« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Robert traversait Storybrooke, à bord de sa petite fiat 500, ancien modèle. Ses lunettes lui donnant un air plus vieux, il avait choisi de mettre une chemise un peu trop large. Ses cheveux n’étaient pas bien coiffés, et il regardait la route d’un air morose. Il ne ressemblait pas du tout au Robert Parr qui vivaient avec sa femme et ses enfants. Beau, musclé, sans lunettes, avec des t-shirt moulants. Non. Au travail, il s’habillait n’importe comment. Car il détestait son travail d’assureur. Mais il fallait bien remplir son frigo… Mais… Depuis quelques temps, après en avoir parlé avec Helen, il s’était dit qu’il serait peut être temps de changer. Les enfants grandissaient, Violette avait quitté le foyer, ce qui faisait une bouche de moins à nourrir, et Dashiell n’allait pas tardé non plus. Donc, ils pouvaient se permettre des restrictions budgétaire. Et puis… Ce qui était arrivé à Violette… La mâchoire de Robert se contracta. Sa fille. Sa petite fille chérie… Violée… Un klaxonne le fit sursauter. « Hé du con ! Tu l’as bouge ta caisse ! »
Robert sursauta. Un espèce d’imbécile était en train de l’insulter. Calme… Rester calme… Robert passa la première… Il vivait vraiment une vie pourrie… Le klaxonne ronflait de plus belle. Stop. Ca devait s’arrêter. Robert enleva ses lunettes, arracha sa chemise, révélant son t-shirt moulant avec un super « I » dessus, et sortit de sa voiture comme une furie. Sans rien dire, il attrapa le pare-choc de la voiture qui klaxonnait, et la souleva comme un morceau de sucre. Le propriétaire fut tellement surpris qui la boucla. Alors, sans un mot de plus, Robert envoya la voiture, une gros 4x4 qui polluait beaucoup, de l’autre côté du feu rouge. Elle tomba tellement fort que les quatre pneus éclatèrent. Au loin, il vit le propriétaire se tourner vers lui un peu paniquait. Il n’osait pas bougé. « Ca va ? Le raccourci t’plaît ? »
Bon, il avait péter les plombs. Complètement d’ailleurs. Un peu paniqué, il regarda autour de lui. Il monta dans sa voiture, et fila vers le point de rendez-vous. Sur le chemin, ses yeux révulsèrent un peu. Il ne perdait pas souvent son sang froid. « Calme toi Robert, calme toi Robert ! »
Son téléphone sonna et se lança sur le bluetooth de la voiture. Son patron. Robert décrocha et prit un ton plus ou moins mieilleux. « Robert Parr à l’appareiiiil » « Bob ? C’est Steven ! Ecoute ! J’viens d’avoir l’appel d’un malade qui s’est fait brisé sa voiture par un fou ! Tu t’en occupes ok ? T’oublie l’petit commerçant et son bar là ! Tu vas sur le mec qui s’est fait baisé sa voiture. Et tu es gentil avec lui ! C’est un de nos actionnaires ! Allez bouge tes fesses et... » « Non. » « Je te demande pardon ? »
Son ton était un peu supérieur. Son patron avait toujours été comme ça avec lui. Et Robert avait toujours subi. Alors qu’il aurait pu lui briser le cou comme un petit poulet. Mais aujourd’hui c’était la goutte d’eau. « Je démissionne monsieur Polunski. »
Et il raccrocha. Mais avant, de donner sa démission, il avait une chose à faire. Tournant comme un dingue, il arriva dans un dérapage de malade devant le Bar où son client l’attendait déjà. Sortant de la voiture il s’étira. Que c’était bon d’être libre ! « Allez ! Montrez moi tout ça ! C’est mon dernier jour aujourd’hui ! Et j’vous garanti que je prendrais tout en compte ! Si vous avez des trucs pour augmenter votre prix et... »
Il regarda autour lui. Le bar était beau, et pas brûlé. Il s’était trompé d’adresse. Tant pis, il n’avait pas beaucoup de temps. Il sortit sa tablette. « Dites m’sieur ! Ca vous intéresse une fraude à l’assurance ? »
Aloïs Tribberhood
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Les plaintes, ça je comprends. Ce que je ne comprends pas c’est que vos clients ont tous l’air d’avoir compris le fonctionnement de notre système interne. Ce sont des experts Bob, des experts ! Exploitant la moindre faille, évitant le moindre obstacle. Ils ont pénétré le secret bureaucratique !
Aloïs poireautait devant le Sherwood Coffee depuis une bonne dizaine de minutes déjà, profitant des derniers rayons de soleil que pouvait leur accorder ce mois de novembre plutôt morose. Il détestait l’hiver à venir, la régression des saisons, l’absence de chaleur, ce genre de choses qui faisait qu’on avait du mal à sortir à l’extérieur sans se geler les miches ou les doigts. Pourquoi ne pouvait-il pas faire continuellement chaud dans cette ville ? Ça résoudrait bien des problèmes !
Le voilà donc emmitouflé dans un manteau sobre, la cigarette au bord des lèvres et l’écharpe autour du cou en attendant le fameux rendez-vous avec son banquier. Les tâches administratives incombaient aux propriétaires et, pour le coup, c’était lui qui devait gérer. Jean se chargeait plutôt de négocier les rendez-vous avec leurs fournisseurs mais pour ce qui était de la gestion du budget… C’était à Robin de s’y coller. Vu son passif avec les trésoreries, ça semblait plus qu’indiqué et Aloïs ne s’y était pas du tout opposé. En plus, leur conseiller était un type plutôt sympa au téléphone ; restait à savoir ce que ça donnerait en vrai. On n’était jamais certain de qui on allait avoir en face de soi… Tout était trompeur dans ce monde moderne.
Avisant de la voiture qui débarquait comme une furie dans la rue, Aloïs recula de deux pas pour éviter qu’elle ne le percute en dérapant sur la place juste devant le café ! Attrapant la fin de sa cigarette entre ses doigts, il pencha la tête légèrement sur le côté et haussa un sourcil intrigué. Qu’est-ce que c’était que ça ? Un peu d’actions ? Il en manquait cruellement ces derniers temps… Même si bon, une fiat 500 ne valait clairement pas un véhicule de film mais il fallait croire que ces trucs avaient suffisamment d’amortisseurs pour supporter comme des championnes.
Quelqu’un avait sans doute passé une mauvaise journée.
Le type qui en sorti n’avait rien à voir avec la personne que le renard attendait. Ou alors M. Butchin avait pris des muscles ces dernières semaines ? En tout cas, lui semblait certain de le rencontrer puisqu’il s’approcha d’un pas engagé et décidé.
