« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Au moins, il assumait. Ce fut le constat qui frappa Cha’ à l’instant où Evan avouait qu’il avait triché pour gagner. Faire des conneries, ce n’était pas l’idéal, mais assumer ensuite, ça compensait en partie. Elle pouvait comprendre et apprécier ce trait d’esprit. Elle n’était pas loin de ça, elle non plus, en vérité. Combien de fois s’était-elle faite disputer pour de petites conneries qu’elle assumait totalement ? Il ne valait mieux pas essayer de compter. Le pire, c’était qu’elle était pratiquement sûre qu’Evan et elle se faisaient gronder par la même personne.
Elle ne fut pas certaine, cependant, d’être bien d’accord avec la suite. Tant pis pour elle ? Elle ne pensait pas avoir perdu, dans cette histoire. Elle avait pu observer Evan, analyser certaines de ses réactions et lui prouver, dans le même temps, qu’elle n’était pas quelqu’un d’intrusif et qu’elle lui laisserait le temps de s’ouvrir à elle. N’était-ce pas de bonnes bases pour une relation saine de partenaires, basée sur une confiance mutuelle ? Ils n’en étaient pas encore là, évidemment, mais ils étaient en bon chemin.
Charlotte entra dans la caserne comme s’il s’agissait déjà de chez elle. Ses yeux sombres couraient dans tous les coins pour se gorger des détails, repérer les choses essentielles, essayer de se souvenir de tout. Elle passerait une grande partie des prochains mois et, elle l’espérait, des prochaines années, dans cette caserne, alors elle se devait de s’imprégner des lieux. Derrière elle, Evan suivait, avant de prendre les devants pour la mener aux vestiaires.
L’annonce de vestiaires mixtes ne la choqua pas tant que ça. Il ne lui semblait pas avoir aperçu de tête féminine, dans la brigade, même si elle n’était pas allée, non plus, dévisager tout le monde. Elle n’aimait pas tant le principe que ça, mais ça ne la dérangeait pas non plus. S’il fallait faire ainsi, elle ferait ainsi. Elle savait qu’elle ne risquait rien. Même si l’un d’entre eux osait la reluquer, elle ne doutait pas que les autres s’énervent et que les choses finissent par tomber dans l’oreille du commandant et là… elle souhaitait bien du courage à celui qui aurait osé la regarder.
Finalement, une pancarte, collée à la va-vite sur une porte qui avait tout l’air d’un placard à balai. Charlotte haussa un sourcil et n’osa même pas ouvrir la porte. Elle ne doutait pas que le chef ait collé l’affiche juste avant de partir, en se souvenant qu’il ne pouvait pas laisser « Chacha » se changer avec les autres. Il aurait peut-être suffi de changer les horaires, de laisser Charlotte se changer avant ou après les autres, mais non. Il préférait la mettre dans un placard. Un imbécile, voilà ce qu’il était. Un gros imbécile de première.
– S’il a cru que j’allais entrer dans un placard à balai, comme la bonne petite femme que je suis, il va le regretter, affirma-t-elle, en ignorant totalement le vestiaire femme pour aller dans celui des hommes. Et encore, il a compris que je n’ai plus l’age de m’asseoir sur ses genoux, c’est déjà bien.
Cha’ échappa un petit rire à s’imaginer qu’il ait pu, à son âge, lui proposer de venir s’asseoir sur lui. Quelle horreur ! Il n’allait pas jusque là, heureusement, mais il était coincé avec une Charlotte de quatorze ans qui ne verrait pas l’irrespect d’un placard à balai, bloquée sur une pudeur d’adolescente. Sauf qu’elle n’était plus adolescente, elle était pompier.
