« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
« I know exactly why I walk and talk like a machine I'm now becoming my own self-fulfilled prophecy. » Oh no ! - Marina
Sebastian fixait avec sévérité la petite bestiole noire de l’autre côté de la vitre. L’index levé, les sourcils froncés, il ouvrit la bouche pour mimer un « Non ! » qu’il voulait ferme et efficace. La nifleur sembla sincèrement réfléchir à l’idée de lui obéir, complètement immobile et le souffle rapide, une pâte tendue juste au-dessus d’un collier qui ne demandait rien à personne.
Sab recula son doigt et l’abaissa vers lui pour lui signifier de venir le rejoindre immédiatement. Il le répéta une seconde fois pour être sûre qu’elle comprendrait bien le message.
Les deux billes noires qui servaient d’yeux à la bestiole clignèrent puis, passé quelques secondes supplémentaires, elle se rua en avant et fit disparaître le collier dans sa bedaine !
Aussitôt, le marchand de sable s’insurgea et des volutes de sables se précipitèrent à la poursuite de la malotruse, essayant de l’attraper avant qu’elle ne chaparde d’autres objets de valeur. Agile comme pas deux malgré sa forme ronde, la niffleur bondissait de partout en évitant les volutes et s’amusait à attraper tout ce qu’elle pouvait. Un coup sur la commode, l’instant d’après dans l’un des tiroirs, pof la voilà désormais à courir autour de la tête de lit sans que personne ne semble se réveiller.
Derrière le carreau de fenêtre, Sab la suivait des yeux aussi vite qu’il le pouvait et laissait le sable la prendre en chasse… Même si elle avait clairement plus l’air de s’amuser qu’autre chose. Un bond de plus et la voilà qui s’envolait vers une horloge accrochée au mur de…
BAM.
Le miroir de la penderie venait de la prendre à son propre jeu. Aveuglée par la tentation, elle n’avait pas réalisé que son objectif se trouvait derrière elle ! Glissant dans une espèce de couinement ridicule, la niffleur fut récupérée immédiatement et enveloppée dans un drap doré. Il la ramena à lui aussi vite – et discrètement – que possible en passant sous la légère ouverture de fenêtre. Le sable la lui déposa au creux de la paume, plus assommée que vivante. Ou bien était-ce un simulacre pour attirer sa sympathie ?
Sab la fixa, venant appuyer légèrement sur son ventre pour la secouer gentiment. Elle roula sur elle-même, inanimée. Levant les yeux au ciel, le gardien la souleva par l’une des pattes et, après seulement quelques centimètres, des bagues et autres boucles d’oreille se mirent à chuter de sa poche ventrale ! Immédiatement la bestiole se réveilla et tenta de tout rattraper. Diablesse !
La retenant dans une petite prison de sable flottant, Sebastian s’évertua à récupérer tout ce qu’elle avait volée. Paume vers le ciel, il la fixa pour être sûr qu’elle avait bien tout rendu… Mais il fallut un à-coup de plus pour faire tomber le magnifique collier de perle ! Elle était irrécupérable. Il souffla les bijoux en direction de la fenêtre, où des grains de sable se faufilèrent pour remettre tout à sa place initiale. Ni vu, ni connu.
Il fallait vraiment que le gardien fasse attention à ce qu’elle ne vienne pas avec lui la nuit ! Il passait son temps à la pourchasser pour éviter ses bêtises…
Il lui adressa un regard courroucé et elle répondit en croisant les bras, détournant sa truffe de manière boudeuse. Bah tiens ! Le monde à l’envers. Pourtant quand Sab tapota la poche de son manteau turquoise, elle consentit à s’y rouler en boule sans autre forme de procès.
S’éloignant de la fenêtre – et de la tentation – Sebastian retourna un peu plus haut dans les airs. La nuit étoilée pointait le bout de son nez au travers des nuages et les songes pouvaient enfin s’installer confortablement. Ne restait qu’à observer tout ça et s’assurer que rien ne viendrait troubler la tranquillité des dormeurs…
Une bague dorée vint tapoter l’épaule du gardien, le tirant de sa rêverie contemplative. Penchant la tête sur le côté, intrigué, il la suivit lorsqu’elle lui fit signe et plongea avec elle entre les rues assoupies. Un tour à gauche, quelques mètres sur la droite, remonter l’allée et le voilà à la chercher des yeux… La vague revint un peu plus loin, s’agitant comme pour signifier de se dépêcher. C’était rare que le sable l’interpelle de la sorte, aussi Sab ne se fie pas prier pour s’exécuter ; curiosité, quand tu nous tiens.
Il lui fallut encore quelques minutes de parcours pour enfin s’arrêter au dernier étage d'un immeuble près des docks, devant une fenêtre aux volets à peine tirés. L’air était frais en Octobre, les gens s’enfermaient plus vite chez eux… Pourtant le battant n’était pas complètement fermé. Penchant la tête sur le côté, le marchand de sable risqua un coup d’œil à l’intérieur : une chambre, plongée dans l’obscurité. A l’exception de la vague qui s’approcha d’une forme enfouie sous les couvertures. Elle attendit. Lui aussi. Qu’est-ce qu’elle voulait qu’il comprenne ? La forme désigna la personne et, voyant qu’il ne bougeait pas, elle plongea littéralement vers elle !
Mais bizarrement, au lieu de se fondre dans le crâne du porteur pour rejoindre les songes… Elle fut repoussée. Littéralement. Elle essaya à nouveau, même résultat. Revenant à la charge pour un troisième assaut, Sebastian lui fit signe de stopper. Enjambant le rebord de la fenêtre maladroitement, il s’assit sur celle-ci en esquissant une grimace lorsqu’elle grinça. Ses yeux clairs fixant la tignasse bouclée qui dépassait du lit, il sembla réfléchir, son index tapotant sa lèvre inférieure. Des petits poissons en sable dorés se formèrent à côté de lui et, d’un hochement de tête, il les autorisa à essayer. Le résultat fut le même : ils ne parvinrent pas à entrer dans le crâne de l’endormie !
Ça c’était… Pas commun. Du tout.
Certains adultes n’étaient plus du tout sensible au sable des rêves mais il était toujours possible d’insuffler un peu de chaleur et de quiétude dans leurs esprits… Qu’ils refusent catégoriquement la moindre tentative de songe relevait d’une situation spéciale. Inédite, même. Que se passait-il dans ce crâne assoupi pour que la moindre once d’imagination soit à ce point repoussée et rejetée ?
Il attendit, quelques minutes, sans trop savoir quoi. La vague revint à la charge près de lui mais il haussa malheureusement les épaules : le marchand de sable n’avait pas de solutions. Pas immédiatement, en tout cas. Le monde des adultes était bien différent de celui des enfants et il avait déjà suffisamment à faire… Parfois, certaines personnes ne pouvaient tout simplement plus rêver. C’était triste mais il ne pouvait pas y faire grand-chose, à part…
On ne le laissa pas réfléchir davantage : un bruit suspect résonna dans la chambre, alertant ses sens. Lorsqu’il vit la table de chevet bouger, il porta une main à sa poche… Désormais vide. Oh… Mercredi. Le meuble bougea encore sous le farfouillage du niffleur et la petite lampe qui se trouvait dessus vacilla. Le sang de Sab ne fit qu’un tour.
