« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
L’avantage d’être avec deux militaires de carrière, c’est qu’ils étaient des hommes de terrain et d’action. Eros avait trop longtemps stagné sur les théories et les documents, on l’avait tant de fois renvoyé à de l’administratif alors que tout ce qui lui fallait, c’était d’être au cœur de ses recherches. Si elle avait pu donner sa vie pour trouver des réponses, elle l’aurait fait ; mais avec Simon, les choses étaient différentes. Rester en vie avait plus de probabilités en compagnie de Chris et Jake que seule. Sans compter qu’elle n’était pas championne de boxe et que même si elle avait de bonnes techniques d’auto-défense, face à des gens armés et remplis de mauvaises intentions il y avait peu de chances qu’elle l’emporte… Alors pour cette fois, Rosie voulait bien baisser ses ardeurs et revoir son tempérament pour ne pas tout faire capoter.
Il y avait bien trop gros à jouer pour se permettre de tout faire foirer.
Armée de la casquette de Chris et d’une paire de lunettes de soleil, elle pianotait sur le comptoir du bar en faisant mine de trouver sa boisson délicieuse. La paille lui servait d’excuse pour faire du bruit et passer pour une adolescente un peu pénible dont on ne voudrait pas pour compagnie ; fallait dire que ses baskets et son jeans délavé n’aidaient pas à la prendre au sérieux. Un sweat trop grand – qu’elle affectionnait pourtant – complétait le tableau aux côtés d’un Jake ma foi tout à fait canon malgré l’allure un peu débraillée. Pourquoi la plupart des militaires étaient tous du genre agréable à regarder ? Certes il manquait un peu de carrure pour rentrer dans l’appréciation d’Eros mais, tout de même, elle n’allait pas cracher sur le fait qu’il était canon.
Sa main se crispa lorsque Christopher, au bout de l’oreillette, les informa avoir trouvé le dossier de Jonas. Ce ramassis de mensonges, d’après ses souvenirs, ou en tout cas les deux maigres feuilles qu’on avait bien voulu lui montrer… Pourvu que Brooke ai plus de chances et plus de documents entre les mains. C’était plus que probable, on ne donnait jamais tout aux proches des victimes – même si ceux-ci vous harcelait pour ça. La partialité du système judiciaire à son apogée ! Que pouvait-il bien y avoir d’inscrit à l’intérieur qui justifie un classement sans suite de l’histoire ? « Homicide irrésolu » n’était pas une réponse suffisante. Ça ne le serait jamais. Aucune famille ne méritait de rester dans le flou aussi longtemps après une mort pareille.
Le claquement de la porte la tira de ses pensées et elle tourna vivement la tête en direction de l’homme qui venait de s’extraire du bureau du patron : Theodosius Voight. Propriétaire du bar où ils se trouvaient attablés tous les deux depuis de longues minutes. En le reconnaissant, Eros sentit un frisson lui geler l’échine et une boule se former dans sa gorge ; voilà des années qu’elle ne l’avait pas vu mais il n’avait pas changé d’un pouce. Une démarche un peu chaloupé, un air sérieux et un regard à fendre l’acier malgré la tristesse de son arcade sourcilière. Combien de fois lui avait-il servit son coup d’œil désolé, que ce soit pour l’état de Jem ou la mort de Jonas ? Il ressemblait à un ours bourru, un grand cœur derrière le blouson de cuir… Mais aussi de sombres secrets, elle en était certaine.
Comme elle l’avait dit aux deux hommes qui l’accompagnaient : on ne maintenait pas un bar de cette envergure à flots pendant si longtemps sans tremper dans des affaires louches.
« C’est lui. C’est Voight. »
Informa-t-elle Jake. Le patron s’effaça pour laisser sortir un homme bourru à la carrure de colosse, affublé d’une chemise un peu serrée et d’une chaine en or. Celui-là, Eros ne le connaissait pas, mais il ne lui inspirait aucune confiance. Lorsqu’il salua Voight, un léger accent se fit entendre, et il quitta le bar après avoir parcouru la salle du regard. La blonde se força à détourner le menton pour ne pas le soutenir – Chris avait dit de ne pas se faire remarquer – et il passa à côté d’eux sans même leur accorder une seconde d’attention. Son eau de Cologne flotta longtemps derrière lui. Quand il franchit la porte, Rosie s’attarda sur son crâne rasé et sur le tatouage dans sa nuque : une main soutenant deux traverses en bois aux fils coupés.
Au regard de Jake, elle comprit qu’il attendait éventuellement une réponse. Elle secoua la tête.
« Je le connais pas. » Avoua la blonde. « Mais je sais ce qu’est la Cosa Nostra. »
L’école de police lui avait enseigné deux ou trois choses, et son carquois de détective privé avait fait le reste en plus de sa curiosité maladive. Qu’est-ce qu’un membre de la plus dangereuse mafia sicilienne venait faire dans le bureau d’un patron de bar en plein San Diego ? Ça n’avait aucun sens ni aucune réalité. Ils étaient plutôt sur la côte est et le nord des États-Unis, alors, pourquoi si loin ? Les mafias mexicaines leur auraient-elles lâché du terrain ? Ou bien était-ce une visite de « courtoisie » ?
Dans tous les cas, Voight venait de prendre un grade de plus dans la méfiance qu’il inspirait à Rosie. Et ce n’était pas son attitude nonchalante lorsqu’il prit place derrière le bar qui changea quoi que ce soit à cette idée… Elle poussa un soupir, pianotant nerveusement sur sa cuisse et se mordit la lèvre inférieure. Il fallait qu’elle lui parle. Malgré les avertissements de prudence du shérif, Eros échangea un regard avec Jake qui sembla vouloir lui dire quelque chose, mais elle l’ignora. Elle retira ses lunettes et tendit son verre en avant.
« Un autre ! »
Voight tourna la tête dans sa direction et s’immobilisa quelques secondes… Avant qu’un sourire en coin n’apparaisse sur son visage. Il s’approcha d’eux tranquillement et saisit le verre de Rosie, le déposant dans un bac vers l’évier et prenant le temps d’en attraper un nouveau avant de le placer devant elle.
