« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
« J’AI APPELE LA POLICE ! VOUS AVEZ RIEN A FAIRE ICI ! »
« BAH VAS-Y APPELLE LA LA POLICE J’EN AI RIEN A CIRER ! CET APPART C’EST CHEZ MOI ! J’AI ETE FLIC ET ANCIEN MAIRE DE LA VILLE MON GARS ! TU VAS CHIALER ET TE BARRER D’CHEZ MOI ! »
Comment j’en étais arrivé là ? Une main sur la porte, en train de secouer la poignet de mon ancien appartement ? C’est une très longue histoire. Aussi, je vais essayé de faire court.
Il y a environ un an.
J’étais parti. J’avais tout plaqué. Les larmes dans les yeux, la boule au ventre, j’étais parti. Quand la réalité était trop dure à subir, il fallait la fuir. La mort d’Eulalie me faisait faire des cauchemars tous les jours. Ma rupture avec Honey n’avait rien arrangé. J’étais alors trouvé mon père, mon senseï, et mon guide au dojo familial. En larmes, j’étais assis sur les tatamis, une tasse de thé devant moi, assis comme le veut la tradition japonaise. « Quand on ne voit pas la bout du tunnel, il faut changer de galerie. »
Il n’avait dit que ça. Bien sûr, nous avions eu une longue conversation, sur les récents évènements. Mais ce que j’en avais retenu c’était ça. Puis nous avions parlé de mon départ. Qu’il était temps pour moi de suivre ma propre voie. Mon propre Nindô . Que j’étais assez mur. Baissant la tête, je n’avais rien dit. En même temps, il n’y avait rien à dire. Je devais partir, pour me reconstruire, tous le monde l’accepterait. J’avais décidé de vivre au Japon. Toute ma vie, j’avais rêvé d’y vivre. Aussi, pendant un an, je perfectionnais mon japonais, travaillait comme cuisinier dans un stand dans les rues de Tokyo. J’apprenais beaucoup, sur la voie du Ninja, que nous avait toujours enseigné Maître Splinter. Puis, était venu le temps de rentré. J’avais repris mon sac à dos, dit aurevoir à mes amis de passage et j’avais repris la route de Storybrooke.
Quelques instants avant.
J’étais arrivé par avion, puis en stop. De toute façon, personne ne s’attendait à me voir. Aussi, j’avais repris la direction de mon ancien appartement, le coeur lourd. Il était normalement adapté pour une colocation, mais… J’y vivais seul. Et aujourd’hui, je savais que j’étais plus seul que jamais. Tournant la poignée de ma porte, je la trouvais close. Essayant de passer mes clefs dans la serrure je me rendais compte que le barillet avait été changé.
« Qui c’eeeest ? »
Je sursautais. On m’avait volé mon appartement ! C’était certainement ces hippies squatteurs qui rentraient chez vous et qui repartaient jamais. J’avais vu ça à la télé ! Essayant de tirer plus fort sur la poignée, je commençais à m’énerver.
« C’est l’occupant de l’appartement ! J’essaie de rentrer chez moi ! »
Je n’avais pas envie de parler, et encore moins de négocier. « Ca m’étonnerait puisque je suis chez moi ! »
Je posais ma tête contre la porte. C’était un peu gênant. Je soupirai. Déjà que c’était dur de revenir, de revoir là où j’avais passé tant de temps avec Eulalie, Figue et Honey. Aucune des trois n’étaient dans ma vie aujourd’hui et… J’avais besoin d’être seul, et chez moi. « Ecoutez, j’ai eu des mois compliqués et... »
« On a tous nos ptits problèmes ! »
J’avais serré la poignet de la porte. Je pouvais la faire voler en éclat. Mais… Je devais me contrôler !
« AH OUAIS ! MON PTIT GARS JTE LAISSE 10 MINUTES POUR FAIRE TES BAGAGES SINON JE DEMONTE LA PORTE ET J’ENCASTRE TA TETE DEDANS ! »
10 minutes plus tard soit maintenant… « J’AI APPELE LA POLICE ! VOUS AVEZ RIEN A FAIRE ICI ! »
« BAH VAS-Y APPELLE LA LA POLICE J’EN AI RIEN A CIRER ! CET APPART C’EST CHEZ MOI ! J’AI ETE FLIC ET ANCIEN MAIRE DE LA VILLE MON GARS ! TU VAS CHIALER ET TE BARRER D’CHEZ MOI ! »
Et, sans cérémonie, je tendais la jambe pour faire craquer la porte en deux dans un bruit de bois brisé.
Jessie James
« Jessie never gives up, Jessie finds a way! »
Elle va être sympa cette mairie, j'le sens bien... On va s'entendre copains comme cochons...
