« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver.
Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)

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 Stefan Vulpesco - Le monstre se cache dans chacun d'entre nous.

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Stefan Vulpesco
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Stefan Vulpesco

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| Dans le monde des contes, je suis : : Dracula, alias Vlad Teapes

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________________________________________ 2020-10-02, 18:28

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________________________________________ 2020-10-21, 21:27




La lente descente dans les enfers
15ième siècle
Oublier, voilà tout ce que voudrait Dracula. Oublier… Oublier les pires souvenirs de sa vie. Ceux qui laissent ouverte cette cicatrice béante dans son cœur. Oublier cette douleur lancinante de cette perte qu’il n’avait pas vue venir. Il voulait tout oublier, les mauvais comme les bons moments. C’était trop difficile, trop douloureux d’accepter que ces images pourtant si vives dans son esprit n’étaient maintenant plus qu’une page tournée de son existence et qu’il n’y aurait plus jamais accès. Comment une personne si exubérante pouvait n’être plus rien en, à peine, quelques secondes…

1459

- Chéri! Venez vite!

Il était assis à son bureau, rédigeant la prochaine loi qu’il allait faire accrocher sur la place du village. Cette dernière mettrait en place une taxe plus chère pour les nobles qui irait dans un coffre très bien gardé du château. Dès qu’un habitant aurait besoin d’aide du roi pour s’en sortir, il lui suffirait de piocher dans cette réserve pour offrir ce dont il avait besoin. Le roi Vlad ne supportait plus de voir ces familles menées dans des charrettes durant l’hiver vers le cimetière ou vers la fausse en cas de maladies. Il voulait améliorer les conditions de vie de ses sujets et depuis son couronnement, les choses ayant déjà mieux. On le surnommait Dracula le généreux. Le fils généreux du dragon. Si cette nouvelle loi était importante, il avait une autre affaire qui ne devait pas attendre : sa douce femme.

Erzsébet et lui s’étaient rencontrés lors d’une attaque qu’il avait menée dans l’armée du Sultan voisin. Les ordres étaient clair, il devait tuer tous ceux qui se trouvaient là, mais il ne put se résigner de faire du mal à cette jolie brune seule et sans défense qui avait vu ses parents se faire tuer et avait eu seulement le temps de se cacher. Il ne pouvait pas supporter l’idée de tuer des innocents, alors… Il réussit à la cacher jusqu’à ce qu’il puisse sortir de l’armée pour reprendre le trône de son père. Tombés fous amoureux l’un de l’autre, il fit d’elle sa reine et une future mère…

- Approchez, le bébé bouge…

Étendue dans le lit conjugal, la belle femme aux yeux noisette sourit à son époux, caressant son ventre gonflé. Attendri en voyant la scène, il vint s’asseoir sur le bord du lit pour venir poser sa main sur le ventre de sa femme. Il sentit les doigts de sa douce guider les siens vers l’endroit où il y avait des secousses. Il posa ses pupilles dans ceux de sa belle et il vint chercher un baiser tendre et affectueux. Au départ, la découverte de la nouvelle l’avait ébranlé. Il avait été élevé comme un soldat, on lui avait privé de son enfance par la faute du Sultan et il savait que les garçons de 12 ans devaient se battre dans ses rangs pour une cause souvent injuste. Cela l’effrayait de songer que leur enfant peut-être un héritier, mais Eli avait su calmer les craintes de son mari. Rien ne l’obligeait à lui offrir son fils comme son père l’avait fait avant lui… il était un grand roi et il pouvait protéger sa famille, n’est-ce pas? N’est-ce pas…?

- Je vous aime, il murmura contre ses lèvres.

1471

- Erzsébet? ERZSÉBET!!!

Seul le vent se faisait entendre sur le champ de bataille. L’Armée du roi Dracula s’était reculée pour laisser leur chef s’approcher de ce corps sans vie étendue dans l’herbe dans une marre de sang. L’odeur exquise du fer flottait dans l’air, mais l’émotion était telle parmi ces êtres de la nuit qu’ils n’avaient même pas soif. L’homme, ravagé par le chagrin, s’était agenouillé auprès de la guerrière avant de la prendre dans ses bras . Sa tête penchait vers l’arrière comme si elle n’était qu’une poupée de chiffon. Pleurant, il prit le temps de fermer doucement les yeux de sa bien-aimée et lui caresser les cheveux, la berçant tout contre lui.

