fièrement dans l’armoire maudite du grand-père de Jensen.
Une fois mon costard enfilé, grâce à l’aide de James qui comprenait et acceptait mes excuses, je partis rejoindre Lucifer. Je souris lorsque je le vis dans le hall, aussi savamment habillé que moi. Je lui adressais alors un clin d’œil et un regard malicieux,
« Tu sais, tu devrais te méfier des habits que tu portes Lucifer. Tu pourrais sans le vouloir attirer comme des mouches des personnes que tu souhaiterais éviter. »
Parlais-je de moi ? Dans ce cas je n’aurais pu le nier. Mais c’était sa faute aussi. Que diable venait-il réveiller mes bas instincts en affichant une beauté presque indécente. Puis, reprenant mon sérieux, je le pris un peu à part alors que les invités se rassemblaient autour de nous.
« Toi aussi tu as vécu la même chose que moi ? Je parle d’un cauchemar qui voulait que ce mariage finisse en bain de sang et en incendie. Tu l’as vu toi aussi ? »
Je lui laissais le temps de me répondre mais avant qu’il ne puisse le faire, Jensen s’approcha de nous, avec un air de coq dans une basse-cour.
« Ah mes amis ! Mes amis ! Je sens que cela va être une cérémonie inoubliable. Pas vous ? »
« Sans nul doute. En tout cas, tu es vraiment splendide en jeune marié, Jensen. Suellen sera certainement ravie de te voir ainsi. »
« Et moi donc. Je suis sûr qu’elle sera magnifique ! Mais je compte sur vous pour restez à mes côtés quoiqu’il arrive. Vous êtes mes témoins après tout ! »
« Compte sur nous, nous serons près de toi pour célébrer le grand évènement. »
Il s’écarta alors, allant saluer et discuter avec ses autres invités avant que sur les coups de 11h nous soyons tous invités à rejoindre le jardin. Je me penchais alors à l’oreille de Lucifer, lançant d’un ton un peu dépité.
« Si notre cauchemar devient réalité, il est plus que certain que nous aurons de la peine à l’oublier cette journée. J’espère que tu gardes un as planqué dans ta manche au cas où. »
C’était une façon de parler étant donné qu’il n’avait pas de pouvoir magiques. Cela dit, j’avais confiance en lui. J’étais certain qu’il parviendrait à me surprendre d’une manière ou d’une autre. De mon côté, je ferais de mon mieux pour l’assister, comme je le faisais depuis plus d’un siècle.
La cérémonie fut grandiose. La mariée plus belle que jamais, échangeait des serments avec son tout nouvel époux qui aurait pu me mettre la larme à l’œil. Tous le monde fut ravi de l’après-midi qui suivit. Affamé, je profitais de l’occasion pour aller prendre à manger au buffet. Tout était délicieux et les festivités qui s’en suivirent étaient un pur régal. Je me pris même au jeu en proposant à certaines dames présentes de se joindre à moi pour une danse. Tous semblaient à la fois ravis et heureux. Tout du moins jusqu’à ce moment maudit où la grande horloge indiqua 21h. A ce moment-là tout semblait se figer dans le temps. La musique ne résonnait plus, les gens ne se parlaient plus. Tout était immobile et un peu craintif, je finis par m’approcher de mon compagnon d’aventure pour déclarer.
« Je pense que nous pouvons dire adieu à tous les aspects plaisants de cette journée, mon ami. Dans quelques instants nous aurons le droit à un véritable enfer sur Terre. »
A cet instant, nous pouvions voir la mère du marié s’approcher de cette chère Suellen. En silence elle lui saisit les mains avant de lui adresser dans un sourire charmeur.
"Ma chère... que diriez-vous de faire un jeu ?"
Il n’était alors que 21h et c’était le début de la fin pour nous tous.
