« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Pour Noël, Deborah Gust avait offert un cadeau au styliste Gabriel Agreste. Quant à lui... Si ce n'était la promotion qu'il offrait à tous ses employés pour les remercier du travail fourni l'année durant, il n'avait pas songé une seule seconde à faire quelque chose de plus pour son amie, spécialement. Ça prouvait seulement à quel point il en avait peu et aussi à quel point il n'était pas le genre de personnes à donner. Les premières personnes à qui il avait pensé était - évidemment - son fils, mais il ne savait même pas où vivait ce dernier et en général, c'était Nathalie qui se chargeait de choisir le cadeau. C'est pour quoi, en second, il pensa à elle et il le fit, il lui offrit un présent pour la remercier de tout ce qu'elle avait fait pour lui malgré tout et il lui expliqua sa situation. Cependant, concernant Deborah, l'embarras était présent.
La conseillère en image du personnage avait offert un voyage à Paris, sûrement pour que celui-ci - déjà - sorte au-delà de ses 4 murs, qu'il ne renvoie pas l'image d'un styliste décédé mais aussi qu'il prenne l'air et se change les idées. Autrement dit, le voyage était un choix idéal et Gabriel l'en remercie. Enfin, il le fit après avoir refusé à plusieurs reprises, se sentant embarrassé que lui n'aie rien à lui proposer. Finalement, ce voyage, il l'avait fait. Il s'était rendu à Paris et avait, par la même occasion... Vu son fils. Mais c'est une autre histoire. Ce qui importait maintenant, c'était son retour dans l'entreprise, un retour qu'il avait promis à sa conseillère comme actif et productif. Dès qu'il revint, Gabriel prépara un visite dans son propre établissement. S'il devait préparer son arrivée c'est surtout parce que personne ne s'attend à voir le patron dans l'entreprise, lui qui passait son temps chez lui pour travailler, appeler, passer des rendez-vous, créer e.t.c Gabriel n'avait jamais vraiment eu de séparation entre son domicile et son travail depuis le décès de sa femme. Mais tout le monde savait encore qui dirigeait la marque, c'est pourquoi son retour ne laissa personne indifférent.
"Votre bureau est au dernier ét-
- Vous rigolez, j'espère ? Coupa le styliste en dévisageant sa secrétaire. Vous ne pensez tout de même pas que parce que je ne suis pas venu ici depuis longtemps je ne sais plus où se trouve mon propre bureau ? Dois-je vous rappeler qui dirige ces lieux ?"
La jeune femme hocha négativement la tête, baissant le regard sans un mot de plus.
"Bien. Ne me dérangez pas, j'attends un rendez-vous pour dans 10 minutes. Je viendrais faire le tour des locaux par la suite, tenez-en informés les assistants."
La secrétaire s'exécuta et leur chemin se séparèrent. Gabriel salua sur son chemin quelques visages familiers mais sans ralentir sa marche et cela jusqu'à ce qu'il pénètre dans le large bureau qui est le sien et clôt la double porte. Soupirant, il tournait son regard vers un endroit rangé, spacieux, nettoyé de la veille pour la venue du patron. Le styliste se rendit compte à quel point cette pièce était censé lui appartenir mais à quel point, paradoxalement, il la découvrait. Marchant jusqu'à son bureau d'un blanc immaculé, il observa la vue depuis les larges vitres qui lui rappelaient son manoir.
Les minutes passèrent en silence et enfin, on frappa à la porte. Gabriel laissa sa secrétaire l'ouvrir pour laisser entrer Deborah Gust qu'il avait invité à son retour de vacances. Il demanda à la tierce personne de refermer derrière elle en la remerciant pour qu'enfin, il sourit à Deborah.
"Je suis heureux de vous revoir et que vous ayez accepté mon invitation. Comme promis, montra-t-il, je suis pleinement de retour au sein de la marque Gabriel et j'ai déjà quelques idées pour une nouvelle collection d'été. Nous verrons cela plus tard néanmoins, s'interrompit-il, je ne vous ai pas faire venir pour parler affaires."
Il s'éloigna de son bureau qui ramenait beaucoup au professionnel qu'il n'abordait pas pour le moment. Mains jointes derrière son dos, c'était une amie qu'il tenta, tout d'abord, de remercier.
"J'ai beaucoup apprécié mon voyage à Paris. Très... beau. Il grimaça. Un peu plus gris que dans mon monde mais beaucoup plus grand, il me semble - peut-être n'est-ce qu'une impression. Sa description s'éparpillait. Enfin, là où je voulais en venir c'est : merci. Votre cadeau a fait son effet et c'est pourquoi il m'a paru naturel de vous en faire un en retour. Vous m'excuserez cependant mon manque d'originalité, j'ai peur ne pas être très doué pour ça..."
C'était vrai et au moins il le savait. Ce qu'avait prévu Gabriel, finalement, pour le manque de discrétion de ses employés, Deborah aurait pu le deviner lorsqu'elle se fit mesurer par approximation durant ses temps de travail. Il espérait que la surprise soit complète mais ce n'était pas dit. Sortant son téléphone, néanmoins, il appela, demandant un instant.
"Vous l'avez ? - silence - Parfait, amenez-le dans mon bureau s'il vous plait."
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Deborah Gust
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Gabriel Agreste était un sacré personnage. Ca n'avait pas été simple de le convaincre de sortir de sa tanière (et de sa misère et sans doute aussi de sa dépression) mais j'avais réussi, posant la première pierre du nouveau lui bien des mois auparavant, dans une entrevue que j'avais provoquée (c'est bien connu, de toute façon, que je fais toujours les choses comme je l'entends) et qui avait officialisé notre amitié jusqu'alors inavouée. Mais comment ne pas vouloir être l'ami d'un style aussi séduisant que Gabriel Agreste ? OK, en pleine dépression et en colère, il était pas tip top, je veux bien l'admettre. Pourtant, lui et moi nous comprenions à de nombreux égards et c'était sans aucun doute ce qui m'avait conduite à lui offrir l'un de mes biens les plus précieux : ma considération. Pour ce qui était de mon talent, c'était lui-même qui se l'offrait en m'ayant depuis longtemps embauchée comme conseillère de communication. Dans un sens, il était mon patron (même si, de mon point de vue, je suis et je resterai ma propre patronne). Nous n'étions donc pas censé être amis. Et pourtant, nous l'étions. Il fallait au moins ça pour que j'ai décidé, à Noël dernier, de prendre le temps de lui réserver le plus prestigieux des voyages dans la Ville Lumière, Paris. Autant se l'avouer, ça m'avait pris du temps afin de tout régler comme du papier à musique. Tout devait être parfait, pas uniquement parce que le cadeau était pour une personne estimée mais aussi parce qu'il venait de moi, l'incarnation de la perfection, qui se devait bien d'offrir des cadeaux à la hauteur de sa réputation (certes auto-proclamée, mais si ma réputation existe pour moi c'est qu'elle existe tout court). Et le cadeau avait été parfait. Gabriel n'avait plus su où se mettre, ce qui m'avait assez amusée. Naturellement, il n'avait rien prévu pour moi. Dans son rôle d'employeur, c'était relativement normal. Je pouvais, en outre, parfaitement m'accommoder de la prime de fin d'année, même si, a priori, tout le monde la recevait. Ou disons tous les salariés compétents. Croyez-le ou non mais je lui avais avant tout fait ce cadeau car il me paraissait être le présent idéal pour Gabriel, pas dans l'espoir d'en recevoir un en retour (même si je ne dis jamais non à cadeau, sauf si c'est un cadeau tout pourri). Allez savoir, peut-être que l'esprit de Noël m'avait contaminée ou peut-être que j'étais vraiment la meilleure amie qu'on puisse rêver avoir. Personnellement, j'opte pour la deuxième option. Toujours est-il que ce cadeau était idéal pour Gabriel à tous points de vue. Pour commencer, l'utiliser allait forcément l'obliger à sortir de sa retraite (la vie d'ermite n'étant plus à la monde depuis la Préhistoire) pour se rendre dans la capitale de la mode, être aperçu dans les endroits les plus chics de Paris et se refaire une réputation digne de son nom, Gabriel Agreste. En tant que cheffe de sa communication, j'avais mis au point le plan idéal, ce qui ne m'avait pas étonnée de mes propres talents. En tant qu'amie, je lui avais permis de se changer les idées, ce dont il avait cruellement besoin. En bref, Gabriel y avait gagné sur tous les plans. Ouais, il