— Mon prix ?
Aloïs eu l’air intrigué, jetant un coup d’œil sur la devanture du Sherwood Coffee qui avait l’air plus que flambant neuve. Il veillait personnellement à ce qu’elle soit impeccable et même si Jean le tannait pour changer un peu le style de l’endroit, il était hors de question de perdre l’aspect un peu rustique qui en résultait.
Passé la première seconde de calibrage pour s’ajuster sur la longueur d’onde de l’inconnu, il reprit une bouffée de tabac avant que celui-ci ne soit terminé.
— Une… Fraude à l’assurance ?
Comme ça, sans rien, même pas un petit bilan d’introduction ou quelque chose pour le mettre en conditions ? Ça pour une surprise. Un sourire narquois étira pourtant ses lèvres.
— Voler aux riches pour donner aux pauvres ?
Ça lui rappelait étrangement quelque chose, ça… De très bons souvenirs. Écrasant son mégot dans la poubelle à côté, il fixa de nouveau l’étranger.
— … Ça me parle, comme truc. Je ne sais pas qui vous êtes mais vous avez l’air d’avoir de la suite dans les idées. Ça vous dit d’en discuter autour d’un bon café ?
L’idée était folle et il allait sans doute au-devant de gros ennuis mais… Quand on récitait le mantra de Robin des Bois en plein milieu de la journée, on ne pouvait lui faire plus plaisir ! Le voilà complètement dévié de son rendez-vous primaire et, lorsqu’il invita l’homme à entrer, il dégaina son téléphone.
— Une petite seconde…
Un coup de fil rapide posé à son banquier pour décaler le rendez-vous et voilà cette première affaire réglée. Place à la seconde qui promettait d’être des plus intéressante ! Mettant les pieds à l’intérieur, il fit signe à Jean et se dirigea avec l’homme vers une table un peu à l’écart des autres. Il n’y avait pas beaucoup de monde à l’intérieur en cette heure, ils seraient tranquilles. Lorsque son meilleur ami lui demanda de qui il s’agissait, Aloïs se contenta d’hausser les épaules en continuant d’avancer.
Ce ne fut qu’une fois attablé en face de l’autre qu’il reprit la parole, lui tendant la carte du Sherwood Coffee.
— Choisissez et ensuite… Expliquez-moi un peu plus en détail qui vous êtes et ce que vous faites ici.
Non parce que, quitte à commencer une collaboration éclaire, autant le faire dans le bon ordre !
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Robert Parr
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Robert rentra, ravi. Plein d’énergies, il s’avança vers la table. Et… Plus il marchait, plus il perdait de l’énergie. Plus il s’avançait, plus son sourire s’effaçait… En fait, il n’avait plus de travail. Comment allaient-ils nourrir leur famille ? Que dirait Helen ? Le visage de Robert se décomposa un peu. En plus de ça, il venait de proposer une fraude à l’assurance… Et le gars avait marché ! Il était devenu fou. Mr Indestructible allait finir en prison. Ou en hopital psychiatrique. Et l’histoire des super-héros s’arrêterait là ! D’ailleurs, Robert commença à trembler. « Heu… Ouais… Une fraude… Ouh… J’aime pas le mot. Ca fait hors la loi. Ca fait prison aussi.. »
Robert eut un léger frisson. Commandant un grand café, il le désigna en tremblant avec son doigt. Bon ça se voyait, il paniquait. Il venait de se lancer dans quelque chose qui était déjà, contre sa nature et en plus… Il avait perdu son travail. Il trembla encore un peu. Soudain ; il explosa. « J’AI DEMISSIONNE DE MON TRAVAIL ! J’AURAI JAMAIS DU ! »
Robert saisit alors le pauvre propriétaire des lieux par le col, le secoua, remplit de panique et le souleva hors du sol comme s’il avait été un petite plume. « MA FEMME VA ME TUER ! JE VAIS PLUS POUVOIR NOURRIR MES ENFANTS ! DASHIELL VA MAIGRIR, ON VA ETRE OBLIGER DE DONNER JACK-JACK A UN ORPHELINAT !!! »
Soudain, ses yeux s’écarquillèrent. Bon. A vrai dire, Robert avait le sens du drame. Mais si on prenait du recul, il était effectivement dans la mouise jusqu’au coup. Il déposa l’homme devant lui, et lui repassa le col de sa chemise. « Oops ! Désolé ! Pardon ! Je voulais pas ! Je me contrôle pas. J’ai toujours eu du mal. Je suis navré ! Je devrais partir. Mais si je rentre chez moi, on va me questionner… Je vais prendre plutôt un whisky. Une bouteille ! Et prenez ce que vous voulez pour vous, je vous l’offre, pour vous avoir soulever ! »
Robert s’était assis. Il avait levé les bras, et parler avec beaucoup de gestes. Comme il le faisait d’habitude. D’ailleurs c’était toujours difficile de ne pas remarquer sa présence. Il n’était pas d’un naturel discret de toute façon. « Je suis désolé. On va pas faire ça. Je suis honnête. Un honnête homme, je sais pas ce qui m’a pris. Je croyais que c’était juste une petite triste, mais quand vous avez dit fraude, ça a été l’électrochoc ! Je peux pas faire ça ! Mais en même temps faut que je nourrisse ma famille. Et ma femme, elle va dire quoi ma femme ? »
Robert tapota l’épaule d’Aloïs. Ca en faisait des émotions hein. Il le tapota de manière rassurer. Là. Tout allait bien se passer. Minute… C’était Robert qui consolait Aloïs ou alors essayait-il de se consoler à sa place ? Sa main passa autour de son poignet et il le força à s’asseoir en face de lui. Il stressait beaucoup. « Désolé. Pardon. Pour tout. Vous vous appelez comment ? C’est important. Je sais ce qu’on va faire. Vous allez appeler ma femme. Elle s’appelle Helen, elle est super gentille vous allez voir. Vous allez lui dire que je suis viré. Que ca faisait longtemps que ca me pendait au nez. Vous allez vous faire passer pour mon patron ! C’est une excellente idée ça. Comme ça, ça sera de sa faute et pas de la mienne vous voyez… Allez… »
Robert posa son téléphone dans la main d’Aloïs. Il le lâcha aussi. Ca ne se faisait pas de forcer les gens à s’asseoir. On ne soulevait pas les gens et on ne les forçait pas à s’asseoir bon sang ! Robert ! Il entendait déjà la voix d’Helen dans sa tête. Robert massa le poignet d’Aloïs. « Pardon, pardon pardon, vraiment désolé. Je panique. Ou alors on appelle ma fille… Non… Elle va paniquer elle aussi. Et elle va le dire à sa mère ! Je suis pris au PIEGEEEEEEEEEEEEEEEE ! »
Et, Robert s’arracha presque les cheveux, et bascula en arrière de sa chaise, renversant son café brûlant sur lui même. « AAAAAH ! »
Heureusement, ça ne toucha que le torse. Et pas le visage. Manquez plus qu’il rentre défigurer. Se relevant doucement, il se rassit sur sa chaise. Massant son torse, où son tshirt était totalement mouillé. Il soupira. « Il est mort. Le tshirt. Et moi aussi. Oh ! »
Son téléphone vibra. Helen Parr. Pris de panique, Robert décrocha et jeta son téléphone dans les mains d’Aloïs. « C’est elle ! » murmura-t-il paniqué. « Dites lui ! »
Aloïs Tribberhood
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Les plaintes, ça je comprends. Ce que je ne comprends pas c’est que vos clients ont tous l’air d’avoir compris le fonctionnement de notre système interne. Ce sont des experts Bob, des experts ! Exploitant la moindre faille, évitant le moindre obstacle. Ils ont pénétré le secret bureaucratique !
