« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver.
Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)

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 I never meant to hurt you, please never go away. - (ft. Mono ♡)

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Six Dimitrescu
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Six Dimitrescu

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I'm only a man with a candle to guide me
I'm taking a stand to escape what's inside me
A monster, a monster
I've turned into a monster
A monster, a monster
And it keeps getting stronger

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| Conte : Little Nightmares I et II
| Dans le monde des contes, je suis : : Lady Six~

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I never meant to hurt you, please never go away. - (ft. Mono ♡) _



________________________________________ 2021-04-09, 23:56



I never meant to hurt you, please never go away.


I did it all for you, don't say I never tried
I wanna protect you, so that you never die
I did it all for you, don't say I never tried
I wanna protect you so that you never die

Allongée sur son lit, Six fixait le plafond de sa chambre. Tout le monde était parti vaquer à ses petites occupations et la maison était à nouveau plongée dans un calme olympien. Il n’y avait plus qu’elle. Elle et ce silence. Elle et ses pensées. Beaucoup de choses lui passaient par la tête pour ainsi dire, dont la plupart n’étaient que des vieux souvenirs d’enfant qu’elle aurait préféré oublier. La rupture d’une promesse est un acte définitif qui met fin à la confiance qui a été accordée derrière, et l’impact est d’autant plus important quand il s’agit d’une promesse d’enfant. Six aura mit… longtemps, beaucoup trop longtemps, avant de le comprendre. Elle l’avait compris dès l’instant où il n’était plus possible pour elle de faire marche arrière.

Elle s’était alors renfermée dans une solitude qu’elle estimait être juste et méritée. De toute façon, qui voudrait d’une gamine comme elle dans sa vie ? Personne. Personne ne voudrait de quelqu’un à qui on ne pouvait pas faire confiance. Même ce lit, cette chambre, ce toit, elle estimait ne pas le mériter. Elle n’avait pas sa place ici. Chris avait-il seulement conscience de tout ce qu’elle avait fait avant d’en arriver là ? Machinalement, Six leva ses mains à la hauteur de son visage pour les observer. Il ne fallait pas se fier à son petit mètre soixante, elle n’était pas aussi innocente qu’elle laissait le sous-entendre. Elle a semé la mort sur son passage sans se préoccuper des conséquences, pour sa propre survie. Elle a détruit une amitié qui lui était précieuse parce qu’on lui avait cassé son jouet. Un soupir las s’échappa de sa bouche tandis qu’elle laissait ses bras retomber sur le matelas. La jeune femme pouvait passer des heures ainsi, à ruminer ses pensées noires tout en contemplant la peinture blanche de son plafond, mais c’était à son tour d’être de corvée. Chris était déjà suffisamment gentil de lui offrir un toit, la moindre des choses était de lui rendre la pareille.

Se levant finalement de son lit, Six prit les premiers vêtements qui lui passaient sous la main avant de se diriger vers la salle de bain où elle tourna volontairement le dos au miroir. À quoi bon se regarder à travers un miroir quand celui-ci ne reflétait que le monstre qu’elle était au fond. Poser un regard sur son reflet ne ferait que nourrir davantage la haine qu’elle avait contre elle-même, hors elle n'avait pas besoin de ça pour se détester. Six passa de longues minutes sous la douche, profitant de la sensation d'eau chaude sur sa peau et de la douce odeur du savon. Elle, qui venait de passer une dizaine d’années à errer dans les rues comme un chiot abandonné, avait encore un peu de mal à se réhabituer à ce confort.

Une fois habillée de ses vêtements propres, la jeune femme passa le reste de sa matinée à rôder dans la maison, s’occupant d’une part des tâches ménagères et tentant de se changer les esprits d’une autre part. Mais bien vite, elle avait l’impression d’être comme un lion en cage Six ressentit bien vite le besoin de prendre l’air. Elle laissa donc un petit mot sur un post-it qu’elle laissa sur la table du salon et la voilà partie du domicile familiale. La ville était menacée de ces grands nuages gris qui annonçaient une averse imminente. La météo était à l’image de la vie extérieure : maussade, triste et déprimante. La seule touche de couleur qui égayait un tant soit peu les rues du centre-ville était le jaune vif si caractéristique du ciré de la jeune femme. Et si, d’ordinaire, cela ne suffisait pas à attirer le regard sur elle, il semblerait que les choses allaient se passer différemment aujourd’hui.

Elle sentit son téléphone vibrer dans sa poche et, dans un réflexe, s’empressa de le sortir pour voir de quoi il en retournait. Chris avait retrouvé ce vieux portable dans un fond de placard et avait jugé bon de le confier à la jeune femme au cas où elle aurait un problème. Il n’était pas à la pointe de la technologie mais était largement suffisant pour appeler et envoyer des messages en cas de pépin. Le numéro qui s’affichait sur l’écran n’était pas enregistré, mais Six en connaissait l’origine. Chaque semaine, elle avait le droit à un message de Seven auquel elle ne prenait jamais la peine de lui répondre. Pas par manque de temps mais parce qu’elle estimait qu’il se porterait mieux si elle n’était plus dans sa vie. Son vieil ami ne l'entendait évidemment pas de cette oreille mais Six espérait qu’il finirait par passer à autre chose. À croire qu’elle ne se souvenait plus d’à quel point il pouvait se montrer buté quand il avait une idée précise en tête.

Alors qu’elle trouva finalement le courage de lui répondre afin de tirer les choses au clair avec lui, elle passa à côté d’une boutique d’antiquité dont la vitrine exposait de vieilles télés allant des années 50 à 80. Si elles n’étaient pas censées être en état de fonctionnement, toutes s’allumèrent d’un coup pour afficher le journal télévisé. Ce petit manège captiva bien évidemment le regard de Six qui ressentait l’étrange sensation d’être comme attiré par ces télés. Et si, au début, le présentateur se contenta d’annoncer de simples faits divers, son attitude changea rapidement et l’ambiance devint plus sombre. Sans prévenir, les images changèrent comme si quelqu’un ou quelque chose s’amusait à changer les chaînes. Si l’enfant semblait confus dans un premier temps, plus les images défilaient et plus elle comprenait. Elle reconnaissait ces lieux entre mille, c’était Pale City. Ce qu’elle voyait à travers l’écran des télé étaient les souvenirs qu’elle essayait d’enfouir. La personne responsable connaissait ses plus sombres secrets et semblaient s’en amuser pour effrayer la jeune femme. Non, ça ne devait être qu’un rêve. Elle est probablement tombée de fatigue, elle allait se pincer et se réveiller dans le canapé. Mais quand elle se pinça le dos de la main, Six se rendit compte que ce n’était pas le fruit de son imagination sordide. Et quand Six comprit qu’elle ne pouvait échapper aux fantômes de son passé, les images revinrent sur le présentateur télé. “Tu te souviens de moi ?” Cette question tournait en boucle dans la tête de la brunette qui était incapable de répondre. Son esprit était parsemé de doutes et un seul nom lui revenait en tête, mais elle voulait avoir tort.

Sans lui laisser la moindre seconde de répit, le présentateur lui somma une heure et un lieu de rendez-vous avant que les télés ne s’éteignent de manière définitive. Confuse et persuadée d’être victime d’une caméra cachée, Six se mit à chercher dans les alentours les potentiels responsables de cette mauvaise blague mais il n’y avait personne. Dans cette rue, il n’y avait plus qu’elle et son passé.

Six aurait pu ignorer ce rendez-vous, se contenter de rentrer chez elle et de tout raconter à Chris, c’est ce qui aurait été le plus sage et ce qu’aurait fait n’importe qui d’un minimum censé. Mais son instinct lui dictait de se pointer à ce rendez-vous et c’est ce qu’elle avait fait. Alors que le jour commençait à disparaître derrière l’horizon, Six se tenait au détour d’une ruelle qu’elle savait peu fréquentée. Si la pluie n’avait pas encore commencé à tomber, le vent s’était quant à lui invité à la fête et la jeune femme commençait à avoir froid aux mains. Alors, sans réfléchir, elle plongea ses mains dans les poches de son ciré et ses doigts touchèrent un objet métallique. Son regard se posa sur le briquet qu’elle venait de sortir et son cœur se serra. Elle se demandait parfois pourquoi elle ne s’en est jamais débarrassé mais la réponse était déjà toute trouvée : Elle en était incapable.

Timidement, elle ouvrit le briquet et une petite flamme se forma dans la pénombre, devenant ainsi la seule source de lumière en plus des quelques réverbères qui s’étaient allumés. Et puis des bruits de pas sur le pavés firent sortir Six de ses pensées. Elle leva alors son regard et son cœur manqua de s’arrêter. Elle était incapable de voir son visage mais elle reconnaissait la silhouette de l’homme qui lui faisait face, sa grande taille et sa façon de se tenir le trahissait. Tout était de sa faute si elle avait trahi la seule personne en qui elle avait eu confiance. Six eut alors un mouvement de recul alors qu’elle s’efforçait de retenir la panique qui prenait possession de son corps à chaque pas de l’étranger.

“J’aurais dû m’en douter.”

Il fallait croire que les choses étaient destinées à se répéter inlassablement comme un vieux disque rayé. La seule différence était que cette fois, il n'y avait personne pour la sauver.

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I never meant to hurt you, please never go away. - (ft. Mono ♡) Lgjd

It seems like we lost touch
so hold me
as the record skips
Maybe you're just too good
Maybe I'll run away
Maybe I shouldn't stay
Maybe I talk too much
But baby I'll be there
It's been a little hard
But maybe all along I'm afraid


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I never meant to hurt you, please never go away. - (ft. Mono ♡) _



________________________________________ 2021-04-10, 19:22

I never meant to hurt you, please never go away.
So don't forget my friend. Will it over ? Or it won't ? Take my words and stop it all ! Or regret your choice...


