« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
« I am the perfect devil. Tell me how bad I am. It makes me feel so good. »
| Avatar : Rami Malek *o*
Let's talk of graves, of worms, and epitaphs. “Because I'm evil, my middle name is misery.
Well, I'm evil, so don't you
mess around with me.”
| Conte : Intrigue divine sauce titanesque avec soupçon de mal de crâne | Dans le monde des contes, je suis : : Cerbère, le fidèle et redoutable chien à trois têtes
Je suis l'homme qu'il te faut. Je dirais même plus : je suis la Bête idéale.L'idée lui était venue après avoir surpris une conversation entre Hadès et Norbert. A la base, la discussion n'avait rien d'enthousiasmant : il était question de trouver un père pour Isaac, le braillard d'Alexis. Desmond avait failli ne pas écouter jusqu'au bout, et serait alors passé à côté d'une occasion en or d'obtenir enfin ce qu'il souhaitait le plus au monde : retrouver la complicité qu'il lui manquait tant avec Hadès. Ce dernier avait précisé à Norbert que celui qui deviendrait le père d'Isaac aurait une place particulière dans son coeur. Il n'en avait pas fallu davantage à Cerbère pour échaffauder un plan machiavélique.
Afin d'adopter Isaac, il fallait tout d'abord convaincre la mère. Desmond avait pris le temps de réfléchir à un statagème infaillible, un cadeau enrobé de flatteries. Il était très doué pour charmer les gens. Il trouvait toujours le mot adéquat. Avec Alexis, la partie risquait fort d'être divertissante, car la jeune femme possédait une fougue électrisante. Bien entendu, il n'était pas spécialement attiré par elle. Il se sentait bien davantage excité par la perspective de se rapprocher de Hadès. La jeune femme était seulement l'instrument permettant la réalisation de ce glorieux projet. Quant au marmot, il n'était qu'un détail d'autant plus insignifiant.
Séduire Alexis était son objectif ultime. Il savait qu'elle était déjà prise mais ne nourrissait aucun doute sur son habileté à la convaincre, ceci pour deux raisons évidentes : il était sexy en diable et elle entretenait une relation avec un homme marié ce qui, par conséquent, en disait long sur son absence de morale. Jusqu'à présent, il n'avait jamais cherché à la charmer. Il n'y avait eu donc aucune raison qu'elle succombe à ses charmes. Mais tout allait bientôt changer...
Avec assurance, il se téléporta donc dans la librairie et glissa jusqu'à elle, saisissant le livre qu'elle était sur le point de ranger pour le jeter par-dessus son épaule. Puis, impérieux, il déclara :
J'ai quelque chose à te montrer. Tout de suite.
Son regard perçant plongea dans le sien.
Préviens la personne qui garde ton lardon que tu vas en avoir pour un moment.
Agacé par son manque d'enthousiasme, il précisa :
Je ne vais rien te dire de plus. C'est une surprise.
Il avait parlé d'un ton si abrupt, son regard devenant scrutateur, qu'il donnait plutôt l'impression de la menacer de l'emmener quelque part pour la découper en petits morceaux. Réalisant qu'il perdait patience un peu vite, il décida de mettre un peu de sang d'eau dans son vin. Se composant un visage plus jovial et ouvert (qui, cette fois-ci, lui donnait l'allure d'un illuminé), il dit :
Ce n'est pas dangereux. Je ne ferais jamais rien qui pourrait te blesser.
Avec un sourire plein de mordant, il lui tendit la main, paume ouverte vers le ciel. Avait-elle conscience de la chance qu'il lui offrait ? D'ordinaire, les femmes qui avaient l'honneur de partager un moment avec lui vivaient leurs dernières heures, puisqu'il les dévorait avec un appétit féroce après leurs ébats. Alexis serait épargnée, de même que son lardon. Penchant la tête, il songea à tout ce beau gâchis, car il remarqua soudain à quel point ses cuisses semblaient appétissantes. C'était sûrement dû à la surcharge pondérale des fêtes de fin d'année.
Dommage. songea-t-il, un peu attristé.
Il huma l'air, car une fois encore, il fut surpris par l'odeur de son aura, mélange corsé et fruité à la fois. Un parfum impossible à identifier pleinement et qui l'intriguait.