« Si je m’attendais à revoir ce visage… J’aurais mis mon plus beau tee-shirt des Giants pour l’occasion. »
« Si tu espères m’énerver, c’est raté. Ils n’ont plus gagné la ligue nationale depuis quoi… 2014 ? Faut te mettre un peu à la page, Voight. »
L’homme balaya son argument d’un geste de la main. La même qui tenait une bouteille de limonade qu’il versa dans son verre.
« Giants un jour, Giants toujours. »
« Je vois que tu ne changeras jamais d’avis à leur propos. »
Elle attendit qu’il dépose le diabolo grenadine entre eux pour soutenir son regard. Voight avait toujours l’air un peu trop sérieux, comme s’il allait vous sauter à la gorge et vous arracher la carotide avec ses dents… Mais version sympathique, promis ! Il y eut un silence durant lequel ils se contentèrent de se jauger du regard. Est-ce qu’il l’avait si bien reconnu que ça ? Est-ce qu’il ne faisait pas ça avec toutes les personnes qu’il croisait et lui disait vaguement quelque chose ? Après tout, ce n’était pas compliqué de connaître son équipe de base-ball préférée…
Il sourit alors en contournant le comptoir pour venir la serrer dans ses bras.
« Et toi non plus, t’as pas l’air d’avoir changé ! » Lança-t-il, lui offrant une espèce de soulagement agréable. Eros ne s’était pas rendue compte que ses épaules étaient aussi contractées. « Si je m’attendais à revoir Rosie Vaughan par ici… T’es venue faire visiter San Diego à ton petit ami ? »
Elle cligna plusieurs fois des yeux, prise de court, avant de tourner le visage vers Jake.
« Euh… Oui ! Oui c’est ça ! »
Il avait hoché la tête et elle l’avait imité, attrapant au vol cette excuse toute trouvée. C’est vrai qu’ils devaient jouer les couples, merci de le lui rappeler ^^’ !
« Voight, voici Jake. Jake… Voight. »
Le concerné relâcha Eros et tendit une main en direction du militaire pour lui offrir une poignée de main rude et ferme.
« Theodosius. Mais tout le monde m’appelle Voight. Pas trop dépaysé, Jake ? »
Il retourna tranquillement derrière son comptoir pendant que l’homme lui répondait. Rosie ne détourna pas les yeux de ce patron de bar qui avait toujours refusé de lui parler sur la mort de Jonas, mais offert quelques sourires et verres à la place. Elle se doutait qu’il avait toujours su quelque chose. Toujours caché des tas d’autres choses. Peut-être que les années lui avaient déliées la langue, enfin ?
« Qu’est-ce qui vous amène par ici ? Y’a plus sympa à visiter qu’un petit bar de quartier. »
Elle pouffa. Voight ne croyait pas un mot de ce qu’il disait : son bar était une plaque tournante de San Diego. On ne pouvait pas décemment venir en ville sans faire un tour sous sa décoration éclectique et digne des années 80, de bois sombre et de lumières tamisées, de cocktails et d’alcool alignés derrière le bar comme un vieux pub irlandais. Il avait une réputation et ce n’était pas pour rien. La preuve, même à cette heure de la journée, il y aviat du monde.
Rosie s’avança pour poser ses coudes sur le comptoir et entrelaça ses doigts entre eux. Voight la toisa un court instant et fit mine de grimacer.
« Je connais ce regard… »
Il lança un air désespéré à Jake, avant de revenir à elle.
« Me dit pas que… »
« Si. » Le coupa-t-elle. « On est à la recherche de Jem. Tu l’aurais vu ? »
Inutile de lui demander s’il savait quoi que ce soit sur la mort de Jonas, il n’avait jamais voulu dire quoi que ce soit. Alors, pour une fois, autant prendre le problème dans l’autre sens et attraper une partie différente de l’histoire ?
Elle sut, à l’instant où il ouvrit la bouche, qu’il allait lui mentir. Et sa mâchoire se crispa.
« Pas vu depuis des années. »
Nonchalant. Évident. Dommage qu’ils n’aient pas la plaque de shérif de Chris avec eux, ça aurait été utile pour le coup ! Il faudrait faire sans.
« Vraiment ? » Insista la blonde.
« Rosie… »
« Pas la peine de me mentir, Voight. Il est venu ici, n’est-ce pas ? »
Son silence la gratifia d’une réponse positive. Un brin d’espoir s’alluma en elle.
« Quand ? Où il est ?! »
« Calme-toi, tu veux ? T’as aucun intérêt à le trouver. Profites plutôt de ta nouvelle vie et oublie-le, il n’en vaut pas la peine. Sincèrement, qu’est-ce que tu fous ici ? T’as pas eu assez d’ennuis comme ça ? »
Il fixa Jake comme pour chercher un soutien. Elle fit de même.
« J’ai… Besoin de le trouver. »
« Ce dont t’as vraiment besoin, c’est de passer à autre chose. »
Cette fois, son ton fut plus ferme et il s’adressa directement à Jake.
« Vous devriez la ramener d’où vous venez et ne plus revenir. Ce n’est pas parce qu’il ne lui est jamais rien arrivé jusqu’à présent que ça sera la même chose aujourd’hui. A force de remuer le passé, on fini par se faire enterrer avec. »
« Voight, si tu sais quelque chose… »
« Je sais rien et toi tu sais que dalle non plus. Je sais pas où il est mais fous lui la paix, si tu veux pas finir avec une balle dans la tête. »
Au moins, c’était clair. Eros sentit la colère grimper en elle et serra son verre avec force.
« Tu nous aidera pas, c’est ça ? »
« Non, je ne vous dirais rien. Parce qu’il n’y a rien à dire. »
Et sur ces mots, il s’éloigna à l’autre bout du comptoir et les laissa seuls tous les deux. Merde, merde et merde… Rosie sentit des larmes lui monter aux yeux mais elle lutta de toutes ses forces pour les retenir, hors de question de pleurer au premier fossé difficile à franchir. Elle savait que ça ne serait pas simple, qu’il y aurait des murs et de la mauvaise foi. Elle savait que ça ne serait pas simple. Et elle savait que Voight ne lui disait pas tout.