avait vraiment de la chance de m'avoir, y a pas à dire. J'eus naturellement vent de son départ mais également vent de son retour en ville, m'attendant alors à être convoquée dans ses bureaux d'un jour à l'autre afin que les affaires reprennent. Et c'était effectivement ainsi que les choses s'étaient produites. Je m'étais présentée en avance aux bureaux de Gabriel, histoire de marquer le coup. Ce n'est pas à tout le monde que j'offre davantage de temps qu'on m'en demande. Mais ce n'était évidemment pas lui qui accueillait en personne les visiteurs. Ca, c'était le rôle du petit personnel, dont un exemplaire me conduisit à son bureau alors que je savais totalement où il se trouvait. - Moi aussi je suis heureuse de vous revoir, répondis-je sincère à ses salutations. Mon regard perçant embrassa alors toute la pièce. Effectivement, comme je pouvais le voir, il était en train de revenir en force. J'opinai d'un air appréciateur, impatience de voir ce que son génie nous réservait mais consciente que j'allais devoir attendre pour en savoir plus. Ca, c'était intriguant. Même si nous étions mutuellement avoué nos sentiments respectifs quelques mois plus tôt, Gabriel et moi n'étions pas particulièrement démonstratifs. A être convoquée dans son bureau, je m'étais attendue à parler affaire, ce que nous faisons tous les deux très bien. Mais non. A présent, il s'éloignait de son bureau et je le suivais du regard, très intéressée. Assez logiquement, en fin de compte, il me remercia pour le voyage à Paris. J'aurais pu faire signe que ce n'était pas la peine, envoyer physiquement valser ses remerciements mais je n'en fis rien. Ces remerciements m'étaient dus. S'il y avait bien une personne en ville pour apprécier mon investissement dans la préparation de ce voyage, c'était lui. - De rien, répondis-je sobrement, contre toute attente. Je ne comptais pas passer pour une lèche-bottes en minaudant que c'était "tout naturel", même si ça l'était - et pas uniquement parce qu'il était mon employeur. Je n'allais pas non plus le prendre pour plus débile qu'il ne l'était en lui demandant s'il avait remarqué tous les petits détails auxquels j'avais pensés. Il les avait remarqués, c'était une évidence. J'ajouta alors seulement : - Ca m'a fait plaisir et je me suis dit que ça vous ferait du bien. Inutile que nous épiloguions. Nous ne voudrions pas devenir sentimentaux. Comme je pense l'avoir dit plus tôt, je ne lui avais pas fait de cadeau dans l'espoir d'en recevoir un en retour. Mais puisqu'il était question de m'en faire un, j'étais naturellement intéressée. Et touchée, aussi, ce que je ne comptais pas lui montrer de si tôt. - Vous en faites pas, vous avez suffisamment d'autres qualités pour qu'on vous pardonne de ne pas être original dans vos cadeaux, le rassurai-je. Pour commencer, vous avez du goût, je m'attends donc à quelque chose à notre hauteur : dans le haut du panier de ce qui a la classe. Clairement, s'il m'avait acheté un truc tout pourri, j'allais être déçue et j'aurais bien du mal à ne pas faire la gueule. Mais ça n'arriverait pas. On ne pouvait pas être créateur de style et offrir des choses hideuses, même en manquant d'originalité. Ca n'allait simplement pas ensemble. Il avait aussi le sens du suspense et sa communication pour faire venir mon cadeau ne l'avait rien transparaitre quant à sa tenue. Cela dit, puisque Gabriel était un couturier hors pair, j'espérais bien qu'il avait penser à sublimer mon style à l'aide d'une de ses créations. Je la méritais. J'étais une conseillère dévouée et je laissais même les autres salariés de l'entreprise se comporter bizarrement en ma présence sans rien dire, me contentant de les juger dans ma tête. De toute façon, suspense ou non, je saurai bientôt. Il n'allait pas non plus falloir cent ans pour faire venir mon cadeau, même s'il avait (ce dont je doutais) demande à la personne la moins compétente du coin. Profitant donc de cette petite attente, je repris la parole : - En tout cas, ça fait plaisir de vous voir avec une meilleure mine. Je sais pas si c'est le soleil français, une cure de magnésium ou autre chose, poursuivis-je sans mentionner son fils mais en pensant fort à lui et l'incidence que leur relation avait sur l'humeur de Gabriel, mais vous avez positivement changé. Contente de vous revoir physiquement dans l'entreprise. Croyez moi, ça va faire du bien à certains de vos employés. Si vous voulez mon avis, soit certains sont récemment tombés sur la tête, soit ils ont besoin de leçons de discrétion et de subtilité. Mais je passe mon tour, je ne suis ici que pour m'occuper de vous.
Gabriel Agreste
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Est-ce que les choses semblaient enfin rentrer dans l'ordre pour le styliste ? Est-ce qu'enfin il sortait d'une mauvaise passe pour engager une année plus productive et une avancée dans sa vie ? Est-ce qu'il osait passer le pas ? Pour le moment, il n'osait répondre à aucun de ces questions, se contentant de voir ce qui marchait et de les faire avancer. Entre autre ici : son entreprise, sa carrière et ses amitiés (peu mais présents). Il tenait à remercier ceux qui étaient là pour lui et cela semblait d'autant plus évident maintenant qu'il comprenait le principe des cadeaux. Il en avait offert à son fils parce que les traditions tels que les anniversaires ou les fêtes le demandaient, mais ça ne dépassait jamais le cadre de l'événement. Quant aux remerciements, c'était déjà à peine s'il se prononçait.
Ainsi, nous aurions pu facilement dire que Deborah apprenait encore quelque chose de nouveau au styliste en se permettant de dépenser pour son voyage. Au-delà d'une question d'argent - c'était toute une organisation qui avait été en jeu et sur lequel Gabriel n'avait rien eu à redire puisqu'il avait été pris en charge sans accroc. Rien, si ce n'était sa rencontre avec Adrien, n'avait entaché la visite - chose dont pouvait être fière Deborah et qui incita d'autant plus son supérieur (on sait que ce n'est qu'un titre sans en être un) à lui rendre la pareille. Mais quel genre ? Comment faire plaisir à une personne aussi distinguée, qui porte avis sur ce qui l'entoure et tend à déjà savoir ce qui est le mieux ? Ça passe ou ça casse, comme on dit, et on ne cachera pas que Gabriel avait pris du temps à chercher. C'est après une certaine réflexion qu'il est venu à la conclusion que surprendre n'était peut-être pas l'idée du siècle alors que des choses plus prévisibles pouvait tout aussi bien plaire. Les autres qualités que ne mentionna pas Deborah se firent chercher dans un coin de la tête du styliste mais il n'en demanda pas compte à voix haute.
"J'ose espérer qu'il le sera assez." Gabriel confiait à voix haute en réponse à son amie.
Appelant un employé chargé de finir les détails sur le cadeau en question, celui-ci lui partageait être prêt et pouvoir à tout moment le faire envoyer jusqu'au bureau, ce que son patron ne manqua pas d'accepter. Au moment de raccrocher, Deborah reprit à son attention les quelques changements opérés, probablement, par le changement d'air qui lui a été offert. Le styliste n'est pas sûr de savoir dans quel état il se trouve mais il ne préfère même pas y songer pour le moment. Ce qu'il doit faire, c'est bouger. Il ne faut pas attendre de changements si on ne se positionne pas pour...
Gabriel arqua un sourcil.
"Des leçons de discrétion et de subtilité ? Il songea à ce qu'ils leur avaient demandé et, percevant la liaison, ne put empêcher d'échapper un soupir agacé. Je verrais cela mais ça ne devrait plus se reproduire. Un embarras pareil ne devait pas fausser l'image de l'entreprise. Quant à ce que vous pensez... Et bien... Il hésita d'un sourire. La seule chose que je puis vous confirmer, c'est que je souhaite avancer. Et j'y suis disposé après ces vacances organisées. Il est hors de question que je laisse qui que ce soit se mettre en travers de mon avenir."
Ces derniers mots entraînèrent qu'on frappe à la porte. Gabriel n'irait pas développer plus loin sa position actuelle mais ce n'était pas important, l'essentiel était dit pour un rendez-vous qui n'y traitait pas initialement. Non, ce qui comptait, c'était le cadeau et celle qui devait le recevoir.
"Le voici. Reprit le styliste avec satisfaction et une pointe d'angoisse.
