« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Soudain, tout a changé. Le monde est devenu trouble. Tu ignores ce qui se passe. Tu sens l'angoisse monter crescendo jusqu'à ta gorge. Alors, tu décides de procéder par étapes. Tu n'es pas de ceux qui se laissent terrasser par la peur. Tu as besoin de comprendre. Ensuite, et seulement ensuite, tu choisiras de te laisser envahir par la panique.
Tout commença alors que je lisais une nouvelle de Maupassant. J'avais opté pour Le Horla, ce qui plaçait mon esprit à un seuil d'anxiété inhabituelle. De temps à autre, j'appréciais de ressentir quelques petits frissons, mais uniquement lorsque j'en avais envie.
Subitement, les lettres noires se mélangèrent sur le papier, puis tout devint flou. J'eus beau plisser le regard, me concentrer, rien n'y fit. Je décidai donc de reposer mes yeux une heure durant.
En soulevant mes paupières, je m'aperçus que le monde se noyait en des formes imprécises. Cela avait empiré. Je peinais à distinguer quoi que ce soit. Fort heureusement, ce désagrément s'était produit alors que je me trouvais dans mon appartement. J'étais dans un endroit familier. J'aurais pu attendre que cela passe, mais j'étais à la fois trop curieuse et angoissée : s'agissait-il d'un effet secondaire dû à ma tumeur cérébrale ? Ce genre de choses n'en faisait pas partie. On m'avait préparée à beaucoup de problèmes éventuels, mais pas celui-ci.
L'idée d'appeler un médecin me traversa l'esprit, cependant Sherlock risquait de s'inquiéter s'il était chez lui et voyait un docteur (autre que John Watson) au 221 b Baker Street. Sans parler de Mrs. Hudson qui s'empresserait de faire la commère. C'était hors de question.
Contacter Watson ? Il saurait tenir sa langue, puisque le secret professionnel l'y obligeait. Le faire venir ne ferait porter aucun soupçon.
Non. Plus que jamais, je devais agir avec discrétion. Ne pas ébruiter la fâcheuse affaire. Personne ne mon entourage ne devait me voir dans cet état. Paraître faible était indigne d'une Holmes.
Frank n'était pas là. Il avait un séminaire à Magrathéa au sujet des magazines hebdomadaires sur différentes "personnalités" de Storybrooke. Il avait emmené avec lui le téléporteur. Dommage, il m'aurait été fort utile. J'allais devoir me débrouiller seule. En temps ordinaire, cela ne m'aurait posé aucun souci. J'étais farouchement indépendante depuis mes six ans.
Ce jour-là, quitter mon appartement et emprunter l'escalier jusqu'au rez-de-chaussée me parut interminable et pénible. Je m'agrippais à la rampe à deux mains, et descendis chaque marche avec précaution. Je tentais de faire le moins de bruit possible, en priant de ne croiser personne.
Faites que Sherlock ne soit pas là... Faites que Mrs. Hudson soit occupée à regarder son stupide soap espagnol...
J'avais l'intention de me rendre à l'hôpital seule. Une fois dans la rue, ce serait facile d'appeler un taxi par téléphone. Par instants, ma vision devenait si trouble que j'avais l'impression de basculer dans l'obscurité.
Arrivée à la porte d'entrée, je poussai un soupir de soulagement et l'ouvris le plus lentement possible afin qu'elle ne grince pas. L'air vif automnal caressa mon visage et j'inspirai profondément. Je fis quelques pas hésitants au-dehors, tout en restant sur le trottoir puis sortis mon téléphone. Je n'avais pas songé que la luminosité grisâtre de l'extérieur aurait un tel effet sur mes yeux : je n'y voyais presque plus. Tout m'éblouissait. Je tapotai sur le clavier de mon portable au hasard puis le rangeai dans un geste rageur. J'allais retourner dans le petit hall d'entrée de Baker Street -en espérant y voir mieux pour appeler le taxi- quand mon regard flou remarqua une forme à seulement quelques mètres.
Longiligne, de taille moyenne, brune... Nora ? Elle semblait faire les cent pas. Difficile d'établir un pronostic. Elle ne m'avait pas vue. En me dépêchant, je pouvais...
J'avais à peine esquissé un pas vers la porte qu'elle tourna brusquement dans ma direction. Là, elle stoppa net. Je ne pouvais voir l'expression de son visage. En réalité, elle n'était qu'une tâche floue sur l'aquarelle de la rue. Mais je savais qu'elle m'avait vue.