Le regard vide rivé sur l'unique télévision de la pièce. La télévision n'affichait rien hormis une mire de couleur avec un ''no signal'' écrit en noir au milieu. Il restait là à fixer les couleurs tandis que le sons saccadé de la télévision remplissait la pièce. Le grésillement ne le dérangeait pas, au contraire il se sentait paisible. Vide. Mono avait souvent des moments d'absences dans ce genre où il se perdait dans la télévision. Son esprit était là et son corps était ailleurs. Il passait la plupart de ses journées dans cette pièce sombre et vide ou seule une chaise se tenait au milieu et en face une vieille télévision. Il se trouvait dans une petite tour de transmission que son père avait acheté pour lui juste à côté de Storybrooke. Depuis cet achat, Mono passait ses journées dans cette pièce à observer le monde de sa chaise. Quand on lui demandait, il voyageait de télévision en télévision pour commettre des actes impardonnable avant de revenir sur sa chaise. Plus les journées passés, plus les couleurs du monde extérieur lui semblait triste. Tout n'était que bleu et gris, un peu comme lui. Parfois il se réveillait plus vide que d'habitude avec cette envie de revoir des couleurs. Alors il s'asseyait sur sa chaise comme aujourd'hui et il fixait les bandes de couleurs qui se trouvaient dans l'écran de la télévision. Fixer cette image n'était pas quelque chose de simple pour lui, au contraire. Ce n'était pas pour rien qu'il avait chassé les couleurs de sa vie.

Sa ville natale avait toujours été triste et pâle. La couleur n'était pas la bienvenue et pourtant une personne avait réussie à repeindre ce tableau maussade qu'il avait toujours connu étant enfant. Elle était comme les rayons de soleil une journée chaude d'été. Comme les tournesols qui dansaient quand la brise chaude soufflait dans ses tiges. Elle avait la couleur d'un champ de blé que Mono avait seulement pu voir en peinture. Il n'aurait jamais pensé qu'aussi peu de couleur dans sa vie lui aurait fait autant de mal. Il serra ses poings qui étaient posés sur ses longues jambes avant de finalement tendre la main vers la télévision qui s'éteignit. Mono se trouvait maintenant totalement dans le noir, mâchoire serré. Il ne voulait plus penser à elle, il voulait passer à autre chose et avancer. Comment pouvait-il faire alors que tellement de colère était enfermé en lui. Tout lui rappelait son amie d'enfance, qui elle était vraiment, sa musique et sa trahison. Il voyait ce jaune si familier un peu partout autour de lui et cela le mettait hors de lui. Tellement que la télé se ralluma et grésilla de plus en plus fort, de quoi percer les tympans. Il se leva finalement de sa chaise et machinalement il plongea ses mains dans les poches de son veston. Il chercha un moment ses gants et ses longs doigts effleurèrent un objet métallique. Pas besoin de le sortit pour en connaître l'origine.

Son cœur se serra tandis qu'il desserra sa mâchoire. A chaque fois qu'il touchait l'objet la colère s'envola laissant place à une immense peine. Cette douleur qui le hantait chaque jours. Mono se posait toujours les mêmes questions encore et encore, ces questions qu'il aimerait lui poser un jour quand il serait en face d'elle. Pourquoi ? Pourquoi avait-elle trahie sa confiance ? Pourquoi l'avoir rejeté alors qu'il était le seul à l'avoir aidé ? Pour qui elle se prenait ? Pourquoi avoir lâchait sa main ? Cela n'avait servit à rien, il était encore en vie. Elle avait quitté la ville et lui était resté ici. Mono avait eut espoir de revoir son ciré jaune un jaune. Qu'elle viendrait le sauver pour une fois mais cette espoir n'avait fait que grandir sa colère envers elle. Il espérait juste ne jamais croisé sa route, jamais.

Son téléphone sonna dans sa poche et cela le sortie de ses pensées, rapidement il jeta un coup d'œil au message qu'il venait de recevoir. Celui de son père qui lui demandait d'observer à travers les télévisions des habitants de la ville afin de trouver une nouvelle recrue. Il ne prit pas la peine de lui répondre et il se rassit en silence sur sa chaise. Sans attendre, ses yeux devinrent noir et les chaines défilaient rapidement. Rien d'intéressant jusqu'à moment ou il eut l'impression de voir une silhouette jaune se dessiner dans la rue. Il revient sur cette télévision qui était tourné vers la rue, il n'avait pas halluciné. C'était bien elle. Son père lui avait donné une mission et lui avait bien dit de ne pas agir par impulsion mais c'était plus fort que lui, sans attendre il se leva de sa chaise et colla ses mains sur la télévision. Il la traversa cette dernière sans difficulté et sortit de l'appartement sans se faire pendre. Il suivit alors discrètement la jeune femme cachant correctement son visage sous son chapeau sombre. Mono devait attirer son attention et pour ça, il trouva un rapidement une solution.

Il se cacha alors dans une ruelle laissant la pluie tomber sur son chapeau, il s'en souciait peu actuellement. Rapidement il se concentra sur le magasin des antiquités qu'il venait de voir dans le coin de la rue. Il concentra tous ses pouvoirs sur les télévisions et elles finirent par s'allumer juste devant la jeune femme. Un présentateur connut annoncé alors les nouvelles de la journée et Mono décida de se servir de lui.

Bonsoir Storybrooke ! Je suis ici pour vous donner les nouvelles du soir. Aujourd'hui la police a enfin arrêté la bête qui rodait dans la forêt de notre chère petite ville ! Les promenades en forêt sont autorisés en journée mais le soir sont encore interdite ! Attention au Chasseur et à son fusil de chasse ! Quand à la météo, la pluie sera encore au rendez-vous demain. Ne vous en faites pas, cette ville pâle à son charme vous ne trouvez pas ? Soyez des enfants sages et allez bien à l'école sinon la Maîtresse vous mangera ! Et n'oubliez pas, Hello, hello, we are lonely Help her, help her, and we'll see my way, my way And you'll see a halo ascending above our sea.

Le présentateur arrêta alors de parler et son regard vide se posa sur cela de la femme au ciré avant de disparaître. Des images de Pâle City défila à toute allure afin de bien faire comprendre le message à la jeune femme. La télé grésilla un moment avant d'afficher de nouveau le présentateur qui affichait un sourire effrayant.

Tu te souviens de moi ? J̙͔͎̘e̞̲͕̳͈͋̊̑ͮ̍ͧͅ v̟͉͉ͅaí̥s ̣̪͙̱̭̣͌͂ͭ̓̍͂͑ͅt͎̠̒͛͋ͅe ̭̑f̟͎̞͑ͯ̔a̽͂̒ͦ̾i̓͋̌͗̓͊r͖̰e͐̊̓͋̂ ̦̫̻̜̬̽ͩͪ̑̌v͉̘̭͎̙͔̍͐ͧ̾̿ͩiv͑̍̾r̭̳̭̀ͩͯe̺̝̥̜̯̟͇̾̀ͭͦ͌̄̽ u̳̹͉n̦͓̰̪̹ ̦̹͍̭c̳̝̥̤͍̯͑̂͋̊ͦͪâu̍ch̹̘̗̰̥̬͕̅̍͛̏̐ͤ͗e̯͍̠̳̦ͤ̌̒͑̚m̭̫͎̞̠̰ǎ̰͇̟̠̼̟͊̑̀͌̃̽ͅr̿̓.

Rendez-vous dans 10min dans la ruelle du centre ville. J̭̥͓̘̄ͤ̑ͫe͓̞̓̊ ̬̮̜̳̹͛̏̅̏̀vai̬͈̞͉ͅs ͛̈́̎̂̄tͪ̓e̘̻̻̠̲ͩ̎̐̈́̎ ̘̝̬̖͚̄̑ͭͨ͋t͈̰̝͛̍͌u̟̰̳̱̺er̺͂.

Elle ne pouvait qu'entendre la question et l'heure et le lieu de rendez-vous. Le reste des phrases étaient trop lointaine pour qu'elle puisse les comprendre. Une personne saine aurait fait demi-tour. Une personne saine n'y serait pas allé mais elle était tout sauf saine d'esprit. Mono disparût alors dans l'ombre se rendit rapidement au lieu de rendez-vous. Son invité arriva rapidement dans cette ruelle sombre. Elle se trouvait en face de lui, briquet à la main. Elle osait encore le garder ? Mono resta un moment dans l'ombre avant de finalement s'avancer vers elle dans des pas lourd qui raisonnait autour d'eux. Les lumières des lampadaires qui se tenaient au dessus de leur tête clignotaient avant d'exploser une à une au fur et à mesure qu'il avançait vers elle. Un immense sourire se dessina sur ses lèvres, elle avait peur. Tant mieux.

Il ne restait plus qu'un lampadaire d'allumé et il se tenait juste au dessus de sa tête. La lumière vacillait mais elle était toujours là. Mono laissa alors ses longs bras collés contre son corps et il pencha doucement la tête sur le côté observant un long moment la jeune femme sans dire un mot. Il leva finalement sa main vers elle et le briquet vola rapidement vers lui. L'homme au chapeau joua un moment avec avant que la lumière du dessus ne finisse par exploser elle aussi. Il faisait maintenant noir dans cette ruelle, difficile de se repérer.

« Tu as peur du noir ? Tous les enfants ont peur du noir. »

Il alluma le briquet et s'avança une nouvelle fois vers la jeune femme. Elle ne se doutait pas qu'il s'agissait de Mono, elle l'avait oublié ou alors elle pensait qu'elle avait réussie à le tuer. Elle serait déçue de savoir qu'il était encore en vie. Il se téléporte alors devant elle dans un grésillement avant de se retrouver derrière afin de la surprendre. Il éteignit une nouvelle fois le briquet.

« Tu n'es qu'une enfant capricieuse, Six. Je t'avais dit que je te retrouverai. Et cette fois-ci personne ne viendra te sauver. »

Ses yeux noirs se posèrent sur le regard effrayé de Six et sans attendre, il la poussa violemment par terre avant de balancer le briquet à ses côtés. Les lumières se rallumèrent alors une à une et l'homme au chapeau se mit alors juste au dessus du corps de Six. Mono n'arrivait plus à la regarder en face, ce regard... Il ne le supportait plus. Alors il finit par coller ses deux mains sombres sur le cou fragile de son ancienne amie et il força. Ses mains bleus appuyaient encore et encore sur son cou chaud et beige. Elle n'avait pas perdu sa couleur elle au moins. Et pour ça, elle allait mourir.