Ce type était taré.
Déjà avec le dérapage en fiat punto ça aurait dû lui mettre la puce à l’oreille, mais la suite de ses élucubrations n’allait pas en s’arrangeant. Il passait du rire aux larmes, du murmure aux cris, du contact simple à la secouade en bonne et due forme avec une force qui méritait qu’on l’appelle… Comment déjà ? Le type ne lui avait même pas dit son nom – ou alors Aloïs ne l’avait pas capté au milieu du brouhaha ? – mais il n’avait pas manqué de lui raconter une partie de sa vie entre deux crises de panique. Viré, donc. Un assureur viré, c’était original ça. Un assureur viré qui avait voulu frauder… Et qui se retrouvait soudain prit à son propre jeu. Si Robin avait pu sourire, il l’aurait fait ! Encore fallait-il parvenir à en placer une.
Lorsqu’il vit Jean sortir une bouteille de Whisky de derrière le bar, il lui fit non de la tête. C’était la pire idée que de saouler un homme dans cet état… Déjà qu’il n’avait pas l’air bien capable de garder un café dans une tasse, alors de l’alcool. Jean haussa un sourcil, désigna la bouteille et Aloïs insista d’un signe du menton pour définitivement la remettre à sa place. Jean abandonna et prépara un autre café à la place, l’air plus amusé qu’autre chose devant l’énergumène. Ils se ressemblaient un peu en soit… Si on omettait que Jean ne soulevait pas son ami du sol quand il se prenait des envies de l’attraper.
Ah… Urgence, téléphone. Téléphone ?
Aloïs baissa les yeux vers le portable qu’il tenait dans sa paume où on pouvait presque entendre un « Allo ? » féminin résonner. Prenant son courage à deux mains, le renard… Raccrocha Si cette femme était comme son mari, ils avaient moins de deux minutes pour tenter de le raisonner et le faire se calmer.
— On. Se Calme.
Fit Aloïs, en toisant l’homme à la chemise colorée de café. Instinctivement Jean agita une autre chemise depuis le bar et son ami le remercia du regard. Si déjà ils pouvaient lui filer de quoi avoir l’air plus décent qu’actuellement… S’il gérait les sinistres d’assurance comme il gérait la situation, pas étonnant qu’il ait démissionné sous un coup de panique.
— La situation ne doit pas être si grave.
Apparemment, si. Mais on allait faire comme si ça ne l’était pas.
— Si vous avez démissionné c’est que ça en valait pas la peine. Redescendez. Respirez. Y’a pire dans la vie que de perdre un travail, vous n’allez pas vous attraper une crise cardiaque pour ça ! Si la fraude ça vous fait peur, on peut parler d’autre chose… Comme d’un placement fructueux à court terme ou simplement d’investissement.
Jouer sur les mots avait l’air de fonctionner dans la plupart des cas. Son banquier tombait dans le panneau à chaque fois en tout cas. Après, Aloïs n’avait pas les mêmes obligations familiales que son interlocuteur : il n’était pas marié, n’avait pas d’enfants, travaillait et était même propriétaire du Sherwood Coffee et venait d’une famille très aisée – bien qu’il ait coupé beaucoup de ponts avec eux. Sa situation n’avait strictement rien à voir et sça maintenait sa tranquillité face à l’hystérie.
Pourtant, plus les secondes avançaient, plus son sourire s’élargissait tandis que son esprit tournait à plein régime.
— Et si… Oh, votre femme, encore.
L’écran se mit à briller et vibrer avec le visage d’une dame d’âge mûr. Alors que le mec en panique allait dire quelque chose, Aloïs décrocha et porta l’appareil à son oreille. Jean en profita pour venir tendre une chemise propre à leur table et aider l’assureur à se changer. On ne concluait pas d’affaires dans une tenue dégradée, ça portait malheur.
— Bonjour, Helen ? Je suis Aloïs Tribberhood, gérant du Sherwood Coffee. Votre mari est avec moi, navré il n’est pas disponible pour le moment. Non, tout va bien ne vous inquiétez pas. Nous sommes en train de conclure un contrat assez important, je pense qu’il sera ravi de vous en parler en rentrant ! Seulement cela nécessitait qu’il quitte son précédent poste… Oui, exactement. C’est ça, il travaille avec moi désormais. Il vous expliquera tout ça une fois revenu. Je lui transmets, sans souci. Au revoir madame.
Il écarta le téléphone et vérifia qu’elle n’était plus en ligne.
— Elle vous promet une mort lente et douloureuse si jamais vous osez à nouveau lui raccrocher au nez. Mais elle est ravie pour vous et notre… Contrat.
Aloïs déposa l’appareil entre eux, attendant que la nouvelle tasse de café soit apportée pour saisir enfin le sien. Il en bu une gorgée, espérant que ça fera un peu redescendre la tension de son invité.
— Comment vous vous appelez ? Je connais le nom de votre femme, mais vous… ?
C’était quand même plus sympa de commencer par le principal intéressé plutôt que son épouse. Ça pouvait être mal interprêté par n’importe qui.
— Vous en faites pas, redescendez. Vous avez démissionné mais qui a dit que vous n’aviez plus de travail ? Je suis certain qu’on peut s’arranger. Du travail, ce n’est pas ce qui manque en ville.
Qui voulait, pouvait. C’était connu.
