A l'approche de pâques

La gestion d'une confiserie/chocolaterie les jours précédents pâques avaient toujours été presque plus intense qu'une chasse aux sorcières. Les familles accouraient dans l'espoir d'offrir un chocolat exceptionnel à leur proche et ne lésinaient pas sur les prix. Cette fête à caractère purement catholique était devenu l'une des périodes préférés de Gretel. Grâce à elle, elle rassemblait presque son chiffre d'affaires pour l'année, en dehors de Noël et la Saint Valentin. Pour certains, le chocolat offert était un signe de qualité de vie. En offrir un bon marché était mal vu, et les formes originales étaient plus que bienvenue pour récompenser l'oeuvre des cloches de pâques.

Loin de toute cette culture, la co-gérante avait apprit à s'adapter à sa clientèle et préparait toujours une masse astronomique de chocolat. Chocolatière de formation grâce à la malédiction, Gretel s'était trouvé aux fourneaux tôt le matin afin de satisfaire les demandes de produit frais. Et la boutique, pourtant assez exiguë, avait dû embaucher quelques bras en plus afin de répondre aux attentes toujours plus élevé des acheteurs. Mais, elle ne pouvait pas s'en plaindre, cela signifiait que l'affaire fonctionnait.

A la base, lorsque Gretel avait entamé ce projet avec son frère, c'était parce qu'ils avaient un certain attrait pour la gourmandise et ne pouvaient se permettre de seulement vivre des revenus d'une chasse aux sorcières. Après tout, ce genre de pratique n'était pas forcément très bien vu dans ce nouveau monde où la clémence et les jugements primaient sur une bonne vieille exécution. Elle aussi, avait douté un certain temps avant de reprendre cette pratique. Ne sachant comment l'adapter à leur nouvel environnement. Mais Hänsel, ferveur chasseur, avait su la convaincre qu'ils ne pouvaient pas encore reposer leur arbalète.

En cette veille de pâque, la jeune femme avait cédé sa place aux fourneaux pour venir renseigner et conseiller les clients sur leurs achats. Certains ne voyaient les confiseries seulement comme un simple pêché capital, mais il était bien plus que cela. Chaque saveur représentait un message, une attention portée par une personne envers une autre.

S'approchant près d'une âme visiblement en peine face au choix cornélien que proposait la boutique, Gretel se mit à sourire de toutes ses dents.

- Vous hésitez sur quoi offrir à vos proches ? Désirez-vous un peu d'aide ?


Attendant patiemment la réponse du client qui semblait tarder, la gérante enchaîna:

- Ces chocolats sont magnifiques n'est-ce-pas ? Je me suis inspirée de la légende du lapin de pâque. Certains en ville disent même qu'il se trouve parmi nous. Fascinant n'est-ce pas ?