Ce n'est pas vraiment comme s'il n'était pas habitué à confectionner des tenues - c'est un peu son job - mais cette fois-ci tout était différent. Déjà, nous ne parlions pas d'un client, il n'y avait aucune commande de passée et Deborah pouvait très bien ne pas souhaiter qu'on lui fasse sa tenue - le summum du prévisible pour un styliste - et ensuite, qui savait exactement si elle aimerait ou non ? Gabriel Agreste, fin observateur par obligation, s'est inspiré de la garde-robe de la dame, ses choix de couleurs, ses préférences vestimentaires (jupes/pantalon ; long/court ; talons/plats ; confort/esthétisme) mais aussi de ses formes pour les mettre en valeur tout en y laissant sa signature que Deborah avait déjà dit apprécier dans la haut-couture de sa marque. En bref, il avait fait de son mieux. Mais serait-ce suffisant pour autant ?
"Bien, voyons voir cela. Soutint-il d'abord à Deborah avant d'hausser le ton à la personne qui attendait derrière la porte. Vous pouvez entrer."
Une jeune femme s'exécuta suivie d'un mannequin en fibre de verre et polyuréthane posé sur un socle à roulettes lui-même poussé par une autre jeune employée venant au soutien. La structure portait une longue robe bustier violette avec une fente pour laisser paraître une jambe de la mannequin. Même taille que Deborah et une morphologie imitée. Gabriel vint se placer à côté du simulacre pour présenter ce qui en est porté à son amie.
"Une robe bustier charmeuse doublée organza. Élégante et confortable ; elle allie esthétique et liberté de mouvements - qui a dit qu'il fallait faire un choix ? Il lui sourit. Non, ça ne vous ressemble pas d'en faire un. Vous faites en sorte d'avoir les deux, si vous le pouvez. J'ai choisi le violet pour mettre en valeur vos yeux et la couleur de vos cheveux. D'un point-de-vue personnel je trouve cette couleur remarquable quoiqu'on en dise. Elle rappelle la spiritualité et la royauté... La délicatesse, aussi, parfois. Il laissa un blanc hésitant. Qu'en pensez-vous , Deborah ?"
S'il y avait un problème, il pouvait toujours faire ses propres retouches. Que cette entreprise lui serve pour autre chose que les affaires n'est pas un problème. Il est le patron et sa conseillère en image est celle qu'il souhaite mettre en valeur par le vestimentaire. Les rôles s'inversaient.
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Deborah Gust
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Avec un autre, j'aurais volontiers balayé les espoirs d'être à ma hauteur d'un revers de main, arguant que, puisque j'étais parfaite et pas les autres, c'était impossible de véritablement trouver quelque chose à ma hauteur. Avec un autre, je me serai attendue à la déception et j'aurais poursuivi, d'un ton laconique, en racontant à quel point j'avais l'habitude d'être déçue par la vie en général et les gens en particulier. Mais pas ici. Peut-être étais-je meilleure amie que j'étais meilleure amante. Ou peut-être avais-je des amis de qualité supérieure à mes conquêtes. Pourquoi serait-ce forcément ma faute, d'ailleurs ? Laissant cette réflexion quitter mon esprit, j'opinai à l'attention de Gabriel, d'un de ces hochements de tête encourageant, signe de confiance, voire d'optimisme. Et dieu sait si l'optimisme n'est pas ma qualité la plus flagrante. Pourtant, force était de constater que j'avais des raisons d'être optimiste, aujourd'hui, en tout cas. Non seulement Gabriel était un homme de goût avec qui je partageais certains standards d'excellence, mais en plus il me donnait des raisons d'être positivement satisfaite de ses progrès. De sa longue mais largement entamée remontée des enfers. - Et vous avez bien raison, l'encourageai-je avec véhémence, décidée à le maintenir à flot. Je n'avais pas autant investi de ma personne, de mon talent et de mon temps pour repêcher Gabriel dans les méandres de ses tourments pour le laisser perdre pied dès que j'aurai le dos tourné. - Vous êtes appelé à faire de grandes choses et il est hors de question que nous laissions qui que ce soit s'interposer, approuvai-je, en écho à ses propres résolutions. Le "nous" était révélateur de mon implication dans la réussite de Gabriel. Je parlai à la fois en tant que conseillère et qu'amie. En tant que partenaire, d'une certaine façon. Alliée. Gabriel et Deborah contre le monde. Je nous y voyais déjà et j'appréciais énormément ce que je voyais. Mais je n'avais pas besoin de le dire ou plutôt de le redire. Nous nous l'étions déjà dit lors de l'entrevue que j'avais provoquée chez lui et je n'aime pas radoter. Ni sortir inutilement les violons. Et, de toute façon, j'avais un cadeau à recevoir. C'était nettement plus important. Tandis que Gabriel s'avançait vers la porte pour réceptionner ce qui serait bientôt à moi, je le suivis du regard, intriguée et impatiente - même si ma communication verbale n'en laissait presque rien deviner en dehors d'un pétillement plus intense au fond de mes yeux. Parce que, quand même. Une femme comme moi ne peut décemment pas trépigner d'impatience. Ca se fait pas au-delà de huit ans d'âge, tout le monde le sait. Ou devrait le savoir. Y a qu'à un peu se balader en ville pour constater que, manifestement, tout le monde n'a pas eu le mémo... En retrait par rapport à Gabriel, j'observai la porte, guettant son ouverture sans presque ciller. Un femme et un mannequin finirent par entrer mais c'est à peine si je prêtai attention à la femme. Quand mon regard s'était porté sur ce que portait le mannequin - une robe de soirée INCROYABLE - mon cerveau avait quasiment occulté tout le reste de la pièce. Et tandis que Gabriel commençait sa présentation du modèle, confirmant mes intuitions d'experte de la mode à chacun de ses mots, je m'approchai, presque inconsciemment, comme captivée ou hypnotisée par la robe. J'avais bien fait de lui payer le voyage de sa vie parce que cette robe valait carrément des vacances à Paris. Si mes oreilles ne perdirent pas une miette du discours et de l'analyse de Gabriel, tout le reste de mon corps ne lui prêtait aucune attention. Je m'étais arrêtée devant le mannequin pour laisser à mes doigts le plaisir infini de caresser l'étoffe, de la sentir se mouvoir, si souple, sous le moindre de mes gestes. Je n'avais pas manqué de remarquer, évidemment, que le mannequin était fait selon mes mensurations, déjà parce qu'il faisait ma taille (un indice que même ce bon vieux Sherlock Holmes aurait pu capter tout seul) mais aussi parce que je connaissais la perfection de ma silhouette et l'aurai reconnue entre mille. En bref, c'était parfait. A mon image. Comme quoi, quand on se donne un peu de peine et les moyens, c'est possible de me faire plaisir. Je ne suis donc pas si difficile que ça, j'applique seulement la maxime d'Oscar Wilde sans y faillir. Gabriel s'était tu depuis quelques instants déjà mais sa question planait encore dans l'air. Je pouvais sentir toute l'appréhension avec laquelle il était pendu à mes lèvres, lui, le grand styliste, qui craignait étonnamment d'avoir failli dans son domaine de prédilection. Evidemment que je n'étais pas surprise. Qu'un styliste vous offre une tenue, c'était un peu attendu (sauf peut-être quand on s'appelle Sherlock Holmes et qu'on ne connecte pas ses neurones pour voir les évidences). Mais quand la tenue est la preuve du génie de son créateur, d'un surpassement non dissimilé, pour vous, unique en son genre, comme vous, ça vaut carrément le détour. Je finis par me détourner de la robe pour croiser le regard de Gabriel et lui répondre : - Vous avez raison, confirmai-je en détachant enfin mon regard de la robe pour le poser sur Gabriel. Pourquoi choisir quand on peut tout avoir ? Ca serait stupide. Je vais pas faire durer le suspense plus longtemps : j'adore cette robe. Vraiment. Et j'adore pas souvent quelque chose. Mais elle, je l'adore. Elle est comme moi : parfaite. La coupe, la couleur, la matière, sa souplesse, le message sous-jacent qui a conduit à la confection de cette tenue, précisément. C'est parfait. Merci beaucoup, Gabriel. Si tout le monde faisait des cadeaux à la hauteur des vôtres, le monde se porterait beaucoup mieux. Et arrêterait de prétendre que je n'aime jamais rien. Après une courte pause destinée à laisser Gabriel s'imprégner de mes mots, je repris : - J'avais quelques sérieux doutes sur ce que vous maniganciez. Vos employés, comme je le disais, ne sont pas les personnes les plus subtiles et discrètes que la Terre ait porté mais force est de constater que leur médiocrité n'a pas entaché votre talent. J'adorerais vous dire que cette robe doit absolument défiler à la prochaine Fashion Week mais je suppose que comme moi elle est unique et que seuls de rares élus auront l'occasion de profiter d'elle. J'aimerais dire que c'est dommage mais du moment que je fais partie de ses élus, je m'en fiche, avouai-je en continuant d'examiner la robe, tournant autour du mannequin pour en ausculter chaque couture.