Restait à savoir… Pourquoi ? Pourvu que Chris ai plus de chance qu’eux de son côté.
Ils s’extirpèrent du bar après plusieurs minutes, laissant derrière eux cette piste qui ne semblait plus très chaude désormais… Pourtant, à peine quelques mètres plus loin, son téléphone vibra. Un numéro inconnu. Pas de nom. Pas de photo. Juste un horaire et… Un lieu ? Un rendez-vous ?!
Son cœur se mit à tachycarder quand elle le montra à Jake. C’était la toute première fois que quelque chose se produisait dans cette affaire ! Si elle avait pu, elle l’aurait embrassé. Juste pour ça. Juste pour ce maigre message. Juste pour le fait que Chris ai pu accéder aux archives. Juste parce que quelque chose changeait enfin du schéma habituel !
Restait à savoir si ça allait être un piège… ou pas.
Chris L. Brooke
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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I feel my time has come. I don't know which way I'm going. I don't know which way I've come. For you I'd wait until kingdom come, until my day is done. And say you will come and set me free just say you will wait for me.
| Conte : Le monde de Nemo & Dory ♒ | Dans le monde des contes, je suis : : cяυsн, la tortue la plus rapide du courant Est Australien ♒
// arrival of the birds« The Sun will rise. And we will try again. » — Eros & ChrisLe sang de Chris ne fit qu'un tour quand il entendit Jake dire qu'il y avait du mouvement de son côté. Étrangement, son cœur se mit à s'emballer. Si vite, qu'il avait l'impression que Eros et Jake étaient capable de l'entendre. Pourquoi avait-il si peur ? Ah oui. Eros ne savait pas être discrète en temps normal. Elle aimait fourrer son nez dans ce qui ne la regardait pas et elle ne s'en cachait jamais. Chris lui faisait confiance mais il avait peur qu'avec le moindre espoir, elle fasse tout rater. Le shérif se concentra à prendre correctement les photos avant de remettre le dossier à sa place. Il n'aimait pas ça, il n'aimait pas être ici. Cet endroit était rempli de dossiers corrompus, d'affaires non-résolu et de mensonge. Le dossier de Jonas en était la preuve. Chris continua alors ses recherches tout en se concentrant sur ce qu'il entendait dans son oreillette. Le brouhaha de l'endroit mais surtout une voix grave avec un accent qui ne venait clairement pas d'ici. Italien ? Jake suivit rapidement l'homme du regard avant de reposer son regard sur Eros qui se trouvait en face de lui. Chris l'avait prévenu, c'était une femme qui ne perdait pas de vue ses objectifs. Tellement que parfois elle faisait des erreurs, de grosses erreurs. Jake était prêt à donner un coup dans la jambe de la jeune femme afin qu'elle arrête de fixer l'inconnu mais elle y remédia. Actuellement, Rosie ne correspondait pas du tout à la description que le shérif lui avait fait. Elle avait l'air bien plus calme et réfléchis. Elle se contentait d'étudier sans agir bêtement et il fallait le dire, Jake était agréablement surpris. Cette femme était bien plus douée que certains de ses hommes. Enfin Jake n'était pas ici pour dresser son dossier sur sa partenaire mais plutôt pour l'aider à en clôturer un. L'homme chauve intéressa grandement le militaire et il se demandait si la jeune femme avait déjà vu son visage quelque part. En peu de temps, la jeune femme répondit à sa question silencieuse. Un inconnu qui faisait parti de la mafia, intéressant. Pas besoin d'être un détective pour savoir que cet homme était un principal suspect.
Jake poussa un petit soupir. Il était un peu tendu. Il avait peur de tout faire rater, peur de décevoir Eros et Chris. Il fallait avouer que c'était la première fois qu'il faisait une mission secrète dans ce genre. Si ses supérieurs l'apprenaient... Il aurait de gros problèmes, d'énorme problèmes mais pour le moment tout se passait bien. Enfin, il parlait trop vite. Il vit le regard que Eros lança au patron du bar. Rosie s'était tourné vers Jake comme pour demander son autorisation même si au fond, il savait que ce n'était qu'une formule de politesse. Le militaire secoua négativement sa tête avant de prendre doucement la parole.
« Eros, non. Si tu fais ça on va avoir de gros- »
Il n'eut même pas le temps de terminer sa phrase qu'elle s'était déjà diriger vers le bar. En faite si, elle ressemblait affreusement à la description que Chris avait fait d'elle. Une vraie tête-brûlée. Jake grogna légèrement avant de prendre la parole dans l'oreillette.
« Chris. Elle est partie discuter avec le patron. Je dois couper l'ordinateur alors faites attention à vous pendant quelques temps. »
« Ne t'en fais pas pour moi et occupe-toi d'elle plutôt. »
« Bien-reçu. »
Jake finit alors par fermer son ordinateur avant de ranger dans son étuis qu'il passa sur son épaule. Puis sans traîner, il rejoignit rapidement la jeune femme. Jake arriva à temps vu que Voight posa une question sur leur relation. Fausse relation que la jeune femme avait déjà oublié apparemment. Le militaire se retenait de ne pas s'agacer. Il n'était pas en colère, il n'aimait juste pas quand les choses ne se passait pas comme il le voulait. Jake finit alors par serrer la main du patron du bar tout en affichant un de ses plus beaux sourire. Sans perdre un instant, il passa naturellement son bras autour de la taille de la jeune femme. Plus que maintenant ils étaient exposés alors autant ne pas faire tomber leur couverture.
« Ravis de vous connaître, monsieur. Écoutez je suis camionneur alors j'ai l'habitude de voyager dans tous les sens. J'adore visiter les villes de notre pays. »
Il était prêt à continuer son mensonge, prêt à tout pour ne pas faire foirer la mission mais Rosie déballa tout. Tout ce qu'elle s'était retenue de dire ou de faire, elle le faisait devait Voight. Jake n'osait même plus regarder le patron dans les yeux quand celui-ci le regarda avec désespoir. Le militaire essayait comme il pouvait de calmer la jeune femme. Il tirait sur son t-shirt ou chuchoter doucement son prénom mais rien ne marchait. Eros ressemblait à un lion affamé, un lion qui n'était pas prêt de lâcher sa proie. Et ce qui devait arriver, arriva. Voight avait prit la fuite parce que clairement, il savait quelque chose et il vit les yeux humides de Eros. Un ami, une connaissance venait de lui tourner le dos. Bien-sûr que c'était dur à digérer et ce fût d'ailleurs pour cela que Jake n'allait pas lui faire de réflexion sur son comportement. Après plusieurs minutes, il posa les sous sur le comptoir avant de quitter l'endroit avec sa partenaire.