« Je te déteste. Tu es horrible. La seule chose que tu sais faire c'est créer des problèmes et me trahir ! Je veux que tu meurs... Je veux te voir mourir ce soir … »

Mono pencha son visage vers Six et à cause de ce geste, son chapeau tomba sur le pavé à coté du visage de Six. Elle méritait de mourir, elle ne causait que des problèmes, elle n'offrait que de la triste et elle passait son temps à trahir. Elle méritait de mourir alors pourquoi ses mains tremblaient encore et encore. Pourquoi il n'arrivait pas à serrer son emprise ? Et pourquoi diable sentait-il des larmes couler sur son visage. Mono serra sa mâchoire une nouvelle fois sauf que cette fois-ci ce n'était pas pour contenir sa colère mais plutôt sa peine. Sa vue se troubla et son torrent de larmes venait s'écraser sur le visage de la jeune femme. Il n'arrivait pas à la tuer, il ne pouvait pas. Pas comme ça, pas alors qu'il venait de la retrouver. Mono avait tellement de questions à lui poser avant. Alors sans attendre, il s'écarta de Six et finit par s'asseoir sur le sol trempé à quelques pas d'elle. Il passa sa main sur son visage humide avant de remettre son chapeau sur sa tête. Sans la regarder, il reprit la parole.

« Tu as manqué ton coup, je ne suis pas mort comme tu le voulais. »

Il finit alors par se lever tout en frottant son costume sans dire un mot de plus et sans prendre la peine d'aider Six ou même de la fixer.


Six Dimitrescu
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A monster, a monster
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________________________________________ 2021-04-15, 18:22



I never meant to hurt you, please never go away.


I did it all for you, don't say I never tried
I wanna protect you, so that you never die
I did it all for you, don't say I never tried
I wanna protect you so that you never die

Six n’était pas une gamine comme les autres, son esprit ne fonctionnait pas de la même façon que les autres enfants de son âge. Elle n’avait jamais connu d’enfance normale, ni de vie normale d’ailleurs. Elle a été très vite plongée dans ce bain malsain de violence et de perfidie et a été forcée de s’adapter en conséquence, ses actes étant pour la plupart dictés par son instinct. C’est comme ça qu’elle fonctionnait, elle se fiait à son instinct de la même façon qu’un chien se fiait à une odeur pour retrouver son chemin. Mais cela signifiait aussi agir par impulsivité, ce qui conduisait bien souvent à davantage de regrets qu’à une véritable solution. Six ne connaissait que trop bien ce sentiment, de toute façon. Elle vivait toujours avec, comme un poids qu’elle devait se traîner au quotidien. Elle tentait de se persuader que ce fardeau finirait tôt ou tard par s’en aller, qu’elle se pardonnerait un jour de ce qu’elle avait fait, mais au fond elle savait que cela serait impossible. Elle préférait vivre dans le déni, se voiler la face quand il s’agissait de faire face à son passé. Et voilà qu’aujourd’hui on la confrontait aux conséquences de ses actes sans qu’elle n’ait plus le moindre échappatoire. On la forçait à assumer le mal qu’elle avait causé à ses dépends, consciemment ou inconsciemment. Elle était prise au piège dans cette ruelle face à cet homme qui lui avait déjà fait du mal par le passé, qui l’a transformée en ce monstre qu’elle est aujourd’hui.

D’ordinaire, elle n’avait pas peur du noir bien au contraire. C’était dans l’obscurité qu’elle avait appris à trouver refuge, comme si elle ne méritait pas de voir la beauté du monde extérieur. Pourtant, quand la lumière des lampadaires vacilla pour finalement plonger la rue dans le noir, Six ne se sentait pas en sécurité et l’homme en face d’elle savait parfaitement en jouer puisque, d’un simple geste de la main, il lui confisqua son bien le plus précieux pour le récupérer comme si c’était son dû. Et même à travers le noir, elle pouvait deviner le sourire malsain qui se dessinait sur ses lèvres. Il se nourrissait de la peur de Six pour assouvir cette soif de haine qui le consumait au fil des années.

Sans qu’elle ne puisse réagir, l’étranger se téléporta à elle dans un grésillement strident qui manqua de lui percer les tympans. Dans un bref élan de détresse, Six tenta de récupérer son briquet mais elle n’eut même pas le temps d’amorcer le moindre geste que l’homme filiforme se retrouva dans son dos d’un nouveau claquement de doigt. Lorsqu’elle se retourna, son regard croisa brièvement celui de son adversaire et elle comprit que quelque chose lui échappait. Ils se connaissaient d’une façon qui allait bien au-delà de la simple proie que Six représentait à ses yeux. L’inconnu en savait beaucoup sur elle, beaucoup trop pour qu’elle garde un semblant de sérénité. Elle avait l’impression d’être mise à nue, d’être percée au grand jour. Elle ne pouvait pas se cacher derrière ses faux airs d’innocente, son masque lui était inutile. Il savait tout.

D’un nouveau geste inattendu, Six se retrouva violemment poussée sur les pavés de la rue. Elle voulut alors se relever mais une force invisible l’en empêchait, la forçant à rester clouée au sol. Ainsi, elle ne pouvait que contempler sa mort future. Son regard terrorisé ne pouvait se décrocher de la silhouette de l’homme qui lui faisait face. Ce même homme qui, aveuglé par sa haine et son esprit de vengeance, se pencha vers elle et qui posa ses deux mains autour de son cou pour commencer à exercer une pression dans un élan meurtrier. Dans un semblant de geste de survie, Six agrippa les poignets de son agresseur et tenta de lui faire lâcher prise, en vain. Alors elle se contentait simplement de regarder son agresseur de ses yeux emplis de détresse alors que l’oxygène commençait à lui manquer progressivement. Et puis elle comprit. Elle comprit tout dès l’instant où elle fut en mesure de voir le visage de l’homme qui souhaitait sa mort. Sans qu’elle ne puisse se contrôler, ses yeux commençaient à s’humidifier.

“Mono ?”

Ce prénom qu’elle souffla d’un chuchotement tout juste audible lui fit l’effet d’un poignard planté en plein cœur. Plus jamais Six ne se pensait être capable de prononcer son prénom, et peut-être que ce visage n’était que le fruit de son imagination malade et mal oxygénée. Pourtant elle connaissait ce regard, il n’y avait que lui pour la regarder de cette façon, comme s’il accordait une précieuse importance à son existence. Mais ce soir, le petit garçon qu’elle avait connu par le passé n’existait plus, elle faisait face à un adulte aveuglé par la colère que ses années de solitude ont nourri. Par sa faute. Ses mots étaient durs mais teintés d’une triste réalité : il voulait la voir mourir.

La jeune femme aurait pu se débattre, tenter de crier à l’aide ou de simplement se téléporter de son emprise, mais elle n’essaya pas d’échapper à son funeste destin. Si l’idée lui avait déjà effleuré l’esprit à plus d’une occasion, jamais elle n’a essayé de passer à l’acte. Parce que c’est une lâche, elle était incapable d’assumer. Finalement, elle allait mourir entre les mains de celui qu’elle avait volontairement fait chuter, c’était une bien triste ironie du destin mais c’était tout ce qu’elle méritait.

Sa vision commença à se faire floue alors que la prise du jeune homme n’avait toujours pas lâché son cou. Délicatement, Six parvint tout de même à lever sa main pour la glisser sur la joue de son vieil ami, comme dans un dernier geste d’adieu. Mais elle sentit la prise se faire soudainement hésitante jusqu’à ce qu’il renonce finalement à son geste, laissant ainsi la vie sauve à l’enfant au ciré jaune.

La jeune femme prit plusieurs secondes pour se remettre de l’agression, prenant le temps pour remplir ses poumons d’oxygène et de se remettre les idées en place. Elle se redressa ensuite, pour se mettre en position assise et passa ses mains à l’endroit où étaient posées celles de Mono la minute d’avant. Pourquoi n’avait-il pas été jusqu’au bout ? Même la Mort ne voulait pas d’une traîtresse pareille à ses côtés.

Le pique de Mono fut ignoré par la jeune femme qui préféra plutôt récupérer le briquet tombé au sol pour le ranger précieusement dans sa poche sans lui adresser le moindre regard. N’en déplaise au jeune homme, la situation était toute aussi douloureuse pour Six dont les pensées étaient bordéliques. Une part d’elle était soulagée de le savoir encore en vie et une autre partie, bien plus obscure et celle qui prenait le plus de place dans son esprit, était là pour rappeler le mal qu’il lui avait fait, qu’elle n’était pas la seule méchante de l’histoire et que les choses auraient été plus faciles à supporter si Mono avait été bel et bien mort.

“Je croyais que ce n’est pas comme ça qu’on était censé accueillir une vieille connaissance.”

Que répondit finalement Six, le cœur plein de fausse rancune à l’égard de ce qui était autrefois son ami. Elle ne voulait pas se montrer faible devant Mono, admettre qu’il aurait mieux fait d’aller au bout de son acte et qu’il ait cette satisfaction de la voir ainsi détruite. Six voulait jouer de son masque mais elle n’avait même plus le cœur à ça et sa fierté s’était aussitôt envolée. Même une trahison et des années plus tard, elle était incapable de jouer un rôle en sa présence.

“Pourquoi, Mono ?”

Sans être en mesure de se contrôler, les larmes s’étaient mise à couler le long de ses joues et elle était incapable de s’arrêter. Sa tristesse et la haine contre sa personne ne faisaient plus qu’un tout.

“Pourquoi tu n’es pas allé au bout ?”

Six avait besoin de comprendre et d’entendre la raison qui avait poussé Mono à renoncer à la tuer. Son regard daigna finalement se lever en sa direction, cherchant à capter le sien, et elle pu en profiter pour l’observer un peu plus en détail. Le souvenir de l’enfant avec son sac en papier lui semblait lointain, il avait changé et pas seulement en bien. Mono avait perdu de ses couleurs et de sa joie de vivre, à cause d’elle et de ses caprices. Ils étaient désormais deux monstres, des adultes à l’image de ceux à qui ils tenaient tête lorsqu’ils étaient enfants.

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Mono Littlewood
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Mono Littlewood

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I never meant to hurt you, please never go away. - (ft. Mono ♡) Lgjd

It seems like we lost touch
so hold me
as the record skips
Maybe you're just too good
Maybe I'll run away
Maybe I shouldn't stay
Maybe I talk too much
But baby I'll be there
It's been a little hard
But maybe all along I'm afraid


I never meant to hurt you, please never go away. - (ft. Mono ♡) W9c4


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I never meant to hurt you, please never go away. - (ft. Mono ♡) _



________________________________________ 2021-04-16, 17:07

I never meant to hurt you, please never go away.
So don't forget my friend. Will it over ? Or it won't ? Take my words and stop it all ! Or regret your choice...