- MÈRE!

Un petit garçon d’à peine 12 ans venait de se faufiler entre les hommes et venait de constater la scène d’horreur devant lui. Le roi, incapable de se séparer de son épouse, hurla l’ordre à son conseiller et meilleur ami, Frederich, de prendre l’enfant et l’enfermer dans sa chambre. Il le fit, laissant Dracula seul avec son armée et le cadavre de son amour perdu. La douleur était intense. Impitoyable. Le vampire tout nouvellement transformé avait l’impression qu’on lui avait pris son cœur pour l’écraser pour en faire de la poussière noire comme de la suie. Une main se voulant rassurante se posa sur son épaule.

- Mon roi, nous vous avions dit qu’elle aurait dû subir la transformation comme nous…
- FERMEZ-LÀ GUEUX, FERMEZ VOS INFÂMES LÈVRES AVANT QUE JE NE VOUS EXTERMINE TOUS!

Une lueur étrangère se refléta dans le regard de Vlad. C’était sombre, dangereux et fou… Les épaules voûtées, les canines sorties, le vampire observaient le visage blanc de la morte avant de la reposer sur le sol et de se relever vivement pour se retrouver en face de ses troupes. Il ne reconnaissaient plus leur vaillant meneur. Ils avaient l’impression d’avoir devant eux un monstre, une bête rongée par la haine, la violence et l’envie de sang.

- ELLE AVAIT SES RAISONS DE NE PAS VOULOIR DEVENIR COMME NOUS! C’ÉTAIT VOTRE RESPONSABILITÉ DE VEILLER SUR VOTRE REINE ET ELLE EST MORTE! ELLE NE REVIENDRA PAS! TOUT EST DE VOTRE FAUTE!
- Votre majesté, nous sommes vraiment désolés, tout s’est passé si vite…
- J’EN AI QUE FAIRE DE VOS EXCUSES! VOUS AVEZ ÉCHOUÉ! VOUS DEVEZ MOURIR!

Lorsque Dracula revint au château, il retirait encore de la poussière de sur lui. Il semblait encore dans un état second, comme s’il agissait sur un pilotage automatique. Son visage ne laissait plus aucune émotion transparaître et ses yeux étaient rouges comme le sang. L’homme monta les escaliers avant de rejoindre le garde devant la porte de son fils. Il utilisa l’épée à sa main pour planter la lame dans son cœur, laissant la créature se changer en un tas de cendre. Il entra dans la pièce. Le petit était étendu dans son lit, pleurant à chaude larme. Entendant les gonds, il se redresse pour voir son père dans le cadre de la porte. Rapidement, le petit humain se leva pour rejoindre son père et marteler de ses petits poings le torse de ce dernier.

- COMMENT AVEZ-VOUS PU LAISSER MÈRE SE BATTRE! VOUS ÊTES UN MONSTRE! C’EST VOTRE FAUTE SI ELLE EST MORTE! JE VOUS DÉTESTE PÈRE, JE VOUS DÉTESTE!!!!!
- Vous avez raison mon fils… Bien raison… Je suis un monstre. Une bête… Elle est morte par ma faute. Vous êtes tout ce qui reste d’elle.

Il caressa doucement les boucles noires de son héritier et il lui adressa un regard mort. L’enfant ne reconnaissait plus son père. Qui était-il devenu? Lui, roi si bon et vertueux ne se reflétait plus en cet être qu’il avait devant lui.

- C’est pour cette raison que je dois vous préserver de son sort.

Aux petites lueurs du soleil, il n’y avait plus personne dans la chambre, sauf un cercueil en bois dans l’ombre enfermant un cadavre qui se réveillerait qu’au lever de la majestueuse lune.
Fiche codée par NyxBanana


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________________________________________ 2020-12-27, 07:14



Jonathan Harker
“Why does death always come as such a shock to mortals?”

