« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Nous étions le 23 décembre c’était jour de relâche. J’avais décidé d’en profiter pour passer un peu de temps avec Julian. Cela faisait un peu plus d’un mois que nous sortions officiellement ensemble et nous n’avions finalement pas réellement eut le temps de profiter de notre nouveau statut de relation comme il se devait. Je ne m’en voulais pas vraiment au fond. Le fait que je ne serais que rarement avec lui avait été évoqué lorsque je lui avais dit que sortir ensemble n’était pas une bonne idée. Il avait donc parfaitement conscience des enjeux de notre relation et il s’était adapté tant bien que mal. Cela me rendait en un sens très fier de lui. Sa place de roi et la mauvaise éducation qu’il avait reçu le rendait impatient de tout.
Mais pour moi il s’était calmé et était pour le moment prêt à attendre, comme il l’avait été tout au long de notre séparation. Il faut dire qu’il savait que lorsque nous nous retrouvions, c’était une très grande fête. Je faisais toujours en sorte de nous offrir de petites escapades romantiques, des dîners en amoureux et je n’avais de cesse de lui servir de discours romantiques pour le rassurer sur mes sentiments et mes engagements à son égard. Je voulais qu’il arrête de vivre avec cette peur constante que je ne finirais par l’abandonner. Pour se faire, même lorsque je n’étais pas présent, je lui envoyais des lettres d’amour que Gaby m’avait appris à écrire, des bouquets de fleurs et des petits paquets de souvenirs des lieux où j’effectuais mes missions. Bref, je faisais tout pour le remercier de sa patience et lui faire comprendre que même si je n’étais pas là physiquement, il occupait toujours une très grande place dans mes pensées et dans mon cœur.
Mais courtiser un roi signifiait également apprendre à prendre part à l’organisation d’évènements important pour lui. Cela Maurice commençait déjà à me le faire comprendre et je mettais un point d’honneur à accomplir toutes ces petites missions qu’il me confiait. Même si certaines, je devais bien l’avouer, ne me passionnaient vraiment pas. Ce fut par exemple le cas ce jour-là. Alors que le monde était occupé à préparer Noël, Julian lui c’était la fête de Julianvier qui occupait toutes ses pensées. Quand je vous dis que ces lémuriens sont vraiment de gros tarés ! Enfin bref… narcissique comme il l’était, il veillait toujours à acheter des tenues sublimes pour faire profiter à tous de son corps magnifique. Je devais donc y assister et pour moi qui ne me passionnait pas pour la mode, c’était une véritable corvée. La seule chose qui me consolait un peu, c’étaient les battements de mon cœur qui s’accéléraient à chaque fois qu’il venait avec une nouvelle tenue. Bien sûr, il ne se privait pas de me lancer des œillades de braise et à tortiller du popotin devant moi. A tel point que je me demandais parfois ce qui m’empêchait de lui sauter au cou pour l’embrasser et lui proposer de passer en cabine avec lui. Toutefois après la 100ème tenue, je devais bien admettre que je n’en pouvais plus de le voir cabotiner de la sorte. La tête appuyée sur mon avant-bras reposant sur l’accoudoir, je finis par pousser un grand soupir.
« Mais oui Queue Rayée cette tenue te va très bien. Cela dit je pensais la même chose de numéro 6 et de la numéro 13. »
Les yeux de Julian étaient alors tournés en direction du miroir. S’admirant sous toutes les coutures, il tenait ses mains posées sur ses hanches. Il finit par tourner sa tête vers moi avec un air abasourdi.
"Pardon ? Non j'crois pas non ... La tenue n°6 ne mettait absolument pas en avant les jambes si finement taillées du Roi ! Voyons fais un effort."
Il tchipa alors avant de se retourner vers le miroir pour observer ses courbes inimitables. Un peu agacé par sa remarque et le fait qu’il ne puisse pas constater que j’étais déjà en train de faire des efforts surhumains, je rajoutais aigre.
"Ouais ben désolé j'ai pas été livré avec l'option fashion victime à la naissance."
Me passant une main sur le visage pour tenter de retrouver mon calme, je rajoutais.
« Est-ce que tu vas bientôt finir ton défilé ? Ils doivent plus avoir de vêtements en stock depuis le temps ! »
"Quelques tenues encore, c'est bientôt Julianvier, il faut donc que le Roi Julian soit parfait avant, pendant et après cette magnifique fête ! Et je t'assure que les boutiques ont fait leurs stocks !"
Reprenant un peu contenance, je choisis de me comporter en compagnon courtois et digne de sa grâcieuse majesté. Je me relevais alors de mon siège et m’approcha de lui.
"Queue Rayée tu es parfait ! Et tu serais affublé d'un horrible Christmas jumper et d'un pantalon de training que tu serais toujours aussi magnifique."
Cela dit, je ne pouvais voir qu’avec mes yeux tout embués d’amour. Personnellement, il n’y avait rien que j’aimais plus que de le voir au saut du lit au petit matin, alors qu’il n’était pas encore maquillé et qu’il traînait en habits de nuit… je pouvais même lui pardonner son horrible robe de chambre rose qui heurtait mes valeurs de gros macho conservateur. Il était alors simplement lui et cela suffisait à me combler de bonheur.
" Mais je reconnais que je ne suis peut-être pas la personne la plus objective qui soit parce qu'à mes yeux tu seras toujours la plus sublime créature qu'il m'ait été donné de voir dans ce monde... tu es l'homme que j'aime."
Visiblement touché par ma remarque, il minauda et gloussa avant de passer sa queue rayée sous mon menton.
"Si si ! Tu es le plus objectif de cette terre je dis !"
Est-ce qu’il avait prononcé cette phrase pour me faire plaisir ? Ou parce qu’à ses yeux également il était effectivement la plus belle chose au monde ? Ne préférant pas connaître la réponse à cette question pour ne pas risquer de m’énerver, je le regardais avec délice enlacer ses bras autour de ma taille.
"Promis le roi se dépêche ! Et nous irons manger au restaurant à midi !"
Je ne pus m’empêcher de sourire aux anges, flatté de savoir qu’il était déjà prêt à me récompenser pour l’avoir accompagné. Mon adorable petit lémurien à moi… Je finis cependant par lui faire part d’une chose qui m’agaçait profondément lorsque je le voyais parader devant la foule de ses courtisans.
" En plus je ne comprends pas pourquoi tu t'acharnes à vouloir paraître le plus parfait aux yeux de tes sujets alors que tu sais pertinemment que je ne serais pas là. J'aime pas ça quand... quand je vois d'autres hommes et d'autres femmes te regarde de la même manière que moi."
Et c’était vrai ! Notamment parce que j’imaginais qu’il avait partagé une fois son lit avec certains de ses sujets qui le regardaient à présent avec une tête tout emplie des souvenirs des nuits de folie qu’ils avaient partagés ensemble. Alors oui j’étais jaloux. D’autant plus que dans mes délires paranoïaques j’imaginais qu’il devait profiter de mes longues absences pour leur faire à nouveau l’honneur de partager sa couche. Et les discours narcissiques de Julian ne faisaient rien pour m’aider à calmer mes angoisses.
"Soorry what ? Parce que je suis le plus beau de tous les rois lémuriens que le peuple lémurien n'ait jamais eu et qu'il faut que je me montre toujours sous le meilleur de mes angles ?"
Il avait parlé alors sans respirer une seule fois, totalement estomaqué que je puisse lui dire une chose pareille.
"Parce que le regard que porte sur toi l'homme de tes rêves ça ne te suffit pas ? Ça ne te suffira jamais..."
Rabaissant la tête devant mon aveu de faiblesse, ma voix exprimait alors une certaine amertume. Je finis par lui faire part de la deuxième chose qui me chagrinait.
"Ouais on ira manger ensemble à moins que Maurice t'appelle encore parce qu'il a besoin de toi... encore une fois."
Le lémurien fit alors un petit geste de la main, accompagnant son attitude désinvolte de paroles rassurantes.
"Tss tss tss ... Je m'en fiche de Maurice ! J'ai dit on mange au resto', on mange au resto ! Point à la banane !"
Je le souris alors tendrement, songeant que son égocentrisme et sa volonté de toujours faire ce qu’il voulait avait au moins avantage, dans ce cas précis il été tout dirigé vers notre couple. C’est pourquoi je continuais ma réflexion espérant le meilleur pour la suite.
" Tu sais, c'est peut-être le seul moment qu'on pourra réellement passer ensemble rien que tous les deux pendant les fêtes de Noël. J'aurais pensé que tu t'achèterais une tenue en vitesse et qu'on irait passer du temps ensemble au Noël de la mairie. J'aurais tellement voulu patiner avec toi main dans la main sur le lac artificiel ou encore te serrer dans mes bras pendant qu'on observerait les illuminations du grand sapin, une tasse de chocolat chaud à la main."
Je secouais la tête, songeant que je n’avais pas le droit d’être aussi égoïste. Après tout, si ses devoirs le retenaient ailleurs je devrais m’en accommoder. Ce d’autant que durant mon discours, je voyais mon Queue Rayée, les bras croisés sur sa poitrine en faisant une petite moue. C’est pourquoi, je tentais de reprendre contenance.
"Je suis désolé Queue Rayée. Je ne suis qu'un égoïste. Je sais à quel point cette fête est importante pour toi et je n’ai pas envie de la gâcher. Je t'aiderais du mieux que je peux."
Plongeant mes yeux dans les siens, je le regardais rester silencieux durant quelques secondes, appréhendant presque ce qu’il allait dire. Sa queue rayée finit cependant par me caresser la joue, me laissant présager du mieux.
"Le roi va prendre la tenue 4, 9, 15 et 22 ..."
Il me sourit alors, descendant du podium et claqua des doigts.
"Allez allez on se dépêche ... le roi Julian n'a pas que ça à faire de sa journée ! Il doit aller patiner avec son amoureux avant d'aller au restaurant et de se balader dans les décors de Noël !"
"Oooh mon Queue Rayée à moi !"
Mes yeux brillèrent soudainement d’excitation. J’étais si heureux à l’idée que nous pourrions passer le Noël en amoureux tel que je le rêvais depuis des semaines. M’approchant de lui d’un pas leste, je le saisis dans mes bras et l’embrassais tendrement.
"Je te remercie de comprendre, mon ange des îles. Je te promets que tu ne le regretteras pas."
Je continuais un moment à le bercer dans mes bras alors que le personnel du magasin s’afférait à préparer toutes les commandes du monarque. Je laissais ensuite mon cher et tendre aller s’acquitter de sa dette et l’aidais à transporter les sacs jusqu’à sa voiture. Une main prise par les sacs, je gardais l’autre libre pour entrelacer mes doigts aux siens. Je sentais alors mon cœur battre plus fort alors que je voyais mon Queue Rayée sourire de ses magnifiques dents blanches et faire raisonner son rire merveilleux dans tous les couloirs du magasin. Ce que je pouvais le voir comme ça. Toute la durée de notre séparation, il m’avait semblé si désemparé et anéanti que je finissais même par craindre pour sa vie. Mais là, à cet instant précis, je ne voyais plus que mon compagnon heureux et épanoui comme jamais et cela me comblait de bonheur. J’étais tellement fier de pouvoir me tenir à son bras et je voulais goûter à chacune des secondes que je passais en sa compagnie. Je m’étais alors promis que jamais plus je ne lui ferais de mal, que malgré notre relation parfois tumultueuse je l’aimerais de tout mon cœur et veillerais à ce qu’il baigne chaque jour dans un océan de joie et de tendresse.
Laissant la séance shopping derrière nous, nous nous dirigions vers le Noël de la mairie. Cette année, ils avaient vu les choses en très grands et cela me rappelait à certains égards les festivités auxquelles j’avais pu assister à New-York lorsque j’étais encore un pingouin. Partout où mes yeux se posaient, je pouvais voir quelque chose de splendide qui me ravissait. Je finis par partager mon émerveillement à mon amoureux.
"Regarde, ils ont même des stands de décorations de Noël. On devrait peut-être acheter quelque chose. »
"Le roi dit ... qu'il faut que l'on achète tout le stand !"
Je ris légèrement à ses propos. C’était bien le genre de Julian de s’enthousiasmer à ce point. J’aimais sa capacité à s’émerveiller de tout, même si parfois cela voulait également signifier que je devais tempérer ses élans.
"Tu sais je ne suis pas sûr que ça soit possible... Et puis on devrait en laisser un peu pour les autres habitants de Storybrooke."
Cependant, je rougis légèrement songeant que nous pourrions en revanche décorer ensemble notre petit nid d’amour du Clos bleu. Je le lui proposais donc.
« Tu sais, je… je voudrais pouvoir décorer mon tout premier sapin avec toi dans mon appart. Ça sera un peu comme si on le partageait déjà"
A vrai dire nous n’avions pas encore de véritable foyer. Je refusais de venir m’installer à la villa des lémuriens. Ce n’était pas parce que je me refusais de vivre au côté de mon compagnon. Disons plutôt que je connaissais assez bien les primates pour savoir qu’ils allaient souvent faire la fête. Le boucan qu’ils feraient m’empêcherait de dormir et lorsque l’on faisait un travail aussi dangereux que le mien il était très important de pouvoir correctement se reposer. De mon côté, je n’osais même pas imaginer lui proposer de venir vivre chez moi. Tout d’abord parce qu’un roi se devait de dormir dans son château, mais également parce qu’il n’aurait jamais accepter de venir vivre dans un endroit aussi minuscule pour lui. Nous passions donc nos nuits de temps en temps d’un côté et de l’autre, profitant allègrement de nos longues nuits d’insomnie.
"Tu ... tu veux qu'on le fasse ensemble ? Haaaaanw mais qu'est ce tu peux être romantique mon Commandant !"
Il enroula alors sa queue rayée derrière mes épaules alors que je le saisis par la taille avec beaucoup de tendresse.
"Eh ben mon chez moi c'est... c'est un peu devenu notre chez nous, non ? C'est normal que tu puisses marquer ton territoire."
C’était là mon plus grand désir. Que chaque fois qu’il franchirait le pas de ma porte il se sente accueillis, aimé et protégé. De plus, c’était la première fois que nous fêterions le Noël du Clos bleu en tant que couple. C’était donc très important pour moi que l’on puisse démontrer à quel point nous en étions fiers et heureux. Je glissais une petite remarque à l’oreille de mon petit jaloux de lémurien.
"Et puis tu pourras fanfaronner devant Marjolène. Tu ne vas quand même pas passer à côtés de l'occasion, si ?"
En réalité, je ne pensais pas réellement du mal de Marjolène. Malgré notre séparation, nous avions pu garder d’excellentes relations. Je lui étais très reconnaissant de la manière dont nous nous étions quittés. C’était même elle qui avait fini par me rassurer en me disant qu’elle préférait me savoir heureux avec lui que malheureux avec elle. Marjolène avait refait sa vie avec un jeune espagnol doté d’un accent à couper au couteau et un amour immodéré pour la guitare qui la rendait toute chose. Mais si je ne craignais aucune animosité de sa part envers Julian, c’était de son côté à lui que je me méfiais beaucoup plus. La preuve était le petit air sadique qu’il avait lorsque répondit à ma question.
"Je ne ferais que lui montrer ce que les dieux ont décidés pour nous depuis longtemps."
Je l’embrassais alors tendrement, ravi de sa réflexion tout en me promettant cependant de faire mon possible pour qu’il ne vienne pas gâcher son Noël à elle. Puis, laissant là ces réflexions j’indiquais du doigt la patinoire artificielle.
"Regarde c’est ici. En fait je n’ai même pas pensé à te demander. Tu sais patiner ?"
Le lémurien était une pointure en ce qui concernait la danse et je l’imaginais virevolter sur la glace avec aisance. Mais peut-être n’était-ce que dans mon imagination ? Cependant le monarque me répondit tout en tapotant sa tête avec ses doigts.
"Bien sûr que je sais patiner ! Je sais tout faire ! Rappelle-toi ! Je suis le roi petit pingouin !"
Je l’embrassais alors sur la joue, le trouvant vraiment trop adorable. Mon côté commandant finit cependant par reprendre le dessus et je le regardais avec défi.
"Très bien ta majesté des queues rayées. On va voir ce que tu vaux sur la glace. Et tu as de la chance je patine beaucoup mieux que je danse."
Julian rigola à la suite de mes propos et sa main toujours glissée dans la mienne il me suivit avec plaisir. Il revint alors sur les paroles que nous avions échangées auparavant à propos du fait que ses dieux du ciel allaient favorisés le succès de notre futur couple royal.
"Tes détracteurs sont nombreux là-dessus, et même si tu es parfois raide, Julian trouve que tu t'es amélioré !"
"Eh ben moi qui croyais que le monde entier me livrait une guerre ouverte parce que je refusais de sortir avec toi. Je dois m'attendre maintenant à une nouvelle vague d'assaut ? Quel bonheur !"
Je levais les yeux au ciel. Non mais franchement c’était quoi leur problème ? Ils auraient préféré quoi ? Voir Julian continuer à s’enfoncer dans la dépression et leur faire comprendre leur point de vue jusqu’à ce qu’il vienne visiter leur roi au cimetière ? Est-ce qu’ils avaient seulement vus la détresse à laquelle j’avais pu assister, moi ? Il n’avait jamais semblé aussi épanoui qu’aujourd’hui et il reconnaissait même que j’avais fait de gros efforts pour devenir le prince charmant dont il avait toujours rêvé. Ce n’était pas ça le plus important pour eux ? Laissant les points négatifs de côté, je lui souris tendrement.
"Ne t'inquiète pas je suis prêt. S'il faut que je me battre pour mon honneur et notre amour je le ferais avec plaisir. Tu seras ma plus belle bataille, mon Queue Rayée. Et je sais que je ne suis pas un prince charmant parfait… je ne le serais peut-être jamais. Mais tant que tu en es satisfait et que tu es heureux avec moi, le reste n’a aucune importance à mes yeux. Ma priorité c’est toi ! "
Il est vrai que nous n’étions peut-être pas réellement faits pour être ensemble. Nous étions bien différents mais être en couple ne nécessitait pas forcément être aux côtés de son âme sœur. C’était aussi savoir faire des concessions pour le plaisir de l’autre. Dans ce domaine je trouvais que l’un comme l’autre on se débrouillait plutôt pas mal pour le moment.
Partant loué des patins, je souris avec amusement en voyant que leur look n’était pas réellement au goût de sa majesté. Me refusant à lui faire une remarque, je m’engageais en premier sur la glace faisant un premier tour de piste à toute vitesse. Depuis toujours, j’adorais cet élément et même si le patinage artistique était un peu trop girly à mon goût, j’aimais faire des pirouettes sur la glace. Tournant ensuite devant Julian en avant, en arrière et finissant même pas un triple lutz, je tournais mon attention vers mon adoré. Il s’était également élancé et même si sa maîtrise n’était pas aussi parfaite que la mienne, je constatais qu’il était aussi grâcieux et élégant que sur le dancefloor. M’approchant de lui, en finissant même par faire mine de poser un genou à terre tout en glissant, j’embrassais tendrement sa main avant de lui demander en parfait gentleman.
"Me feriez-vous l’honneur de cette danse, votre majesté ?"
"Avec plaisir ! Montrons à la plèbe comment l'on danse à la cour !"
Je me relavais alors le saisissant par la taille alors que les premières notes de la chanson « All I want for christmas » s’élevait dans les airs. Je me lançais alors avec lui dans un rock acrobatique, profitant de tout l’espace qui s’était créer autour de nous. Mes yeux plongés dans la jungle verdoyante de ceux de mon compagnon, je ne prenais même pas attention aux personnes qui nous regardait actuellement. Puis lorsque le morceau fut terminé, je le renversais tout le gardant dans mes bras alors qu’une petite foule de badauds applaudissaient la performance.
"Ton cœur est la chose la plus précieuse que je possède, mon amour. Je ne laisserais rien ni personne me le reprendre."
Puis lorsque nous étions à nouveau seuls dans notre coin, je le ramenais vers moi pour l’embrasser langoureusement avant de le serrer dans mes bras.