Gabriel Agreste
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Le "nous" en disait beaucoup dans la réponse de Deborah, et si elle ne l'avait pas utilisé au hasard, Gabriel non plus ne l'avait pas laissé de côté. De n'importe qui d'autre, il aurait sûrement pris l'emploi du pronom avec plus de distance et de froid. Ceux qui l'amenaient à eux, comme l'impliquant dans quelque chose sans qu'il ne l'aie demandé l'agaçait en général. Le styliste avait pour habitude de tout faire seul et de le faire bien - mais seul. Il avançait - seul - et il réussissait - seul. Dire "nous", pour lui et de la part de n'importe qui d'autre, aurait paru de son côté la tentative opportuniste de s'allier à lui en grimpant à sa hauteur. L'idée l'énervait, en général du moins. De la part de Deborah, il vit plutôt l'accompagnement d'une amie qui était déjà à sa hauteur. Le chemin lui paraissait moins monotone, seulement plus chaleureux. Il se sentait à nouveau soutenu comme lorsque Nathalie demeurait encore à ses côtés, ceux du Papillon surtout. Le Papillon... C'était la seule part que Deborah ne connaissait pas de lui. Il espérait que ça n'arriverait jamais. Non, jamais. Il voyait dans son regard le respect, la compréhension, l'amitié qu'elle lui offrait. Apprendre ses erreurs du passé fissurerait toute la belle image qu'elle pouvait encore avoir de lui et alors qu'il disait vouloir avancer et qu'elle en était fière, il n'osait pas regarder en arrière et pointer du doigt tout ce qu'il avait fait. Ce n'était pas encore comme s'il s'était débarrassé de ses mauvais démons, l'alter-ego restait ancré en lui - dissimulé du reste. Deborah Gust ne devait restée satisfaite que du styliste qu'elle conseille et soutient.
Poings serrés derrière son dos, légèrement angoissé en silence de la réaction de son amie, il accueillit les deux assistantes qui venaient apporter le cadeau porté sur mannequin à roulettes jusqu'au centre de la pièce. Gabriel le présenta comme la robe qu'il avait imaginé à Deborah, de part ce qu'il savait d'elle et ce qui l'avait inspiré. Jusqu'ici, elle n'avait pas quitté des yeux le présent, laissant dubitatif le styliste qui n'était pas encore certain de l'appréciation qu'elle en faisait. Le blanc ne pouvait pas être maintenu éternellement et il n'avait pas non plus toute la matière pour le combler, c'est pourquoi il fut rassuré de savoir la conseillère redresser un regard vers lui pour appuyer ses paroles. Puis, enchaînant sur sa lancée, elle fit part de sa satisfaction et de la beauté de la robe qui s'accordait très bien à la sienne. Gabriel, enfin, se détendit et étira un sourire rassuré. Elle le remerciait, glorifiait son cadeau par rapport à d'autres qui n'étaient pas assez de bon goûts pour elle et lui, se contentait de prendre le compliment.
"Je suis ravi qu'elle vous plaise, alors."
Il avait fait en sorte que la robe soit prête à temps et avec les bonnes mesures tout en faisant en sorte que ça reste une surprise. Évidemment, il ne fallait pas trop en attendre des employés lorsqu'on leur demandait résultats et discrétions. Ça ne devait pas être simple de mesurer quelqu'un sans qu'elle ne s'en aperçoive et heureusement, Gabriel avait essayé de faire en sorte que la matière reste souple pour ne pas qu'il y aie de problèmes.
"Si vous souhaitez apparaître avec pour le défilé de ma nouvelle collection de cet été, la scène sera toute à vous, je n'ai aucune raison de m'y opposer bien au contraire. Cette robe vous appartient désormais. Je demanderais spécifiquement à ce qu'on vous la fasse amener chez vous, protégé dans une housse pour qu'elle ne se froisse pas. Ajoutait-il en s'éloignant vers son bureau. À moins que vous souhaitiez garder le mannequin, mais cela ne ferait que vous encombrer, non ?"
Il semblait soulagé alors qu'il découvrait des papiers sur son bureau neuf - peu utilisé -. Alors que les employés se retiraient en laissant ce qui avait été demandé sur place, Gabriel finit par soupirer d'un sourire. Il témoignait de la pression qu'il avait pu se mettre.
"J'ai déjà eu des clients difficiles, ceux qui n'appréciaient pas le résultat d'une commande ou qui demandaient de modifier des détails revenaient finalement à tout changer. Ces personnes-là ne m'avaient jamais atteintes malgré leurs critiques car ma réputation parlait pour moi. Je n'ai plus de preuves à faire et cela depuis bien longtemps. Néanmoins, concernant les cadeaux, pour n'en avoir fait que peu... Il monta une main quelque peu embarrassée à sa nuque. Je ne vous cacherais pas avoir un peu plus de mal. Votre réaction me rassure."
Chose bien faite, c'était comme un coche qui s'actualisait dans sa liste, une mission qu'il avait accomplie. Le poids en moins lui permettait de se concentrer sur autre chose et d'avancer. Oui, il n'était toujours pas très à l'aise avec les cadeaux et comprenait pourquoi il n'était que peu sociable en général. Recevoir, c'était donner aussi.
"Sinon. Décida-t-il de dévier avec plus de sérieux. Maintenant que l'essentiel est abordé, je souhaitais voir avec vous les dernières critiques à l'encontre de la marque... Mais surtout de ma personne. Son regard se plongea dans celui de Deborah. En me rendant à une réception, j'ai pu avoir vent de quelques rumeurs concernant ma vie personnelle... Et celle de mon fils. J'ai beau avoir étouffé l'affaire par de doux mensonges, ça n'étouffera pas le bouche à oreille. Ce qu'ils disent sur mes créations ne m'apportent que peu mais je refuse que l'on se permette des jugements sur ma famille, mon entourage ou moi-même. Mon retour ici n'est pas un hasard, vous vous en doutez bien. Je veux l'exposer à tous, que tout le monde puisse le voir et comprendre que je ne suis pas en retrait. Son souhait prenait possession de son visage fermé, mais il l'égaya légèrement en revenant à son amie. Et vous êtes celle qui m'avait permis de ne pas le rester. J'ai besoin de vos conseils."