Un autre coup. Une autre vacille. Un dernier et… La lampe chuta irrémédiablement sur le crâne de l’inconnue !
Vaiana de Motunui
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| Conte : Vaiana, la légende du bout du monde | Dans le monde des contes, je suis : : Vava, la fille du chef qui n'est pas une princesse même si elle chante et a des animaux de compagnie
Avez-vous déjà été réveillé en sursauts par une douleur terrible et brutale ?
DONG !
Le choc me vrillait le crâne, si bien que je ne savais plus si j'étais encore endormie ou pas. S'agissait-il d'un rêve dans lequel j'expérimentais la souffrance ? Mon cerveau était tellement tordu que je n'en aurais pas été étonné.
Les paupières closes, je poussai un grognement et portai une main contre mon front. Encore à moitié à l'ouest, je ne contrôlai pas ma force et m'envoyai une grande baffe au lieu de simplement frotter le point d'impact. Ce qui m'arracha un second grognement. Je remuai sous la couverture, cherchant un moyen de retrouver le sommeil. J'avais l'impression qu'il m'échappait avec un malin plaisir. Déjà que j'avais un mal fou à le trouver... La plupart du temps, j'étais obligée d'avoir recours à des somnifères puissants. Etait-ce une bonne idée d'en reprendre un ? Certainement pas. J'avais déjà dépassé la dose autorisée pour la nuit.
J'oubliai mes soucis quand je perçus de petits bruits tout près de moi. Je tendis l'oreille, m'immobilisant dans mon lit. Avais-je tout imaginé ? J'entendais de petits grattements au niveau de ma table de chevet, comme si quelque chose se trouvait dessus. Ami ? Ennemi ?
Anxieuse, je réalisai qu'un objet pesait contre mon ventre. A tâtons, je refermai mes doigts autour. Cela ressemblait à ma lampe de chevet. Après quoi, je me décidai à ouvrir les yeux.
Je me retrouvai pratiquement nez à nez avec une sorte de rongeur bizarre qui me reniflait, depuis la table de chevet, avec curiosité.
"Salut." fis-je, plutôt soulagée.
J'aimais bien les bestioles en tous genres. A l'époque, j'avais même un cochon de compagnie, c'est dire. En revanche, je n'étais pas spécialement fan des individus non identifiés assis sur mon rebord de fenêtre.
"AAAAH !" m'écriai-je.
Je venais seulement de remarquer sa présence. S'agissait-il d'un cambrioleur ? A la manière dont il était installé, façon tranquille et cosy, il avait plutôt le profil d'un pervers. DEPUIS COMBIEN DE TEMPS ME MATAIT-IL EN TRAIN DE DORMIR CE DEGENERE ?
Sans réfléchir, je lui balançai la lampe à la tronche, mais une sorte de vague dorée surgissant de nulle part fit bouclier. La lampe la traversa et fut stoppée en plein élan avant de chuter sur le sol.
Incrédule, je battis des cils. Le souffle court, j'essayais de rester calme. Je savais me défendre. J'avais appris le tae kwon do à Seattle, en plus des danses rituelles de Motunui. Inutile de perdre son sang-froid, même si pour le moment, je passais plutôt pour une imbécile. Surtout que de toute évidence, le pervers était un magicien. Mes techniques de combat ne pourraient pas grand-chose contre lui. Je déglutis. Il fallait que je fasse appel à mes pouvoirs, mais je craignais de faire exploser tout le bâtiment.
A court d'idées, je vis passer une solution qui avançait d'un pas névralgique.
"HEI HEI, ATTAQUE !"
Mon poulet, alerté par les bruits, s'était précipité vers l'inconnu. Il piailla d'un air interrogateur et accéléra l'allure en zigzaguant. Il sauta sur ses genoux et... picora son pantalon. Je laissai échapper un soupir exaspéré. Qu'avais-je espéré, franchement ?
"Si vous lui faites le moindre mal, je vous retourne la peau à l'envers comme une chaussette et je vous envoie en orbite !" lançai-je, menaçante en me levant d'un bond dans le lit.
La vague dorée était toujours là, ondulant dans l'air d'un air indécis (c'était bizarre mais c'était l'impression que j'avais en la regardant). Je plissai des yeux en direction du pervers.
"Qu'est-ce que vous voulez ?"
Je sautai en bas du matelas et avançai de quelques pas vers lui afin de lui montrer que je n'avais pas peur. La faible clarté de la lune ainsi que des étoiles me révélèrent le visage pâle, constellé de tâches de rousseur d'un jeune homme à l'aspect candide. Je fronçai les sourcils. Il me disait quelque chose. Où l'avais-je déjà vu ?
"C'est pour une réclamation ?" demandai-je, méfiante.
Avais-je livré un colis qu'il attendait à la mauvaise adresse ? Avait-il reçu la mauvaise commande ?
"Si c'est ça, allez demain au QG de Hermès Express. Je suis pas le boss. Et ça se fait pas de rentrer par effraction chez les gens !"
J'hésitai à tendre la main pour récupérer Hei Hei, mais je craignais que l'homme en profite pour me jeter un maléfice. Je n'étais pas très au fait des sorciers de Storybrooke. La magie, je la connaissais uniquement par le biais de la saga Harry Potter. De toute façon, Hei Hei roucoulait presque sur les genoux de l'individu, comme si sa présence... l'apaisait. Etre trahie par son propre poulet de compagnie, c'était un comble ! Je lançai un regard noir à l'inconnu. Il allait parler ou quoi ?
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Sebastian Dust
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N… Non, non, non ça ne devait pas se passer comme ça ! En général les dormeurs restaient endormis et le marchand de sable pouvait filer à l’anglaise sans faire un scandale appartemental ! Voilà ce qui arrivait lorsqu’on s’approchait un peu trop près d’un adulte : ça virait au drame et vous vous retrouviez avec… Un poulet sur les jambes O_o Carrément ? C’était un mode de défense pour le moins original, si ce n’était que la volaille se mit à lui picorer le tweed sans autre forme de procès. Peut-être parviendrait-elle a retirer les fils trahissant l’ancienneté de son vêtement et…
Attendez, stop, ce n’est pas le principal problème là !
Sebastian battit des paupières, incrédule et rongé de stupeur coupable, face à une éveillée remontée comme une pendule ! Il grimaça à l’image d’être retourné comme une chaussette et se sentit tout, tout touuuuut petit soudainement en face d’elle… Il leva ses paumes vers le haut, réfrénant son envie de caresser l’animal un tantinet stupide, et retint même son souffle au cas où elle le prendrait comme une provocation. Un coup d’œil échangé avec la petite vague en sable et voilà qu’il n’avait pas le temps de rajouter quoi que ce soit qu’elle changeait de tactique : après les menaces, les questions. Des interrogations auxquelles il n’avait aucune réponse… Hermès Express ? Qu’est-ce que c’était que ça ?! Le gardien fronça des sourcils perdus, secouant légèrement la tête de droite à gauche sans comprendre.
Et pourquoi est-ce qu’elle lui rappelait quelqu’un ? Réfléchis, Sab, réfléchis vite !