Le livre que je tenais dans la main avait si vite échappé à ma prise qu’il m’avait fallu quelques secondes pour comprendre ce qu’il se passait. Nous étions mercredi et comme tous les mercredi, j’avais laissé Isaac à Regina pour qu’ils passent un peu de temps ensemble. Elle était la seule famille qui me restait dans ce bas monde, si on retirait de l’équation celle que j’avais choisie et que je m’étais construite avec le temps, il me semblait vital qu’Isaac puisse avoir un lien fort avec sa grand-mère. Et pourtant, tout s’était fait très naturellement, c’était comme si Regina redécouvrait les joies du pouponnage après avoir laissé les couches d’Henry loin de sa vue pendant toutes ces années. Si elle avait semblé nettement plus crispé avec mon frère à l’idée de passer de la Méchante Reine à la maman gâteau, elle n’avait en revanche eu aucun mal à passer de la mère aimante à la grand-mère débordante d’amour et d’enthousiasme. Ils étaient beaux à voir tous les deux, Isaac avait toujours un grand sourire quand il l’apercevait et je devais bien avouer que ça rendait les séparations et le boulot moins compliqués...
Enfin, ça c’était sans compter certaines personnes qui avaient le don de me rendre les journées compliquées... et les séparations aussi, à première vue. J’avais cligné des yeux, un peu hébétée en sentant le livre disparaître et j’avais tourner la tête pour me retrouver face à face avec Desmond. Depuis quand il était là, lui déjà ? Et il était vachement proche. Je devais bien avouer qu’il avait une fâcheuse manie de se trouver discret quand ça l’arrangeait ce qui ne me rassurait pas. Pourtant, je n’avais pas tout de suite saisie à qui j’avais affaire :
— Des... qu’est-ce que tu fais là ? Il n’est pas encore...
— J'ai quelque chose à te montrer. Tout de suite.
Bien sûr. C’était évident. Il n’était pas là pour sa petite histoire. L’Autre était de toute façon nettement plus bruyant... Lui était juste.... Flippant. Une chose était sûre, peu importait ce qu’il avait envie de me montrer, je n’avais aucune envie de le voir. Et l’urgence qu’il y mettait finissait de planter le clou de ma décision : hors de question que je le suive.
— Préviens la personne qui garde ton lardon que tu vas en avoir pour un moment.
— Un... MOMENT ?! Non mais tu déconnes là ? Au cas où t’avais pas capté, je BOSSE et il est HORS DE QUESTION que je laisse mon fils sans même savoir où je vais.
C’était à croire qu’on perdait patience aussi vite l’un que l’autre en présence de l’autre. Il avait répliqué sur le même ton que moi qu’il ne me dirait rien de plus. Une surprise ?! Et puis quoi encore ? Il suffisait juste de voir l’éclat de ses yeux, sa façon de me regarder pour savoir que peu importait où j’allais, j’y passerai un très TRES mauvais moment. Il avait ce regard un peu fou de celui qui s’apprête à commettre et le savoure d’avance dans son imaginaire, si fortement que cela en devenait presque lisible pour la victime présumée. Dire que je n’aimais pas les surprises était faux, dire au contraire que je les aimais l’était tout autant. Tout dépendait de qui me la faisait... et quand il s’agissait d’Hadès et de tout ce qui lui était associé, je pouvais d’ores et déjà en conclure que j’allais détester. Sentant sans aucun doute ma méfiance, il avait alors changé du tout au tout, prenant un air d’illuminé qui le rendait encore plus effrayant. Ce n’était pas le Desmond que j’appréciais, j’en était sûre, c’était toujours le même, il manquait cet éclat dans ses yeux que j’appréciais chez l’autre, celui qui me faisait sentir en sécurité et qui me semblait presque familier. J’avais haussé un sourcil, sceptique, lorsqu’il m’avait dit qu’il ne ferait JAMAIS rien qui pourrait me blesser... ça sonnait faux, creux, parce que...
— Ben alors t’as dû louper quelques épisodes coco parce que c’est pas la première fois que tu fais des trucs qui pourrait me blesser et t’as franchement pas la tête du mec qui me ferait pas de mal.