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Lucifer S. Phosphoros
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"Nos routes n'auraient jamais dû se croiser mais nous avons fini par marcher dans la même direction. Quoiqu'il arrive, tu resteras à jamais mon compagnon de route, mon très cher Jasper."
| Conte : Phantom Manor | Dans le monde des contes, je suis : : Henry Ravenswood, Fantome
Je devais bien admettre que retrouver Lucifer après ce véritable cauchemar avait quelque chose de très rassurant. A cette idée, je ne pouvais m’empêcher de laisser apparaître un petit rictus sur mes lèvres. Durant des années, cette pensée m’aurait semblé véritablement inconcevable. Comment sa présence, qui était la source-même de mon malheur, pouvait-elle m’apaiser en quoi que ce soit ? Je songeais alors que dans je me faisais vieux. J’avais arpenté cette Terre depuis plus d’un siècle à présent. Peut-être que comme toutes personnes âgées je considérais que ce que je connaissais était rassurant. Il faisait partie de ma vie depuis si longtemps que son absence me mettait mal à l’aise. A croire que j’avais fini par réellement m’attacher à lui, même si la raison qui m’avait poussé à le faire était totalement incompréhensible. C’est pour cette raison qu’au moment où ce dernier répliqua avec malice à mon compliment, je ne pus m’empêcher de rire gentiment à sa remarque.
« Ah que veux-tu, mon ami, lorsqu’on danse avec le diable depuis si longtemps, il devient difficile de s’en passer. »
Il n’aurait qu’à interpréter cette remarque comme il le souhaitait. De toutes manières, aucune des interprétations qu’il aurait pu en faire était véritablement gênante à mes yeux. Je m’éloignais ensuite à ses côtés pour aborder avec lui un sujet on ne peut plus sérieux. Je souhaitais savoir si en plus de partager cette galère ensemble, il avait pu être sujet au même cauchemar que moi. D’une certaine manière, je fus presque satisfait d’apprendre que c’était bien le cas. Quitte à être fou, autant l’être à deux. Cela nous permettait de nous sentir moins seul dans notre combat. Je l’écoutais alors affirmer que la cérémonie ne pourrait se terminer que dans un bain de sang. Affirmation à laquelle je répondis en un hochement de tête désolé.
« Je crois bien que tu as raison, malheureusement. Nous allons devoir nous montrer prudents. »
Etais-je prêt pour le combat ? Allez savoir ! Il est vrai que je n’étais après tout pas réellement le genre d’homme à voir la volonté de combattre. Tuer un homme ne me dérangeait pas, surtout lorsqu’il se mettait en travers de mon chemin. Je ne pouvais tolérer qu’un homme puisse freiner mon ascension sociale. Cela dit, j’avais d’ordinaire horreur de me salir les mains. Je laissais ce genre de tâches à des subalternes. C’était une chose dont Lucifer devait être plus que conscient. Après tout, s’il était intervenu dans ma vie, c’était bien pour mettre à exécution le projet de me délivrer de mon insupportable beau-fils. Même en passant par un intermédiaire, je savais qu’il était capable d’une grande cruauté. La réputation des Enfers n’était après tout plus à faire. Mais dans ce cas les choses étaient différentes. S’il y avait du grabuge, je savais que je ne pourrais pas m’y soustraire. Il était hors de question pour moi de laisser mon coéquipier faire toute la sale besogne. Il était donc grand temps pour moi d’apprendre à me salir les mains. Malgré tout, Lucifer semblait être terriblement confiant. Il était rassurant dans sa manière de voir les choses. Il prétendait qu’il serait en mesure de se battre dans cette situation. Affirmation à laquelle j’étais en mesure d’apporter tout mon crédit. J’approuvais alors dans un sourire malicieux et finit par répondre à son affirmation.