La respiration courte, les yeux humides, le cœur qui battait à toute vitesse et le sons de la pluie qui s'écrasait sur les surfaces qu'elle pouvait trouver. Mono n'aurait jamais pensé que les retrouvailles se passeraient de cette façon. Il en avait tellement rêvé de ce jour-là. Il avait espéré encore et encore que Six ne se fasse pas dévorer par un monstre. Pas pour pouvoir la revoir une nouvelle fois mais bien pour la tuer de ses propres mains. La tuer avec les mains qu'elle avait lâché sans honte dans le passé. Mais aujourd'hui, ses propres mains ne voulaient plus lui obéir. Elles tremblaient comme une feuille, elles étaient impuissante. Comme si ses mains avaient oubliés l'erreur que Six avait commise. Une erreur qui tournait en boucle dans sa tête depuis des années et des années. La trahison, c'était la seule trace qui restait de leur amitié. Pourtant, quand il plongea ses yeux bleus sur ses mains grises, il ne pouvait pas s'empêcher de repenser à tous ces moments qu'ils avaient vécu ensemble. Toutes les fois ou Mono prenait la main de Six pour lui faire comprendre qu'il était là pour elle. A l'époque son ciré était une source de chaleur et de confort et la chaleur de la main de Six lui réchauffait son pauvre cœur. Il avait même retiré son sac en papier parce qu'il lui faisait assez confiance pour montrer son visage et maintenant ? Toutes ses petites attentions s'étaient simplement envolés en quelques secondes. Seulement quelques secondes pour gâcher une amitié qui avait durée tout un temps. Voir qu'elle avait gardé me briqué qu'il lui avait donné lui faisait mal au cœur. Source de lumière, source d'espoir. Voilà comment il avait défini l'objet à l'époque. Une façon de dire qu'il serait toujours à côté d'elle même quand ils seraient séparés à cause des monstres. Une façon de dire qu'il la sauverait toujours. Et il l'avait toujours sauvé.

Le regard de Mono se posa sur Six qui était en train de ramasser le fameux briquet et machinalement, il passa ses doigts dans la poche de sa veste frôlant le métal froid de la boîte à musique. Pourquoi avoir gardé cette objet alors que cette boîte n'était que source de malheur. Il aurait du la jeter au lieu de la réparer. Après tout, il l'avait détruite pour sauver la peau de son amie. Pour lui ce geste avait été fait par amour, non pour la faire souffrir. Mono fronça les sourcils quand Six reprit la parole, comme à son habitude. Elle voulait paraître fière et grande. Dans un sens, elle l'était. Six avait toujours été plus forte. Elle savait se débrouiller seule et pourtant elle était resté avec Mono pendant leur voyage à Pale City. Elle n'avait pas peur du noir, au contraire elle s'en servait à son avantage tout comme sa petite taille. Six avait tout appris à Mono et maintenant qui était le plus grand des deux ? Mono plongea alors son regard sombre dans celui de la jeune femme. Ses yeux étaient redevenus noir, tout comme son corps qui continuait à perdre sa couleur. L'ombre de son chapeau caché de nouveau son visage, le rendant beaucoup moins humain.

Mono se tourna entièrement vers la jeune femme remettant correctement sa cravate et le col de sa chemise trempée. Les lumières des lampadaires ne clignotaient plus et grésillement avait disparu montrant que la colère de l'homme filiforme s'était légèrement estompé. Sa couleur disparaissait à vue d'œil mais cela ne l'empêcha pas de pencher légèrement sa tête sur le côté quand il entendit les questions de la jeune femme. Des questions auxquelles il ne pouvait pas répondre lui non plus. Six pleurait devant lui et son cœur se serra en la voyant dans cet état. Elle avait l'air de ressentir beaucoup de choses actuellement. De la honte ? De la peine ? Des remords ? Ou de la peur ? Il se demandait ce qu'il pouvait se passer dans la tête de son amie.

Il hésita un long moment avant de s'avancer doucement vers elle. Les bruits de ses pas raisonnaient dans toute la ruelle, c'était un peu effrayant comme bruit et pourtant Mono s'arrêta juste devant la jeune femme. Il resta planté devant elle pendant quelques secondes avant de finalement sortir un mouchoir de sa veste pour le tendre à Six. Il attendit qu'elle l'accepte avant de finalement soupirer.

« Tu sais que c'est à moi de pleurer comme ça normalement ? Tu es vraiment égoïste, j'espère que tu t'en rends compte. »

Il ne savait pas quoi faire de plus. Partir ? Alors qu'il venait à peine de retrouver la femme qu'il voulait... Que voulait-il lui faire déjà ? La tuer ? Comment pouvait-il faire une chose pareille alors qu'elle pleurait toutes les larmes de son corps juste devant lui. Mono hésita un long moment avant de s'accroupir juste en face de Six. Il fixa longuement la jeune femme alors que ses yeux noirs disparurent en moins de deux laissant place à ses yeux bleus. Sa couleur revenait petit à petit tandis qu'il essayait de trouver une réponse à sa question. Sans attendre, il tendit sa main vers la poche de son ciré et il y sortit une nouvelle fois le briquet grâce à son pouvoir. Cette fois-ci, ce n'était pas pour jouer avec elle. Il fixait juste l'objet pendant un long moment avant de l'allumer. La flamme dansait entre leur visage. Mono pouvait parfaitement voir le visage humide de Six grâce à son briquet. Il s'en voulait. Pourquoi s'en voulait-il ? Il crispa sa mâchoire avant de finalement prendre la parole.

« A cause de ça. » Il montra le briquet. « ''Je te l'offre, ce sera ton guide dans les nuits les plus sombres, ta lueur d'espoir quand tes peurs essayeront de prendre le dessus mais ce sera aussi une part de moi. Tant que tu le portes, je te retrouverai Six. Je te le promets.'' »

Mono venait de citer exactement ce qu'il lui avait dit à l'époque en lui donnant le briquet. Mot pour mot sans une once d'hésitation. Il était si innocent enfant. Il ne pensait qu'à son amitié avec Six et à cette envie de sortir de la ville. Le petit garçon qu'il avait été autrefois lui manquait parfois. Malgré le manque de couleurs, il arrivait toujours à voir le bon côté des choses. Il fallait avouer que la compagnie de Six l'avait affreusement bien aidé. Difficile de pleurer le manque de couleur quand une petite fille se promenait avec un ciré jaune sur le dos. Comme aujourd'hui, les ruelles de Storybrooke paraissaient si sombres et pourtant le jaune de son ciré illuminait tout autour d'elle. Mono tendit de nouveau le briquet vers la jeune femme afin qu'elle le récupère avant de se relever.

« Si je venais à te tuer, je serai satisfait sur le coup et après ? » Il jeta un regard sur ses deux mains qu'il venait de tendre. « Tu seras morte et je serai seul, assis sur ma chaise comme dans le passé. Au final à quoi bon ? Tu as l'air de plus souffrir en étant en vie que le contraire. Des deux, tu es celle qui pleure le plus mais n'oublie pas qui de nous deux a mit un therme à notre amitié. »

Pourquoi c'était aussi dur d'être méchant avec elle ? Il voulait lui faire comprendre toute la souffrance qu'il avait ressenti depuis son départ. Toutes les larmes qu'il avait versé depuis. Bien plus que celles qu'elle versait actuellement. Mono lui en voulait tellement que c'était dur de la regarder dans les yeux et pourtant cela ne l'empêcha pas de tendre sa main vers la jeune femme. Il prêt à aider Six à se relever et à avancer. Six l'avait aidé dans le passé, il pouvait bien lui rendre la pareille cette fois-ci.

« Arrête de pleurer... C'est frustrant pour moi. Comment je peux t'en vouloir et te parler si tu pleures de cette façon. Je t'ai connu plus forte, Six... » Une moue se dessina sur son visage tandis qu'il se pencha légèrement vers son ancienne amie récupérant sa main sans lui demander la permission. Sans difficulté, il remit Six sur pied. « On ne devrait pas rester sous la pluie, tu attrapes facilement froid. Tu aimes les chocolats chaud ? »

Il n'attendit pas la réponse de la jeune femme qui lui tourna le dos avant de se mettre à marcher devant elle tout en lui tenant fermement à la main. Comme à l'époque. L'homme filiforme fixa l'horizon qui se tenait en face de lui avant de baisser la tête jetant un regard sur les flaques qui se formaient sur les pavés. Il s'arrêta finalement dans sa course.

« Pourquoi je n'y arrive pas ? Me voilà à répéter les mêmes erreurs du passé. Qui me dit que tu ne vas pas me lâcher la main encore une fois ? » Il tourna son visage caché par le chapeau vers Six et afficha un petit sourire triste. « Sache que si tu le fais, cette fois-ci je serai assez puissant pour te le faire regretter. »


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I'm only a man with a candle to guide me
I'm taking a stand to escape what's inside me
A monster, a monster
I've turned into a monster
A monster, a monster
And it keeps getting stronger

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________________________________________ 2021-04-25, 01:17



I never meant to hurt you, please never go away.


I did it all for you, don't say I never tried
I wanna protect you, so that you never die
I did it all for you, don't say I never tried
I wanna protect you so that you never die

Leurs retrouvailles étaient à l’image de ce qu’ils étaient devenus et de l’endroit d’où ils venaient. Destructrice, dysfonctionnelle, meurtrière. Six n’était pas fière, ni de ce qu’elle avait fait ni de ce qu’elle était devenue. Tout était de sa faute, elle le savait. Elle était responsable de ce que Mono était devenu, elle l’avait brisé d’un simple geste dans un moment crucial de leur vie. Elle avait fait de ce petit garçon innocent et plein de vie un homme aveuglé par la haine et guidé par la colère. Elle l'avait vidé de sa couleur et l’avait inexorablement entraîné dans sa descente aux enfers. Mono ne méritait pas ça. Il lui avait apporté de la chaleur et du réconfort, lui avait appris l’importance d’avoir des amis sur qui compter, lui avait accordé une confiance aveugle et voilà où ça l’avait mené. Il avait raison, elle n’était qu’une enfant égoïste et capricieuse. Elle avait tout gâché, elle gâchait toujours tout. Ça a commencé avec Mono, ensuite Seven et qui sera la prochaine vie qu’elle allait détruire ? Elle était une malédiction pour tous ceux qui croisaient son chemin, un parasite qui se nourrissait de son hôte jusqu’à ce que mort s’en suive.