Ses yeux passèrent du visage de la jeune femme à l’animal perché près du lit puis revinrent. L’une de ses mains tendis son index en direction de la table de chevet. Il le délia deux fois pour signifier que sa présence était liée à la bestiole… Même si c’était plutôt la faute de la petite vague ondulante qui s’agitait entre eux. Elle ne semblait pas trop savoir vers quelle direction aller, partagée entre l’envie de disparaître et celle de retrouver l’esprit de sa propriétaire ! Si ça pouvait l’aider, l’inconnue n’avait pas l’air très disposée à laisser un accès libre à ses pensées pour le moment. Ni même un accès à sa chambre – ce qui était totalement normal ! Sebastian ouvrit la bouche pour trouver une réponse censée mais aucune ne lui vint vraiment. Expliquer à une étrangère que vous étiez entré par effraction dans son appartement parce que vous suiviez une vague imaginaire ne sonnait pas vraiment comme une excuse recevable… Au mieux elle le croirait fou, au pire elle le pousserait en arrière et appellerait la police.
Résolu à ne pas mentir, il tenta tout de même d’abaisser ses mains. Ça tirait un peu sur les coudes.
« C’est vous qui m’avez fait venir ici. »
Là, elle allait le tuer.
« Enfin… Une partie de vous. »
Il désigna la petite vague qui se redressa et se tourna en direction de sa propriétaire légitime. Légitimement, elle appartenait à ses songes. Mais si elle en avait été chassée, Sab ne pouvait pas y faire grand-chose… C’était d’ailleurs très étonnant qu’elle ne disparaisse pas et, encore plus surprenant, que la jeune femme la voit !
Le gardien réalisa l’importance de ce détail au moment où ça s’écrivit dans ce post, se redressant un peu mais vite rattrapé par le poulet qui manqua une chute à son tour. Il le saisit à bout de bras pour le tenir devant lui histoire d’être sûr qu’il ne se soit pas blessé. Il ne voulait pas finir en chaussette !
« Vous… Vous la voyez ? Vous arrivez à… »
Le nifleur bondit brutalement sur le coq, l’obligeant à les lâcher pour rouler tous les deux sur le sol à grand bruits de couinements et de caquetages. La petite vague baissa le haut de sa « tête » en direction du sol, semblant même se pencher un peu sur le côté, dubitative.
Après quelques secondes de combat entre le rongeur et la volaille, du sable doré s’empara des deux pour les soulever dans les airs et les séparer à plusieurs mètres l’un de l’autre ! Assez de chamailleries pour ce soir. Le poulet hoqueta et toussa une gerbe de grains au passage…
Comment avait-il fait pour en avaler ? O_o
Sab grimaça de nouveau, terriblement confus et désolé pour cet énième dérapage de soirée. Promis, il vérifierait toujours ses poches avant de partir la prochaine nuit ! S’il arrivait jusque-là. Laissant un léger flottement durant lequel il fixa l’inconnue, il fini par froncer les sourcils.
« On… Ne se serait pas déjà vu quelque part ? »
Après le pervers et le cambrioleur, il allait passer pour le dragueur ! Génial. Absolument génial. Pourtant, plus les secondes défilaient et plus il était sûr de l'avoir déjà rencontré. C'était furtif mais... Il se sentit immédiatement honteux de ne pas se souvenir de qui elle était. Par chance, elle semblait ne pas non plus savoir qui il était. Du moins pour le moment. Mais ce n'était pas très agréable qu'on ne se souvienne pas de vous ! Très méchant, même.
« Et c’est quoi Hermès Express ? »
Autant rajouter « ignare » à la liste des qualificatifs. Il n’était plus à ça près.
Vaiana de Motunui
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Comment ça, une partie de moi l'avait fait venir ? C'était le pire argument que j'avais jamais entendu. Je haussai un sourcil : il n'avait pas le comportement d'un agresseur. Malgré tout, je restais méfiante. Sa présence dans mon appartement ne trouvait aucune justification, peu importe ce qu'il pouvait inventer.
"Evidemment que j'arrive à la voir !" répliquai-je, agacée en désignant la vague dorée. "Vous me traitez de bigleuse, en plus du reste ?!"
Je tentai de rester parfaitement sereine face au sable doré qui formait des mots dans les airs, près du jeune homme à l'air rêveur et effrayé. De toute évidence, c'était un magicien de haut niveau. A mesure que les minutes passaient, ma crainte et mon énervement s'atténuaient avec l'apparition de la curiosité. J'étais fascinée par tout ce qui était magique, de près ou de loin, mais je n'avais pas envie de trop le montrer. Si jamais son aspect apeuré était une ruse pour profiter de moi, je ne voulais pas lui laisser une ouverture.
Subitement, la bestiole du gars bondit sur Hei Hei et le fit chuter au sol. Mon poulet y perdit encore des plumes, jusqu'à ce que les deux animaux soient séparés par du sable doré. Hei Hei toussota un peu de poussière dorée. J'écarquillai les yeux, scandalisée.
"Vous avez empoisonné mon poulet !"
Je l'attrapai brusquement -si bien qu'il émit un "Brwah ?" surpris- et le serrai contre moi, braquant un regard oblique dans la direction de l'homme. Je l'avais prévenu, pourtant ! Menaçante, j'avançai d'un pas vers lui et hésitai à le pousser en arrière par la fenêtre -méthode à vérifier sur les sorciers- quand il me sortit LA phrase.
On.. Ne se serait pas déjà vu quelque part ?
Hallucinant. Stupéfaite, je battis des cils. Il sortait d'où, ce type ? Si c'était de la drague, il n'était vraiment pas doué. Malgré tout, sa phrase fit écho à mes doutes le concernant. Il avait avait l'impression de me connaître, ce qui renforça ma propre impression à son égard.
Soudain, tout s'éclaira.
"Le sablé !" m'écria-je. "Oh, mais oui c'est évident !"
Je l'avais surnommé ainsi dans ma tête car je ne connaissais pas son véritable nom. Il faut dire que je ne l'avais vu qu'une seule fois très brièvement. Voilà pourquoi j'avais eu un mal fou à me rappeler de lui !
"Vous êtes le grand type qui ensorcelle de sable ! Vous étiez avec nous à Olympe en début d'année !"
Le ton de ma voix était devenu enthousiaste. Désormais, j'observai le sable qu'il créait avec un mélange d'émerveillement et de curiosité, mais réalisant que je vendais un peu vite la peau de l'ours, je me ressaisis et retrouvai une expression glaçante.
"Ouais, c'est plutôt cool ce que vous faites." repris-je d'un ton blasé. "Mais ça n'explique pas ce que vous fabriquez chez moi à pas d'heure."
Pour appuyer mes dires, Hei Hei eut un hoquet. Une gerbe de sable doré s'échappa de son bec. Je l'observai avec une moue. Il me l'avait vraiment détraqué.
"Je ne vous ai pas fait venir." ripostai-je en me rappelant de ses propos quelques minutes plus tôt. "Je m'en souviendrais, quand même ! D'ailleurs, ça vous arrive souvent de vous pointer chez des gens que vous connaissez à peine ?"