« Oh pour cela, je ne me fais pas de soucis. Je sais connais mieux que quiconque la ruse et la violence que tu peux mettre dans tes crimes. »
Cela dit, la route serait longue jusqu’au moment où nous devrions effectivement en arriver là. Pour le moment, seul le mariage devrait réellement nous préoccuper. Nous devions être présents pour Jensen, jouer notre rôle de témoins à la perfection. Nous devions surtout tout faire pour que personne ne se doute de rien. D’ailleurs, peut-être étaient-ils déjà au courant de ce qui allait se passer ensuite. Après tout dans ce cauchemar, tout le monde semblait participer à ce bain de sang familial. Un frisson violent parcouru mon corps alors que cette pensée ne cessait de grandir et de s’accroitre dans mon esprit. Je songeais alors à cette pauvre Suellen qui remontait l’allée, toute pleine d’espoir et d’illusion sur ce que sa vie pourrait devenir. Elle s’imaginait certainement vivre heureuse, être la mère de plusieurs superbes enfants et l’épouse la plus comblée au monde. Alors qu’en réalité, elle finirait sans doute comme la mariée fantomatique qui nous avait accompagnée depuis le début de cette aventure. Ce mariage avait pour moi quelque chose de totalement révoltant. Je me refusais à l’idée que son alliance et ses cheveux finissent par agrandir la collection de cette famille de psychopathes satanistes. J’avais déjà sur les mains le sang d’une innocente jeune mariée. Je refusais d’en avoir deux. Ce sauvetage, je le devais à ma pauvre petite Mélanie adorée. Après tout, on pouvait peut-être rêver de rédemption même lorsque l’on avait passé un pacte avec le diable et causer tant de tords autour de nous.
Après le mariage, Lucifer décida de partir de son côté le temps de mettre à bien son projet. A cet instant, je devais bien admettre que je me sentais légèrement vexé. Quitte à mettre sur pied son plan pour mettre fin au carnage qui aurait lieu plus tard dans la soirée, il aurait au moins dû me mettre dans la confidence. Mais soit, je ne pouvais que m’y résigner. S’il désirait partir de son côté, je n’avais plus qu’à en faire de même du mien. Il y a bien quelque chose que je pourrais faire pour faire cesser au plus vite de carnage. Une idée me vint alors en tête, celle de pouvoir protéger au mieux la mariée. Elle ne connaissait pas encore très bien les lieux et c’est peut-être sur cet aspect que je pourrais jouer. Je pourrais toujours lui indiquer la meilleure des cachettes le moment voulu.
N’ayant pour allier véritable que James, je m’approchais de lui au moment où il retournait dans la maison après avoir desservis son plateau de petits fours sur la table des jeunes mariés. Glissant discrètement ma main dans la sienne, je l’emportais à l’écart alors que personne ne regardait. Ce dernier ne put alors que me jeter un regard inquiet. Toujours aussi professionnel qu’à l’accoutumée, il me fit part de ses craintes.
« Edgar qu’est-ce que tu fais ? Tu sais très bien qu’il ne vaut mieux pas qu’on nous voit ensemble. On risque d’avoir des problèmes tous les deux. »
Ne tenant pas compte de son avertissement auquel je ne prêtais au fond que peu d’importance, je changeais alors subitement de sujet.
« James dis-moi… tu connais véritablement très bien cet endroit, non ? »
Il fronça alors les sourcils en un mouvement d’incompréhension. Il semblait se demander si son plus cher ami n’était pas en train de perdre la tête.
« Tout autant bien que toi. Tu ne te rappelle donc pas tous ces séjours que nous avons pu passer chez Jensen ? Tu as trop forcé sur le vin ? »
Pour endormir sa méfiance, je finis par poser mes deux mains sur ses hanches. M’approchant de lui, je déposais un baiser passionné dans son cou.
« Je te taquine, voyons. Tu crois sincèrement que j’aurais pu oublier tous ces cachettes où nous livrions à nos ébats passionnés à l’abri des regards indiscrets ? »
Je recommençais à l’embrasser, finissant même pas passer mes mains en dessous de sa chemise. Je l’entendais soupirer d’aise alors qu’il devait de livrer à un véritable combat intérieur entre l’envie et la bienséance.
« Edgar s’il te plait arrête, j’ai du travail qui m’attend. »
« A ce que je sache, tu travailles à mon service à moi et non à celui de Jensen. Je peux donc disposer de mon serviteur comme je le désire, non ? Allons dans ta cachette préférée, celle où personne ne nous trouvera. Pas même un jour comme celui-là. »
N’y tenant plus, il répondit à mes avances d’une manière encore plus passionnée. Ce qui me faisait comprendre subitement que ça y est, le poisson avait mordu à l’hameçon. Il ne me restait plus qu’à le remorquer. Je devais bien admettre que je culpabilisais de l’utiliser ainsi à des fins pareilles. Cela dit, je ne faisais que l’attirer dans mes filets pour mieux protéger la jeune femme que je désirais tant sauver. En quoi était-ce un crime ? J’étais connu pour être un bon seigneur et je savais récompenser mes serviteurs à la hauteur de leur investissement à ma cause.