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Alors ça, ça n'allait CLAIREMENT pas tomber dans l'oreille d'une sourde. On ne proposait pas deux fois à Deborah de DEFILER pour de la haute couture - une seule et unique fois était bien assez pour que j'accepte. Et que je n'oublie pas. Déjà parce que j'ai une excellente mémoire (à l'image, en fait, de toutes mes autres caractéristiques) mais aussi parce que j'ose penser que même le plus débile des poissons rouges ferait l'effort (surhumain, dans son cas) pour s'en rappeler. Même à moi, ce genre de proposition n'arrive pas tous les jours (ce qui est très dommage quand on me connaît, mais soit), ce qui constituait une raison supplémentaire de la savourer. Mon sourire ne s'en étira que davantage. J'avais déjà hâte d'y être et de devenir l'égérie de l'année - voire du millénaire, ne soyons pas modeste. - Ca sera avec plaisir, assurai-je sans trépigner même si l'envie ne m'en manquait pas. Si je m'écoutais je vous conseillerais presque de garder cette tenue pour le grand final, mais c'est vous l'artiste, à vous d'orchestrer votre nouvelle collection comme bon vous semble, évidemment, précisai-je avec une parfaite nonchalance. Même si je prétendais l'inverse, je savais que le message était parfaitement passé. On appelle d'ailleurs ça une prétérition, autrement dit, une figure de style consistant à prétendre ne pas parler de ce dont on parlait précisément. En l'occurrence, le catwalk, ma sublime personne, cette robe exceptionnelle et un grand final à faire pâlir Anna Wintour de jalousie. S'il ne disait pas oui toute de suite je pourrais toujours m'arranger pour lui mettre subtilement l'idée en tête tout en lui faisant croire qu'elle vit de lui. Les gens adorent ça. - Oui, effectivement, je ne vais pas emmener le mannequin. Il vaut mieux que je vous le laisse pour éviter à vos employés de se ridiculiser la prochaine fois que vous aurez la sublime idée de me faire un cadeau. Je ne prévois pas de disparaitre du paysage qu'est votre vie de si tôt, je suis persuadée qu'il peut encore servir, affirmai-je avec un sourire complice. Et puis vous avez raison : il m'encombrerait. Je sais que vous prendrez grand soin de votre création et que vous connaissez le chemin du manoir. Je ne précisai volontairement pas "où j'habite" car cela me paraissait évident. Pourquoi livrerait-il mon cadeau à une autre adresse que la mienne ? C'était le prendre pour un idiot que de lui repréciser l'adresse. Et je ne prends pour des idiots que les personnes qui le méritent. Robert Parr, par exemple. Gabriel avait avant tout besoin de quelqu'un qui croyait en lui (moi), qui connaissait son industrie (encore moi) et qui savait exactement quoi faire pour le faire briller encore bien plus que l'étoile polaire (toujours moi). Mais je comprenais, à le voir aussi rassuré par ma réaction (je suis, effectivement, connue pour mon exigence, non seulement envers moi-même mais aussi envers les autres) qu'il me portait vraiment en haute estime et jugeai bon de ne pas épiloguer plus que de raison sur la question. - Je pense que je vous l'ai déjà dit : j'ai les goûts les plus simples du monde, je me contente du meilleur. Et vous êtes le meilleur. Je ne peux qu'être contentée, conclus-je comme si je terminai une démonstration de mathématiques. Cette conclusion nous permit, quelques secondes plus tard seulement, d'enchainer sur l'aspect professionnel de notre relation, celle dans laquelle nous étions sans doute tous les deux le plus à l'aise. J'opinai pour manifester que je comprenais où Gabriel voulait en venir et m'éloignai du mannequin qui portait ma robe comme pour lui confirmer que je n'aurai pas l'esprit perturbé par ce cadeau maintenant que le chapitre était clos. - La meilleure façon d'étouffer le bouche à oreille serait sans doute d'étouffer - littéralement - la bouche qui parle, mais je crains que ce soit légèrement illégal, ironisai-je en lui adressant une grimace faussement dépitée. J'avais parfaitement conscience du mal que les on dit pouvait causer dans la sphère où Gabriel évoluait. La mode n'est rien de plus qu'un panier de crabes qui sont simplement mieux habillés que ceux qu'on pêche à la marina du coin. - Mes vrais conseils, repris-je, rassurez-vous seront bien plus faciles à mettre en place. Si vous souhaitez renchérir sur les rumeurs qui vont bon train concernant votre vie personnelle, ce n'est pas bien compliqué de vous photoshopper une vie parfaite, des excuses en pixels armés qui démentiraient tout ce qui a pu être dit à votre encontre, surtout si personne n'a de preuve. On peut donner des interviews, nier en bloc, renchérir avec de l'humour ou en exagérant ces rumeurs pour prendre vos détracteurs à leur propre piège et réaffirmer votre nonchalance à leur propos. Vous savez ce qu'on dit : la bave du crapaud n'atteint pas la blanche colombe. Mais je pense que nous devons concentrer notre force de frappe sur votre vie professionnelle, celle qui fait rêver et qui vous élève plus haut que Monsieur Tout le monde, affirmai-je. Le champ lexical de la guerre n'était pas un hasard. La vie n'est rien de plus qu'un combat permanent dans lequel on ne démarre pas tous la partie à armes égales. - Je pense qu'il faut trouver une façon totalement nouvelle d'annoncer votre prochaine collection. Une série de teasers aussi grandioses que mystérieux et originaux. Susciter le même engouement que pour les films stupides des studios Marvel mais pour votre collection. Vous montrer dans les événements les plus courus mais jamais très longtemps. Accentuer l'impression que vous êtes intouchable et inaccessible et en jouer. Vous placer au centre de cette campagne, vous, le créateur, l'artiste, celui que les muses inspire, le génie. Pas vous le père, le mari, l'ami, le voisin sympa. Peut-être réduire le nombre de places pour votre prochain défilé et en faire l'événement de l'année, celui pour lequel même Anna Wintour serait prête à commettre un meurtre au premier degré. Si on fait tout ça, les gens se ficheront bien de ce que vous faites de vos dimanches matins et de vos relations familiales. Parce que vous serez devenu davantage qu'une icône. Vous serez l'énigme de la mode ou son dieu. Mais vous pouvez aussi interroger vos employés pour savoir s'ils parlent de vous à la presse pour faire courir des rumeurs, on est jamais trop prudent, ajoutai-je afin de parer à toutes éventualités.
Gabriel Agreste
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Si le styliste ne s'était pas attendu une seule seconde à ce que son amie puisse bondir au plafond pour témoigner de sa joie, il était satisfait de l'attention qu'elle porta à son présent ainsi que de sa considération. S'il n'avait pas réellement joué sur la surprise par le manque de discrétion de ses employés et son métier de styliste presque indiqué sur son front, il avait au moins réussi à surprendre dans la couture. Autrement dit : la robe plaisait. Autant qu'à Deborah qu'à lui, visiblement, il laissa même entendre pouvoir s'arranger à ce qu'elle apparaisse avec sa porteuse lors de son prochain défilé tenu début été. Information qui ne manqua pas de faire réagir avec grand sourire. Pourquoi pas, se répétait Gabriel, après tout, c'était sa création et elle avait été faite sur mesure (approximative) de sorte à ce qu'une personne spécifiquement la porte. Deborah tendait, de plus, une idée que le styliste avait déjà en tête et qu'il acquiesçait.
"C'était plus ou moins ce que j'imaginais. À vrai dire, je pensais que vous pourriez apparaître à mes côtés à la fin, ce qui s'apparente à la clôture du défilé avec les remerciements. Vous seriez modèle d'une de mes créations comme l'amie et la conseillère en image qui marche à mes côtés depuis quelques mois maintenant. Qu'en pensez-vous ? Vous préférez être avec les autres modèles ?"
Du fait qu'elle ait accepté l'idée d'apparaître sur scène, Gabriel lui laissait imaginer où elle souhaitait se placer parmi les deux options qu'il envisageait, ça ne lui portait préjudice à aucun moment, au contraire. En tant que créateur de la collection et dirigeant de la marque, il avait prise de main entière sur l'équipe, l'agencement et la présentation de ses tenues. On travaillait pour lui, il avait tout bâti ici, de A à Z. Tout d'abord à Paris dans son conte, mais aussi à Storybrooke lorsqu'il dut tout reconstruire. S'il restait bien un endroit où le styliste gardait les rênes, c'était si. La seule chose qu'il semblait encore contrôler dans sa vie et il comptait bien en profiter.
"Quartier Nord, oui, je sais. Il visualisait la bâtisse de Deborah dans sa tête, se situant aussi par la même occasion. Nous sommes dans le même quartier, au détail près que j'ai essayé au maximum de limiter mon voisinage ainsi que le vis-à-vis."
Il avait vu là-bas des maisons qu'il ne verrait probablement jamais ailleurs, cela lui avait suffi comme prétexte pour trouver refuge à l'écart. Gabriel n'était déjà pas très sociable, endeuillé depuis trop longtemps et assez froid pour négliger les bons samaritains qui pouvaient vouloir faire connaissance. Évidemment, il lui restait difficilement possible de n'avoir aucun voisin mais il était ravi que ceux-ci ne soient jamais venu le déranger. C'était bien la dernière chose dont il avait besoin. Le styliste aimait être seul et prévoir ses rencontres. Il aimait tout ce qui était sur son planning, lorsque tout se passait comme voulu...
Et vous êtes le meilleur. Je ne peux qu'être contentée.
Gabriel sourit. Le compliment, forcément, le flattait mais une part de lui, désormais, lui susurrait le contraire alors qu'autrefois, il aurait sans doute acquiescer sans un mot. Difficile de se croire le meilleur lorsque tout ce qu'on touchait semblait s'effondrer. Néanmoins, ce n'était pas la mentalité qu'il souhaitait avoir - et Deborah ne souhaiterait pas non plus qu'il se lamente sur lui-même. Il valait mieux que ça, c'était vrai.
"J'en prends sérieusement note."
Et les voilà repartis sur ce qui les liaient au début : les affaires. Gabriel oubliait facilement - trop, parfois - que son fils était à l'origine de leur rencontre et que c'était pour résoudre leurs problèmes familiaux qu'elle entra dans la vie de la famille Agreste. À défaut d'avoir réparer l'irréparable, il sembla qu'Adrien avait offert à son père une amie, quelqu'un qui serait auprès de lui lorsque lui... Ne le serait plus. Voilà qui était assez inattendu pour le coup lorsqu'on y songeait. Deborah était à ses côtés et le soutenait dans les affaires comme dans la vie personnelle - même s'il essayait de ne pas trop parler de cette dernière. Élargissant un sourire à l'ironie de son amie, il réalisait silencieusement tout ce qui avait changé en un an et si cela lui convenait. Il voyait la représentation même du dégoût lui donner des conseils pour passer au dessus des commérages et surtout faire taire des critiques assoiffées de drames en tout genre. Il la regardait d'une écoute partielle tout en imaginant comment les choses auraient pu être différentes. Sans un mot donc, Deborah poursuivait tout naturellement sur sa lancée, rappelant peu à peu le styliste à l'ordre. En même temps, ce qu'elle proposait n'était pas rien, et il ne parlait pas d'un point de vue financier mais plutôt médiatique. Il en laissa un temps de réflexion.