Je le fixai d'un oeil perçant, presque suspicieux. Quelque chose clochait dans son histoire.
"Hermès Express, c'est là où je travaille. Je livre des colis." précisai-je à retardement.
Je chassai cette information d'un geste de ma main libre, puis je penchai la tête vers Hei Hei en sentant qu'il devenait très lourd dans mon bras. Et pour cause : il tomba raide, sa crête balayant le vide, tandis que du sable doré s'échappait des orifices qui lui servaient d'oreilles pour former une dizaine de minuscules poussins pépiant joyeusement en cercle au-dessus de lui. Abasourdie, je le secouai. Rien n'y fit. Il dormait à poings fermés.
"J'espère que c'est temporaire." fis-je entre mes dents. "Quoique... ça le change presque pas à d'habitude."
Il n'était pas d'un naturel très vif. Dépitée, j'allai le poser délicatement sur le lit et remontai la couverture sur lui. Puis, je lançai un regard noir en direction de la bestiole du grand Sablé qui avait réussi à ouvrir un tiroir de ma commode et qui se prélassait parmi mes chaussettes.
"Récupérez votre truc. On dirait qu'il cherche à nouveau à faire un mauvais coup."
Comme s'il avait compris que je parlais de lui, il tendit le museau dans ma direction. Je fronçai le nez dans la sienne avant de regarder de nouveau le grand Sablé.
"Vous comptez prendre racine ?" fis-je, abasourdie par son manque de réaction. "Je ne vous ai pas fait venir alors barrez-vous !"
La bestiole dans le tiroir tressaillit et attrapa une chaussette pour se cacher dedans. J'affichai une moue mi-grognon, mi-navrée. Je savais que ça n'était pas une façon de parler aux gens, même à ceux qui se croyaient partout chez eux. Cet homme avait trop de gentillesse dans le regard pour se mettre en colère, mais je vivais tout de même dangereusement. Il semblait doté d'un immense pouvoir qu'il contrôlait à merveille. En comparaison, j'étais juste un grain de poussière. Il pouvait me balayer s'il le souhaitait.
Je me mordis les lèvres tout en passant une main dans mes cheveux volumineux. Une part de moi, une infime part, se demandait ce qu'il avait voulu dire. Pourquoi l'aurais-je fait venir ? Pourquoi lui, plutôt qu'un autre ?
Oui, par moments, je me sentais très seule. La nuit, c'était encore pire. Quand j'étais aux prises avec les insomnies, que je me débattais avec des ombres indistinctes mais terrifiantes, que je succombais à la paranoïa provoquée par le manque de cocaïne... La prise d'héroïne m'apaisait pour un temps, puis le cercle infernal recommençait. Irrévocablement. J'étais prisonnière de moi-même. Condamnée.
Alors, pourquoi lui ? Etait-il capable d'entendre l'intensité de ma douleur ? De percevoir l'appel silencieux que j'ignorais avoir lancé ?
Je l'évitai du regard. J'avais l'impression que ses yeux me sondaient aux rayons X. La douceur de ses pupilles me faisaient mal. Un frisson parcourut mon échine et je croisai les bras pour les serrer très fort.
Je voulais juste qu'il s'en aille.
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La situation était aussi étrange qu’exclusive… Sebastian faisait face à Vaïana, son nom lui était revenu lorsqu’elle l’avait reconnue à son tour, et pourtant il avait la sensation d’être à des kilomètres de là. Une réalité coupée en deux, la fumée d’un côté et la clarté de l’autre, l’amusement enfantin et la rigueur de l’ère adulte réunies en un seul et même endroit. Comment quelqu’un pouvait-il être à ce point habité par l’insouciance et la curiosité… Et l’instant d’après, se reprendre avec une dignité singulière. Malgré lui, il échangea un regard avec la petite vague qui flottait toujours à côté de lui.
Okay, l’affaire était bien plus complexe qu’elle n’y paraissait…
Il devrait s’en aller. Rebrousser chemin par la fenêtre, retomber dans la rue et continuer à insuffler de doux rêves à ceux qui le désiraient. Parcourir la ville comme chaque nuit, s’inquiétant des enfants effrayés par quelques cauchemars mal venus ou se rassurant de trouver le sommeil paisible des plus rassurés d’entre eux. Il devrait reprendre son existence comme si rien de tout cela ne s’était passé, après tout c’était une adulte et elle avait bien le droit de faire ce qu’elle voulait. Son rôle de gardien s’arrêtait une fois qu’on terminait de rêver, une fois que les songes devenaient un échappatoire plutôt qu’une réalité, une fois qu’on n’avait plus besoin des autres pour créer ses propres peurs… Mais pourquoi avait-il l’impression que ça ne collait pas ?
La vague était venue le trouver. Ce n’était pas une simple rencontre, c’était un appel à l’aide d’une partie de son esprit qu’elle refusait de laisser revenir. Soit parce qu’elle la considérait comme faible et inutile, soit parce qu’elle estimait ne plus en avoir besoin. Il fronça légèrement les sourcils à cette pensée. Qui pouvait refuser de rêver alors que l’espoir était le moteur de l’être humain ? Qui pouvait avoir cessé toute recherche d’idéal et se contenter de la lassitude environnante comme acquis ? Qui pouvait être à ce point déçu par l’existence pour ne même pas s’accorder, l’espace d’un instant, le droit de songer que tout pourrait aller mieux ?
C’était triste. Et déstabilisant.
Le gardien pencha la tête sur le côté en l’écoutant parler, une main sur le rebord de la fenêtre et l’autre sur le pli de sa veste turquoise. Lorsque la jeune femme rejeta en bloc sa présence, il lança un regard désolé à la vague qui se contenta de hocher doucement le haut de sa tête ; bien plus complexe, avait-il songé. Ses yeux clairs ne la quittaient pas, attentifs, cherchant à déceler le moindre indice qui pourrait lui indiquer la route à prendre. Partir était une option judicieuse mais pas conseillée. Rester était risqué.
Après la surprise, l’excitation, la reprise voilà qu’il rencontrait la colère. L’agacement… Puis brutalement, une onde de tristesse s’installa. Vaiana passait si vite d’une émotion à l’autre qu’il lui semblait impossible de tout suivre à son rythme.
Une chose à la fois. Une fois pour chaque chose.
Dans le tiroir, le niffleur risqua un œil en direction de la jeune femme toujours debout au milieu de la pièce. Il s’agrippait fermement à une chaussette et s’apprêtait à y retourner au moindre signe d’hostilité. Le poulet dormait toujours, protégé par une couverture, en laissant des petits poussins dorés s’amuser au toboggan sur la descente du lit. La lumière vacillante de la lampe n’éclairait que faiblement l’endroit, rendant la scène à la fois douce et triste, presque étouffante. Sab déglutit, cherchant dans son raisonnement la moindre accroche où se lancer. Il ne pouvait pas la déranger plus longtemps mais… La souffrance qu’elle renvoyait, murée derrière ses bras dans un langage corporel bien trop équivoque, l’empêchait de prendre la poudre d’escampette.