— Et maintenant que vous n’avez rien dit depuis cinq minutes… Si vous m’exposiez exactement les raisons qui vous ont poussées à démissionner, puis à croire qu’un investissement pouvait être bénéfique pour vous et pour moi. Ou vous préférez que je vous embauche directement en tant que serveur ? Je vous préviens, si vous cassez trop d’assiettes, je pourrais me montrer moins sympathique.
Avec une force pareille, c’était videur qu’il aurait dû lui proposer.
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Robert Parr
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J’étais assis. Je mis d’abord mes mains devant ma bouche, effaré. Il avait raccroché à Helen en pleine poire. J’étais mort. Ca y est. Mort de chez mort. J’étais devenu cette fois pâme et extrêmement silencieux. Il avait essayé de me rassurer, en vain. Pire, il avait dit des mensonges à Helen. J’étais foutu. Complètement foutu. Je devais quitter la ville, c’était une certitude. « Je… je dois quitter la ville ! »
J’avais essayé de me lever, mais mon poids s’était dérobé sur moi et j’étais en position assise. Bon. Il avait raison. Il fallait que je me calme. Calme toi Bob, calme toi Bob, pensais-je inlassablement. Je me cramponnais à ma chaise, et finalement je commençais par le plus facile. « Je m’appelle Bob. Robert. Robert Parr. Et c’est ma femme, que vous avez eu au téléphone, Helen Parr. »
C’était un bon début. J’essayais de me calmer. Il fallait que je me lève que je bouge. Que je jette des objets peut être. Si je sortais pour balancer une voiture, je risquais de blesser quelqu’un. Non, j’étais mieux ici, bien mieux. D’ailleurs, je commençais à me demander si je ne devais pas habiter ici. Loin d’Helen et des enfants. Mais… J’allais leur manquer, et Helen viendrait me chercher par la peau des fesses. « Je déteste mon travail... »
Et c’était parti. Je savais que quand j’étais comme ça, j’étais inarrêtable. J’allais raconté ma vie. Mes malheurs. Mais en même temps, aux yeux de tous, je devais paraître fort ! Surtout de mes enfants. Aussi, je ne craquais pas beaucoup. « Je l’ai toujours détesté. Mais d’une conséquence à une autre, il a bien fallu que je remplisse le frigo de la famille. D’abord on a eu Violette, je crois qu’on l’a eu jeune et par accident, que financièrement c’était pas le moment de changer de boulot… Puis après, on a eu Dash. Je devais changer de boulot, mais on pouvait pas. Ensuite, on a décidé d’avoir Jack-Jack. Et j’ai pas pu changer de travail. Parce que la famille était plus grande, et qui fallait payer les factures... »
Et, que j’avais aussi un travail de super héros en parallèle. Que je pouvais pas me permettre le moindre faux pas et que j’étais obligé de garder un emploi où j’avais mes repères pour filer en douce. Mais ça, je me gardais bien de le dire. « Et on a eu pleins de complications, des problèmes de couples, des… mais attendez, pourquoi je dis tout ça moi ? »
Rapidement, je m’étais levé. J’allais vers la vitrine, et je la regardais furtivement. J’avais qu’une seule crainte, c’était de voir la moto d’Helen débarquait. Pour l’instant, le mensonge fonctionnait à merveille. Aussi, je me retournais vers Aloïs. Je regardais l’étendu des maigres dégâts que j’avais causé en peu de temps.
« Je… c’est très gentil, mais je crois que j’ai droit au chomage… J’ai cotisé, et j’ai une assurance, que j’avais prise au travail… Je crois que je peux en profiter un an… Non ! Mais oui ! »
Soudain, une illumination revint dans mon esprit. Un sourire était apparu sur mon visage. J’avais une idée ! Une merveilleuse idée ! Mais il me fallait un complice. Je regardais Alois d’un air ravi et malicieux ; j’avais une idée.
« Je sais ce qu’on va faire ! Vous allez appeler ma femme, et vous allez lui dire que je suis malheureux. Très malheureux. Que j’ai démissionné mais que j’ai droit au chomage. Au départ elle va être en colère, mais pas de panique, vous allez lui dire que j’aurai du temps pour m’occuper de Dash, Jack-jack et de surveiller Violette ! Même si elle est adulte, je suis pas sûr qu’elle soit très indépendante. Elle est dans une colocation et c’est un peu le bazar. Mais je juge pas. »
Si. Je jugeais. Cette colocation, j’étais pas d’accord. Je voulais qu’elle soit avec des gens sérieux, et c’était blindé de gens pas sérieux. Je l’avais senti, dans le déménagement. Mais encore une fois, qui étais-je pour juger les fréquentations de ma fille. « La pilule va passer comme ça. Ca sera niquel. Elle va venir, elle va crier, je ferai comme d’habitude en disant oui oui, et quand elle aura des regrets... »
Un petit regard malicieux passa dans les yeux de Robert, qui commença à se frotter les mains. « Là ! Vous lui dites que j’aurai tout mon temps pour chercher un travail et m’occuper des enfants ! Chose que je ferai, mais si j’ai du temps car pendant ce temps, je ferai ma deuxième passion, être un super… Super Papa. »
J’avais failli gaffer. J’avais failli dire que j’étais un super héros à mes heures perdus. Je fixais Alois avec intensité. C’était un plan merveilleux. J’étais sûr qu’il le confirmerait.
« Franchement, vous pensez que c’est mieux d’être au chomage, de profiter de ses enfants et sa passion, ou de faire serveur ? Vous vous appelez comment au fait? Vous me l'avez dit? »
Aloïs Tribberhood
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Ce type était taré.
C’est vrai qu’il n’avait pas assez raconté sa vie… Au moins maintenant, Aloïs connaissait l’identité de son mystérieux malade échappé de l’asile et une (trop) grande partie de sa vie au passage. Travailler pour pouvoir nourrir sa famille ? Malheureusement, il n’était pas directement concerné par cette situation… D’une part, parce que sa famille était issue de la classe très aisée et, d’autre part, parce qu’il travaillait dans quelque chose qui le passionnait sans femme ni enfant à s’occuper. Tout ce qu’il obtenait, il le mettait de côté ou l’investissait alors…
Est-ce qu’il venait réellement de lui parler d’enfant eut par accident ??
Ses idées partaient dans tous les sens, de véritables accès de maniaqueries quand on y regardait bien, laissant Aloïs immobile – et à bonne distance derrière la table – sur sa chaise. Ce type… Il prêchait le mensonge comme une vertu pourtant il mourrait de trouille face à sa femme. Est-ce que sa logorrhée verbale dissimulait un esprit simpliste ou au contraire particulièrement retord ? Tenter de sauver les apparences n’apportait jamais rien de bon, il était bien placé pour le savoir… Qu’y avait-il de compliqué à avouer la vérité à son épouse ? Qu’y avait-il de mal à en avoir assez d’un travail ? S’il ne pouvait pas être honnête avec Mme Parr alors, effectivement, Robert avait raté sa vie.