"Tiens, Nora. Quel bon vent t'amène ?" demandai-je avec un faux sourire.
D'une main fébrile, je plongeai la main dans la poche de ma veste et en sortis une paire de lunettes de soleil que je mis sur mon nez. Si jamais elle approchait, elle ne verrait pas mon regard incertain qui ne se posait sur rien et tout à la fois. Porter ce genre de choses en absence de soleil aurait pu paraître étrange, mais j'étais suffisamment extravagante au naturel pour que ça ne soulève aucun soupçon.
Du moins, je l'espérais.
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Quel bon vent m'emmenait ici ? Elle venait réellement de me demander cela ? Ne voyait-elle pas que j'étais... énervée ? Hors de moi ? Que quelque chose n'allait pas ?
Elle venait de mettre une paire de lunette de soleil alors qu'il n'y avait même pas de soleil. Une façon de faire que je ne comprendrais jamais avec elle.
Ca faisait quelque minutes déjà que j'étais arrivé, que je faisais les cent pas en face de la maison des Holmes. J'hésitais à entrer. Je voulais la voir, lui parler, mais j'avais peur de ne pas tomber directement sur elle. Alors qu'elle était la seule personne que je voulais croiser là sur le coup. Elle, ou l'autre... l'autre...
Car oui, c'était sans doute cet autre qui était responsable de tout ça ! Mais en même temps, Eurus ne devait pas être innocente. Dès qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas et qui concernait les Holmes, elle était directement pointée du doigt.
« Je ne suis pas une croqueuse d'hommes ! » m'emportais-je en sortant de la poche arrière de mon pantalon une feuille pliée en quatre.
A dire vrai il y avait même deux feuilles. Je n'avais pas besoin de les lui montrer, car elle avait déjà du les lire. Si ça se trouvait c'était même elle qui les avait écrite ! Magrathéa m'avait montré ce projet de magazine et... j'étais CONTRE !
« La fille de Gaia fait tourner bien des têtes et ravit encore plus de coeurs ! » lis-je à la jeune femme. « Si vous l'ignorez encore, sachez que Nora est grave accro à bébé Chronos. C'est même pas vrai ! » m'emportais-je d'avantage en lisant un autre passage.
Je lui tendis la seconde page, tandis que je relisais certains passages de la première.
« Il y a toute une partie sur toit ! Cela fait un moment que le vent d'Est souffle en direction de Nora. Cette tornade a tenté de manipuler la jeune femme à plusieurs reprises, si bien qu'on ne sait pas si elle éprouve de véritables sentiments à son égard ou si elle ne fait que jouer avec elle ! »
J'étais véritablement hors de moi. Rien que de relire tout ça, envenimait encore plus la chose !
« Pourquoi tu as fait ça ? » lui rouspétais-je dessus. « Et où est Frank ? Faut que je lui parle. Parce que si il a quoi que ce soit à voir avec tout ça, je... je... je lui donnerai un coup de bâton ! »
Voilà qui était dit. Il méritait une correction. Ce magazine traitait de plein de mecs différents. Elliot, Jaspeur, Héphaistos, Jules, Cookie et même Sherlock ! Comment ils pouvaient se permettre de parler de moi de la sorte et de le faire publiquement ?!
« Je... j'exige que tout ça soit détruit et que tu ne m'adresses plus jamais la parole Eurus Holmes ! »
Je lui avais hurlé dessus son nom. Elle le connaissait sans doute déjà, mais il fallait mettre les choses au clair et l'interpeller par son propre nom accentuait la chose !
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Eurus J. Holmes
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"Ne faites pas comme si vous n'aviez pas envie de regarder..."
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Nora dans toute sa verve et sa fureur. J'attendais depuis longtemps qu'elle se libère de ses chaînes mais j'aurais aimé que cela soit un autre jour. Elle n'aurait pas pu plus mal choisir. Pourquoi m'attaquait-elle le seul jour où j'étais bien trop dans le flou pour riposter ? J'étais contrainte de croire au karma. Je ne "voyais" pas d'autre explication.