« Dracula is the beginning and the end. Dracula is all things. Dracula is God. »
Extrait du journal de Jonathan Harker.
13 mai 1896, Château du Comte Dracula, Transylvanie.




P.S. Ce que j’écris ici est du point de vue d’un homme de 1896. Ainsi, ses valeurs et les mœurs de l’époque sont différentes de celles d’aujourd’hui.

Je pense que jamais de toute ma vie je n’aurais imaginé coucher ces mots sur le papier. C’est tellement invraisemblable que moi-même qui a vécu ce qui s’est produit peine à croire que c’est réel. J’ai l’impression que dès le lendemain matin, ce se ne serait plus qu’un mauvais rêve et que rien ne sera jamais passé. Après tout, ce que j’ai vécu ce soir me semble si surréaliste que je peine à réaliser. Je ne comprends pas ce qui s’est produit et encore moins la réaction avec laquelle j’ai réagi. Est-ce que je perds la tête? Oh, ma Mina, je suis tellement désolé. J’espère que tu ne sauras jamais ce qui est advenu de ton fiancé. Tu n’accepterais plus de me donner ton cœur si tu apprenais ce que j’ai commis comme crime sous le regard de Dieu qui devait me juger depuis les cieux.

C’était une nuit ordinaire dans le grand château du Comte Dracula. Ici rien ne s’anime avant le coucher du soleil. Pas le moindre signe de vie, en dehors de rats et de mouches, se font connaître lorsque le soleil brille haut dans le ciel. Il est vrai que le cycle de sommeil de mon hôte est quelque peu inhabituel. Il faut dire que la première fois que je l’ai vu, j’ai songé qu’il me faisait penser à un vieux hibou. J’ignore ce qui l’intéresse à un mode de vie nocturne. Peut-être aime-t-il la solitude? Quand bien même, cela devait compliquer le moindre de ses déplacements et ses entretiens avec ses domestiques qui, d’ailleurs, étaient en congés actuellement. J’ignore quand ces derniers reviendront dans la demeure.

Je me trouvais dans ma chambre. Je venais de manger, j’étais prêt à me mettre au lit. J’avais passé un peu d’eau sur mon visage, enfilé un pyjama et pris le temps d’écrire quelques lignes entre les pages de mon journal lorsque j’entendis cogner à ma porte. Sachant que cela ne pouvait qu’être mon hôte le comte, je lui permis d’entrer. Après tout, il était chez lui. Mon regard se posait sur l’homme et je trouvais que quelque chose semblait changé chez lui. Il semblait plus jeune. Pourtant, je sais qu’il avait l’apparence d’un vieillard à peine la nuit dernière. Peut-être était-ce les prouesses du maquillage ou l’aide des ciseaux qu’il semblait avoir passés dans ses cheveux pour les raccourcir qui avaient aidé à lui enlever quelques années.

- J’espère que je ne vous dérange pas, monsieur Harker. Vous avez reçu une missive d’une certaine… Mina.

Moi qui étais assis dans mon lit me levais pour venir le rejoindre et prendre l’enveloppe que je déchirais avec hâte, excité par la perspective que ma chérie m’avais écrit. Je posais mon regard sur les magnifiques lettres rondes transcrites sur le papier parfumé quand je sentais celui de Dracula sur moi. Heureux, je redressais la tête pour adresser un sourire à ce dernier.

- Merci de me l’avoir apporté! Ma fiancée me manque énormément, cela fait si plaisir d’avoir des nouvelles d’elles! J’imagine que vous connaissez ce que cela fait de manque de l’être aimé.
- Oh… En effet. Je sais ce que c’est, mieux que quiconque.

Je retournais dans mon lit, constatant que le regard du comte se perdait au loin par la fenêtre. Je ne suis pas quelqu’un de fort rapide intellectuellement, mais je suis observateur et je sais que j’ai su reconnaître une lueur de tristesse dans le regard de cet homme.

- Votre femme ne vit pas avec vous, conte Dracula? Vit-elle à l’étranger?