Ce fut donc dans les étables que nous laissions une nouvelle fois exploser notre fougue juvénile. Une passion que je vivais avec d’autant plus d’intensité que mon amant était réellement très doué. J’en venais à regretter de ne pas pouvoir l’emporter avec moi jusqu’à Storybrooke. J’étais pourtant certain qu’il sautait chasser cette vilaine solitude mieux que personne. Mais je savais que ce rêve serait impossible à réaliser. Nous ne vivions pas à la même époque et je craignais de savoir quel serait le terrible sort qu’il devrait endurer ce soir-là. L’idée de retrouver le corps de mon amant gisant dans cette grande maison me faisait réellement froid dans le dos. C’était d’autant plus insupportable maintenant que je le sentais auprès de moi. Entourant mon corps de ses bras, la tête posée sur mon torse en toute confiance, il me parlait comme si j’étais le véritable homme de sa vie.
« Tu sais, voir le mariage de ton meilleur ami cet après-midi ça m’a vraiment brisé le cœur. Je pensais à ce que je pourrais ressentir dans quelques mois en te voyant à sa place. J’ai pas envie de passer par là. »
Je soupirais songeant que c’était une vision qui ne lui serait jamais imposée. Cela dit, je me doutais qu’en cette circonstance, la nouvelle ne serait pas forcément bonne. Je me contentais d’adopter un comportement détaché malgré tout.
« Tu y arriveras, comme tu as toujours tout supporté. Nous n’avons pas d’autre choix que de vivre dans ce monde injuste. »
Je me dégageais alors, craignant moi aussi de finir par commettre une grande erreur. Je ne pouvais pas changer le passé et je ne pourrais certainement pas parvenir à le sauver lui. Il fallait que toute mon attention se porte sur Suellen. Pourtant, alors que je finissais de me rhabiller, j’entendis James en rajouter une couche.
« Dis-moi que tu comprends ce que je ressens. Edgar je… je t’aime et cela depuis toujours. »
Il se releva alors à son tour, et fit quelques pas dans ma direction.
« Je ne te demande rien mais… mais promets-moi que tu me laisseras continuer à te servir malgré tout. Promets-moi que tu ne m’abandonneras jamais. »
En entendant cela, la tentation fut beaucoup trop forte. J’avais l’impression d’avoir à nouveau la discussion que j’avais eu avec Jasper avant mon mariage avec Martha. Pris de pitié, je sortis alors de ma poche le couteau que j’avais pris avec moi le matin, espérant qu’il me servirait plus tard. Me tournant à nouveau dans sa direction, je le lui tendis un sourire triste aux lèvres.
« Tiens, garde-le avec toi ! »
« Mais qu’est-ce que tu… »
« Tu le sauras bien assez tôt ! Je… il faut que je m’en aille. On se reverra plus tard, d’accord ? »
Commençant à rebrousser chemin, je finis cependant par lui faire volte-face et revenir vers lui. Il était idiot de ne pas se servir d’un joker lorsque nous en disposions, non ? Je revenais alors vers James et le serrant dans mes bras, repris mon discours.
« En fait, j’ai besoin de savoir. Jusqu’où serais-tu prêt à aller pour me prouver ta loyauté ? »
« Tu sais très bien que je serais prêt à faire n’importe quoi pour toi. »
« Eh bien justement, c’est le moment de le prouver. Ecoute-moi bien. »
Je pris alors un moment pour lui expliquer mon plan. Comme il avait m’avait dit un peu plus tôt, le grand avantage de compter un serviteur parmi ses alliés c’est qu’il passe inaperçu partout où il est. Je lui expliquais alors mon projet, lui demandant de veiller sur la mariée au péril de sa vie. Je partis alors, espérant que James saurait répondre à mes attentes. Je savais ce qu’il me restait à faire, mais je ne pouvais pas m’empêcher de sentir mon cœur se pincer légèrement. Une fois que je quittais la grange, je me rendis dans le salon que j’avais pu voir un peu plus tôt au moment où j’avais rejoint James. Arrachant sans vergogne une page d’un livre, je saisis un stylo et griffonnais rapidement quelques instructions. Une fois cela fait, je rejoignis les mariés ainsi que la foule de leurs invités. Je découvris alors Suellen seule et à l’écart des autres, ce qui tombait plutôt bien. M’approchant d’elle d’un pas nonchalant, je repris la parole sur un ton semblable à celui de n’importe quel invité.