« Je t’aime de tout mon cœur, mon chéri. Merci de m’avoir accordé ce moment inoubliable dont j’avais toujours rêvé. »
Je déposais un dernier baiser sur ses lèvres avant de sortir de la glace main dans la main tout en lui rigolant.
« Tu as vu le succès qu’on a eu ? Moi je dis qu’on devrait le faire plus souvent. »
C’était idiot mais je me sentais beaucoup plus à mon aise ici qu’au Moite et je m’étais élancé sans la moindre appréhension et en prenant juste plaisir de m’amuser avec le roi de mes rêves. Rendant les patins, la personne qui nous les avait loués ne manquait pas de faire un joli compliment au couple qu’elle avait regardé évoluer sur la glace. Voilà qui n’allait pas arranger le melon de mon partenaire. La remerciant avec un brin de timidité, je finis par me retourner vers mon Queue Rayée et lui adressais un clin d’œil.
"Et si on allait manger quelque chose ? Tu dois mourir de faim après tous ces exercices".
Recevant l’approbation bienvenue de mon chéri, nous nous éloignons de notre piste de danse glacière pour sortir du marché. C’est alors que je tombais bec à bec avec mon frangin Kowalski que je saluais d’un grand geste de la main tout heureux de le voir ici.
∞everleigh
E. M. Kowalski
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
Bien sûr, je ne m’attendais pas à ce que Kowalski accueille Julian les bras ouverts. Je savais qu’il le détestait profondément et ça ne faisait que faire grandir mon désir de m’éloigner de Julian à chaque minute que je passais avec lui. Il faudrait que j’apprenne à vivre avec, comme il fallait que finisse par accepter un jour que je n’arriverais jamais à m’éloigner de Julian. C’était comme ça. Placez un bout de métal à côté d’un aimant, il sera indéniablement attiré par lui quoiqu’il arrive. C’était mon destin à moi ! D’ailleurs, c’était bien ce qu’on pouvait ressentir dans le discours que j'avais fait à Kowalski. Si je tenais à ce que Julian vienne avec nous c’était avant tout parce que je n’avais pas envie qu’il ait le sentiment d’être rejeté. Je n’avais que trop souffert de le voir déprimer à ce point la première fois que je m’étais éloigné de lui. Était-ce vraiment pour ça que je me tenais encore à côté de lui ? Parce que je n’avais pas envie d’être responsable de sa souffrance ? Est-ce que je n’étais avec lui que parce qu’il était parvenu à me manipuler ? Uniquement parce que j’étais la bonne poire de l’histoire ?
Je secouais la tête pour chasser ses pensées. Après tout, ce n’était pas très important. Julian ne semblait pas m’en vouloir et je partis en direction du laser game avec mon frère. Kowalski avait raison lorsqu’il disait que nous devrions passer plus de temps ensemble. Même si les trois quarts de ma vie était consacrés à ma carrière professionnelle, voir Kowalski durant ces missions n’était pas la même chose que de nous consacrer du temps dans le privé. En plus, il avait raison. Depuis son voyage au pays des zombies communistes, nous n’avions plus eu le temps de nous voir véritablement. Lui consacrer du temps était donc la moindre chose que je pouvais faire et à vrai dire j’en étais très heureux.
D’ailleurs c’est tout sourire que j’étais allé écouter le discours du maire et j’étais très excité à voir la partie commencer enfin. Saisissant le badge qu’ils nous avaient distribués, je le posais sur ma veste avec enthousiasme. Je m’étais alors tourné vers Kowalski en lui adressant un clin d’œil.
« Prêt pour l’opération joujou de Noël, lieutenant ? »
J’eus à peine le temps de finir ma phrase que je m’assoupis aussitôt. Une décharge nous avait envoyé de l’autre côté du miroir… pour vivre une aventure que nous n’étions pas près d’oublier !
Me réveillant difficilement d’un sommeil imprévu, je regardais autour de moi. Me rendant compte que j’étais allongé dans une pièce sombre, je cherchais une source de lumière que je finis par trouver. Allumant ma lampe de chevet, je me rendis compte que j’étais seul. J’avais beau chercher Kowalski des yeux, je ne trouvais comme écho à mes appels qu’un silence de plomb. D’ailleurs, je ne reconnus pas cette pièce qui me semblait être tout droit sortie de l’esprit du concepteur de cette simulation. La situation ne me déplaisait pas, ce d’autant plus que le décor martial qui m’accueillait me plaisait énormément. Mais la pièce était grande, bien plus grande que ma chambre de Storybrooke. Je souris en me disant que cette dernière ressemblait à une fusion entre ma chambre et celle de Julian. C’était assez amusant.
Curieux de découvrir tous les trésors qui se cachaient aux alentours, je me relevais de mon lit et jetais un coup d’œil partout, ne me gênant pas pour toucher à tous les bibelots que je voyais. Décidément, j’étais réellement estomaqué par le réalisme de ce jeu. Ils avaient été si intentionnés que nous avions même droit à notre propre garde-robe. En l’ouvrant, je saisis sans réfléchir l’uniforme militaire qui s’y trouvait. Vivre dans une simulation ne devait en aucun cas m’empêcher de bien m’habiller. C’est alors que j’ouvris des yeux immenses en réalisant que quatre étoiles argentées étaient cousues sur les épaulettes. 4 étoiles comme dans général 4 étoiles ? C’était quoi ? Une simulation de la vie parfaite dot nous avions toujours rêvé ? Me vêtant de cette tenue, je me regardais durant de longues minutes dans le miroir. Cet uniforme m’allait réellement comme un gant.
Une fois cela fait, je me tournais dans la pièce et trouvais des photos sur le bureau. Comprenant qu’elles pourraient sans doute m’aider à en apprendre plus sur le personnage que j’interprétais, je me dirigeais vers elle. Cette fois-ci, ce fut ma bouche que j’ouvris en grand en réalisant que les personnes présentes sur ces images n’étaient rien d’autres que mes proches. Enfin pas tout à fait. C’était bien mes amis et ma famille mais ils semblaient beaucoup plus âgés, comme si quelqu’un s’était amusé à les photoshoper pour les vieillir d’au moins 20 ans. Les regardant tout en riant de voir les bobines qu’ils se payaient, je finis par saisir dans mes mains la plus étrange d’entre elle. C’était une photo de mariage ! Et pas n’importe lequel. Il s’agissait de mon mariage avec… Queue Rayée ? J’éclatais d’un rire moqueur tandis que je fixais les yeux au plafond.
« OK je vois le genre… vos puces sont équipées d’un lecteur psychique et vous réaliser chacun de nos fantasmes c’est ça ? Ouais ben si c’est le cas je vous annonce officiellement que vous venez de dépasser les bornes. »
Agacé par la situation, et surtout par le fait qu’il me croyait suffisamment idiot pour épouser le lémurien un jour, je balançais la photo de mariage dans un coin de la pièce brisant le cadre au passage. Relevant mes yeux en direction du plafond je poursuivis mon monologue.
« Bon suffit de rigoler, stupide maître du jeu. Maintenant tu vas me dire où se trouve mon frère et tu vas me donner des instructions pour la suite de la partie, c’est clair ? »
C’est alors que j’entendis résonner dans la pièce un téléphone portable.
« Merci bien ! »
Je répliquais sur un ton ironique et accourais pour recevoir mes prochaines instructions de jeu. Je n’eus alors pas le temps de me présenter que j’entendis à l’autre bout du fil la voix oh combien sirupeuse de Clover.
« Général, où est-ce ce que voue êtes passé à la fin ? »
Je souris dans ma barbe au premier abord. Comme j’aimais entendre le doux son de ce grade. C’était tellement jouissif de voir que dans une autre réalité, on avait enfin reconnu mes talents de leader. Même s’il était vrai que cette réalité-là n’était que virtuelle.
« Ah c’est toi Feu Folette, mais qu’est-ce que tu fais dans le jeu ? Tu nous avais caché que tu viendrais nous rejoindre pour une partie ! »
« Mais qu’est-ce que vous… enfin bref peu importe. Je vous rappelle que vous avez une réunion très importante avec votre division de la Space Force, général. Il s’agirait de ne pas les faire trop attendre. »
« Euh très bien mais rappelle-moi elle est… elle est où la salle de réunion ? »
J’entendis alors Clover râler à l’autre bout du téléphone alors qu’elle me raccrochait au nez. Poussant un grand soupir, je sortis de la pièce pour me rendre compte que je me trouvais en réalité dans un complexe militaire géant. C’était complètement dingue cette histoire ! C’est alors qu’un PNJ un peu maladroit de permit de me bousculer.
« Nom d’une banquise, mais c’est quoi ce… »
« Oh oh pardon général, je ne vous avais pas vu ! Votre nuit n’a pas été trop désagréable ? Je sais que ce n’est pas forcément évident de dormir dans un endroit comme celui-ci. Il s’y passe tellement de chose. Vous auriez dû rentrer chez vous la nuit dernière. »
Ne sachant pas vraiment quoi lui répondre, je réfléchis quelques seconde et finis par ajouter.
« Euh non non c’était parfait. Jeeee euh… il parait que j’ai une réunion ce matin. »
« Oh oui avec l’équipe du professeur Mallory. Justement j’allais m’y rendre. Vous pouvez venir avec moi. »
Bien sûr, dans ce genre de jeu les PNJs étaient toujours présent pour nous aider à nous guider dans notre mission. J’approuvais donc d’un signe de tête, heureux de savoir que je n’étais pas totalement perdu. Nous marchions le long des couloirs et croisions de nombreux soldats qui m’adressaient des saluts militaires à la volée. Je sentais mon égo gonfler de minutes en minutes, attendant que quelque chose se passe et me permette de mieux analyser ma situation.
« Vous devez être impatient, non ? »
« De quoi est-ce que vous parlez ? »
« D’aller passer quelques jours de vacances chez votre frère. Je suis sûr qu’après cette longue période de travail vous avez hâte de pouvoir vous reposer un peu au grand air. »
Ah voilà qui me serait utile, je savais au moins que je verrais Kowalski dans très peu de temps.
« Le président a dit qu’il viendra vous chercher après votre réunion. Vous devez être tellement heureux de revoir votre époux après votre séparation. »
J’ouvrais alors grand les yeux et la bouche et les tournaient dans sa direction. Le président était mon époux… cela voulait dire que dans cette réalité les américains étaient assez idiots pour nommer Julian à la tête du pays ? Non mais c’était une blague ?
« Je… je vous demande pardon général. Je n’aurais pas dû vous dire ça. Je sais à quel point vous n’aimez pas que l’on se mêle de votre vie privée. »
Tentant de reprendre mes esprits, j’adoptais une posture aussi assurée et droite que possible.
« Vous avez raison, cela ne vous regarde pas. Je vous prie à l’avenir de ne plus commettre cette erreur. »
« Très bien, mon général ! »
Nous finissions bientôt par atteindre la salle de réunion. Elle appartenait certainement au service de la recherche étant donné que beaucoup de plans de fusées étaient affichés sur les murs. A mon entrée, je trouvais Clover en vive conversation avec un scientifique dégarni en blouse blanche. Il s’agissait très certainement du professeur Mallory qui servait à leurs dires de chef du service de recherches. Bientôt un silence religieux s’installa et je les priais de s’asseoir. Je pris place aux côtés de l’ancienne lémurienne qui avait également vieilli d’une vingtaine d’années. Les regardant à tour de rôle, je finis par déclarer d’un ton autoritaire.
« Quelqu’un peut m’expliquer ce qui se passe ici ? Pourquoi tout ce remue-ménage ? »
C’est alors que Clover, en digne bras droit qu’elle semblait être devenue, prit la parole.
« Vous savez général que les dérèglements climatiques commencent réellement à être inquiétants. La théorie la plus vraisemblable serait que quelque chose d’extérieur à la Terre est en train de tout dérégler. Mais je n’arrive pas à faire entendre raison au professeur Mallory d’envoyer des vaisseaux en reconnaissance ! »
« Ce que j’essayais d’expliquer au colonel qu’il était imprudent de prendre des mesures précipitées alors que nous n’avons pas encore reçus de rapport officiel des météorologues. »
« Oh mais tiens vous avez raison, oui ! Attendons les rapports. C’est pas comme si une menace d’invasion alien planait actuellement juste au-dessus de nos têtes ! »
Jetant à tour de rôles des coups d’œil envers les deux personnes qui menaient le débat. Le professeur Mallory levait alors les yeux aux ciel pensant sûrement que son hypothèse de soldat parano était idiote. N’ayant pas eu l’occasion de prendre la parole jusque-là, je vis mon compagnon de route se tourner vers moi.
« Et vous général, qu’en pensez-vous ? »
Je regardais dans un silence religieux les différents protagonistes présents dans la pièce. Il était difficile pour moi de faire une déclaration dans les faits puisque je ne connaissais de la situation que ce que j’avais pu rapidement survoler dans le rapport qui se trouvait devant moi. Cela dit, je connaissant ce genre de scénarios catastrophes. Si nous avions été lancés dans ce laser game, c’est certainement parce que nous aurions à affronter ces montres dans pas longtemps. Ma position était délicate puisque la situation réaliste nécessitait que je reste ne serait-ce qu’un minimum raisonnable. C’est pourquoi après des minutes de profondes introspections je lançais.
« Rien ne peut nous prouver qu’il s’agit bien d’un phénomène provoqué par des forces extra-terrestre et sûrement pas par des aliens. Cependant, je prends bonne note de ce que le colonel a dit. Si nous avons effectivement une bande d’aliens qui attend le bon moment pour nous envahir nous devons nous tenir prêt au combat. Préparez donc des vaisseaux et surveillez l’évolution de la situation. Si quoique se soit nous prouve que le colonel a raison, il faut que nous soyons prêts à riposter dans les plus brefs délais. La réunion est terminée. »
Les voyant se relever tous de leurs sièges, j’en fis de même tout en retenant Mallory et Clover.
« Ecoutez vous deux, comme vous le savez je vais m’absenter durant quelques jours. Vous serez donc mes yeux et mes oreilles. Je compte sur vous pour me prévenir si quoi que ce soit d’inquiétant se produit durant mon absence, c’est clair ? »
Le deux finirent par approuver et je me préparais donc à rejoindre Kowalski dans son chalet de montagne. J’étais très étonné de ne pas avoir eu l’occasion de le voir au cours de la réunion. Je me demandais bien dans quelle réalité futuriste saugrenue il aurait bien pu ne plus être mon aide de camp. Réceptionnant les valises que mon guide m’avait apporté, je suivis avec un peu d’incertitude les panneaux qui me menaient jusqu’à la piste d’atterrissage de la base. Une fois sur place, je vis atterrir l’hélicoptère présidentiel avec une certaine appréhension. La seule chose dont j’étais persuadé c’était que l’homme que je verrais dans quelques instants serait tout sauf mon Queue Rayée. Et il était hors de question pour moi de me jeter dans les bras du premier PNJ venu. Je regardais alors le lémurien descendre sur le sol tel le roi arrogant et prétentieux qu’il était. M’approchant de lui et de son garde du corps, je lançais un peu aigre.
"Honnêtement, je sais quel scénario apocalyptique de ce maudit jeu est le plus difficile à accepter. Celui où t'es devenu président des USA où celui où j'ai fait la bêtise de t'épouser !"
N’écoutant pas un traitre mot de ce que je venais de lui dire, il s’approcha de moi et saisit tendrement mes mains dans les siennes. Apparemment, la dispute « conjugale » n’était pas à l’ordre du jour pour lui.
"Moi aussi tu m'as manqué mon Général Commandant !"
Il s’approcha alors de moi tout amoureux pour m’embrasser. Hésitant à le repousser, je finis par le laisser faire, rendant même son baiser qui me fit frissonner de plaisir. Décidément, ce jeu n’avait aucune limite en matière de réalisme. Il me semblait même reconnaître le goût si exotique et envoutant de mon petit ami.
"Si on n’avait pas rendez-vous chez la famille de tête d'oeuf ... j'aurais été d'avis que l'on fasse pleins de choses intéressantes."
Il finit par murmurer à mon oreille avec une petite sourire coquin.
"On sait toi comme le Président Julian que l'uniforme nous donnes pleins d'idées quand nous ne nous sommes pas vus depuis longtemps !"
A cet instant-là, j’étais totalement hypnotisé et ravie de pouvoir le tenir dans mes bras. En regardant cette magnifique lueur étincelante d’émeraude dans ses yeux, je soupirais d’aise. Je sais bien que j’étais la risée d’au moins la moitié de la ville parce que je sortais avec lui. Pratiquement tous mes amis ne pouvaient pas le supporter et je me demandais bien souvent pourquoi moi-même j’avais fini par m’enliser dans ce piège amoureux qu’il m’avait tendu. Après tout, ce n’était qu’un crétin, prétentieux flemmard et tellement arrogant ! Mais lorsqu’il se montrait aussi mignon, lorsque je regardais ces magnifiques émeraudes qui brillait à la lumière du jour c’était comme s’y j’y avais trouvé mon paradis terrestre. Comme si cette vision était la chose la plus importante et précieuse de mon univers à moi. En cet instant je n’avais envie que d’une chose, lui demander s’il avait déjà eu l’occasion de s’envoyer en l’air littéralement dans un hélicoptère. Je l’embrassais tendrement avant de lui adresser moi-même mes compliments.
"Oooh mon Queue Rayée à moi ! Je dois bien avouer que ces quelques cheveux gris te vont plutôt bien et c'est plutôt excitant de savoir que je suis la "première dame" du pays."
Je l’embrassais encore et encore de manière très langoureuse avant de me rappeler qu’il n’était qu’un mirage destiné à me détourner de ma mission. Je le repoussais alors violemment, comprenant que tant qu’il m’adresserait ce regard, je ne pourrais pas me concentrer. Je croisais mes bras sur mon torse avant de reprendre la parole sur un ton sévère.
"Mais cela le serait d'autant plus si tu étais autre chose qu'un vulgaire PNJ."
Le lémurien afficha alors un drôle d’air et fini par placer mes poings sur ses hanches.
"Non mais oh ! Qu'est ce qui te prend mon petit commandant pingouin ? Tu n'as pas bien dormi c'est ça ? Tss c'est parce que ton président roi n'était pas là !"
Une fois encore, je levais les yeux au ciel pour m’adresser à ce maudit maître du jeu qui même dans cette introduction avait placé des éléments bien cruels. Mon compagnon m’imita alors et tchipa avant de suivre mon regard.
"Vous vouliez me faire baisser ma garder en impliquant mon roi lémurien chéri dans le jeu ? Bien manœuvré maître du jeu mais c'est raté ! Je suis un guerrier expert et il m'en faut plus que ça pour m'abuser."
"Mais oui mon commandant général ! Tout le monde sait que tu es le meilleur des guerriers ! Sinon tu n'aurais pas été Général dans l'armée et Chef de ma Space force !"
Mon Queue Rayée secoua alors la tête avant de serrer ses bras sur sa poitrine.
"Le grand roi président ne comprend pas ce que tu dis alors il va laisser tomber !"
Je finis par lever un doigt sévère et jugeant en direction de Julian.
"Toi ! Je ne sais pas qui tu es mais tu n’es sûrement pas celui que tu prétends être. Mon Julian à moi il est parti faire des achats de bijoux avec Maurice pendant que je m'amuse avec mon frère."
M’adressant un petit geste de sa main, il fronça finalement les sourcils.
"Oui ! Le week end dernier nous avons fait ça ! Il faut bien que le roi président se pare de ses plus beaux bijoux pour les fêtes ! Et Dylan a cassé le fermoir de sa gourmette et comme convenu je lui ai en acheté une autre !"
Je ne me décontenançais alors pas, étant bien résolu à lui faire admettre la vérité dont lui et moi avions conscience tous deux.
"Ne te fais pas plus bête que Julian ne l'est, OK ? Je sais très bien que tu n'es qu'une illusion. Et j'en ai la preuve... qui serait assez taré pour te nommer à la tête d'un pays ? Même si les USA ont déjà eu une sacrée bande de rigolos à leur tête il faut bien l'avouer."
Profondément vexé par mes paroles, il affichait une bouche en forme de O avant de prendre sa propre défense.