La jeune femme avait sorti quelque chose de sa poche qu'elle agita dans les airs avant de parcourir quelques lignes. Des feuilles. A entendre le contenu, il s'agissait sûrement de Passion Nora, le magazine hebdomadaire magrathéen. Frank m'en avait parlé. Il en avait eu l'idée et fourni les fonds. Je me souvenais qu'il avait misé un 'sacré pactole' et qu'il était très content que l'affaire tourne. Le magazine était un succès interstellaire.
Un mince sourire traversa mon visage crispé en entendant la partie qui me concernait. Je n'avais pas encore eu l'occasion de le lire. Je devais admettre que Frank s'était montré très inspiré. On sentait qu'il y avait mis toute son âme.
Un frisson loin d'être désagréable parcourut mon échine quand Nora prononça mon nom d'un ton autoritaire. Elle faisait presque froid dans le dos, tout en étant inexplicablement adorable.
"Je ne peux pas détruire 'Passion Nora', je n'ai aucun droit dessus. Tu ne vas sûrement pas me croire, mais je n'y suis pour rien. Ce magazine résulte d'une observation méticuleuse effectuée par un Rémoulien acharné. A part lui faire un procès pour réclamer réparation, tu n'as aucun recours."
Je me tus l'espace de quelques secondes, pendant lesquelles j'essayai d'affiner ma vue, en vain. A travers les lunettes noires, je ne distinguais que des taches floues. Nora était l'une d'entre elles, plus fine et claire que les autres. Une lumière dans la grisaille. C'était elle qui me guiderait.
"Hélas, si tu ne veux plus que je t'adresse la parole, tu vas rencontrer beaucoup de difficultés à obtenir gain de cause. La justice de Magrathéa est redoutable. Sans aide extérieure, tu n'arriveras à rien. Là-bas, le seul fait d'acheter un timbre est impossible sans les trois formulaires adéquats, alors un dépôt de plainte..."
Je laissai échapper un petit soupir parfaitement calculé, de sorte à montrer que je la soutenais mais que je ne pouvais rien faire sans son accord. D'une certaine manière, je la manipulais afin qu'elle continue à m'adresser la parole. A force de jouer avec les gens, je ne savais plus quand j'étais sincère ou pas. Si j'avais eu une conscience, je me serais sentie coupable.
"Je ne veux pas te freiner dans tes nouvelles résolutions." repris-je d'un ton entendu. "Alors, comme on dit quand tout est finit : bon vent !"
Je pivotai élégamment vers la gauche et m'élançai dans la rue. J'en avais oublié -en plus de ne pas l'avoir vu- le réverbère qui se trouvait tout près. Mon visage le heurta de plein fouet. Une douleur fulgurante traversa tout le côté gauche de ma figure. Les lunettes de soleil avaient produit un bruit sonore et en se cassant, avaient écorché ma joue, mais elles avaient eu le mérite de protéger mon oeil.
"Nom d'une pipe...!" marmonnai-je.
Jamais encore je ne m'étais sentie aussi ridicule. D'ordinaire, Sherlock s'assurait d'être l'élément comique de la famille -souvent à son insu. Je n'avais pas envie que les rôles soient échangés. Quel était le pourcentage de probabilités que deux Holmes entrent en collision avec ce réverbère ? Je reculai d'un pas chancelant, une main plaquée contre ma joue. Quelque chose battait à l'intérieur de manière compulsive. Aïe...
"Les réverbères devraient regarder des deux côtés avant de traverser la rue."
J'avais tenté un trait d'humour, afin de dédramatiser la situation, et surtout de détourner l'attention sur le véritable problème. J'avais l'impression que la luminosité avait encore diminué. J'enlevai le vestige de mes lunettes et clignai plusieurs fois des yeux. La pénombre était toujours omniprésente. Pourtant, nous étions en journée. C'était indéniable : les choses empiraient.
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Elle semblait sincère quand elle m'avait confiée ne pas être responsable de toute cette mascarade. Mais elle ne pouvait pas m'empêcher de l'avoir pointée du doigt. D'ordinaire, c'était elle qui manigancerait toutes ces choses me concernant.
Je n'avais pas beaucoup d'ennemis, il n'y en avait que deux. La première, c'était Aphrodite, la mère d'Elliot. Elle ne m'appréciait pas, et j'ignorais pourquoi. Sans doute parce que j'avais embrassé son fils marié, quand j'avais aucune idée que ce dernier l'était !