« Tout le monde n’est pas capable de voir le sable de ses propres rêves. »
Écrivirent doucement les lettres après un moment de silence pesant. Du menton, il désigna la petite vague qui voletait entre eux, à la fois inquiète et intéressée. Elle tournait sa tête entre eux deux comme si elle était suspendue à leurs paroles, orales ou non. Ce sable précieux, celui des songes, celui des souvenirs et de l’inconscient, celui de l’intimité d’un esprit, celui qui était propre à chacun mais qu’on avait tendance à oublier à la première occasion… Il était toujours plus facile de sombrer dans les cauchemars que de nager pour respirer les rêves flottant à la surface.
« Seuls les enfants le peuvent ou ceux possédant encore en eux une âme d’enfants. Si vous la voyiez, c’est que vous faites partie de cette catégorie. »
A son air, il comprit qu’elle n’y croyait pas une seule seconde. Sab, montre-toi un peu plus convainquant ! Se passant une main dans ses cheveux vénitiens, il retira ses doigts lorsque des petits nuages dorés les suivirent et flottèrent dans l’air. Paisibles. Ils furent traversés par un avion à hélice qui fila vers le plafond pour tourner autour du plafonnier, créant une onde lumineuse légère. Sebastian suivi la courbe de l’avion. C’était son moyen de transport préféré, après les nuages.
« Leur représentation n’est rien de plus que l’illustration de nos pensées. Cette vague… »
Il désigna la concernée.
« … Provient de votre tête. C’est un de vos rêves mais elle n’arrive plus à retourner à l’intérieur. C’est elle qui est venue me chercher en pensant que je pourrais l’aider. »
Et vous aider. Mais il n’eut pas l’audace face à la jeune femme au caractère affirmé. On ne pouvait pas prêter main forte à quelqu’un qui ne voulait pas être aidé, la barrière de son esprit semblait aussi hermétique qu’un tupperware tout neuf… Pourtant la vague était là, bien réelle, bien songeuse, preuve évidente que rien n’était perdu. Alors, comment ? Pourquoi ? Et surtout… Pour qui ? Il ne s’occupait jamais des adultes, c’était trop compliqué, trop instable, trop dangereux. Vaiana avait déjà croisée sa route, elle avait même fait partie de l’aventure au bout de l’univers chez les nymphes en leur fournissant le ticket aller ; était-ce pour cela qu’il avait plus de difficultés à se retirer de sa chambre ?
« L’aider à réintégrer vos songes. »
C’était très malpoli de surprendre une jeune dame en plein sommeil. Mais n’était-ce pas pire de ne pas tenter quelque chose pour effacer ces cernes et ces ténèbres qu’il décelait dans ses yeux agacés ? Elle n’avait pas besoin d’aide. Elle n’avait besoin de personne et surtout pas de lui.
Mais elle n’était même pas d’accord avec son propre inconscient.
« Depuis quand avez-vous arrêté de rêver ? »
Questionna-t-il, en penchant la tête sur le côté. Il se mordit la lèvre en réalisant qu’il n’exécutait absolument aucune des demandes de Vaiana et se redressa alors, le dos toujours un peu courbé, comme s’il s’apprêtait à faire un pas qui ne vint jamais. La proximité de la fenêtre était rassurante, si tant était qu’elle ne le pousse pas au travers. Rester à distance suffisante pour le moment.
« Pardonnez-moi. Je peux m’en aller si vous le désirez… Ou on peut recommencer ? Je m’appelle Sebastian et… j’aimerais vous aider. »
Vous aider à chasser cette soudaine douleur qui semblait enserrer son corps. Vous aider à croire un peu en vos rêves… Si tant était qu’ils puissent être sauvés.
« Vous aider à apaiser votre esprit et à retrouver… Cette part d’enfant qui reste quelque part. C’est peut-être surréaliste au milieu de la nuit mais je trouve qu’il n’y a pas de meilleur moment qu’au plus sombre des heures pour trouver un peu de lumière. Il arrive qu’elle soit cachée, bien cachée et invisible au premier abord. Pourtant elle est là. »
Pourvu qu’elle ne le frappe pas parce qu’il venait de faire un pas dans sa direction. Il porta une paume sur son propre torse, l’aplatissant contre sa chemise.
« Il n’est jamais trop tard. »
Si, pour une chose du moins : l’heure de déranger une femme en plein sommeil, aussi agité ou vide soit-il. S'il ne se prenait pas une lampe lui aussi pour son audace impertinente, c'était un miracle.
Vaiana de Motunui
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| Conte : Vaiana, la légende du bout du monde | Dans le monde des contes, je suis : : Vava, la fille du chef qui n'est pas une princesse même si elle chante et a des animaux de compagnie
« Tout le monde n’est pas capable de voir le sable de ses propres rêves. »
Suite à cette phrase, j'observai la vague de sable doré avec un mélange de curiosité et d'indécision presque anxieuse. Ainsi, cette vague était issue de mon esprit ? De mon... imagination ? Ou était-ce une ruse de la part du grand Sablé pour me faire croire que j'étais spéciale ? Ca n'aurait pas été le premier à me dire que j'étais hors du commun. Le pouvoir qui me venait de la Nature était exceptionnel. Hypérion en personne me l'avait assuré. Je ne m'en sentais pas légitime. Il ne m'appartenait pas. Bien souvent, je songeais que la Nature aurait dû choisir une personne prête à accueillir ce don, à le mériter. Ma plus grande qualité était de tout gâcher. Ca n'était pas compatible avec ce pouvoir.
Tandis que le grand Sablé parlait, je tournai la tête vers Hei Hei. Il dormait toujours à poings fermés. Un pâle sourire apparut sur mes lèvres en voyant les poussins glisser le long d'un toboggan doré épousant la forme de la descente de lit. Puis, je regardai la créature étrange qui avait élu domicile dans mon tiroir à chaussettes. Elle respirait rapidement tout en me fixant. L'effrayais-je ? Cette idée était saugrenue mais après tout, peut-être étais-je terrifiante avec mes cheveux hirsutes au beau milieu de la nuit ?
Les propos de l'homme eurent le mérite de me calmer, aussi bizarre que cela pouvait être. Ils m'emplirent également d'une sensation désagréable, un mélange d'amertume et de douleur fantôme, comme si je prenais conscience d'avoir perdu quelque chose dans la composition de mon être.
Brusquement, je me sentis très triste pour cette vague dorée qui ne parvenait plus à entrer dans ma tête. Lui avais-je vraiment interdit l'accès ? C'était sûrement à cause de tous les psychotropes et les somnifères que j'ingurgitais. Mon sommeil, quand il n'était pas chaotique, se résumait à sombrer dans une mer immense d'un noir d'encre : aucun son, aucune sensation, rien. Ca n'était ni reposant, ni réconfortant, mais c'était la seule manière pour moi de dormir.
« Depuis quand avez-vous arrêté de rêver ? »
Peu à peu, les paroles de l'homme me blessèrent. Les mots en sable doré devenaient de petites aiguilles qui piquaient mon esprit de toutes parts. Je me sentais agressée, perdue, déstabilisée. Cette question faisait mal, très mal. Me jugeait-il ? Je ne lisais aucune méchanceté dans son regard, seulement une profonde volonté de m'aider. Le pouvait-il ? Je n'étais plus capable de croire en quelque chose, alors sauver mes rêves...!
