« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Timothy ne comprenait pas lui-même ce besoin, presque, de se dénigrer en jurant sur toutes les têtes du monde qu’il n’était qu’un gros plagieur et que sa BD ne valait rien. Il savait, pourtant, qu’elle ne se vendait pas si mal et que ses one-shots, même si moins connus et moins suivis, se vendaient aussi assez bien pour que Timmy ne manque pas d’argent. Sans être hyper riche non plus, mais c’était suffisant pour correspondre à son rythme de vie un peu étrange. Alors, entendre Sanada lui assurer qu’il ne s’agissait sûrement pas de plagiait, le laissa un peu… perdu. Il ne savait plus ce qu’il devait croire, ce qu’il devait dire, s’il devait s’énerver un peu et jurer sur sa vie que, si, si, c’est du plagiat, c’est pourri, ou juste ses taire et passer à autre chose.
Il préféra se taire, pour une fois.
Au moins, Sanada semblait avoir cerné l’essentiel du credo de Timothy : il ne voulait pas être riche, il ne voulait pas être célèbre, il voulait faire ce qui lui plaisait. Quelque part, peut-être que l’écureuil se persuadait, lui-même, de faire de la merde pour coller à ce que tout le monde avait toujours dit de lui. Ce que ses proches ne lui disaient pas, évidemment, puisque Tim était, le plus souvent, soutenu par ses amis et sa famille. Néanmoins, les autres… et les souvenirs de professeurs plus cons que leurs pieds… C’était le genre de remarques qui restaient collées à la peau, à l’âme, et qui ne disparaissaient jamais vraiment. À se prendre, en pleine tête, qu’on est un gros débile incapable de faire un truc de bien… à force, on finit par y croire soi-même.
Hein ?
Mot fétiche de l’écureuil, qui était bien souvent perdu dans les conversations, ou pris sur le fait d’une grosse connerie. Une interjection qui lui permettait, surtout, de gagner un peu de temps pour connecter les trois neurones restants dans sa cervelle de débile. Voir les lettres et les sons dans le désordre ? Il n’était pas sûr de bien comprendre l’image et ne fut, du coup, pas certain que Sanada ait bien compris le problème. En fait, il était quasiment sûr qu’il n’avait rien compris du tout et que Timothy ne serait jamais capable de le lui expliquer. Ce qui ne voulait pas dire qu’il n’essaierait pas quand même un peu.
Non, j’crois pas, non. (Il fit rouler son crayon, entre ses doigts, le temps de réfléchir.) C’est plus comme… euh… comme si je connaissais moins de sons que toi ? Genre, pour moi, ba et da, c’est grave la même chose. À l’oral, ça passe. Mais à l’écrit, j’arrive pas à les différencier.
Il ne voyait pas de quelle autre manière il pourrait expliquer son problème à Sanada et décréta, d’un haussement d’épaules, qu’il n’en dirait pas plus. Il n’était pas médecin, lui. Pas plus qu’orthophoniste, alors il ne pouvait pas expliquer la dyslexie à son ami. À la limite, ce qu’il pouvait faire, c’était lui expliquer très clairement que c’était une maladie incurable, qu’on l’avait fait chier toute sa vie avec ça et qu’on lui avait appris à avoir honte de lui-même et de son incapacité à être « normal ». Alors, oui, l’écureuil n’aimait pas trop en parler.
La question, c’est pas de savoir si j’en ai envie, mais si je le peux. Je peux pas, point. Avoir envie d’un truc qu’on peut pas faire, c’est se torturer tout seul, non ? Puis, bon, je vais pas mentir, hein, j’aime les BDs.
En vérité, il ne pouvait pas vraiment répondre oui ou non à cette question. Parce qu’on lui avait dit qu’il n’arriverait jamais à rien, dans sa vie. Parce qu’il n’avait jamais réussi à lire un livre d’un bout à l’autre, même en prenant son temps. Parce que c’était comme demander à un aveugle s’il préférait voir, au fond. Comment répondre oui ou non à une chose qu’on ne connaissait pas vraiment ? S’il disait oui et que, finalement, il regrettait ? Retourner en arrière, ce n’était pas toujours possible et ce serait une perte de temps considérable. Timmy vivait très bien sans lire de livres, merci.
Soudain, l’écureuil se fendit d’un grand sourire qui se transforma vite en rire amusé, alors que Sanada faisait le gars outré. Allons bon ! Depuis quand, ses amis n’étaient pas au courant de ce qui se disait sur lui ? Bon, OK, Sanada et lui n’étaient pas allés à l’école ensemble, ce qui ne facilitait pas la compréhension du Japonais, sur la vie de Timothy. S’ils avaient été dans la même classe, il aurait, alors, été témoin de tout ce qu’il s’était pris dans la tronche, avant d’arrêter d’aller à l’école. Évidemment, ça ne s’arrêtait pas à la cour de récré. Tim continuait d’être « le débile » et il était même sûr que ses propres frères et sœur le lui disaient, de temps en temps, quand il les faisait stresser d’un seul coup. Comme… quand il percutait une voiture. Mais, promis, ce n’était arrivé qu’une fois et ce n’était même pas encore arrivé dans ce RP.
Allez, fais pas genre ! J’suis même sûr que tu l’as pensé aussi, si tu l’as pas dit un jour. Je sais bien que je fais des conneries et j’assume. C’est pas grave, au fond, je m’en tape. On a pas tous un cerveau énorme qui carbure à trois mille de l’heure, hein. C’est la vie. Et encore, tu le sais pas, toi, mais c’était piiiiiiire dans mon monde. J’étais vraiment un gros débile.
Au moins, Timothy était plus ou moins lucide sur ses propres capacités intellectuelles (ou pas du tout, mais faisons genre). Au PTM, il passait son temps à tout comprendre de travers, à faire des conneries mille fois pires que celles qu’il faisait dans ce monde-ci. Mais là-bas, il avait le droit. Personne ne lui en voulait. À part lui dire que, de toute façon, il était un gros abruti, ses amis ne faisaient rien pour l’en empêcher, alors il continuait. Ici, même s’il avait du mal avec la notion de danger, il savait qu’il ne pouvait pas tout se permettre. Là-bas, il faisait ce qu’il voulait, personne ne l’emmerdait… ou presque personne… Moignon s’en était, tout de même, assez pris plein la tête pour avoir des idées qui ne devraient jamais être celles d’enfants.