Merde, il penserait que cette mission serait un peu plus simple mais il y avait trop d'informations. Tellement que Jake marchait derrière la jeune femme. Perdu dans ses pensées, il fût presque surpris de voir l'écran de téléphone de Rosie juste devant son visage. Il fixa un moment le message avant de claquer sa langue contre son palais. Cela ne pouvait être qu'un piège et pourtant elle semblait contente de la nouvelle. Jake fronça les sourcils avant de croiser ses bras contre son torse.
« Je la sens pas cette histoire alors pourquoi tu es contente ? C'est peut-être à cause de la scène que tu viens de faire dans le bar. Tu peux être blessé en agissant de la sorte, tu t'en rends compte. Et je ne veux pas avoir ta mort sur la conscience. »
Jake décroisa rapidement ses bras quand il entendit la voix de Chris dans son oreillette.
« On a un problème, le chef du commissariat est arrivé. Je n'ai plus le droit d'être dans les archives. »
Chris ne dit pas un mot de plus. Il se contenta de laisser la communication allumé afin que ses partenaires entendent la suite de la conversation. Il s'avança doucement vers le chef de police et afficha un petit sourire tout en lui tendant la main. L'homme qui se trouvait en face de lui mit un moment avant de lui serrer la main. Poignet de main qu'il serra un peu trop à son goût.
« Le shérif de Sotrybrooke je présume ? Shérif Brooke ? »
« Exactement. Et vous êtes le chef de la police de San Diego. Chef Campbell. »
Campbell hocha doucement la tête avant de dévisager longuement Chris.
« C'est Eros qui vous envoie ? »
« Qui ? »
« Ne jouez pas à ce jeu avec moi, shérif. Je sais qu'elle habite à Storybrooke maintenant. Vous savez que cette femme a enfreint de nombreuse règles. Juste parce qu'elle ne fait pas confiance en la justice. Alors j'espère que vous ne vous faites pas manipuler. »
« Je ne vois vraiment pas de qui vous parlez, monsieur. Je ne connais pas tout le monde et cette femme n'en fait pas partie. Je suis vraiment venu pour résoudre une enquête alors si vous permettez, je m'en vais. »
Il fronça immédiatement les sourcils faisant comprendre à Campbell qu'il ne voulait pas poursuivre cette conversation. Chris s'apprêtait à quitter le commissariat mais le chef de police lâcha un petite rire qui stoppa le shérif dans sa course.
« Faites attention monsieur Brooke. Les personnes qui fouinent un peu trop dans ma ville ont souvent des problèmes. »
« Bonne journée. » lâcha simplement Chris.
Il referma la porte derrière lui avant de continuer sa route sans se retourner. Chris se dirigea rapidement vers un taxi et monta dedans sans prendre le temps de réfléchir. Il devrait rapidement rejoindre sa petite équipe parce que leur ennemi était bien plus redoutable qu'ils ne le pensaient. Ils s'étaient tous les trois rejoint à l'hôtel où ils créchaient. Une fois la porte fermait derrière eux, les environs inspectés. Chris lâcha son téléphone sur son lit avant de se tourner vers Rosie.
« Je t'avais pourtant dit de faire profil bas ! On ne sait pas contre qui on se bat alors si on se fait repérer dès le début, c'est fichu ! »
« Capitaine. » coupa Jake. Enfin, essaya de couper Jake.
« Le chef de police à des soupçons sur toi. Il ne m'a même pas caché qu'il travaillait pour l'ennemi. Si il est aussi sûr de lui c'est que ses supérieurs sont fort, très fort. Alors réfléchis un peu avant d'agir ! »
« Chris... »
« Je veux bien t'aider mais imagine tu te fais tuer ? Je vais dire quoi à ton fils ? Qu'il est orphelin ? »
« Chris !!! Ca suffit maintenant! »
Jake venait de hurler sa dernière phrase avant de se mettre devant Rosie comme pour la protéger des mots de Chris. Bien-sûr le shérif s'en voulait déjà. Il avait agit sous le coup du stresse et il ne pensait pas ce qu'il venait de dire. Jake poussa un long soupir avant de poser son ordinateur sur le bureau qui se trouvait en face des lits.
« Eros a reçu un message sur son téléphone. Numéro masqué. J'ai essayé de le tracer mais impossible. Je ne trouve rien sur la personne qui a envoyé ce message. Mais elle aimerait bien aller à ce rendez-vous qu'on lui a donné. »
« Mais... C'est clairement un piège. »
« Je suis d'accord et c'est pour ça qu'on va venir avec elle. Je serai sur un toit avec mon sniper et toi tu l'accompagneras. »
C'était la première fois que Jake osait tutoyer Chris. Il savait que son ancien partenaire faisait ça pour calmer rapidement les tensions et pour défendre Rosie. Depuis quand ces deux-là étaient devenues proches ? L'ambiance ne serait pas aussi pourri, Chris aurait sûrement souris sous cette remarque qu'il venait de se faire. Mais il se contenta de relever son visage vers Eros avant d'afficher un petit sourire.
« Excuse-moi. Je suis content que tu n'ai rien et ... » Son regard se baissa vers son téléphone qui se trouvait encore sur un lit. « J'ai pris en photo le dossier de Jonas, tu peux jeter un coup d'œil si tu te sens prête. Ne t'en fais pas, je n'ai pas prit les photos. C'était inutile... »
Eros Vaughan
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| Avatar : Queen Jennifer Lαwrence.
Comment çα, y'α plus de cαfé ?
Mαchine de m*rde !
| Conte : Rαyα. | Dans le monde des contes, je suis : : Sisu.
