Le clocher de l'église de Storybrooke sonne 23 heures. Je me tourne et me retourne dans mon lit sans pouvoir trouver le sommeil, hanté par les fantômes du passé. Ils viennent me narguer, titillant davantage ma conscience tous les soirs, toutes les nuits, de manière différente, me faisant des reproches imaginaires ou réel. Ils prennent la forme de mon oncle, de ma tante, d'Elena, de mes grands parents ou encore de Shuriki. Ma main se crispe sur mon drap, impuissant en face de ses ombres venue me cracher leurs rancunes a la figure. Je ne trouverais pas le sommeil cette nuit encore, c'est peine perdue. Je me lève brusquement, m'habille d'un pull que je décore d'une redingote bleue pour me rappeler d'où je viens, d'un jean et je prends ma guitare. Je prends également les clés, faisant doucement afin de ne pas réveillé la villa. Dehors, un ciel magnifique m'accueille, chargé d'étoiles, accompagné d'un petit vent frais. Je erre au hasard jusqu'à tomber sur la plage, évidemment a cette heure là il n'y a personne et je suis seul, seul avec moi même et mes remords. Je m'installe sur le sable et je caresse doucement ma guitare. A Avalor, la musique était le fleuron du royaume et a toujours été ma seule amie, finalement, je m'en rends compte aujourd'hui. Je commence à jouer quelques accords sur l'instrument, me laissant guider par mes émotions et par les vagues qui s'ecrasent sur la plage, concentré sur la musique et sur ma chanson, un chant folklorique issu d'Avalor. La musique, le chant a toujours eue une très grande place dans mon coeur, avec ma famille, elle fait partie de moi, c'est essentiel. Soudain, une jeune femme s'installe à côté de moi, cela m'interrompt, je tourne la tête pour apercevoir la silhouette de Lena.

-Bonsoir, miss Lena Davis !

Je la détaille alors de haut en bas, plissant ma bouche d'un rictus hautain :

- Avez vous vu l'heure ? Vous ne devriez pas être couchée ? Il est 23 heures, tout de même. Votre teint sera épouvantable, vous y pensez seulement ?

Cette jeune demoiselle et moi même partageons beaucoup de points communs, il est vrai : elle est orpheline, moi aussi. J'ai été adopté, elle aussi. Pourtant, je n'oubliais jamais mes parents défunts, que j'ai déshonoré par mes fautes, en plus de tout le reste, encore un fardeau de plus à porter, heureusement ils ne font pas partie des visages qui viennent troubler mes nuits, du moins pas encore.

- Allons, je dis ca pour vous, vous êtes tout de même une grande scientifique, une chercheuse, une P-DG, que penserez vos collègues s'ils vous voyaient avec un teint effroyable ? Ce n'est pas convenable, ni digne de vous. Vous devez donné l'exemple aux autres.

Vraiment, cette jeune effrontée souhaite t'elle vraiment avoir la peau de Shuriki ? Pour l'avoir vue de très prêt, sans maquillage, je peux vous assurer que ce n'était pas très beau à voir. Elle était d'une paleur a effrayer les fantômes sans le fond de teint. A ces paroles, je bombe le torse et mon rictus hautain s'accentue, à t'elle oublié qui je suis ? D'où je viens ? Je suis le chancelier d'Avalor et un membre du grand conseil d'Avalor. J'ai toutes les permissions, que diable ! Oui ici je ne suis que majordome, mais dans mon coeur je suis et resterais toujours le chancelier de mon royaume. J'aime mon royaume plus que tout,et a mes yeux ce travail de majordome n'est qu'une couverture, un simple prétexte, voilà pourquoi j'ai gardé le nom de famille Rodriguez. Le temps de retrouver ma famille, si je le puis seulement.

- Et moi je suis Esteban Flores, chancelier du royaume d'Avalor, membre très éminent du grand conseil d'Avalor, j'ai donc toutes les permissions possible et inimaginable, comme celle de "venir sur la plage au milieu de la nuit pour chanter et jouer de la guitare" comme vous le dites si bien, jeune impertinente !

Je pose ma guitare a côté de moi, et me perds dans la contemplation de l'océan. J'ai déjà eu l'occasion de fouler la mer a de multiples reprises, lors de voyages diplomatiques afin de représenter Avalor, mais c'est aussi l'océan qui a englouti mes premiers bonheurs. Machinalement, je deserre doucement ma redingote pour porter ma main a la tâche grise que j'ai au niveau du cou, pour la voir parfois je sais qu'elle est en forme de coeur.

- j'ai l'expérience de mon côté, le protocole, l'étiquette, je suis très à la pointe sur ce sujet. Et croyez moi que venir à votre travail avec un teint digne de Shuriki ne jouera nullement en votre faveur, miss Lena. Vous devriez y songer ma chère. Vous êtes aussi têtue que ma cousine, Elena.

Et Elena, quand elle a une idée en tête, rien ni personne ne peut lui enlever. Ça j'en sais quelque chose. Qu'est ce que cette princesse peut être fatiguante à me contredire sans arrêt.

- Et vous ? Qu'est ce qui vous amène sur la plage ?