Je restai muette. Incapable de cracher le venin qui me brûlait la gorge, ou de libérer les larmes cristallisées depuis trop longtemps. Je me contentai de le fixer d'un oeil vibrant, incendiaire, meurtri.
Il se leva. Sa silhouette était si imposante qu'elle masquait entièrement la clarté de la lune et des étoiles provenant de la fenêtre. Son ombre tomba sur moi, bien que je fusse toujours à deux mètres de lui. Que comptait-il faire ? Je restai fermement campée sur mes pieds, dans l'expectative la plus totale. Je n'avais pas décroisé les bras.
Mon coeur s'emballa lorsqu'il proposa de partir. Une part de moi angoissait à l'idée qu'il s'en aille. C'était absurde ! Avais-je tant besoin de compagnie pour m'accrocher au premier venu ? Ou alors, se pouvait-il que ce dont il avait parlé sur les rêves m'ait touché plus que de raison ? Assurément, je souhaitais en savoir plus. J'étais intriguée, et terrorisée à l'idée de ce qu'il pourrait découvrir si jamais il entrait dans ma tête. Moi-même, je n'étais pas certaine de vouloir le savoir.
Il fit un pas dans ma direction avec un geste de bonne foi.
« Il n’est jamais trop tard. »
Les larmes me brûlèrent les yeux. Il ne savait pas par quoi j'étais passée, ni tout ce que j'avais dû faire pour... pour étouffer ce que j'avais sans doute de meilleur. Quand on gâche tout jour après jour, et que l'on en a conscience, comment fait-on pour revenir en arrière ? Existe-t-il seulement une solution ? Où est-on condamné ?
Je me mordis les lèvres jusqu'au sang afin de ne pas craquer. Pourquoi cette simple phrase provoquait-elle tant de choses en moi ?
"Apaiser mon esprit." répétai-je d'un ton cynique. "Ca se voit que vous n'êtes pas allé faire un tour là-dedans."
Je désignai ma tempe avec un rictus désabusé. Un petit silence tomba entre nous. Sebastian me laissait le pouvoir de décision. Je sentais que j'allais le regretter, mais...
"Okay, on fait un essai."
... je ne pouvais résister à l'appel de l'aventure.
Je croisai son regard. Le mien devint presque timide. Brusquement mal à l'aise, je demandai :
"Je dois m'allonger ? Vous allez m'ouvrir le crâne ? Faire un trou dedans ?"
A mesure que je parlais, mes yeux s'écarquillaient d'angoisse. Pourquoi étais-je en train de lui donner de telles idées ? Si ça se trouve, il allait les trouver excellentes ! Même s'il semblait gentil, il pouvait très bien se révéler être un sadique en puissance. Et si j'avais c'était le cas, je ne pourrais pas m'en plaindre puisque je donnais l'impression d'approuver ce genre de méthodes !
"Sérieusement, vous allez vous y prendre comment pour me réconcilier avec mon enfant intérieur ?" insistai-je en retrouvant mon scepticisme habituel, un sourcil levé dans sa direction.
J'étais vraiment très curieuse. Allait-il m'ausculter comme un docteur ? En tous cas, il n'avait pas intérêt à me demander de me déshabiller : je n'étais pas aussi naïve.
"Je valide toujours pas le fait d'être entré par effraction. C'était mal. Très mal." dis-je en le désignant d'un index réprobateur. "Si Hei Hei avait été plus féroce, vous ne seriez plus de ce monde à l'heure qu'il est."
Depuis le lit, mon poulet émit un petit piaillement dégonflé qui ressemblait vaguement à un ronflement, et je soupirai. Jusqu'au bout, il passerait pour un nul. Tant pis, c'était comme ça que je l'aimais.
"Au fait, je m'appelle Vaiana. Je sais pas si vous le saviez." lançai-je maladroitement.
Etant donné qu'on essayait de recommencer à la manière des gens civilisés, autant y aller à fond. Aussi, je tendis la main vers lui. Il avait fait un pas vers moi, alors je devais faire de même, afin de prouver ma bonne volonté.
A cet instant, l'étrange petit animal rampa entre nous, ses déplacements rendus difficiles en raison de la chaussette dans laquelle le bas de son corps était enveloppé. Il ressemblait à une grosse chenille rayée grise et rose.
"Tu peux la garder." lui dis-je, amusée.
La créature semblait au contraire vouloir s'en défaire. A moins qu'elle cherchait à s'en couvrir totalement ? Difficile à savoir. Cette nuit-là, même les choses les plus simples paraissaient compliquées.
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Sebastian Dust
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« I know exactly why I walk and talk like a machine I'm now becoming my own self-fulfilled prophecy. » Oh no ! - Marina
C’était un bien étrange spectacle que d’observer les changements de pensées directement sur le visage de son interlocutrice. Malgré lui, Sab se sentait coupable de provoquer de l’intérêt mais aussi une vague de… tristesse ? Ce n’étais jamais évident de débarquer comme ça chez les gens et de prétendre pouvoir les aider, encore moins lorsqu’on ne les connaissait pas et que le sable avait la bonne idée de vous pousser les pieds devant. Pour quelqu’un d’introverti comme le gardien, ça n’avait rien d’une facilité ; pourtant plus les secondes avançaient et plus il ressentait une aura de détresse tout autour d’eux. Quelque chose n’allait pas. Quelque chose clochait. Et ce n’était pas forcément qu’une histoire d’enfance qu’on refusait de retrouver…
Patient et attentif, il pencha la tête sur le côté et émit un éclat de rire à sa question. Lui ouvrir le crâne ? Et puis quoi encore ?! Il n’était pas neurochirurgien ni même un sadique, ça ne l’intéressait pas de voir le cerveau des gens O.o Le gardien balaya cette idée dans un sourire rassurant, chassant au loin toute image de série policière qui aurait pu surgir à l’instant. Ils n’étaient pas dans un thriller, plutôt dans une aventure.
Et, à dire vrai, maintenant qu’elle parlait du moyen de s’y prendre… Sebastian se sentait un peu stupide. Il avait suivi la vague et trouvé quelques idées, mais de là à les mettre en pratique il y avait tout un fossé à franchir. Quelle serait la meilleure solution ? La faire dormir et tenter d’entrer ? Si ses propres rêves n’y parvenaient pas, il ne risquait pas de réussir non plus. Poser ses mains sur ses tempes ? Cela les propulserait peut-être à l’intérieur de ses pensées mais elle semblait plus que fébrile à les partager et il ne voulait pas paraître intrusif… Et le dernier séjour dans la tête de quelqu’un – en l’occurrence, Héphaïstos – n’avait pas été des plus tranquille.
« Excusez-moi pour l’intrusion. »
Écrivit le sable, son propriétaire prenant un air penaud en coulant un regard vers le poulet endormi. Heureusement qu’elle ne possédait pas un animal plus féroce comme un chien, une oie ou même un cochon ! Ces créatures pouvaient être aussi adorables que terrifiantes en cas de danger. Un poulet un peu zinzin qui rêvait de poussins était une excellente solution pour éviter trop de dégâts… Si on excluait le Niffleur qui tentait une imitation du verre de terre avec un rare manque d’élégance.
Sab émit un petit rire, hochant la tête.