— Je ne rappellerai pas votre femme.
En le couvrant au téléphone, Aloïs s’était laissé entraîner dans son jeu. Il s’en rendait compte maintenant, songeur, en fixant l’homme assis en face de lui. Il parlait de tout comme s’il maîtrisait le sujet alors que… Pas du tout. C’était à quel niveau du désespoir exactement, cette attitude ? Perdre un travail, ça arrivait. Démissionner, aussi. Y’avait pire dans la vie, surtout à leur époque où tout pouvait encore être fait pour parvenir à s’en sortir.
Ils étaient à Storybrooke, pas au fin fond du Kenya.
— La pilule passera encore mieux si vous lui dites la vérité. Votre femme ne peut pas être si terrible et si vous lui expliquez pourquoi vous avez démissionné, je suis certain qu’elle comprendra. Personne n’est aussi terrible, arrêtez d’avoir peur d’elle et commencez à vous comporter en adulte.
Ce n’était peut-être pas très sympa mais Aloïs n’appréciait pas qu’il se comporte de cette manière. Il avait tant vu de stéréotypes de couples qu’il commençait à en être lassé… mais c’était une toute autre question, ça.
— Vous allez effectivement avoir plus de temps pour trouver un nouveau travail et vous occuper de vos enfants. C’est ce que vous voulez, vivre à la maison avec eux ?
Pourquoi pas, tout était toujours possible de nos jours.
— Le mieux est de trouver ce qui vous plait. Si vous avez besoin d’un travail pour justifier d’un salaire, vous pouvez venir travailler ici ; on est un café et le soir un bar, on est ouvert tard mais on peut s’adapter à divers horaires. Et… On ne fraude pas à l’assurance. Pas encore, du moins.
Aloïs accompagna sa dernière phrase d’un petit sourire malicieux, terminant sa tasse de café avant de la reposer entre eux avec attention. Adossé nonchalamment au dossier de sa chaise, il passa un bras sur celui-ci pour sembler se détendre un peu plus.
— Après… Si vous voulez retourner dans les assurances, je peux vous fournir un contrat en or qui plaidera en votre faveur auprès de votre patrin. Mais quelque chose me dit que ce n’est pas ce qui vous plait. D’ailleurs, à part vos enfants et votre femme, qu’est-ce que vous aimez ? Qu’est-ce que vous savez faire ?
Il haussa un sourcil à son attention.
— Vous savez quoi, comme vous n’avez rien à faire du reste de la journée à part pleurer sur votre sort, on peut peut-être faire ça : voir un peu qui vous êtes pour vous aider ? Ça sera mieux pour vous si vous rentrez à la maison en sachant quoi chercher plutôt que de continuer à pleurer de votre sort pour vous faire plaindre de votre femme. Je suis sûr qu’elle comprendra.
Ou pas, il n’était pas marié avec elle, lui. Mais qui qu’elle soit, si Helen était un tant soit peu censée, elle ne l’assassinerait pas de sitôt. C’était juste attristant de constater une telle panique au milieu de la déchéance alors que, de toute évidence, ce type était un bon gars. Bizarre, bavard mais sans mauvais fond. C’était quasiment inscrit sur son front.
En tout cas, c’était inscrit sur la chemise que lui avait prêté Jean.
— Je m’appelle Aloïs, mais mes amis m’appellent Robin.
Il se rapprocha de la table et de Robert.
— Vous avez l’occasion, pour une première fois apparemment, de choisir ce que vous voulez faire : soit vous rampez demander à votre patron de vous reprendre, soit vous décidez d’entamer un nouveau projet qui n’a jamais vu le jour à cause de votre vie de famille très prenante. C’est pas souvent l’occasion et vous ne vous y attendiez sans doute pas mais, pourquoi pas ? Dans cette vie ou dans l’autre, vous auriez eu des regrets. Mieux vaut des remords que des regrets, non ?
Mieux valait tenter des choses quitte à les regretter par la suite plutôt que de ne pas oser. Sur un malentendu, ça pouvait marcher.
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Robert Parr
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| Conte : Les Indestructibles | Dans le monde des contes, je suis : : Mr. Indestructible
J’avais ri. Jaune. Très jaune. Je n’allais pas mourir. Helen n’allait pas me tuer. Bien sûr. Il ne savait pas de quoi il parlait. Ce jeune homme était un peu déconnecté de la réalité. Si Helen Parr rentrait, là maintenant, il était vraiment mort.
« Euh… Je sais pas… C’est difficile de s’occuper d’eux. Ils sont un peu particuliers. »
Dit comme ça, on aurait pu croire qu’ils étaient handicapés. D’ailleurs, peut être que Dash l’était un peu. Je ricanais tout seul à ma propre blague. J’étais méchant, mais bon c’était quand même un handicapé de la vie en ce moment. L’adolescence était longue chez les Parr mâles de la famille, et d’ailleurs, c’est ce que Alois me dit. Il avait raison. Je devais être mature. Mais… Je l’avais jamais vraiment été. Est-ce qu’on pouvait resté jeune mais vieux en même temps ?… « Vous êtes vraiment trop gentil. Vous me rappelez un jeune garçon que je considère comme mon fils. Vous seriez bien tous les deux, faudrait que je vous organise une rencontre. »
Je parlais bien sur de Dyson. Sous certains aspects, ils avaient tous les deux un coeur en or. Et j’avais assez d’expérience de la vie pour savoir que ce genre de personnage pouvait se faire bouffer par la vie à cause de leur gentillesse. Alors, si ils étaient tous les deux pour affronter leurs problèmes, c’était une super idée. Une idée de génie. Note à moi même : les faire rencontrer. Je caressais mon sourcil, pensif à tout ce qu’il venait de dire. Il était vraiment très généreux. « Je suis assez costaud, je peux porter des trucs lourds. Même très lourd. Mais faut pas poser de questions sur comment je fais. »
J’avais marqué une pause. Qui j’étais ? Je le savais depuis longtemps. D’extérieur, je paraissais un peu loufoque et immature, mais je savais qui j’étais depuis longtemps. J’étais un super héros ! Je sauvais des vies, dans l’ombre, et je sauvais des gens tout court d’ailleurs. J’étais aussi un bon papa, je pense, même si j’avais tendance à faire croire à tous que ce n’était pas le cas, preuve en était encore que cette conversation. Je fronçais les sourcils, cherchant ce qui était le mieux pour moi. Passer du temps ici avec Alois était une idée plutôt bonne. Après tout, j’avais plus rien à faire. Je commençais déjà à regarder autour de moi pour savoir comment je pouvais me rendre utile. Peut être que si je déplaçais les tables pour un emplacement plus harmonieux, ca serait bien comme débute. Ca ne me prendrait pas beaucoup de temps en plus. « Vous avez raison ! »