Edition Août-Septembre 2020
| Conte : Toy Story | Dans le monde des contes, je suis : : Jessie, l'écuyère
Penaud, je regardais autour de moi. L’appartement avait bien changé. Toute la décoration avait été refaite, et mes meubles avaient disparu. On avait bien reloué ce dernier sans me consulter, malgré le fait que j’avais bien payé le loyer durant mon absence d’un an. Dans un soupire, je commençais à comprendre la situation et l’étendue de ma propre bêtise. J’avais forcé l’appartement d’un innocent, qui devait être terré dans la salle de bain. « Euh… Je suis désolé… Je crois qu’il y a erreur. »
Bon, il n’y avait pas erreur. J’étais bien chez moi. Par contre, l’erreur que j’avais faites, c’était d’être rentré par effraction. Pourquoi j’avais réagi ainsi ?… En temps normal, j’aurai juste poursuivi ma route, et essayer de garder mon calme. Rester zen je savais faire… Mais, en réalité, je tenais énormément à cet appartement. C’était plein de souvenir. A côté du canapé, je m’avançais vers une poutre qui tenait l’appartement. Elle était en chêne, et avait toujours été là. D’un geste mélancolique, je caressais cette dernière. Dessus, comme sur un arbre, on avait gravé nos prénoms. On s’était dit que rien ne nous séparerait, et que nous vivrions toujours ici.
« Eulalie, Figue et Michel-Ange ! Amis pour la vie ! BALTHAZAR = CREVARD »
C’était ce qui était gravé. Je posais mon front sur la poteau en bois. Il n’y avait plus que moi… Figue était partie, et Eulalie… Ma gorge se noua. Il m’arrivait encore d’en rêver la nuit. Soudain, j’entendis dans mon dos :
« Agent Jessie James, police de Storybrooke. On nous a signaler une infraction. Tu vas rester bien calme et lever les mains au-dessous de sa tête, mon gars et tout se passera bien. »
Je levais les mains, de dos. Encore sous le choc d’avoir été volé de notre appartement. Enfin de mon appartement… Dans un soupire, je regardais autour de moi. Je savais que je n’allais plus jamais revoir l’endroit. J’avais construis des amitiés, et j’avais aussi vécu avec Honey dedans. Bref, une page se tournait. « Ca va, ça va. Baisse ton arme, j’ai pas besoin d’un deuxième trou du cul. »
Je regardais toujours le poteau, sans voir l’agent qui m’avait arrêté. Je ne l’avais jamais vu et je n’avais jamais entendu parlé d’elle. Mais, à entendre le ton de sa voix, c’était le genre d’ex-collègue qui était très à cheval sur le règlement, et qui ne se laissait absolument pas marcher sur les pieds. Je réfléchissais. J’avais plusieurs option. J’avais la technique de la substitution dans ma manche si jamais elle tirait. Je pouvais aussi déclencher un fumigène, et sortir par les escaliers de secours… Je pouvais aussi me rendre. Finalement, je me tournais.
« Je suis obligé de me coucher ? Si je dis que je me rends, ça suffit pas ? Je peux parler à un... Pêche melba ! PECHE MELBA ! »
Et voilà que ça me reprenait… Je venais de voir que c’était une fille, plutôt jolie qui venait de m’arrêter. Au départ, je n’y avais pas prêté attention. Et… J’avais toujours eu un problème avec les jolies filles. Sortir avec Honey avait été un véritable parcours du combattant. En fait, quand une fille de ce type se présentait, je saignais du nez et je racontais n’importe quoi. Ca m’avait passé quand j’étais avec Honey, mais depuis que j’étais célibataire… Ca m’avait repris. Tout rouge, je sentis un filet de sang perler sur mon nez. « JE NE PARLERAI QU’EN PRESENCE DE LOUIS. »
Je mis un genou à terre, puis un autre. Je savais que si ça continuait, j’allais m’évanouir. Mais j’étais tellement… Timide. « J’veux dire ! Avocat ! Et lui ! Pas Louis ! J’suis pas un drogué ! J’ai jamais aimé ça ! J’ai un problème ! J’ai une ordonnance ! »
C’était vrai. Dans mes affaires, j’avais un mot du médecin comme quoi parfois je pouvais avoir des crises de « démences compulsives dues à un fort taux de stresse entraîné par la présence d’une personne féminine . » Avec le temps, j’avais quand même réussi à dominer ma timidité. Mais je parlais encore quand même très vite et très fort. Me mettant à plat ventre, je poursuivais en gueulant. « PARDON PARDON ! J’AI PAS FAIT EXPRESSE! J’AI CRU QUE J’ETAIS CHEZ MOI MAIS J’ETAIS PAS CHEZ MOI PARCE QUE QUELQU’UN D’AUTRE A PRIS MON CHEZ MOI ! SI JE CRIE C’EST QUE JE SUIS STRESSE ! »
J’essayais de me calmer. Je fermais les yeux. Toujours au sol. Je respirai. J’inspirai et expirai lentement. Puis finalement… « Je veux parler au Shérif. Chris. S’il vous plaît Madame. »
Jessie James
« Jessie never gives up, Jessie finds a way! »
Elle va être sympa cette mairie, j'le sens bien... On va s'entendre copains comme cochons...