Quant à la seconde, c'était Eurus Holmes. Je ne savais pas si on était ami ou non. Elle me manipulait souvent, au point même une fois de s'être faite passer pour une psy. Je ne comprenais pas son fonctionnement. Parfois, elle tentait de se jeter sur moi. Chose que je trouvais absurde. Parce que je ne voyais pas ce qu'elle me trouvait. Qui plus est, j'étais une fille, tout comme elle. Et même si j'avais entendu que c'était assez fréquent que deux filles sont ensemble à cette époque, je n'étais pas sûre d'en être capable.
Après, il fallait bien avouer que je la trouvais... parfois... vraiment très jolie. Qu'elle arrivait aussi à me faire sourire, et... qu'il m'arrivait quelque fois, mais que très rarement, d'avoir envie de l'embrasser, ou de voir au moins ce que ça ferait. Mais je me contrôlais, et ce, à chaque fois !
C'était parce que je ne savais pas où la situer entre l'amitié et le côté ennemi, que j'avais voulu me montrer gentille et le prévenir que face à elle se trouvait un réverbère. C'était dingue de se prendre ce genre de choses ! Et ça devait surtout faire très mal.
« Ca va... ? » demandais-je tout doucement.
Je n'aurais pas voulu être à sa place. Elle avait des morceaux de ses lunettes qui étaient tombés. Et il ne restait plus grand chose de la dite monture. En plus, elle... saignait. J'avais sortie de ma poche un mouchoir en tissus. J'en avais souvent sur moi, et ils étaient généralement propre, car je les utilisais peu. Mais ça pouvait être utile pour s'essuyer le front lors de mes nombreux jogging. En tout cas, je l'avais approché de Eurus, afin de le passer sur sa joue, délicatement, pour essuyer son sang.
« Laisse toi faire. » lui dis-je.
Il n'y avait que quelques gouttes, mais peut-être que je devrais l'accompagner chez un médecin pour qu'il voit si elle n'a rien de plus grave. Après tout, elle l'avait pris de plein fouet ce réverbère. J'aurai pu en rire, si elle n'était pas blessée. Car c'était quand même plutôt amusant de voir ce genre de choses. Mas j'avais plus mal pour elle, qu'envie de sourire.
« Tu veux que je t'aide à rentrer chez toi pour te passer de l'eau sur le joue ? »
Pourquoi elle avait mis des lunettes de soleil alors qu'il n'y avait pas la moindre trace de rayons de soleil à l'horizon ? Ce n'était pas étonnant qu'elle s'était prise quelque chose de face, vue qu'elle ne devait pas y voir grand chose.
« Tu sais, je... je ne voulais pas te crier dessus avant. Je pensais que c'était toi. Mais si tu me dis que ce n'est pas toi, je te crois. Enfin... j'essaye de te faire confiance. » lui avouais-je.
Car ce n'était pas facile de savoir si je pouvais ou non lui faire confiance. En tout cas, je préférais la mettre dans la catégorie amis, qu'ennemis. Après tout, elle avait fait pas mal de choses pour moi. Mais je me demandais quand même pourquoi elle agissait souvent d'une mauvaise manière.
Après avoir fini de lui essuyer le sang sur la joue, je lui avais tendu le mouchoir. Je ne savais pas si elle voulait le garder au cas où ça se remettait à saigner. En tout cas, j'en avais d'autres, vue que Jules m'en avait offert tout un lot il y avait quelque temps de cela.
De base, c'était un simple mouchoir. De couleur unis. Il y en avait de différentes couleurs, mais je prenais toujours avec moi celui qui était mauve pâle. C'était ma couleur préférée. J'y avais brodé dessus un petit soleil.
« J'aime pas trop qu'on parle de moi. » lui avouais-je également. « Ni des personnes pour qui... enfin... c'est compliqué. Mais j'ai l'impression qu'on se moque simplement. Et j'ai déjà assez souvent la sensation de ne pas être à ma place ici pour que quelqu'un que j'apprécie me le fasse ressentir. »
Même si je savais désormais que ce n'était pas elle. Ou du moins que je voulais le croire. En tout cas je l'appréciais. C'était sûr. Pour cela que j'étais en colère.
« Tu veux que je t'aide en quelque chose ? » lui demandais-je vis à vis de sa blessure.