"Pardon ??? J'ai obtenu 326 grands électeurs ! Une grande majorité ! Et c'est toi je te rappelle qui m'a donné l'idée de me présenter alors ne fait pas l'innocent ! Tu étais bien content de pouvoir être mon garde du corps pendant les meetings !"
Ok donc je vivais dans un monde où j’étais assez taré pour lui suggérer de se présenter à des élections présidentielles ? C’était à peine croyable. Puis, doucement, je me rappelais du prénom qu’il avait prononcé. Sérieusement, c’était qui ce Dylan ? Le seul Dylan que je connaissais c’était mon père d’adoption à Storybrooke.
"Oh là attends une minute. C'est qui ce Dylan ?"
Encore plus choqué qu’auparavant il s’approcha de moi et posa une main sur mon front.
"Tss tss tss ... c'est bien ça ... tu as de la fièvre... tu es malade ! Ce qui explique pourquoi tu ne te souviens plus de ton fils !"
"J'ai un fils ? On a enfant... mais comment c'est... comment c'est possible ?"
Vacillant alors sur mes jambes, je commençais à avoir beaucoup de peine à faire le tri parmi les révélations choquantes que Julian me faisait. Puis finalement, je tournais la tête en direction de l’hélicoptère où je vis deux jeunes garçons nous attendre avec autant d’impatience que d’inquiétude.
"Mais c'est quoi ce délire ? C'est censé être qui eux... des larbins à ton service ?"
Julian qui venait de lancer un baiser rempli d’amour à la volée dans leur direction, finit par m’adresser un regard assez noir.
"Oui ... vraiment malade .... Jamais les enfants royaux ne seront des larbins ! Il faudra qu'on demande à ton petit pingouin crane d'oeuf de t'oscculter en arrivant chez eux !"
Je finis alors par me prendre la tête dans les mains, ne parvenant plus à le supporter. Ce n’était pas possible, j’étais en train de rêver ? Une envie me prit de plaquer Julian et nos fils ici pour rejoindre Clover et les autres à la base. Parce que même si de ce côté, la réalité était tout aussi folle dingue, elle était au moins plus acceptable.
"Mais attends c'est moi qui ai raison ou alors je deviens complètement fou... tout s'embrouille dans ma tête."
Puis finalement, je me rappelais que même si c’était du délire total, je ne pouvais que rester ici. Que cela soit une réalité ou de la fiction, la seule chose que je savais c’est que c’est Julian qui était sensé me conduire vers lui. Saisissant vivement ses épaules, je lui lançais alors en pleine crise de panique.
"Oui... oui emmène-moi le voir tout de suite ! J'ai besoin de réponses fiables et solides... j'ai besoin de savoir ce qui se passe."
Julian me tapota alors sur la tête avec une attitude toute compatissante.
"Allez allez, ça va aller ! Le roi président sait que son Commandant Général est très surchargé en ce moment. Ce n'est pas simple de vouloir conquérir la lune !"
C’est alors que j’entendis la voix d’un des enfants, certainement le plus grand raisonner derrière moi.
"Est-ce que tout va bien Papa ? Tu as besoin de nous ?"
Mais son père était tout concentré à s’occuper de son compagnon malade. Il m’embrassa sur le front et me prit la main en déclarant
"Joro ! Retourne dans l'hélicoptère ! On arrive !"
Mais l’adolescent frisant la quinzaine ne l’entendait pas de cette oreille. Se dirigeant vers nous, il me prit ma deuxième main libre et me lança dans un sourire.
"Je suis content de te voir Papa ! Tu m'as manqué."
Mon regard était alors complètement dans le vague et je ne savais pas réellement ce que je devais répondre. Je décidais finalement de faire preuve d’une gentillesse toute relative.
"Je... je serais ravi de te dire la même chose si au moins je savais qui tu étais, fiston."
Tout doucement, nous parvenions à atteindre l’hélico et je m’assis entre le dénommé Joro et Julian. Le jeune Dylan était lui assis à l’avant. Il semblait pressé de m’annoncer une grande nouvelle et elle ne tarda pas à arriver.
" Tu vas être trop fier de moi, Papa ! J'ai parfaitement réussi mon entraînement au tir de la semaine dernière."
Il me tendit alors un papier su lequel était dessiné une cible sans que je le saisisse pour autant. Semblant croire qu’il m’agaçait, Joro s’adressa à son petit frère assez sèchement.
"Papa n'a pas envie d'entendre parler de tes histoires maintenant Dylan, c'est pas le moment !"
Ils continuaient à discuter pendant que je les regardais l’un et l’autre. Ils étaient vraiment très mignons. Joro avait hérité du teint basané de son père ainsi que de sa queue rayée, mais ses yeux étaient d’un bleu vraiment perçant. Dylan de son côté me ressemblait beaucoup plus mais il avait lui hérité des magnifiques yeux de Julian ainsi que de ses goûts vestimentaires hautement discutable. Je sentis une certaine fierté m’envahir, un sentiment d’accomplissement que je n’avais pas ressentis depuis l’arrivée de Private dans nos vies. Je savais que ce n’était pas la réalité mais j’avais vraiment envie d’y croire. Parmi tous les arguments que j’avais avancés pour convaincre Julian que sortir ensemble était une très mauvaise idée, le fait que je ne pourrais jamais lui donner d’héritier avait été l’argument que j’avais jugé le plus frappants. Il lui fallait une reine pour procréer et assurer sa descendance. C’était tout aussi logique que naturel. Or là nos enfants ressemblaient à un doux mélange de nous deux, comme si la procréation entre deux personnes du même sexe n’était plus un obstacle insurmontable. C’en était tellement bouleversant que j’avais presque les larmes aux yeux. Resserrant tendrement ma main dans celle de Julian, je le regardais tout ému
"Ils sont... ils sont vraiment magnifiques, Queue Rayée !"
"C'est normal mon petit pingouin d'amour ! Ce sont nos enfants je te rappelle, ils ne peuvent qu'être magnifiques, intelligents, doués dans tous les domaines !"
J’étais en train de faire un si joli rêve. J’étais devenu général 4 étoiles, j’avais toute une division sous mes ordres, des enfants magnifiques et même si ça me paraissait surréaliste je me sentais bien et terriblement heureux aux côtés de mon magnifique roi président lémurien. Et je me mis alors à me demander si ce n’était pas là un songe éveillé. Me rapprochant de mon compagnon, je l’embrassais avec tendresse avant d’ajouter.
"Ecoute si... si c'est vraiment toi qui a raison et que c'est la réalité alors je... je suis vraiment désolé pour ce que je t'ai dit tout à l'heure. Je suis... je suis très fier de toi et je t'aime."
"Moi aussi je t'aime mon Commandant Général !"
Il m’embrassa encore une fois alors que nous pouvions entendre au loin Dylan faire un magnifique eeeurk tout écœuré de voir ses papas s’embrasser. Quant à Julian, il me fit une pichenette avec son doigt sur mon nez.
"C'est vraiment l'esprit de Julianvier qui t'as touché !"
Il rit alors de bon cœur avant que l’hélico démarre et que le pilote nous donna ses dernières instructions. Quant à moi, je levais les yeux au ciel songeant que Julian ne changerait définitivement jamais.
"J'aurais préféré passer mes vacances dans la demeure des caraïbes mais bon, on a dit qu'on tournait chaque Noël ... Tu as vu ce que le roi président à accepter hein ! De passer Noël dans le froid, à la montagne chez Tête d'oeuf !"
"Je te remercie de faire des efforts pour nous et puis ça ne sera pas plus mal. Au moins je pourrais apprendre à nos enfants à skier... j'ai toujours rêvé de le faire."
Dylan tourna sa tête dans ma direction, très étonné par mes propos.
"Mais Papa... ça fait au moins 10 ans que tu l'as fait. J'ai même remporté la médaille d'or au grand concours de descente de vitesse de Vancouver l'année passée. Tu ne t’en rappelle pas ?"
Personnellement, je doutais que j’avais pu lui apprendre à skier depuis si longtemps. Il ne semblait pas avoir plus de 12 ans. Cela dit, je ne tenais pas à le contrarier.
"Euh... si bien sûr mon p’tit gars."
Il y avait cependant un point que je devais résoudre. Après la dispute des vrais Kowalski et Julian je me demandais si dans ce monde-là leurs relations s’étaient améliorées.
"Est-ce que ça veut dire que toi et Kowalski vous vous êtes réconciliés... enfin ?"
"Ça fait quelques années que tête d'oeuf s'est excusé d'avoir dit que je n'avais pas de cerveau. Il a enfin reconnu ma supériorité ! C'est bien normal, je suis son président roi maintenant !"
"Tant mieux pour toi... je veux dire pour nous. Je n'aurais pas pu supporter que vous vous fassiez la guerre indéfiniment »
Julian m’ayant relâché la main, était en train d’écrire des messages certainement en train de faire son travail de président surbooké. Je compris dès lors que je me trouvais dans une simulation parce que voir Julian en train de travailler dépassait tout entendement. C’est alors que Julian soupira et rajouta.
"C'est pas un environ pour les enfants ! Pauvres petits bouts qui doivent supporter le froid ! Heureusement que tonton Julian leur a acheté les manteaux derniers cris de chez Vuiton !"
Joro lui contredit immédiatement son papa.
"Je ne vois pas le problème, papa ! J'aime beaucoup m'amuser dans la neige et Astrid et Alexander aussi."
Décidément, cette journée me permettait de découvrir tout plein d’identité qui jusqu’alors m’étaient totalement inconnue.
"Astrid et Alexander ? Comment ça tu veux dire que... que Kowalski a des enfants lui aussi ?"
C’était tellement surprenant à entendre. Mais une question me brûlait encore plus les lèvres. Ses enfants, il les avait faits avec qui ? Julian lui était en proie à une toute autre forme d’inquiétude, celle de voir son mari perdre totalement la raison.
"Tss ... j'espère que tu n'as pas attrapé un ver de cerveau ... à Madagascar c'est horrible ça .. ça mange le cerveau des mangoustes et elles deviennent débiles !"
Je flinguais alors Julian du regard. Quoi ? Comment ça ? Lui il osait prétendre que j’étais débile ? Il s’était déjà regardé dans une glace ?
"Ceci expliquant cela... j'imagine que les vers doivent être particulièrement friands des cerveaux de lémuriens."
"Peut-être, même si le roi président est bon avec toutes les créatures, il n'a pas spécialement envie de parler avec ces vers horribles ..."
Il n’avait sans doute pas compris un mot de ce que je venais de lui dire. Et c’était qui la victime du vers maintenant ? Préférant laisser la question de côté, je me penchais à l’oreille de Julian pour lui demander son avis sur la discussion que nous avions eu à la Space Force le matin-même.
"Est-ce que tu es déjà au courant de la menace qui plane là-haut ? L'armée de l'a déjà expliqué ?"
"Bien sur mon commandant général ! Je sais tout ! Mais tss, ne te tracasse pas et rappel toi ce qu'on s'est dit : Quand on part en vacances ensemble on oublie le travail pour se concentrer uniquement sur nous et nos trésors !"
Il caressa alors ma joue de sa queue rayée qui était encore si douce et provoquait chez moi tant d’envies inavouables. Je passais alors un bras autour de ses épaules et lui sourit gentiment.
"Tu as bien raison va. Profitons du temps qu'on peut passer en famille."
Je le ramenais alors vers moi, le collant tout contre mon corps avant de poser mon autre main sur sa cuisse.
"Et on profitera de ce soir pour rattraper le temps perdu."
J’entendis Julian glousser alors qu’il m’adressait son regard de braise. La suite du voyage continua ainsi. Je gardais mon Queue Rayée tout serré contre moi pendant que j’apprenais à faire connaissance avec mes enfants. Je ne ressentais rien d'autre en cet instant qu'un amour profond pour mon compagnon et pour nos fils. Bien évidemment, je n’étais pas entièrement convaincu que ce que j’étais en train de vivre était autre chose qu’une simulation. Cela devait faire partie du jeu et quelque chose devait vouloir nous faire vivre nos rêves les plus insolites avant de nous plonger au cœur de l’action. C’est pour ça que je n’avais pas insisté auprès de Julian pour qu’il m’explique ce qu’il savait de cette historie d’aliens. Son PNJ n’était peut-être tout simplement pas programmé pour détenir cette information.
Ce n’est qu’au moment d’atterrir que je me réjouissais vraiment. Enfin, enfin j’allais pouvoir parler à Kowalski et mettre un terme à toutes ces idioties pour me concentrer sur ce qui était vraiment essentiel, notre mission de laser game. Continuant à jouer la comédie, je sortis de l’hélico en déclarant.
"Allez les enfants c'est pas parce que vous êtes en vacances que vous devez vous laisser aller. Prenez tous au moins un bagage."
Je finis par me tourner en direction de Julian, sachant que ce roi pourri gâté n’en ferait pas une si je n’insistais pas.
"Et ça vaut aussi pour toi Queue Rayée. Je me chargerais du reste."
Mon compagnon saisit alors une valise, la plus petite du lot. Il n’aurait quand même pas fallu que sa majesté se casse un ongle tout de même.
"Va demander à Kowalski de m'aider s'il te plait"
Si je pouvais compter sur le lémurien, ça se saurait. Fort heureusement, j’avais mieux éduqué nos enfants que ça. Je voyais Joro s’éloigner avec une valise moyenne alors qu’il se faisait moqués par Dylan qui portait la plus grande du lot.
De mon côté, je les laissais s’éloigner et rejoindre le joli chalet. Je trouvais alors dans la poche de ma veste une cigarette que je fus plus qu’heureux d’allumer. Enfin un peu de calme et de tranquillité dans un paysage libre de toute nuisance sonore parasite. Tentant de faire le tri parmi toutes les informations utiles que j’avais apprises, je vis sortir ma fidèle nageoire droite. Il me réconforta en me faisant bien comprendre que nous venions du même monde.
« Je savais que je pouvais compter sur toi frangin pour donner un peu de sens à tout ceci. Ce monde à l’air d’avoir été conçu pour nous rendre complètement dingue. »
J’éclatais alors d’un rire tonitruant en avouant enfin à quel point la situation était ridicule.
« Non mais franchement tu m’imagines moi, marié avec Queue Rayée et ayant des enfants avec lui ? On aura encore de la chance si notre couple tient plus d’une année. »
Je repris alors mon sérieux et finissait par lui délivrer les informations sérieuses que j’avais appris depuis mon arrivée.
« Dans ce monde si, en dehors d’être marié au président des Etats-Unis… eh ouais moi aussi ça m’a fait tout drôle de l’apprendre, je suis le général en chef de la division de la Space Force qui comme son nom l’indique est spécialisée dans l’espace. D’après moi, cette simulation de jeu est là pour recréer un Space Invaders et ils nous font tournés en bourrique en nous faisant vivre une réalité qui est loin de l’être. »
Je saisis alors les valises qui restait, tout en saluant le pilote d’hélico qui déclara venir nous reprendre dans quelques jours.
« Et toi, qu’as-tu appris depuis ton arrivée ici ? Qu’es-tu devenue… enfin non pas toi, cette copie de toi virtuelle ? »
∞everleigh
E. M. Kowalski
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
Une fois descendu de l’hélicoptère, et enfin débarrassé de Queue Rayée et de nos « enfants », je goûtais au plaisir de pouvoir enfin profiter d’un peu de solitude. Choqué par tout ce que j’avais appris en arrivant ici, il aurait suffi de très peu pour que je finisse par exploser. Comment aurais-je pu l’accepter ? C’était comme vivre tous mes cauchemars en même temps. Fort heureusement que tout cela ce n’était qu’un jeu. Et s’il s’agissait du futur il faudrait que je fasse en sorte que tout cela ne se produise jamais.
Le seul vrai sourire que j’adressais fut pour mon frère au moment où ce dernier me rejoignit. Fumant tranquillement une cigarette à ses côtés, je l’écoutais me faire part de sa théorie concernant ce mariage stupide avec ce lémurien qui l’était tout autant. Je ne pus alors m’empêcher de rire et déclarais.
« Tu crois ? Non si c’est la réalité je crois que j’ai uniquement été victime d’une pression sociale. On m’a mis un couteau sous la gorge et je ne pouvais qu’accepter cet horrible destin qui serait le mien ! Mais bon ça n’est peut-être pas plus mal. Au moins, j’aurais largement gagné mon paradis sur Terre en le supportant pour le reste de ma vie. »
Puis laissant ces réflexions de côté, je lui parlais de la seule bonne nouvelle que j’avais appris depuis mon arrivée ici, à savoir ma réussite professionnelle. Je bombais légèrement le torse en entendant mon frère me complimenter sur ma réussite. Cela me faisait tellement plaisir.
« Oh merci frangin. C’est vrai que cela fait plaisir d’imaginer que mon travail pourra un jour être apprécié à sa juste valeur. Au moins je sais que je ne me bats pas pour des prunes. »
Finalement, je lançais la théorie comme quoi tout ce que nous étions en train de vivre n’était qu’un jeu vidéo un peu trop perfectionné. J’espérais ainsi pouvoir obtenir une réponse claire qui me permettrait de pouvoir enfin mettre des mots sur ce qui nous arrivait. Kowalski avait toujours été ma tête pensante et le meilleur lorsqu’il s’agissait de voir les choses d’une façon clairvoyante. Je devais bien admettre que même si j’avais de la peine à accepter cette situation, son explication tenait la route. C’était pourtant si difficile à le croire. Je finissais par pousser un long soupir tout en haussant les épaules.
« On verra bien ce qu’il adviendra par la suite. En attendant, autant les suivre puisque nos pattes nous ont conduite jusqu’ici autant que nous en découvrions la raison. »
Même si la raison me paraissait claire. Cela ne servait à rien d’autre que nous déstabiliser et nous empêcher d’accomplir notre véritable mission. Quelle était-elle ? Pour le moment je n’en savais rien. Peut-être qu’étant donné la situation délicate dans laquelle se trouvait la Space Force, il s’agissait peut-être d’une chasse aux aliens ?
Je laissais cependant mes réflexions de côté, surtout que Kowalski devait m’annoncer une nouvelle importante. J’ouvris alors des yeux aussi gros que des soucoupes alors que mon lieutenant m’informait de son mariage avec Cain. Je commençais à rire, lui faisant bien croire que je ne croyais pas un mot de la nouvelle qu’il venait de m’annoncer. Je finis même par lui dire le fond de ma pensée.
« A tous les coups ces pastilles sont comme un rêve vivant à la Magrathéa. Ça ne m’étonnerait même pas que les dieux soient de mèches avec eux. Tu sais comme moi à quoi ressemble la mythologie grecques… c’est partie de jambes en l’air et compagnie ! »
Cela devait très certainement le surprendre que je m’y connaisse en mythologie. C’est que je n’avais jamais réellement fait confiance en des êtres qui possédaient des pouvoirs si puissants. En connaître plus sur eux ne pourrait que nous donner l’avantage si un jour ils se permettaient de venir piétiner nos plates-bandes et nous imposer une réelle dictature.
En attendant, je ne pouvais qu’admettre l’horrible vérité. Kowalski était bel et bien marié avec Sac à puce et ils avaient eu ensemble deux enfants vraiment adorables. Très vite, mon comportement étonna Cain qui me trouva vraiment froid et distant. Que devais-je comprendre ? Qu’en plus de cette comédie de mariage avec Queue Rayée je devais vivre avec l’idée que maintenant le serrer dans les bras pour le saluer était devenu une chose parfaitement courante ? Mais comment avais-je pu dérailler à ce point-là ? Julian foutait de l’extasie dans mes boissons et me plats ? Bientôt Kowalski décréta que nous devions aller rejoindre la chambre qui nous étaient assignée à Julian et moi. Empêchant mon compagnon de me suivre, ll referma la porte sur nous afin qu’on puisse avoir plus d’intimité. C’était peut dire puisque sans même me demander mon avis Kowalski se jeta sur mon lit. Une chance pour lui qu’il était chez lui sinon je lui aurais demandé de se mettre au garde à vous aussi sec. En plus, il se permettait de me faire la morale sur mon comportement ? Non mais sérieusement, c’était le pompon. Croisant les bras, je ne pus que lui adresser une remarque cinglante.