« Alors ma chère, ne vous avais-je pas dit que vous finiriez par trouver votre place parmi nous ? »
Elle rougit alors sincèrement, ne semblant pas savoir exactement comme répondre à mon affirmation.
« Oh et bien je… je suis heureuse en effet. Très heureuse ! »
« Mais vous ne vous sentez toujours pas très à l’aise à nos côtés, n’est-ce pas ? »
« Non pas réellement. Mais je… enfin j’imagine que c’est naturel. Une fois que j’aurais passé plus de temps dans cette famille je suis persuadée que cela ira beaucoup mieux. »
Je souris alors devant la candeur et le manque de confiance dont elle pouvait faire preuve. Je m’approchais alors d’elle, glissant discrètement un petit papier dans sa main tout en étant certain que personne ne l’apercevrait.
« Ne le lisez pas tout de suite et ne le montrez sous aucun prétexte à personne, c’est bien clair ? C’est votre passeport vers la liberté. »
Je posais alors mon doigt sur ma bouche et repartis aussi discrètement que possible. Le soir allait bientôt arriver et avec lui les 21h fatidique qui annoncerait le début de la chasse à la mariée. Je rejoignis alors Lucifer qui se faisait déjà une joie de pouvoir enfin s’amuser comme il se plaisait à le prétendre.
« Eh bien, je suis ravi de savoir que cela te ravisse à ce point. Comme tu le sais, je ne suis pas un grand amateur de meurtre lorsqu’il s’agit de mettre la main à la pâte mais je te promets de faire tout mon possible pour que tu sois fier de ton ancien protégé. »
Je ricanais au moment où Lucifer affirma que les anges n’étaient finalement pas meilleurs que les démons lorsqu’ils s’agissaient de prendre ce qu’ils désiraient.
« Là-dessus je veux bien te croire. Personne n’est à l’abri d’un orgueil déplacé ou d’une envie trop pressante. »
Le marié commença alors son discours, confirmant ce que nous redoutions depuis le début de la journée. Il y aurait bien une chasse à la mariée et il ne me restait plus qu’à espérer que Lucifer avait trouvé le meilleur des plans et que le mien fonctionnerait au-delà de mes espérances. Mon compagnon d’aventure m’expliqua son projet et j’approuvais dans un sourire.
« J’ai hâte de voir ce que tu as concocté dans ton coin. De mon côté, j’ai demandé à mon serviteur James de veiller sur elle en attendant. Je lui fais totalement confiance. A mon avis, il est d’une loyauté à toute épreuve. J’ai laissé quelques instructions à Suellen avant de te rejoindre. J’espère qu’ils parviendront à quitter la propriété au plus vite. Si ce n’est pas le cas, au moins qu’ils arriveront à se cacher en attendant notre retour. »
Je jouais gros en réalité parce qu’il s’agissait de sauver deux personnes et soyons honnêtes, c’était loin d’être joué d’avance. Saisissant le couteau que Lucifer m’avait confié, je le regardais en souriant malicieusement.
« Je vois que tu as pensé à tout. Je t’avoue que pour un gentleman tel que moi une épée aurait bien mieux fait l’affaire. Mais je n’ai malgré tout pas vraiment de quoi me plaindre. »
Je souris alors que Lucifer me faisait part de son plan à lui. Je le regardais alors avec beaucoup d’admiration. Il est vrai que cela lui ressemblait beaucoup de songer à tous ces détails qui pourraient réellement faire la différence dans cette chasse. Il avait après tout raison ! Le cauchemar se terminant par une immense explosion, il était plus que certain que nous aurions besoin de tout ce que nous avions sous la main pour pouvoir la provoquer.