Je me levais. D’un coup. J’étais déterminé. Plus que jamais. Quand je prenais une décision, j’allais au bout des choses. Et là une chose était certaine, j’allais plus être assureur. Il fallait voir comment ce métier était chiant à en mourir. Je ne ferai plus jamais ça. Et puis j’étais trop gentil pour arnaquer les gens et leur dire qu’ils avaient cotiser toute leur vie pour rien. « Je vais plus faire assureur ! Je vais me trouver une passion ! Je suis sur que je sais faire pleins de trucs ! Serveur c’est pas mal ! Mais je pense que je suis trop vieux pour le monde de la nuit. Oh ! Ou sinon videur ! Je peux vous montrer comment je me bagarre. Mais je veux blesser personne. Hm. Ou chef décorateur. Faut vraiment que vous espaciez plus les tables, vous gagneriez une place de dingue ! En tout cas merci mon p’tit Robin, vous m’avez ouvert les yeux. Je propose qu’on commence par un jour de congé. »
C’était une bonne idée ça. J’avais pas vraiment envie de débuter un travail maintenant. Et de toute façon j’étais trop maladroit pour être serveur. Mais je voulais pas le froisser, aussi je me levais et lui serrais une bonne poignée de main. « On va aller se manger un burger. Ou alors vous en faites ? Ca nous éviterait de se déplacer ! Et on va chercher qu’est ce que je vais faire de ma vie sans jamais en parler à ma femme ! Une fois devant le fait accompli , l’orage passera ! Ca sera super. Vous êtes un génie. »
Aloïs Tribberhood
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Les plaintes, ça je comprends. Ce que je ne comprends pas c’est que vos clients ont tous l’air d’avoir compris le fonctionnement de notre système interne. Ce sont des experts Bob, des experts ! Exploitant la moindre faille, évitant le moindre obstacle. Ils ont pénétré le secret bureaucratique !
Y’en avait un qui avait oublié quelques lumières là-haut…. Pourtant, malgré les pérégrinations sans queue ni tête de Robert, Aloïs commençait à éprouver de la sympathie pour lui. Il n’était pas vraiment méchant, juste paumé et ultra stressé. En plus il venait de démissionner d’un boulot qui semblait apporter le pain et le beurre sur la table familiale, avait l’air de se prendre la tête avec sa femme et collectionnait les bizarreries jusque dans ses enfants… Y’en avaient qui n’avaient pas une vie facile et ce type semblait en faire partie. Pas dans le genre à manquer de tout et d’être cruellement dans le besoin, mais sûrement qu’un bon suivi psychologique ne ferait de mal à personne dans cette famille. Ou alors ils avaient aussi épuisé la psychologue et c’était à Aloïs de s’y coller ?
— C’est gentil de vouloir me présenter à des gens, vous n’êtes pas obligé.
Aloïs n’était pas en manque d’amis… Juste d’autres problèmes dans sa vie mais ce n’était pas les connaissances qui manquaient. Par contre… « bien tous les deux » ? Il entendait quoi par-là ? O_o Dans le doute, Robin se retourna pour vérifier que personne ne faisait de blague derrière lui ou qu’aucun panneau n’était pointé sur son front. Est-ce que Leo était passé par là pour brieffer Robert ? Non, quand même pas, ce gosse n’aurait pas osé… Calme-toi, Aloïs. Il a sûrement dit ça comme une façon de parler, ne te fais pas de films.
Rapportant son attention sur son interlocuteur, il haussa un sourcil attentif au reste de ses paroles. Le suivant des yeux une fois debout, le renard esquissa même un sourire amusé. Voilà qu’il s’emportait vite dans la démesure… C’était pas mal comme tempérament mais Robert allait être difficile à catalyser à ce rythme. Comment sa femme avait-elle fait pour l’effrayer à ce point ?
— Videur est aussi un travail de nuit. Chef décorateur ? Vous avez des idées à suggérer ? On n’est jamais contre une initiative, tant qu’elle n’est pas faite… Sur un coup de tête.
Ce café / bar était leur bébé, à Jean et lui, donc hors de question de tout détruire et remplacer sans un minimum de consensus au préalable. Peut-être qu’il vaudrait mieux éloigner Robert de l’idée de travailler ici et lui trouver un travail qui risquerait… Moins de casse ?
Le café avait l’air de l’avoir remonté à bloc et maintenant que son estomac criait famine, c’était l’occasion de s’en aller. Aloïs fit signe à Jean qui rangea soigneusement les cartes et se leva à son tour.
— On va aller se manger un burger ailleurs si vous voulez, j’ai un ami qui bosse dans un restaurant comme ça. Ou vous préférez un fast-food ? Je vous suis.
L’idée était très bonne, après tout, que de manger un morceau en continuant de discuter ! Si ça permettait d’éviter un suicide émotionnel et une catastrophe ambulante se déplaçant seule dans les rues en se lamentant, Aloïs voulait bien faire le sacrifice de l’accompagner. Il lui avait rendu un brin d’espoir apparemment, autant continuer sur cette voie. Il n’y avait pas que dans la dépression qu’on trouvait de bonnes idées, c’était même le contraire.
Il lui emboîta le pas en direction de la porte, qu’il poussa après avoir enfilé son manteau.
— Venez, je vous invite. Vu que vous n’avez pas encore officiellement de travail, j’espère que ça vous aidera à voir la vie du bon côté. Tant que vous ne me demandez pas quelque chose pour quatre-vingt dollars…
Et vu le gabarit de Robert, il devait sûrement manger comme un ogre pour entretenir une musculature pareille. On n’arrivait pas à ce stade en consommant uniquement du riz et la rosée du matin…
— Qu’est-ce que vous aimez faire ? Qu’est-ce que vous savez faire dans la vie ? De la force ça on a vu, mais vous faisiez quoi avant d’être assureur ?
Robert aurait pu lui dire coach sportif qu’il l’aurait cru. Sincèrement, comment un type pareil s’était-il retrouvé derrière un bureau à gérer des assurances ? Ça paraissait sorti d’un mauvais magazine aux blagues douteuses… On disait parfois qu’on ne choisissait pas forcément sa vie, mais tout de même ! Jamais homme n’aura eu l’air si mal taillé pour son emploi que ce type-là.
— Et votre femme, elle fait quoi dans la vie ?