« Ouais ben désolé. Quand je vois ce sale clébard, c’est comme quand je vois Queue rayée. Ça me file des crises d’urticaires. Ah ce point-là ça devient presque allergène. Tu devrais faire des études plus poussées sur le sujet. »
Lorsque Kowalski me parla des différents prix qu’il avait remporté au cours de sa carrière, un sentiment de fierté envahi mon cœur de grand frère.
« J’ai toujours su que tu pourrais aller très loin si tu le désirais. Je suis vraiment très fier de toi ! »
Il me parla alors du système de procréation qui l’avait fait passer à deux doigts du prix Nobel de médecine. Il ne me fallu pas plus d’informations pour comprendre le lien qui existait son invention et la naissance de deux jeunes garçons qui ressemblaient tant à Julian et moi.
« Aaaah alors c’est à toi qu’on doit cette aberration d’avoir eu des enfants comme les nôtres ? Je ne sais pas si je devrais féliciter ton culot ou te reprocher d’avoir créés des monstres sur pattes ! »
C’était assez dingue considérant mes choix de vie que je sois aussi conservateur sur certains sujets. Mais c’était ainsi, il y avait des choses que je ne pouvais simplement pas accepter. Et Julian devait bien s’en souvenir. Le jour où il avait cru que ce serait une expérience géniale que de se travestir en femme lors d’une soirée au Moite, il avait fini par s’y rendre tout seul sous les critiques et les moqueries de son copain qui s’était barré avant que les autres invités ne puissent les voir. Et lorsque l’on me parlait d’avoir des enfants pour un couple homoparental, je ne l’imaginais pas autrement qu’en faisant appel à une mère porteuse. Que devais-je déduire de cette situation ? Que sa technologie avait permis de rendre les hommes enceints, violant ainsi toutes les lois de la nature ? Ou qui sait par une poche ventrale ? Je ne demandais pas plus d’explications. Je craignais bien trop d’obtenir une réponse. C’est pourquoi je préférais changer immédiatement de sujet. Ecoutant attentivement toute son histoire et tentant d’enregistrer autant d’informations que possible, je finis par revenir sur les propos qui m’intéressaient le plus.
« Tu travailles en collaboration avec nous ? Dans ce cas, je ne cours aucun risque de briser un secret de notre défense si je viens à te parler de ce que j’ai appris aujourd’hui. Il a deux école qui s’affrontent dans la Space Force et l’une d’elle croit que ces différents phénomènes météorologiques catastrophiques que nous vivons en cet instant sont dus à des aliens qui prévoient d’envahir notre Terre. Histoire de nous déstabiliser. Je ne sais pas ce qui nous attend durant ces vacances de Noël mais je mettrais ma nageoire au feu que cela doit avoir un rapport avec le jeu vidéo. Je pense qu’on nous a envoyé à cette date-là pour contrer une invasion alien. Ce serait un peu comme un Space Invaders mais en beaucoup plus personnalisé. En tout cas c’est ma théorie. »
Je passais rapidement su l’information concernant son mariage avec Cain, de même que notre mariage avec Julian. Heureusement le lémurien entra dans notre chambre sans prévenir. Il finit par se jeter à mon cou et bien évidemment c’était hors de question pour moi de le rejeter de l’autre côté de la pièce. J’acceptais donc cette étreinte forcée un peu comme un passage obligé et finis par lever les yeux au ciel.
« Non mais franchement Queue Rayée, c’est pas comme ci tu n’avais jamais eu l’occasion d’en avoir pour le repas. D’après ce que je me souviens, tu n’as jamais été le dernier pour demander à faire du poisson pour me faire plaisir. Alors franchement te plaindre juste pour obtenir un peu d’attention c’est franchement minable ! »
Ouais d’accord j’avais peut-être été un peu brusque avec lui et ce n’était peut-être pas vrai. Mais je vous rappelle que le Julian que je tenais dans mes bras n’avait rien à voir avec le Julian que j’avais laissé à Storybrooke. Toutes les informations que j’avais obtenues sur notre couple et notre famille était tombé comme un cheveu sur la soupe. J’avais besoin d’espace et il ne m’en donnait pas. Alors forcément oui j’étais furieux.
C’est pourquoi je choisis de laisser Kowalski gérer l’affaire… chose qu’il fit avec un réel panache et réellement une main de maître. D’ailleurs, je lui adressais un petit sourire malicieux pour qu’il comprenne que sur ce coup-là j’étais assez fier de lui. Finalement, me radoucissant un peu, je tournais ma tête en direction de mon amoureux.
« Ne t’inquiète pas Queue Rayée, je suis certain qu’ils ont pensés à toi. Après tout, tu es quelqu’un qu’on n’oublie pas facilement. »
Cette phrase était à prendre dans tous les sens possibles. Ne comprenant pas toute l’ironie qui pouvait se cacher derrière elle, mon Queue Rayée me fit comprendre que cette explication lui suffirait amplement.
Le dîner se passe dans une ambiance beaucoup plus posée, dans une ambiance assez conviviale. D’ailleurs les conversations tournèrent très vite autour du changement de climat. Ayant l’habitude de mentir pour protéger les secrets professionnels j’inventais une histoire que tout le monde goba avant de m’intéresser à ce qui pouvait bien se passer du côté des enfants. C’était une très bonne chose, cela me permettait d’en apprendre plus sur ces enfants qui étaient sensés être les miens.
A la fin du repas, je me levais à mon tour et donnais un coup de main à Kowalski et Cain pour ranger la vaisselle alors que sa très grâcieuse majesté n’en foutais pas une comme à son habitude. Cela me désolait d’imaginer qu’après toutes ses années passées à ces côtés il n’avait pas été fichu de changer. Pourtant, je nourrissais tellement d’espoir à son égard. Je me disais que tous ces petits travers qui me semblaient tellement insupportables finiraient par passer. Qu’il se transformerait en prince charmant, celui que j’avais toujours espéré voir vivre et évoluer à mes côtés. Mais ce n’était bien évidemment pas le cas. Cela pourrait changer énormément de chose entre nous si jamais il s’agissait bel et bien de la réalité. C’est pourquoi je me contentais de songer que ce n’était qu’un rêve et une illusion. Un jour prochain, il saura enfin me faire comprendre que j’avais bien fait de le choisir comme compagnon. Mais ce n’était certainement pas ce genre de comportement qui allait me faire croire en lui.
Après une remarque bien sentie à son encontre, j’était arrivé en trombe dans la cuisine les bras chargés d’une pile d’assiette. Soupirant fortement, je finis par adresser à voix basse à Kowalski
« Je te jure que si jamais on n’a aucun moyen de rentrer chez nous, je demande le divorce ! »
Le reste de l’après-midi se passa également très bien. Jouant un peu avec les enfants, j’assistais Joro et Dylan dans leurs devoirs. Décidemment, ces petits étaient plein de ressource. J’avais très certainement dû leur serrer un peu la visse pour que leur vie ne se résume pas à faire des parties de trempoline ou des descentes de toboggan aquatique avec leur deuxième père. Je m’imaginais faire comprendre très rapidement à Joro quelles responsabilités pourraient l’attendre en tant que bon roi des lémuriens ou assister Dylan dans ses entraînements musclés. Ils demeurèrent collés à moi durant tout l’après-midi. Ils n’avaient sans doute pas réellement de temps à passer avec moi. Cela ne m’aurait même pas étonné que je ne les voies que certains week-ends à Washington lorsque mes obligations professionnelles me le permettaient. Je me rendais alors compte que j’avais sans doute été trop dur avec Julian. Après tout, leur figure paternelle principale c’était très certainement lui. Mon lémurien avait très certainement fait un travail magnifique avec eux et je n’avais pas le droit de le juger pour quelques assiettes mal rangées. Je me promettais donc d’essayer de rattraper l’injustice que je lui avais collée sur le dos.
Et puis finalement, le soir arriva. Comme il n’y avait pas grand-chose à faire avec la tempête de neige qui était toujours là dehors, je voyais depuis déjà quelques minutes Joro s’agiter dans tous les sens. Il avait très certainement hérité de l’énergie de ses deux papas et il ne pouvait bien évidemment pas supporter de vivre une seconde de plus dans ce chalet silencieux.
"On s'ennuie enfermés ici. On peut même pas profiter de la terrasse."
Dylan qui avait l’air pensif jusque là sauta bientôt du canapé sur ses pieds et tout en claquant des mains nous fit part de son idée du siècle.
"On a qu'à faire un jeu ! On pourrait jouer à dessiner c'est gagné. Je suis sûre que tonton Kowalski a un tableau sur lequel on peut écrire."
C’est vrai que l’idée des enfants n’était franchement pas me déplaire. Oh certes j’avais longtemps décrété que les soirées jeux étaient de véritables bombes à retardement. Cela pouvait poussés les meilleurs amis à se battre pour savoir qui avait gagné la partie et j’avais entendu parler de partie de Monopoly qui étaient même parvenues à briser des familles. Mais avec le temps, je commençais à les voir comme des passe-temps idéaux lorsque le temps à l’extérieur ne nous permettait pas de nous amuser autrement. C’est pourquoi je fini pas hausser les épaules et mon visage s’éclaira d’un petit sourire de Papa qui accepte de faire quelque chose pour faire plaisir à ses enfants.
« Après tout pourquoi pas. Je suis partant ! »
Sac à puce quant à lui prit également l’initiative de donner des ordres afin que chacun se répartissent les tâches.
« C'est une bonne idée. Astrid, tu veux bien aller chercher plusieurs feutres ? Je cherche le torchon. »
Quant à moi, je me relevais de mon fauteuil pour aider Kowalski à trouver le seul tableau qui n’était pas encore recouvert d’équations de toutes sortes. A notre retour, nous trouvions les enfants en train de sautiller sur place.
"Ça va trop cool cette partie. On va faire les équipes. Du coup tonton Kowalski va avec tonton Cain, Papa Skylar avec Papa Roi et..."
Les choix de Dylan me paraissaient les plus judicieux. Oh certes, quitte à faire une partie en binôme avec Julian j’aurais sans doute préféré une partie de « mimer c’est gagner » mais je ne m’en formalisais pas. Au fond, c’était vraiment tout aussi bien. C’était cependant sans compter sur l’esprit malicieux de nos enfants. Entendant bientôt Joro pouffer de rire dans sa barbe, je le vis se pencher à l’oreille de son frère. Ils rirent alors de bon cœur et Dylan annonça
"Non attendez on va changer un peu pour une fois. Du coup papa Skylar tu iras avec tonton Cain, papa majesté tu iras avec tonton Kowalski. Je ferais équipe avec Astrid et Joro avec Alexander. Vous avez bien compris ?"
Faire une partie avec Cain ? La soirée s’annonçait décidemment bien lourde à supporter et j’avais beaucoup de peine à partager l’humour de mes enfants à cet instant. Regardant à droite et à gauche, faisans mine de rien n’entendre, je fixais finalement mon regard sur Cain et lui adressais quand même un petit sourire malicieux.
"Au moins je sais que tu as le même esprit combatif que moi. On va faire un carton !"
Quitte à ne pouvoir m’échapper de cette situation, autant que j’en trouve un quelconque avantage, non ? D’ailleurs je ne pus m’empêcher de rire en tournant mon regard en direction de Kowalski. Lui qui avait refusé le matin même que Julian participe à cette expérience à nos côtés se voyait obligé de faire équipe avec lui. C’était bien fait pour lui ! Finalement, je me tournais à nouveau vers mon coéquipier pour lui lancer une petite pique.
"J'espère que tu as pris des leçons de dessin depuis l'année dernière."
« Non. Mais je crois me rappeler que tu avais fini par trouver, que j'avais dessiné un serpent ! »
Il rit alors de bon cœur et je l’accompagnais dans son fou rire. Le mien était cependant beaucoup plus aigre. Cela allait sans dire. A ce moment-là Dylan reprit la parole.
"Bon voilà comment nous allons procéder. Les équipes joueront en binôme. Celui qui dessine aura 20 secondes pour faire deviner à son coéquipier ce qu'il a dessiné. Si au bout des 20 secondes il n'a toujours pas trouvé les autres pourront donner la réponse et comptabiliser des points pour leur équipe. Le prochain groupe prendra le relai après 3 essais ? Vous avez bien compris ? Très bien dans ce cas on va commencer avec papa général et Tonton Cain."
Il tendit alors un petit sac de tissu dans lequel les enfants avaient dissimulé plusieurs petits bouts de papier avec le nom des réponses dessus. Faisant une mine quasi désespérée, il se leva et alla piocher le mot en question. Il dessina alors un rond au tableau. Regardant attentivement ce qu’il faisait, je lançais différentes idées.
"C'est euh... la Terre ? Un ballon ?"
Il secoua alors la tête et continua à dessiner. Sur le rond il ajouta une tige ainsi qu’une demi-lune à ses côtés. Je me grattais alors la tête et repris mes suppositions.
"Mmmh un fruit ? manger ? Croquer ?"
Mon partenaire hocha vivement la tête et poursuivit son œuvre d’art. Il dessina des petits triangles dans la demi-lune avec des bord arrondis à l’intérieur. Puis, il ajouta des tourbillons autour de la demi-lune.
"Mmmh tomber ? acidulé ?"
Désespéré à l’idée que je ne trouve pas, il mima le fait de croquer dans quelque chose. Devant ce dérapage inconvenant, Alexander reprit la craie en main pour ajouter des bords rouges tout autour du fruit et également le long du côté arrondi de la demi-lune.
Je devinais alors que le petit morceau s’était détaché du fruit et je commençais à faire des réflexions dans ce sens.
« Un quartier de pomme ? Un quartier de fruit ? »
Cain ajouta alors à son dessin quelques petits traits noirs.
Et puis soudainement cela me parut comme une évidence. Pointant mon doigt dans sa direction, je lançais bruyamment.
« Un quartier d’orange ! »
Cain balança alors ses bras en l’air tellement fier que nous ayons pu marquer ce point-là. Je me levais alors de mon fauteuil pour aller lui faire un high five bien mérité.
"C'est qui les meilleurs ?"
Et puis finalement, me rappelant qui avait été mon coéquipier lors de cette partie, j’adoptais une pose plus mesurée. Je n’allais quand même pas lui faire la grâce de fraterniser avec l’ennemi. C’est pourquoi j’ajoutais dans un petit sourire timide.
"Allez va t'asseoir c'est à mon tour."
Alors que Cain regagnait le canapé, je piochais à mon tour un mot dans le chapeau. Me demandant comment j’allais m’y prendre, je saisis le stylo noir et dessinai à mon tour un rond avec deux petits demi-cercles sur le sommet.
« Chat, chien… foussa ? »
Je ne pus m’empêcher de rire à sa dernière hypothèse, lançant en même temps que mon coéquipier un regard moqueur à l’adresse de Julian. Puis, reprenant mon sérieux, je secouais la tête et reprenais le dessin de mon chef d’œuvre en y ajoutant deux petits yeux et un museau carré sur le bas du rond surmonté d’un petit nez noir.
« Un ours ? Un ourson ? »
Secouant une nouvelle fois la tête, je dessinais des petits ronds noirs autour des yeux que je coloriais de la même couleur. J’en fis d’ailleurs de même avec les oreilles.
« Un panda ! »
Dans une pirouette, je lui fis alors volte-face et pointais mon stylo dans sa direction.
« Saluer l’équipe des winners, s’il vous plait ! »
Puis gardant mon stylo tendu vers lui, je lui adressais un petit sourire.
"Allez vas-y ! Dernier tour pour nous !"
Cain recommença alors le petit cérémonial de rigueur avant de reprendre confiant le stylo dans sa main et de dessiner un rond ainsi qu’une barre sur la partie inférieure qui descendait jusqu’au sol.
« Mmmh un bonhomme ? Une sucette ? Un panneau ? »
N’ayant pas trouvé la bonne réponse, il poursuivit son dessin en entourant le rond de pétales
« Une fleur ? Une marguerite ? »
Mais ce n’était toujours pas cela. Il poursuivit donc et dessina tout en noir le coeur de la fleur.
« Un tournesol. »
Notre équipe avait donc marqué trois points et nous pouvions en être extrêmement fiers. La partie continua une bonne partie de la soirée et je ne pus que rire lorsque ce fut à Julian et Kowalski de jouer. Les hypothèses que sortait mon cadet me semblaient tellement ridicule. Honnêtement, croire qu’un simple petit cookie pouvait être un élément biscornu d’un modèle scientifique me paraissait vraiment étrange. Comme quoi clairement nous n’appartenions pas au même monde. Finalement, ce fut Alexander et Dylan qui remportèrent la partie haut la main. Il était tard lorsque nous finissions enfin de jouer. J’avais alors décidé tout comme l’autre couple de mettre les enfants au lit. Demain serait une autre journée et ils auraient tout le temps de s’amuser.
L’heure où les enfants allaient se coucher voulait également dire que les parents ne tarderaient pas en faire de même. Cependant, comme l’avait si suavement suggéré Julian, ça ne serait pas pour dormir. A cette pensée, mon estomac se noua. Ce n’est pas que je n’avais pas envie de coucher avec lui, bien au contraire. Dans notre monde, notre couple venait tout juste de se mettre ensemble et logiquement le prendre dans mes bras pour le toucher et l’embrasser faisaient parties des obsessions de ma journées. Mais imaginer que je puisse partager quelque chose de charnel avec une version de lui qui avait au moins 20 ans de plus me troublait quelque peu. C’est pourquoi, je choisis de prendre la température avant de passer à l’action. Être avec lui me permettrait de savoir si j’avais réellement envie de passer à l’étape supérieure. Sinon, je pourrais toujours prétexter que j’étais trop fatigué pour me prêter à ce genre d’exercices physiques en me promettant de me rattraper le lendemain. J’étais sûr qu’il me comprendrait.
Me dirigeant vers le salon, je le regardais assis tranquillement devant un bon feu de cheminée. Une couverture de fourrure sur les épaules, il dodelinait de la tête tout en jetant un regard songeur en direction du feu. Ce qu’il était beau mon Queue Rayée ! Il avait beau avoir une bonne vingtaine d’années et plus et son visage commençait à être marqué par les années, mais il était toujours aussi séduisant. Ne sachant réellement comment aborder cette situation, je me dirigeais vers la cuisine pour lui préparer un bon chocolat chaud afin qu’il puisse bien se réchauffer. Ça me faisait de la peine à voir à quel point il pouvait souffrir du froid. Cela ne rendait son consentement de passer nos vacances de Noël en montagne que plus honorable. Une fois le thé prêt, je me dirigeais vers lui en lui adressant un grand sourire.
"Tiens mon chéri, c'est pour toi ! Ça te réchauffera. "
Il attrapa alors la tasse et m’adressa un doux sourire qui le rendit encore plus magnifique dans la lumière tamisée de la pièce.
"Oh mon commandant d'amour ! Tu connais si bien le roi président Julian !"
Je m’assis alors à ses côtés sur le canapé et Julian vient se caler immédiatement contre moi. Accusant la réception, je saluais son geste d’une petite caresse sur sa joue.
"C'est pas évident de faire coucher les enfants un jour comme ça. Ils étaient tellement excités à l'idée de pouvoir jouer avec leurs cousins.
"Julian était d'avis pour les laisser s'amuser et s'épuiser pour qu'ils tombent de fatigue. Ça aurait été plus simple."
Bien évidemment, Julian qui pousse les enfants à aller se coucher cela aurait été vraiment très étonnant. En tant qu’éternel fêtard ça n’était certainement pas lui qui allait prendre l’initiative d’aller coucher les enfants plus tôt.
"Hors de question qu'on leur lâche la bride maintenant qu'ils sont adolescents. T'as toujours été trop laxiste avec eux... et puis c'est pas comme si j'avais instauré un couvre-feu a 10 heures non plus ! "
C’était un peu culotté de ma part d’oser tenir ce genre de propos comme si c’était de cette manière que le Skylar du début agirait. Mais je me connaissais très bien et je savais que jamais je ne laisserais mes enfants faire n’importe quoi. De plus, si mes enfants avaient été également ceux de Marjolène par exemple j’aurais pu accepter d’être plus laxiste. Mais apparemment c’était auprès de Julian que je fonderais une famille et je ne voulais pas qu’ils suivent l’exemple de ce gros irresponsable immature. Avoir trois Julian dans une maison c’était en avoir deux de trop… au minimum. Julian tchipa alors, comme à chaque fois qu’il était contrarié. Je décidais alors de changer de sujet pour ne pas entrer en conflit avec lui.