Parcourant les champs, nous finissions par croiser les routes de trois de nos ennemis, aussi masqués que nous. Sachant que comme dans toute guerre nous n’avions que deux choix, vivre ou mourir, il valait mieux agir rapidement et discrètement pour ne pas attirer l’attention des autres personnes qui parcouraient le champ à leur recherche. Les tuant au plus vite, nous reprenions les armes qu’ils avaient laissées derrière eux avant de continuer notre route. Lucifer poursuivit alors ses explications comme si de rien n’était. Cela dit, si je me fiais jusqu’alors au plan de mon partenaire, la suite me semblait bien plus étrange. Cela dit, les choses changèrent un peu au moment où il commença à me parler de mèche et de la fusée. Fronçant légèrement les sourcils, je finis par vouloir prêter foi à son opinion. Après tout, nous n’avions pas beaucoup de solution de rechange. Sans rien dire, je me contentais alors d’hocher la tête d’un air déterminé.
« Très bien, dans ce cas mettons ton plan à exécution. Je suis persuadé que si nous allions nos forces, nous devrions y arriver. Allons envoyer ces ordures là où elles ont toujours rêvé d’être… en enfer ! »
A vrai dire, je devais avoir l’air aussi sûr de moi que Lucifer lui-même. Je me laissais cependant porté par le courant. Après tout, ne dit-on pas que le sort sourit aux audacieux ? Je voulais bien le croire. Après tout, nous n’avions pas encore trouvé la moindre trace de Suellen depuis le début de la soirée. Je savais que James et elle n’avaient aucun moyen de s’échapper de la propriété. Cette bande de psychopathes arpentait les abords de ce territoire entouré d’une armée de chiens. Il était donc impossible pour nos amis d’avoir pu s’évader d’ici. Pourtant, James connaissait si bien les environs que j’étais persuadé qu’ils s’étaient merveilleusement bien cachés. Cet espoir ne me quitta pas durant de longues heures.
Pourtant, ce fut au moment où cette conviction s’encrait dans mon esprit qu’elle s’en trouva chamboulée. Continuant à arpenter les champs, j’aperçus au loin l’une des meutes de chiens qui semblaient être particulièrement attirés par quelque chose. Un corps allongé dans le champ. Curieux, je m’approchais de lui pour me rendre compte que le corps n’était personne d’autre que James. Le pauvre avait reçu une balle dans le flanc et était en train d’agoniser. Les chiens qui l’entouraient déchiquetaient ses vêtements et continuait à le mordre comme s’il s’agissait d’un vulgaire os à moelle. Sentant mon cœur manqué un battement, je me précipitais vers lui. Le prenant délicatement dans mes bras, je crus voir un sourire navré apparaître sur son visage. Il balbutia alors quelques mots et fit de gros efforts afin que je puisse les comprendre.
« Je te demande pardon, Edgar. Mais je… j’ai vraiment essayé. »
« James dis-moi, où se trouve Suellen ? »
« Je… je n’en sais rien. Elle a réussi à s’enfuir à temps quand ce type est arrivé. Je ne lui ai pas dit que c’était ton plan. J’es… j’espérais que ça te sauverait. Je suis désolé ! »
« Chut tu as fais de ton mieux. Tout va bien se passer maintenant je te promets. Je reste avec toi. »
Il se mit alors à sangloter, se serrant davantage contre moi. De grosses larmes coulaient le long de ses joues alors que des mots tentaient de sortir de sa gorge.
« Tu peux… est-ce que tu peux t’en charger. Abréger mes souffrances. »
Je sortis alors mon couteau de ma poche et le plaçait sous sa gorge. Comme derniers mots d’adieu, je prononçais ses mots qu’il aurait tellement voulu entendre de la bouche de mon alter ego.
« C’est moi qui devrais te demander pardon. Je t’aime ! »
Puis d’un geste brusque de la main, je lui tranchais la gorge. Je restais alors là quelques instants impassibles, continuant à le bercer dans mes bras. Je prononçais alors ces mots à haute voix.