Six se sentait pitoyable. Elle pleurait pour quelque chose qu’elle avait commis, pour quelque chose dont elle était coupable. Ce n’était pas à elle de pleurer, ce n’était pas elle la victime, mais pourtant elle était incapable de ravaler ses larmes. Elle n’était pas aussi forte que Mono le pensait. Elle s’était longtemps battue pour sa survie, oui, mais était-ce toujours le cas aujourd’hui ? Elle n’a jamais été forte, elle donnait simplement l’illusion de l’être. Ce n’était qu’une énième facette de son masque, mais la véritable Six était celle qui se retrouvait assise sur les pavés trempés de cette ruelle déserte et qui avait échappé de peu à la mort, non pas parce qu’elle s’était battu pour lutter mais seulement parce que son agresseur lui a laissé la vie sauve. Mono était la seule personne à l’avoir connu sous cet angle, faible et misérable. Il avait cette étrange capacité de faire ressortir la vraie personnalité de Six, le meilleur comme le pire. Surtout le pire.

Mono semblait toujours en colère contre elle, même si celle-ci semblait s’être légèrement apaisée. Elle le voyait à sa façon de se tenir, le visage à moitié dissimulé dans l’ombre de son chapeau et à l’absence de ses couleurs. Ainsi, Mono n’avait plus rien d’humain. Il n’était plus que l’ombre de lui-même, une coquille vide, sans émotion. Son regard en disait long, lui aussi, bien que Six n’était pas en mesure de deviner les pensées qui lui traversaient l’esprit à cet instant. Après un long moment à se fixer, Mono s’approcha finalement de la jeune femme. Sans un mot, silencieusement, avec pour seul son audible la pluie qui s’abattait sur la ville. Comme si les nuages, eux aussi, étaient tristes. L’homme fouilla dans les poches de son veston quelques secondes et en sortit finalement un mouchoir, non sans manquer l’occasion de lui rappeler ô combien elle ne pensait qu’à elle. Six hésita quelques secondes, elle ne voulait pas de sa pitié mais rien n’avait obligé Mono à lui tendre ce mouchoir, alors elle se contenta simplement de ranger sa fierté et accepta finalement le morceau de tissu qu’elle utilisa sans plus d’hésitation (et d’une manière peu gracieuse). Le jeune homme vint ensuite s’accroupir pour se mettre à sa hauteur et, délicatement, tira le briquet de sa poche grâce à son pouvoir. Le regard de Six se fixa dans un premier temps sur l’objet et la petite flamme qui les éclairait puis elle s’attarda sur le visage de son ami tandis qu’il lui répétait exactement ce qu’il lui avait dit ce soir-là quand il avait trouvé ce briquet dans les décombres d’une vieille poubelle.

... je te retrouverai Six. Je te le promets.

Machinalement, elle répéta ces derniers mots avec lui. Elle se souvenait de cette promesse aussi vieille que leur amitié et elle fut surprise de savoir que Mono ne l’avait pas oublié non plus.

“Tu t’en es souvenu…”

Une lueur semblait s’être allumée dans le regard de la jeune femme. Elle avait l’impression d’être remontée dans le temps, à cette époque où ils n’étaient encore que deux gamins livrés à leur sort dans les rues de Pâle City. Six comprit alors la raison qui l’avait poussé à conserver ce briquet. Parce qu’au fond, elle souhaitait qu’il la retrouve et Mono avait tenu sa promesse. Il tenait toujours ses promesses, c’était quelque chose de précieux chez le garçon. Elle le savait, elle l’avait toujours su. Mono était son exact opposé. Il était la lumière, elle était son ombre. Il tenait ses promesses, elle les brisait…

L’enfant au ciré jaune récupéra son précieux briquet qu’elle remit au fond de sa poche tandis que l’homme en face d’elle se redressa pour poursuivre son monologue. Six se sentit alors soudainement honteuse et fuya Mono du regard pour fixer ses poings qu’elle s’était mise à serrer. Il avait raison, lui donner la mort serait mettre fin à sa souffrance et ce n’était pas ce qu’il cherchait. Il voulait la voir souffrir, voir tout le mal qu’elle avait causé se répercuter sur sa vie. Il voulait que le karma la rattrape. Six ne pouvait pas lui en vouloir pour ça, c’était légitime après tout. Et pourtant, malgré son chagrin et sa colère, voilà que Mono lui tendait à nouveau sa main, comme s’il n’avait pas appris de ses erreurs la première fois. Six ne réagit pas immédiatement, à la fois choquée et hésitante. C’était un appel au pardon, Mono était prêt à lui pardonner ses erreurs et à avancer. Avec elle. Mais méritait-elle vraiment son pardon ?

Si Six n’était pas en mesure de décider, ce fut Mono qui allait prendre la décision pour elle. Sans prévenir, il glissa sa main dans la sienne et l’aida à se remettre sur pied sans le moindre effort, après quoi il lui proposa simplement un chocolat chaud de peur qu’elle finisse par tomber malade à force de rester sous la pluie. La jeune femme ne put se retenir un sourire, un vrai sourire comme elle avait perdu l’habitude de le faire il y a bien longtemps maintenant. D’un claquement de doigt, c’était comme si rien n’avait changé entre eux. Il n’y avait plus de trahison, plus de tentative de meurtre, il y avait juste Mono et Six. Deux enfants luttant pour leur survie dans un monde hostile.

Sans un mot, la jeune femme se contenta de suivre les pas de son ami à travers les rues de Storybrooke. Elle en profitait pour le regarder attentivement, scrutant le moindre détail de son visage. Mono a toujours été beau garçon et Six venait même à se demander si les filles se bousculaient auprès de lui en espérant être l’heureuse élue. Lorsque cette pensée lui traversa l’esprit, une légère pointe de jalousie vint la chatouiller sans qu’elle ne soit en mesure d’en expliquer la raison. Mais elle n’eut pas le temps d’aller plus loin dans sa réflexion que son ami s’arrêta soudainement dans sa marche pour lui donner un avertissement qui pouvait simplement se résumer en une simple phrase : Trahis moi une deuxième fois et je te tuerais pour de bon.

Six baissa son regard sur ses vieilles converses usées sans lui répondre. Elle avait beaucoup de défauts, mais elle apprenait de ses erreurs et elle ne sous-estimait en rien les capacités de Mono. Il lui avait déjà donné un exemple de ce dont il était capable quelques minutes auparavant et ça avait amplement suffit à la jeune femme pour ne pas prendre ses paroles trop à la légère.

“Je ne le referais pas.”

Six n’avait pas encore le courage d’affronter le regard de Mono mais sa prise sur sa main se resserra, comme pour appuyer ses propos. Elle était mal placée pour lui en faire la promesse de vive voix, elle n’était plus légitime de promettre quelque chose après ce qu’elle avait fait mais c’était sa façon à elle de le lui dire implicitement. Un silence s’installa entre les deux enfants avant que ça ne soit Six qui ne reprenne la parole.

“Tu m’as manqué.”

Ces quelques mots étaient sortis spontanément, sans qu’elle n’ait eu le temps de réfléchir aux répercussions et ce n’est que trop tard qu’elle s’en rendit compte. Une fois de plus, elle était face au mur et elle devait aller jusqu’au bout de sa pensée. Finalement, c’était peut-être un mal pour un bien. C’était peut-être l’unique moment où ils pouvaient se parler à cœur ouvert. Elle reprit alors.

“Je n’ai jamais voulu te faire du mal.” La jeune femme marqua une pause avant de reprendre. “J’y pense tous les jours, tout le temps. J’ai honte de ce que j’ai fait, de ce que je suis devenue. ”

Six n’osait toujours pas affronter le regard de Mono, elle ne s’en sentait pas capable. Si elle le faisait, elle allait craquer une nouvelle fois.

“Tu étais mon seul ami, la seule personne en qui j’avais confiance. Tu t’es occupé de moi, tu as toujours veillé à ce que je ne manque de rien, tu m’as toujours sauvé… Et à quel prix ? À cause d’une stupide boite à musique que je n’ai même plus, hein ?”

La colère gagnait doucement la jeune femme, non pas dirigée envers Mono mais contre elle-même. Elle se détestait.

“Ma pauvre Six, t’es tombée bien bas…”

Qu’elle marmonna pour elle-même en donnant un coup de pied dans une canette qui jonchait le sol.

“T’as raison, je suis égoïste et capricieuse. Je sème le chaos partout où je vais.”

Elle devait se calmer, ça ne servait à rien de s’énerver. Six prit un instant pour elle où elle ferma les yeux pendant quelques secondes et en profita pour inspirer profondément. Et quand ses yeux furent à nouveau ouverts, son regard vint se fixer dans les iris bleus de son ami.

“Je suis désolée, Mono. Pour tout.”

Elle savait que quelques mots, qu’un simple pardon ne serait pas suffisant pour réparer tout le mal qu’elle lui avait fait. Mais elle était profondément sincère, elle pensait chacun de ces mots. Elle n’attendait pas à ce que Mono lui pardonne mais elle espérait simplement qu’il accepte au moins d’entendre ses excuses.

(c) Miss Pie



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________________________________________ 2021-04-25, 14:58

I never meant to hurt you, please never go away.
So don't forget my friend. Will it over ? Or it won't ? Take my words and stop it all ! Or regret your choice...