«T'es toujours déçu d'être venu en vacances ici ?"
Je tournais alors ma tête dans sa direction alors qu’il poussait un gros soupir. Regardant danser les flammes dans la cheminée, il appuya sa tête contre mon épaule.
"Non parce que Julian sait à quel point cela fait plaisir à ses amours et rien ne fait plus plaisir à Julian que de voir sa famille heureuse."
Je sentis mon cœur battre plus vite à cet instant. Il était tellement trop adorable mon lémurien et il me faisait totalement craquer. Déposant alors un baiser sur son front, je ne pus que lui exprimer ma gratitude.
"Je te remercie du fond du cœur de tous les efforts que tu fais. Ça me touche énormément. Je trouverais bien un moyen de récompenser ton sacrifice."
Il décolla alors sa tête de mon épaule et se tourna vers moi en m’adressant ce regard émeraude qui me faisait totalement fondre.
"Bien sûr que tu vas récompenser le grand roi président ! Et on sait tous les deux comment ..."
Puis comme pour finir de m’achever, il caressa ma gorge avec sa si douce queue rayée pour aller caresser la joue la plus éloignée. Je fermais un instant les yeux, légèrement troublé par ce petit détail de sa physionomie qui avait toujours autant d’effet sur moi et pas l’odeur enivrante de son parfum. Je déposais alors un nouveau baiser sur sa bouche. J’aimais réellement le nouveau goût que j’y découvrais. C’était comme un bon vin qui se bonifiais avec le temps. Ce que je ressentis alors à l’intérieur de moi me fit comprendre que clairement je serais incapable de passer une nuit à ses côtés sans le prendre dans mes bras. Je lui répondis alors malicieux
"Avec plaisir, votre majesté. Je n’aurais aucune peine à te rembourser une telle dette."
Puis, me faisant plus séduisant, je lui murmurais à l’oreille d’une manière plus que suave.
"Tu n'imagines même pas tout ce qui a pu inspirer mes fantasmes lorsque tu n'étais pas avec moi pour réchauffer le lit."
Finissant pas l’embrasser encore une fois d’une manière plus appuyée, je finis par m’écarter tout le serrant plus fort dans mes bras. Il y avait encore un mystère que je souhaitais résoudre. Un mystère que Kowalski m’avait révélé et qu’il me tardait de pouvoir résoudre. Que s’était-il exactement passé entre Julian et moi pendant toutes ces longues années ? Je souhaitais notamment obtenir plus d’information concernant le jour de notre mariage. C’est pourquoi, je choisis de partir sur une petite touche nostalgique.
"Tu sais Kowalski m'a fait réaliser tout à l'heure que cela faisait 17 ans qu'on était marié ? 17 ans t'imagine ça... j'ai l'impression que notre mariage c'était hier. »
Il poussa alors un petit soupir de satisfaction et m’approuva sur un ton tout amoureux qui me fit immanquablement sourire.
"De si longues années ! Ça n'a pas été facile mais nous avons réussi à faire taire tous les jaloux qui disaient que nous finirions par nous entretuer ..."
Notre relation était-elle donc si délicate que ça ? A nouveau, je me fis assaillir par le doute. Est-ce que ma décision était réellement la bonne ? Est-ce que j’avais eu raison de le choisir lui plutôt que Marjolène ou un autre partenaire de vie ? Toutefois, même si notre relation n’était pas paisible, elle avait eu au moins l’avantage de pouvoir durer dans le temps. Donc tout n’était pas à jeter, si ? En plus, la faute ne devait pas forcément être imputée à Queue Rayée. J’étais également certain que moi-même je n’avais pas été le plus parfait des compagnons. C’est pourquoi, je pris la peine de rajouter.
"Je... je suis désolé Queue Rayée pour toutes les fois où j'ai pu être méchant avec toi. Tu as beaucoup de mérite de réussir à me supporte tout ce temps."
Il poussa alors un petit rire charmant, tout en posant sa main sur ma cuisse. Il effectuait alors de petits ronds avec ses doigts sur cette dernière. Il finit par hausser les épaules.
"Ce n'est rien, le grand roi que je suis t'as pardonné."
Il s’arrêta un instant, profitant simplement du temps qu’il pouvait passer à demeurer coller contre moi. Puis, avec une maturité que je trouvais plus que surprenante, il déclara
"Il est difficile aussi de supporter la grandeur de King Julian et son tempérament de feu. Tu es bien le seul à le faire parce que tu es un grand courageux. "
Puis, poursuivant sur une notre positive, je pris tout le même le temps de rajouter que s’il y avait une raison pour laquelle je l’avais choisi, une chose qui justifiait la raison que notre couple tienne après tant de temps, c’est à cause de ces sentiments indéfectibles que nous nourrissions l’un pour l’autre.
"C'est normal ! Même si c'est pas toujours rose ce qu'il y a entre nous personne ne pourra jamais le détruire. On s'aime beaucoup trop toi et moi !"
Puis après un instant de silence et un gros bisous, je repris la parole.
"Tu veux dire le seul des non lémurien ? Parce que je pense que Maurice est le vrai héros de l'histoire. Il t'aura supporté sans broncher les années où tu as été le plus pénible."
"On s'en fiche de Maurice ! C'est toi le plus important"
Bon d’accord, j’avoue ce n’était pas très gentil de ma part de taquiner ainsi. Mais je ne pouvais pourtant m’en empêcher. J’aimais tellement voir ses réactions quand il commençait à s’agiter. Je finis alors par aborder une autre question qui me tenait à cœur : notre mariage. Mine de rien soulevait de très nombreuses interrogations. Je n’en avais eu que la photo officielle posée sur mon bureau que QG de la Space Force. J’avais tellement envie d’en avoir des détails plus précis.
« Dis en fait… tu te rappelles la cérémonie à Madagascar ?"
Il me sourit alors tendrement, me faisant comprendre qu’effectivement il s’en rappelait et qu’il s’agissait d’un des plus beaux souvenirs de son existence.
"Ouiiiii c'était si magnifique ! Avec toutes ses fleurs de partout, cette musique, cette foule qui nous acclamait à notre passage et toi ! Tu étais si beau dans ton smoking fait sur mesure de chez Dior ! Personne n'a pu jamais égaler ta beauté dans le monde entier et l'univers !"
Je ne pouvais que trouver sa remarque terriblement touchante. C’était une remarque de lémurien amoureux mais au fond est-ce que j’avais besoin d’un quelconque autre compliment que le sien ? Bien sûr c’était exagéré mais il n’y avait rien de plus doux à l’oreille que d’entendre ses vrais mots d’amour. Puis, faisant mine de savoir exactement de quoi il parlait, je souriais davantage.
"C'est vrai que c'était beau... mais aucun cependant n’a pu égaler en émotion le moment où j'ai enfin pu devenir ta reine."
Est-ce que je m’imaginais en souveraine des lémuriens ? A vrai dire, je n’en savais trop rien. Notre couple était encore bien trop jeune et fragile pour aboutir à un mariage. Cela dit, si le Skylar de ce monde-là avait pu le faire peut-être que moi j’y parviendrais également. Seul l’avenir pouvait clairement dire ce qu’il adviendrait de nous. Julian hocha alors la tête avec un sourire béat. Il passa ses bras autour de mon cou et m’enlaça.
"Et j'étais tellement fier de ce moment-là ! C'était si important pour moi."
"J'en suis ravi d'avoir pu réaliser le plus beau rêve de ta vie, mon chéri !"
Je finis par soupirer, regrettant de ne pas pouvoir passer plus de temps avec lui. Le fait qu’il m’ai fait savoir que je lui avais manqué, que mes enfants me répétaient tout ce que j’avais eu l’occasion de manquer… tout me faisait comprendre que je n’étais pas un père de famille très présent et dans un sens je le regrettais amèrement. C’était ce qui me faisait le plus peur dans mes projets de fonder une famille. Ne jamais être là dans les moments les plus importants de leur vie et apparemment ce scénario serait probable.
"Tu sais ça devrait toujours être comme ça la vie. J'aime l'armée tu le sais mais je vous aime encore plus toi et les enfants. Je voudrais tellement vivre avec vous. Vous me manquez tellement !"
L’ancien lémurien glissa alors son visage dans mon cou avant de m’embrasser doucement et d’ajouter.
"Julian sait.... mais il sait aussi que c'est ton choix et il l'a accepté depuis longtemps. Il a même promis de ne pas en parler tu t'en souviens ! Julian a respecté sa promesse pour ne pas qu'on se fasse souffrir mutuellement."
J’étais tellement admiratif de mon époux. Je me sentais si fier à l’idée qu’il puisse l’accepter et parvenir à se débrouiller seul de son côté. Jamais je n’aurais pensé qu’il parviendrait à s’habituer à ce genre de vie.
"Je sais mais je m'en veux de ne pas voir grandir les enfants. Quand je les regarde je me dis que j'ai manqué tellement de choses. Mais le mal est fait et je ne peux plus revenir en arrière. Heureusement ils sont assez grands pour le comprendre aujourd'hui"
"Ils savent très bien que tu es le vrai héros de toute l'Amérique et du monde entier ! Ils grandissent avec l'image de leurs parents en figure sacré."
Je levais un instant mes yeux au ciel. Cela ne m’étonnait même pas de sa part de l’entendre prononcer ce genre de propos. Il ne se gêna d’ailleurs pas pour en rajouter une couche.
"Oh oui ! Nos enfants ont cette chance de nous avoir nous comparé à d'autres qui doivent supporter des gens normaux et moches !"
Pourtant, loin d’être bête il finit par s’écarter légèrement de moi et penchant la tête sur le côté.
"Tu es nostalgique ? Ça ne te ressemble pas ... surtout que la dernière fois c'est toi qui m'as engueulé quand j'ai lancé le sujet que tu poses des vacances pour partir avec nous à Hawaï..."
Je le regardais un peu surpris. Bon, en réalité par vraiment si surpris que cela. Je me connaissais assez pour imaginer que des devoirs m’avaient sans doute retenu ailleurs. Ce n’était pas facile d’être le chef d’une des forces armées des Etats-Unis. Mais était-ce réellement une raison pour me comporter de la sorte ? Toutefois, je n’oubliais pas que je devais endormir les soupçons du lémurien sur ce moi qui n’était pas réellement moi. Un peu gêné par mon comportement, je me passais une main sur mon visage avant d’ajouter en rigolant nerveusement.
"Ouais t'as raison. C'est sans doute la fatigue... je suis surbooké en ce moment au travail et j'avoue que rentrer pour retrouver mes amours à la maison ça m'aurait un peu soulagé."
"Ooooh mon pauvre commandant général ! Est-ce que tu veux que le grand roi président Julian te fasse un massage du dos pour te détendre ?"
"Ça serait avec grand plaisir, ta majesté ! De mon côté je me chargerais de me faire pardonner mon terrible manque de courtoisie pour t'avoir lâchement abandonné lors de nos dernières vacances."
Il me passa alors une main dans le dos lorsque je réalisais que j’avais peut-être une bien meilleure idée.
"En fait... ça te dirait qu'on aille se coucher ? La journée a été épuisante et j'ai besoin de me relaxer un peu."
"Bien sûr ! J'ai tourné le bouton du chauffage au max en plus y a une heure ! Il va faire j'en chaaaaud"
Je ris gentiment et finis par ajouter une sur un ton très malicieux.
"Tu risques de te faire gronder par Kowalski. C'est dommage vous aviez presque failli vous rapprocher durant notre soirée jeux."
Je finis donc par me relever du canapé et dans une petite révérence forcée, je me mis à rire avant d’ajouter dans un rire joyeux.
"Si votre majesté veux bien se donner la peine !"
Exécutant mes ordres, mon Queue rayée se releva donc. Le prenant alors par surprise, je le soulevais alors dans mes bras comme une jeune épouse. J’avais toujours tellement aimé le sentir se blottir dans mes bras protecteurs pour que je puisse l’entraîner en toute confiance dans notre petit nid d’amour. Alors que je l’entraînais vers notre chambre, je lui faisais part de ce que j’avais sur le cœur.
« Jamais il ne m’a été donné dans ce monde de contempler une créature aussi magnifique que toi. Je t’aime tellement, mon amour. Tu ne peux pas imaginer à quel point je t’aime. »
Le reste de la nuit se passa excellemment bien. Dane le fons j’étais surpris de découvrir les compétences en matière de sexualité qu’il avait acquises au fur et à mesure des années. Oh certes, il n’avait jamais été un mauvais amant ! Mais là il n’avait jamais fait preuve d’une si grande clairvoyance. Il savait parfaitement quel baiser et quelle caresse ferait naître en moi un plaisir inégalable et j’en avais longuement profiter. Par habitude, je m’étais relevé tôt le lendemain. En soldat consciencieux de son travail, je voulais à tout prix savoir quelles étaient les avancées dans leur recherche. C’est pourquoi je me rhabillais rapidement pour aller dans le bureau afin de communiquer avec eux. Mais avant de quitter ma chambre, je voulais tout d’abord m’assurer que Julian ne risquait pas d’avoir froid. Il s’était endormi immédiatement après avoir fait l’amour et il était donc totalement dévêtu. M’approchant de lui avec une couverture que je trouvais dans une armoire, je relevais avec soin son duvet de plume d’oie avant de poser délicatement la couverture par-dessus. En aucun cas il ne pourrait avoir froid ainsi emmitouflé dans ses couvertures. Puis, écartant délicatement une mèche de ses magnifiques cheveux ondulés, je l’embrassais tendrement sur la bouche avant de lui murmurer à l’oreille.
« Je t’aime, mon doux monarque endormi. »
Je ressortis alors de la chambre et passa au bureau où je demandais à Clover de me faire un rapport complet sur la journée. Apparemment les thèses concernant l’invasion extraterrestre ne faisaient que se confirmer. Je refermais donc mon ordinateur, promettant à Clover de la contacter au plus vite. Puis, je passais un moment au salon avant de jeter un œil vers l’immense baie vitrée. Le blizzard étant toujours bien présent mais il s’estompait quelque fois, me laissant admirer la beauté d’une magnifique aurore boréale. Qu’est-ce que c’était beau… et romantique ! J’hésitais presque à retourner dans la chambre pour réveiller mon Julian afin qu’il profite de ce magnifique spectacle avec moi. Cela dit, je le connaissais mon gros dormeur. Il était inutile que je prenne le risque de le tirer du lit à cette heure-là il aurait été d’une humeur massacrante. C’est pourquoi je me contentais de l’admirer en solitaire durant de longues minutes. Puis soudainement, je vis une tâche noire assombrir le ciel. Elle étai mouvant et de forme arrondie et elle disparut aussi vite qu’elle était venue. Je demeurais surpris durant quelques minutes et puis secouer la tête. Après tout, ce n’était rien. Il y avait sans doute une explication totalement rationnelle à apporter à ce phénomène étrange. Peut-être que j’avais fixé la lumière trop intensément et trop longtemps ?
Soudain, j’entendis un bruit derrière moi. J’aurais reconnu cette foulée entre mille et c’est tout naturellement que je me tournais en direction de mon frère.
« Est-ce que tu as vu ce que j’ai vu ? »
Je pointais le ciel espérant pouvoir obtenir une réponse à la fois crédible et rassurante. Puis, je décidais de changer de sujet. Après tout comment aurait-il pu le savoir ? Il venait d’entrer dans la pièce.
« Comment s’est passé ta nuit ? Tu as bien dormi ? »
Puis, me rappelant qu’il partageait son lit avec Cain, j’affichais une grimace de dégoût et levais une main devant moi.
« En fait non, épargne-moi les détails s’il te plait. Si tu tiens à ce que je préserver ma couverture intacte, autant que tu évites de me provoquer inutilement. »
Je préférais me diriger en direction de la cuisine. Mon estomac commençant à crier famine.
« Est-ce-que tu veux que je prépare un café ou un chocolat ? Si tu veux un thé je te laisserais le plaisir de le préparer toi. Je n’ai aucune envie d’être la pauvre victime de tes tocs. Je sens que tu vas encore réussir à m’énerver. »
∞everleigh
E. M. Kowalski
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
Parmi toutes les choses qui m’avait frappées dans cette nouvelle vie, la pire était de voir à quel point j’avais pu persister dans mes conneries. Après avoir couché avec Julian et juste avant de s’endormir, le lémurien m’avait confié que nous ne nous étions plus revus depuis 6 mois. Depuis 6 mois ? Nous étions restés autant de temps loin l’un de l’autre ? Pas étonnant que je me sentais aussi frustré et malheureux au moment où je m’étais projeté ici. Je ne m’étais clairement pas remis. J’imaginais que ma position dans l’armée m’obligeait à faire des sacrifices, que ma famille devait en pâtir également, mais resté loin d’eux si longtemps me paraissait complètement surréaliste. Comment pouvais-je me sentir à mon aise alors que ceux qui comptaient le plus étaient également ceux que j’avais le moins l’occasion de voir ? C’était tout bonnement monstrueux et abominable. Depuis combien de temps Julian devait supporter cela ? Combien d’années ou de décennies ? Il me surprenait véritablement. Je ne l’aurais jamais cru capable de réaliser un tel exploit. Il devait se sentir tout aussi malheureux que mon futur moi. Et tout ça pour quoi ? Parce que j’avais professé toute ma vie que le bien-être de la collectivité était plus important que le cadre individuel ? Ou tout simplement parce que je ne supportais plus Julian depuis très longtemps et que j’avais mis de la distance entre nous uniquement parce que j’étais trop lâche pour l’affronter ? Non mais là sérieusement, je méritais des baffes. Il fallait que les choses changent et radicalement !
Mais pas maintenant, pas tout de suite. Je devais tout d’abord rejoindre Kowalski pour parler de la suite des évènements. Pour savoir ce que nous pouvions et devions faire durant cette mission. Elle ne pouvait pas consister à passer tranquillement des fêtes en famille. Quel intérêt de fêter ce que nous pouvions célébrer sur place à Storybrooke ? Bon certes, nous avions appris ce que nous serions devenus dans notre avenir avec notre travail, nos enfants. Mais là franchement s’il s’agissait d’un film tout le monde s’endormirait après la première heure parce que tout ce qui se passait était d’une banalité affligeante. Alors finalement, est-ce que quelque chose allait se passer ? Est-ce que nous aurions droit à cette invasion alien que Clover craignait ?
Je décidais de laisser ces réflexions dans ma chambre, tout comme Julian qui ne m’avait jamais semblé aussi beau qu’allonger là dans son duvet de plumes. Je le quittais donc avec un certain regret pour aller rejoindre le salon. Après une observation rapide d’une magnifique aurore boréale, qui indiquait alors que la neige avait enfin arrêté de tomber, je rencontrais Kowalski qui revenait de sa chambre conjugale. Je ne privais alors pas pour lui faire comprendre que je ne voulais aucune information sur la nuit qu’ils avaient passés ensemble. L’entendre parler des prouesses sexuelles de Sac à Puce était loin de m’intéresser. Heureusement, ce ne fut pas le cas. Bien au contraire ! Il semblerait qu’ils s’étaient contentés de boire. C’est tout du moins ce qu’il prétendait et s’il y a une chose que Kowalski était bien incapable de faire c’était bien de mentir. Je le crus donc sur parole, me contentant de lui adresser un petit sourire en coin.
« Je comprends que tu aies eu envie de boire. Qui ne le voudrait pas après tout ce qui nous est arrivés hier. J’espère que tu as quand même digérés ta partie de Pictionary passée avec Julian. »
Les échanges houleux qu’ils avaient eu alors m’avaient énormément amusé. Et dire que c’était lui qui se plaignait de mon manque d’ouverture avec Cain. Ne se rendait-il donc pas compte qu’en plus de lui avoir interdit de jouer avec nous au jeu organisé pas la mairie, il avait passé son temps à faire son mauvais perdant avec Julian ? Je secouais la tête décidant que ce n’était pas le meilleur moment pour parler de cela. D’ailleurs, le sujet qu’il aborda alors me fit légèrement tressaillir. Il avait sérieusement balancé toute la vérité à Cain sans aucun recul ? Ne se rendait-il donc pas compte des conséquences néfastes que cela pourrait entraîner pour nous ? Je ne pus alors que lui faire part de ma désapprobation d’un air moqueur.