« J’en ai tellement marre… de devoir sans cesse leur dire adieu. »
Puis, reprenant le dessus sur ma tristesse, comprenant qu’il nous fallait plus que jamais retrouver Suellen, je reposais le corps de mon ami sur le sol. Lui refermant les yeux, j’arrachais un morceau de ma cape et le déposais sur son visage.
« Tu sais, je pense qu’il valait mieux que toutes ces pourritures qui pourchassent sans raison cette pauvre fille. »
Je plantais alors mon regard dans le sien. Il était plus déterminé et agressif que jamais.
« Je… je pense que je sais où elle se trouve. Ils avaient rendez-vous à l’étable. Il a très certainement dû lui dire qu’elle serait plus à l’abri que nulle part ailleurs. Elle a donc dû y retourner. Il faut qu’on y aille. »
Essuyant les dernières larmes qui coulaient sur mon visage, je me dirigeais vers la grange, Lucifer sur mes talons. J’étais plus envieux que jamais de leur faire la peau à tous ces friqués. Ils devaient payés leur manque de considération et Lucifer savait qu’il pourrait compter sur moi pour les saigner jusqu’au dernier. D’ailleurs, je ne me fis par prier. En nous rendant vers sa cachette, nous croisions plus de cinq personnes. Je leur envoyais à tous une balle dans la tête, même si je savais que certains d’entre eux faisaient partie des plus proches parents du faux Edgar. Aucun n’en valait la peine de toutes manières. Cela n’avait plus la moindre importance.
Je fus soulagé de savoir que mon intuition était correcte. Nous découvrions une mariée totalement paniquée et effrayée. Cela dit, elle se calma en nous voyant. Elle devait très certainement se rappeler que c’était moi qui avais fait en sorte qu’elle se sorte indemne de cette triste aventure. Cela dit, les joies des retrouvailles ne durèrent qu’un temps. Bientôt, ces monstres ressurgirent et nous les battions tous les uns après les autres. Je n’avais plus aucun scrupule à les tuer et de nouveau cadavres venaient s’ajouter à ceux déjà à terre. Ce ne fut qu’au moment où le faux père de Lucifer apparut qu’il nous intima l’ordre de partir. Il était temps de mettre notre plan à exécution. Craignant pour le sort de Lucifer, je saisis tout de même Suellen par les épaules et l’entraînais avec moi.
Je parvins à me frayer un chemin vers l’extérieur, protégeant comme je le pouvais la mariée qui devait être traumatisée à jamais. Mais au moins elle était vivante ! Et elle devait le rester. Je fus soulagé au moment où Lucifer nous rejoignit. Il était réellement temps qu’on mette un point final à tout ceci. A son tour, Lucifer emporta la jeune femme avec lui vers la terrasse alors que je me trouvais à la cave. Le plan de mon ami démoniaque fonctionna à merveille. Ils étaient tous attirés comme des papillons de nuit vers sa lumière infernale. Quand il lança enfin la fusée de détresse, je prévoyais d’allumer la mèche mais des visiteurs impromptus m’empêchèrent de mettre immédiatement mon plan à exécution.
Une fois deux têtes tranchées supplémentaires, je pus enfin allumer la mèche avant de partir de planque au plus vite. Je rejoignis alors mes amis qui s’étaient jeté loin dans un arbre pour éviter d’être pris à leur tour par l’explosion. Lorsque je retrouvais Lucifer, il faisait vraiment de la peine à voir. Il fallait qu’il s’en sorte mais c’était impossible de faire quoique se soit d’ici. C’est pour cette raison que nous nous éloignions les trois au plus vite. Je souris malgré tout lorsqu’il ouvrit la bouche.
« Je reconnais que ton plan était brillant. Cela dit, ne joue pas aussi souvent avec la Mort. A ton âge c’est très mauvais ce genre d’acrobatie. »
Il nous pria alors de retrouver la maison au plus vite. Pour une fois, je ne pouvais que me ranger à son avis. Il fallait effectivement que nous puissions rejoindre nos doux pénates. Afin d’oublier toute cette histoire au plus vite.