C'était mal d'avouer que Mono aurait préféré oublier ? Il y avait des souvenirs qu'il préférait oublier pour mieux guérir et avancer. Comme par exemple ce briquet et les promesses qui allaient avec. Ce ciré jaune, ce visage et la chaleur de sa main dans la sienne. Mono aurait aimé dire que la malédiction lui avait fait oublier tout ça, mais cela n'avait pas été le cas. Même dans ses faux souvenirs, Six avait trahis sa confiance. Peu importe la situation, elle n'arrêtait pas de trahir sa confiance. Il s'était pourtant décidé à la tuer, à sentir la vie quitter Six entre ses mains. C'était ce qu'il souhaitait depuis des années mais en la voyant pleurer de la sorte. Il comprit juste que cela ne mènerait à rien. Il continuerait à être seul en haut de sa tour à attendre que le temps passe pour léguer sa colère à une autre version de lui. A cet instant, il pensa à son père. L'homme qui n'avait plus rien d'humain. Il ressemblait à un humain, il parlait comme un humain mais il n'en était plus un. Plus rien ne le rendait heureux, pas même la satisfaction d'avoir gagné. Plus les jours passés et plus Thomas gagnait en puissance. Il ralliait des gens à sa cause et gagnait beaucoup d'argent. Mais pour en faire quoi ? Son père avait connu la pire des trahisons lui aussi, il avait aimé. C'était difficile à croire mais Thomas Morgan avait aimé et chéri quelqu'un. Bien plus que sa propre existence. Il avait toujours été au petit soins avec elle jusqu'au jour ou elle avait trahi sa confiance. Elle lui avait tourné le dos sans une once de regret et elle était partie.

Il avait entendu dire que ce fût à partir de ce moment-là que tout bascula pour son père. L'homme attentionnait qu'il avait toujours été avait disparût en un claquement de doigt. Tout son entourage goûta à sa colère et ceux qui s'opposait à lui en payaient le prix. L'homme qui se cachait derrière un chapeau, le broadcaster le plus doué, l'homme filiforme. Son père avait connu de nombreux surnoms et ce fût ces surnoms qui le changea à jamais. Il préférait manipulé plutôt que de créer de nouveaux liens avec les autres. Puis un jour, il croisa de nouveau le chemin de la dame. La seule faiblesse qui lui restait dans ce monde. La seule personne qui lui rappelait qu'il n'était que Thomas avant d'être l'homme au chapeau. Il ne voulait plus se sentir humain, il voulait devenir le cauchemar de tous et les faire souffrir comme il avait souffert. Alors contrairement à Mono, il était passé à l'acte. Il avait tué la dame de son passé sans même douter. Puis il était finalement devenu l'homme qu'il était maintenant aujourd'hui. Silencieux, froid, distant et effrayant.

C'était à Mono de décider si il allait suivre le sort de son père ou si il allait prendre un chemin différent. Thomas souffrait de sa solitude, Mono le voyait clairement. Parfois, il voyait un visage triste dessiné sous l'ombre du chapeau de son père. Regrettait-il ? De l'avoir tué ou de l'avoir rencontré ? Mono regrettait d'avoir connu Six en tout cas. Il aurait aimé ne pas croiser son chemin. Il aurait quitté cette ville sans problème sans son amie... Six coupa rapidement ses pensées quand elle avoua qu'elle ne comptait pas le refaire. Elle ne jurait rien, ne promettait rien. Mais sa main resserra celle de Mono, l'homme comprit que ce n'était pas des paroles en l'air. Enfin pour le moment.

Il se contenta de hocher doucement la tête sans rien dire de plus. Ce n'était que des mots après tout. Les mots ne reflétaient pas toujours ce que l'on pensait vraiment. Il était le premier à le savoir, il mentait souvent pour son père. Son père lui mentait souvent aussi. Mono accepta pour le moment la phrase de la jeune femme et décida de ne pas lui lâcher la main pour le monde. Elle ne faisait pas de promesses, tant mieux. Il n'en voulait pas de ses promesses. Le silence se brisa rapidement quand la voix de Six se mit à raisonner dans la ruelle sombre et pluvieuse. Elle avait osé prononcer la phrase de trop, celle qu'il ne voulait pas entendre. Tu m’as manqué.

Le cœur de Mono manqua un battement et il lâcha immédiatement la la main de son ancienne amie. Il ne l'avait pas fait d'un geste violent, au contraire. Il l'avait lâché sous la surprise. Six aurait pu se contenter de ces quelques mots mais ce n'était pas le cas. Elle ressentit ce besoin de s'excuser, de faire comprendre à Mono qu'elle regrettait ces gestes. Elle avait réussie à vider son sac, à mettre de l'ordre dans ses pensées tandis que lui, il se contentait simplement de la regarder. Mono ne savait pas ce qu'il ressentait à son égard. De la haine ? De la compassion ? De la peine ? De la colère ? De la tristesse ? Il n'arrivait même pas à mettre un mot sur ce qu'il se passait dans sa tête actuellement. Parce qu'il ne se passait rien. Les mots que Six enchaînait ne lui faisait rien. Cela ne faisait pas battre son cœur, cela ne le faisait pas pleurer et il ne se mettait même pas en colère. Il se contenta de regarder la jeune femme qui se trouvait en face d'elle comme il avait regardé cette télévision pendant des années. Vide.

Six savait ce qu'elle ressentait pour Mono à ce moment précis. Elle voulait de son amitié, elle voulait le retrouver dans sa vie. C'est bien, elle avait de la chance. La jeune femme termina même avec un excuse alors que Mono se contenta de lever son visage vers le ciel. Il pleuvait de plus en plus fort et la ville se faisait de plus en plus sombre. Il avait une impression de déjà-vu. Ce décor ressemblait au jour ou il avait affronté Thin Man. Le ciel pleurait de la même façon qu'aujourd'hui. Le ciel pleurait à sa place. Mono cligna plusieurs fois des yeux empêchant les gouttes de s'écraser dans ses rétines. Il rebaissa son visage une nouvelle fois vers Six, silencieux. Trop silencieux.

Il entendait son propre cœur battre, normalement, calmement. Pourquoi était-il aussi calme face à tant d'aveux de la part de la jeune femme ? Pourquoi se contentait-il d'être spectateur d'une scène de sa vie alors que comme Thomas, il était le présentateur. Celui qui tirait les ficelles. Mono se rappela alors des mots que lui avait dit son père un jour : Un jour quand le destin le décidera, tu recroisera le chemin de celle qui t'a fait souffrir. Tu seras le seul à savoir comment agir. Comment agir ? Il ne le savait pas, il se contentait de fixer Six depuis un moment. Un regard froid et distant. Sans attendre, il reprit une nouvelle fois la main de la jeune femme avant de continuer sa route vers le café le plus proche.

Mono n'avait rien dit parce qu'il n'avait rien à dire. Enfin si, il avait tellement de questions à lui poser mais rien ne sortait de sa bouche. Il n'y arrivait pas. Il remarqua rapidement la lumière d'un café et il décida d'y entrer. Il s'installa à une table forçant Six à faire de même avant de commander un café noir et un chocolat chaud. Mono posa ses mains sur la table et une nouvelle fois son regard sur le visage de Six. La couleur de sa peau perdit en pigment encore une fois, il devenait bleu à vu d'œil. Beaucoup trop de chose se bousculait dans sa tête alors il décida finalement de briser le silence.

« Cette rencontre était une erreur. Je n'aurai pas du venir te chercher. » lâcha t-il froidement.

La serveuse interrompit son monologue. Elle posa la tasse de chocolat devant Six et le café devant Mono. La jeune femme afficha un grand sourire avant de leur souhaiter de passer un bon moment. Ironique. Mono savait que ce qui allait suivre ne serait pas beau à voir. Six allait sûrement encore pleurer. Et puis, ils étaient trempés et déboussolés. Il but alors une gorgée de son café tout en fixant la jeune femme avant de reprendre.

« J'aurai du te faire croire que j'étais mort. Que je n'étais plus là. Ça nous aurait évité bien des soucis. Comme celui qui est en train de se passer actuellement. »

Il paraissait si calme devant Six et pourtant la télévision qui se trouvait dans le petit café s'alluma subitement. Aucune image ne s'affichait mais la télévision grésillait de plus en plus fort. La pauvre serveuse essaya de l'éteindre à plusieurs reprise avec la télécommande mais sans résultat. La jeune femme se contenta alors de débrancher la télévision mais cette dernière ne s'éteignait pas. Quand l'employé se tourna vers Six et Mono, elle comprit et décida de partir vers l'arrière de la boutique.

« Tes excuses ne changeront rien. Tout comme tes larmes. Tu as fais un choix ce jour-là et tu dois en assumer les conséquences. Je suis devenu cet homme par ta faute. »

La télévision afficha finalement une image. La chute de Mono plus précisément et le moment ou il s'était assis sur cette chaise avant de se mettre à pleurer. Il n'avait pas besoin de regarder la télévision pour comprendre ce qu'elle montrait actuellement. Les souvenirs de Mono, rien de plus. Ces souvenirs qui le hantait et ne le quittait jamais.

« Tu n'as aucun droit de t'excuser et de dire que je t'ai manqué. TU as lâché ma main. TU as mis un terme à notre relation. TU n'as pensé qu'à toi. Alors si tu penses que je vais te pardonner aussi facilement. »

L'image de lui sur sa chaise disparût rapidement de l'écran et laissa place à une pièce vide et sombre. Dedans se trouvait un canapé et un homme grand, très grand se tenait assis sur le canapé. Il se tenait droit et portait un chapeau. L'homme filiforme de la télévision ne disait rien, il se contentait d'observer en silence. Mono garda toujours son calme et ne quittait pas Six des yeux.

« Je n'aurai jamais du te revoir. C'était une erreur. Comme je n'aurai jamais du te faire confiance. Je ne te pardonnerai jamais. »

L'homme filiforme se leva finalement de son canapé, se rapprochant doucement de la télévision dans des bruits de pas sourd qui raisonnait dans tout le café. Il posa ses mains sur l'écran et rapprocha son visage bleu et vieux. Six pouvait finalement voir qu'il s'agissait de son père ou d'une version plus âgé de Mono. C'était à elle de voir la version qu'elle préférait. Thomas afficha un petit sourire malsain alors que Mono reprit la parole.

« J'ai longtemps pensé que c'était de ma faute, que j'avais fait quelque chose de mal. Je m'étais longtemps persuadé que tu m'en voulais mais que tu finirais par venir me chercher. Mais... »

« Tu n'es jamais revenu. » ce fût l'homme de la télévision qui prit la parole à son tour.

Mono fronça alors les sourcils tandis que son regard était de plus en plus sombre.