« Dis donc. C’est pas toi qui m’a tapé des théories pendants des heures sur les paradoxes temporels ? Quand je pense que tu m’avais dit de ne surtout pas brûler notre couverture. »
Je croisais les bras devant moi, secouant la tête d’un air désapprobateur. Puis, réfléchissant plus loin au propos que je pourrais lui tenir, je lui lançais.
« Tu sais si ça se trouve on est vraiment dans le futur et tu vas déclencher toi-même des réactions en chaîne dont tu n’as même pas idée. Tu sais que je t’aime beaucoup, frangin. Et quoiqu’il puisse arriver je t’aimerais toujours ! Mais si par ta faute je devais perdre Julian ou mes enfants, je t’assure que je t’en voudrais jusqu’à la fin de mes jours. »
J’étais sérieux en plus. Comment pourrais-je lui pardonner le rôle qu’il avait jouer dans la disparition de mon époux ou de la famille que nous avions bâtie ensemble ? Je ne pourrais jamais, même si comme je l’avais précisé la rancune ne pourrait jamais complètement chasser les sentiments d’amour fraternels que j’avais pour moi. Kowalski n’était pas seulement mon frère mais également ma fidèle nageoire droite. Il était mon meilleur ami et je n’aurais pas pu faire la moitié des choses que j’avais accomplie sans lui à mes côtés. C’est pourquoi je fus pris d’un frisson en envisageant une option qui m’avait échappée jusqu’à présent. Et si nous venions à mourir dans ce jeu, qu’adviendrait-il de nous ? N’était-ce réellement qu’une simulation où étions-nous également capables d’être blessés ou de mourir ? Cette question, je me résolus à la poser à mon très cher crâne d’œuf. J’étais sûr qu’il parviendrait à m’apporter une explication satisfaisante.
« Dis Kowalski est-ce que tu… est-ce que tu crois que les blessures qui nous sont infligées dans ce jeu peuvent également influencer notre véritable vie ? »
J’avais posé cette question avec tout le sérieux du monde et j’avouais volontiers qu’à ce moment je faisais tout sauf le malin. Je n’avais pas envie de passer l’arme à gauche dans de monde. Julian m’attendait à Storybrooke pour regarder les illuminations de la fête de Noël. Rico et Stoyan étaient en train d’attendre leurs cadeaux qui devaient être déposés sous le sapin. Nous n’avions pas le droit de leur faire faux bond et de les abandonnés. Ils avaient besoin de nous et comptaient sur nous pour passer le plus beau des Noëls.
J’abandonnais alors ses cruelles pensées. Ce n’était pas le temps de songer à cela. Quoiqu’il puisse arriver, nous allions nous en sortir. J’en étais plus que persuadé. Je décidais alors de préparer une boisson pour chasser ses divagations. Et bien sûr, je ne pus m’empêcher alors de faire preuve de maladresse. Kowalski réagit au quart de tour, affirmant qu’il boirait son thé de dos pour ne pas me perturbés par ses tocs et je plaçais alors une main sur mon visage.
« Kowalski c’est pas ça que je voulais dire… c’est pas la manière dont tu bois ton thé qui me dérange. Je ne peux juste pas préparer ton thé avec autant de minutie que toi. Quand je bois mon thé ben je mets le sachet dedans, j’attends que l’eau change de couleur et je le jette. Et toi ben tu seras pas content si je le prépares comme ça alors si tu veux vraiment boire un thé, tu le prépares tout seul. »
Non mais c’est vrai ? C’était quoi cette manie de tout calculé en plus ? Et le pire c’est que ça changeait avec chaque thé. Les anglais étaient vraiment des gros cinglés. Il fallait toujours qu’ils compliquent les choses les plus simples.
Kowalski m’interrogea alors sur la nuit que j’avais passée. Je ne pus alors m’empêcher de rougir. C’était vraiment d’un puéril je le savais. Mais contrairement à ce que les apparences laissaient entrevoir, j’avais toujours été quelqu’un de véritablement pudique. Ça n’était pas mon style de me venter du nombre d’amants et de maîtresses que j’avais mis dans mon lit. Je n’étais pas non plus le genre de personne qui pouvait parler de pratiques dont il usait avec ses partenaires. Je foudroyais d’ailleurs constamment Julian du regard quand il abordait le sujet et risquait de faire un impair Kowalski en revanche ne connaissait aucun filtre lié aux tabous sociaux que l’on pouvait s’imposer. Du coup, il ne fit que me rendre davantage mal à l’aise vis-à-vis de son discours. Me grattant l’arrière de la tête, je repris hésitant.
« Euh ouais enfin c’est pas vraiment comme toi. Julian et moi on est déjà ensemble et j’ai pas… enfin j’ai pas trouvé déplacé le fait que… »
Puis, comme réveiller par un sursaut et surtout par cette gêne qui commençait réellement à m’handicaper, je repris sur un autre sujet.
« Mais bon est pas là pour parler de ça. Tu as jeté un œil à la météo ? Pour savoir les dégâts que cela faisait ? »
Je l’écoutais alors avec attention et tentais de faire la part des choses. Je finis malgré tout par sourire, préférant voir le bon côté des choses.
« Ouais c’est aussi ce que Clover m’a dit, apparemment on a un peu tous paniqués pour rien. C’est plutôt une bonne nouvelle mais cela ne doit pas nous empêcher de rester sur nos gardes. Ce phénomène c’est peut-être juste le calme avant la tempête. »
Il est vrai que le temps s’était calmer mais je n’apprenais rien à Kowalski en lui disant qu’une légère accalmie ne signifiait rien de général. Le pire restait peut-être à venir et seul l’avenir nous le dirait. Si les aliens avaient provoqué ce cataclysme grâce à une quelconque technologie peut-être s’apprêtaient-ils maintenant à nous envahir ? C’était toujours plus pratique de faire atterrir ou voler des vaisseaux avec un ciel dégagés. Qu’ils s’agissent d’humains ou d’aliens on devait tous être rangés à la même enseigne vis-à-vis de cela.
Mon frère me fit alors me ramena à des perspectives plus joyeuses lorsqu’il parla du fait d’avoir épousé le président des Etats-Unis. C’est vrai que j’étais loin de m’attendre à cela surtout que je m’étais considéré supérieur en tout point par rapport à Julian. Il fallait dire que ça n’était franchement pas dur. Cela devait être le cas des 4/5 de la populations mondiale. Mais j’avais accepté de me tenir deux pas derrière lui à partir du jour ou j’étais devenu prince consort. Être le mari de la personne la plus importante des Etats-Unis ne devait pas faire une grosse différence. Je finis par rire à ses propos et déclarer.
« C’est peut-être bien pour le progrès mais lorsque cela concerne Julian je suis moins certain que toi. Je ne sais pas comment la population m’appelle, mais ce que je sais en revanche c’est que certains membres de l’armée me surnomment Queenie… et je les rabroue comme ils le méritent. »
Après tout, j’étais général non ? Je pouvais très bien donner l’exemple en envoyant en mission l’effronté à l’autre bout du pays, dans une position désertique loin du reste de la population. C’était sans doute ce que j’avais prévu de faire et puis finalement j’y avais renoncé. Maurice m’avait très certainement convaincue que je ne pouvais me permettre de donner le mauvais exemple à son petit protégé en jouant les dictateurs. J’avais donc fini par accepter et finit pas prendre cela à la rigolade. Après tout, ça n’était pas méchant que cela et je devais me sentir fier d’être marié à Queue Rayée. Je ne pus m’empêcher de rire aux derniers propos de Kowalski. Bien sûr, cela ne me dérangeait pas d’appeler nos connaissances pour les fêtes. Après tout, c’était assez commun d’appeler ses proches le jour de Noël sans avoir de justifications supplémentaires à donner. En réalité ce fut autre chose que me faisait rire.
« Moi être quelqu’un de social ? Je t’en prie Kowalski, j’ai passé les 6 derniers Noël à envoyer des SMS pour ne pas être obligé de passer des coups de téléphone. On fait mieux niveau sociabilité, non ? »
Puis, en voyant l’œil mauvais qu’il me jetait, je ris encore tout en lui tapant sur l’épaule.
« Mais soit, tu as bien raison. Je serais de toutes manières plus doué que toi. Alors pourquoi pas ! Je les appellerais. »
Et c’est ce que je fis. Pendant que Kowalski était occupé à éplucher les dossiers pour trouver des indices sur notre situation, je les appelais les uns à la suite des autres. C’est ainsi que j’appris que Marjolène filait le parfait amour avec un artiste espagnol avec lequel elle s’apprêtait à avoir un bébé. Notre cher petit Stoyan avait élu domicile dans la campagne anglaise et attendait son quatrième bébé avec impatience. Quant à Rico, loin de s’être calmé au cours de ses années, travaillait à présent comme spécialiste de ménage et était toujours aussi coureurs de jupons et de calçons. Bien sûr, j’en avais appelé beaucoup d’autres et fit un récapitulatifs à Kowalski dès que je les avais tous joints. Mis à part notre pauvre Melman qui était mort d’un infarctus, certainement à force de flipper devant toutes les maladies qu’il pouvait attraper au cours de sa vie, tous le monde se portait à merveilles.
En attendant des nouvelles de la part de Clover, j’avais choisi de consacrer ma journée à ma petite famille chérie. Réveillant tout d’abord mon Queue Rayée vers le milieu de la matinée, je lui avais apporté son petit déjeuner au lit et lui souhaiter un joyeux Noël. Puis, j’avais pris un peu de temps pour moi pour aller ouvrir les cadeaux que je devais offrir plus tard à ma famille. Après tout, si je voulais donner le change pour les miens, il fallait bien qu’en les ouvrant je ne sois pas aussi surpris qu’eux. Oh bien sûr j’avais réussi à ramasser quelques informations auprès de Julian pour savoir quels étaient mes cadeaux destinés aux enfants. Mais pour ce qu’il s’agissait de lui, je ne pouvais me fier qu’à mes propres yeux.
C’est pourquoi je fus tout content de découvrir que même si j’étais un mari qui n’assurait pas vraiment question père de famille, j’étais au moins doué lorsqu’il s’agissait de dire à l’homme de ma vie à quel point je l’aimais. Après tout, je venais de lui offrir une des plus grandes découvertes de la Space Force, ça n’était pas rien tout de même. Ce fut le deuxième cadeau qui me laissa complètement sur les fesses. Un présent qui concernait la naissance prochaine d’un enfant. Nous allions être parents encore une fois ? C’était une drôle de surprise. Toutefois, elle ne me semblait pas si surprenante que cela. Même si fonder une famille devait faire bien plus partie des préoccupations de Julian que des miennes, j’étais certain que je serais tout fier d’être papa. Même si cela voulait dire que je laissais mon Queue Rayée gérer tout seul l’éducation et la charge de nos enfants ? Je ne connaissais pas du tout mon moi du futur mais j’imaginais que cela devait être cela sa vision idyllique de la famille. Comment se faisait-il que je devienne aussi aigre et irresponsable en étant plus âgé ? C’était véritablement désespérants.
Je choisis donc de prendre les devants. Il n’était plus question de vivre ainsi. Je m’étais promis que Julian aurait droit à un meilleur époux et j’allais le lui donner. Saisissant mon ordinateur portable, j’écrivis vite fait une lettre de démission que je comptais bien offrir à mon époux avec les cadeaux du bébé. Je me sentais prêt à passer la main à un ou une autre pour me concentrer sur ce qu’il y avait de plus essentiel dans ma vie. Mon moi futur allait peut-être me le reprocher les premiers temps, mais j’étais certain que les années passants, ils finiraient par se convaincre que c’était la meilleure des choses qui pouvaient lui arriver dans sa vie. Ne désirant cependant pas le mettre devant le fait accomplis, j’ouvrir un fichier secret sur mon ordinateur. Depuis toujours, je tenais un journal de bord sur mon ordinateur dont tout le monde ignorait l’existence. J’y notais mes activités, mes pensées et mes différentes actions de toute la journée. Tout d’abord professionnel, ce cahier devint très vite un carnet intime sur lequel j’aimais m’épancher. Me connaissant mieux que personne, je savais que c’était ici que je finirais par rechercher des réponses à tout ce qui avait pu m’arriver durant mon absence de Noël. C’est pourquoi, je créais un troisième fichier appeler « Ma vie après le Noël 2020 ». En préface, je commençais à taper ma lettre.
Lettre de Skylar à Skylar:
Salut toi,
Je suis toi. Cette introduction te semblera certainement un peu étrange et pourtant non tu n’es pas en train de rêver. Tu sais très bien que ces quelques jours de blackout total dans ta tête sont tout sauf normal. Après tout, contrairement à ce que Kowalski a toujours prétendu, tu es loin d’être un abruti. Et pourtant, je crois que ça ne serait pas une mauvaise chose qu’on se parle tous les deux de cœur à cœur, comme on refuse de le faire bien trop souvent.
Je t’avoue qu’en arrivant ici, j’étais loin de m’attendre à cela. J’ai été extrêmement fier en apprenant que tu étais parvenu à devenir un général 4 étoiles. Le rêve le plus cher de toute ton existence a pu être réalisé et je suis heureux de savoir que tu as pu parfaitement réaliser tes ambitions et que tous ses sacrifices n’auront servis à rien. Mes félicitations !
En revanche, tu te doutes bien que j’ai failli partir d’une crise cardiaque en apprenant que tu étais marié et que tu avais une famille. Avoue qu’on était tous les deux bien loin de s’attendre à celle-ci… surtout que notre époux en question n’est personne d’autre que Julian. C’est comment de vivre avec lui ? Ah oui j’oubliais, tu ne peux pas le savoir étant donné que tu t’es enfermé lâchement au fin fond de ton QG pour éviter de répondre à cette question. Mais franchement, qu’est-ce qui t’es passé par la tête ? Où est passé ton sens de l’honneur et de l’abnégation ? Les choses que tu as sacrifiés pour le bonheur de ta famille elles sont où exactement ?
Je sais que la vie aux côtés de Julian est loin d’être une partie de plaisir. Il peut être arrogant, capricieux et tu dois être encore plus exaspéré que moi par toutes ces petites manies qui nous ont toujours rendues dingue. Mais si tu ne pouvais pas les supporter, alors pourquoi diable l’as-tu épousé ? Tu te rends compte au moins à quel point il doit être malheureux, lui qui a toujours eu une peur bleue à l’idée d’être abandonné ? Clairement, sur ce coup-là je ne suis pas fier de toi… mais alors pas fier de toi du tout ! Une famille ça devrait toujours se construire à deux et vos enfants vous ne pourrez pas les élever autrement qu’ensemble. D’autant plus que si c’est Julian qui les élève tout seul, tu n’auras aucune raison de te plaindre que vos enfants lui ressemblent autant !
Alors change pendant qu’il en est encore temps. Arrête de t’inventer des excuses débiles à tout bout de champs et prend tes responsabilités. Parce qu’ils méritent beaucoup mieux que cela et que tu le sais clairement. C’est pourquoi, j’ai veillé à ce que tu te renvoies de l’armées par tes propres moyens. Tu peux me croire, un jour tu me remercieras d’avoir été aussi clairvoyant… et clairvoyant pour deux.
Vis ta vie et sois heureux… rends Julian et tes enfants heureux parce que c’est tout ce qui compte vraiment.
Ton toi du passé qui ne désirais que ton bien.
Skylar
Je refermais alors mon ordinateur portable, entendant déjà Julian hurler comme un petit fou dans le salon. Je comprenais alors qu’il valait mieux pour moi d’aller rejoindre ma famille avant que Kowalski ne soit prit d’une envie subite de faire manger de la neige à Julian pour qu’il se taise enfin. Je trouvais alors du ruban adhésif et enroulais soigneusement le petit paquet de bébé avec cette fois-ci la lettre de démission que j’avais signée.
Rejoignant le salon, je trouvais toute notre petite famille agitée au pied du sapin. Les enfants étaient déjà la recherche de leurs petits paquets. Julian semblait d’ailleurs ravi de leur offrir les cadeaux que leurs papas leur avaient acheté avec amour. Je souris en saisissant dans ma main le cadeau que Julian me tendait. Apparemment, il estimait qu’ils ne devaient pas être le seul à participer à la distribution des cadeaux pour les enfants. Lisant le prénom qui y était inscrit, je m’adressais à mon fils.
« Dylan, celui-ci il est pour toi ! »
Le jeune garçon sauta alors sur ses pieds et me rejoignis, les yeux brillant d’excitation. Il ouvrit son paquet ave frénésie avant de se mettre à crier.
« J’ai reçu une panoplie d’espion ! Je suis tellement content papas. Merci milles fois. »
Il m’embrassa alors avant de me faire un gros câlin et en fit de même avec Julian. Il me rejoignit alors tout heureux.
« On pourra jouer aux espions après le dîner papa ? On pourra faire équipe avec Astrid. Allez, tu veux bien ? »
J’approuvais d’un signe de tête, confirmant que ce projet me plaisant beaucoup. Puis, m’accrochant à sa manche, je le fis abaisser à mon niveau pour lui confier un secret.
« Tu devrais également aller remercier, tonton Kowalski, petit gars. Après tout, il a également participé à son élaboration. »
Même si je n’avais aucune information à ce propos, ma certitude était plus qu’intacte. Je connaissais les inventions de mon lieutenant par cœur et il ne m’avait pas fallu plus qu’un coup d’œil pour comprendre qu’il était derrière tout ça. Et puis, personnellement, j’étais certain que mon frère serait plus que ravi de se faire féliciter pour son génial ciboulot.
Mon attention, se tourna alors en direction de Joro. Lui aussi était tout content de découvrir son nouveau cadeau. Un ordinateur portable flambant neuf. Embrassant son père, il vient me rejoindre après avoir échanger quelques mots avec lui.
« Je te remercie beaucoup, papa. C’est vraiment un magnifique cadeau. »
« Je t’en prie, fiston. C’était bien naturel. Après tout, tu ne pouvais pas entrer au lycée avec une machine que ne fonctionnait pas, n’est-ce pas ? »
« Oui et peut… enfin peut-être que ça te permettra de nous envoyer des mails plus souvent quand tu ne seras pas là. »
Il regarda avec un visage un tantinet déconfit qui me fit comprendre une fois de plus que je n’étais pas un père de famille très présent dans sa vie. Je me relevais alors du canapé ou j’étais assis et je lui fis un gros câlin.
« Ne t’inquiète pas pour ça. Tu n’auras plus jamais à te préoccuper de ça… plus jamais. »
« Qu’est-ce que tu veux dire par là ? »
« Je vous en parlerais tout bientôt mais je tiens à ce que papa soit au courant avant vous. Tu peux garder le secret ? »
« Bien évidemment ! »
Il avait l’air plus surpris qu’heureux mais pour le moment cela me convenait tout à fait. Il aurait tout le temps de s’en réjouir une fois que Julian et moi nous aurions eu notre petite conversation.
Une fois les enfants ravis de leurs cadeaux, il ne me restait plus qu’à rejoindre mon mari. Je saisis donc dans mes mains les trois paquets que j’allais lui offrir. Le premier était un petit paquet carré avec un papier cadeau tout brillant d’étoiles. Le deuxième, c’était un paquet assez plat et allongé, il portait le même papier que le premier. Quand au troisième, c’était le plus précieux de tous même si son apparence ne prêtait pas de mine. C’était normal en somme puisque je l’avais entouré de scotch après l’avoir refermé dans le bureau. M’approchant de Julian, je lui adressais un clin d’œil charmeur.
"Voilà ! Pour le plus merveilleux des compagnons. Les deux-là vont ensemble. Quant au dernier tu l'ouvriras après."