A peine avait-il dit ces quelques mots que tout s’arrêta, comme si nous venions de remporter une victoire dans l’un de ces horribles jeu vidéo tant affectionné par notre société moderne. Nous nous retrouvions alors dans une plaine. Une plaine paisible et ne trouvant rien autour que du bois. Cela formait un contraste saisissant avec le cadre désertique auquel nous étions confrontés jusqu’alors. Il faisait jour, il faisait beau et tout ce que nous pouvions ressentir était une brise légère. Ne pouvant m’empêcher de sourire, je me tournais vers Lucifer et lui lançait sur un ton aigre.
« Tu sais, j’ai beau affectionné les aventures rocambolesques, je ne suis pas mécontent de revenir à un décor plus calme et reposant. Si j’osais, je prétendrais presque que nous sommes arrivés au paradis. »
Je me rendis alors compte qu’autour de nous, je pouvais compter des têtes que je connaissais. Nous étions donc tous ainsi rassemblés. Tous les participants désignés pour participer à cet étrange mariage. Devant nous, nous pouvions voir toutes les mariées que nous avions eu l’occasion de rencontrer et de sauver lors de notre aventure. Cependant, il y avait une chose chez ces personnes qui me surprenais intimement. Il ne s’agissait plus de fantômes. Ces personnes étaient devenues des personnages réels et bien vivants, même si je me doutais que cette affirmation était sans nul doute un peu trop poussée. La mariée qui avait attiré notre attention lors de cette nuit s’avança alors.
« Merci... de nous avoir rendu notre liberté. Nous revivions toute cette nuit encore et encore depuis le nuage de la méchante Reine. Cette nuit-là, notre monde entier a été détruit, comme dévasté... la Famille est morte pendant le Jeu. La malédiction nous a alors transporté ici... »
C’était à croire que Régnia Milla ne faisait pas que détruire les vies des vivants. Elle parvenait très bien à en fait de même avec les morts. A nouveau, la mariée leva son bras et déclara.
« J'ignore où nous sommes... sans doute dans des limbes... ou en enfer peut-être... il m'aura fallu du temps pour vous atteindre. Mais grâce à vous, nous pouvons désormais reposer en paix. »
Elle nous sourit alors, elle et toutes les autres mariées. Elles nous exprimaient ainsi leur immense gratitude. Une fois encore, elle leva la main vers le ciel, indiquant un chemin qui se trouvait derrière nous. Une lumière apparut alors au fond de la forêt. J’en conclue alors que nous devions à nouveau traverser la forêt pour nous retrouver dans notre ville initiale. Traversant la forêt aux côtés de mon compagnon d’aventure, je ne pus m’empêcher de lui sourire au moment où nous atteignions la ville.
« Eh bien, nous pouvons affirmer que la soirée a été plutôt mouvementé, n’est-ce pas ? »
Puis faisant quelques pas, je continuais à m’enfoncer dans la ville à ses côtés. Je finis par lui adresser une dernière fois la parole.
« En tout cas, ce fut un honneur de pouvoir à nouveau me battre à tes côtés. Nous devrions nous prêter à ce genre d’aventures plus souvent. Mais d’ici là, je vais t’abandonner et aller me reposer. Je te souhaite une bonne fin de soirée. »
Marchant alors dans ma propre direction, je finis par rebrousser chemin dans sa direction.
« Tu sais, si d’aventure les fantômes te manquaient, tu pourras toujours venir me rejoindre dans mon manoir. J’ai gardé au frais une très bonne bouteille de whiskey qui ne demande qu’à être ouverte. Je te dis à tout bientôt ! »
Je m’éloignais alors définitivement de mon côté, songeant que j’avais bien mérité de boire après toutes ces émotions. Mais avant cela, je laissais mes pas me conduire jusqu’au cimetière. J’espérais ainsi pleurer la disparition d’une toute autre mariée, perdue au fin fond de mon esprit torturé. Je songeais cependant que si j’étais parvenu à sauver une mariée, peut-être qu’un jour j’arriverais à en sauver une deuxième.
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[EVENT #5] Les mariages ont leur lune de miel ; les veuvages aussi } feat Edgar H. Ravenswood