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Eurus J. Holmes
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Nora n'était pas lunatique. Pourtant, elle était capable de changer d'attitude en un claquement de doigts. J'en eus la conviction intime lorsqu'elle avança son mouchoir en tissu pour essuyer ma joue. Est-ce que je saignais ? Je sentais une chaleur sur ma peau, mais j'ignorais si c'était dû au contact de la main de la jeune femme ou à une potentielle blessure.
"Ca va... ?"
Je n'avais pu me résoudre à répondre à une telle question. En soit, elle était banale et posée sans doute pour être rassurée. Les gens demandent rarement si ça va dans le but d'obtenir une réponse franche. Ils veulent seulement avoir bonne conscience, faire semblant de se soucier des autres. Une habitude sociale purement hypocrite. En réalité, chaque personne est une île et se retrouve fort aise quand elle n'est pas dérangée par les remous d'une autre île.
Avec Nora, c'était différent. Elle était entière, dans sa rage comme dans sa joie. Elle ne jouait pas. Jamais. Ce genre de personne était rare. Une sur des millions. Quand elle posait son regard sur moi, c'était sincère. Cette fois-ci, je ne pouvais le vérifier, mais je devinais dans sa voix qu'elle s'inquiétait vraiment. Après tout, ça n'était pas dans mes habitudes d'être aussi maladroite.
Je mis un certain temps à refermer mes doigts autour du mouchoir qu'elle me tendait. Il était aussi flou que le reste mais sa couleur pastel le rendait un tout petit peu plus visible. Je sentis un relief contre mon pouce. Quelque chose y était brodé. J'aurais voulu voir de quoi il s'agissait. A tâtons, je le rangeai dans ma poche. J'ignorais pour quelle raison elle me l'avait donné mais mon côté collectionneuse avait décidé de le garder.
"Je comprends. Pendant toute mon enfance, on a parlé de moi. Et pas en bien." déclarai-je avec une moue. "Les filles du pensionnat étaient de vraies pestes."
Je grimaçai à ce souvenir. Je n'aimais pas particulièrement me replonger dans cette période de mon passé. Mes parents m'avaient placée dans cette école distinguée dans l'espoir que je me métamorphose en jeune fille accomplie, mais cela n'avait fait que renforcer mon individualisme et mon instinct de survie. Là-bas, j'avais eu la confirmation qu'on n'est jamais mieux servi que par soi-même, et qu'on ne peut avoir confiance en personne.
"Frank n'a pas fait ça pour se moquer de toi." repris-je. "Il tient beaucoup à toi et... c'est une façon pour lui de te montrer son attachement. Il est Rémoulien, je te rappelle. Il ne réagit pas comme nous. Il pensait sûrement te faire plaisir en te mettant en avant dans un magazine."
Dommage que je n'étais pas en mesure de le lire. J'aurais dû m'y pencher lors de sa parution, car j'étais très intriguée de ce qu'il pouvait contenir pour avoir mis Nora dans un tel état de nerfs.
La jeune femme proposa de m'aider. C'était inespéré. J'ouvris la bouche, prête à lui demander de m'emmener à l'hôpital, mais ce genre de phrase risquait d'éveiller les soupçons. Etais-je prête à passer pour une personne diminuée face à elle ? Envolés le panache, le mystère et le vent d'Est ! Ne resterait plus qu'Eurus Holmes, tumeur au cerveau.
"Non, tout va bien." mentis-je avec un sourire à toute épreuve. "C'est plutôt moi qui vais t'aider. Je parlerai à Frank, si tu veux. J'essayerai de lui faire comprendre que tu ne veux pas être sous les feux des projecteurs."
Comme c'était ardu de plonger mon regard dans le sien pour lui prouver ma bonne foi, j'avais posé mes yeux sur elle de manière indistincte, mais je craignais qu'elle finisse par remarquer que quelque chose clochait. Si c'était le cas, j'aviserais. En attendant, je jouais mon rôle le mieux possible. J'espérais qu'elle allait vite passer son chemin afin que je puisse me rendre à l'hôpital. L'idée de la faire se servir de mon téléphone afin d'appeler un taxi me traversa l'esprit, mais elle trouverait sûrement ma proposition très étrange, non ?
"Est-ce que ça t'intéresse d'avoir un téléphone portable ?" demandai-je sans aucun à-propos.
J'avais décidé de tourner la chose autrement.
"J'ai envie de me débarrasser du mien pour en avoir un nouveau. Tiens, d'ailleurs..."