Les imbéciles qui peuvent pas comprendre ça, comme tu dis, c’est les trois quarts de la planète, t’es au courant ? En plus, je suis pas hyper d’accord avec toi. Qui dit que tu seras pas juste hyper déçu qu’il l’ait caché jusque là ? Il est peut-être assez fort pour l’avoir caché, mais il l’a caché quand même. Puis je vois pas le rapport avec moi, puisque je suis obligé de passer par quelqu’un d’autre pour me corriger. C’est pas comme si je « faisais l’effort » moi-même, comme certains disent.
Sanada pouvait bien faire la tête qu’il voulait, Timmy ne comptait pas se laisser écraser. Lui aussi, il était persuadé d’avoir raison. En s’enfonçant lui-même dans une boucle infernale, il n’avait, maintenant, plus aucun moyen d’en sortir. D’un côté, il avait menti et les mensonges, ça se faisait pas trop, même si Tim mentait énormément (et très mal). De l’autre, il prouvait qu’il pouvait quand même faire ce qu’il voulait de sa vie avec une maladie sur le dos. Dans tous les cas, de toute façon, le problème restait le même : il avait trop honte, maintenant, pour que les choses changent. C’était mort.
Il n’y a pas d’age normal, si tu pars en pensant des trucs pareils, t’es pas dans la merde, mon coco.
Une précision que l’asiatique ne put s’empêcher de faire, attaqué dans ce qu’il était. Parce qu’on lui répétait, souvent, qu’il devait être plus mature, que jouer c’était pour les enfants et qu’il était temps de devenir adulte. Timothy ne voulait pas être d’accord avec cette façon de penser. Il voulait croire que si, à vingt-cinq ans, il avait très envie de jouer à Adibou, alors personne ne viendrait le faire chier. Il ne voyait pas des « jeux pour les enfants » mais des « jeux auxquels ne doivent pas jouer les enfants ». Le problème inverse était bien plus important. Parce qu’il était clair et net que lui, jamais de la vie, il ne laisserait un gamin jouer à Call of Duty. Mais bon, sur ce point non plus, le monde ne semblait pas d’accord avec lui…
Façon de parler, j’ai rien contre ton frangin, quand il vient pas m’embêter…
Parce que c’était, au fond, le seul souci entre Shinta et Timothy : que Shinta se prenne pour Kaeloo et lui fasse la morale parce qu’il s’était encore fait mal. C’était bon, à son âge, l’asiatique avait très bien compris, il ne voulait plus qu’on le lui répète tous les jours. Mais s’il s’en fichait totalement de Shinta, il ne retournerait pas le voir quand il se faisait mal.
Soudain, Moignon comprit qu’il était allé trop loin. D’habitude, ce n’était pas lui qui dépassait les bornes. D’habitude, c’était lui qui partait en boudant, en criant à qui voulait bien l’entendre qu’il détestait telle ou telle personne, même s’il n’en pensait pas à un mot. Cette fois, c’était contre lui que ça retombait. Il avait fait une connerie, une connerie plus grosse que lui et il déglutit péniblement, sans comprendre de quelle façon il pouvait se racheter. Sa fierté à la con, pour une fois, Timmy avait très envie de la piétiner à grands coups de talons. Pourtant… il resta comme un débile, les yeux fixés sur Sanada qui boudait, incapable de trouver les mots pour se faire pardonner.
Au fond, il pensait que tout le monde arrivait à déceler ses mensonges. S’il criait partout qu’il s’était fait kidnapper par des aliens, personne ne le croyait. Quand il disait qu’il n’avait fait aucune connerie, personne ne le croyait. Quand il disait qu’il détestait Bran, personne ne le croyait. Mais là, Sanada l’avait cru. Il n’avait pas vu que Timothy était seulement incapable de dire la vérité, parce qu’il était un peu abruti et qu’il avait sa petite fierté. Et comment se racheter, quand on était un débile à ce point ? Il n’en avait pas la moindre idée.
Ça partait un peu trop loin pour Moignon qui sentait le stress gonfler en lui. Sauf que le stress amenait, avec lui, sa petite-copine la panique. Alors, il resta bien droit sur sa chaise, les poings serrés sur la table, ses yeux noirs fixés sur Sanada, sans plus rien répondre à ce qu’il lui disait, incapable de trouver les mots pour s’excuser. Au fond, il savait que s’il l’ouvrait, il ne ferait que s’enfoncer et Sanada finirait par en avoir marre et se barrer. Alors il ne disait rien. Rien du tout. Ce qui était, évidemment, très suspect.
Alors, à la prochaine question, sur le fait de balancer les BDs, Moignon ne put échapper qu’un petit rire complètement stressé, à moitié coincé dans sa gorge. Et quand il fut question du manga duquel venait Sanada, Timothy se contenta de devenir rouge comme une pivoine, les lèvres closes sur les aveux. Évidemment, Sanada acheva Tim en lui répétant qu’il ne voulait pas de lui. Là, Moignon lui-même ne sut pas ce qui le retint de fondre sur place, de fuir en courant ou de creuser un trou pour tomber chez la voisine du dessous. En tout cas, ses yeux s’humidifièrent soudain et Timothy détourna le regard, incapable d’affronter celui de son ami.
Incapable de trouver les mots pour se racheter, Timothy fit la seule chose qu’il put, en cet instant : il laissa la panique l’envahir tout entier. Une très mauvaise idée, sans doute, mais l’asiatique bondit, comme un ressort qui ne pouvait plus supporter la pression, et ses mains s’abattirent avec force sur les épaules de Sanada. Puis… il le secoua, comme un pommier dont on espère voir tomber les pommes. Dans son cas, Tim espérait presque que les cases se remettent dans le bon ordre et qu’il apprenne enfin à lire entre les lignes de son ami.