« Enchanté, Vaiana. C’est un très joli prénom. »
Ça sonnait comme le sable chaud et la mer turquoise… Vaiana. Il l’avait définitivement déjà entendu mais maintenant qu’elle l’exposait, ça paraissait évident ; leur séjour au bout de l’univers lui avait un peu trop remué les neurones pour enregistrer correctement le prénom de la jeune femme. Ou bien était-ce son absence de plusieurs mois au pays onirique ? Dans tous les cas, Sebastian se promit de ne plus l’oublier désormais.
« Je ne vais pas entrer dans votre tête. Vos pensées vous appartiennent et… Je ne suis pas certain que vous soyez prête à les partager avec qui que ce soit. »
Son jardin secret devait demeurer secret. Quoi qu’il advienne, Sab n’avait pas à y plonger ses gros sabots. L’expérience lui avait enseigné la prudence et, même si la curiosité l’emportait généralement sur le reste, cela restait dangereux de titiller ce qui voulait rester fermement enseveli. Peut-être n’y avait-il aucun monstre derrière ce visage fatigué, mais il y avait des choses bien pires encore que de craindre une ombre tapie dans un coin. Les mécanismes de défense de l’esprit n’étaient jamais là par hasard. Tout comme le reste…
Et la stabilité mentale d’un adulte n’avait strictement rien à voir avec celle d’un enfant. Là où l’un se trouvait poreux et apte à entendre toutes formes de changement, l’autre se trouvait ferme et clos. Difficilement malléable. Continuellement défensif. La partie était très loin d’être gagnée… Pourvu que cette petite vague soit persévérante.
Elle avait réclamé une chance de pouvoir réintégrer son hôte, le marchand de sable ferait tout pour l’aider. Ou presque. Debout en face de Vaiana, il observait son animal se dandiner avec un amusement non feint. Et, a priori, cela l’amusait aussi.
« Oh, c’est ça ! »
Le sable s’agita et tourbillonna autour de son bras, formant un petit point d’exclamation suivi d’une ampoule qui clignotait.
« Nous n’allons pas chercher à faire revenir vos rêves vers vous… Mais que diriez-vous d’apprendre à en créer de nouveaux ? »
Dis comme cela, c’était tout sauf clair. La niffleur émit un couinement en se tortillant de plus bel, disparaissant entièrement dans la chaussette. La vague tourna un peu sa tête vers Sebastian, puis Vaiana, Sab, Vaiana…
« Vous avez perdu quelque chose en cours de route, mais c’est toujours là. Et cette vague est la personnification même du possible. »
Le Marchand de sable désigna le niffleur sur le sol, puis le coq endormi toujours entouré de ses poussins aux activités diverses.
« Si, au lieu de tenter de chercher ces rêves avec vos yeux d’adultes, nous en trouvions de nouveaux pour vos yeux d’enfant ? Est-ce que vous accepteriez de laisser un peu au placard tout ce que vous connaissiez… Et commenciez à voir ce qui nous entoure différemment ? »
Il se mordit la lèvre inférieur, tentant de formuler ses pensées pour que ça ait l’air cohérent. Machinalement il se passa une main dans les cheveux pour les repousser en arrière, gardant quelques secondes ses doigts sur sa nuque.
Vaiana était une adulte, avec ses maux d’adultes et sa réalité d’adulte. Comment induire un peu d’enfantillage dans ce quotidien sans qu’elle ne se sente mise au pied du mur ou complètement décalée ?
« Nous pouvons faire ça sous forme de jeu. »
Le jeu était la base de tout apprentissage. Le rire, une récompense inespérée.
« Un jeu simple, comme un action ou vérité ou ce genre de choses, sans obligation mais… Qui vous changerait un peu et qui ne nécessiterait pas que je vienne au milieu de la nuit, promis. Juste un moyen de vous sortir de la routine… Et pourquoi pas, nous amuser ? »
Un jeu pour réapprendre à sourire. À imaginer. Et à rêver.
Vaiana de Motunui
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Forcément, j’étais sceptique. Qui ne l’aurait pas été ? Ce magicien ensablé sortait de nulle part et me promettait monts et merveilles. Créer de nouveaux rêves... En étais-je seulement capable ? Par moments, j’avais l’impression que mon corps était une machine usée, à moitié court-circuitée. Sans carburant régulier -la drogue- j'étais dans l’impossibilité de mettre un pied devant l’autre. Ou de l’ordre dans mes pensées. A partir de là, comment envisager la possibilité de rêver ? Je ne me souvenais pas quand ça m’était arrivé la dernière fois. Dès que je m’endormais, c’était pour me débattre dans un sommeil de plomb, dont je m’éveillais encore plus crevée que la veille. Sebastian était beaucoup trop optimiste. J’avais envie d’y croire, bien sûr, mais la résignation m’accablait. Je n’étais capable de rien de concret. Tout ce que j’entreprenais finissait en gros “Boum !” retentissant. Le marchand de sable risquait juste de perdre son temps.
Puis, il mentionna la vague dorée. Cette vague qui, d’après lui, s’était échappée de ma tête. Je me grattai le crâne, dubitative, tout en l’observant. Elle ondulait comme pour m’encourager. Crois-en toi, Vaiana, crois-en toi ! Tu peux y arriver ! Du plat de la main, je me donnai une petite tape sur la tête. Je devenais carrément grave. Après tout, le sable ne parle pas. Sauf quand Sebastian s’exprime à travers lui... Cette réflexion remit en question toutes mes certitudes. A partir de là, se pouvait-il que ma propre vague cherche à me délivrer un message ? C’était une Vague d’intentions.
— Et comment je fais pour... voir tout différemment ?
J’avais parlé d’une voix presque timide, la tête penchée de sorte que le grand sablé ne discerne pas l’expression troublée sur mon visage caché par mes cheveux épais.
Il proposa l’exercice sous forme de jeu. A cet instant, je sentis l’intérêt provoquer un sursaut au niveau de mon coeur. Mon œil brilla de curiosité à travers ma chevelure en désordre. J’adorais les jeux. Surtout celui de la bouteille. Quelque chose me disait que Sebastian avait en tête une autre sorte de divertissement. Il exposa son idée et je l’écoutai avec attention, sans me départir de mon expression faussement lasse.
— Un Action ou Vérité, hein ? Répétai-je mollement.
Après une courte pause, je repris :
— C’est typiquement le genre de jeu louche que proposerait un pervers qui entre par effraction en pleine nuit chez une demoiselle.
Sauf qu’il n’était pas un pervers et que je n’avais rien d’une demoiselle. Suffisait de baisser les yeux sur mon pantalon de pyjama et mon tee-shirt trop large doté d’un trou.
— Deal.
Je m’avançai d’un pas pour lui tendre la main, histoire de sceller le “pacte”.
— J’espère que t’as conscience dans quoi tu te lances, déclarai-je d’un ton grave. J’ai aucune limite. Aucune. Tu vas perdre beaucoup plus souvent que moi, je te le garantis.
Un petit sourire s’étala sur mes lèvres, à peine visible dans la pénombre.
— Bah oui, tu crois quoi monsieur le génie ? Pour jouer à Action ou Vérité, il faut minimum deux participants. Tu t’es mis dans un sacré pétrin.