Les magnifiques yeux pétillants de mon compagnon me firent tout de suite comprendre qu’il était impatient de pouvoir les ouvrir. D’ailleurs il ne se fit pas prier, dès qu’il put mettre la patte dessus, il déchira le papier du plus petit des paquets. En l’ouvrant, il y trouva une pierre sphérique de couleur verte. Je savais que je ne me trompais jamais lorsque j’offrais des bijoux à mon lémurien. Il avait des goûts simples mais plus ils étaient brillants et chers, plus il les aimait. C’est d’ailleurs une chose que même au début de notre relation me mettait une boule dans l’estomac. Je me sentais assez triste et désemparé lorsque je me rendais compte qu’ayant moins d’argent que lui, je ne pourrais pas réellement un jour vraiment lui faire plaisir. A croire qu’un jour cette inquiétude ne serait plus qu’un mauvais souvenir.
"Oooooh c'est beau ! Une pierre précieuse brute ! Je vais la faire monter en collier !"
Je me grattais alors la tête, quelque peu déçu de ne pas y avoir songer moi-même.
"Ouais c'est clair que j'aurais mieux fait de la faire monter en bijoux... Je suis désolé de pas y avoir pensé. Mais tu vas peut-être mieux comprendre mon but en ouvrant mon deuxième cadeau. "
Julian s’exécuta alors, découvrant un certificat dans le deuxième paquet. Il s’agissait d’un acte de propriété et pas n’importe lequel puisqu’il s’agissait d’une planète. Mon Queue Rayée fronça alors les sourcils, bien curieux de connaître le secret que renfermait vraiment ce morceau de papier. Puis, comprenant enfin sa signification, il se mit à crier devant toutes les personnes présentes.
"HAHAHAHA MOI J'AI UNE PLANETE A MON NOM ET PAS VOUS HAHAHAH LOSER !"
A cet instant-là, je ne pus m’empêcher d’échanger un regard avec Kowalski qui devait certainement être agacé par la situation. Flatter l’égo surdimensionné du roi des lémuriens n’était certes pas une bonne chose mais si cela pouvait lui faire plaisir dans le fond c’était tout ce qui importait pour moi. Je passais bien trop de temps le reste de l’année pour le rabaisser et tuer son égo dans l’œuf. Le laisser parfois exploser une fois par an ça n’était pas vraiment cher payer. D’ailleurs il semblait heureux lors que je le voyais secouer avec fierté ce papier comme un trophée. Il finit par se jeter à mon cou et m’embrasser avec entrain.
"Tu es vraiment le meilleur mon commandant général ! Le grand roi président ne pouvait rêver de mieux ! En plus d'être président des USA, il est maintenant roi de la nouvelle planète !"
J’éclatais alors de rire songeant que nous avions beau faire tout ce qui était en notre pouvoir, jamais rien au monde ne pourrait changer sa manière d’être. C’est pourquoi, lui adressant mon plus beau sourire, je repris.
"Mais c'est normal, mon Queue Rayée. Après tout c'est toi qui a lancé le projet Space Force. Il est donc logique que notre première découverte majeure soit pour toi."
Je l’embrassais alors à mon tour, laissant noyer mon regard à l’intérieur de ses magnifiques yeux semblables aux plus beaux des astres lumineux. Rien de plus naturel en somme puisqu’il était le mien. Je repris alors mes explications, tout fier de lui présenter sa planète.
"La planète s'appelle officiellement KJ13 mais pour des raisons de simplification nous l'avons tout simplement nommée Julian."
Je me tournais alors en direction de la baie vitrée, forçant mon compagnon à en faire de même. Je levais alors une main dans sa direction.
"Je te montrerais sa position la nuit prochaine, mon lémurien en sucre"
Honnêtement, j’avais vraiment hâte de pouvoir le faire. Je nous imaginais tellement bien assis sur une couverture tout en regardant le firmament qui s’étendait à perte de vue devant nous. Un verre de champagne à la main, je pourrais lui montrer où se trouvait sa planète et l’on profiterait alors d’une étreinte toute douce et d’une discussion tourant autours des étoiles. Oh oui j’étais impatient d’y être. Ce serait tellement romantique. Je repris alors sur un ton beaucoup plus professionnel.
"Je sais que pour 2040 tu rêvais d'établir ton premier centre de loisirs dans l'espace mais il faudra pour le moment te contenter de ça"
Julian m’adressait alors un signe de la main, me faisant comprendre que je n’avais absolument aucune raison de m’excuser envers lui.
"Non mais c'est très bien. Au moins là, on pourra ouvrir encore plus de centres, et encore plus de spa, et encore plus de boîtes de nuits ! C'est juste ... parfait !"
Je ne pouvais qu’imaginer l’idée que Julian avait en tête. Cela ressemblerait sans doute à un Magrathéa à la sauce lémurienne. C’était drôle de pouvoir imaginer que nous allions créer une concurrente à cette planète. Dans le fond je trouvais que c’était plutôt bien fait pour eux, cela leur apprendrait à vivre par procuration à travers nos fantasmes de terriens, et toc ! Julian tout heureux, continua ses embrassades dans mon cou, sur mes joues et même sur mon nez. A sont tour, il revint à la charge avec deux paquets soigneusement emballés. Le connaissant, il ne pouvait s’agir que d’accessoires de mode ou de bijoux. Je me fis alors différents scénarios alors que j’ouvrais soigneusement le paquet. Je finis par découvrir une cravate noire ce qui confirma mon hypothèse précédente. Mais au moins, elle était très jolie et c’est donc avec un petit sourire sincère que je le remerciais de l’attention.
"Toi tu rêves de pouvoir me revoir mettre des smokings... Je me trompe ?"
Je repensais en cela à la remarque qu’il m’avait faite lorsqu’il parlait du mariage. Cela m’avait grandement étonné à ce moment-là de ne pas porter mon uniforme de service et une fois encore, je me retrouvais confronter à ses fantasmes de me voir habillé et en costume. Julian accueillit la remarque en tchipant mais cela m’amusait toujours énormément. Il crut alors bon de me donner une leçon de mode qu’il estimait nécessaire pour ma survie dans le monde public.
"C'est pour éviter que tu me mettes ta cravate à carreau lorsque tu dois prendre la parole en public ! Non mais tu te souviens de la honte que j'ai eu quand le Daily New a titré sur ça ??? Sur le fait qu'ils avaient eu l'impression que tu avais découpé toi-même ta cravate dans un kilt ! Tu es haut responsable, alors tu dois avoir un look irréprochable."
Personnellement, je doutais que mon look pouvait me donner une mauvaise réputation. Je disais flute à toutes les personnes qui oseraient porter un jugement sur ma manière de m’habiller. Il n’y avait guère que les paparazzi qui pouvaient être plus intéressés par des questions de mode que de sécurité nationale et intersidérale. Toutefois, je ne tenais pas vraiment à me disputer à ce propos avec lui. C’est pourquoi, je me contentais de répliquer sur un ton plutôt amusé.
"Tu as bien raison, va. La prochaine fois je te laisserais choisir ma tenue pour ma prochaine conférence... avec ça je suis sûr que je pourrais convaincre tout le monde du bien fondé de notre conquête spatiale"
Je le serrais alors à mon tour dans mes bras pour poser mes lèvres sur les siennes en un petit baiser qui ne manquait pourtant pas de sentiment.
"Je te remercie, mon chéri. Je la porterais pour notre prochain dîner en amoureux"
Ce d’autant plus que je savais à présent l’effet que cela pouvait avoir sur lui. J’étais certain que cela lui plairait énormément de voir son prince charmant habillé comme le roi de sang noble qu’il était. Puis, je déchirais le papier entourant le deuxième paquet. J’y trouvais alors de jolies lunettes de soleil. Avoir juste sur deux paquets. Décidemment, je le connaissais beaucoup trop bien mon Julian. Je riais alors gentiment tout en les plaçant sur mon nez.
"J'aurais tellement un look d'enfer avec ses lunettes et ma casquette de général."
Choisissant alors de prendre nos fils à témoin, je me tournais dans leur direction avec toujours mes lunettes perchées sur mon nez.
"Hein les enfants. Qu'est-ce que vous en dites ?"
"Tu es très beau, papa !"
J’embrassais alors encore une fois mon mari pour le remercier comme il le fallait pour ces très jolis présents. Je n’eus même pas l’envie à cet instant de préciser que décidemment, nous ne venions vraiment pas de la même planète tous les deux.
"Merci pour tes superbes cadeaux, mon amour !"
Il me prit alors la main, semblant un peu anxieux. Il m’entraîna au loin semblant avec quelque chose d’important à m’annoncer sans vouloir encore le partager avec les autres. A ce moment-là, je devais bien admettre que je me sentais inquiet. Qu’avait-il donc à m’annoncer de si important à m’annoncer ? Je ne prononçais alors pas un mot et ne lui posais pas même une question. J’aurais trouvé cela plutôt malvenu de ma part. Je préférais donc l’écouter avec toute l’attention que je pouvais lui prêter.
« Mon deuxième cadeau est ... ce n'est pas vraiment un cadeau. Je sais qu'on en a déjà parlé mais ... Julian s'est dit qu'avec Noël et l'ambiance tu en aurais peut-être plus envie. Julian a demandé à la clinique St Harper et ... ils sont opérationnels pour démarrer le processus pour avoir un troisième enfant."
Il me tendit alors un papier que je lus avec le plus grand soin. Je devais alors bien admettre que je me sentais un peu perdu devant un tel geste de sa part. Dans ma tête, je croyais que cette histoire de bébé était réellement une chose attendue. Pourquoi sinon lui aurais-je acheter des cadeaux tels que ceux qui se trouvaient dans le paquet qu’il n’avait pas encore ouvert ? Regardant le bas de la feuille, je compris alors qu’il ne restait plus que ma signature pour que cela soit une affaire entendue. Ne sachant pas vraiment quoi dire, je finis par m’embrouiller dans mes mots.
" Ils sont... ils sont déjà prêts ? Je enfin j'aurais pensé qu'il aurait encore fallu entendre des mois pour qu'ils soient opérationnels."
Devant la phrase un peu bête que j’avais prononcée, je vis le lémurien pencher sa tête sur le côté tout en fronçant les sourcils.
"Je parle du protocole de lancement. Pas des enfants... Vu qu'il faut le consentement des deux parties avec la présence de l'avocat. Tsss ce vers de cerveau fait bien des ravages ..."
Je passais alors une main sur mon front. Bien évidemment, ce processus ne devait pas être une nouveauté pour le futur moi. Ils avaient déjà eu deux enfants ensemble et j’étais certain qu’ils s’y étaient pris de la même manière pour Joro et Dylan. Mais pour moi c’était une réalité toute nouvelle. Il était donc normal que je me mélange un peu les pinceaux. Une fois de plus, je préférais suivre l’opinion de Julian et mettre mon erreur sur le compte de ma maladie. Mon lémurien n’étant pas réellement une flèche, il ne comprenait toujours pas d’où nous venaient ses comportements si étranges à Kowalski et à moi.
"Euh oui oui bien sûr... excuse-moi je suis un peu à la ramasse."
Je me rapprochais alors de mon mari, le saisissant avec une grande tendresse entre mes bras. J’étais tellement fière de l’avoir à mes côtés et m’imaginer participer à une si grande aventure comme si elle n’était pas celle de mon futur moi me remplissait véritablement de bonheur. Une toute nouvelle vie se devait d’être fêtée avec joie et je ne me privais alors pas pour couvrir mon époux de baiser et de compliments.
"Tu sais très bien que je rêve tout comme toi d'avoir ce troisième enfant. C'est le plus beau cadeau de Noël que tu pouvais m'offrir, mon amour !"
Tout en continuant de le bercer dans mes bras, je l’embrassais encore une fois sur le front et finis par m’écarter. Il était temps pour moi de lui offrir le plus magique des cadeaux de Noël. Je levais alors un doigt impératif devant moi avant de le poser sur le paquet que j’avais pris soin d’emporter avec nous lorsque nous nous étions éloignés du reste de la famille.
"Mais je n'accepterais de signer ces papiers qu'à une seule condition. Je veux que tu ouvres ce paquet !"
Le lémurien me regarda alors avec beaucoup d’étonnement même si je le sentais beaucoup moins nerveux. D’ailleurs, il ne manqua pas de pousser un soupir avant de déballer le cadeau. A l’intérieur, il y découvrit deux petits vêtements de bébé. Premièrement un body qui indiquait clairement que le souhait le plus cher de mon futur moi étai d’avoir une petite fille. D’ailleurs, les petites chaussures à boule le confirmaient également. Levant alors un regard tout amoureux en direction de mon époux, je fus véritablement touché de voir qu’il avait des larmes plein les yeux.
"Skylar ... tu ... tu y avais aussi pensé comme cadeau ! Par Nani c'est tellement beau !"
"J'ai... j'ai pensé que ça pourrait être utile pour notre bébé. Je suis content que ça te plaise"
Je réalisais alors de la maladresse avec laquelle mon double s’était adressé à lui. Comment pouvait-il se montrer autant présomptueux au point d’indiquer à Julian quel devrait être le sexe de leur bébé ? Je me mordis la lèvre me rendant compte à quel point j’avais encore pu être idiot. Si notre enfant n’était pas une fille est-ce que Julian passerait des mois à s’en vouloir de ne pas avoir pu réaliser mon rêve ? Je l’ignorais mais il fallait très vite que je chasse ce sentiment de son esprit et que je fasse en sorte de le tranquilliser.
"Mais ça ne veut pas dire qu'il faut à tout prix que ça soit une fille... c'est pas la question. Je... enfin je serais tout aussi heureux d'avoir un petit garçon. C'est pas ce que je voulais dire."
Je ne manquais alors pas de rougir de honte, une attitude que mon Julian ne remarqua même pas. A vrai dire la dernière de mes phrases lui était passée au-dessus de la tête. Il était bien plus préoccupé par la lettre de démission qui était dissimuler derrière les vêtements.
"Quoi ??? Mais ... Mais pourquoi Skylar ! Je ne comprends pas pourquoi tu veux démissionner de la Space Force !"
Je pris alors une grande inspiration. Ce que j’avais à lui dire n’était pas une chose facile, vraiment pas. Oh bien sûr, je ne regrettais pas un instant la décision que je venais de faire prendre à mon double. Pour moi, il s’agissait de la meilleure décision que j’aie pu prendre de ma vie. Mais renoncer à cette institution qui avait guidée toute ma vie n’était réellement pas une décision facile à prendre. Toutefois, après avoir baisser les yeux un instant, je les relevais en direction de mon Queue Rayée. Me plaçant bien droit dans mes bottes, je finis par lui sourire.
"Oui je veux quitter la Space Force. J'aurais sans doute dû t'en parler lors d'une réunion officielle mais je pensais que je me sentirais plus à l'aise si je t'en parlais avant."
Je saisis alors le paquet des mains que je posais sur la table où reposait les papiers pour la procédure de procréation. Puis, plaçant mes mains dans les sienne, je repris mon discours.
"Tu sais je pense que c'est pas mon grade ou mes médailles qui font de moi quelqu'un d'important. L'armée ça va et ça vient. Des hommes partent et des hommes arrivent c'est comme ça. Mais ce que toi et moi on a réussi à fonder c'est ce qu'il y a de plus unique et de plus spécial dans ma vie. Les enfants et toi vous êtes toute ma vie. Je veux pas gâcher ça."
Je détournais alors mon regard, pour le tourné en direction de nos différents présents.
"Ce petite princesse ou ce petit prince à venir... il aura besoin de ses deux parents. Je veux qu'il sache qu'il a deux papas qui l'aiment à la folie et qu'ils resteront à ses côtés aussi longtemps que nécessaire. Je veux être là pour l'élever avec toi parce que c'est ce qu'une décision aussi importante implique."
A ce moment, je fus pris d’une émotion rare et encore inégalée à ce jour, comme si l’espèce d’un instant mon double et moi nous ne faisions plus qu’un. Je savais que ces paroles c’était exactement celles que je prononcerais à Julian le jour où il déciderait de donner enfin un héritier à son royaume. Mais contrairement à cette version future, je n’attendrais certainement pas que notre troisième enfant pointe le bout de son bec pour prendre une décision aussi importante. D’ailleurs, c’était une réflexion que je m’étais faite à plusieurs reprises lorsque je me trouvais à Storybrooke. C’était une certitude qui était née en moi, même si nous n’étions en réalité qu’aux prémices de notre histoire d’amour. C’est pourquoi, tout en prononçant ses paroles, je sentis ma gorge se serrer légèrement et mes yeux se remplirent lentement de larmes.
" Je ne te cache pas que cela sera sûrement un peu dur de quitter l'armée. Je risque d’être irascible et quelque peu agacé au début mais oui je veux le faire... je veux vivre auprès de ma famille ! Parce que je vous aime et que toi même si parfois tu m'agaces, tu es ma raison de vivre."
Je remontais alors ses deux mains vers ma bouche que j’embrassais dans un baise-main tout tendre et romantique. Je sentais mon cœur battre un peu plus vite alors que je réalisais ce que je venais de dire. J’en étais véritablement certain, Julian était bien ma raison de vivre. Je l’avais compris il y avait 40 ans de cela et même si cela m’avait pris une éternité pour enfin l’admettre, j’étais très heureux de pouvoir enfin l’affirmer haut et fort même si cette réalité n’était pas tout à faire la nôtre.
Je souriais à l’air totalement abasourdi de Julian qui s’était retrouvé la bouche totalement bouclée. Et il fallait bien admettre que c’était réellement plus que rare. Relâchant mon étreinte, il plaça ses mains devant sa bouche. Il se mit alors à pleurer sans que je ne puisse rien y faire. J’étais suffisamment lucide pour réaliser que ses larmes exprimaient son bonheur, mais jamais je n’aurais cru qu’il exprimerait un tel bonheur. C’était tellement touchant et beau à voir. Ayant de la peine à lutter contre son trop plein d’émotions, il finit cependant par balbutier quelques mots.
"C'est .... c'est le plus beau cadeau que tu ne m'as jamais fais ... J'ai toujours respecté ton engagement pour l'armée parce que je sais à quel point tu y es attaché. Même au début, quand nous avons eu Joro, je n'ai rien dis parce que tu m'as dis que tu pouvais gérer les deux. Puis Dylan est arrivé aussi et tu as essayé d'être plus présent ... et ça ... maintenant ... Oh Skylar ! Jamais je n'aurais pensé que tu puisses faire ça .... c'est ..."
Il se jeta alors dans mes bras tout en pleurant, me serrant comme il ne l’avait jamais fait auparavant et avec tout l’amour qu’il avait pour moi. Je regardais alors les visages des membres de notre famille dont la curiosité les avait poussés à arrêter temporairement ce qu’ils faisaient pour nous adresser des regards intrigués et interloqués. Je voyais alors Joro se pencher à l’oreille de son petit frère pour lui murmurer quelque chose. Kowalski quant à lui m’adressais un sourire de soutien dont la sincérité serra mon cœur un peu plus fortement. C’est alors que je serais mon lémurien encore plus fort dans mes bras. Sa réaction avait été tellement puissante que je sentis des larmes couler le long de mes joues. Il venait de confirmer ce que j’avais toujours cru. A savoir que je n’avais jamais été présent aux moments les plus importants de la vie de ma famille. Je me haïssais intérieurement presque autant que je me sentais fier de voir que mon lémurien avait fait autant de sacrifice pour veiller à mon propre bonheur. Cette fois ci c’était réellement à moi qu’il appartenait de faire le sien.
"Je suis tellement désolé, Queue Rayée. Excuse-moi d'avoir pu être aussi égoïste durant toutes ces longues années. J'étais trop aveugle pour voir que j'avais besoin de rien d'autre que de vous. A partir de maintenant je te promets que je ne t'abandonnerais plus jamais. Je t'aime tellement, mon amour."
"Moi aussi je t'aime tellement ! C'est ... je n'aurais jamais cru possible que tu fasses ça un jour."
Je continuais à le bercer dans mes bras en prenant toute la patience du monde pour attendre qu’il arrête de verses ses grosses larmes de crocodile. Julian de son côté agrippa ma chemise dans le dos tout la serrant contre lui. Je venais de lui déclarer que jamais plus je ne l’abandonnerais et il prit le mot au pied de la lettre. Je souris entre les larmes, me demandant s’il avait décidé de finir sa vie accrocher à moi.