"Je... Je n'avais pas vu les choses de ce point-de-vue là. Bredouillait-il avec une pointe d'étonnement. Faire de la prochaine collection l'événement de l'année à l'échelle de Storybrooke... Non pas pour accueillir en quantité une clientèle mais au contraire pour accepter à titre élitiste le peu qui ont les moyens de venir. J'ose imaginer la publicité que cela pourrait faire..."
Il réfléchit à nouveau, organisant dans sa tête les investissements nécessaires en une liste des propositions de Deborah.
"Il faudra que la collection soit à la hauteur des attentes... Mais je pense que c'est tout à fait faisable. Il ne doutait pas de lui-même. Je ferais une interview exclusive à une émission de télévision, cela devrait en enchaîner d'autres sans que je n'ai besoin de le demander. Dès lors, ce seront les rumeurs qui feront le reste. Un regard assuré se posa sur sa conseillère en image. Et mes employés seront les premiers ciblés, oui. Le bruit doit courir dans toute l'entreprise que quelque chose se prépare. Je leur fais assez confiance pour faire fuiter l'information."
Traduction : il ne leur faisait pas confiance. Mais cela ne pouvait pas dire qu'il ne pouvait pas s'en servir à bon escient. Gabriel prit à nouveau son téléphone en main - décidément que ferait-il sans ? - et tapota sur l'écran pour composer le numéro de son assistante. Il laissa quelques mots à l'appareil qu'elle se dut comprendre vite pour agir encore plus vite : Réunir les employés dans le hall dans 15 minutes. Suite à cela, il raccrocha et sourit assurément à son amie.
"Vous êtes plus souvent dans l'enceinte de ce bâtiment que moi. Ils doivent plus vous avoir entendu qu'ils ne m'ont vu en face. Il lança avec une pointe de sarcasme. Tant mieux, alors, puisque vous serez à mes côtés. Ils savent déjà à qui ils ont à faire."
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Deborah Gust
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Les idées de Gabriel dépassaient toutes mes espérances, y compris les plus folles. Mes yeux en pétillèrent de bonheur tellement j'avais hâte. Evidemment, ma suggestion d'être le dernier modèle à défiler était très bonne mais la sienne était encore bien meilleure. Je n'y avais simplement pas pensé parce que j'étais trop humble et trop modeste pour envisager de paraître à ses côtés alors que pourtant, c'était bel et bien là que se trouvait ma place. Littéralement et métaphoriquement. En tant que conseillère, j'étais toujours à ses côtés. J'étais la petite voix de sa conscience, au détail près que je mesurais un mètre soixante-dix. En tant qu'amie, j'étais également toujours là pour lui, quoique sur un autre plan. Tout indiquait que c'était quand nous étions côte à côté que nous fonctionnions le mieux ensemble. - C'est parfait, absolument parfait, affirmai-je, catégorique, m'étant maîtrisée pour lui laisser le temps de finir sa proposition afin de ne pas trop témoigner mon impatience. Vous avez totalement raison. Ma place est à vos côtés, certainement pas aux côtés de vos modèles. Je leur ferais de l'ombre, en plus. Mais vous et moi sommes des égaux, ça fonctionnera bien mieux comme ça, appuyai-je en opinant à ma propre remarque. Il n'y a qu'avec moi-même que je suis en permanence d'accord, autant en profiter. Cela étant dit, force était de constater que, quand il n'était pas au 36e dessous, j'étais aussi très souvent d'accord avec Gabriel. En l'occurrence, dans ce cas précis, nous pensions plus ou moins la même chose : à savoir que nous étions au-dessus du lot. C'était pas pour rien non plus que nous habitions dans le même quartier, celui du nord, le plus chic, celui avec le plus d'espace et - surtout - le moins de voisins. J'opinai une nouvelle fois, me rappelant parfaitement l'endroit où se trouvait son sublime manoir. Je me rappelais aussi y avoir déboulé sans m'annoncer, en bernant le majordome, de surcroît, pour mon intervention, environ six mois auparavant. - Vous avez raison. Quand on a les moyens de ne pas avoir de voisins et de vis-à-vis, il faut en profiter. Cela dit, je ne me plains pas trop. Mes voisines les plus proches sont des déesses. Quand on voit toute la vermine qui traîne en ville - particulièrement aux docks, ajoutai-je en pinçant les lèvres, on sait qu'on aurait vraiment pu tomber plus mal. Le fait que le manoir ait auparavant appartenu à une déesse - Aphrodite herself - aidait assurément à ce qu'il soit aussi bien entouré. Mais ça ne me paraissait pas pertinent de le mentionner. Aryana avait quitté Storybrooke, elle nous avait laissé le manoir, il était donc à nous (à moi, surtout, parce qu'on ne peut pas dire que les autres boulets émotionnels travaillent énormément pour qu'on puisse la garder), fin de l'histoire. Au moins Diane et Athéna ne venaient pas me quémander de la cannelle tous les deux mardis, ce qui, j'imaginais, arrivait bien plus fréquemment dans les quartiers plus chiches et particulièrement dans les immeubles. Non, ce qu'on venait me quémander (souvent sans prise de rendez-vous au préalable, ce qui avait le don de m'horripiler plus que beaucoup) en général c'était des conseils pour réussir sa vie. C'est moins facile à trouver que de la cannelle mais comme c'est mon rayon, j'en ai toujours sur moi. Heureusement, toutefois, j'habite dans un quartier où les névrosés ne sont pas légion ce qui me permet d'avoir un minimum de tranquillité. Rares étaient les gens pour qui ma porte serait ouverte h24. Mais quand il s'agissait du styliste le plus talentueux de la ville, les choses étaient toutes autres. Je ne fus pas étonnée que ma réflexion l'interloque. J'étais là pour ça. J'étais même payée pour ça. Voir le potentiel où il n'était pas. Aider mon protégé à s'élever au-dessus de la masse. Faire perdurer le style et la classe. Etre meilleure que les autres, même si je l'étais souvent au profit d'autrui. Je lui souris, assez satisfaite de mon effet. Provoquer la réflexion et la remise en question (parfois entière) chez les gens était l'un de mes passes temps préféré. C'est toujours intéressant de voir les méninges de l'autre en plein fonctionnement (enfin, quand l'autre en face à des méninges, ce qui est certes le cas de Gabriel mais n'est clairement pas celui de tout le monde en ville). Dans ces moments, je me met exceptionnellement en retrait. On est jamais à l'abri d'une idée de génie qui viendrait sublimer la réflexion que j'ai amorcée. Gabriel, cela se voyait, avait encore besoin de quelques instants pour peaufiner sa réflexion. Le silence était donc actuellement son meilleur allié. Et quand il m'eut livré l'entièreté de sa pensée, je repris enfin, toujours aussi sûre de moi : - Etre à la hauteur des attentes d'un petit nombreux qui a les moyens et les connaissances de comprendre votre œuvre, c'est largement à votre portée. On valide l'interview et les rumeurs, c'est exactement ce qu'il faut faire, ajoutai-je avec autant de véhémence que si je préparais l'élection du prochain Président des Etats-Unis. Gabriel avait raison et tablait pile poil où je voulais qu'il table : sur ses employés et leur discrétion légendaire. Ca ne faisait aucun doute : on pouvait compter sur eux pour ne pas tenir leur langue et peut-être même pour le faire sans comprendre que tout avait été précisément calculé pour qu'il ne la tienne pas et répande le bruit sur la ville. Ca serait sans doute très drôle à regarder. Et notre plan était déjà en marche puisque Gabriel venait d'appeler son assistante pour en poser les premiers jalons. Par-fait. - Oh oui, vos employés me connaissent, ne vous en faites pas, je me suis assurée pour leur faire une impression durable quitte à ce qu'ils en fassent des cauchemars, susurrai-je non sans me délecter de cet état de fait. Mais comme nous avons encore quelques minutes devant nous, laissez moi m'assurer que vous êtes irréprochable sous toutes les coutures. Sans attendre sa bénédiction, je m'approchai de Gabriel pour l'observer dans les moindres détails, de la tête aux pieds. Mes yeux de lynx ne laissèrent rien passer même s'il n'y avait pas grand-chose à reprendre. Rapidement, je revenais à hauteur de ses yeux et déclarai : - Vous êtes parfait. Je vais préparer psychologiquement vos ouailles. Je vous annoncerai pour que vous fassiez votre rapide déclaration. Ca les mettra dans l'ambiance et, comme vous l'avez dit, ils me connaissent bien. Ces quelques mots ne constituaient en rien une question. C'était une affirmation. Ca, c'était ce que j'allais faire, point à la ligne. Je n'attendis même son accord (que je prenais pour acquis) pour tourner les talons et me rendre dans le hall. Je restai au milieu de l'escalier principal, de sorte à surplomber l'assistance, et tapotai impatiemment sur la rembarde afin de leur signaler à quel point ils était LENTS. J'adorais ça. Faire monter le stress des autres quand ce n'était pas utile. En soi, ils n'étaient même pas (pour l'instant) en retard. Mais maintenant ils le croyaient et c'était terriblement amusant. Finalement, tout le monde finit par me faire face, les yeux stressés et le silence se fit dans le hall. - Bien, commentai-je en embrassant l'assemblée du regard. Je vois que pour une fois tout le monde a fait un effort pour se rendre présentable et arriver à l'heure. Bravo pour l'exploit. Si Monsieur Agreste vous a réuni aujourd'hui c'est pour vous faire part d'une nouvelle vision qui devrait, sans vouloir le vanter, changer la vision de la mode à jamais. Naturellement, avons qu'il ne vous accorde son précieux temps, je voulais vous rappeler qu'il compte sur vous pour être les dignes ambassadeurs de sa marque, de son nom et de ses valeurs. Parmi lesquelles, pour en citer une au hasard, la discrétion, me semble un exemple approprié. Il régnait dans le hall un silence de mort. Certains avaient sans doute arrêter de respirer tant je leur inspirais la peur. D'autres avaient arrêter de penser - j'entends par là ceux qui savent penser en temps normal. Mais dans tous les cas, j'avais leur attention et ils étaient mûrs pour écouter leur patron. Je repris donc d'une voix claire : - Et sans plus attendre, je vous donne... Gabriel Agreste ! J'accompagnai mon annonce d'un geste de la main dans sa direction, tandis qu'il descendait l'escalier exactement au bon moment et que je lui laissai la scène improvisée, me plaçant dans un coin de la foule.