Je m’amusais déjà. Tout compte fait, cette intrusion était plus agréable que de dormir, mais je n’allais certainement pas lui dire. Ça aurait pu l’inciter à revenir en pleine nuit et il ne valait mieux pas instaurer de mauvaises habitudes.
*
Plusieurs mois plus tard...
Tout compte fait, Sebastian était venu chez moi régulièrement à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. Je l’y avais plus ou moins poussé, étant devenue accro à notre rituel de défis. Un étrange lien s’était créé entre nous, sur lequel j’étais incapable de mettre un mot. Ça tombait bien, je n’aimais pas coller des étiquettes.
Nous n’étions pas amis, ni ennemis. Nous étions challengers. Oui voilà, il fallait inventer un terme nouveau pour qualifier cette relation plus que saugrenue. Nous passions le plus clair de notre temps à nous défier pour tout et rien. Lui était persuadé que cela allait me permettre de créer de nouveaux rêves, quant à moi, ça m’amusait beaucoup de lui mettre la misère (même si je devais reconnaître qu’il était un adversaire redoutable). Il était du genre à se jeter corps et âme dans chaque défi avec la liesse et l’insouciance d’un enfant. Pour l’instant, cela ne m’avait pas permis de rêver davantage quand je dormais. En tous cas, ça me faisait passer du bon temps. Quoi demander de plus ?
Tandis que je me trouvais au bord du vide, je pris conscience que le terme “passer du bon temps” était un point de vue. Je déglutis et croisai le regard de Sebastian, perché à mes côtés sur la rambarde du pont. Peut-être que nous avions poussé le bouchon un peu loin, cette fois ? Il était encore temps de changer d’avis. Mais de quoi aurions-nous l’air si nous n’accomplissions pas ce défi ? Ca commençait comme ça et on finissait par ne plus oser franchir aucun obstacle. Non, la règle était claire : aucune limite et pas de dégonflage (c’était surtout mes propres règles, car j’ignorais comment Sebastian envisageait les choses).
Je risquai un regard en contrebas et eus aussitôt le vertige. J’ignorais que j’y étais sujette. D’habitude, le vide ne m’angoissait pas. Tout dépend de la manière dont on l’aborde.
— Quelle bonne idée, cette histoire de saut à l’élastique, dis-je pour me donner contenance.
J’étais si anxieuse que j’avais oublié qui en avait eu l’initiative. En tous cas, l’autre en avait profité pour défier l’instigateur, ce qui expliquait que nous nous trouvions tous deux sur le point de sauter, ensemble.
Je peux le faire, songeai-je, rassemblant mon courage. C’est comme voler mais avec la tête en bas, et avec des à-coups.
Puisque mon daemon était un albatros, je tentai de me convaincre que le saut à l’élastique ne pouvait pas être aussi hardcore que ce que je pensais. J’avais des ailes tout à l’intérieur. Il était donc temps de prendre mon envol...
Je poussai un cri surpris et indigné en sentant quelqu’un me pousser dans le dos, cri qui se transforma vite en hurlement de terreur tandis que mon corps basculait en avant et se renversait. Je me retrouvai la tête en bas, chutant à une vitesse inouïe droit sur le sol qui se rapprochait beaucoup trop... A moins de dix centimètres du bitume, l’élastique accroché à ma cheville se tendit au maximum avant de me renvoyer tout aussi vivement en arrière. Je hurlais tellement que j’en devenais sourde. Je ne parvenais plus à ressentir quoi que ce soit. Tout se mélangeait, perceptions et sensations.
Au bout d’un moment qui me parut à la fois interminable et bref, je revins sur le pont. J’ignorais de quelle manière. En tous cas, j’étais bel et bien vivante. Mon corps me donnait l’impression d’avoir été fragmenté en pièces de puzzle qui s’étaient toutes mélangées. L’estomac dans les talons, le foie pas droit, la rate dilatée et le cœur au bord des lèvres, je m’appuyai contre la rambarde.
Dans un état second, je parvins uniquement à lever un pouce en direction de Sebastian. Il venait lui aussi de revenir. Mes yeux étaient trop flous et humides pour que je discerne son expression faciale. J’essayais tant bien que mal de paraître cool mais mes jambes flageolantes m’empêchaient de faire le moindre pas.
— J’en reviens pas ! Vous l’avez fait ! S'écria Desmond.
Pour un peu, je l’aurais presque oublié. Il avait insisté pour nous accompagner dans ce défi. Etant donné qu’il fallait quelqu’un pour nous ramener sur le pont après le saut, j’avais trouvé sa contribution plutôt sympa. Puis, me rappelant que c’était lui qui m’avait poussée dans le vide, je lui jetai un coup d’oeil oblique.
— Franchement, vous avez du cran ! J’aurais jamais osé ! Fit-il en plaquant la main sur sa bouche, les yeux écarquillés.
Il nous lança un regard impressionné avant de refermer les bras autour de Sebastian. Les rumeurs disaient que Cerbère était sinistre et inquiétant, qu’il ne valait mieux pas croiser sa route, mais du peu que je le connaissais, je le trouvais plutôt bonne patte. Une véritable boule d’amour.
— Bravo mon Sablé ! Dit-il en le serrant affectueusement contre lui.
— Y a des hôtels pour ça, lançai-je, amusée.
Je m’esclaffai mais cessai très vite, car le fait de solliciter mes côtes me donnait envie de vomir. Je m’appuyai de nouveau contre la rambarde. Desmond m’adressa un regard mutin, puis déposa un bisou sur la joue de Sebastian. Après quoi, il s’écarta enfin de lui. C’était beau qu’ils s’aiment autant. Etaient-ils ensemble ou seulement très proches ? Est-ce que j’aurais pu faire un bisou à Hypérion, par exemple ? Cette simple idée suffit à me faire grimacer. Clairement, je n’étais pas au même niveau avec le titan.
— Tiens, hydrate-toi. C’est important après un tel effort, indiqua Desmond en faisant apparaître une bouteille d’eau pour Sebastian.
Visiblement, moi, je pouvais crever de soif. Hésitant à les laisser en amoureux, je défis mon chignon. Mes cheveux cascadèrent sur mes épaules.
— Du coup, comment on sait qui a gagné ? Demandai-je avec une moue.
— L’important, ce n’est pas la compétition, c’est l’enseignement qu’on en retire, déclara Desmond tout en dévissant la bouteille pour la donner à Sebastian. O_o Tiens, mon chou.
Il lui adressa un sourire dévoué.
— Ouais, enfin c’est un peu le principe d’un défi, savoir qui a gagné, insistai-je.
Desmond réfléchit puis dit avec un sourire :
— Vous étiez tous les deux épatants.
Ca ne nous aidait pas du tout. Je laissai échapper un petit soupir contrarié.
— Cap ou pas cap de finir la bouteille sans respirer ? Lançai-je brusquement à Sebastian.
J’aurais pu trouver mieux, mais j’avais agi sous l’impulsion du moment.
— Vous deux, ça fait longtemps ?
J’étais un peu trop curieuse par nature, je n’y pouvais rien. Je les trouvais trop mignons pour ne pas poser la question.