Mais t’es con ou quoi ?!!!!! (Par précaution, il jeta un coup d’œil à la porte, mais pas de Kaeloo en vue.) Mais sérieux, quel débile ! (Deux insultes en dix secondes, ce qui voulait plus ou moins tout dire avec Timothy.) Eh mais t’as cru que je perdais mon temps avec toi pour te dire d’aller voir ailleurs si j’y suis ? J’y suis pas, juste au cas où tu comprends pas l’ironie. Tu crois que je m’amuse à dessiner tout le monde et leur offrir, comme ça, alors que je les connais pas et que je les aime pas ? La réponse est non, hein. Mais en fait, on a pas la même logique.
Une constatation qui tomba, d’un coup, alors que Timothy cessait enfin de secouer l’autre pour prendre le temps de la réflexion. Ils ne voyaient pas les choses de la même façon et c’était pour ça qu’ils ne se comprenaient pas. Sauf que Tim n’était pas le genre à abandonner ses amis. Alors il ouvrirait la voie de la compréhension, dans le cerveau de son ami. Ce qui commençait par le lâcher, se redresser et ouvrir un autre tiroir plein de noisettes, cette fois-ci, pour grignoter un peu. Histoire de se détendre un coup.
Je veux pas « m’associer » avec toi, dans le sens où t’as pas l’air de l’avoir compris, mais il s’agit de ton jeu. À toi, à personne d’autre. J’accepte de t’aider à faire ce que tu veux faire de ta vie, à enfin être fier de toi. Je suis juste… euh… comme le stylo qui permet à Shinta d’écrire ses romans. Pourtant, il remercie pas son stylo et toute l’encre utilisée, non ? Bah voilà. Le chef, c’est toi. Je suis la main, t’es la tête, en gros. Quelque chose comme ça. Sérieux, dis-moi que t’as pigé parce que ça me soûle, là.
Oui, stressé, paniqué, Timothy était tout à fait le genre à se perdre lui-même dans les explications. Il avait bien souvent du mal à partager son point de vue avec les autres. Et, la bouche un peu pleine de noisettes, parce que c’était sa petite drogue à lui, Moignon toisa Sanada de haut en bas, pour rajouter, un peu énervé (mais pas vraiment énervé) :
Demande-moi encore une fois ce que JE veux et tu peux te casser de chez moi, c’est clair ? C’est tes idées, hein, pas les miennes. Je fais que dessiner, moi, alors creuse-toi la tête, allez.
S et S Kamiya
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Sanada n’était pas le genre à connaitre « les problèmes » des autres comme il le disait souvent ….Et le problème de Tim, il ne le comprenait que vague. Il aimerait pourtant le comprendre sans avoir à passer pour un idiot, mais il avait du mal. Il réfléchissait à ce qu’il lui disait dans un silence presque complet. A l’écrit les lettres étaient pareils, les sons plutôt….. Il essayait de s’imaginer confondre des sons, et préféra traduire cela par un récit binaire. Il écoutait et traduit ensuite les choses par un codage qu’il faisait dans sa tête. Et il comprit, ou il croyait comprendre personne n’était moins sur.
- Je crois que je comprends. Je ne savais même pas que ce genre de maladie pouvait exister je te l’avoue.
Il se promit de faire en sorte d’en apprendre plus sur cette maladie pour faire quelque chose, s’il peut pour son ami… Dans son idée, il pensait un peu comme une greffe de moelle épinière, même s’il avait bien compris que ça n’avait rien à avoir, mais … S’il pouvait donner quelque chose à Tim pour qu’il n’est plus ce qui semble le complexé, alors il serait prêt à lui donner … bien sur si personne ne pouvait être au courant, même pas Tim, il préférait.
Sanada l’écouta, et il comprenait bien ce qu’il voulait dire par là…. Les livres de Shinta, l’un d’entre eux en tout cas, étaient drôles, ironiques, parfois sarcastiques … Il se demanda alors si ça pourrait faire plaisir à Tim s’il venait à lui lire et à lui offrir. Il n’y avait pas d’audiolivre des histoires de Shinta, mais il pourrait proposer de le coder, pour ensuite l’offrir à Tim ? Il nota son idée dans un coin de sa tête alors qu’il fit un oui de la tête pour dire qu’il avait compris l’idée qu’il énonçait. Ne pas pouvoir lire ce qu’on veut, cela devait être embêtant.
Alors, oui, Sanada était outré que l’on dise de son ami qu’il était idiot, il n’était que peu aller à l’école, et n’aimait pas l’école de toute manière …. Mais quand il y a été, quelques années de ci de là, on l’avait traité comme un pauvre enfant qu’il faut brosser dans le sens du poil… peut être que la sur protection de son père après sa disparition en était pour quelque chose…. Mais il savait qu’il n’avait pas eu de problème d’autres …. Méchanceté envers lui. Quiconque aurait été méchant envers lui aurait eu le droit aux regards du courroux de son père, et au jugement des autres personnes bien pensantes qui voulait faire pareil que la majorité. Sanada posa sur lui un regard dur. Pas froid, pas en colère, juste dur, comme si c’était une montagne dont on ne pourrait faire changer l’existence.
- Tout le monde peut être con parfois, je le suis, Shinta l’est, Yahiko et Hiko aussi. Mais ils sont cons à l’instant T, ce n’est pas ce qui les caractérise. Et si chose idiote tu as faite, ça ne fait pas de toi quelqu’un d’idiot, et c’est tout.
Si vous jugez un poisson sur ses capacités à grimper à un arbre, il passera toute sa vie à croire qu'il est stupide. C’était la phrase, un peu idiote, que pensa Sanada à l’instant où il parlait à Tim. Il n’avait pas envie de lui dire en ses termes pompeux … mais il trouvait tout de même que c’était la réalité. Il était aussi le « débile » de son monde des contes, et pourtant il savait qu’il avait pu être important, et utile, dans la vie de Kenshin et dans son histoire. Il savait qu’il avait été … pas l’idiot que personne ne voulait, il avait eu sa propre réflexion, et il avait d’ailleurs réussi plus d’une fois à battre les gens qu’il voulait grâce à sa capacité à lui de réfléchir différemment. Et il pensait, honnêtement, que Tim était comme lui … Ce qui faisait l’aimer encore plus, mais il ne pouvait pas le dire bien sur.
- Alors les trois quarts de la planète sont cons. Je le dis parce que j’en suis sûr. Parce que je suis pas deçu de savoir que tu as écrit des BDs alors que tu es dyslexique, je te trouve encore plus incroyable ! Donc je peux affirmer que je dis vrai, avec une preuve à l’appui. Tu fais l’effort de prendre le temps, arrête de dénigrer ton travail !
Alors, là, si Tim attendait de Sanada qu’il le laisse dire que ce n’était pas un effort, et cool, tout ce qu’il fait pour ses BDs, il pouvait se mettre le bras dans l’œil pour le ressortir par un trou du bas ! Jamais il ne dirait ça. Sanada avait déjà une grande opinion de l’écureuil, et il ne pouvait que l’avoir encore plus maintenant et jamais ça ne changera.
- Quand je parle d’âge normal, je parle de l’âge qui est normalement préconiser. Les Adibou, ou les Lapin Malins, sont des jeux auxquelles tu joues pour apprendre l’alphabeth, les couleurs, les additions, et c’est à un certain âge normalement, ou tu es dans une certaine classe pour l’apprendre. Je ne dis pas que tu peux jouer à ce jeu avant ou après, juste l’âge cible si tu préfères.
Ce qui était normal. C’était comme dire qu’il n’y avait pas d’âge pour jouer à GTA… Il ne pensait pas que 18 ans c’était l’âge qu’il fallait, mais il pouvait comprendre qu’un enfant de 6 ans n’y joue pas. L’âge normal n’était pas 6 ans, mais un peu plus vieux tout de même. Il préféra faire la précision avant que le sujet parte dans un débat qu’il ne voulait pas avoir. Il sourit en parlant de Shinta.
- Il vient toujours embêter tout le monde, tu as le droit de dire qu’il t’embête.
Shinta pouvait être le genre… très moralisateur, quand il s’y mettait. Sanada en avait fait les frais plus d’une fois, et il pouvait comprendre que son frangin enquiquine le monde. On pouvait lui dire, ça ne l’étonnait pas plus que ça.
Aussi blesser qu’avait été Sanada sur les paroles de Moignon, il ne pu que remarquer que d’un coup il n’allait plus aussi bien, et il se demanda ce qu’il avait fait ou dit pour qu’il le mets dans un état pareil. Il avait parlé, essayer de dire d’autres choses, mais en soit, ça n’avait pas changé ce qu’il se passait. D’un coup, Tim sauta, et Sanada ne comprenait plus rien. Et il se fit secouer, comme ça, pour le plaisir ? Il ne comprenait pas tout alors que Tim le garder comme ça. Sanada finit de reprendre sa respiration quand Tim reprit.
- Moi je ne veux pas d’une main. Je veux qu’on soit deux. J’ai pigé ce que tu veux dire mais je préfère qu’on soit … comme ….comme les Clamp ! Tu sais ce que c’est Clamp ? C’est un auteur qui a fait des séries comme Tsubasa Réservoir Chronicles, mais ce sont un groupe de personne en faite, et elles sont à la même hauteur. Ou comme … les Ghibli, ou on ne mets pas en comparaison toutes les personnes qui ont travaillés dessus. Je ne veux pas… je ne veux pas être seul. C’est tout.
Tim finit par lui demander ce que lui il voulait. Il voulait tout, tout de suite, dans la seconde … et il savait que ce n’était pas une réponse cohérente avec ce que Tim demandait alors il sourit tout simplement.
- je veux finir notre mission, celle que l’on a débuté dans l’autre monde, pendant la soirée d’anniversaire ou je sais plus quoi. Je voudrais faire ça, en premier en tout cas.
Tout ceci commençait sincèrement à taper sur le système de l’écureuil. Non pas parce qu’il sentait que ça l’énervait vraiment, mais parce qu’il voyait bien que la situation lui échappait totalement. À ce rythme, il finirait coincé dans un coin, acculé par les propos de Sanada, incapable de trouver le moindre argument pour lui répondre et l’envoyer bouler, lui faire comprendre que non, il a tort et que c’est Timmy qui a raison. Sauf qu’il n’a pas besoin de finir dans cet état, l’asiatique, pour savoir pertinemment comment ça allait finir : il deviendrait à peine capable de balbutier quelques mots, les joues plus rouges que rouges, parce que Sanada continuait de le couvrir de compliments dont il ne voulait pas. Une insulte là, balancée en plein milieu de la conversation ne serait pas de refus, en vérité. Histoire que Tim trouve une raison de bouder et qu’il puisse partir en faisant mine de s’énerver, pour clore une conversation qui lui échappait.
Évidemment, ça ne fonctionnait pas de cette façon et Sanada restait campé sur ses positions, incapable de faire un petit effort pour déstresser Moignon. Bon, OK, cette critique était aisée et balancée au pif sans aucune raison, mais il sentait, vraiment, le stress monter en lui, comme une fatalité qui lui pendait au nez, une épée de Damoclès brandie au-dessus de sa tête. À un moment donné, Sanada allait lâcher la corde et le couperet s’abattrait sur le cou de Timmy. Il le savait. S’ils ne changeaient pas bientôt de conversation, l’écureuil ne pourrait plus cacher, à son ami, qu’il était juste viscéralement incapable de faire face au moindre compliment.
Concentré sur le meilleur moyen de changer de sujet, Timothy ne répondit pas à tout ce que lui disait le Japonais. Il eut, tout de même, le temps de se demander si Sanada continuerait de penser qu’il est intelligent, après avoir maté les épisodes de la série de laquelle il venait… Sans le moindre doute, il ne penserait pas tant de bien de Moignon, après coup. On parlait, tout de même, d’un gamin capable de se faire arnaquer sur internet, de prendre feu juste par imagination et d’essayer de se suicider avec une corde trop longue. Et encore… ce n’était pas les pires choses qu’il avait pu faire… Mais bon, Moignon n’était franchement pas prêt à montrer les épisodes de sa série (qu’il avait tous caché dans sa chambre) à qui que ce fut. Même pas à Bran, pour tout avouer.
À l’évocation de la connerie de la planète entière, Timothy échappa un rire amusé, avec une pointe de stress au fond de la gorge. Il n’était pas bien d’accord avec cette affirmation, mais il ne préféra rien en dire. En général, on disait que si on rencontrait que des cons, dans la journée, c’était qu’il fallait se poser des questions, non ? Tim ne préféra pas donner de son à cette pensée, parce qu’il ne pensait pas, non plus, que Sanada était un débile. Tête, oui. Débile, non. Même en connaissant son manga, son anime et ses films, il n’oserait jamais dire une chose pareille. Mais justement parce que Sanada n’avait jamais essayé de creuser un tunnel pour sortir de prison en jouant à la balle au prisonnier.
J’aime pas bien quand on parle de normalité. Il y a pleins de gens qui ne savent pas lire et qui ont, depuis longtemps, dépassé l’age préconisé pour jouer à Adibou.
Timothy se contenta de hausser les épaules, conscient qu’il avait, là, un argument imparable (ou presque) et qu’il ne voulait pas franchement revenir sur le sujet. Lui-même aurait pu être rangé dans les personnes qui ne savent pas lire, d’après de nombreux professeurs. Alors même que son problème ne venait pas de là. Et il savait, Tim, que l’analphabétisme ou l’illettrisme étaient beaucoup plus sous-estimés qu’ils ne devraient l’être. Combien d’adultes faisaient semblant de savoir lire pour ne pas avoir honte de leur incapacité à le faire ? Il ne préféra pas trop se pencher sur la question.
S’il devait choisir entre Shinta et Sanada, même si Tim détestait le principe, il pouvait dire qu’il ne tergiverserait pas pendant des années. Peu importaient les circonstances qui le pousseraient à faire un tel choix, Timothy irait vers Sanada qui, selon lui, était plus… comme lui, au fond. Ils se comprenaient mieux que Shinta, qui se prenait pour son daron. Et il sentait qu’il s’amusait plus avec l’un qu’avec l’autre. Puis les héros, ça avait tendance à le mettre minable, de toute façon, et lui faire comprendre qu’il n’était qu’un gros naze à côté. Lui, il n’était pas le sujet principal de son dessin animé. Ce n’était pas son nom à lui, en haut de l’affiche.
Heureusement, tout ceci fut très vite balayé d’un gros coup de tornade, lorsque Timothy bondit sur Sanada pour le secouer sans vergogne. Déjà, parce que Tim secouait un peu tout le monde, quand il voulait faire passer un message, incapable de trouver les bons mots pour se faire comprendre. C’était sa manière à lui d’allumer une alerte rouge, dans l’esprit de ses amis, pour dire que là, à cet instant précis, Timmy avait perdu le contrôle, paniquait comme pas permis et ne savait plus quoi faire pour ramener la situation du bon côté de la ligne. Quelle ligne ? Là non plus, il n’en avait pas la moindre idée…
Sanada attendit qu’il se calme enfin pour répondre. Entre temps, Tim avait pu se remplir la bouche de noisettes décortiquées et mâchouillait lentement pour se détendre. Il faillit bien s’étrangler, quand Sanada le prit pour un débile, et dut toussoter plusieurs fois. Il tourna la tête, par précaution, sans savoir s’il avait craché un peu ou non. En attendant, il était question de Clamp et de Ghibli, et Timothy se demanda pour qui le prenait Sanada, pour se sentir obligé d’expliquer tout ça. Il parlait à un geek pur et dur, là. Pas à un petit kikoo qui croit qu’avoir vu deux anime et trois dramas ça fait de lui le plus calé sur la culture japonaise.
Déjà, merci, vieux, j’ai pas besoin que tu m’expliques la vie de Clamp. (Il boudait peut-être un peu, oui, qu’on se sente obligé de lui expliquer ça.) Et de deux, je suis pas d’accord avec toi. Ghibli, tout le monde fait tout un plat des réalisateurs et on parle grave peu des autres qui bossent dessus, c’est comme ça.
Qui pouvait sortir, de tête, tous les noms des seiyus de ces films d’animation ? Ou parler de quelqu’un d’autre que Miyazaki, comme s’il n’y avait que lui dans le studio. Ce n’était pas un bon exemple, à ses yeux, et Tim avait décidé de se concentrer là-dessus pour en oublier le reste. Il ne voulait pas voir son nom en haut de l’affiche, en vérité. Ça le faisait flipper. Néanmoins, entendre Sanada dire, de cette manière, qu’il ne voulait pas être seul, fit un peu de mal à Timothy, touché au plus profond de son amitié pour le Japonais.
Personne dit que t’es seul. Juste que tu recevras les fleurs de ton travail acharné. C’est vraiment pas pareil. Tu les mérites, alors prends-les, c’est tout.
Ce que même Timothy faisait, à sa façon effacée rien qu’à lui, mais il le faisait quand même. Il prenait le temps de lire chaque commentaire sur ses œuvres, ou même, parfois, les lettres qu’on adressait à Moignon pour lui expliquer pourquoi on aimait telle ou telle partie, pourquoi il y avait un problème avec telle ou telle image. Et il répondait, à son rythme, certes, mais il répondait calmement à chacun, en demandant de l’aide à son frère pour le corriger.
N-notre… Qu-… Euh… T’es sûr ?
Soudain, le sujet avait dérivé sur leur récente aventure et le rouge était remonté aux jours de Timothy. Rien que de se souvenir de cette histoire de Coréen follement amoureux d’une prostituée lui donnait envie de fuir loin et de ne plus jamais en parler. Rien que de s’imaginer devoir redessiner les dessins que ce débile de Min-Ho avait dans son calepin… il en eut un frisson. Et pas un bon frisson. Tim n’était pas un gros pervers, lui.
Je suis pas certain que ce soit une bonne idée. En plus, on a grave pas la fin de l’histoire, on s’est fait attaquer avant. Qui peut savoir ce qui se passe après ? J’avais dit pas de dessins bizarre, t’as oublié ? Et je te signale que le carnet de l’autre, là, il était pleiiiin à craquer de dessins chelous.
Il ne comprenait pas trop l’obsession des hommes pour les corps dénudés, lui. Les seules fois où il se prenait à dessiner quelqu’un qu’il connaissait, Timothy lui faisait de beaux vêtements pour le mettre bien en valeur. Et il ne se souvenait pas avoir été tant obsédé par un visage qu’il n’avait plus dessiné que celui-ci, sous tous les angles possibles, avec le corps qui allait avec, évidemment. S’il avait fait plusieurs dessins de Lilo, Hazel, Charlie ou Willie, ce n’était pas franchement dans une optique romantique. (Et juste pour titiller ton coeur de shipeuse)
Faut d’abord que tu décides de ce qui se passe après, du coup. Qu’on remette à terre, aussi, ce qui s’est passé, les éléments qu’on avait, tout ça, quoi. Histoire de voir si ça mène quelque part ou si, de base, c’était voué à l’échec et seulement fait pour… nous faire peur ? Je sais même pas c’était quoi le but, mais je me suis bien amusé, haha !
C’était clair et net que ce n’était pas Timothy qui s’était effrayé du grand méchant de l’histoire, pas plus que du fait d’avoir perdu son ballon, juste avant de réussir à sortir du passé. Et ce, même s’il avait bien compris que le ballon, comme dans Mario Kart, représentait sa vie.
S et S Kamiya
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Personnage abandonné
| Conte : Kenshin | Dans le monde des contes, je suis : : Kenshin & Sanosuke (&Hiko²)
Sanada ne voulait pas taper sur le système de personne … le fait que malgré lui, c’était en train d’arriver le rendait un peu triste… et il ne savait pas comment remettre la situation au point mort, ou neutre en tout cas. Sans être heureux, peut être pourrait il changer la tristesse, l’incompréhension et la colère qui pointait pendant cette histoire par autre chose ? Peut être pourrait il essayer en tout cas.
Il avait pourtant dit des compliments, mélangé aux restes de la discussion … mais il semblait que cela a été mal pris … et pas mal pris dans le sens que cela vexe, mais juste que cela n’a pas été pris comme un fait mais comme autre chose qui gêne, dérange, empêche de passer à autre chose. Il ne comprenait pas bien, mais il savait qu’il avait besoin de comprendre pour rendre la situation meilleure.
Sanada savait qu’il avait des idées fixes. Son idée fixe du moment ? Tim était vachement cool, super cool, méga cool et il le voulait dans sa vie professionnelle comme une certitude pour réussir à atteindre son but. Il ne voulait pas parler de normalité normal non plus. Il ne savait pas comment le dire. Aussi, préféra t il pour ce coup hocher la tête et ne rien rajouter de plus.
Il était contre les normes. Bien sur. Il était contre la majorité qui l’emporte aussi … mais il ne pouvait pas le définir autrement. Pour lui, lors d’une élection on devrait enlever les personnes trop extrêmes. Un peu comme dans un contrôle. La moyenne devrait être calculée en enlevant les notes obtenues en trichant… Sinon ça change la moyenne. Mais c’était autre chose qui n’avait pas d’importance dans son débat. Il était juste d’accord avec lui, c’était ce qui comptait.
Sanada, même s’il n’était pas le prénom en haut de l’affiche de son conte, ne se voyait pas comme un personnage secondaire. Il avait vécu sa vie à la première personne. Il savait tout ce qu’il avait vécu… et s’il n’avait jamais lu les mangas d’où il vient, il ne doutait pas qu’il manquerait plus d’une information pour comprendre la complexité de son personnage. Pourtant, lui il s’en fichait. Lui, il était le sidekick du héros, celui qui est drôle mais avec plus ou moins de profondeur … Kenshin, lui, tout le monde savait son passé… le moindre malheur qu’il avait fait… et pour Sanada c’était un sort bien pire que de d’être un personnage secondaire … et après il y avait Hiko qui était toujours sous mystère total.
Être secouer comme un prunier permettait de réfléchir à des choses comme ça … C’était plus fort que lui… Les neurones s’entre choquent et quelque chose se mettaient en place pour avoir une pensée plus ou moins cohérente d’une globalité. Sanada releva les yeux au ciel.
- C’était pour faire un exemple, je sais bien que tu connais, mais j’illustre mon propos en rappelant ce qui fait que Clamp est mieux, tu vois ?
Il ne rajouta pas le fait qu’il pourrait ne pas connaître Clamp… Il était peut être un geek, mais un geek n’avait pas la totalité des informations sur les mangas et autres. Sanada était bien incapable de donner le nom d’une seule personne d’en Clamp, ou même le nom des réalisateurs de Ghibli … Parce que ça ne l’intéresser pas plus que ça. Il connaissait à contrario, et certainement comme Tim, les noms des réalisateurs de jeux vidéos … mais pour Sanada ça revenait au même. On ne peut jamais tout savoir de la culture générale, et il aurait pu l’ignorer ça n’aurait pas fait de lui un ignorant pour autant de son point de vue. Mais il ne préféra pas le préciser en ces termes.
Sanada reposa ses yeux sur lui… Tim ne voulait vraiment pas recevoir des fleurs de son travail lui aussi ? Parce que c’était son travail aussi. Un travail commun. Il avait beaucoup de mal à comprendre pourquoi il voulait absolument se mettre de côté… et il se promit de comprendre et de trouver un moyen de trouver un compromis pour la suite.