Je n’eus ma réponse qu’après un soupire pendant que ces mains se serraient fermement contre le cadre de la fenêtre. Il se retourna vers moi pour poser ses yeux noirs sur moi.

- Elle est morte depuis de nombreuses années. Si vous êtes passés dans le cimetière sur le chemin vers ma demeure, il se peut que vous ayez croisé sa tombe.
- Je suis désolé, je l’ignorais… J’imagine qu’elle vous manque.

Le Compte finit par s’approcher de mois pour venir s’asseoir tout prêt, sur mon matelas. Il posa délicatement sa main sur la couverture de velours, caressant les doux tissus du bout des doigts. Je frissonnais en voyant ses longs ongles rappelant des serres de rapace.

- Oui… Mais c’est du passé. Parlez-moi plutôt de vous et Mina. Rappelez-moi comment c’est d’être… amoureux…

Réfléchissant à sa demande, je fermais les yeux, souriant doucement en imaginant ma belle et ses cheveux blonds soyeux. Je pouvais entendre son rire et imaginer la douceur de ses lèvres contre les miennes.

- C’est à la fois doux et puissant. Entre ses bras, je suis l’homme le plus fort de monde, mais aussi un petit garçon avec le cœur rempli d’amour. Quand je la vois, j’ai l’impression que je peux tout faire. J’ai l’impression de pouvoir m’envoler, lui décrocher la lune et les étoiles si elle le veut. C’est ma princesse à moi. Je sais qu’elle est mienne. Je ne m’imagine pas vivre sans elle. C’est dur d’être séparé d’elle…

Je rouvrais les yeux pour me rendre compte que le visage de Dracula était proche du mien. Je sentais mon cœur accélérer dans ma poitrine pendant que ses doigts venaient caresser ma joue. J’étais tellement stupéfait que je ne comprenais pas ce qui se passait.

- Comment vous dites cela, Mina semble délicieuse.

Sa voix était doucereuse. Il chuchotait, me faisant frissonner de tout mon être. D’un coup, j’avais l’impression que ma tête s’emplissait de coton, m’empêchant de réfléchir convenablement. Je déglutissais et il poursuivit.

- Vous ne pourrez jamais réellement lui offrir la lune, mais vous pourriez lui offrir le cadeau le plus précieux qui existe en ce monde…
- Un fils?

Il eut un sourire en coin, semblant se moquer de moi. Son pouce vint caresser ma lèvre du bas pendant qu’il penchait la tête sur le côté, m’observant attentivement.

- Non… Ce que je vais vous offrir à vous, Jonathan.

Je n’eux-mêmes pas le temps de lui demander ce qu’il voulait dire que ses mains vinrent encadrer mon visage et ses lèvres s’écrasèrent sur les miennes. Stupéfait, je ne réagissais pas, gardant les yeux ouverts par la surprise. C’était la première fois qu’un autre homme m’embrassait. Je n’aime pas y penser, mais… Je n’ai pas détesté cela. Oh Mina! Oh, ma Mina, me pardonnerais-tu mon écart?! Je fermais les yeux en le sentant m’embrasser plus vivement et je répondais à ses actions, pourtant bien incapable de faire quoi que ce soit d’autre. Je me retrouvais soudain sur le dos, lui me surplombant dans une position forte inacceptable entre-deux honnête-hommes, mais je n’en avais rien à faire des convenances à ce moment-là. Il me faisait ressentir un sentiment inconnu jusqu’à lors et ses mains venant caresser ma peau sous ma chemise me firent frissonner. Je vais éviter de m’épancher trop loin. Je pense qu’il est évident de comprendre ce qui s’est produit. Il prenait énormément de plaisir, tant et si bien qu’à la fin, il me mordit le cou, buvant goulument le sang sortant de la plaie et je m’évanouis lorsque je le vis se percer la peau de son poignet avec son ongle pointu. Je ne me souviens pas du reste. Je me suis réveillé, ce soir, assoiffé et avec le sentiment d’avoir été salit. Je ne sais pas ce qui s’est produit, mais je sent que cela ait changé mon existence à jamais.
(c) DΛNDELION


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