Cela dit, si mes paroles faisaient réellement le bonheur de l’homme de ma vie, je ne voulais pas totalement m’oublier non plus. C’est pourquoi je m’offris à moi-même un petit cadeau personnel.
"Mais je ne veux pas rester sans pouvoir aider mon pays non plus. C'est pourquoi je voudrais prendre la place que Pancho va laisser vacantes dans quelques moi. Tu veux bien que je devienne ton ministre de la défense ?"
Mon amour s’écarta alors, allant chercher un mouchoir pour essuyer les dernières larmes qui lui restaient dans ses grands yeux embrumés. Il hocha alors la tête positivement.
"Tout ce que tu veux mon amour !"
Je me rapprochais alors de lui pour l’embrasser avec tous les merveilleux sentiments que j’avais pour lui.
"Je ferais les différentes démarches dès la fin des vacances et je tâcherais de venir vous rejoindre à Washington dès que possible."
Je sortis alors un stylo de ma poche, le même que celui avec lequel j’avais écrit ma lettre brouillon de démission. Puis adressant un clin d’œil à mon Julian je signais les papiers et confirmer alors ma volonté de marcher dans la même direction que lui. J’ajoutais alors d’un air taquin.
"Et puis je crois qu'on a une chambre de bébé à préparer, mon Queue Rayée !"
Posant mes mains sur ses joues, j’essuyais ses dernières larmes et l’embrassais tendrement sur le front.
"Tu viens, on va aller annoncer la bonne nouvelle aux enfants !"
Glissant sa main dans la sienne, je me dirigeais à ses côtés jusqu’au canapé ou tous nous attendaient avec impatience. Kowalski était alors en pleine scène touchante familiale et je fus désolé de devoir l’interrompre mais après tout ce n’était réellement que quelques minutes. Je parlais alors suffisamment fort pour que tout le monde puisse m’écouter.
« Votre attention s’il vous plait… nous avons deux grandes nouvelles importantes à vous annoncer. La première c’est que nous avons décidés de relancer les démarches pour avoir un troisième enfant… et je croise les doigts pour que Joro et Dylan puisse avoir une petite sœur pour compléter dignement la famille. Mais il n’y a pas que cela. Je… »
Je serrais alors un peu plu fort la main de Queue Rayée dans la mienne, encore prit par le doute des conséquences que cette décision pourrait alors sur ma vie. Cependant, à cet instant précis ma décision était prise et je ne reviendrais pas dessus. Soupirant légèrement, je choisis de reprendre la parole.
« J’ai… j’ai décidé de quitter l’armée. Je ne vais pas en rajeunissant et je crois qu’il est tant de passer le flambeau. Je n’exclue pas la possibilité de créer un jour une agence d’espion à mon propre nom, afin de garder la forme. Mais pour le moment je vais profiter de mon nouveau poste de ministre de la défense pour pouvoir m’installer à Washington et m’occuper de ma famille qui a tout sacrifier pour que je puisse réaliser mes rêves. »
Je n’aurais pas su dire à ce moment-là qui semblait le plus heureux entre Joro et Dylan, la seule chose que je pouvais voir, c’était que Dylan me fonça sans prévenir dans les bras. Il avait à son tour des larmes aux yeux.
« Oh Papa c’est le plus beau cadeau que tu pouvais nous offrir, je suis si heureux ! On va enfin pouvoir vivre tous ensemble comme une vraie famille. »
Joro qui se tenait alors un peu à l’écart, plongea son regard sans le mien. Il semblait un peu plus hésitant.
« Est-ce que c’est vrai ? Tu vas… tu vas vraiment rester à nos côtés pour toujours ? »
« Oui fiston, c’est la vérité ! »
Tout heureux il fonça à son tour dans mes bras, nous faisant à son tour part de son immense joie. Puis Dylan finit par s’écarter et se mit à sautille dans le salon.
« On va avoir une petite sœur ! On va avoir une petite sœur… »
Puis, il attira son frère dans sa direction et Joro reprit tout heureux.
« Il va falloir que l’on trouve un prénom pour elle. On pourrait l’appeler Mirana, Soafara ou Ravaka comme ça elle saura que c’est une petite princesse malgache. »
« Ouais ou alors on pourrait lui donner un prénom qui fasse plus américain comme Savannah ou Allison. Je suis sûr que ça fera plaisir à Papa. Vous ne croyez pas, nos papas adorés ? »
Je ne pus alors m’empêcher de sourire en regardant Julian. Puis tournant mon regard à l’adresse de nos deux adorables petits garçons.
« Nous verrons cela les enfants, c’est quand même Papa et moi qui prendront la décision finale. En attendant vous pourriez également réfléchir à des prénoms pour un éventuel petit frère ? Mais le plus important c’est pas ça… »
J’ouvris les bras et serrais à nouveau très fort nos enfants dans mes bras.
« Le plus important c’est que vous soyez les plus formidables des grands frères avec elle et je n’ai absolument aucun doute que vous y parviendrez. Vous êtes de braves petits gars et je suis très fier de vous. »
Puis, nous reprenions tous notre place sur les canapés du salon, plus proches et unis que jamais. Je ne pus m’empêcher de sourire au moment où nous ouvrions notre cadeau de Noël de la part de la famille de Kowalski. Il s’agissait d’un magnifique voyage que nous pourrions effectuer tous les quatre.
« Oh c’est… c’est vraiment un super cadeau. J’avoue que je ne m’attendais pas à cela. »
Je regardais alors amoureusement Julian, plaçant ma main sur sa cuisse.
« Tu vois… finalement on pourra le faire notre voyage en famille. En plus maintenant, je n’aurais absolument plus d’excuse pour te dire non. »
J’embrassais alors mon époux et me tournais vers mes enfants pour savoir si cette nouvelle leur faisait plaisir. Ils me firent comprendre qu’ils en étaient véritablement très contents. Puis, Kowalski m’offrit un deuxième cadeau, une ravissante petite statuette de pingouin qui fit naître un sourire aux coins de mes lèvres.
« Skipper et Kowalski sur la banquise… ça me rappelle de bons et de lointains souvenirs. Merci beaucoup frangin. C’est vraiment très joli. »
J’avoue que cela donnait une drôle d’impression de s’échanger ainsi des cadeaux que nos doubles du futur s’étaient fait mais tant que l’illusion était là, tout était plus que parfait.
« Quant à moi, j’ai décidé de réaliser un de tes vieux rêves d’enfants… et je t’assure que celui-ci ne finira pas comme les autres que tu as connus. »
Il ouvrit alors le paquet pour découvrir un bon pour des heures de vols en avions. Bien sûr, s’il ne s’était agit que de moi, le financement aurait été beaucoup plus délicat mais Julian n’avait pas hésité à mettre la main au porte-monnaie, cet qui lui permettrait de vraiment apprendre à piloter. Je cru bon de rendre à mon époux ce qu’il lui appartenait et je rajoutais donc.
« Grâce à Julian tu pourrais d’ailleurs être indépendant à la fin de tes heures de cours. Tu pourrais le remercier. »
D’après moi, c’était bien la moindre des choses. Et cela ne lui ferait pas de mal de son conduire de manière bien élevée avec lui pour une fois.
Tout aurait bien pu se passer et notre Noël s’annonçait des plus fantastiques mais c’était sans compter sur ce qui se produisit quelques secondes plus tard. Soudain, on entendit Astrid pousser un grand cri tout en regardant vers l’extérieur. En soldat entraîné que j’étais, je me relevais du canapé et échangeais un regard inquiet avec Kowalski. Puis, nous nous précipitions tous les deux en direction de la terrasse pour voir le plus horrible des spectacles. D’immenses soucoupes volantes obscurcissaient le ciel et il ne faisait alors aucun doute pour moi, les aliens envahissaient la Terre. Regardant mon lieutenant d’un air plus qu’inquiet, je lançais alors une remarque pleine de cynisme.
« Je crois que je vais devoir encore attendre un peu avant de prendre ma retraite. »
Se précipitant vers la terrasse, Dylan alla prendre sa cousine mortifiée dans ses bras et dit avec beaucoup de courage.
« Ne t’inquiète pas Astrid, je suis près de toi. »
Je lançais alors un regard autoritaire à l’égard de Dylan afin de lui faire comprendre que ce n’était pas un jeu.
« Restez à l’abri les enfants. Quoiqu’il arrive ne faites pas les braves ! »
« Ils ne me font pas peur papa. Je suis prêt à me battre moi. »
Décidément, il n’y avait pas de des avantages à être une version miniature de moi. J’entendis alors mon portable sonner et je décrochais la voix de Clover raisonna alors à l’autre bout du fil, mais la communication avait beaucoup de mal à passer.
« Mon général… j’avais raison, les aliens nous ont attaqués. »
Mettant le haut-parleur sur on, je me rapprochais de Kowalski afin qu’il puisse également suivre la conversation.
« Qu’est-ce qui s’est passé Clover ? »
« Ils ont débarqués il y a une heure de cela… ils ont tout rasés, tous démolis. Malory, Tibo et tous les autres ils sont morts… et les extra-terrestres sont toujours là… il essaient de détruire toutes nos armes pour nous empêcher de contrattaquer… ils sont… »
La conversation se termina alors brusquement. Clover n’avait pas raccroché le combiné et nous pouvions entendre des bruits d’explosions et de fusils laser qui résonnaient tout autour d’eux. Je devins blême au moment où je réalisais que Clover y était peut-être passée aussi. Les larmes aux yeux, je me dirigeais vers Julian et le serrais très fort dans mes bras ainsi que Joro.
« J’ai besoin que tu sois très courageux cette fois-ci. Ils ont attaqué le QG de la Space Foce et je crois bien que… enfin je crois que Clover est morte ! »
Je ne me doutais pas alors que cela na marquerait que le début d’une guerre véritablement meurtrière.
∞everleigh
E. M. Kowalski
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
Ce monde était réellement étrange. Je vivais le plus beau des Noëls auprès de ma famille il y a même pas dix minutes de cela. J’étais heureux et ravi que Julian et moi ayons enfin pu trouver un terrain d’entende après tant d’années de disputes et d’éternelle séparation. J’étais également très heureux d’avoir pu assister à l’annonce de l’arrivée d’un troisième enfant dans la famille. C’était une expérience tellement extraordinaire… surtout que je ne pouvais nier que c’était assez réconfortant de savoir que Julian ressemblerait un jour à un homme que je pourrais réellement considérer comme l’homme de ma vie. Cela me consolait presque de savoir que qu’il ne resterait pas un cas soc toute sa vie durant.
Pourtant, maintenant tout avait changé. Une invasion alien avait troublé ce décor idyllique et les mauvaises nouvelles se succédaient les unes à la suite des autres. Lorsque je compris que Clover était peut-être disparue à jamais, j’avais vu mon époux fondre en larmes en plus de la profonde panique qu’était la sienne en cet instant. A dire vrai, j’aurais clairement pu le gifler, mais je ne pensais pas que cette méthode était réellement la meilleure pour parvenir à quoi que ce soit avec lui. J’étais donc rester à ses côtés, le serrant très fort dans mes bras, espérant que mon soutien pourrait finir de le convaincre qu’il fallait qu’il garde son calme.
Incapable de pouvoir m’écarter de lui dans l’état dans lequel il se trouvait, je regardais au loin Kowalski s’agiter et aller chercher son ordinateur. Il revint alors déclarant qu’il devait prendre contact avec les instances au pouvoir pour prendre une décision vis-à-vis de ce qu’ils devaient faire à l’instant-même. Il lança alors une remarque à mon Queue Rayée qui me fit lui jeter un regard assassin et ouvrir ma bouche en grand. De toute ma vie, je n’avais encore jamais eu l’occasion de parler à Julian de la sorte. Alors au nom de quoi est-ce qu’il se permettait de le faire lui ? Réellement j’étais furieux contre lui. Que croyait-il qu’il pourrait obtenir de cette manière-là ? Non mais franchement, son autisme avait de quoi rendre le monde entier complètement cinglé. Je me tournais alors vers mon mari avec un sourire compatissant, m’écartant de lui j’essuyais ses grosses larmes et lui annonça tout gentiment.
« Fais ce qu’il te dit, d’accord ? Le monde a besoin de savoir qu’il a à sa tête des gens compétents et capables de faire preuve sang-froid. Montre-leur que tu mérites la couronne qui est posée sur ta tête et que tu n’es pas là uniquement à cause d’élection truquées. Je resterais auprès de toi, mais il va falloir que tu sois extrêmement courageux, d’accord mon chéri ? »
Se calmant un peu, je lui souris très fier de lui. Je le serrais encore une fois très fort dans mes bras avant de l’embrasser.
« Je resterais à tes côtés quoiqu’il arrive, ma majesté. Je te le promets, fais ma fierté et celle de tous les Etats-Unis d’Amérique. »
Je le retins alors par la main et le conduisit là où Kowalski avait choisit de mener les négociations. En m’asseyant aux côtés de mon frère, je lui donnais une grosse gifle avant de lever un doigt accusateur dans l’espoir qu’il se tairait.
« C’est la dernière fois de ta vie que tu oses t’adresser à mon marie de cette manière. Est-ce que je me suis bien fait comprendre ? »
Je me tournais alors vers l’écran comme si rien ne s’était passé, après tout c’était sa faute. Il n’avait qu’à assumer ses paroles et les conséquences qu’elles entraînaient. Je le regardais alors avec une certaine fierté lancer les négociations. J’aimais beaucoup le voir ainsi, en fidèle nageoire droite qu’il avait toujours été pour moi. Je souriais tandis que je suivais sa discussion avec entrain. Tout du moins, jusqu’à ce qu’il évoque la solution de l’emploi de missiles nucléaires. Non mais il était sérieux-là ? A qui cela pouvait bien servir de repousser l’ennemi si c’était pour condamner la planète entière ? Rien ne nous indiquait pour le moment que les aliens avaient mis le monde entier à feu et à sang. Peut-être que nous avions encore d’autres possibilité d’armement. Et il n’avait pas songé une seconde à cette éventualité-là ? Était-ce bien mon frère qui était en train de parler ? Je l’avais toujours considéré comme la voix de la raison mais là franchement il frôlait dangereusement avec les limites de la folie. Même si les aliens nous menaçaient de nous réduire en esclavage toute la Terre, ce n’était pas une raison pour tous nous faire tuer. Je m’apprêtais à lui faire une scène devant tous les décisionnaires mais je finis par me taire. A la place, je m’adressais directement à eux, proposant une solution beaucoup moins radicale et destructrices.
« Messieurs, Mesdames, je vous pris de considérez un instant la situation… Contactez au plus vite toute l’armée de l’air. Qu’elle se tiennent prêt à intervenir et à contre-attaquer. Il y a bien un moment où les aliens seront à une hauteur suffisante pour nous permettre de les bombarder. Et s’il vous est nécessaire, passez aux armes balistiques. »
Il fallait bien songer à d’autres solution, non ? J’étais plutôt fier de moi et je m’apprêtais à en faire la remarque à Kowalski mais nous n’eûmes alors pas le temps de poursuivre notre discussion car un tremblement de terre secoua le chalet, nous empêchant de poursuivre notre discussion. Kowalski saisit alors les enfants dans ses bras pour que nous puissions tous descendre à la cave. Je lui souriais alors avec ironie et m’approcha de lui en ajoutant.
« Je me demande bien pour quelle raison tu prends autant de gants avec eux. Quitte à rendre une planète irradiée complètement inhabitable, tu devrais plutôt les laisser ici pour se faire pulvériser par le laser. Tu viens de tous les condamner de toutes manières. »
Néanmoins, le temps n’était pas venu de parler de cela. Nous nous entraînions à la cave pour bâtir un plan d’attaque. A vrai dire, ce là où nous étions, nous n’avions pas grand-chose que nous pouvions faire. Nous pouvions uniquement espérer que les armées du monde mettrait tout en œuvre pour contrattaquer et mettre en déroute leur armée. Cela me mettait également en colère mais c’était tout ce que nous pouvions espérer dans l’immédiat. De loin nous pouvions entendre encore des bruits d’explosion. Serrant Julian et nos enfants dans les bras, je me demandais bien à quoi ressemblerait le monde une fois que nous sortirions de ce maudit bunker.
Quelques heures plus tard, nous étions encore tous tapis les uns contre les autres à la cave. Kowalski et moi tâchions de coordonner au mieux une contre-offensive alors que nous entendions du bruit à l’étage. De peur, nous cessions toute activité pour entendre ce qu’il se passait à l’étage supérieur. Je me méfiais alors beaucoup de cette situation, songeant avec raison que ses visiteurs n’étaient peut-être au fond réellement que les aliens qui avaient compris que nous étions l’un des murs protecteurs de la planète. Ils étaient sans doute parvenus à intercepter nos communications. Je saisis alors un pistolet dans ma main et pendant que Julian se remettait à paniquer, je fis comprendre à Kowalski qu’il était temps d’agir.
Cain rappela alors qu’il y avait des armes puissantes dans une pièce secrète accolée à la cave, je me relevais alors dans un sursaut. Je me sentais prêt à combattre pour protéger les miens. Saisissant une arme surpuissante conçue par Kowalski, je ne remarquais qu’à ce moment-là qu’un étrange tatouage était inscrit sur ma main. J’interpelais alors mon frère.
«Psss Kowalski regarde. A mon avis nous arrivons à la fin de la partie… on peut tout risquer. Je suis certain qu’on n’a réellement rien à craindre. »
C’est à ce moment-là que je remarquais que Dylan et Alexander manquaient à l’appel. Ou était-il donc passé ? C’est alors que l’on entendit un cri véritablement déchirant raisonner à l’étage supérieur. Ils n’étaient quand même pas…
Sans attendre une seconde de plus, je me précipitais à l’extérieur de la cave l’arme au poing et prêt à faire feu à la moindre occasion. C’est alors que je découvris ce spectacle horrifique. Les petits corps de nos enfants étaient allongés par terre, baignant dans une véritable marre de sang. Je sentis alors mes mains trembler alors que mon regard se perdait vers celui totalement vide et sans vie de mon petit garçon. Une rage bouillonnante s’emparait de moi alors que j’entendis avec horreur le hurlement de désespoir poussé par Julian qui se trouvait juste derrière moi. Comment aurait-il pu vivre sereinement à l’idée que notre plus jeune fils venait tout juste d’être tué ?
Poussant un hurlement, je me précipitais vers les aliens et leur tiraient dessus sans sommation. Je parvins à force de répétitions à en tuer quatre… mais ils étaient trop nombreux et même si Kowalski combattait à mes côtés, nous ne parvenions pas à les avoir tous. Me tournant alors vers ma famille pour les protéger, je m’aperçus qu’un alien s’était approché de Julian et l’observait sous toutes les coutures. Ils semblaient très intrigués par lui… vraiment trop intrigués. Craignant de toutes mes forces que mon Queue Rayée se fasse tuer à son tour, je lançais dans un sursaut.
« Laissez-le… il n’a absolument rien fait. »
Je remarquais alors qu’un des aliens tenait une sorte de tablette dans ses mains. D’un geste approbateur, ils finirent par le viser avec leur laser et Julian disparut sans laisser de traces. Il ne pouvait pas être mort, les corps de leurs victimes reposaient toujours sur le sol. Ils l’avaient donc tout simplement enlevé… ils voulaient enlever le président des Etats-Unis ? Visaient-ils donc les personnalités importantes de notre monde ? Cette théorie me semblait assez crédible… tout du moins jusqu’au moment où je vis que Cain était également inscrit sur leur tableau de chasse. Pourquoi diable enlever un type aussi invisible et insignifiant que lui ?
J’hésitais à en faire la remarque à Kowalski. Après tout, n’avait-il pas lui-même insulter mon compagnon quelques heures plus tôt ? Mais je m’y refusais. Un sentiment de totale panique s’emparait de moi, me privant de mon humour caustique. Alors que les aliens s’en allaient, je me précipitais vers Kowalski, le saisissant par les épaules.
« Je t’en prie Kowalski, dis-moi que tu as une fusée par ici… un vaisseau assez puissant pour pouvoir les rejoindre ! Il faut qu’on aille les libérer. »
∞everleigh
E. M. Kowalski
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »