« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver.
Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)


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 Such a lonely day... ⌑ Conan & Gavin

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Gavin Reed
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Gavin Reed

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Punch that motherfucker in the face
You hated what he said, right ?
They tried to kill me in the rain
Tried to lay me down and so I ducked and ran away


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| Conte : Detroit : Become Human
| Dans le monde des contes, je suis : : Gavin Reed, le déchet fait homme

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Such a lonely day... ⌑ Conan & Gavin _



________________________________________ 2020-11-10, 04:54

Such a lonely day...

This day that I can't stand.

Cela faisait plus d’une semaine qu’il s’était totalement coupé du monde. Plus d’une semaine qu’il refusait de quitter son appartement, qu’il restait cloîtré entre quatre murs. Enfermé à double tour, il avait laissé les clefs dans la serrure pour empêcher une quelconque intrusion - et, malgré son esprit embrumé, il avait pu clairement visualiser le visage de Conan, qui avait toujours son propre jeu et qui avait une fâcheuse tendance à se pointer dans les pires moments... Cela faisait sept jours qu’il ne répondait à rien, ni personne. A la longue, les coups donnés sur sa porte ne l’atteignaient même plus, les éclats de voix avaient cessé de faire sens, et les demandes formulées sur un ton plus calme ne le touchaient pas davantage. Rien n’était de taille à le sortir de la spirale infernale dans laquelle il se trouvait, depuis qu’il avait reçu la nouvelle, quelques jours plus tôt...

Je m'adresse bien à Gavin Reed ? Monsieur, écoutez... J'ai quelque chose à vous annoncer, et ce sera loin d'être plaisant. Vous avez moyen de vous asseoir pour m'écouter ? Vous avez bien un frère, n'est-ce pas ? Elijah Kamski ? Monsieur... Je suis profondément navré, mais votre frère est mort, on l'a retrouvé…

Le reste des propos de l’inconnu s’était retrouvé noyé dans un flou artistique. Il avait l’impression que ses oreilles sifflaient, que le son était aussi fort que la fois où une grenade avait failli lui ôter la vie. Un filet de voix bien trop faible avait poursuivi un moment, tentant de maintenant un contact, de le faire réagir. L'intonation changea, laissant entendre qu’il avait cessé de déclamer son texte probablement préparé à l’avance pour lui poser des questions, pour tenter de savoir comment il se sentait à présent, s’il avait besoin de quelque chose, s’il avait des proches qui pouvaient le soutenir, si… Il coupa court à la conversation, appuyant sur l’écran tactile pour raccrocher. Pour replonger dans le silence. Un bourdonnement sourd lui parvenait encore… Il avait l’impression d’avoir plongé dans du coton, les bruits extérieurs ne lui parvenaient plus réellement, mais ceux qui provenaient de son propre corps faisaient un boucan de tous les diables : son cœur battait bien trop fort, et les battements étaient chaotiques, irréguliers… Trahissant toute sa détresse. Mais il ne parvenait pas à assimiler pleinement les mots qu’on lui avait dit, il ne parvenait pas à accepter l’annonce qu’on lui avait faite, ni les conséquences qui en découleraient. Il ne parvenait pas…

Après ce coup de fil, il avait eu un moment d'absence : pendant ce qui avait dû être plusieurs heures, il était resté immobile, assis sur son canapé, à... Attendre. Attendre qu'on l'appelle pour lui dire qu'il s'agissait d'une erreur malheureuse, qu'Eli était toujours là, quelque part. Qu'il perdait encore son temps à programmer des intelligences artificielles, à vouloir frôler la perfection robotique du bout des doigts - lui, il savait qu’il y arriverait, que ce n’était qu’une question de temps ; il avait simplement été retardé par les changements qui avaient chamboulé leur vie, mais Eli était ce qu’il était, il s’était adapté en un temps record et, déjà, il cherchait des moyens de parer le manque de matériel, de remplacer et d’améliorer… Oui, le connaissant, il était plus que probable que son demi-frère soit encore terré dans l’un de ses laboratoires ultra sophistiqués, à avoir perdu toute notion du temps et à s’abîmer la vue sur des raccordements minutieux. Tout ça, ce n’était qu’une méprise ignoble… N’est-ce pas ? Il ne pouvait pas être parti. Pas maintenant. Dans trois jours, c’était son anniversaire, à l’autre intello de service. Il avait prévu de l’appeler, pour pouvoir lui souhaiter de vive-voix. Pour, peut-être, tenter de le revoir. Parce que ça faisait longtemps qu’ils ne s’étaient pas vu - depuis les fêtes de fin d’année, où Eli était venu passer quelques jours chez lui, où Eli avait pu faire la connaissance de Conan. Parce que, malgré les embrouilles qu’il y avait eu entre eux deux, ils restaient de la même famille. Et Gavin tenait à lui - de manière maladroite, parce qu’il n’était pas le plus doué pour reprendre contact, parce qu’il n’était pas non plus au top pour poursuivre les échanges, maintenir un dialogue, et que surtout, il n’avait jamais su comment montrer son attachement envers les autres. Alors, non, ce crétin ne pouvait pas être parti.

Et il était resté là, à observer son téléphone, à espérer le voir se rallumer une nouvelle fois...

Bordel, Eli appelle moi.

Mais l'écran était resté noir. Vide. Sans la moindre notification, sans le moindre appel. Il avait attendu... Encore. Et deux jours plus tard, quand le 17 était arrivé, il n’avait toujours pas bougé. Sa vie lui donnait l’impression de s’être mis en pause, qu’il lui manquait un petit quelque chose pour tout remettre sur les rails et lui permettre de revenir à l’instant présent. L’écran finit par s’allumer - et la lueur d’espoir qui traversa son regard fut aussi brève qu’intense… Mais il ne s’agissait ni d’un appel, ni d’un message. … Juste le rappel de son calendrier, celui qui annonçait l’anniversaire de son demi-frère. Son cœur se serra, il sentait une angoisse le prendre à la gorge… Il déglutit péniblement, et récupéra l’appareil dans un geste maladroit, peu assuré. Tous ses gestes lui semblaient bien trop lents, comme s’il était engourdi par le froid, comme si ses membres avaient à présent la lourdeur du plomb. Pourtant, il poursuivit : et il n’aurait jamais imaginé que le simple fait de chercher dans son répertoire - peu rempli - puisse être aussi difficile. Du pouce, il fit descendre les fiches de contact et, lorsqu’il tomba sur le contact qu’il recherchait - sobrement surnommé smartass - sa respiration se bloqua.

Les mots lui revinrent en tête…

Votre frère est mort.

Et il faillit se mettre à hurler, mais non. Il parvint à se retenir, à se ressaisir - même s’il fut obligé d’essuyer des larmes qui se profilaient au coin de ses yeux : c’était un anniversaire. Il n’allait pas téléphoner à son frère pour le lui souhaitait d’une voix larmoyante, hein ? Ca aurait été ridicule. Il souffla, prit une grande inspiration… Et s’efforça de faire taire la voix qui tournait en boucle, répétant encore et encore les mêmes quatre mots. Eli allait répondre. Enfin, il trouva le courage de lancer l’appel.

Eli. Réponds, pitié…

Alors que la sonnerie retentissait, encore et encore, Gavin se rongeait l’ongle du pouce. Encore, et encore, jusqu’au sang. Mais il ne s’en rendit même pas compte, tant le timbre régulier à son oreille l’obsédait. Son frère devait sûrement travailler, s’acharner sur un nouveau projet en cours, ce qui expliquait sans mal pourquoi il prenait autant de temps à lui répondre… C’était déjà arrivé, lorsqu’ils se prévoyaient des Face Time : parfois, Elijah ne répondait même pas, et relancer l’appel des heures plus tard, en lui expliquant qu’il n’avait pas oublié, mais… Combien de fois il l’avait charrié à ce sujet, lui faisait remarquer que le corps humain était plutôt bien foutu, parce que vu son talent il aurait été capable d’égarer sa tête dans un coin et de ne plus jamais réussir à remettre la main dessus.

« Oui ? Elijah à l’appareil… »

« Bordel, t’as vraiment pris tout ton temps pour répondre, qu’est-ce que tu foutais encore ? »

« … Je ne suis pas disponible pour le moment, mais vous pouvez me laisser un message. Et je vous rappellerai quand j’en aurai la possibilité. (Ouais, enfin s’il y pense, et c’est pas gagné !) »

Le répondeur. Le cœur aux bords des lèvres, son téléphone lui échappa, pour aller heurter le sol dans un bruit sourd. Il avait reconnu sa propre voix en arrière plan : c’était lui qui avait persuadé le génie de se faire une messagerie convenable, parce que se faire rembarrer à chaque fois par la voix mécanique pouvait très vite se montrer agaçant au possible… Une fois encore, il sentit sa respiration se coincer, lui donnant l’impression d’étouffer… Ses mains tremblèrent… Mais il finit par serrer les poings, sentant ses propres ongles lui rentrer dans la peau. La douleur diffuse lui permis de retrouver un semblant de contrôle et, lorsqu’il rouvrit les main, il remarqua que dix petites plaies peu profondes ornaient à présent ses paumes. Mais il s’enfoutait. Il parvint à se persuader que la situation était normale, qu’Elijah ne devait même pas s’être rendu compte qu’il s’agissait de son anniversaire, et qu’il finirait par le recontacter dans la journée… Voir même en pleine nuit, comme il le faisait parfois. Il suffisait simplement qu’il se montre patient, et lorsque l’on connaissait son caractère, on savait à quel point la chose lui coûtait.

Il mena une parodie de vie, se préparant un semblant de repas qu’il toucha à peine, et le café qu’il se prépara par automatisme subit le même sort. En revanche, il fuma, encore et encore, remplissant le cendrier de mégots fumés jusqu’au filtre. Le temps passa, s’étiolant à l’infini… Et toujours rien. Il ne voyait pas les heures, il ne savait pas s’il lui arrivait de somnoler, parfois, mais la journée du dix-sept prit fin, et il n’avait toujours pas de nouvelle. Son ventre était noué, tandis qu’il fixait encore son portable. Il finit par refaire le numéro, et tant pis s’il était trois heures du matin passé : les deux frères possédaient quelques points communs, et l’insomnie en faisait parti, il le savait. Il appela même à plusieurs reprises, mais tous ses essais connaissaient la même fin : le répondeur. L’angoisse qui menaçait de le prendre tout entier finit par avoir raison de lui, et il craqua. Il se releva d’un bond, avant d’envoyer son téléphone voler à travers la pièce, le projetant de toute ses forces contre le mur en face de lui. Voir l’objet se craqueler et se briser ne lui tira aucune satisfaction, parvenant simplement à augmenter sa colère et sa frustration.

Il lui fallut un moment pour comprendre quel était le sentiment désagréable qui venait le tarauder, qui lui tordait les entrailles, mais il finit par comprendre. Il avait peur. Et si l’autre avait raison ? Et si… L’idée lui paraissait toujours aussi insoutenable, mais elle commençait à faire son chemin, à s’imposer dans son esprit…

C’est pas possible.

La soudaine réalisation finit par le briser : il se laissa tomber à genoux, prenant sa tête dans ses mains… Et il se mit à hurler. A hurler, encore et encore, tandis que des larmes coulaient sur ses joues. C’était pas possible. Elijah ne pouvait pas… Il n’aurait jamais fait ça. Il ne pouvait pas. Il eut l’impression de devenir fou. La tristesse l’envahit, balayant tout sur son passage, le plongeant dans un état de détresse absolue. Et il n’avait personne pour lui venir en aide, puisque lui non plus n’avait pas donné de signe de vie depuis des jours. Sa voix finit par le briser, le lâchant honteusement et l’obligeant à souffrir en silence… Il donna un violent coup de poing au sol, avant de répéter ce geste plusieurs fois, ne ressentant même plus les dégâts qu’il s’infligeait…

Il finit par se relever, fou de rage. Il voyait rouge, et rien n’aurait pu le ramener à la raison. Si, par le passé, cela lui était déjà arrivé de retourner entièrement une pièce sous le coup d’une de ses crises, là ce fut l’appartement tout entier qui y passa : il renversa la table basse, balança tout ce qui passait à sa portée, brisant bien plus de choses que ce qu’il aurait pu compter. Se blessant, lui aussi, à de multiples reprises : ses mains finirent ensanglantées, ses jointures étaient toutes écorchées et bleuissaient déjà. Ses avant-bras risquaient fort de finir recouverts d’ecchymoses, eux-aussi, probablement comme le reste de son corps. Lorsqu’il eut fini, on aurait pu croire que quelqu’un avait essayé de cambrioler son appartement : tout était sens dessus-dessous, il avait vidé le contenu des tiroirs, ajoutant au bordel environnant, les meubles étaient renversés, éparpillés, certains s’étaient même brisés sous sa rage… Il finit par aller se réfugier dans la salle de bain, espérant que se trouver dans un espace plus réduit parviendrait à le faire revenir sur terre, à l’apaiser un minimum…

Mais il eut le malheur de croiser son reflet. Et l’image que lui renvoya le miroir ne lui plaisait pas du tout : ses yeux étaient rougis de par les larmes qu’il avait versé, ses cernes s’étaient davantage creusés, et il était pâle à rendre un mort jaloux. Il s’observa un instant… Avant d’être secoué d’un rire nerveux, presque dément. Pourquoi des deux fallait-il que ce soit le déchet de service qui survive, hein ? C’était encore une preuve de l’ironie douteuse qu’avait l’univers ? Finalement, le tout raviva sa rage, et il finit par briser le miroir d’un énième coup de poing rageur au possible. Des éclats de verre se fichèrent dans sa peau, mais il le sentit à peine… Il finit par agripper l’évier de toutes ses forces, à s’en faire blanchir les doigts, tentant de reprendre le dessus. Son rire finit par être entrecoupés de nouveaux sanglots, et il se laissa glisser au sol, serrant dans sa main droite un morceau de verre bien plus gros que les autres, le serrant suffisamment fort pour s’infliger une profonde entaille… Et ce ne fut que la première d’une longue lignée.

Le bout de verre, rendu poisseux à cause du sang, finit par lui échapper des mains… Il avait pourtant eu le temps de se taillader les avant-bras, mais la douleur qu’il s’infligeait lui-même était loin d’être suffisante pour calmer celle qui hurlait encore dans son esprit. Il… ne parvenait toujours pas à y croire. Il finit par ramener ses genoux contre lui, se faisant le plus petit possible pour tenter de s’oublier. Enfin, son corps lui offrit un moment de répit en l’autorisant à somnoler dans cette position inconfortable au possible. S’il avait eu l’occasion de formuler un souhait avant de partir, ç’aurait été celui d’y passer. Mais la chose n’arriva pas : même si certaines de ses coupures étaient profondes, ce ne fut pas suffisant, et lorsqu’il se réveilla, il constata qu’il avait instinctivement comprimé l’une des plus graves en dormant… Quelle douce ironie.

Il passa quelques jours supplémentaires, à survivre plutôt que vivre, à se rapprocher davantage du fantôme piégé en ces lieux que de l’être humain. Il ne s’alimentait pas réellement, et ne le faisait même pas de manière régulière, le peu de chose qu’il buvait se réduisait à du café froid et à de grands verres d’alcool - qu’il utilisait aussi pour désinfecter ses plaies, à grand renfort de grimaces et de grincements de dents… Mais pour ce qui concernait le tabac, ça y allait : cela faisait bien longtemps - depuis la perte de sa mère, réalisa-t-il - qu’il n’avait plus fumé ainsi, épuisant les quatre paquets qu’il avait chez lui en un temps record. Et, lorsqu’il se retrouva à court de substituants pour tenter d’apaiser son mal-être, il décida qu’il était peut-être temps de s’aventurer dehors. Ce ne serait l’affaire que d’une petite demi-heure, mais ce serait suffisant. Amplement suffisant.

Il força sa carcasse à se remuer, à se mouvoir. A donner l’illusion d’être valide. Il passa un pantalon propre, enfila ses chaussures et les laça à la va-vite. Il passa un sweat, descendant bien les manches pour masquer au maximum les dégâts, et lorsqu’il remonta la capuche sur sa tête, il estima que c’était suffisant. De toute façon, là où il allait, on ne jugeait pas vraiment sur le physique, mais plutôt sur la capacité à payer en liquide et rapidement. Il s’assura de prendre assez, et fit sa première sortie depuis un moment. Il garda profil bas, allant même jusqu’à se cacher dans l’un des placards à balais pour éviter de croiser l’un de ses voisins - il ne voulait voir personne - puis poursuivit son chemin. L’affaire lui prit même moins de temps que ce qu’il avait prédit et, lorsqu’il regagna son appartement, il contenta de faire claquer la porte derrière lui, jugeant que c’était suffisant.

Plus personne n’était venu toquer chez lui, de toute façon. Peut-être croyait-on qu’il avait encore pris la fuite, comme il l’avait fait pour Nouvel An… Tant mieux si c’était le cas. Il aurait la paix : pas de Fowler pour lui faire une leçon de morale, pas d’Hank pour le regarder avec un air compatissant, pas de Conan pour…

Lui sauver la vie.

Il haussa les épaules, secoua la tête, et partit s’asseoir sur son lit. Il récupéra le précieux sachet ainsi que la seringue stérile qui se trouvaient dans sa poche, avant de se débarrasser de son haut, l’envoyant au sol. Les habitudes avaient la vie dure, et il retrouva bien vite les gestes qu’il avait répété ce qui lui semblait être des milliers de fois par le passé… Lorsque l’aiguille traversa la peau, dans le creux de son coude, un soupire lui échappa… Et il appuya sur le piston, injectant le produit sans l’ombre d’un regret.

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Conan Richardson-Kennedy
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Such a lonely day... ⌑ Conan & Gavin Wdhn

I'M SORRY THAT I DID THIS
The blood is on my hands. I stare at my reflection, I don't know who I am. Would you love me more if I killed someone for you ? Would you hold my hand ? They're the same ones that I used... When I killed someone for you.

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________________________________________ 2020-11-11, 03:21

Such a lonely day...

This day that I can't help.

Tic tac... Tic Tac...

Conan fixait longuement l'horloge qui se trouvait dans son bureau, sans but précis. Il fixait juste, se demandant pourquoi les secondes filaient aussi vite mais pourquoi les minutes paraissaient aussi longue. En temps normal, ce n'était pas le genre de question qu'il se posait. Le temps était une création de l'homme et l'homme était un être ridicule. Un être si faible, si triste et si manipulable. Conan n'avait pas une longue existence, pas aussi longue que Connor en tout cas. Mais il avait eut le temps d'en voir passer des humains dans sa vie. Ceux qu'il interrogeait pour faire avancer l'affaire, les coupables, le Lieutenant Anderson, Fowler et Gavin. Beaucoup d'être humains et tous fonctionnaient de la même façon. Ils passaient leur temps à se mentir à eux-mêmes et à mentir aux autres pour prétendre un bonheur qui n'existait même pas. Ils s'isolaient croyant que c'était la meilleure solution pour régler leur problème. Conan n'aimait pas ce côté complexe et inutile des humains. Tous les mêmes. Comment il connaissait ce genre de comportement ? Il l'avait déjà vu sur Gavin. C'était rare que son coéquipier fasses des ''crises'' et pourtant il en avait assisté à une pendant les fêtes de fin d'années. Il pourrait penser que l'état de son partenaire était ridicule comme il aimait bien le définir. Mais Gavin, ce n'était pas la même chose. L'alcool, la drogue, la douleur, l'isolation. Tout ce qu'il s'infligeait c'était pour calmer une douleur constante, qui ne disparaissait jamais. C'était Hank qui lui avait expliqué comment fonctionné Gavin.

Pour en revenir au temps, il trouvait ça inutile mais si cela pouvait aider les humains à avoir un repère pour la journée. Pourquoi pas. D'habitude, Conan ne faisait pas attention au temps. Il regardait juste son réveil quand il devait le programmer pour se lever les matins de travail mais rien d'autre. Pourtant aujourd'hui, il avait les yeux rivés dessus. Ce tic tac qui l'agaçait de plus en plus, ses aiguilles qui avançaient lentement. Un soupir d'agacement sortit de sa bouche alors qu'il se laissa tomber dans son siège, replongeant son regard dans l'écran de son ordinateur. Cela faisait déjà plusieurs jours qu'il travaillait en solitaire, aillant perdu son partenaire en cours de route. Il cliqua sur des dossiers sur lesquels il devait travaillé mais il ne les lisait pas vraiment. Trop perdu dans ses réflexions et ses pensées pour faire quoique ce soit.

Son attention fût rapidement attiré par la télévision qui était allumé dans le coin de la pièce. Elle était accroché au plafond, assez haute pour que Conan puisse clairement voir les images et entendre les informations. Il vit la photo de Kamski passer et entendit la même nouvelle sur lui. Celle qui tournait en boucle depuis quelques jours. Le créateur de Cyberlife était mort depuis quelques jours maintenant. Un suicide paraît-il, avec des médicaments. Il s'était éteins dans son sommeil. Quand Conan disait que les humains étaient des êtres faibles. Il ne pensait que son créateur ferait partie des plus faible. L'écran de la télévision devint soudainement noir et Conan redressa la tête afin de voir qui venait d'éteindre la télé. Le Lieutenant Anderson. Le regard de RK900 et Hank se croisèrent et Conan. L'ancien androïde se remit alors au travail, cherchant à fuir toute discussion avec lui.

Il n'arrivait pas remarqué l'arrivé de Connor dans les bureaux et pourtant ce dernier était là, assis sur sa chaise de travail. Merde, Conan était encerclé, impossible de fuir la conversation sur les sentiments humain. Enfin il disait ça mais au fond, il s'inquiétait énormément pour Gavin. Il n'attendait qu'une chose, un conseil de la part de ses partenaires. Connor finit alors par se rapprocher doucement de Conan et il s'assit sur le bureau de ce dernier. Nines releva le regard vers son frère. Les deux s'échangèrent un regard et restèrent silencieux, ce fût Hank qui brisa le silence.

« Rassure-moi, Conan. Tu es au courant de ce qu'il se passe quand même. »

Aucune réponse de la part de Conan, il se contenta de fixer le Lieutenant tout en hochant doucement la tête pour lui répondre oui. Un soupir sortit de la bouche de Hank.

« Ton partenaire vient de perdre son frère. Tu es allé le voir ? »

Conan fronça les sourcils avant de tourner son regard vers Connor qui était toujours aussi sur le rebord de son bureau. Pourquoi Hank le poussait à faire ce genre de chose ? C'était toujours un peu tendu entre lui et Gavin. C'était sûrement une idée de Connor. Son frère appréciait Gavin.

« Je l'ai appelé plusieurs fois, il ne réponds pas. C'est vous qui m'avez dit que si il n'allait pas bien, je devais le laissé respirer. »

« Bon sang, Conan ! Il a perdu sa seule famille. Ce mec est … Tu sais ce qu'il peut faire quand il est seul. Ça fait combien de temps qu'il ne répond pas ? »

« Un peu plus d'une semaine. Vous pensez que... »

Il plongea son regard perdu dans celui de son frère. Ce qu'il ressentait actuellement, était étrange. Un peu dur à décrire. Quelque chose qu'il n'avait encore jamais ressentie avant. Son cœur battait un peu plus vite que la moyenne, il eut des sueurs aussi, des coups de chaud. Le monde autour de lui semblait se dérober sous ses pieds et tout ce que disait Hank n'était qu'un bruit lointain qu'il arrivait à peine à entendre. C'était donc ça la peur, l'inquiétude. Conan fixait son frère et Connor afficha une petite moue avant de poser délicatement sa main sur l'épaule de son jumeaux.

« On t'accompagne si tu veux. Je penses que tu devrais prendre de ses nouvelles. Gavin rejette tout le monde quand il se renferme. Mais toi, tu peux y remédier. »

Aucune réponse de la part de Conan. Il était en train de perdre son calme naturel, sa logique et son manque d'empathie. Tout ça venait de s'effondrer en quelques secondes. Tout ça pour Gavin, tout ça pour... lui. Hank avait raison, Gavin souffrait d'une dépression assez forte. Il l'avait déjà vu à l'œuvre. Des jours tout allait bien pour son partenaire, puis d'autres jours où il était impossible de le sortir du lit. Gavin ne parlait pas, il préférait se noyer dans l'alcool ou la drogue pour oublier ses soucis. Conan avait remarqué que dès que ce dernier n'allait pas bien, il fumait des cigarettes sans s'arrêter. Mais à chaque fois, il revenait à la raison. A chaque fois Conan savait que Gavin revenait. Sauf que aujourd'hui, cela faisait déjà un moment qu'il l'attendait. Gavin n'était toujours pas revenu et allait-il revenir un jour ? Il se leva alors doucement de sa chaise sous le regard surpris de Connor. Conan resta un moment debout sans rien faire, sans rien dire avant de finalement fixier son frère puis le Lieutenant.

« On y va. »

Ce fût les seuls mots qui sortirent de sa bouche. Que dire de plus ? Qu'il avait peur ? Qu'il avait envie de vomir et qu'une boule se formait dans sa gorge ? Non, ils n'avaient pas besoin de savoir toutes ses choses. Il allait très bien avant leur arrivé -enfin c'était ce qu'il essayait de croire-. Hank et Connor enfilèrent rapidement leurs vestes avant de se diriger vers la sortie du bâtiment. Les trois rentrèrent dans la vieille voiture de Anderson et rapidement ils se retrouvèrent devant l'immeuble de Gavin. Conan sortit de la voiture et leva la tête, fixant le bâtiment. Il restait figé, il avait peur de voir, de découvrir. Il sentit une main se poser sur son épaule et cela le fit sursauter.

« On va monter avec toi mais on attendra devant la porte. Comme ça, si tu as besoin d'aide. On sera là, Conan. »

La voix de Hank était douce, trop douce. Cela inquiétait encore plus Conan. Il n'aimait pas entendre ce genre de phrase. Surtout venait du Lieutenant. Connor lui avait raconté que la santé de Hank avait été fragile au début de leur relation. Il jouait à la roulette russe, il buvait beaucoup trop d'alcool et heureusement qu'un soir Connor l'avait trouvé inconscient sur le sol. Son frère lui avait sauvé la vie. Depuis Hank allait mieux mais il connaissait ce genre d'état. Il connaissait le mal-être et le dépression. Il connaissait la perte d'un proche vu que ce dernier avait perdu son fils. Conan jeta alors un regard à Hank avant de finalement monter rapidement les marches. Les trois détectives se trouvaient maintenant devant la porte de l'appartement de Gavin. Conan hésita un moment avant de se décidait à sonner. Une fois, deux fois, trois fois, quatre fois...

Il ouvrit la porte de l'appartement et remarqua directement le désordre dans ce dernier. Gavin avait toujours été bordélique, Conan avait beau rangé son appartement. A chaque fois qu'il revenait, il le trouvait dans un état pas possible. Aujourd'hui, c'était différent. Les livres par terre, la table basse renversé, les lampes cassés. Son cœur loupa un battement alors qu'il regardait partout autour de lui.

« Gavin ?... »

Sa voix tremblait de plus en plus et se précipita dans la cuisine afin de vérifié si il n'y avait pas de sang sur le sol. Rien. Il regarda une nouvelle fois autour de lui, constatant que la cuisine n'était pas la pièce où se trouvait Gavin. Il courut rapidement vers la salle de bain et il le vit. Le sang sur le sol. Il s'accroupit difficilement alors que ses jambes tremblaient. Il plongea ses deux doigts dans le liquide écarlate et remarqua rapidement qu'il était encore frais. La respiration de Conan s'accélérait et devenait de plus en plus chaotique tout comme ses jambes qui ne pouvaient plus faire correctement leur travail. Il se releva à l'aide du lavabo qu'il serra dans sa main.

« GAVIN ! »

Cette fois-ci, il hurla. Espérant entendre la réponse de cet imbécile mais rien. Aucune réponse. Conan courut alors dans la chambre de son partenaire et il trouva, allongé sur le sol. Sans se poser de question, il s'agenouilla devant lui et vérifia rapidement son poul. Il était faible. Son cœur résistait mais pas pour longtemps. Les yeux de l'ancien androïde se posèrent sur la seringue qui se trouvait sur le sol à côté de la table de nuit et sa vue se brouilla immédiatement. Conan pleura pour la première fois. Difficile de retenir ses sanglots entre deux supplications. Il leva délicatement la tête de Gavin alors que ses larmes venaient s'écraser sur son visage.

« Non... Non... Gavin ! S'il te plait... Gavin... »

Conan éclata en sanglot essayant de reprendre ses esprits. C'était trop dur, il se noyait sous une vague d'émotion qu'il n'arrivait pas à gérer. Il respira un bon coup.

« LIEUTENANT, APPELEZ UNE AMBULANCE. VITE !!! »

Il entendit des bruits de pas se rapprocher de la chambre. Hank entra rapidement suivie de Connor. Le Lieutenant lâcha une injure avant de composer le numéro d'urgence alors que son frère se rapprochait rapidement de Conan et Gavin.

« Mettez-le en PLS ! »

Connor hocha la tête sous l'ordre de son supérieur et il aida Conan à mettre Gavin dans la bonne position. Une scène pareille ne lui aurait rien fait quelques mois plutôt et pourtant aujourd'hui, le voilà en train de pleurer toutes les larmes de son corps. Ses yeux brûlés et il était difficile pour lui de respirer. Il entendait clairement ce que disait Hank au secours et pourtant sa voix paraissait si lointaine. Conan essuya rapidement les larmes sur ses joues, ce qui ne servait à rien vu que d'autres reprenaient la place. Il fixait le visage de Gavin alors qu'il sentait son frère se blottir contre lui avant de s'éloigner avec Hank, laissant plus d'espace à Conan pour... parler. Il posa sa main sur celle de Gavin.

« Ne me fais pas ça. Je suis désolé, j'aurai du être là pour toi. C'est ma faute... C'est ma faute... Je suis désolé... » Il finit par coller son front contre celui de son partenaire. « Ne me laisses pas seul, tu es tout ce que j'ai. »

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________________________________________ 2020-11-19, 00:08

Such a lonely day...

This day that I can't stand.

Ses années de sevrage s'envolèrent en un claquement de doigts, comme si elles n'avaient jamais existé, mais il n'en avait plus rien à foutre. Il s'injecta tout le produit, en une prise, sans sourciller - à vrai dire, il n'était même plus sûr d'être capable de ressentir quoi que ce soit, et cela n'irait pas en s'arrangeant... Il profitait des quelques instants de conscience qui lui restaient encore : vu la quantité qu'il s'était injecté, il savait quels risques il encourrait, et au vu des choses... L'overdose ne lui faisait plus réellement peur ; au contraire, il en était presque au point de l'accueillir à bras ouverts, à enfin sombrer pour de bon, dans un sommeil libérateur.

... Mais les habitudes ont la vie dure, et son corps semblait déterminé à se débattre, encore un peu. A résister, à se démener pour pouvoir persister. Peut-être s'agissait-il des restes d'une accoutumance qu'il avait traîné pendant bien trop longtemps, mais pour le coup... Cela l'agaça plus que de raison : il n'avait plus rien, et ne serait pas en moyen d'aller s'acheter une nouvelle dose - il ne comptait pas s'écrouler dans le hall d'entrée ou en pleine rue, là où les gens seraient probablement un poil trop propices à vouloir lui sauver la vie, là où lui ne cherchait qu'un moyen d'en finir. Il s'était voilé la face bien trop longtemps et, depuis le temps qu'il flirtait éhontément avec la mort, il était enfin temps de l'embrasser pour de bon. Après tout... Ce n'est pas comme si grand monde allait le regretter : il n'avait jamais rien fait pour, son caractère odieux au possible avait tendance à bien vite repousser son entourage, même si certain semblait s'obstiner un peu trop.

Malgré lui, le visage de Conan s'imposa, et il se laissa tomber en arrière, s'allongeant sur son lit, prenant son mal en patience. Pour tenter de dissiper l'image, il ferma les yeux. Très fort. Il ne comprenait pas pourquoi son partenaire s'évertuait à lui coller aux basques, encore et encore. Alors qu'il avait tout fait pour le repousser, à lui envoyer insultes sur insultes, puis à lui trouver des surnoms tous plus débiles les uns que les autres. A lui faire subir ses crises de nerfs, à manquer parfois d'exploser, tout simplement. Pourtant, l'ancien androïde ne l'avait jamais abandonné, tentant toujours - parfois, un peu maladroitement - de lui apporter un soutien indéfectible. Et le souvenir d'un baiser rapide, presque volé lui revint... Là encore, il n'avait pas été foutu d'assumer les répercussions de son geste et avait choisi de de déguerpir, de s'éloigner plutôt que de rester et d'avancer. Peut-être que s'il s'était montré plus courageux, peut-être que s'il avait su gérer ses émotions, peut-être que...

Peut-être que les choses auraient été différentes. Un faible juron lui échappa, et l'envie de tout casser - une fois encore - lui vint. Mais, malgré toute sa rage bouillonnante, il en aurait été bien incapable... Son corps semblait baisser les armes, peu à peu, et accepter l'inéluctable : ses membres lui semblaient gourds, lourds, impossibles à bouger. Le condamnant à bouillonner sur place, pour un moment encore. Ses pensées confuses, brouillées, espéraient que la fin arriverait bientôt. Gardant les yeux clos, il resta immobile, tandis que sa respiration se ralentissait, peu à peu...

Il aurait peut-être pu partir à ce moment, mais le destin semblait avoir de nouvelles surprises en réserve rien que pour lui : des bruits lui parvinrent, assourdis, comme à travers une couche imposante de coton. Des mouvements, des appels distants et étouffés, lui donnant l'impression que quelqu'un était là, chez lui. La chose lui paraissait impossible, mais... Un court soupir lui échappa et, rassemblant ses dernières forces, il eut l'idée de vouloir se relever pour repousser la porte de sa chambre. Pour rester en paix, qu'on l'oublie et qu'on le laisse. Mais cette pensée ne resta qu'une simple idée puisque, lorsqu'il essaya de se mettre debout, ses jambes ne daignèrent même pas le porter et il s'écroula au sol sans même la moindre plainte. Après tout, il s'enfoutait. S'il était incapable de se mouvoir, de faire quoi que ce soit, c'est que la fin était proche. Ca l'arrangeait.

Les cris se rapprochèrent, et quelqu'un entra dans sa chambre. Il sentit deux doigts se poser sur son cou, comme si l'on cherchait à prendre son pouls, mais la personne ne le lâcha plus. Alors, Gavin fit un dernier effort, et tenta d'ouvrir une dernière fois les yeux, pour voir. Pour savoir ce qu'il se passait. Ils ne s'ouvrirent qu'à demi, et sa vision était floue, brouillée. Ses pupilles étrécies au maximum avaient du mal à distinguer les formes, les traits de la personne penchée au dessus de lui. Il eut du mal à savoir de qui il s'agissait, mais la voix qui lui parvint finit par trahir l'identité du visiteur mystère...

« Eh... Boîte de conserve. »

Il s'exprimait en français à présent, sa voix était rauque et faible, réduit à un simple murmure hésitant à peine audible. Il peinait à s'exprimer, comme si son esprit le lui refusait. La fin qu'il avait tant attendu se présentait... Au pire moment. Maintenant, il aurait aimé avoir quelques minutes de plus, juste un sursis, afin qu'il puisse lui dire au revoir convenablement. Mais les choses ne se passaient jamais comme prévues... Néanmoins, l'ombre d'un sourire passa sur son visage, tandis qu'il murmura dans un souffle :

« T'es venu. »

Ses yeux se refermèrent malgré lui, le plongeant une nouvelle fois dans le noir. Il aurait aimé pouvoir se débattre, conserver un minimum de conscience encore quelques secondes, mais il avait épuisé ses dernières réserves. Sa respiration se fit encore plus lente, presque imperceptible... Si c'était ainsi qu'il mourrait, il n'appréciait vraiment pas. Même ça, il n'avait pas été foutu de le faire correctement, sans y mêler personne. Même sur ce point, son frangin restait plus doué que lui... Ce fut son dernier filet de pensées, avant qu'il ne sombre définitivement.


Des sons lui parvinrent. Sourds, distants : des propos murmurés, échangés rapidement, des meubles déplacés, rajustés, des bruits de pas aussi, parfois. Puis des périodes de silence, longues, angoissantes. Il resta plongé dans cet entourage presque hallucinatoires pendants plusieurs jours, comme un passage au purgatoire, pour le préparer à ce qui allait l'attendre, indubitablement, et puis... Ses yeux cerclés de cernes violacés finirent par se rouvrir. Il cilla lentement, à plusieurs reprises, décontenancé et aveuglé par la luminosité ambiante... Il ne comprenait pas. Il ne savait pas où il se trouvait, il ne savait pas ce qu'il se passait, il ne savait pas...

Est-ce qu'il était encore en vie, au moins ?

Sans s'en rendre compte, il avait retenu sa respiration depuis sa reprise de conscience, et il lui fallut reprendre son souffle. Là, il s'aperçut qu'il portait un masque à oxygène, qui avait sûrement dû l'aider à respirer jusqu'à présent. Il était de plus en plus décontenancé... Mais se sentait trop vidé pour avoir une énième réaction disproportionnée - que ce soit d'angoisse ou de rage. Ses yeux, qui s'étaient enfin accoutumé à son nouvel environnement, observèrent les alentours en silence : tout était blanc, vide, aseptisé. Il réprima un mauvais sourire : visiblement, il avait échoué sur toute la ligne... Il était encore en vie, et se trouvait probablement dans une chambre d'hôpital. Il baissa les yeux sur ses bras, constatant que les plaies qu'il s'était lui-même infligé avaient été pansées et bandées avec soin. Sa tenue était elle aussi d'une blancheur immaculée, le faisant presque douter : était-il réellement vivant, ou se trouvait-il dans une antichambre de l'enfer ? En latence, parce qu'en bas, ils ne savaient pas quoi faire de lui ? La pièce était vide - dénuée de toute présence humaine - seules quelques machines bipaient faiblement. Sur la table de nuit se trouvait un bouquet de fleurs des champs, et quelques cartes. Il ne parvenait pas à deviner de qui elles pouvaient bien venir... Parce qu'il ne voyait pas qui pouvait tenir suffisament à lui pour prendre la peine de lui laisser un mot. Alors trois ? ... Il ne comprenait pas, quelque chose lui échappait.

... Attendez. Pour qu'il y ait toutes ces délicates attentions, et si on partait du principe qu'il était toujours en vie, combien de temps s'était écoulé depuis son overdose ? Il vérifia une nouvelle fois dans toutes la pièce, sans trouver le moindre calendrier, le moindre appareil qui pourrait lui donner des informations sur la date actuelle. Oh, une télévision se trouvait bien dans sa chambre, mais la télécommande était aux abonnées absentes. ... Soit, il supposa qu'il ferait sans, et qu'un médecin bien attentionné finirait bien par lui donner des réponses. Il lui suffisait de prendre son mal en patience... Et c'est ce qu'il fit. Plus ou moins : il s'efforça de rester le plus immobile possible, et patienta tant bien que mal...

Et la porte finit par s'ouvrir brusquement, manquant presque de sortir de ses gonds : s'il s'agissait d'un médecin, c'était bien mauvais signe et il devait sûrement s'être retrouvé en enfer... Mais lorsqu'il tourna le regard en direction de l'entrée, ce fut pour retrouver un visage bien trop familier : celui qui était revenu avec tant d'empressement n'était autre que... Conan. Ce dernier s'approcha de son lit sans dire un mot, et il se planta là. Les bras croisés, un air fermé sur le visage, partagé entre l'inquiétude et le reproche... Mais son regard transmettait on ne peut plus clairement son ressenti dominant : jamais il n'aurait pensé que des yeux aussi clairs puissent être à l'origine d'un regard aussi noir - vraiment, ce genre d'œillade aurait pu le tuer sur place sans aucun souci. Et...

Il se rendit compte qu'il allait devoir s'expliquer, rendre des comptes. Puisqu'il n'était pas mort, les vivants allaient attendre des réponses. Et cela risquait d'être encore plus douloureux que de s'être retrouvé en enfer...

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I'M SORRY THAT I DID THIS
The blood is on my hands. I stare at my reflection, I don't know who I am. Would you love me more if I killed someone for you ? Would you hold my hand ? They're the same ones that I used... When I killed someone for you.

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Such a lonely day... ⌑ Conan & Gavin _



________________________________________ 2020-11-19, 17:14

Such a lonely day...

This day that I can't help.

Conan était assis sur le lit de Gavin fixant le mur devant lui pendant plusieurs longues minutes maintenant. Il ne pensait pas le dire un jour mais son corps paraissait si lourd. Ses muscles lui faisait étrangement mal, comme si le poids du monde pesait sur ses épaules. Un poids qu'il avait du mal à supporter depuis quatre jours maintenant. Ses yeux bleus gris fixait le mur devant lui sans vraiment enregistré ce qu'il se passait actuellement autour de lui. Il avait passé les quatre jours à dormir sur le canapé de Gavin. Pourquoi ? Il avait rangé tout le désordre qui se trouvait dans son appartement, il avait nettoyé tout le sang qui se trouvait sur le sol, il avait jeté cette maudite seringue à la poubelle et il s'était occupé de Izzy et de Chat. Il savait que Gavin haïssait les humains, tout le monde le savait. Mais il savait aussi qu'il aimait par dessus tout ses animaux. Son chien et son chat étaient maintenant toute la famille qui lui restait alors Conan avait décidé d'en prendre soins pendant son absence. Izzy gémissait souvent devant la porte d'entrée attendant patiemment que son maitre rentre à la maison. Voir la chienne aussi malheureuse, le rendait... malheureux. Combien de fois Conan avait-il pleuré pendant ses quatre jours ? Trop de fois pour le compter. Trop de fois pour en parler. Trop de fois pour RK900. Il avait pleuré en nettoyant l'appartement de son partenaire, en nettoyant le sang. Il avait pleuré la première fois que Izzy s'était mise à gémir devant la porte. Il avait pleuré quand Chat était venu se blottir contre ses bras. Il avait pleuré quand Connor était venu lui donner un coup de main pour ranger l'appartement. Et maintenant... Il n'arrivait même plus à pleurer.

Conan avait mal aux yeux, à la tête. Il était épuisé et pourtant le sommeil ne venait jamais à lui. Il se sentait juste depassé par les événements. Les choses auraient été différentes si Conan était resté un androïde. Il aurait pût réanimer Gavin sans problème, scanner son corps et trouver rapidement une solution. Sauf qu'il avait perdu cette capacité, il était toujours doué pour trouver des solutions, il n'avait pas perdu son intelligence. Il avait perdu son sang froid. Conan avait oublié toutes ses connaissances en voyant son partenaire sur le sol. Il avait tout perdu et il s'en voulait pour ça. Alors maintenant le voilà à fixer le mur devant lui. Ce matin il avait prit le temps de faire le ménage dans l'appart de Gavin et il avait essayé de travailler sur des affaires en cours. Bon il était en congés parce qu'il l'avait demandé à Walter et ce dernier avait accepté, sachant pertinemment ce qu'il s'était passé. Repos ou pas, il avait des affaires en cours à traiter et pourtant... Il avait laissé son dossier ouvert sur la table du salon et maintenant le voilà ici. Dans la chambre, là où il avait trouvé Gavin.

Il se sortit rapidement de ses pensées quand la sonnette de l'appartement retentit. Conan posa son regard sur le chat qui redressa sa tête alors qu'il était normalement en train de dormir sur le lit. Izzy, elle, se mit à aboyer devant la porte. Conan eut un faible espoir, très faible mais il savait que ce n'était pas l'hôpital. Le médecin l'aurait appelé depuis le temps. Alors Nines se leva doucement du lit de son partenaire avant de marcher difficilement vers la porte pour finalement l'ouvrir. Tina Chen se tenait devant l'encadrement de la porte, une moue triste dessinait sur son visage. La jeune femme n'attendit pas une seconde de plus et entra dans l'appartement de Gavin comme si c'était chez elle. Dans un sens, c'était le cas. Tina était la meilleure amie de Gavin après tout. Elle s'arrêta devant la table du salon et analysa le dossier qui se trouvait sur la table avant de pousser un petit soupir.

« Tu n'es pas censé travailler. Tu as besoin de repos. »

Conan ne répondit rien et il se contenta de s'asseoir sur le canapé. Une fois assis, Izzi n'attendit pas une seconde de plus pour montre sur le canapé et se coucher sur les jambes de l'ancien androïde. Il caressa délicatement la petit tête de la chienne alors que Tina prit place à côté de Nines. Elle se tourna légèrement vers l'ancien androïde avant d'afficher un petit sourire triste.

« Arrête de t'en vouloir, Nines. Grâce à toi, il est encore en vie. Ce n'est pas de ta faute si Gavin se retrouve dans un hôpital. Il l'a voulu... » elle marqua un petit temps de pause. « Tu sais, ce n'est pas la première fois que Gavin fait ce genre de chose. Il avait commencé à arrêter, depuis ton arrivé. Tu l'as changé. Il allait mieux depuis que tu es devenu son partenaire mais... Gavin reste quelqu'un qui souffre beaucoup et qui a besoin de... D'aide ? »

« Tu es venue pour me dire ce genre de chose ? »

Tina fixa longuement Conan avant de baisser la tête. Un silence s'installa entre les deux. Elle savait que ce qu'il venait de dire n'était pas méchant, elle savait qu'il n'avait pas envie d'en parler. Et Conan lui, savait que Tina ne lâcherait pas l'affaire comme ça. Elle n'attendit pas une seconde de plus et posa délicatement sa main sur la jambe du détective.

« Conan. Tu m'as appelé en pleurant le jour où ça s'est produit. Je sais que tu ne vas pas bien. Tu peux mentir aux autres mais avec moi, ça ne marche pas. Il te manque, pas vrai ? C'est pour ça que j'ai décidé de t'emmener avec moi à l'hôpital. Et de suite alors habille-toi correctement. »

Il n'avait pas son mot à dire que Tina l'aida à se relever du canapé. Il fixa la jeune femme légèrement surpris par ce qu'elle venait de faire. Mais il ne lui dit rien. Conan se contenta de partir dans la chambre pour enfiler de nouveaux vêtements. Une simple chemise noir et blanche et un jean noir. Il se fixa un moment dans le miroir et constata que ses yeux n'étaient plus rouge sang. Tant mieux. Il regarda autour de lui, cherchant une veste mais impossible de trouver. Il n'en avait pas prit et pourtant dehors il faisait froid. Conan resta donc un moment devant le placard de Gavin, un long moment avant de se décider. Il ouvrit la porte et prit la première veste qui traînait pas là. Il l'enfila sans réfléchir. L'odeur de Gavin était encré dans le tissus, tellement qu'il avait l'impression que son partenaire était présent avec lui dans la pièce. Tellement que des souvenirs surgissait dans son esprit torturé.

Comme ce baiser que Gavin lui avait volé, son premier baiser. Conan resta un moment à fixer son reflet dans le miroir alors que Tina rentra dans la chambre après avoir toqué plusieurs fois sur la porte. Elle s'apprêtait à dire quelque chose mais elle s'arrêta net quand elle vit Nines dans la veste de Gavin. Un petit sourire se dessina sur son visage alors qu'elle se rapprocha de son collègue. Elle tira légèrement sur la veste.

« Elle te va très bien. »

Conan fixa le visage de la jeune femme qui semblait tout aussi secoué que lui. Tina aimait tellement Gavin. Il avait un caractère spécial, c'est vrai mais Tina l'avait toujours défendu même quand il avait tord. Nines hocha doucement la tête avant de finalement sortir de l'appartement avec elle. Les deux montèrent dans la voiture de l'asiatique et ils partirent en direction de l'hôpital. Tina se rapprocha de l'accueil pour donner le nom du patient qu'il souhaitait voir. Conan connaissait le numéro de la chambre, 213. Il le savait parce qu'il y venait tous les jours. Mais c'était le protocole de donner son nom avant de monter voir le patient. Il aurait pût attendre avec Tina mais il entendit des médecins parler entre eux.

« Le patient de la 213 vient de nous appeler ! Apparemment, il s'est réveillé ! »

Nines haussa les sourcils et se tourna vers Tina qui semblait surprise elle aussi. Sans attendre, il se mit à courir en directement des escaliers alors que Tina lui demandait d'attendre. Bien-sûr, il ne l'écoutait pas. Il courrait rapidement vers la chambre avant d'ouvrir brutalement la porte. Les médecins n'allaient pas tarder à venir avec Tina. Il n'avait peu de temps pour rester seul avec Gavin. Pourtant, Conan fixa juste son partenaire qui était assis sur son lit. Il croisa ses bras contre son corps comme pour calmer la vague de sentiment qui essayait de le noyer. Son regard inquiet et en colère se perdit dans celui de Gavin. Ils restèrent un moment à s'échanger un regard en silence avant que les médecins n'arrivent en courant suivit de Tina.

Les examens de Gavin furent assez long. Tellement que Conan s'était assis sur une chaise dans un coin de la pièce. Tina était arrivé avec deux gobelets de café. Elle en donna un à Conan avant de boire le siens tout en regardant les médecins faire leur travail. Une fois finit, ils sortirent de la chambre faisant signe à Tina de les suivre. Ils allaient sûrement parler de l'état de Gavin. L'asiatique hocha la tête avant de se tourner vers Gavin pour lui sourire. La porte se referma derrière elle et un silence de mort régna dans la pièce. Tellement que les bruits de son propre cœur devenaient presque agaçant. Conan se leva finalement de sa chaise pour se rapprocher du lit de Gavin. Son partenaire commença à ouvrir la bouche et Conan lui fit rapidement signe de se taire.

« Pas la peine, Gavin. Je sais pourquoi tu as fais ça. Pas besoin de te faire du mal. »

Conan resta un moment prêt du lit avant de finalement tirer la chaise pour qu'il s'assoit dessus. Il ne savait pas quoi dire, comment réagir. Il était en colère contre lui mais en même temps il était heureux et bon sang, il avait encore envie de pleurer. Alors il restait assis là à fixer la main de Gavin qui se trouvait juste devant lui. Les doigts de son partenaire bougeaient montrant qu'il était bien là, vivant. Conan prit machinalement la main de son partenaire dans la sienne. Il restait juste le besoin de ressentir sa chaleur pour être sûr que tout allait bien. La main de Gavin était bien chaude, douce. Le regard de Conan se posa finalement sur le bandage qui se trouvait un peu plus haut sur le bras de son partenaire. Il gardait toujours sa main dans celle de Gavin et l'autre vint se poser délicatement sur le bandage. La vue de l'ancien androïde se brouilla légèrement et sans attendre, Conan donna un petit coup dans la jambe de Gavin. Un coup qui manquait terriblement de force mais la colère y était.

« T'es vraiment un mec sans cervelle ! Et t'es vraiment un putain d'égoïste. Comment tu peux... Comment tu peux faire une chose pareille sans penser une seconde à tes amis. Fowler qui s'est occupé de toi depuis que tu es gosses, Hank qui t'a appris le métier et qui t'évite des emmerdes. Connor qui t'a ouvert les yeux sur certaines choses ou encore Léonard qui s'est attaché à toi espèce d'imbécile. » il se leva de sa chaise tout en lâchant doucement la main de Gavin. « Tu as pensé à Tina ? Ta meilleure amie, celle qui passe souvent chez toi pour t'apporter à manger. Et tu as pensé à moi ? Comment tu peux me... Comment tu peux m'embrasser et maintenant me faire un truc pareille ? T'es vraiment égoïste... »

Tina entra dans la pièce à ce moment là et fixa longuement Conan et Gavin avant de pousser un petit soupir. Elle se rapprocha doucement de Gavin et posa délicatement sa main dans les cheveux de ce dernier pour jouer avec. Les yeux de l'asiatique se posèrent sur Conan.

« Ne vous disputez pas... Vous vous êtes re... »

Conan lâcha un petit rire nerveux posant son regard humide sur celui de Tina. Il secoua négativement la tête avant de reculer doucement afin de prendre sa distance avec eux.

« J'ai nettoyé le sang dans son appartement. Il y en avait partout. J'ai jeté cette maudite seringue, j'ai rangé tout ce qu'il avait renversé. Je me suis occupé de nos dossiers, de sa chienne qui n'arrêtait pas de le pleurer et de son chat. J'ai appelé tout le monde pour prévenir de ce qu'il s'était passé. Et … Bordel, Gavin... » sa voix se brisa alors qu'il donna un violent coup de pied dans le lit qui ne bougea pas bien-sûr. « J'y arrive pas, c'est trop pour moi. Moi aussi je ressens des choses maintenant et j'ai besoin de toi ! » Le regard de Tina et de Gavin était rivé sur lui et à ce moment-là, il comprit qu'il devait prendre la fuite. « Désolé... Je peux pas pas. »

Sans attendre, Conan sortit en courant de la chambre, partant se réfugier dans les toilettes de l'hôpital. Il devait maintenant se calmer avant de retourner dans la chambre de Gavin.

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Punch that motherfucker in the face
You hated what he said, right ?
They tried to kill me in the rain
Tried to lay me down and so I ducked and ran away


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________________________________________ 2020-12-04, 06:13

Such a lonely day...

This day that I can't stand.

Il s'était attendu à bien des réactions en le voyant entrer de cette façon dans la chambre - à des cris, des injures, des insultes, une déferlante d'émotions sans fin -, mais le traitement qu'il reçut le déstabilisa bien plus encore... Ce regard où haine et inquiétude se mêlaient, luttaient l'une contre l'autre pour prendre le dessus et déterminer la suite des événements... Ce regard le figea sur place, tout simplement. En un sens, peut-être fut-il pire que des les reproches et les remontrances, parce qu'il fut bien plus honnête et dur que des mots. Il eut l'envie de s'expliquer, de s'excuser vainement, de tenter quelque chose... D'essayer de recoller les morceaux tant qu'il en était encore temps - s'il en était encore temps, même - mais les prunelles bleues acier qui ne le lâchaient plus lui coupèrent l'herbe sous le pieds. Il soutint un moment les yeux accusateurs, avant de baisser les siens... Honteux. Comme à son habitude, il avait agi sans réfléchir. Etouffé par des émotions qu'il avait été incapable de gérer, bien trop... Orgueilleux, arrogant et brisé pour tenter de chercher de l'aide, il avait choisi la solution de facilité, de celles qu'il employait plus jeune quand les choses allaient mal pendant un peu trop longtemps. De celles qu'il avait eues, par réflexe, quand il avait perdu sa mère. De celles qui, encore, continuaient de le hanter à chaque fois qu'un événement violent lui arrivait en pleine face. Une fuite en avant qui lui collait à la peau, et qui finirait probablement par causer sa perte une bonne fois pour toute... Mais même tout ça lui semblait être des excuses bateaux, parce que c'était toujours plus simple d'agir sans réfléchir, parce que si jamais il finissait par atteindre son but, il n'en aurait plus rien à cirer, lui : ce serait aux autres d'apprendre à vivre avec - ou plutôt, sans -, aux autres d'être rongés de doutes et de remords, à se bouffer les doigts et à se demander en boucle ce qu'ils auraient pu faire de plus pour éviter une issue de la sorte, à ruminer encore et encore sans jamais pouvoir plus rien y changer... C'était dans son caractère, c'était comme ça qu'il fonctionnait depuis toujours : fuir, se replier sur lui-même, se couper du monde et exploser... Tout plutôt que de laisser autrui s'approcher d'un peu trop près, d'assez près pour voir à quel point il était brisé, pour voir à quel point sa vie ne tenait qu'à un fil qu'il s'évertuait à vouloir trancher le plus rapidement possible pour mettre un point final à la pitoyable histoire qu'était sa vie.

Pourtant, il lui fallait comprendre que les choses avaient changé - pour le meilleur ou pour le pire, il ne parvenait pas encore à se décider - : il ne pouvait plus agir sur un coup de tête... Parce que des gens tenaient à lui. Des gens encore un peu trop fou, probablement. Dans un autre contexte, ça aurait pu le faire rire, ce genre de rire qui agaçait, parce qu'il n'osait y croire. Parce qu'il ne comprenait pas comment la chose pouvait être possible. Quand il voyait que sa propre famille n'était plus - que ce soit dû aux aléas de la vie ou par choix propre -, quand il voyait que sa propre famille l'avait laissé pour de bon, à maintes et maintes reprises, il ne parvenait pas à concevoir comment des inconnus, des individus qu'il avait croisé au détour des nombreux chemins qu'il avait emprunté, comment eux pouvaient en avoir quelque chose à foutre de sa gueule. Comment ils pouvaient avoir l'envie de s'empoisonner l'existence à ses côtés, à couvrir ses arrières et payer les pots cassés quand il merdait un peu trop... Et pourtant. Conan se tenait devant lui, droit comme un i, avec ce regard qui en disait trop... Pourtant, c'était pas faute d'avoir essayé de le faire fuir, mais l'ancien androïde semblait presque aussi têtu que lui et s'accrochait, encore. Toujours. Et il semblait en payer le prix, à présent... Ses traits étaient tirés, comme s'il n'avait pas trouver le sommeil depuis des jours. Comme s'il était hanté par quelque chose depuis des jours - et y'avait pas besoin d'être un ancien flic pour en comprendre la raison...

Merde.

Et il y en avait d'autres, aussi. Si la vision qu'avait son partenaire de lui commençait à prendre un peu trop d'importance dans sa vie, il y en avait d'autres. Il n'avait pas pensé à Léo, quand il avait merdé. Il avait oublié Tina. Il avait craché à la gueule de tout ce qu'avait fait Fowler pour lui. Il avait fait un magistral doigt d'honneur à quiconque avait cru un minimum en lui.

... Merde.

Maintenant que le constat était fait, il restait... bête. Il sentit sa gorge se serrer, presque douloureusement, et il serra les poings à s'en faire blanchir les jointures, à s'en meurtrir les paumes. Ces simples gestes occasionnaient des gênes, tiraient sur ses blessures qui peinaient à cicatriser... Il se maudissait d'avoir déconner à ce point, il se haïssait d'être un tel fardeau pour les autres. Il inspira difficilement, s'apprêtant à prendre la parole... Quand un duo de médecins entra dans la pièce, suivit par... Tina. Celle qui le soutenait peu importe les bourdes qu'il faisait, celle qui trouvait toujours le moyen de prendre sa défense peu importe les horreurs qu'il avait pu dire ou faire... Sa respiration s'altéra davantage, et il sentit que ses yeux s'humidifiaient un peu trop, bien malgré lui... Mais aucune larme ne coula. Pas pour l'instant, en tout cas. Il ne savait pas si c'était dû à un reste de fierté mal placée ou s'il s'agissait des contrecoups du coma qu'il avait subi, mais toujours est-il qu'il resta là, à attendre, sous les regards de toutes les personnes présentes dans la pièce. Et que la situation l'angoissait, lui donner envie de se lever et de foutre le camp. De fuir, encore, comme il savait si bien le faire. A la place, il se contenta de se montrer curieusement docile, subissant les tests pour savoir s'il allait bien - physiquement, du moins - sans broncher. On vérifia ses principales fonctions vitales, il subit toutes une batterie d'examens allant de la prise de la température, à la tension et à la prise de sang - dommage, ils arrivaient un peu tard pour ça, s'ils s'étaient pointés directement chez lui ils auraient eu toute la matière dont ils avaient besoin... -, il eut aussi le droit à la lumière directement dans les yeux, pour vérifier ses réactions. Il encaissa le tout, sans moufter. Parce qu'il en avait rien à cirer, parce que tout ça était accessoire. Parce qu'ils étaient venus l'emmerder au pire moment. Et ils prenaient tout leur temps, ces enfoirés...

Mais Conan ne partit pas pour autant : il s'était installé dans un coin de la pièce, et observait leur petit manège en silence. Tina lui avait apporté une boisson chaude, et elle resta à ses côtés mais, lorsque les examens prirent fin, elle fut appelée par les médecins... Et ils se retrouvèrent qu'eux deux, une nouvelle fois. Son partenaire se leva, et se rapprocha du lit.

« Ecoute, je... »

« Pas la peine, Gavin. Je sais pourquoi tu as fais ça. Pas besoin de te faire du mal. »

Si ses propos étaient durs, presque tranchants, ce fut encore une fois son regard qui le marqua et le meurtrit davantage... Le réduisant à nouveau au silence ; Reed pouvait s'estimer encore heureux qu'il veuille bien lui adresser la parole après ce qu'il venait de lui faire subir. Et il comprit que, pour l'instant, ce n'était pas à lui de s'exprimer - il devait avoir perdu ce droit au moment où l'aiguille avait traversé sa peau, ou peut-être même plus tôt encore. Conan resta debout un instant, avant de ramener la chaise et de se rasseoir pour être au plus près : il semblait en proie à de vives émotions - comme il s'en voulait de lui infliger tout ça, mais il était bien trop tard pour les regrets, pas vrai ? -, et il finit par se saisir de sa main, et de la serrer. Comme s'il tentait de se raccrocher à l'instant présent, comme s'il essayait de s'assurer que tout ça n'était pas un simple rêve, une illusion qui allait s'envoler si jamais il fermait les yeux un peu trop longtemps... Gavin exerça une faible pression, juste pour lui montrer qu'il était bien là.

Il ne sut si son geste eut l'effet escompté, mais il écopa d'un faible coup en retour... Et les derniers remparts cédèrent : son partenaire lui sortir ses quatre vérités, évacuant tout ce qu'il avait accumulé et enduré pendant son absence. Il l'engueula, lui fit la morale, le questionna... Et Tina entra dans la chambre. Elle essaya de calmer les choses, mais ses gestes trahissaient l'habitude qu'elle avait de toujours se ranger du côté de Gavin, puisqu'elle vint à ses côtés, jouant distraitement avec ses cheveux tandis qu'elle maintenait un dialogue, tenant d'apaiser Conan... Sans même y parvenir, provoquant plutôt l'effet inverse puisque l'ancien robot décrit les restes de l'expérience traumatisantes qu'il venait de vivre, qu'il vivait encore puisque ça avait résumé son quotidien des derniers jours passés, et il prit la fuite sans même laisser le temps à qui que ce soit de l'arrêter, de le rattraper.

Gavin se redressa dans son lit, et il était sur le point de se relever - oh, il pouvait bien arracher la perfusion et les divers moniteurs qui permettaient de surveiller son état, il s'en foutait -, mais une main qui se posa doucement sur son torse l'arrêta. Il releva les yeux vers son amie, confus, tandis que cette dernière lui faisait non de la tête.

« Toi, tu restes là. Tu n'es pas en état de faire quoi que ce soit. Je n'ai pas envie de devoir te ramasser une nouvelle fois à la petite cuillère. Et Conan ne veut pas voir ça non plus.  »

Et, même si ça lui coûtait de l'admettre, elle avait probablement raison... Il se réappuya contre son oreiller et soupira... Mais il ne parvenait tout de même pas à rester en place : tout en lui lui criait de s'élancer à la poursuite de Conan, et rester impassible lui était presque douloureux physiquement.

« Mais... Conan... » finit-il par dire.

« C'est un grand garçon, tu sais ? Et... Elle sembla hésiter, puis poursuivit tout de même. Laisse lui le temps. Ces derniers jours n'ont pas été simples pour lui... Ils ne l'ont été pour personne, à vrai dire. Pendant qu'un certain crétin s'amusait à jouer les belles au bois dormant, les autres ont dû encaisser...  »

Son ton se voulait léger, comme si elle continuait de plaisanter, mais son regard la trahit... Et Gavin put voir une larme couler sur sa joue. Maladroitement, il l'essuya de son pouce.

« Pardon... Pardon pour tout, j'ai déconné, je... »

Elle secoua la tête, une nouvelle fois, le réduisant encore au silence.

« Tais toi. Ce n'est plus l'heure des paroles dans le vent. Elle posa son doigt sur le torse de Gavin, comme pour lui faire comprendre l'importance ses dires. C'est tes actes qui importent. C'est ce que tu vas faire à présent qui compte. Elle eut un sourire sans joie, tandis que ses yeux brillaient un peu trop. Peu importe ce que tu as pu faire, on comprend pourquoi. Mais... On t'en veut, aussi. Tu as des personnes qui tiennent à toi. Tu as des personnes qui sont là pour toi, pour t'épauler dans les moments difficiles, mais tu nous as tous rejetés, les uns après les autres. Certains risquent de t'en vouloir un peu plus longtemps que d'autres... Et, je ne sais pas si tu le mérites vraiment, espèce de crétin, mais moi je ne t'en veux pas. Plus vraiment. Le principal, c'est que tu sois là. Tu as intérêt à te remettre sur pieds rapidement, et tu vas changer d'attitude, jeune homme. Compris ?  »

Elle essayait de détendre l'atmosphère, encore. Gavin lui prit la main, la serra doucement avant de la poser contre sa joue. Il resta silencieux, et...

« ... Merci. »

Elle haussa les épaules.

« Je suis ton amie. Les amis, c'est fait pour ça : soutenir... Et remettre les idées en place quand on s'éloigne un peu trop. Elle finit par retirer sa main. Et ce n'est pas moi que tu dois remercier... C'est Conan. C'est lui qui t'a retrouvé à temps, c'est lui qui t'a sauvé. Maintenant, c'est à moi d'essayer de le retrouver, parce que je ne veux pas qu'il reste seul trop longtemps... Vraiment, parfois je me dis que vous faites bien la paire, tous les deux. Elle leva les yeux au ciel. Enfin... Toi, contente toi de guérir. Et n'essaye surtout pas de te lever, sinon je vais trouver les médecins pour leur demander de t'attacher.  »

Il sut qu'elle ne plaisantait pas, et il acquiesça. Il la regarda partir, et malgré l'envie qu'il avait de rattraper le coup, de trouver le moyen de se faire pardonner...

... Il ne put s'empêcher de penser qu'il ne les méritait pas.

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I'M SORRY THAT I DID THIS
The blood is on my hands. I stare at my reflection, I don't know who I am. Would you love me more if I killed someone for you ? Would you hold my hand ? They're the same ones that I used... When I killed someone for you.

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Such a lonely day... ⌑ Conan & Gavin _



________________________________________ 2020-12-04, 18:23

Such a lonely day...

This day that I can't help.

Que venait-il de se passer ? Conan avait encore du mal à le définir, à mettre un mot sur ce qu'il venait de faire mais il se sentait mal, vraiment mal. Prendre la fuite de cette façon alors qu'il aurait simplement pût casser une ou deux côtes à son partenaire. Non, il avait apparemment préféré se donner en spectacle devant Gavin et Tina. Et maintenant ? Il était véritablement partie aux toilettes de l'hôpital pour se regarder dans un miroir et constater qu'il était simplement ridicule. Nines n'était plus le même. Ce n'était plus cet androïde sans peur et sans faiblesse. Maintenant, il ressemblait à un humain comme les autres ou pire à un déviant. Ses joues étaient roses, ses yeux rouges et gonflés et ses lèvres gercées et sèches. Ses cheveux étaient dans le désordre, ses habits étaient passable mais bon sang, son visage... Ses iris bleu acier ressortaient énormément parmi les veines gorgées de sang que l'on pouvait voir dans ses yeux. Il ne ressemblait à rien et il venait de se ridiculiser. Conan resta un moment à observer son reflet sans dire un mot, sans bouger. Il décida de s'humidifier le visage après plusieurs minutes d'observation. Conan essaya d'humidifier un maximum son visage pour le dégonfler et il passa même sa main dans ses cheveux bouclés pour les dompter un maximum. Il détestait ses cheveux depuis qu'il était ici. Il détestait tout depuis qu'il était ici. Le fait d'être humain, d'avoir des sentiments et des faiblesses. Conan serra le lavabo qui se tenait en face de lui tout en crispant sa machoire. Il relâcha un nouveau sanglot laissant ses larmes s'écraser sur le sol des toilettes. L'ancien androïde respira un bon coup avant de rincer une dernière fois son visage.

Une fois sa crise de larme passait, il sortit des toilettes pour se diriger vers la salle d'attente. Il s'assit sur une chaise qui se trouvait just à côté d'une machine à café. D'ailleurs il se servit un café avant de prendre sa place. Après ça, plus rien. Conan était trop fatigué pour réfléchir ou faire quelque chose alors fixait simplement le sol en face de lui. Il entendait à peine les bruits autour de lui et à vrai dire, il s'en fichait un peu de ce qu'il se passait autour de lui. Conan était juste épuisé, vraiment épuisé. Il avait l'impression que la chaise ne le laisserait plus jamais se relever. Il ferma même un peu les yeux pour se les reposer. Il avait tellement mal à la tête, aux yeux et à la gorge. Sûrement à force de pleurer. Alors Conan décida de se reposer un peu les yeux, il dormait pas parce qu'il n'y arrivait pas. L'ancienne machine resta un moment les yeux fermés avant de sentir un léger courant d'air montrant qu'une personne venait de s'installer à côté de lui. Tina... Elle venait sûrement lui faire la leçon ou la moral. Le détective rouvrit rapidement les yeux et tourna la tête avant de remarquer qu'il ne s'agissait pas de la meilleure amie de son partenaire mais plutôt d'une vieille dame. Elle afficha un petit sourire en remarquant que son voisin de chaise avait enfin les yeux ouvert.

La vieille dame ne dit rien, elle se contentait juste de regarder le visage de Conan avant d'afficher une petite moue. Elle semblait triste pour lui ? Comment le pouvait-elle ? Elle ne connaissait pas son histoire. Conan n'était pas triste pour elle, il ne connaissait pas la sienne et il ne voulait pas la connaître. Mais il avait appris avec le temps que les personnes âgés aimaient parler. Souvent parce qu'elles se sentaient seules. C'était peut-être le cas de cette dame. Elle se tourna légèrement vers Conan avant de lui prendre délicatement la main. La vieille dame posa sa main sur celle du détective avant d'afficher un petit sourire.

« Tu as l'air bouleversé mon pauvre. C'est la première fois que tu viens ici ? »

Conan fixa un moment la femme avant de secouer négativement la tête. Il n'avait pas envie de parler et pourtant, il ne repoussa pas la dame pour autant. Sans savoir pourquoi, la voix douce de cette dernière lui faisait du bien et savoir qu'elle voulait lui remonter le moral lui faisait aussi du bien. La vieille dame hocha doucement la tête avant de tapoter doucement la main de Conan.

« Je vois... Tu veux en parler ? Un membre de ta famille ? »

« Ma famille ? » demanda Conan. « Non mon frère et ma sœur vont bien... Oubliez Madame, tout vas bien. »

La vieille dame ne rajouta rien. Elle semblait comprendre le fait qu'il ne veule pas parler alors en silence, elle redonna un peu d'espace à Conan. Elle lâcha doucement sa main et se rassit correctement sur sa chaise, regardant devant elle. Cette dame semblait attendre quelque chose elle aussi, elle semblait être habitué à ce genre d'endroit. Ce n'était pas étonnant à son âge. Les êtres humains étaient comme ça, leur corps finissaient pas être une épave qu'ils ne pouvaient plus soigner. Contrairement aux androïdes, ils ne pouvaient pas changer leur pièces. Étrangement, RK900 se sentait mal d'avoir parlé ainsi à cette pauvre dame qui essayait simplement de l'aider. Alors il but une gorgée de son café brûlant avant de prendre la parole.

« Et vous ? Vous semblez habitué à cet endroit. »

Elle afficha un petit sourire tout en pouffant. La dame ne semblait pas se moquer de lui. Elle était plutôt en train de se moquer de... la vie ?

« Oui, je viens ici depuis plus d'un an. Mon mari est malade, très malade. Ce n'est qu'une question de temps avant qu'il ne... »

« Meurs ? » Conan baissa la tête, fixant ses chaussures. « Je suis désolé. »

« Oh ne le sois pas ! J'ai vécu une bonne vie avec lui, tu sais ? » Elle se mit à rire une nouvelle fois. Son rire était sincère cette fois-ci. « Il m'en a fait voir de toutes les couleurs. Henry était un mauvais garçon quand je l'ai connu. Toujours à répondre mal aux autres, à fumer de la drogue et à boire tous les soirs pour s'amuser. Je le détestais au début. Tout ce qui comptait pour moi c'était mes études, la famille et ma religion. Henry c'était tout le contraire. Il rêvait de liberté et il ne voulait surtout pas rentrer dans une case de la société. Puis avec le temps, j'ai appris à l'apprécier. On est devenu d'abord amis et j'ai découvert la vie. Puis je suis tombée amoureuse et on vécu de bonnes aventures ensemble. »

Il ne pensait pas dire ça un jour mais l'histoire de cette dame l'avait touché. Conan ne pût s'empêcher de sourire à son tour, un faible sourire en coin mais un sourire que la vieille dame réussit à voir. Elle posa délicatement sa main sur la jambe de Conan et continua de parler de ses aventures avec son mari. Cela semblait lui faire du bien et cela occupa les pensées de Conan. Après de nombreuses minutes à écouter les histoires de Annabelle, elle finit par poser son regard sur le détective.

« Toi aussi, tu dois avoir une histoire mon garçon. Pourquoi tu es dans cet hôpital et dans un sale état en plus. »

« Une personne que j'aime beaucoup a tenté de se suicider. »

« Oh mon pauvre... Tu veux en parler ? »

« Je sais pas. C'est nouveau pour moi ce genre de choses. Aimer ou être aimer. Ça ne faisait pas partie de mes fonctions avant et pourtant je viens de passer les quatre derniers jours à pleurer cette personne. Vous savez c'est une personne qui aime foncer dans la gueule du loup, qui pense que sa vie ne vaut pas plus qu'un misérable dollar. Cette personne croit que personne ne tient à elle et … ça m'énerve. Comment elle peut penser ce genre de chose alors que... »

« Tu l'aimes. »

Conan ne répondit rien. Il se contenta de fixer Annabelle sans prendre la parole. Il ne pouvait pas répondre à une telle question. Il ne connaissait pas la réponse et il ne savait pas si il voulait la connaître d'ailleurs. La vieille dame afficha un petit sourire avant de se lever pour se prendre un thé à la vanille. Une fois le liquide chaud dans la main, elle mit un sachet de sucre et remua le tout dans la tasse.

« Si cette personne est toujours là, c'est que au fond elle ne voulait pas partir. Elle ne le sait peut-être pas encore mais sa volonté était celle de rester en vie malgré tout. Sois là pour elle. Montre lui que tu l'aimes et que maintenant, tu fais partie de sa vie. »

Elle salua Conan avant de partir voir les médecins, son thé à la main. Le détective resta un moment à l'observer avant de pousser un petit soupir. Il savait ce qu'il devait, il le savait déjà. Enfin en quelque sorte. Là, il avait juste besoin d'une pause, de respirer. De réaliser que Gavin avait le droit à une autre chance et que la mort ne lui avait pas enlevé son partenaire. Il resta un moment assis sur sa chaise avant de voir Tina arriver au loin. Elle courrait rapidement vers lui et il se sentit mal, mal d'avoir réagis de la sorte. Alors il baissa son visage, fixant son café tandis que l'asiatique posa délicatement sur son épaule.

« Je t'ai cherché partout ! Écoute Conan... »

« Ne me parle pas de ce qui vient de se passer... Je préfère oublier et tu devrais oublier toi aussi. » Il prit un air sérieux sur son visage. « Je sais ce que je dois faire. Il fallait juste que je respire un peu. Mais Tina, tu peux me laisser un instant seul avec lui ? »

« Si tu me promets de pas l'égorger, bien-sûr. »

Conan fixa un moment Tina et les deux se mit à rire. C'était nerveux, les deux le savaient. Ils avaient passés des jours difficiles et ils avaient besoin de relâcher la pression. Ce rire permit à Tina de pleurer un peu aussi, elle en avait besoin. Elle s'excusa plusieurs fois de suite mais Conan lui fit comprendre qu'elle avait le droit. Il lui donna un mouchoir et lui paya un café avant de s'asseoir à son tour sur une chaise. Elle regarda un moment le détective avant de lui faire comprendre qu'il pouvait y aller. Conan prit alors son courage à deux mains et il se redirigea vers la chambre de son partenaire. Il se trouvait actuellement devant la porte, il toqua avant d'ouvrir et d'entrer à l'intérieur. Son regard ne croisa à aucun moment celui de Gavin, honteux par tout ce qu'il venait de lui avouer. Mais Conan restait RK900 après tout alors il prit son courage à deux mains et tira la chaise vers le lit de Gavin. Il s'assit dessus et plongea finalement son regard dans celui de son partenaire. Sans attendre, il lui donna un nouveau coup dans l'épaule plus violent que le premier.