« J'avais confiance en toi. »

« Et tu l'as trahis. »

« Tu étais ma seule amie. »

« Et maintenant je te hais. »

« J'aimerai pouvoir parler comme tu viens de le faire. »

« Mais c'est dur d'oublier après ce que tu nous a fait subir. »

La télévision se coupa finalement tandis que Mono retira le chapeau de sur sa tête tout en affichant une petite moue.

« Je t'ai écouté. Je peux partir maintenant ? »


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I'm only a man with a candle to guide me
I'm taking a stand to escape what's inside me
A monster, a monster
I've turned into a monster
A monster, a monster
And it keeps getting stronger

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________________________________________ 2021-05-05, 02:10



I never meant to hurt you, please never go away.


I did it all for you, don't say I never tried
I wanna protect you, so that you never die
I did it all for you, don't say I never tried
I wanna protect you so that you never die

Six ne s’attendait pas à un pardon, ni des paroles ni des actes ne permettront d’essuyer toutes ses erreurs passées. Elles étaient ancrées dans leur mémoire à chacun et qu’importe tous les efforts qu’elle ferait, rien ne sera en mesure de rattraper le mal qu’elle aura infligé à son ami. Ces aveux avaient pour but de soulager sa conscience, d’une certaine façon, mais il n’en était rien. Elle ne se sentait pas plus légère qu’à son réveil, seulement plus coupable. Le pire étant sans doute la non-réaction de Mono qui se contentait simplement de la fixer le long de sa tirade, sans que son visage n’exprime la moindre émotion. Pas de regrets, pas de déception ni de colère. Rien de plus que l’indifférence, et il n’y a rien de pire pour un être humain que cette sensation de ne pas avoir l’impression d’être écouté. Six ne faisait pas exception à la règle mais pouvait-elle réellement en vouloir à Mono d’agir de cette façon ? Non. De la même façon qu’elle jouait des apparences, l’absence de réaction était le seul moyen de défense que son ami avait trouvé, c’était sa façon à lui de se protéger d’elle en plus de toute la haine qu’il avait à l’égard de son existence.

Les deux enfants se fixèrent dans un lourd silence qui sembla durer une éternité et pendant lequel ils étaient tous les deux perdus dans des pensées qui leur étaient propres. Six voulait retrouver Mono dans sa vie oui, mais était-ce vraiment une bonne idée quand on y réfléchissait à deux fois ? Elle était un poison pour quiconque la laissait entrer dans sa vie et à l’inverse, la présence de son vieil ami à ses côtés était là pour témoigner de tout ce qu’elle était capable de faire au prix de sa propre survie. L’existence de l’un causait le malheur de l’autre et réciproquement. À vouloir marcher trop près du ravin, on finissait par chuter et c’était ce qui menaçait Mono et Six, ils le savaient tous les deux et pourtant les voilà en plein milieu de cette rue à se faire des confessions et à se tenir la main comme s’ils avaient encore 10 ans sous une pluie battante dans une rue qui rappelait vaguement celles de Pale City. Même en dehors de cette ville sans vie ni couleurs, la boucle était vouée à recommencer et les deux enfants destinés à se faire souffrir mutuellement encore et encore, jusqu’au prochain faux pas, celui qui sera de trop.

La jeune femme fut de nouveau arrachée de ses pensées quand elle senti la main de son ancien ami se refermer à nouveau sur la sienne pour l’entrainer à quelques rues de là, histoire de se mettre à l’abri dans l’un des cafés encore ouvert de la ville. Là encore, le chemin se fit dans le plus grand silence. Six avait encore beaucoup de choses sur le cœur, mais elle en avait déjà trop dit et tout ce qu’elle risquait était d’empirer la situation -si seulement c’était quelque chose d’encore possible-. Alors elle se contenta simplement de suivre les pas de Mono sans broncher, profitant du peu de tranquillité qu’il lui laissait pour le moment. Car elle n’était pas complètement dupe, Six savait que ses paroles n’allaient pas passer complètement inaperçues malgré que Mono semblait laisser croire le contraire de par son comportement. Il arriverait bien un moment où les choses déraperont et que ça se retournera contre elle, quelle qu'en soit la façon. Ca pouvait être des reproches comme un simple geste ou pire encore, qui sait. Les choses se passaient toujours de cette façon avec elle : elle agissait, regrettait et subissait les conséquences.

Ils arrivèrent finalement au lieu promis par le jeune homme et Six fut agréablement surpris d’y ressentir une atmosphère chaleureuse, presque conviviale. À cette heure-là et sous un temps aussi triste, les clients commençaient à se faire rares, il n’y avait plus qu’eux deux, et quand ils s’installèrent tous les deux à une table au fond de la salle, ils furent accueillis par le grand sourire d’une des serveuses. La situation n’avait rien de normale et Six ne se sentait pas à sa place, elle était mal à l’aise. Mono avait essayé de la tuer quelques minutes auparavant et la voilà désormais assise en face de lui comme si c’était le fruit de son imagination. Les deux yeux verts de la jeune femme se posa sur son ami et constata qu’il perdait à nouveau de sa couleur. Elle avait appris à ses dépends que ça ne présageait jamais rien de bon et lorsqu’il brisa à nouveau le silence, elle baissa le regard sur sa tasse, honteuse. Passez un agréable moment qu’avait dit la serveuse avant de les quitter, tu parles. Six savait que ce moment allait être agréable pour personne. Ni pour elle, ni pour Mono ni pour les autres présents dans le café. Ça n'allait être que la continuité des évènements qui se sont déroulés à quelques mètres à l’extérieur de la boutique.

Par simple politesse, l’enfant au ciré jaune but une petite gorgée de sa boisson elle aussi, bien que le coeur n’y était pas. Elle ne ressentait pas l’envie ni le besoin d'ingurgiter quoi que ce soit, ce qui était une chose plutôt ironique quand on savait que Six était en permanence rongée par une faim insatiable qui la consumait petit à petit de l’intérieur. C’était sa malédiction, le prix à payer pour avoir brisé la vie de son ami. Par ailleurs, ce dernier reprit finalement la parole et Six sentit le poid de son regard rivé sur elle sans qu’elle n’ait le courage de le fixer à son tour. Son attention fut bien vite attirée par la télé située à l’autre bout de la pièce. Elle n’avait aucune envie de regarder l’écran mais elle se sentait obligée de le faire, comme si on la forçait à être spectatrice du mal dont elle était responsable. Cette chute, Six la voyait tous les soirs, à chaque fois qu’elle tentait de fermer les yeux, comme un rappel à l’ordre. Cette scène ne la quittait jamais, elle avait appris avec, et pourtant sa vision commença à se troubler. Les poings serrées, la jeune femme baissa la tête alors qu’elle tentait de ravaler ses larmes alors qu’elle se contentait simplement d’encaisser les reproches de Mono.

“On était des enfants… J’ai agi sous le coup de la colère, sans avoir conscience des conséquences. Si j’avais su...”

Elle tentait de se défendre mais ses excuses ne tenaient pas debout. Mono avait raison, il n’aurait jamais dû venir la sauver des griffes du chasseur ni même lui faire confiance.

“Je ne veux pas que tu me pardonnes, je veux juste que tu saches que je suis désolée.”

Une nouvelle fois, le regard de Six fut attiré par la télé sans qu’elle n’ait demandé son reste. Un homme se tenait assis au travers de l’écran avant qu’il ne se rapproche de l’écran, laissant ainsi l’occasion à la jeune femme de révéler son visage. Il ne lui fallut pas longtemps pour faire le rapprochement avec l’homme de la tour d’émission ainsi que pour saisir l’étonnante ressemblance avec Mono qui se tenait à côté de lui. Une ressemblance bien trop flagrante pour qu’il ne s’agisse “que” de son père. La vérité était bien plus sombre et les paroles des deux hommes ne firent que confirmer sa triste hypothèse et un frisson lui glaça l’échine.

La télé s’éteignit finalement et la dernière question de Mono ramena l’enfant sur Terre. Complètement déboussolée, elle ne lui répondit pas immédiatement et balaya le reste de la pièce du regard, comme pour se rattraper à la réalité. Non loin de la télé se trouvait un miroir dont l’image reflétait les deux enfants. Six eut le malheur de s’attarder un seconde de trop qu’il se brisa instantanément en éclat. Elle sentit la colère l’envahir progressivement alors qu’elle serrait toujours ses poings. Beaucoup d’émotions se bousculaient dans son esprit.

“C’est toi…”

Elle trouva finalement le courage d’affronter le regard de Mono, pas plus de quelques secondes, avant qu’elle ne se lève finalement de sa chaise. Elle n’avait plus rien à faire ici, elle ne voulait plus rester avec lui. Sans un mot, Six prit la direction de la sortie mais elle fut prise de court quand elle sentit son ventre gargouiller et machinalement, elle porta ses bras à son ventre. Son ombre avait disparu depuis leur entrée dans le café, elle avait faim.

“Mono…”

Toute l’animosité envers son ami venait de disparaître pour laisser place à de l’inquiétude. Six connaissait la tournure des évènements, elle savait aussi que la vie de Mono était en danger pour peu qu’elle décide de s’en prendre à lui et elle n’avait aucune envie de lui faire à nouveau du mal. Elle se laissa finalement tomber au sol, se pliant ainsi à la douleur qui la consumait de l’intérieur.

“Va t’en… Je ne veux pas te faire de mal, alors je t’en supplie. Pars d’ici.”

Sa voix était tremblante mais ses mots sonnaient comme un ordre. Elle pouvait encore lutter mais ça n’allait pas durer, Mono avait intérêt à faire vite. Mais, alarmée par les plaintes de Six, la jeune serveuse revint dans la pièce et se précipita vers elle pour s’accroupir à ses côtés, inquiète.

“Mademoiselle, vous allez bien ?”

Aucune réaction de la part de Six. L’employée releva son regard vers Mono.

“Je vais appeler les urgences.”

Seulement voilà, la jeune femme n’aura même pas eu le temps de se relever que Six l’attrapa pour la plaquer au sol et dans un élan meurtrier, l’enfant au ciré jaune lui dévora la jugulaire. Ce ne fut qu’une ou deux minutes plus tard que Six reprit pleinement conscience d’elle-même et fut forcée de constater le bain de sang qu’elle avait causé. Son regard se posa enfin sur Mono qui n’avait toujours pas quitté le lieu malgré les avertissements et qui a été témoin de toute la scène. Six laissa échapper un profond soupir avant qu’elle ne se redresse finalement sur ses deux jambes.