- Mais tu les mérites aussi. Il y aura aussi ton travail dessus. Cela sera quelque chose fait ensemble… est ce que c’est parce que tu as peur d’être connu ?
Il essayait cela comme ça, lâchant une information qu’il avait cru comprendre depuis le temps. Tim était connu, mais il ne voulait pas être connu. Il voulait être le dessinateur de BD un peu mystérieux et « pas là » peut être qu’il ne voulait pas plus être dans l’affiche pour éviter d’être reconnu encore plus ? Sanada ne comprenait pas… il pourrait lui trouver un surnom aussi.
Sanada ne pouvait imaginer, un seul instant, voir son travail sans y mettre son nom. Son surnom plutôt Zanza. Mais le voir, et ne pas pouvoir dire « c’est à moi c’est écrit ». Chaque dessin était un dessin de Tim. Il ne comprenait pas comment il pouvait préférer n’être que le petit homme travaillant au loin … il devait bien y avoir un moment de se mettre d’accord.
Quand Sanada proposa de finir leur histoire dans un jeu vidéo … il remarqua que l’idée ne semblait pas plaire à l’asiatique. Il pensait que ça lui ferait plaisir. Alors qu’il lui demanda s’il était sur, il réfléchit.
- je n’aime pas ne pas terminé une histoire.
Pour dire la vérité, ne pas avoir réussi à aller jusqu’au bout de cette histoire l’agacer vraiment … ils avaient commencé quelque chose pour qu’une espèce de clown naze leur coupe l’herbe sous le pied. Ils venaient d’en sortir mais il voulait déjà y retourner pour finir l’histoire.
- C’est justement parce qu’on n’a pas la fin que l’on peut se faire notre fin. Je te redemande pas de refaire la même chose exactement, tu pourrais faire des visages de femmes, et non sa position, tu vois ?
Il ne voulait pas coller à l’histoire qu’il avait commencée… De toute façon leur fin sera différente. Forcément. Mais il avait envie de pouvoir mettre un point final à l’histoire … et en plus Sanada trouvait que c’était une bonne méthode pour voir si leur méthode de travail se mélanger bien … bien qu’il n’en doute pas
- Je pense que l’on peut justement faire une histoire évolutive. Sans dire de faire milles fins possibles mais trois ou quatre, qui seraient mené selon un calcul de pourcentage, tu vois ce que je veux dire ?
Il avait vu ce genre de jeu. Avec plus de fin que quatre… mais il ne savait pas réellement utiliser ce code, la manière de programmer était différente… il allait avoir besoin de se pencher sur cela pour comprendre et pouvoir faire quelque chose de bien, mais il en était déjà motivé. Coder était plus important que parler pour Sanada, c’était sa manière à lui de s’exprimer.
Sanada avait mit toute l’histoire du clown dans la case « ça n’aurait pas du arriver » tant et si bien qu’il ne restait dans ses données que les informations apportées par le jeu. Un monde japonais médiéval … ils n’ont pas eu le temps de voir s’il était réellement comme l’histoire le décrit ou non… mais dans un jeu, ils peuvent bien modifier l’histoire… la rendre plus simple que la réalité. La « vulgariser » bien que ce terme ne plaisait pas à Sanada. Il aimait comprendre les choses, et la vulgarisation était la méthode pour faire comprendre à plus de monde quelque chose qui était compliqué. Ce que ne savait pas faire la plupart des professeurs à l’école, ou à l’université.
- Comment tu fais pour mettre en place ton histoire ? Quand tu écris je veux dire ? Est-ce que tu écris comme ça te viens ou est ce que tu fais un … heu …. Un espèce de plan mais sous forme de dessin, non ?
Parce que la méthode la plus simple serait de déjà avoir une histoire jusqu’à la fin, de si la bombe elle explose ou non, et ensuite de revenir en arrière dessus pour y rajouter des embranchements… C’était en tout cas ce qu’il pensait. Puis ça l’intéresser vraiment de savoir comment Tim faisait une bande dessinée.
Un bug monumental fit cligner les paupières de Timothy de manière frénétique. Comment ça, il avait peur d’être connu ? Qui lui avait raconté une chose pareille ? Comment en était-il arrivé à cette conclusion ? Et quel était le pire, au fond : que ce fut vrai ou faux ? Tim n’était pas certain, lui-même, de comprendre pourquoi il refusait avec tant d’ardeur. Ça lui semblait naturel, pour tout avouer. Il sentait qu’il se devait de rester dans l’ombre, derrière ceux qu’il aimait, pour les pousser du bout des doigts et leur dire d’y aller, qu’ils pouvaient le faire, qu’ils pouvaient briller sous la lumière. Lui, il était fait pour les coulisses, pas pour le reste. Il le savait, c’était écrit dans son code génétique. D’ailleurs, la seule fois où il avait fait quelque chose de bien, d’imparable, dans son monde, on avait fini par lui piquer son travail.
D-d-d-de… Quoi ! N’importe quoi ! Je vois pas du tout de quoi tu veux parler ! Au-cun rap-port, ouais. C’est ton travail, c’est tout, ton idée, ton histoire, ton jeu, je fais juste des petits gribouillis pour que ça rende joli. Pas besoin d’en faire tout un plat, t’as vu. C’est un peu comme… ceux qui font les couvertures des livres. Leur nom est en tout petit et ça suffit.
Il n’était pas bien sûr que ce soit suffisant, en vérité, mais pour le bien de sa démonstration imparable (ou il aimait le croire), il préféra faire semblant que si et essaya, tant bien que mal, de boucler cette conversation qui ne menait nulle part. À la limite de la limite, ce qu’il pourrait accepter, c’était de se cacher tous les deux sous le nom d’un collectif, même s’il trouverait ça dommage pour Sanada, qui méritait de voir son nom en haut de l’affiche. Après tout, la gloire du Japonais lui permettrait, peut-être, de se sortir de sa boucle infernale de dépréciation. Timothy savait ce que c’était, ce genre de pensées, et il voulait tout faire pour les sortir de l’esprit de son ami.