« Tu l'as mérité alors surtout ne chouine pas. » lâcha Conan sur un ton sec.  « Enfin je suis pas venu ici pour te taper. »

Il jeta un regard sur toutes les machines qui étaient branchés à Gavin avant de baisser son regard sur le cathéter qui était planté dans la peau de son partenaire. Il avait aussi une perfusion. Sûrement pour laver son corps de toute drogue. Conan posa finalement sa main sur la cicatrice que la seringue lui avait laissé. Elle était petite mais elle était là. Conan ne voyait que ça.

« Je me demande si c'est pas de ma faute tout ça. » Il releva son visage vers Gavin. « Je veux dire, je savais ce qui se passait dans ta vie actuellement et pourtant je t'ai laissé seul dans ton coin. J'arrête pas de prétendre que je ne veux pas me mêler des soucis des humains parce qu'ils sont tous bêtes. Je le penses toujours mais pourtant je connais tout de toi. Je sais comment tu fonctionnes. C'est ça le pire, au fond je savais que tu allais faire ça et pourtant je... Je suis devenu pire que vous. Ça m'énerve vraiment. » Il respira un bon coup. « C'est pas juste okay ? Je sais que tu vis une période difficile, Hank et Connor n'ont pas arrêtés de me le répéter mais c'est pas juste. En te faisant du mal comme ça, tu en fais aux autres. »

Sans réfléchir, il redonna un coup dans l'épaule de Gavin avant de passer nerveusement ses mains sur visage. Il devait resté concentrer sur ce qu'il devait dire. Il ne devait pas laissé les émotions l'envahir encore une fois. Conan reprit alors une nouvelle fois la main de son partenaire et il garda son air sérieux et grave pour lui faire comprendre l'importance de ce qu'il allait dire.

« Tu n'es plus seul comme tu l'avais toujours été avant. On est tous là. Pas parce qu'on a pitié de toi ou autre mais plutôt parce qu'on l'a choisie. On est ici par choix Gavin. Je sais que tu as des regrets et que ces regrets te font revivre tes pires moments. Que tes démons en toi te dévorent un peu chaque jours et que tu aimes garder tes problèmes pour toi. Tu penses qu'il n'y a pas d'issus et que le passé finira toujours par te rattraper. Je sais tout ça, je te connais à force. Mais je connais aussi ton entourage et je sais qu'il est là pour toi. Pour te faire oublier ce passé et toutes les merdes que tu traînes. Tu n'as pas le droit d'utiliser la solution de facilité. Pas avant d'avoir essayé les autres. C'est égoïste mais j'ai besoin de mon partenaire, de mon ami, de... J'ai besoin de toi Gavin. »

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Punch that motherfucker in the face
You hated what he said, right ?
They tried to kill me in the rain
Tried to lay me down and so I ducked and ran away


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________________________________________ 2021-04-30, 05:30

Such a lonely day...

This day that I can't stand.

Le départ de Tina fut accentué par le silence de plomb qui retomba dans sa chambre... Un silence sinistre, seulement troublé par les divers bips qui provenaient des machines, et qui peinaient à troubler le calme lourd et étouffant. Même s'ils garantissaient son appartenance au monde des vivants, Gavin détestait ses bruits - synonyme tour à tour de faiblesse et d'échec dans sa tête, lui qui flirtait si souvent avec la mort il ne parvenait jamais à franchir le pas. ... Peut-être parce qu'au fond, ce n'était pas ce qu'il voulait - pas vraiment du moins. Alors pourquoi continuait-il à faire souffrir son entourage, encore et encore ? ... Et pourquoi y avait-il encore des personnes à décevoir, coup sur coup ? Tout serait tellement plus simple s'il n'y avait plus personne pour se préoccuper de lui, pour ne lui donner ne serait-ce qu'une once d'attention - s'il pouvait sombrer dans l'oubli le plus total, alors il savait qu'il pourrait se laisser aller complètement et baisser les bras pour de bon, qu'il pourrait cesser de se battre en vain contre des choses qu'il ne parvenait pas à répudier. Mais c'était loin d'être le cas : la preuve étant que des personnes l'avaient veillé, avaient attendu son réveil, s'étaient relayés pour ne rien manquer et être là, quoi qu'il puisse lui arriver. Son amie avait même pris la peine de le rassurer - lui, le crétin qui avait voulu se foutre en l'air - alors que c'était son entourage direct qui avait le plus besoin de soutien et de réconfort. ... Et, parmi eux, Conan était en tête de liste.

Penser à son partenaire le fit se raidir, et il serra les draps entre ses doigts. Pourquoi... ? Pourquoi était-il condamné à lui faire subir le pire ? Il lui dit qu'il serait toujours là pour lui après la mésaventure qu'il avait eu aux côtés de son frère, il lui avait dit qu'il ne partirait plus jamais... Il avait été présent pendant toute la durée de sa convalescence, le soutenant quand il doutait et se voyait comme un fardeau, comme un être plus bon à rien - sinon à être envoyé à la casse. Il avait été là pour le rassurer, pour l'encourager, pour le soutenir. Il avait été là dans les hauts comme dans les bas, de jour comme de nuit, que ce soit pour repousser les cauchemars comme les mauvais rêves éveillés qui continuaient de hanter l'ancien androïde, et... Et, quelques mois plus tard, il foutait en l'air toutes ses belles paroles en un battement de cils - tout ça parce qu'il refusait d'appeler à l'aide, tout ça parce qu'il préférait encaisser seul. Tout ça parce qu'il ne cessait jamais de se comporter comme un parfait connard. A chaque fois qu'il tentait de se relever, qu'il pensait que les choses iraient en s'arrangeant, que la vie n'était pas si moche tout compte fait, il fallait toujours que quelque chose lui tombe sur le coin de la gueule pour l'envoyer au tapis, pour le faire tomber encore plus bas que la fois précédente. C'en était... Usant. Avec lui, chaque bonne chose avait un contre-coup monstrueux : sa relation avec Conan se précisait et, malgré les quelques zones de flous qu'ils évitaient l'un comme l'autre d'aborder, il était évident que leur relation ne se limitait plus à une simple entente difficile entre deux collègues... Le terme "partenaire" commençait à prendre tout son sens. Et il lui avait fait subir ça...

« ... T'es vraiment la pire des enflures. » murmura-t-il d'une voix sourde.

Ses doigts se crispèrent encore davantage et... Contre toute attente - alors qu'il pensait avoir épuisé toutes ses réserves dans la semaine d'enfer qu'il avait traversé tant bien que mal, dans cette foutue semaine qui avait failli le voir disparaître pour de bon - des larmes se mirent à couler sur ses joues, des larmes qui lui semblaient brûlantes. Et il s'en voulut pour ça : ce n'était pas à lui de pleurer. Après tout, tout était de sa faute, et pourtant... Il continuait de pleurer silencieusement, d'essayer de chasser les larmes qui ne cessaient de revenir, encore et encore. Il se mordit l'intérieur des joues, cherchant à distraire son cerveau, à le faire se concentrer sur autre chose pour ignorer la vague de tristesse - en vain. Il se sentait coupable - évidemment -, il se sentait si coupable d'avoir forcé Conan, d'avoir forcé ses amis à vivre ça alors qu'eux aussi avaient un deuil à faire : si Kamski était son frère, il avait été une connaissance, un ami, un créateur pour d'autres, et... Au lieu de laisser le temps aux autres d'assimiler la nouvelle et de le pleurer, il avait choisi d'en rajouter une couche de manière purement égoïste. Il n'était pas le seul à souffrir. Et, pourtant, il avait agit comme s'il était le seul à être touché par cette annonce.

Connard.

Ses sanglots silencieux redoublèrent en intensité, et il se passa la main sur le visage. La douleur liée à sa perte était toujours aussi vive - bah oui, p'tit génie, c'est pas parce qu'on te fout dans le coma que tu fais ton deuil comme par magie -, et le flot d'émotions en pagaille lui faisait perdre pied... Il tenta de reprendre son souffle, s'essuya les yeux une première fois, puis une seconde, avant de souffler longuement. Il devait faire autre chose. Il devait s'occuper. S'il en avait eu la possibilité, il se serait relevé d'un bond pour faire les cent pas... Mais il ne pouvait pas : déjà, s'il agissait ainsi la perfusion ainsi que tous les capteurs qu'il avait sur le corps ne tiendraient pas, et les bips stridents que cela provoquerait ne manqueraient pas d'alerter tout le personnel médical - eux, et Conan et Tina aussi - et il ne voulait pas subir d'énièmes remontrances... D'autre part, il n'était même pas sûr que ses jambes soient en mesure de le porter : il se sentait si faible, c'en était pitoyable. Encore une fois, il pesta silencieusement contre lui-même, se maudissant à mi mots et se traitant de tous les noms possibles et imaginables.

Il détestait vraiment être dans un tel état de faiblesse - encore, lorsque ça arrivait après un accident lors d'une de leurs affaires, il le tolérait : après tout, ça faisait parti des "risques du métier", mais là... Il était le seul responsable de ses "malheurs", le seul à blâmer. Un nouveau soupir. Vraiment, quel déchet humain il faisait... Son regard dévia vers la fenêtre - de là, on ne voyait pas grand chose : il devait être dans les étages parce qu'il ne pouvait qu'apercevoir le haut des bâtiments alentours, ce qui était loin d'être la vue la plus palpitante qui lui fut donner de voir... Le seul signe de vie qu'il perçut se traduisit par le passage d'un oiseau - un corbeau, probablement, si l'on en jugeait le plumage foncé qui passa en un coup de vent. Lui, au moins, était libre de faire ce qu'il souhaitait...

Ouais mais lui a pas tenté de se foutre en l'air.

Il baissa les yeux, et tenta de délier ses doigts - qui allaient finir par lui donner des crampes à force d'être crispé de la sorte. Il les remua les uns après les autres... Avant de tendre la main en direction des cartes qui traînaient sur la table de chevet. Il les parcourut avec attention, les unes après les autres... Et son cœur se serra encore davantage : si Fowler lui faisait la morale, il devinait sans peine les intonations affectueuses et inquiètes derrière les mots... L'autre venait de Mono, qui lui adressait de prompts rétablissements et lui demandait d'aller rapidement mieux. Et la dernière... Il s'agissait de la plus sobre de toute, en l'ouvrant il n'y trouva qu'un seule mot, rédigé dans une écriture soignée : "reviens". La lire lui serra la gorge, et il resta un moment à la regarder... Et à se sentir bête, si bête. Il n'eut aucun mal à deviner de qui elle était, et cela lui faisait encore plus de mal.

Et la douleur lui semblait si illégitime, puisque tout était de sa faute. Il avait l'impression d'être coincé dans un cercle vicieux, et qu'il ne voyait pas d'issues possibles... Il reposa précautionneusement les cartes sur le petit meuble - comme s'il craignait de les briser, de les abîmer - et il attrapa la bouteille d'eau que lui avait laissé les médecins un peu plus tôt avant de partir. Il but une première gorgée, comme s'il était méfiant et qu'il n'était pas sûr que la chose se passerait bien, mais sentir l'eau glisser le long de sa gorge asséchée lui fit un bien fou, et il eut tôt fait de vider un peu plus de la moitié du récipient, avant de le reposer. Et... Il se trouvait être à coup d'occupation. Il trouvait le temps long - si long - seul, à être alité, à être interdit de faire quoi que ce soit. Et en plus, ses avant-bras le démangeaient... Il supposait que c'était dû à un début de cicatrisation - c'est ce qu'on lui avait toujours dit, en tout cas -, mais cela ne rendait pas la chose plus supportable, et il devait lutter contre l'envie de se gratter au travers des bandages qui les recouvraient et prévenaient tout risque infectieux...

Enfin, des coups discrets frappés à la porte le firent sursauter : dans la foulée, cette dernière s'ouvrit sur Conan qui sembla hésiter quelques fractions de secondes seulement avant de s'emparer du fauteuil destiné aux visiteurs pour l'approcher du lit et s'asseoir dessus. Il finit par le regarder droit dans les yeux et... Il lui donna un coup de poing dans le haut de l'épaule - le geste le prit par surprise, et une lueur d'incompréhension passa dans son regard. Mais les paroles incisives qui suivirent eurent tôt fait de l'éclairer, et il hocha la tête.

« Je ne me plains pas... Il soupira doucement. Malgré tout ce que tu peux bien penser à l'heure actuelle, je comprends... Et je suis désolé. »

Il avait l'impression de se répéter, à la manière d'un vieux disque rayé mais... Que pouvait-il faire de plus ? Ce n'est plus l'heure des paroles dans le vent. C'est tes actes qui importent. C'est ce que tu vas faire à présent qui compte. Les paroles de Tina lui revinrent de plein fouet, et il sut ce qu'il lui restait à faire - même si c'était plus simple à dire qu'à faire... Il devait faire de son mieux pour reprendre du poil de la bête, pour se remettre sur pieds et montrer qu'il était digne d'avoir encore des personnes à ses côtés. Qu'il en était digne, et qu'il leur était reconnaissant, aussi. Conan finit par poser sa main sur son bras, non loin du creux du coude, pas très loin de... L'endroit où il s'était piqué. Il sembla étudier la zone pendant quelques instants, puis il releva les yeux vers lui et reprit la parole. Gavin manqua de l'interrompre dès la première phrase qu'il prononça, mais il s'en abstint : il supposait que son partenaire avait besoin de s'exprimer, qu'il avait besoin de vider son sac, de dire les pensées qui devaient lui envahir l'esprit et l'empoisonner depuis qu'il l'avait retrouvé allongé par terre, à presque pouvoir toucher la mort du doigt...