“Voilà l’adulte que je suis devenue.” Six observa le cadavre a ses pieds tandis qu’elle essuya sa bouche ensanglantée du revers de sa manche. “Condamnée à tuer pour survivre..." Elle esquissa un demi-sourire triste. "Quelle triste ironie.”

(c) Miss Pie



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It seems like we lost touch
so hold me
as the record skips
Maybe you're just too good
Maybe I'll run away
Maybe I shouldn't stay
Maybe I talk too much
But baby I'll be there
It's been a little hard
But maybe all along I'm afraid


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________________________________________ 2021-05-13, 14:56

I never meant to hurt you, please never go away.
So don't forget my friend. Will it over ? Or it won't ? Take my words and stop it all ! Or regret your choice...


Son père l'avait remis sur le droit chemin. Mono était prêt à pardonner, à tourner la page parce qu'il se sentait vide depuis sa chute dans la tour de transmission. Il était prêt à tourner la page parce qu'il ne voulait pas finir seul et misérable mais Thomas lui avait rappelé, toute la souffrance qu'il avait ressenti pendant sa chute. La solitude qu'il avait vécu pendant des années et les pensées sombres qui avaient prit place dans son esprit. Tout ça revenait en force et il revivait tous ses souvenirs encore et encore. Pourquoi pendant un court instant il avait pensé que tout pouvait redevenir comme avant. Qu'ils pouvaient revivre leur amitié comme si rien ne s'était passé. Six lui avait lâché la main, c'était la réalité. Elle avait mit un terme à leur amitié alors pourquoi diable devrait-il la pardonner pour ça ? Mono avait eu un moment de faiblesse, de doute. Six avait réussie à toucher la corde sensible, elle avait encore réussie à faire croire à Mono que leur amitié était là. Il avait toujours cru en elle depuis le début, c'était pour ça qu'il était venu chez le chasseur pour lui sauver la vie. Lui qui voulait quitter Pale City sans se retourner, il avait fait tout un détour pour elle et au finale... Il n'avait même pas quitté cette fichu ville. Et maintenant ? Il était là en face d'elle et prêt à lui pardonner. Il n'apprendrait donc jamais de ses erreurs ? Le poing de Mono se serra alors que sa mâchoire se crispa sous la colère. Quand il rentrerait chez lui, son père allait sûrement le sermonner. Thomas veillait à ce que son fils déteste Six. Il ne cessait de lui rappeler tout le mal qu'elle lui avait fait.

Mono avait même été obligé de réparer la boîte à musique qu'il avait détruite il y avait des années. Reconstruire la chose qui avait brisé leur amitié, ce n'était pas ironique ? Pourtant Thomas avait insisté sur le fait qu'il fallait la réparer. Et une fois qu'elle s'était mise à fonctionner de nouveau, son père lui avait demandé de garder la boîte à musique précieusement avec lui. Pour se rappeler de la souffrance qu'elle lui avait fait endurer. Grâce à cette boîte, il se rappelait tous jours du visage de Six avant qu'elle ne lui lâche la main. Mono n'avait pas besoin de cette boîte à musique pour se rappeler d'elle et pourtant parfois, il se surprenait à tourner la clé pour entendre la mélodie. Cette musique qu'il avait entendu quand il était venu sauver Six. Son père, ne supportait pas cette mélodie, souvent il fixait la boîte avec haine et colère comme si c'était un fantôme du passé. Thomas le comprenait mieux que personne, c'est pour cela que Mono lui obéissait aveuglement. Pendant toutes ces années il n'avait jamais été seul, son père avait été là pour lui. Même si il ne montrait aucun signe de tendresse, il savait que Thomas l'aimait. Il s'inquiétait pour lui, il prenait soins de lui et il l'aidait à comprendre ses pouvoirs. Son père était là contrairement à Six qui l'avait lâchement abandonné. Alors Mono voulut mettre fin à cette conversation, elle ne menait à rien, tout comme leur relation.

Alors il regarda Six partir alors qu'elle disait des choses étranges. ''C'est toi ?'' Bien-sûr que c'était lui. Il ne comprenait pas trop le sens de sa question mais il ne s'attarda pas dessus. Il se contentait simplement de la regarder partir sans dire un mot. Sauf que la jeune femme s'arrêta juste devant la sortie du café et il entendit son ventre gargouiller d'ici. Elle avait faim ? Dans un moment pareille. Mono fronça les sourcils avant de se lever de sa chaise tout en gardant son silence. Elle lui demandait de partir parce qu'elle avait peur de lui faire du mal. Comment ? Le regard du garçon se posa sur le miroir qui s'était brisé un peu plus tôt alors qu'il remit son chapeau sur la tête.

« Me faire du mal ? C'est déjà fait. »

Il n'essayait pas de comprendre la situation, il n'en avait pas envie à vrai dire. Mono voulait simplement rentrer chez lui et s'excuser auprès de son père. C'était la seule chose qui comptait pour le moment. Six se retrouva à terre et Mono regarda la jeune femme, un sourire satisfait sur les lèvres. Son regard sombre prenait le temps de profiter du spectacle, elle avait l'air de souffrir. Bien, qu'elle souffre. La serveuse arriva rapidement au secours de Six et le sourire amusé de Mono disparût de son visage. Il regarda l'employé qui annonça qu'elle allait appeler les urgences. Il hocha la tête, prêt à la laisser partir mais Six plaqua la serveuse sur le sol. Il haussa les sourcils surpris tandis que son ancienne amie se mit à la dévorer vivante. Avec ses dents, elle arracha la jugulaire de la pauvre jeune femme avec beaucoup de facilité. Six était en train de dévorer une humaine encore en vie et en bonne santé. L'homme filiforme observa la scène sans dire un mot, il entendit les quelques supplications de la serveuse avant de voir la vie quitter son regard. Six venait de commettre un meurtre devant ses yeux. Horrible et sanglant. Du sang coulait sur le sol et le bruit de mastication raisonnait dans le petit café. Une scène à faire peur, à en vomir et pourtant Mono n'en perdait pas une goutte. Il regardait Six dévorer la femme avec un petit sourire en coin sur le visage. Alors elle aussi avait changé.

Six releva finalement le regard vers Mono et le garçon garda son sourire sur son visage. Il laissa la jeune femme s'exprimer avant de se mettre à rire devant la scène qu'il venait de voir. Ce n'était pas le seul à être devenu un monstre, un adulte. Six avait connue le même sort, un sort aussi horrible que sa personne. Il riait à gorge déployé avant de finalement se calmer. Il s'accroupit juste à côté du corp de la serveuse avant de plonger ses doigts gantés dans la marre de sang qui se tenait à ses pieds. Il releva sa main devant son visage fixant le sang qui coulait sur ses gants en cuir noir. Sans attendre, il essuya le sang sur le ciré de la jeune femme avant d'encrer son regard dans celui de Six.

« Tu tuais déjà étant enfant. Ne joue pas la victime, Six. Tu es devenue l'adulte que tu mérites d'être. Obligé de consumer la chair des autres pour te sentir vivante. Un monstre, voilà ce que tu es devenu. C'est marrant, je te l'accorde. »

Il afficha un petit sourire avant de baisser son regard vers le cadavre qui gisait entre eux. Il hésita un moment avant de rapprocher son visage du cou de la serveuse. Il manquait une bonne partie de la chair de son cou. Six avait un sacré appétit pour une femme de son gabarie. Et maintenant ? Elle comptait faire quoi ? Se rendre à la police ? Ce serait triste et décevant. Mono détestait les criminelles qui se sentaient coupable. Il finit alors par se redresser.

« Tu comptes faire quoi maintenant ? Chouiner sur le corps de cette femme que tu viens de massacrer ? Te rendre à la police ? Pour leur dire quoi ? Je suis désolé d'être une personne horrible ? Tu aurais du te rendre avant si tu ne voulais pas faire autant de victime. En commençant par moi. »

Un soupir sortit de sa bouche tandis qu'il se rapprocha des vitrines de la boutique. Sans attendre, il baissa les stores avant de relever son regard vers les caméras de sécurité qu'il y avait à l'intérieur du café. Sans attendre, il fixa une des caméras pendant un moment avant que cette dernière n'explose comme toutes les autres.

« Il faut que tu te débarrasses du corps et que tu nettoies le sang. » Lâcha Mono alors qu'il prit appuie sur une des tables du café alors qu'il croisa ses bras contre son torse. « Tu veux pas prendre des restes pour manger ce soir ? Ou alors tu préfères les manger quand ils sont encore en vie ? »

Mono leva un sourcil. C'était une question sérieuse. Il se demandait comment la faim de Six marchait. Enfin, ce n'était peut-être pas le moment de la charrier avec ce genre de blague. Il décroisa finalement ses bras et se décolla de la table avant de se diriger vers la cuisine. Mono fouilla un moment dans les tiroirs avant d'y sortir deux grands couteaux. Il retourna vers Six et tendit un couteau à la jeune femme sans dire un mot. Puis l'homme filiforme s'accroupit devant le cadavre, le fixant un moment. Sans attendre, il enfonça la lame de son couteau dans la chair de la victime essayant de la découper comme il le pouvait. Le sang recouvrait ses gants mais cela ne le dérangeait pas. Plus il agissait de la sorte, plus sa peau devenait noir et ses yeux noirs. Il commençait à découper la jeune femme comme si c'était une activité qu'il avait l'habitude de faire. Il se stoppa un moment relevant son visage recouvert de quelques gouttes de sang vers Six.

« Tu as peur de moi, je peux le voir. Tu te permets d'avoir peur de moi alors que tu ne te soucies pas de moi. J'essayais simplement de faire ce qu'il y avait de mieux pour nous mais tu t'éloignais toujours de moi. Et maintenant regarde le résultat. C'est facile de tuer, de supprimer une vie. Mais c'est dur de se regarder dans un miroir après, je me trompes ? » Il jeta un regard au miroir brisé. « Ce qui est ironique c'est que après tout ce que tu as fais endurer à ton entourage, tu joues encore à la victime. Rends-toi à l'évidence. On est devenu des adultes, des monstres. Assume et vois la vérité en face. »


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