Ils étaient partis chercher de quoi manger et Rosie était restée dans la chambre d’hôtel. Elle avait besoin d’être un peu seule, pas parce qu’elle avait des reproches à faire à Chris – elle comprenait son emportement – mais parce qu’affronter le rapport officiel sur Jonas lui demandait bien plus d’énergie qu’elle voulait bien l’avouer. Les deux hommes avaient montrés leurs positions et, malgré elle, Eros s’était sentie reconnaissante de leur implication… Mais jusqu’à quel point ? Elle les savait droit, des militaires tous les deux, aussi son tempérament qui flirtait dangereusement avec les limites pouvait les mettre à mal l’un comme l’autre. La preuve, aujourd’hui, quand Brooke était rentré furieux. Si elle ne s’était pas vexé de sa colère justifiée, Rosie avait en revanche éprouvé de nombreux remords à l’idée qu’elle allait lui filer des cheveux blancs. Elle voulait bien suivre leur manière de faire mais il faudrait veiller à pas oublier qu’elle était là et… Qu’elle pouvait s’emporter. Elle y travaillait, promis, c’était juste pas encore ça. Nul doute que si Chris avait pu la mettre sous cloche le temps de l’enquête, il l’aurait fait ! Eros n’avait pas peur de ce qui pouvait se passer, juste la crainte de mourir. Malheureusement, tout semblait pouvoir filer vers cette finalité dans cette histoire.
Une douche chaude pour se revigorer et des vêtements confortables pour se donner du courage, la blonde chaussa ses écouteurs et lança une playlist aussi bruyante qu’il était possible de l’être. Se couper du monde demandait parfois des moyens extrêmes, elle y était habituée. Jetant un coup d’œil à l’écran de son téléphone où l’attendait les photos, Rosie poussa un lourd soupir. Que n’avait-elle rêvée de mettre la main sur ce rapport par le passé ! Juste savoir. Lire. Connaître. Et voir jusqu’où la corruption pouvait aller. Constater l’incompétence des uns, la bride des autres, les œillères de tout le monde. C’est donc avec un mélange d’excitation et d’appréhension qu’elle cliqua sur la conversation et téléchargea les images prises par Chris.
Au gros « décédé » à côté du portrait de Jonas, elle sentit son cœur se serrer. Bordel, ça allait être bien plus compliqué que ce qu’elle imaginait… Prenant son courage à deux mais, Eros s’adossa contre son oreiller et repris sa lecture : identité, circonstance de découverte de son corps, nom des agents sur place pour la constatation, numéro de l’ambulance pour le conduire à la morgue. Tout ça, elle le savait déjà. Elle fit défiler jusqu’au rapport du légiste, zoomant pour mieux lire les compte rendu. Date. Lieu. Heure. Médecin ayant pratiqué l’autopsie et… Compte-rendu.
A la lecture des mots « calibre 9mm » elle leva les yeux au ciel et serra les dents d’agacement. Comment pouvait-on être aussi con ? On ne les formait pas à identifier les différents impacts de balle à l’école ? C’était clairement autre chose qu’un 9mm qui avait frappé Jonas de plein fouet ! Sa gorge se serra en parcourant la suite : rupture de l’aorte, hémorragie interne (et externe tiens, surtout !) ayant entrainé la mort. D’un coup, elle fut bien contente que Chris n’ai pas pris la peine d’enregistrer les photographies jointes, pas sûre qu’elle aurait survécu à la vision du corps mort de son mari…
Rosie s’apprêtait à passer à un autre document lorsqu’une donnée l’interpella, la faisant se redresser sur le lit. Qu’est-ce que… La nausée qui l’avait prise s’intensifia alors qu’elle posait ses deux pieds sur le sol, fronçant les sourcils en zoomant sur son écran. Presque avait-elle le nez collé dessus lorsque les deux hommes ouvrirent la porte de la chambre, la faisant sursauter comme un lapin devant les phares d’une voiture !
« Oh bordel ! »
Esquissant un sourire rassuré en découvrant leur visage, Rosie fixa les deux sacs ornés du logo d’un restaurant de burgers et sentit son estomac crier famine. Très très bonne idée ça ! Qu’ils étaient bien ces deux-là. Pourtant elle devait avoir l’air bien plus pâle que ce qu’elle imaginait lorsque Jake lui demanda si tout allait bien.
Elle se rappela le téléphone dans sa main. Ses doigts se serrèrent.
« On a un problème. Un très gros problème. »
Eros leur indiqua l’écran encore allumé.
« Le corps autopsié… Ce n’est pas celui de Jonas. » Elle attendit quelques secondes avant d’ajouter, pour se justifier : « Dans le rapport, c’est écrit qu’il a une broche à l’épaule droite suite à une fracture… Jonas ne s’est jamais fracturé la clavicule. Ja-mais. Je le connais… Connaissais depuis longtemps et on savait tout l’un de l’autre. Il n’avait aucune blessure sauf une appendicectomie qui n’apparaît même pas dans les antécédents. Et y’a un dernier point… Ils indiquent que son groupe sanguin est A sauf qu’il était AB, ils s’en sont rendus compte avant son opération et ont changé sa carte. »
C’était de la folie. De la pure folie de croire que… Mais si. Apparemment, si. Elle retint son souffle.
« Le corps autopsié… Ce n’est pas celui de Jonas. »
Ses yeux clairs se plongèrent dans ceux de Chris, cherchant au fond de ce bleu quelque chose à quoi ce raccrocher. Ça avait l’air complètement dingue. Ce n’était que dans les films en général qu’il se passait un truc pareil… Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’il était écrit un truc pareil ? Chris avait bien photographié le bon rapport, non ? Le bon dossier ? Qui était la personne sur la table ce jour-là ? Sa taille et le reste correspondaient, ses cheveux, même son tatouage était décrit sur son avant-bras mais ça n’était pas lui. Pourtant, il y avait le nom de Jonas Vaughan en haut du compte-rendu, alors… Comment ?! Et surtout…
« Où est passé le corps de mon mari ?! »
* * *
A nouveau, Eros regarda sa montre : 11 :14 pm. L’heure du rdv était dans six minutes et ils n’étaient pas loin du lieu. Elle ne savait pas exactement où était Jake mais sans doute valait mieux garder cette information secrète… Au pire, si c’était un piège, elle ne pourrait pas leur révéler cette information. À côté d’elle, Brooke avançait sans un mot. Ils avaient décidés d’aller quand même au lieu indiqué par le sms malgré les risques et les questions sans réponse. Plus les minutes de cette journée filaient, plus ils allaient de surprises en déconvenues. Rien ne sentait très bon et la boue où la jeune femme pataugeait depuis des années semblait s’épaissir de jours en jours.
Mais quelque chose lui disait qu’ils étaient sur la bonne voie. À partir du moment où ça commencerait à tirer, c’est qu’ils arriveraient au but.
« Tu ne regrettes toujours pas d’être venu ? »
Demanda Rosie au shérif à côté de lui. Ce qu’elle avait vraiment voulu lui demander, c’était s’il la prenait toujours pour une espèce de détective timbrée qui aurait dû passer à autre chose. À dire vrai, elle n’osait pas entendre sa réponse et ne se sentait pas encore prête à lui dire qu’elle avait raison. Elle n’avait aucune idée de ce dans quoi elle l’avait embarqué et toutes ses certitudes s’étaient envolées en à peine quelques heures… Ils partaient dans l’inconnu total.
Une minute avant l’heure, ils tournèrent sur la gauche et arrivèrent à l’entrée d’un parking. Il était indiqué de monter au deuxième étage… Rosie se surpris à espérer que Jake avait trouvé un bon angle de vue et ne les perde pas au passage. D’ordinaire elle aurait foncé tête baissée sans s’inquiéter de ses arrières mais la perspective de mourir sans obtenir toutes les réponses commençait à ne plus lui plaire du tout. Si elle voulait savoir, il fallait survivre. Et pour survivre… Mieux valait écouter les conseils des deux militaire.
L’heure était dépassée et toujours rien. Nerveuse, Rosie se dandinait d’un pied sur l’autre à proximité d’un pylône sans que rien ne se passe ; elle entortillait une mèche de ses cheveux autour de son index, se sentait mal à l’aise dans le silence du parking couvert. Personne n’allait venir, elle le sentait. Ça allait être un coup fourré et ils auraient eu raison de se méfier. Peut-être qu’elle était censé venir seule ? Brooke faisait-il peur à cet expéditeur anonyme ? Bon sang, rien n’allait se passer correctement, pour une fois ?!
« Je crois qu’on s’est fait avoir. » Lâcha-t-elle.
Juste à ce moment-là, une voiture grimpa de l’étage inférieur et s’engagea dans l’allée où ils se trouvaient. Le genre de vieille voiture un peu rafistolée. Les pleins phares étaient allumés, obligeant Rosie à plisser le regard pour espérer apercevoir le conducteur. Elle roulait au pas dans leur direction… C’était leur contact ?
Un frisson parcouru son échine à mesure que les mètres qui les séparaient du véhicule diminuaient.
Et si c’était un piège ? Et si…
Mais elle n’eut pas le temps de se poser davantage de questions : un autre véhicule noir surgit de l’autre côté du parking, faisant crisser ses pneus en tournant vers eux. Figée sur place, Rosie aperçu les vitres se baisser et soudain… Des coups de feu furent tirés. La blonde sentit alors les mains de Chris la saisir violemment pour l’obliger à reculer. Ils chutèrent lourdement entre deux véhicules garés. Au-dessus de leurs têtes, une vitre explosa sous une balle et le bruit d’un moteur filant à toute allure ne tarda pas à les dépasser !
Il lui sembla entendre la voix de Jake dans l’oreillette qu’elle portait mais celle-ci était surplombée par un sifflement strident qui lui vrillait le crâne. Un bruit de pneus résonna encore suivi d’un énorme choc, les coups de feux cessèrent et le moteur s’éloigna dans le lointain… Rosie repoussa alors Christopher pour se redresser sur ses pieds à toute allure, avisant du premier véhicule qui gisait à quelques mètres de là, encastré dans l’une des colonnes du parking ! Son moteur fumait encore et un bruit d’antivol en fin de vie résonnait à leurs oreilles.
« Non, non non non !! »
S’écria-t-elle, se ruant vers la voiture.
« Oh bordel, non ! »
Brooke fut à son niveau avant qu’elle ne touche la poignée de la portière. Elle releva la tête vers lui, le menton tremblant, désignant le conducteur.
« Il a besoin d’aide ! »
Elle ignorait s’il était encore en vie, au travers de la vitre elle ne distinguait qu’une masse de cheveux sombres et du sang sur une nuque. Alors qu’elle ouvrait enfin la portière, le coffre de la voiture émit un grincement avant de sauter de lui-même, s’ouvrant. Elle entendit Chris se décaler pour aller voir tandis qu’elle appliquait deux doigts tremblants sous l’oeille du conducteur… Elle avait vu ça dans les films, ils devaient capter des espèces de battements et… Et elle eut l’impression de sentir quelque chose. Faiblement.
« Il est en vie, je crois ! Jake ? Il faut appeler les secours ! Chris, tu… Chris ? »
Pourquoi il ne répondait pas ? Se redressant le long de la voiture accidentée, Rosie s’approcha de lui. Il fixait quelque chose dans le coffre et quand elle tourna la tête…
« … Dis-moi que c’est pas Jem. S’il te plait, dis-moi que c’est pas lui !! »
Un corps se trouvait à l’arrière, encastré dans un espace un peu petit pour lui apparemment vu que ses genoux étaient relevés sur le côté… Lorsqu’elle se sentit le courage de regarder vers le visage du corps, elle poussa à la fois un soupir de soulagement mais aussi de déception. De peur, aussi. Ce n’était pas Jeremiah.
« C’est… C’est l’officier Bones. »
Qui était le conducteur ?! Pourquoi avait-il le cadavre d’un agent de police dans son coffre ?! Qui était dans l’autre véhicule ? Qu’est-ce qu’il se passait, bordel ?!!!
Elle se tourna vers Chris, dépassée par les évènements. Et visiblement, il n’en menait pas plus large qu’elle…
Jusqu’à ce que Jake ne les informe que des voitures de police étaient en train d’arriver à proximité du parking.
Chris L. Brooke
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : cняιs εvαηs ♒ ♥
I feel my time has come. I don't know which way I'm going. I don't know which way I've come. For you I'd wait until kingdom come, until my day is done. And say you will come and set me free just say you will wait for me.
| Conte : Le monde de Nemo & Dory ♒ | Dans le monde des contes, je suis : : cяυsн, la tortue la plus rapide du courant Est Australien ♒
Après s'être énervé sur Eros et après lui avoir donné son téléphone. Jake et lui avaient décidé de sortir de la chambre. Chercher de la nourriture n'était qu'un simple prétexte afin de laisser la jeune femme tranquille. Elle méritait un peu d'espace afin d'étudier le dossier parce que ce n'était pas beau à voir. Il avait peut-être enlevé toutes les photos, l'autopsie restait violente. Chris et Jake ne s'étaient pas adressé la parole depuis qu'ils avaient quitté la chambre. Le shérif était bien trop perdu dans ses pensées et Jake était sûrement en colère contre lui. Il n'aurait jamais pensé que cette mission serait un suicide. Le danger était partout autour d'eux, même sortir pour commander de la nourriture était devenu compliqué. Chris ne pouvait pas s'empêcher de surveiller les alentours tout comme Jake d'ailleurs. Les deux hommes n'avaient pas l'esprit tranquille et Jake finit alors par pousser un long soupir de frustration. Parfois Chris avait tendance à oublié que Jake était encore jeune, trop jeune pour porter autant de responsabilités. Le pire dans tout ça, c'était que Chris lui rajoutait encore plus de travail. Il se sentait affreusement désolé de lui faire subir toutes ces choses. Enfin cela se voyait qu'il n'avait que 26 ans, il agissait encore comme un enfant. Il n'arrive pas à gérer ses émotions et il est souvent en colère. Chris hésita un moment avant de poser délicatement sa main sur l'épaule de son ami tout en affichant un petit sourire alors qu'il regardait devant lui. Il sentit les muscles de Jake se détendre alors qu'un petit rire raisonna dans la ruelle.
« J'ai l'impression d'être la réincarnation d'une chanson actuellement. »
« Ah oui laquelle ? »
« What's Up ? de 4 Non Blondes. »
Chris lâcha un petit rire. Il comprenait un peu ce que Jake voulait dire. Ils ne comprenaient pas vraiment les événements qui étaient en train de se dérouler devant eux. Tout ce qu'ils savaient c'était que San Diego était une ville remplit de pourriture et que la police ne faisait partie. Les deux hommes étaient frustrés. Trois contre une ville entière, c'était du suicide. Mais Chris avait accepté d'aider la jeune femme. Si il ne le faisait pas, Rosie était prête à se jeter dans la gueule du loup, seule. Elle n'avait vraiment aucune réflexion. Ce fût au tour de Chris de soupirer cette fois-ci avant qu'ils ne rentrent dans un fast-food. Jake avait très envie de la mal bouffe (comme il aimait appeler ça) alors il en commanda une bonne quantité pour que tout le monde trouve son bonheur. Sur le chemin du retour Jake fixa les poches du restaurant avant de tourner la tête vers Chris.
« Vous pensez que Eros aime tout ce que j'ai commandé ? »
« C'est pas un peu trop tard pour te poser la question ? » pouffa Chris avant de reprendre son sérieux. « Oui, elle aime ça. Elle en mangeait souvent pendant qu'elle faisait des recherches sur son ordinateur. »
Jake hésita un moment avant de rebaisser la poche de nourriture.
« Vous la connaissez depuis longtemps ? Enfin, je veux dire... C'est pas tous les jours que vous quittez votre poste et vos enfants pour faire des choses illégales. »
« Oui, ça va faire un moment maintenant. Et aussi loin que je m'en souvienne, elle avait toujours le nez collait dans les dossiers ou son ordinateur. Toujours à vouloir trouver des indices et à vouloir venger son mari. Elle parlait de Jonas au présent et vivait dans le déni. » Il marqua un petit temps de pause avant de reprendre. « J'avoue que au début, je ne la supportais pas. Elle vivait pour le fantôme de Jonas et refusait de tourner la page. L'entendre parler de son défunt mari, ça me rappelait Eleonore. C'était un peu égoïste de ma part. Jonas est mort injustement alors que Eleonore... C'est une tumeur au cerveau qui a eu raison d'elle.»
« Je comprends mieux. Vous voulez vous racheter auprès d'elle. Vous vous en voulez d'avoir été en colère contre elle. Après ce n'est pas pour vous blesser mais … Vous avez été alcoolique un bon moment et ce n'était pas les meilleurs années de votre vie. »
Chris lança un regard noir à Jake qui se mit à rire. Ils rentrèrent rapidement à l'hôtel et quand Chris ouvrit la porte de la chambre, Eros sursauta comme si elle venait de voir un fantôme. Elle était si pâle... Avait-elle fait une découverte sur le corps de son mari ? Jake posa doucement les sacs sur le bureau avant de froncer légèrement les sourcils.
« Tu vas bien ? »
Puis Rosie parla de ses découvertes. Des découvertes qui faisaient froid dans le dos, des découvertes qui compliquaient encore plus la tâche. Dans la liste des choses à faire, ils devaient retrouver le corps de Jonas ? Ce n'était pas insensé ce qui était en train de se passer ? Complètement. Mais Jake et Chris ne baissaient pas les bras pour autant. Ce n'était pas le moment de les baisser. Ils avançaient vers de nouvelles pistes. Et les trois avaient prit la décision de continuer l'aventure malgré les découvertes macabres qu'ils venaient de faire.
***
L'heure du rendez-vous était presque là et pourtant le parking était vide. Si vide que Chris avait un mauvais pressentiment, c'était clairement un piège et leur adversaire ne prenait même pas la peine de le cacher. Bordel, ils se faisaient manipuler. Heureusement pour eux, Jake était perché sur un des immeubles en face. Il n'avait pas donné sa position exact mais il savait très bien comment son ancien partenaire fonctionnait. C'était un très bon sniper alors ils ne risquaient rien, enfin normalement. Chris avait les sourcils froncés depuis un bon moment maintenant et il les défronça automatiquement quand Eros lui posa une question. Pas n'importe quelle question d'ailleurs. Regretter d'être venu ? Il resta un moment à regarder la jeune femme avant d'afficher un sourire tendre.
« Non. Tu l'aurais fait sans moi de toute façon. J'ai pas raison ? Puis ça manquait d'un peu d'action dans ma vie. Faut avouer que je suis plus fait pour le terrain que pour la paperasse. »
Rapidement leur conversation fût rapidement coupé par une voiture qui arriva rapidement en face d'eux. La lumière éblouissait Chris et le bruit des pneus le faisait grimacer. Il n'aimait pas ça, pas du tout alors il se rapprocha de Eros au cas-où. Et il ne s'était pas trompé, une autre voiture pointa son nez juste derrière eux. Puis des coups de feu suivit rapidement alors Chris décida de tirer la jeune femme avec lui. Tout se passa rapidement. Si vite que quand Eros et le shérif sortirent de leur cachette, tout était déjà terminé. Que venait-il de se passer à la fin ? Il se rapprocha à son tour de la voiture et quelque chose attira son regard. Le coffre était à moitié ouvert et un bras dépassait de ce dernier. Sans réfléchir et sans prendre la peine de répondre à Eros, il l'ouvrit. Étrangement, il ne regarda pas le corps dans un premier temps par peur de reconnaître le visage de Jeremiah mais il prit son courage à deux mains et plongea son regard océan dans les yeux vides d'un homme qu'il ne connaissait pas. Ce n'était pas Jem alors qui était cet homme ? Chris entendit vaguement la voix de Rosie. Il était bien trop occupé à dévisager le cadavre et à essayait de se concentrer. Cette mission était une véritable catastrophe...
Eros finit par venir à ses côtés et Chris retrouva rapidement son calme refaisant attention à tout ce qui se trouvait autour de lui et surtout écoutant les voix de ses partenaires. Un soupir de la part de Eros et des questions de la part de Jake qui demandait des nouvelles. Depuis combien de temps Jake était en train de lui parler dans l'oreillette ? Pourquoi perdait-il sons sang froid ? Lui qui d'habitude était connu pour être calme sur le terrain, pourquoi avait-il soudainement peur ? Parce que Bones était mort ? Une autre personne qui aurait pu répondre à leurs questions et il était mort. Parce que Eros avait failli mourir ? Ou parce qu'ils étaient clairement en train de se faire piéger ? Le grésillement de son oreillette le força à reprendre son calme alors qu'il appuya dessus pour mieux entendre Jake.
« Chris, Eros, la police arrive vers vous. Il y a plusieurs voitures. Faites attention à vous. »
Chris posa son regard sur les lumières bleus et rouges qui clignotaient sans cesse devant eux. Il ne prenait même pas la peine de se boucher les oreilles alors que les sirènes sonnaient fort. Le shérif se contentait de se tenir bien droit devant Eros, les sourcils froncés et le regard mauvais. Ce ne serait quand même pas un piège du lieutenant de police ? Ils sont arrivés un peu vite sur la scène de crime. Même si les passants avaient entendu des coups de feu, le commissariat étaient assez loin d'ici. C'était un coup monté de Campbell ? En parlant du loup, ce fût le premier qui descendit de la voiture. Plus il s'avançait vers eux, plus la colère de Chris montait en lui et quand Campbell s'arrêta devant eux, il posa immédiatement son regard sur Eros. Le Lieutenant s'adressa à Chris et pourtant, il ne lâcha pas la jeune femme du regard.
« Je vous avais pourtant dit, shérif. Ceux qui fouinent un peu trop ont toujours des problèmes. Vous venez d'arriver en ville et vous vous permettez de commettre plusieurs délits ? »
« Et je peux savoir lesquels ? »
« Vous m'avez menti. Vous connaissez bien Eros apparemment. Elle a enfin trouver un mec assez débile pour pouvoir l'aider dans son enquête complètement absurde ? Ce n'est pas trop dur de supporter sa voix agaçante ? A moins que vous avez trouvé le moyen de la faire taire ? »
« Espèce de fils de... »
« Hop hop hop, je ne vous permets pas. Enfin je n'ai pas le choix... Christopher Brooke, Eros Vaughan, vous êtes en état d'arrestation pour le meurtre de l'agent Bones. »
« C'est ridicule ! On n'y est pour rien ! C'est un coup monté. » Chris se rapprocha violemment de Campbell et tous les policiers derrière eux pointèrent leur arme sur lui. « Vous avez tué Bones parce qu'il en savait trop. Vous êtes de mèche dans toute cette histoire. »
Campbell allait s'apprêtait à répondre mais une lumière rouge se dessina sur son cœur. Le Lieutenant fronça les sourcils un moment avant d'afficher un petit sourire en coin. Jake... Jake venait clairement de faire son entrée dans la scène et il n'aurait peut-être pas du. Campbell semblait surpris, il ne savait pas que Jake existait. Chris hésita un moment avant de respirer calmement.
« ¡Basta! Sé discreto y sácanos de aquí. » (Arrête ! Fais-toi discret et sors nous de là.)
Jake Nivans était d'origine colombienne. Il parle donc très bien l'anglais et l'espagnol. Ce fût d'ailleurs lui qui avait appris à Chris à parler espagnol. Plus facile pour communiquer devant les autres sans se faire comprendre. Enfin cela dépendait de la personne qui se trouvait en face d'eux mas Campbell avait la bonne tête de l'américain raciste alors Chris avait prit le risque de communiquer en espagnol.
« On est pas au Mexique ici, abruti ! Arrêtez-les et trouvez moi le connard au sniper. DE SUITE ! »
Dans le mille, un gros raciste. Jake n'avait pas répondu à sa demande mais Chris n'avait pas besoin de sa réponse. Il savait que son ami l'avait accepté. Juste après sa phrase, le point rouge avait disparu et il savait que Jake était maintenant prêt à tout pour les sortir de là. En attendant, Eros se fit emmener dans une voiture de police pendant que Chris se trouvait à l'arrière d'une autre. En espérant que l'interrogatoire ne soit pas trop douloureux pour elle. En attendant... Chris devait réfléchir à un plan.