Grognant, Judith se demandait qui était l’idiot qui lui envoyer un message aussi tôt. Enfin, il n’était pas vraiment tôt, elle le savait. Mais elle ne s'était couchée qu’au petit matin. Elle était sortie de sa nuit, bien trop fatiguée pour faire grand chose. Elle était montée directement dans sa chambre, avant de balancer dans un coin de sa chambre ses affaires. Puis, elle s’était glissée dans son lit, savourant la douceur de sa couette. Elle n’avait pas mis longtemps avant de s’endormir. La nuit avait été longue, elle n’avait pas pu se reposer une seule seconde. Elle aimait les nuits comme ça, malgré la fatigue qui se faisait sentir au petit matin. Mais elle n’aurait jamais pensé qu’on puisse la déranger, non, elle n’avait pas pensé à mettre son téléphone en mode silencieux. Et de plus, la personne ou bien une autre personne venait de lui envoyer un autre message. Ce qui la fit grogner une nouvelle fois. Elle allait sans doute ne pas être agréable quand elle répondrait aux messages.

Tâtonnant sa table de nuit, elle finit par mettre la main sur son téléphone. L’attrapant, elle le posa à côté d’elle, laissant son corps sortir doucement des profondeurs. Ouvrant les yeux, elle déverrouilla son téléphone avant de froncer les sourcils. Elle ne connaissait même pas le numéro. Sans doute un idiot qui s’était tromper de numéro. Puis, elle ne connaissait pas Ian. Non, mais vraiment la personne s’était clairement trompée. Elle soupira, elle n’aimait pas dire les choses au téléphone, puis, elle préférait montrer à la personne qu’elle s’était trompée. Alors, elle lui répondit simplement :

Sms : Bonjour. Je pense que vous vous êtes trompée, mais je vais vous rejoindre. Peut-être qu’on trouvera la personne que vous voulez joindre. Mais sachez que j’espère que c’est pour une bonne raison de venir embêter une personne aussi tôt.

Soupirant, elle sortit de son lit avant de traîner des pieds jusqu’à la salle de bain. Elle se glissa sous l’eau chaude, venant détendre ses muscles tendus. Elle mit plus de temps que prévu, mais de toute façon, la personne ne lui avait pas donné d’heure, alors, elle pouvait bien attendre encore un peu. Coupant l’eau, elle s’enroula dans une serviette avant de tout simplement aller dans sa chambre. Ouvrant son placard, elle ne savait pas quoi mettre. Elle prenait toujours le temps de choisir ses vêtements quand elle ne travaillait pas. Elle qui était bien plus en uniforme quand tenue civil. Elle attrapa un jean troué au niveau des genoux, avec un t-shirt un peu trop grand pour elle. Appartenant sans doute à son frère, tant pis. Enfilant sa veste en jean, elle descendit avant de tout simplement attraper ses chaussures et de les mettre. Embrassant le front de sa mère, elle lui adressa un petit sourire avant de partir. Les lunettes de soleil sur le nez, elle ne voulait pas qu’on puisse voir les cernes qui se dessinent sous ses yeux.

Roulant doucement, Judith n’avait pas assez de sommeille, et elle n’avait même pas eu le temps de prendre un petit-déjeuner. Elle n’allait pas être de bonne humeur, elle le savait. Allant au lieu du rendez-vous, elle se gara avant de sortir de la voiture. Mais elle ne se rendit pas tout de suite sur place, non, elle traversa la rue. Rentrant dans le café, elle commanda un thé vert à emporter. Avant de sortir, son gobelet bien chaud à la main, elle traversa de nouveau la rue avant de simplement reprendre son téléphone. Barlay. Ça ne lui disait clairement rien. Elle soupira, elle était déjà agacée avant de voir la personne en vrai. Heureusement, que ce n’était pas sur un site de rencontre. Elle aurait envoyé directement la personne.

Sms : Si vous voyez une jeune femme faire la tête, avec des lunettes sur le front et un gobelet à la main. N’allez pas vers elle.

Elle appuya sur envoyer, avant de rentrer dans la boutique. Bon, heureusement elle n’était pas la seule à se trouver dans la boutique. Elle ne savait même pas que ce genre d’endroit pouvait exister. Du Judith toute crachée. Bien trop occupé par son travail pour pouvoir se balader en ville et voir les boutiques qui pourraient l'intéresser. Elle ne savait pas qui était la personne qui lui avait donné ou penser donner rendez-vous à quelqu’un. Soupirant, elle alla s’installer à l’un des tables, espérant bien vite retrouver son lit.