Je l’avais scruté encore un instant. C’était hors de question que je le suive et pourtant... il ne forçait rien. Il avait toujours son ton aussi abrupte, ses manières aussi rugueuse mais s’il avait voulu me tuer, rien n’aurait pu l’en empêcher. S’il avait voulu m’enlever, il aurait déjà perdu patience et l’aurait déjà fait. A l’inverse, il tentait d’améliorer son humeur et m’observait, paume vers le ciel comme pour me tendre la main, attendant que je la saisisse. Où que j’irai, je pourrai très bien m’en sortir. Erwin disait que j’étais forte. Je savais que je pouvais me défendre et s’il y avait le moindre soucis, Elliot viendrait sans aucun doute à mon secours. En attendant, Isaac était en sécurité avec ma mère... si je refusais de le suivre, qui me disait qu’il ne reviendrait pas à la charge à un moment où j’aurai mon fils ? Et que tout ne serait pas plus dangereux avec lui ? Sans compter qu’il serait tôt ou tard 17h45 et que l’Autre viendrait alors à ma rescousse. J’avais soupiré, battant en retraite en ramassant le livre qu’il avait lancé derrière son épaule pour le ranger.
— Attends deux secondes, je préviens Regina.
Je m’étais détourné de lui, prenant mon téléphone pour taper mes SMS, complétement ignorante du fait qu’il en profitait pour reluquer la circonférence de mes cuisses, se lamentant d’un dîner qu’il ne se ferait pas ce soir. J’avais envoyé un rapide message à Regina pour lui expliquer la situation et lui préciser qu’elle n’hésite pas à aller récupérer ce dont elle avait besoin chez moi, si nécessaire. Je lui avais dit de prévenir Elliot si jamais elle n’avait pas de nouvelles de moi dans les prochaines 12h, ce qui laissait laaargement à Desmond le temps de me montrer son truc puis j’avais envoyé un SMS un Erwin pour lui expliquer rapidement la situation. Tout le monde étant prévenu, j’avais soupiré une nouvelle fois en rangeant mon téléphone, avait demandé à Danny de gérer la boutique et était revenu vers lui pour prendre sa main :
— Si c’est un de tes coups tordus, je te jure que...
Mais je n’avais pas eu l’occasion de terminer ma phrase, le soleil éclatant qui s’offrait désormais à moi me brûlant les yeux et me coupant la chique. J'avais lâché sa main rapidement, la posant sur mon front en visière pour tenter de comprendre où j’avais atterri. Je sentais presque le sol se dérober sous mes pieds de façon plutôt désagréable. Ma vue adaptée, je réalisais alors que nous étions sur une plage, une immense plage, magnifique, avec sable blanc à perte de vue et eau turquoise. Une de ces îles paradisiaque qu’on ne croisait que dans les films ou dans des brochures pour un séjour aux Bahamas, au Costa Rica ou que savais-je d’autre... Il faisait chaud, beaucoup trop chaud pour la tenue que j’arborais et je voyais sortir de la jungle en bord de plage une immense villa sur pilotis, une vraie maison de luxe, qui devait sans aucun doute appartenir à Desmond, puisqu’il n’y avait rien d’autres aux alentours... Enfin rien hormis...
200 personnes... rien que ça... et au bas mot. Ils semblaient tous nous attendre, ravis et excités, en tenue de plage ou en maillot de bains, prêts apparemment pour la plus grande fête de leur vie :
— SUUUUUUPRIIIIIIIIIISE !
Ils l’avaient tous hurlés à l’unisson avec la force d’une bombe et mon seul réflexe avait alors été de reculer d’un pas. C’était un traquenard, un PUTAIN de traquenard. J’avais beau réfléchir à toute vitesse, je n’avais aucune idée de pourquoi une telle surprise : c’était pas mon anniversaire, pas celui de la naissance de mon fils et j’avais aucune idée de quand j’avais rencontré Desmond pour la première fois mais j’étais plutôt sûre que c’était pas là... Alors pourquoi une telle fiesta ?! Avant que je ne pu poser la moindre question, les gens s’étaient jetés sur moi pour me soulever dans les airs, comme si j’étais une rockstar qui venait de sauter dans la foule. Sans jamais me reposer au sol, ils me faisaient passer de main en main en hurlant et en chantant, couvrant ma voix qui hurlait de terreur :
— DESMOOOOOND !!! C’EST QUOI CE DELIRE ! DIS LEUR DE ME LACHER ! LAAAACHEZ-MOI !!! TOUT DE SUITE !!! AAAAAH !!! STOOOOOP !!!
J’étais à deux doigts d’en faire griller deux. J’avais le mal de mer à me faire balader ainsi, j’avais chaud... et je détestais ce sale cabot.