Quitte à marcher en sa compagnie, autant faire la conversation. Ils seraient bientôt attablés devant un repas, mais en attendant qu’ils se décident d’où aller… Ça évitait de l’entendre se remettre à paniquer sur ce qu’il avait fait quelques heures plus tôt et se plaindre de son épouse tortionnaire.
CODAGE PAR AMATIS
Robert Parr
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Un peu perdu, je sortais du bar, ma veste sur l’épaule. Faisant un signe amical à l’autre personne, je sortais pour prendre l’air frais. Mettant ma veste, je regardais Aloïs. Il était enquêteur de Police ? Ou Agent Secret ? Il avait la fâcheuse tendance d’être… Assez perspicace. A y réfléchir, on ne m’avait jamais posé cette question. Pour tout le monde, ici, j’étais assureur. Quand à ma vie d’avant… « J’avais un boulot spécial. Un truc assez secret on va dire… Euh… Voilà. Et ma femme pareil. Aujourd’hui elle est moniteur de sports extrêmes. J’aurai du faire ça avant elle. »
Je soupirai. Au moins, elle, elle vivait pleinement sa passion alors que moi j’avais tendance à toujours jouer la sécurité. Marchant sur le trottoir, je prenais la direction du centre ville sans réellement savoir où j’allais. Tout en avançant, je finis par me dire qu’il serait bon de poser la même question. Après tout j’étais curieux, et c’était la moindre des politesses ! « Et vous avant de tenir un bar restaurant, vous faisiez quoi ? Vous étiez à l’école ? Vous êtes assez jeune. »
Je le regardais, et finalement, j’estimais qu’il pouvait largement avoir l’âge de Violette. Il fallait que j’arrête de traîner avec les jeunes… Je me donnais l’impression de l’être encore alors que c’était plus vraiment le cas. Peut être aussi que j’avais fait une bourde. Qu’il était plus vieux qu’il en avait l’air. Ca le faisait aussi parfois. Je fronçais les sourcils. « Et avant avant ? Je veux dire… Vous venez tous… enfin, on vient tous du monde des contes non ? »
Je ne venais pas de là, personnellement, mais j’étais toujours curieux de savoir à qui j’avais affaire. Avec un regard entendu, je me dis que finalement, ma question était assez stupide. Stupide, dans le sens où s’il me posait la question, moi j’avais rien à dire à part la vérité. Et c’était quand même un peu secret même si ça ne l’était plus vraiment maintenant pour un bon nombre de personne. Ce qui faisait que le secret était dilué et n’était plus vraiment un secret. Je me donnais moi même mal à la tête avec tout ca. « Je connais aussi un bon endroit où on, peut manger des burgers, et le serveur est aussi un ami. »
Je regardais devant. Tiens, j’avais déjà entendu ça. Peut être qu’on voulait aller au même endroit et qu’on avait le même ami. Je fronçais légèrement les sourcils, et je m’arrêtais. Soudain, un vent de panique remonta à la surface. Je devais reprendre mon travail. Je devais y être ! Je savais ce qu’il me restait à faire. Supplier mon patron pour qu’il me reprenne. « Il faut absolument que je rappelle mon patron et que je m’excuse ! Mon fils va peut être avoir une université prestigieuse et ca va peut être me couter un bras et... »
Hm. Dashiell n’était pas le genre de garçon à aller dans une université prestigieuse. Violette aurait pu, mais elle s’y était refusé à son retour ici, préférant travaillé pour la mairie. Au final, je me cherchais des problèmes moi même. « C’est complètement stupide. Je sais pas ce que je veux. Je suis perdu. Faudrait que j’en parle à Helen. Mais lui en parler sans qu’elle me tue, c’est un peu complexe. Rassurez vous, c’est pas un dragon. Elle est superbe. Superbe et gentille à la fois. Mais j’ai tendance à faire pas mal de bêtise et… J’ai encore monopolisé la conversation non ? »
On arrivait dans le centre. J’avais réajuster mon blouson pour ne pas avoir froid et j’avais mis mes mains dans les poches comme les jeuns. Arrivant finalement devant le Roni’s Bar, le bar de Regina Mills, j’y entrais tranquillement, les mains dans les poches. A la vu de Dyson je m’émerveillais. « Ah ! Voilà le meilleur! C'est lui dont je te parlais! Tu sais, quand je disais que vous vous entendriez bien ! C'est le futur mari de ma fille, mais il le sait pas encore! »
Je lui mis une bonne petite tape dans le dos, et je m’installais à une table avec Aloïs. Marquant une pause, je me tournais vers lui et je poursuivais : « Devine quoi Dyson ! Je suis viré ! Je peux faire ce que je veux ! Je peux à nouveau etre un su... surveillant de cantine. »
Je disais n’importe quoi. J’allais dire super-héros, mais c’était un secret. Alors surveillant de cantine était la première chose qui m’était venu à l’esprit. Dyson nous regarda. Il sembla passé par divers émotions, et je haussais un sourcil en le voyant faire de la sorte. J’avais raté un truc ou quoi ? Il semblait gêné de me voir, mais aussi ravi. Il semblait aussi choqué et paniqué par la nouvelle de mon renvoi. Il eut un rire nerveux et dit : « Robert mais... comment ça, viré ? » [/b]
Il s’approcha de nous et fronça les sourcils. [b] « La même histoire qu’avec ce directeur d’assurance dans ton monde ? »
Je lui fis signe que NON il ne fallait pas parler de CA ! Sinon Aloïs découvrirait le secret. Je secouais négativement la tête de gauche à droite, alors qu’il s’était effectivement bien passé ce qu’il était en train de dire. Il s’éclaircit la gorge et poursuivit : « Euh... je ne sais pas vraiment si il y a encore de su...rveillant de cantine en ce moment »
On pouvait voir qu’il y avait un regret profond dans sa voix. Moi aussi, je regrettais cette époque de surveillant de cantine. Enfin, de super héros. « Mais si tu as besoin de quoique ce soit, tu me le dis, tout pour le père que j’ai jamais eu » dit-il avec un sourire sincère. « Ou le père que j’ai eu mais qui était absent c’est pas le débat je suis censé le pardonner »
Il se tourna ensuite vers Aloïs et finit par dire un petit : « Salut. »
Je les regardais alternativement. D’abord, je mis un bonne tape sur l’épaule de Dyson. Ca me faisait toujours plaisir qu’il me dise que j’étais un peu comme son père. Puis, une lumière passa dans mes yeux. J’avais compris un truc ! « OH !!! MAIS VOUS VOUS CONNAISSEZ ! ON EST TROIS AMIS MAINTENANT ! »
Aloïs Tribberhood
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Les plaintes, ça je comprends. Ce que je ne comprends pas c’est que vos clients ont tous l’air d’avoir compris le fonctionnement de notre système interne. Ce sont des experts Bob, des experts ! Exploitant la moindre faille, évitant le moindre obstacle. Ils ont pénétré le secret bureaucratique !