Edition Août-Septembre 2020
| Conte : Toy Story | Dans le monde des contes, je suis : : Jessie, l'écuyère
J’avais suivi sans faire d’histoire. Si j’avais vraiment voulu partir, j’aurai pu essayer. Mais je n’avais absolument pas la force et l’envie d’opposer la moindre résistance. J’assumais mes erreurs, comme toujours. Et là, j’en avais fait une. Assis, dans la salle d’interrogatoire où j’avais été en tant que policier quelques temps auparavant, j’observais Jessie sans un mot. Un long silence s’installa, puis finalement je déclarai. « Je veux juste un verre d’eau. »
J’étais morose. Ce n’était absolument pas le trait de personnalité qui me correspondait le plus. Mais là, je n’en avais absolument pas envie. Quand elle me demanda si je comptais parler, je n’avais pas tout de suite répondu. Et d’ailleurs, je me rendis compte que je répondais le désordre aux questions. « Je vais parler. La victime porte plainte si elle veut, ça n’a pas vraiment d’importance. »
Je regardais Jessie sans véritablement la voir. Le regard un peu dans le flou, je baissais la tête une fois, puis deux fois. Ca paraissait… Tellement stupide ma réaction. J’avais en réalité presque honte. Que dirait mon père lorsqu’il l’apprendrait ? Il serait encore déçu, comme d’habitude. J’étais celui de la fratrie qui faisait toujours le plus d’erreur. « Je tenais juste beaucoup à cet appartement. Je suis parti de Storybrooke il y a quelques mois. Suite au décès de ma meilleure amie. J’ai laissé l’appartement vide, avec mes meubles, mais je payais le loyer. Quelqu’un a du informer le propriétaire que je n’étais plus dedans depuis un certains temps. Il a du rayer le bail, et prendre un autre locataire, afin d’encaisser deux loyers. Techniquement, j’ai fracturé la porte de mon propre appartement. »
Je n’avais aucun papier démontrant que ce n’était plus chez moi. Je m’étais contenté de payer le loyer, comme d’habitude, en espérant pouvoir un jour rentrer à Storybrooke. J’étais parti, me ressourcer au Japon, mais chez moi, c’était ici, dans cette ville. « J’ai emménagé il y a des années de ça. En colocation avec deux collègues à vous. Figue Row, et Eulalie. C’était mes deux meilleures amies. L’une m’a abandonné partir, et l’autre m’a abandonné pour toujours. J’accorde une importance pour cet endroit, plus que la raison ne le devrait, j’en ai conscience. Ce ne sont que des meubles, et ce n’est qu’un simple endroit. Mais, c’était chez nous. Enfin chez moi. »
J’avais la gorge un peu serré. J’avais presque envie de pleurer tellement le départ de Figue, mais surtout la mort d’Eulalie m’avait complètement dérouté. Je me sentais plus seul que jamais. Bref, je continuais de regarder Jessie, sans vraiment trop la voir au fur et à mesure que je déballais mon histoire confuse. « Et je suis rentré, pas plus tard qu’il y a quelques heures. Mon appartement était occupé. En soit, ça n’avait pas tellement d’importance, j’aurai pu aller ailleurs, changer d’appartement et attaquer le propriétaire en justice comme tout citoyen normal l’aurait fait. »
Je relevais la tête, le visage un peut blême. Quiconque me connaissait savait que je n’étais que très rarement dans cet état là, mais beaucoup trop en ce moment.
« J’ai donc fracturé la porte et agressé cet homme, car il y avait mes affaires, et tout mes souvenirs à l’intérieur. Je me suis réellement emporté quand j’ai vu que plus rien n’était à moi dans l’appartement, et j’ai mal agi en agressant la personne, la considérant responsable de tout ça. »
Je pris une petite gorgée d’eau, j’avais la gorge sèche. Je reprenais un peu des forces et du courage au fur et à mesure que j’énonçais les faits. Je ne mentais pas. De toute façon, je répugnais à mentir. « Mon ex m’a quitté, car plus amoureuse, ma meilleure amie est morte. Je m’accrochais juste à des objets, et à des souvenirs. Et même ça, visiblement la vie a décidé de me les prendre. C’était une réaction immédiate, puérile et complètement disproportionnée. Je ne cherche pas à justifier mes actes qui ne sont pas justifiables, mais simplement à vous fournir des éléments d’explications pour que la situation soit plus claire. Voilà, je crois que j’ai plus grand-chose à dire. »
J’avais un peu parler comme une sorte de robot. En même temps, j’étais plus ou moins perdu. Mon regard se fondit dans celui de Jessie. Je ne cherchais absolument pas sa compassion, juste, j’énonçais les faits. Je regardais ensuite la pendule. Je n’avais qu’une envie, c’était sortir d’ici, et d’aller boire dans un bar jusqu’à ce que je sois trop abruti pour penser à tout cela. Je tremblais un peu en prenant mon eau. Qui m’attendrait de toute manière ? Maintenant que j’étais arrêté, j’avais trop honte pour appeler quelqu’un afin qu’il vienne me chercher.