Gabriel Agreste
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Deborah semblait être satisfaite du début à la fin, sans qu'il n'y ait de pépins dans les présents faits par Gabriel. C'était bien, très bien même, et la journée s'annonçait d'autant plus productive qu'ils trouvaient déjà, pour marquer son retour et coudre la bouche des critiques, de quoi annoncer une nouvelle collection haute-en-couleurs. Enfin, cela, il ne le savait pas exactement mais l'intérêt restait que celle-ci épate autant dans la forme que dans le contenu. La diffusion du lancement du défilé serait incroyable, il ferait tout pour. Mais avant d'entreprendre la stratégie de communication sur laquelle avaient parié la conseillère et le créateur, il fallait faire son effet auprès de l'entreprise - elle saurait quelles erreurs faire sans même s'en rendre compte.
"Des cauchemars ?" Répétait Gabriel de ses airs railleurs (airs qu'on ne voyait que rarement).
Il disait cela en riant, forcément, tout en laissant sous-entendre qu'il espérait que ça ne soit pas non plus de là à les rendre contre-productifs. Cependant, il n'eut pas le temps de préciser cette idée - sarcastique - que Deborah poursuivait sur son apparence. Elle s'approcha pour l'observer, provoquant une retenue de la part de celui-ci, toujours braqué sans pour autant se permettre de reculer. Il laissa faire, silencieusement, jusqu'à la validation de son amie. Par la suite, celle-ci s'engageait à préparer le terrain sur lequel Gabriel annoncerait la nouvelle collection. C'est exact, les employés connaissaient bien Deborah Gust, et pour qu'elle et le PDG soient fréquemment sur la même longueur d'ondes, il n'y avait pas meilleur entrée en matière que celle menée par la conseillère en image. Il lui faisait confiance, regrettait presque de ne pas se trouver parmi la foule pour s'amuser de ce qu'elle pourrait leur dire. Il souriait déjà à l'idée, retenant un rire alors qu'on lui tournait le dos. Deborah n'avait pas attendu son approbation et le styliste comprenait qu'il n'avait rien à ajouter - même s'il disait que c'était une bonne idée, il ne lui apprendrait rien. Ainsi, il resta là, mains portées à son dos, curieux de savoir dans quel état elle allait mettre l'entreprise pour son arrivée. Sûrement celui qui serait le plus palpable, influençable à l'annonce qu'il allait faire.
La porte une fois refermée, Gabriel tourna les talons vers la large vitre qui éclairait la pièce. Il observa un temps le paysage de Storybrooke, l'air pensif. On pourrait croire qu'il pensait au discours qu'il allait faire mais ce n'était absolument pas le cas. Pour les milliers d'autres qu'il avait établi - même improvisé - par le passé, il savait s'y prendre et ne redoutait en rien le moment. Il allait annoncer une collection "grandiose" et avec le temps qu'il lui restait pour la mettre en place - quelques mois tout au plus - il ferait en sorte que ça ne soit pas la collection qui colle au terme mais le terme qui ait été imaginé pour la collection. En bref, il visait grand pour son retour.
***
Deborah terminait une magnifique amorce qui manquait de faire rire le styliste, dissimulé des regards au détour d'un couloir. La discrétion. Évidemment, aucun ne sauraient s'y tenir car plus la nouvelle était grande, plus ils seraient forcés d'en parler - si ce n'est entre eux. Le bruit courrait non pas comme une stratégie de communication, mais comme une rumeur - un mystère - une fuite. Et c'est ce qui attirait le monde à tendre d'autant plus l'oreille et à prêter toute son attention dessus. D'ici peu, alors, Gabriel retrouverait les projecteurs.
Il s'était avancé vers les larges escaliers qui donnaient sur le hall - tout dans un style très contemporain. Le timing semblait parfait car dès lors que Deborah tourna le regard pour annoncer le styliste, elle croisa le sien qui la remercia d'un sourire. De là, Gabriel descendit quelques marches - pas trop non plus, deux ou trois tout au plus - et déambula à son tour son attention sur toute la salle dans laquelle se regroupait ses employés. Il n'en connaissait que peu, laissait toujours les supérieurs se charger d'eux comme d'une fourmilière tandis qu'il trônait, là-haut, enfermé, à créer de son côté ce qui plus tard deviendra diffusé dans le monde.
"Bien. Son ton se fit grave, sa voix portait mais pas de là à faire l'effort que les plus fainéants du fond n'ait pas à tendre l'oreille pour le comprendre. Il fallait qu'on tende l'oreille. Je suis ravi de tous vous savoir présent aussi rapidement. J'ai demandé ce rassemblement pour une raison très particulière comme a pu vous l'annoncer Deborah Gust un peu plus tôt. En tant que créateur, mon devoir est de transcender ce que j'ai fait par le passé pour toujours viser juste et haut. Rien de ce que j'ai fait ne ressemble à ce que je fais aujourd'hui et rien de ce que je fais aujourd'hui ne ressemblera à ce que je ferais demain. Je ne me permets pas de reculer, je ne fais qu'avancer. Expliquant cela, il marqua une pause pour reprendre sur le sujet délicat sur lequel il comptait rebondir. Néanmoins, vous savez que ces derniers mois n'ont pas été très productifs et que j'étais moins présent que je ne l'étais déjà auparavant. À tort, certains ont cru que c'était à cause de ma situation familiale, alors que justement, je me permettais cette pause, poursuivait-il en tendant un regard discret sur Deborah qui l'avait guidé à inventer cette excuse, pour préparer une nouvelle collection prévu pour cet été. Comme on a pu vous l'annoncer, celle-ci sera différente des précédentes - elle sera innovante. J'attends de celle-ci une avancée dans l'histoire de la marque mais aussi dans l'histoire de la mode. Et je compte bien mettre tout en œuvre pour y arriver."
Les grand points étant donnés, il passa à la partie la plus amusante qu'il prononça pourtant avec sincérité, professionnalisme et sérieux.