Judith ne pensait absolument pas à tomber sur Barlay. Elle ne savait même pas comment il avait pu avoir son numéro. Ils n’avaient jamais été amis, non, ils s’étaient échangé quelques mots quand elle s’était rendue chez Tomy. Mais rien de plus. De toute façon, elle l’avait toujours vue comme le grand frère de son ami, rien de plus. Elle ne s’était jamais vue lui adresser des mots pour faire connaissance. Puis étant enfant, elle l’avait vue comme un vieux monsieur. Mais maintenant, elle avait grandi, et lui aussi. Et elle ne voyait pas comme un vieux monsieur. C’était tout le contraire même, elle pouvait dire qu’il était toujours aussi beau. Qu’il n’avait pas réellement changé, non, juste un peu vieilli, et laisser un peu sa barbe pousser, ce qui lui allait plutôt bien.

Enlevant ses lunettes qu’elle posa sur la table, elle se demandait bien ce qu’il lui voulait. Et surtout pourquoi il venait lui parler ? Ne pouvait-il pas appeler quelqu’un d’autre pour faire autre chose. Elle aurait pu finir sa nuit tranquillement. Il avait intérêt à avoir une bonne raison pour la lever aussi tôt. Bon, elle ne savait pas vraiment quelle heure il était, mais elle savait qu’en rentrant chez elle, elle mangerait… Elle ne savait pas non plus. Elle savait que ses parents avaient tendance à lui faire à manger quand elle travaillait de nuit. Judith savait aussi que la maison arrêter de vivre dans ces moments-là, juste pour la laisser dormir. Et à chaque fois, elle rouspétait. Elle ne voulait pas, elle avait appris à dormir avec le bruit des voitures qui klaxonnaient toute la journée à New-York. Alors ce n’était pas quelques rires ou quelques paroles qui allaient la réveiller. Non, c’était plutôt son téléphone, téléphone qu’elle avait tendance à garder près d’elle. On ne savait jamais ce qu’il pouvait se passer en quelques heures.

“Alors, je ne savais pas que cette boutique proposait des choses gratuites. Et, il fallait mieux pour toi, que j’ai quelque chose dans le corps avant de venir ici. Sinon, je serais sans doute d’une humeur massacrante. Et leur thé est très bon de l’autre côté de la rue.”

Elle lui adressa un petit sourire alors qu’elle buvait une gorgée de ce fameux thé. Thé qui était fait avec du thé en vrac. Et elle adorait ça. Bon, ce n’était qu’un thé, mais elle s’en fichait bien. Ça ne réveillait pas autant qu’un café, mais jamais elle n’aurait cette chose infâme dans ses veines. Bon, elle y avait déjà goûté, mais elle n’avait jamais trouvé ça bon.

“Alors ça dépend pourquoi tu m’as fait me lever. Si c’est pour raconter tes aventures dans la boutique. Je risque de partir bien loin.”

Elle pencha la tête sur le côté. Bien trop de questions à la fois. Il devait apprendre à respirer un petit peu. Puis, il fallait laisser le temps à son cerveau que les informations y parviennent. Puis surtout qu’il ne lui avait rien dit. Elle était venue pourquoi ? Elle ne savait même pas elle-même. Sans doute curieuse de savoir qui était la personne qui lui avait envoyé un message. Une petite enquête qui n'avait duré pas aussi longtemps qu’elle ne l’aurait penser.

“Alors, on va répondre question par question. Mais vas doucement, tu as un train à prendre ? - Elle fit un sourire en coin. - Alors, je vais bien. Et toi ? C’est ta boutique ? Alors, déjà, tu m’as envoyé un message avec la seule information que tu m’as donné, c’est de venir ici. Je pense que tu devrais revoir tes messages. Et aussi, que c’était pour un ami en commun. Et le seul ami qu’on a en commun, c’est tout frère. Parle-moi de ton idée, et après, je verrai si je t’aide ou non. Sinon, tu appelleras Paul, je suis sûre qu’il t’aidera avec plaisir.”

Judith savait d’avance qu’elle allait l’aider, elle était comme ça. Mais elle voulait avoir toutes les informations avant de pouvoir le faire. Surtout que Barlay semblait être prêt à tout pour pouvoir faire plaisir à son frère. Buvant une nouvelle gorgée, elle attrapa un petit gâteau qu’elle croqua.