Je le sortis de ma poche et le lui tendis.
"Appelle-moi un taxi, s'il te plaît. Et de cette manière, tu pourras vérifier par toi-même si l'écran te convient."
Je n'avais jamais été eu aussi peu d'idées pour convaincre quelqu'un de faire quelque chose pour moi. A croire que perdre la vue me rendait un peu stupide. Sans doute un autre effet secondaire. A moins que ça ne soit la panique qui influait sur mes capacités cérébrales hors du commun ? Quoi que ce soit, je n'aimais pas ça du tout.
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Si il y avait bien quelque chose avec lequel je n'étais pas à l'aise, c'était tout ce qui est était technologique. Je m'en sortais plutôt pas mal avec la machine à laver depuis que Apple m'avait montrée comment m'en servir. Le sèche linge et la machine à faire la vaisselle, ça allait aussi. Mais le reste... j'avais oublié de mettre le couvercle sur le mixeur une fois. Tout comme quand je voyais Magrathéa se servir de son téléphone portable, j'en perdais très vite le fil. Ce n'était pas quelque chose qui m'intéressait. Je préférais être joignable d'une manière ordinaire.
« Je... non merci. » répondis-je le plus courtoisement possible à Eurus. « C'est pas trop mon truc ces appareils là. Je ne saurais pas m'en servir. »
Je ne comprenais pas pourquoi Eurus voulait se débarrasser de son téléphone si il marchait encore. Pourquoi les gens n'aimaient pas utiliser leurs appareils jusqu'à leur fin de tâche ? Ca serait beaucoup moins bête que de racheter constamment de nouvelles choses. Et puis si il y avait bien quelque chose que je n'aimais pas dans l'électronique, c'est qu'on ne pouvait pas s'en fabriquer. Je portais une grande quantité d'habits que j'avais moins même fait. En matière d'appareils, on ne pouvait pas faire de même. Ca revenait à avoir que des choses venant d'autres personnes.
« Merci pour Frank. » précisais-je.
Elle voulait lui parler, et je l'en remerciais. J'appréciais qu'il me montre son intérêt pour moi, mais pas de cette manière ci. Il pouvait faire des choses bien plus discrètes.
J'en profitais pour tendre le téléphone à la jeune femme. Je ne comptais pas le garder. Puis, je me décidais à partir. Après tout, elle voulait un taxi qu'elle allait surement appeler elle même. Ca signifiait que je n'avais pas besoin de rester. Mais au lieu de m'éloigner, j'avais fait que quelque pas, avant de me tourner à nouveau vers Eurus.
« Tu penses ce qui est noté ? » lui demandais-je. « Je donne l'impression de m'accrocher trop facilement ? »
Ou plutôt d'être attiré trop rapidement vers les autres personnes ? Ce n'était pas le cas selon moi. Ce magazine exagéré. Je n'avais réellement eu de crush que sur Elliot pour le moment. Et j'avais peut être à quelque reprises embrasser Sherlock. Mais c'était tout. Il y avait eu Jaspeur aussi. Et Cookie. Mais tout ça n'était pas pareil. Et puis, c'était pas moi. Non. Je n'étais pas comme on le disait dans ce torchon. Je croisais les bras tout en observant Eurus, étant un peu gêné de demander ce genre de choses.
« Je n'éprouve rien pour toi. C'est totalement faux ce que Frank a noté. Et même si ça avait été le cas par le passé, ce n'est plus le cas maintenant. »
Il fallait clarifier les choses. C'était important de dire ce qui était, quand ça l'était.
« Avec Sherlock il n'y a rien. Je suis simplement célibataire. »
Et très heureuse de l'être. Du moins par moment. Parce qu'il est vrai que parfois, ça ne serait pas de refus d'être avec quelqu'un. Serais-ce que pour partager nos passions.
« Je peux t'offrir un verre ? » demandais-je.
Ca m'était sortit comme ça. Je ne voulais pas l'inviter à boire un verre comme on aurait pu l'imaginer. C'était simplement que j'avais besoin de parler avec quelqu'un. Ces derniers temps, il m'arrivait beaucoup trop de choses. Et faire le point, avec une amie... si elle en était une... ça serait ce qu'il me faudrait.
« J'ai juste envie de parler. Avec quelqu'un. C'est tout. » précisais-je de vive voix.