"C'est ici que votre rôle se joue. Face à l'ampleur de l'événement qui s'annonce, je demande toute votre attention portée sur votre travail et sur la collection annoncée qui demeure pour le moment un secret que je tiens à garder. À vous aussi, je vous demande de maintenir entre ces 4 murs la nouvelle pour qu'elle ne s'ébruite pas. Vous êtes tenus au courant car vous travaillez pour la marque qui va accomplir cette avancée mais je refuse catégoriquement que d'autres le soit sans que je ne l'aie autorisé. J'espère m'être bien fait comprendre car je ne me répéterais pas deux fois. Est-ce que c'est le cas ?"
Quelques murmures dans la salle - voilà que ça commençait déjà - mais personne n'osa porter la voix pour donner une réponse. Gabriel reprit avec dureté :
"Oui ou non ?"
Un "oui" affirmatif, net et clair se fit alors entendre en plusieurs voix.
"Parfait. Le styliste acquiesça sans un sourire. Retournez au travail, alors."
Et la masse se dissipa avec négligence. Les bavardages reprenaient plus haut et Gabriel laissait le processus du bouche à oreilles se faire de lui-même. Toujours en haut des escaliers tandis que ceux qui devaient les grimper laissaient un écart avec lui, il porta son regard sur Deborah qu'il invitait en ce sens à le rejoindre. De là, ils avaient vu sur la plupart des groupes qui se formaient au sein de l'entreprise - y compris eux en tant que duo.
"Combien de temps leur faudra-t-il, à votre avis, pour laisser s'échapper l'information à l'extérieur avant que ça n'atteigne les médias ? Il était véritablement curieux de la réponse de Deborah, ainsi qu'il aimait la complicité que ça leur créait. Vous souhaitez ouvrir les paris ?"
Son regard balayait l'espace, il réalisait à quel point il était beaucoup plus attrayant d'être ici que dans son bureau - chez lui. Pourtant, il n'avait jamais été très sociable, il n'appréciait que rarement la compagnie et détestait devoir faire la discussion trop longtemps surtout lorsqu'on remettait en cause ses avis ou ses prises de décisions. Mais ici, les choses étaient différentes et il se rendait compte que ce n'était pas forcément le lieu qui jouait mais la compagnie. Ça l'étonnait, d'ailleurs.
"Deborah. Appela-t-il avec songeries, sans même, pourtant, tourner la tête vers elle. Il avait pesé ses mots pour être sur de ce qu'il disait avant de vraiment diriger son attention sur elle. Je crois que vous m'offrez une autre vision de mon travail. Je ne savais pas que c'était aussi dans vos services ?" Ironisa-t-il d'un fin sourire.
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Deborah Gust
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Viser juste et haut. Cette tournure me plaisait bien et j'aurais presque pu songer à m'en faire un tee-shirt. Mais peut-être fallait-il d'abord la réserver à notre campagne de communication et ensuite, éventuellement, la décliner sur des accessoires voire de goodies. Je classais donc - mentalement - cette idée dans une partie de mon esprit et me concentrais de nouveau sur le discours de Gabriel, même s'il n'allait rien m'apprendre de neuf. Il me permettait toutefois de profiter de tournures de phrase savamment choisies, comme peu d'hommes savent le faire, et qui sont loin de me laisser insensible. Et puis, de toute façon, en tant que conseillère en image, je ne manquais jamais les interventions publiques de Gabriel. J'adorais, pour tout vous dire, contempler le fruit de mon travail. Le voir, en l'occurrence, briller, surplombant la foule de fourmis ouvrières de toutes les façons qu'on peut surplomber quelqu'un, égrenant un discours réglé aussi précisément que du papier à musique, dans une posture conquérante, fière et assurée. Gabriel comptait assurément parmi les meilleurs élèves que j'avais jamais eus dans ma longue carrière d'émotion à distance, Riley étant hors compétition puisqu'elle était mon chef d'œuvre absolu. OK, notre chef d'œuvre, je n'avais certes pas été la seule dans sa petite tête. Mais ne pinaillons pas pour des détails. Parce que je suis la meilleure, je savais toujours lorsque, discrètement, Gabriel allait chercher à croiser mon regard et ne manquais jamais le coche. Cette fois ne fit pas exception. Nos regards se soutinrent quelques fractions de secondes, me laissant juste assez de temps pour opiner très légèrement dans un signe d'encouragement, avant que le lien ne se brise comme s'il n'avait jamais été. Quelques instants plus tard, il mit à exécution notre plan de génie, ce qui m'arrachant un sourire aussi mesquin que satisfait. Manipuler les foules avait assurément quelque chose de grisant. Mais le must c'était de manipuler les gens en suscitant une certaine forme de crainte, ce qui était totalement le cas, ici et maintenant, dans ce hall d'entrée bondé de petites mains généralement promptes aux commérages mais rendues étrangement muettes face à leur patron. En un mot ils étaient pathétiques. Mais c'était là tout le sel de la partie. Tandis que la foule se dissipait, trop heureuse de ne plus devoir soutenir le regard de son patron, je m'y fendais un chemin pour rejoindre Gabriel sur l'escalier qui était notre estrade et nous offrait une vue imprenable sur la mise en œuvre d'une stratégie qui dépassait les pies bavardes de l'entreprise suffisamment pour qu'elles n'en aient peut-être jamais conscience. Postée à ses côtés, je regardais pas Gabriel plus qu'il me regardait. Tous les deux accordions notre entière attention aux petites ouvrières en train de semer précisément ce qu'elle devait semer tout en ayant l'impression de transgresser les consignes du grand patron sous son nez. - Ce soir leur cercle proche sera déjà au courant. De là, la rumeur, même si nous le voulions, ce qui n'est pas le cas, il sera impossible de contrôler la rumeur. Les sites spécialisés reprendront l'information en exclusivité puis elle sera décortiquée sur les forums et dans les groupes de fans. De là les médias plus classiques, s'ils ne veulent pas être à la traine, ce qu'ils seront déjà, vont s'y intéresser. En bref d'ici le prochain weekend grand max, tout le monde saura, conclus-je en observant nonchalamment les cuticules de mes ongles. Puis je relevai les yeux vers lui, lui adressant un sourire encore plus mesquin quand il évoqua la possibilité de parier. Belle mentalité, songeai-je, narquoise. - Eh bien nous pouvons parier sur laquelle de ces petites ouvrières bien pensantes essayera vraiment de garder votre secret et tentera de vous prévenir qu'il a été ébruité, proposai-je, peu certaine que parier sur la vitesse des bruits qui courent soit réellement amusant. Ca élimine déjà pas mal de monde mais vous avez dans vos rangs quelques groupies qui vous sont très fidèles, poursuivis-je en les cherchant du regard parmi la foule. Andrea, par exemple. Très naïve, style épouvantable mais veut toujours bien faire. Ou Gabrielle, repris-je en pointant tour à tour les deux femmes. J'crois qu'elle est amoureuse de vous et le fait que vous portiez le même prénom a l'air de beaucoup compter à ses yeux, ajoutai-je avec, cette fois, un sourire amusé. Nous nous perdîmes dans une contemplation silencieuse de l'empire Agreste jusqu'à ce que Gabriel ne sorte brutalement de ses pensées pour faire, une fois de plus, appel à moi, sa muse, sa conseillère, sa petite voix de la conscience et sans doute sa meilleure amie. - Vous n'avez pas idée de l'étendue que mes services peuvent prendre, répondis-je, satisfaite de pouvoir soulever une fois de plus le mystère. Mais vous me payez suffisamment pour profiter de toute la gamme, vous en faites pas. Et puis... Vous c'est particulier. Je crois qu'on en a déjà parlé l'autre fois, ajoutai-je en faisant allusion à nos déclarations respectives du passé. Ahhh, sans vouloir me vanter, vous avez de la chance de m'avoir, Gabriel, soupirai-je. Parce que si je n'étais pas de votre côté et que je vous détestais comme je sais détester quelqu'un, croyez-moi ça ferait longtemps que j'aurais commencé à faire de votre vie un enfer. Je ponctuais cette déclaration un peu choc d'un sourire entendu. Gabriel avait mon allégeance et mon soutien et il se trouve que je suis une personne loyale. Preuve en est : même dans cette vie où je ne suis plus une émotion je continue de m'intéresser à mes trois autres boulets sous prétexte que jadis nous avons formé un tout. - Bon, c'est pas tout ça mais j'ai du travail, déclarai-je après un nouveau temps de silence. Vous savez où me trouver si vous avez encore besoin de mes lumières, lançai-je avec un sourire par dessus mon épaule avant de m'éclipser pour vaquer à mes occupations. Au demeurant, Gabriel en avait aussi. C'était pas en restant sur cet escalier qu'il allait la créer, la collection qui marquerait l'histoire de sa marque et de la mode !