Parler de leur histoire non-finie dans un Japon ancien, qui méritait bien quelques baffes dans la gueule pour leur apprendre le respect des étrangers (même si cette affirmation collait, aussi, avec le Japon moderne), ne fut pas tellement mieux que de parler de leurs noms, en haut de l’affiche. Tim n’était pas chaud bouillant à l’idée de reprendre cette histoire d’amour interdit entre un Coréen rejeté et une prostituée reine de son quartier, ce qui n’était pas donné à tout le monde. D’ailleurs, il préférait, largement, se concentrer sur le reste de l’histoire et oublier un peu toute cette partie. Sauf qu’il sentait que, tout comme l’embauche étrange du personnage de Sanada, l’amour du sien avait un intérêt dans le complot. Mais lequel ? Timmy n’arrivait pas à se déconcentrer du cahier pleins de dessins débiles.
Sa po-po-po-… Sérieux, ne dis plus un mot là-dessus, s’il te plaît, je ne veux pas y repenser, merci.
Moignon fit de son mieux pour se détourner des images qu’on avait imposées à son esprit. Si ses amies et ses amis apprenaient qu’il dessinait ce genre de choses… que penserait-on de lui ? Dans son monde à lui, ce n’était pas lui, le petit pervers, mais M. Chat et Coin-Coin qui reluquaient des magazines bizarres dans la bibliothèque de Kaeloo. Lui, il se contentait de ses BDs de super-héros et ça lui allait très bien. Le respect, tout ça. Il ne voulait pas penser que les femmes n’étaient là que pour réveiller des instincts bizarres chez les hommes. C’était mort. Les femmes étaient plus fortes et plus belles, en un sens, quand elles avaient les bons habits sur le dos et qu’elles ne se laissaient pas marcher sur les pieds.
Un calcul de pourcentage ? Mais de quoi tu parles ? Je comprends pas, non, songea-t-il, à voix haute, sans saisir ce qu’il mentionnait. Plusieurs fins possibles, ça peut se faire, avec des choix. Par exemple, si le personnage tourne à droite, il se passe ça. S’il tourne à gauche, il se passe ça. Mais c’est beaucoup plus de travail à faire pour toi, t’es au courant ?
Ce n’était pas bien compliqué, en vrai de vrai, il fallait juste prévoir plus de temps pour coder, plus de temps pour dessiner, plus de texte, de possibilités… plus de plus, partout, tout le temps. Pour un premier jeu, c’était audacieux et s’ils ne faisaient pas les choses parfaitement, alors ils se planteraient en beauté. Ils devaient être minutieux et patients. Ce que pouvait être Timothy, quand il le voulait, mais il n’était pas certain de partager ces qualités avec Sanada, qui n’était jamais allé jusqu’au bout des choses, jusqu’à maintenant.
Moi ? Mais on parle pas de moi, là, qu’est-ce que tu me chantes ? Commence pas à me refiler le travail sur l’histoire, hein ! On a dit non !
En vérité, Tim ne savait pas vraiment quelle réponse donner à Sanada. Il faisait un peu comme ça lui venait, sans se poser de questions. Généralement, l’idée était bien claire dans son esprit et il n’avait plus qu’à se laisser aller. Écrire, ce n’était clairement pas pour lui, donc il ne pouvait pas poser l’idée sur papier. Il était obligé de la dessiner. Pour sa série principale, en tout cas, il se prenait moins la tête que pour ses one-shots ou, pire, les idées qu’il n’avait jamais faites publier. Parce qu’il savait que certains thèmes demandaient plus de réflexion. Les super-héros, c’était simple à écrire. L’historique et la science-fiction, c’était une autre paire de manches !
Ça dépend de l’idée, en vrai. Des fois, je fais des petits croquis vite fait juste pour pas oublier les détails que je veux mettre à tel endroit. Après… je sais que certains auteurs font des sortes de tableaux, avec des post-its, pour mettre les idées qu’ils ont et les organiser correctement. Tu vois ce que je veux dire ?
Timothy ne savait pas comment s’expliquer, alors il fit signe à Sanada d’attendre un peu et s’enfuit dans sa chambre. Il revint très vite avec une longue feuille blanche qu’il déposa sur la table. Rapidement, il dessina des carrés sur une ligne horizontale.
Là, c’est les parties de l’histoire. Par exemple, l’introduction, le tutoriel, la première chose à faire, la deuxième découverte, etc, jusqu’au dénouement. Là… (Il fit des carrés sous les autres, à la verticale.) C’est tes idées, par exemple « trouver le journal », « trouver un indice », « aller parler à machin ». Et tu les mets où tu penses que c’est le mieux. Je crois que certains auteurs trouvent ça bien de pouvoir prendre un peu de recul et inverser deux post-it, au besoin. Tu vois ?
Il n’était pas bien sûr d’expliquer correctement, mais Timmy n’était pas le genre à utiliser ces choses-là, puisqu’il fallait écrire et qu’il évitait au maximum de le faire. C’était toujours plus compliqué de faire ce genre de tableaux avec des dessins. Ça prendrait trop de temps et s’il commençait à coller des post-it sur un mur… il finirait par en coller partout dans l’appartement et il se ferait disputer. Il préférait éviter.
Et pourquoi tu demandes pas à ton frangin comment il fait ? C’est lui l’auteur, pas moi. (Il haussa les épaules en reprenant des noisettes.) Je fais pas comme ça, perso. J’y vais au feeling. Généralement, je sais comment je commence, comment je finis, et basta. Le reste vient en allant. Je note que des détails, dans un coin, pour ne pas oublier de les mettre dans les cases. Le reste, c’est tout là-dedans.
L’asiatique se tapota la tempe, de l’index, et sourit un peu. Il ne pensait pas que s’inspirer de lui, ce serait une bonne idée pour faire ce jeu.
Toi, tu as tenté de faire comment pour les jeux que tu as commencés et jamais finis ? Qu’on sache déjà ce qu’il te manque, en plus d’un bon coup de pied au derche.