Marcher en compagnie de Robert avait le don de faire venir les questions un peu plus personnelles. Forcément, quand on s’intéressait à la vie des gens, ils s’intéressaient à la vôtre. Aloïs n’avait rien à cacher en soit, il était juste plutôt discret. Il esquissa un sourire en imaginant la femme de Robert faire du sport extrême, ce devait être un sacré bout de femme ! Étonnant qu’ils n’aient pas fait le même métier… À l’entendre, ça semblait impossible de corréler travails identiques et vie de famille.
— Pourquoi vous n’êtes pas resté dans votre boulot spécial ? Il vous plaisait moins que gérer des assurances ?
C’était-il dieu possible ? Robin en doutait. Il émit un petit soupir amusé.
— J’ai 26 ans. Et avant de tenir ce café, je suivais des études de finances pour devenir trader. J’ai tout arrêté pour ouvrir le Sherwood avec mon meilleur ami, je préférais investir mon temps dans quelque chose qui me plaisait vraiment que dans un métier qu’on avait choisi pour moi.
Fallait avouer qu’il avait aussi eu les moyens de le faire, aussi bien motivationnels que financiers. Mais il passa sous silence cette partie, haussant un sourcil à la nouvelle question de son… Nouvel ami ?
— On vient à peu près tous de là-bas oui, de ce que j’ai compris. J’étais un renard, Robin des bois pour être plus précis. Et vous ?
S’il lui sortait un truc genre un escargot ou un pivert, il n’allait pas le croire. Tout le monde n’était pas issu d’un animal, il l’avait bien compris, mais parfois les associations entre ancien monde et nouveau étaient… Étonnantes. On n’était vraiment à l’abri de rien à Storybrooke de toute façon.
Lorsque la silhouette du Roni’s apparu dans son champ de vision, le renard pencha un peu la tête sur le côté. Outre l’instant de panique de Robert – qui semblait avoir des tendances bipolaires, clairement – Aloïs croyait se souvenir que quelque chose se passait dans ce bar… Mais impossible de remettre le doigt dessus. Il avait entendu ce nom il y a peu de temps, mais par qui ?
La réponse ne se fit pas attendre très longtemps : Dyson Walters.
Oh. Bordel. De. Merde.
C’était LUI qui lui avait parlé du Roni’s !! Maintenant, ça lui revenait clairement… Bah oui, à défaut de pouvoir être de nouveau un super-héros de la Magic League, il avait pris un emploi de serveur en ville. Pourquoi est-ce qu’il n’avait pas fait le rapprochement plus tôt ?!! La panique de Robert semblait lui avoir accaparé suffisamment le crâne pour complètement zapper que c’était exactement l’endroit qu’il tentait d’éviter en ville. Jean adorait venir commander ici, il leur ramenait toujours de quoi grignoter sans qu’Aloïs n’y mette un pied… Ça faisait bien rire son meilleur ami, qui soupçonnait que quelque chose ne se soit passé ; mais le renard restait muet comme une tombe, refusant catégoriquement d’avouer ce qu’il avait fait lors du Kissing Booth.
D’ailleurs, est-ce que Dyson était au courant ? Vu qu’il avait les yeux bandés et qu’Aloïs n’avait pas prononcé un mot, il y avait peu de chances qu’il ait été vu, mais… S’il avait retiré son bandeau quand il était parti ? S’il l’avait vu fuir ? Bon sang, moins il en savait et plus les possibilités étaient grandes qu’il se soit fait griller ! C’était la faute du champagne, promis. Non pas promis, c’était lâche d’accuser le peu d’alcool qui l’avait rendu joyeux. Oh la la… Voilà que son cœur se mettait à paniquer à hauteur de M. Parr et qu’il n’avait aucune idée de comment réagir.
Les laisser parler entre eux, c’était bien ça. Très bien. Il croisa brièvement le regard de Dyson et fit mine de s’intéresser à une pette bourre sur le col de son manteau. Pourquoi est-ce qu’il se comportait comme ça alors qu’ils avaient mis les choses au clair à son retour de sa… « mort » ? Ça allait paraître grave suspect. Reprends-toi, Aloïs ! Ai l’air naturel. Tu viens de croiser un ami par hasard, soit content. Innocent.
Et évite de te rappeler de la scène du 14 février, merci.
— Sa… Salut !
Réagit-il finalement en réalisant qu’on s’adressait à lui. Heureusement que Robert ne semblait pas s’apercevoir de l’espèce de malaise qui s’était installé, lui et sa bonne humeur comblant le silence par une exclamation aussi forte que… Fatalement, vraie. Aloïs profita de cette légère porte de sortie pour tourner les yeux sur M. Parr.
— Oui, on se connait… Bien. Ça fait juste… Un petit moment qu’on s’était pas vu.
N’en déplaise à leurs téléphones qui semblaient avoir compris qu’on pouvait envoyer et recevoir des messages sans que cela ne dérange ni ne regarde qui que ce soit. Robin esquissa un sourire sympathique en s’efforçant de paraître le plus normal possible.
— Comment tu vas ?
Il attendit la réponse du lapin en passant d’un pied sur l’autre.
— J’ai récupéré Robert un peu au bord du gouffre et lui ai proposé de lui offrir à manger… Je ne savais pas qu’il voudrait venir ici. C’est une… Bonne surprise.
Très bonne. Si bonne ? Mais plutôt mourir que d’avouer la flopée d’adjectifs qui arrivaient derrière cette simple constatation.
— Surveillant de cantine ? C’était ça votre boulot spécial et secret ?!
Réalisa Aloïs après quelques instants, fixant Robert avec de yeux surpris. Il n’avait pas voulu lui parler d’un job banal dans des cantines ? Il avait intérêt à ce que ce soit au moins la cuisine gouvernementale à ce rythme ! Pourquoi tant de mystère autour d’un truc si commun ? Ça n’avait… Pas vraiment de sens. Ses yeux passèrent de lui à Dyson, puis de Dyson à Bob, de Bob à Dyson… Merde, pourquoi il le regardait lui-aussi ?
Voulant éloigner un doute, Robin plissa le regard.
— Vous vous êtes connus comment ?
S’il lui répondait « à la cantine », clairement, il mentait. Et si Aloïs était très patient, il n’aimait pas du tout les menteurs…