Alors, il se tut. Il se tut et il l'écouta - il encaissa le deuxième coup sans broncher, sans discuter cette fois-ci, parce qu'au fond, il savait que ce n'était pas grand chose comparer à ce qu'il venait de lui faire vivre... Il le laissa parler. Et l'écouter énoncer une vérité qu'il s'évertuait à ignorer, à considérer comme un mensonge édulcoré lui fit monter les larmes aux yeux - mais il avait assez pleuré comme ça, et ce n'était pas lui le plus à plaindre dans cette histoire, alors il se retint. Il serra un peu plus fort la main qui se trouvait dans la sienne, avant de l'approcher de lui et de l'embrasser. Il ne savait même pas s'il avait encore le droit de faire ce genre de choses... Mais il en avait besoin.

« Je suis désolé... Sa voix se brisa, et il lui fallut quelques instants pour pouvoir reprendre la parole sans risquer de craquer. J'ai encore du mal à y croire, à... A prendre tout ça en considération. Je sais que vous êtes là, mais j'ai encore l'impression de... De ne pas mériter tout ça. Que tout n'est qu'une illusion et qu'un beau jour, j'vais me réveiller et me retrouver seul. A nouveau. Je sais que tout ça doit sonner comme de pitoyables excuses et... Il baissa les yeux, incapable de soutenir le regard de Conan plus longtemps. Je suis désolé de t'avoir fait traverser tout ça... J'aurai dû être à tes côtés ces derniers jours, pas dans un foutu lit d'hôpital, et... Je m'en veux, Conan. Je m'en veux tellement d'avoir été si faible, je n'aurai pas... »

Sa voix se brisa une nouvelle fois, et il ne chercha plus à parler davantage. De sa main libre, il essuya ses yeux, chassant les larmes avant qu'elles ne se mettent à couler sur ses joues. Et, à court de mots, il se contenta de serrer un peu plus fort la main de Conan dans la sienne. Pour lui montrer que, malgré tout, il était toujours bien là, à ses côtés, et qu'il n'allait pas s'en aller.
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Such a lonely day... ⌑ Conan & Gavin Wdhn

I'M SORRY THAT I DID THIS
The blood is on my hands. I stare at my reflection, I don't know who I am. Would you love me more if I killed someone for you ? Would you hold my hand ? They're the same ones that I used... When I killed someone for you.

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Such a lonely day... ⌑ Conan & Gavin _



________________________________________ 2021-05-01, 16:21

Such a lonely day...

This day that I can't help.

Fût un temps, Conan n'aurait pas compris tout ce que Gavin ressentait actuellement. Il aurait pensé la même chose que d'habitude. Les humains sont débiles et puérils. Ils ne créaient que leur propre malheur et ne voulaient pas d'aide en retour. Maintenant, son avis avait changé. Parce qu'il côtoyait Gavin tous les jours mais aussi parce qu'il y avait peu de temps, il avait connu le fond du gouffre lui aussi. Il en ressortait à peine mais il avait réussi à remonter la pente grâce à son entourage mais surtout grâce à Gavin. Il avait été patient avec lui, présent et surtout compréhensif. Les sentiments de Conan vis à vis de son partenaire avait changé ces derniers mois. Il se sentait bien aux côtés de Gavin, trop bien même. C'était pour cela que ces quatre derniers jours avaient été le plus dur de sa courte vie. Il n'en voulait pas à Gavin, il ne pouvait pas lui en vouloir. Il était comme ça, Gavin avait toujours été comme ça et il ne changera pas. Conan l'aimait pour ce qu'il était que ce soit les bons ou les mauvais côtés. Non, pendant ces quatre jours il s'en était énormément voulu. Parce que Gavin avait été là pour lui et Conan ne l'avait pas été en retour. Son partenaire venait de perdre son frère, la seule famille qui lui restait et il n'avait rien fait. Il avait juste attendu que le mal soit fait et maintenant ? Maintenant Conan était bien trop en colère contre lui. Son devoir était de résoudre des affaires avec Gavin mais aussi de l'aider, d'être patient, présent et compréhensif. Et maintenant qu'il se tenait à ses côtés, il aimerait échanger sa place avec lui. Souffrir pour lui. Les bips des machines ne faisaient que lui rappeler qu'il avait échoué, qu'il n'avait pas sauvé Gavin. Conan tenait la main chaude de ce dernier, il sentait qu'il était encore en vie et pourtant Conan avait l'impression qu'à cause de lui Gavin avait perdu quelque chose.

Son cœur se serrait encore et encore, c'était insupportable comme douleur mais il essayait tant de bien que de mal de ne pas craquer une nouvelle fois devant lui. Conan devait aider Gavin à porter son mal être, il devait être fort pour lui. Il devrait sûrement demander à son frère de prendre des nouvelles de Chloé après tout, elle était proche de Elijah. Maintenant qu'il était parti, Chloé devait être dévasté tout comme Gavin. Il aimait sa sœur plus que tout au monde mais Conan ne comptait pas quitter cette chambre. Il voulait rester auprès de Gavin, il l'avait abandonné et maintenant il devait se racheter. Il avait eut de la chance que son partenaire soit encore en vie, Si Gavin serait mort ce jour-là, qu'aurait-il fait ? Conan n'aurait pas supporté d'être seul, il n'aurait pas supporté que Gavin le laisse seul. Il le savait pourtant que ce dernier n'aimait pas ma solitude, Gavin n'avait connu que l'abandon durant son existence. Sa mère qu'il avait vu mourir, son père et le reste de sa famille. Alors il avait préféré rejeter plutôt que de se faire rejeter. C'était une des raisons pour lesquels Gavin était aussi imbuvable avec les autres. La solitude empêchait de souffrir à cause des autres. Et pourtant, il avait permit à Conan de rentrer dans sa vie. Petit à petit sans que les deux ne s'en rende compte, ils s'étaient rapprochés. Et si après ça, Gavin ne voudrait plus de lui ? Si après ça, il se renfermait sur lui même dans sa solitude ? Cette pensée le rendait malade.

Il sentit alors la main de Gavin resserrer un peu plus la sienne et quand Conan redressa son visage il fût surpris de sentir les lèvres de son partenaire sur les siennes. C'était dur à définir mais ce baiser brisa quelque chose en lui. Ce n'était pas son cœur mais plutôt le mur qu'il avait construit autour. Ce mur qui lui permettait de garder un peu de distance avec les sentiments, avec son côté humain. Conan avait l'impression de peser si lourd qu'à tout moment, la chaise allait se briser. Ses épaules étaient si lourde et sa respiration chaotique. Son corps réagissait à ce baiser qui le ramena à la raison. La réalité était là juste en face de lui, Gavin était encore en vie. Ce n'était pas grâce à lui mais grâce à Hank et Connor. Son partenaire était encore en vie et Conan n'aura peut-être pas de deuxième chance. Il ne devait plus faire les mêmes erreurs, il n'avait plus le droit sinon Gavin finirait pas disparaître et si ce jour arriverait... Conan disparaitrait à son tour, sans une once d'hésitation. Il préférait une vie à Gavin plutôt que de la vivre sans lui.

L'ancien androïde écouta ce que Gavin avait lui dire, les lèvres tremblantes. Il essayait de chercher des explications, des excuses mais il n'en avait pas besoin. Au fond, Conan comprenait mais il laissa son partenaire vider son sac. Il vit Reed essuyer rapidement les larmes qui commençaient à couler sur son visage et à ce moment-là Conan comprit qu'il faisait de son mieux pour aller mieux. Gavin faisait tout ces efforts... Pour Conan, rien que pour lui. Cette révélation lui brisa le cœur. Les yeux bleus de Conan fixait longuement le visage de son partenaire et sans le savoir, les larmes se mirent de nouveaux à couleur sur son visage alors que machinalement à son tour, il serra la main de Gavin. Il hoqueta entre deux sanglots ne cherchant plus à se cacher. Il pleurait tellement qu'il se sentit obligé de venir cacher son visage dans la couverture de Gavin. Conan en avait besoin, il avait besoin de craquer, de tout relâcher. Il pleurait pour beaucoup de choses en ce moment, il pleurait pour Gavin, pour lui, pour eux. Le détective n'était qu'un homme qui avait la tête dans les nuages, enfin c'était comme ça que Conan voyait les choses. Gavin n'était qu'un homme dont le cœur s'échappait par la tête. Ses pensées sombres l'empêchait de vivre pleinement ses journées et pourtant il faisait de son mieux pour aller mieux. Et il retenait son souffle tous les jours pour ne pas dire tous les mots qu'il avait sur son cœur. Des années que Gavin fonctionnait de cette façon et il avait laissé une seule personne rentrer dans son cœur. C'était Conan, cela avait toujours été Conan. Alors il pleurait, il pleurait encore et encore parce qu'il ne méritait pas autant d'amour. Il pleurait parce qu'il n'avait pas été digne du cœur de Gavin, il pleurait parce qu'il aimait tellement Gavin.

Il avait passé plusieurs minutes à pleurer le visage caché et quand il réussit finalement à se calmer, Conan releva le visage plongea son regard dans celui de Gavin. Il resta un moment dans cette position, sans bouger. Sa main se trouvait toujours dans celle de son partenaire et il finit alors par venir embrasser délicatement les lèvres de Gavin à son tour. Un baiser fragile, tremblant et salé mais un baiser qui montrait bien que Conan ne partirait nul part. Difficilement il trouva le courage de prendre la parole, sa voix était faible mais assez forte pour que Gavin puisse entendre tout ce qu'il avait à dire.

« Mon seul devoir était de te protéger, c'était le devoir que je m'étais donné. J'étais prêt à tout pour y arriver, tout. Je ne voulais pas que les autres te fassent du mal et je ne voulais pas te faire de mal. Et le plus important, je ne voulais pas t'abandonner... » sa voix lâcha et il tenta de retenir les larmes qui menaçaient une nouvelle fois de couler. « Je suis le mieux placé pour savoir que tu ne supportes pas que l'on t'abandonne, tu as longtemps souffert à cause des abandons et moi je t'ai laissé seul. Je t'ai abandonné moi aussi. Tu ne mérites pas ça Gavin, je suis vraiment désolé. Ce n'est pas à toi de t'excuser mais moi. J'aurais du être là pour toi, comme tu as été là pour moi. »

Sa gorge lui faisait tellement mal, si mal que parler était compliqué. Il essuyait rapidement les larmes qui coulaient encore sur sa joue avant de respirer un bon coup. Conan avait assez pleuré pour aujourd'hui. Ce n'était pas dans ses habitudes de se laisser aller et pourtant le voilà faible devant Gavin. C'était le seul homme qui avait le droit de le voir dans cet état. Il se doutait bien que Gavin n'allait pas être d'accord avec ce qu'il venait de lui dire alors pour ne pas que son partenaire ne le contredise, Conan leva délicatement la main de ce dernier avant de la coller contre son torse au niveau de son cœur. Gavin pouvait sentir les battements de son cœur traverser sa peau. Nines posa une nouvelle fois son regard sur celui de l'homme qui se tenait en face de lui.

« Plus jamais je ne t'abandonnerai. Peu importe où tu iras, je te suivrai. Je serai-là, Gavin. Que tu ailles bien ou non. Je te l'ai déjà dit, les autres m'importe peu. C'est toi, juste toi. »

Il glissa délicatement sa main sur la joue de Gavin essuyant le peu de larmes qui avaient coulés sur sa peau avant d'afficher un petit sourire. Sans attendre une seconde de plus, il revint déposer ses lèvres contre celles de son partenaire avant de finalement se lever de sa chaise. Conan ne partirait pas de cette chambre alors il se contenta de retirer ses chaussures avant de venir s'asseoir sur le lit à côté de Gavin. Il se retrouva maintenant à côté de lui faisant attention de rien débrancher en s'installant sur le lit. Sans attendre, il posa délicatement la tête de Gavin sur son épaule avant de finir par reprendre sa main tout en fermant doucement les yeux.

« Je vais fermer un peu les yeux... » murmura finalement Conan. « Tina ne va pas tarder à revenir, elle t'a prit quelque chose à manger et à boire. » il marqua un petit temps de pause. « Gavin... Tu sais, je ne suis pas en colère et je ne t'en veux pas. Je veux que tu le sâches. Ça peut paraître égoïste mais je suis même heureux que tu sois encore en vie... »

Je t'aime. Il mourrait d'envie de lui dire mais il avait peur que Gavin se sente encore plus mal après ça alors il se retint et se contenta de coller un peu plus son partenaire. Il ne le lâcherait plus jamais à partir de maintenant.

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