Alors qu’Evan se mettait dos à l’un des casiers, Charlotte chercha celui qui, sans le moindre doute, devait déjà porter son nom. Elle croisa les doigts, discrètement, pour qu’il n’ait pas écrit Chacha, sur la porte métallique. Heureusement, ce ne fut pas le cas et la brune ouvrit la porte du casier au nom de Charlotte. À l’intérieur, son uniforme de pompier l’attendait, accroché à un cintre, avec tout ce qu’il fallait pour avoir la dégaine de pompier. Et tout était à sa taille, elle en laissa même échapper un sifflement admiratif.
– Un joker, hein ? J’ai l’impression que t’es pas le genre de gars à avoir besoin d’un joker pour être têtu. Je me trompe ?
Charlotte sortit la tête de derrière la porte de son casier et regarda Evan avec un sourire amusé. Puisqu’il lui disait d’approcher, elle vint le rejoindre et se planta devant le tableau qu’il lui désigna. Elle y découvrit le nom de leurs camarades, dont certains qu’elle avait déjà entendus dans la bouche du commandant. Un commandant qui, d’ailleurs, semblait avoir le droit à plus de jokers de la part des autres qu’il n’en donnait. Evan ne faisait pas exception à la règle, puisqu’il devait 45 jokers au chef.
– Est-ce qu’il te les réclame, au moins ? Ou il se contente de regarder le nombre monter sans jamais aller dans l’autre sens ?
Bizarrement, elle avait sa petite idée sur la question, et si elle n’en dit rien, il pourrait le comprendre au regard entendu qu’elle lui lança.
– Donc, je te dois un joker. Ça veut dire qu’un jour, tu auras le droit de me dire non, de me contredire ou de me demander un service ? On a besoin d’un joker, pour ça ?
Charlotte lui tapota le dos pour lui signifier qu’elle rigolait, même si, au fond, elle pensait un peu ce qu’elle disait. À part s’il lui assurait qu’il devait se jeter dans les flammes alors qu’elle lui assurait qu’il allait crever, là, il y aurait des problèmes. Pour le reste, il pouvait toujours demander. Demander une faveur, ce n’est pas obliger l’autre à la faire, et contredire ce n’est que donner son avis. Elle ne voyait pas le problème. En revanche, elle voyait un problème qu’elle corrigea en volant le feutre d’Evan pour ajouter un 1 dans l’horizontal du chef et la verticale de Cha’.
– Ce sera pour le placard à balai dans lequel il a voulu me coincer. J’ai bien compris le jeu ?
Cha’ lui rendit son feutre et retourna derrière la porte de son casier. En partie cachée par le pan métallique, elle retira son débardeur, dévoilant une brassière de sport épaisse et enfila aussitôt le haut de son uniforme. Avant de passer au bas en vitesse, elle passa la tête en dehors du casier pour regarder Evan, un petit sourire en coin de lèvres.
– Alors, comme ça… t’es le petit chouchou du chef ?
Bran Uaike
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Dylan Sprayberry
Personnage abandonné
| Conte : Stitch | Dans le monde des contes, je suis : : Expérience 626
La brigade était totalement masculine … plus maintenant, mais c’était le cas. Il y avait que des hommes…. Une histoire de probabilité. Même si la caserne était très tolérante, et était peut être la plus ouverte d’esprit ce qui s’agit des « »minorités ». Evan grimaça, officiellement en tant que sans pouvoir, il faisait parti de cette minorité que l’on ne voulait pas forcément dans une caserne. Il avait l’âge d’avoir des pouvoirs mais non. Foutu ironie quand tu nous tiens.
Il y avait aussi un noir, un asiatique (totalement américain et qui a aucune idée d’où lui viens ses yeux bridés) et un homosexuel. De quoi faire de la brigade la plus mélangeait de la ville, et de la planète … OK planète il y allait un peu fort, mais il était presque sur que si. Tout le monde voulait être affecté à cette brigade pour ses statistiques incroyables et son efficacité. Ils avaient d’ailleurs toujours un ou deux stagiaires pour les aider pour cette raison.
Evan observa le placard en souriant. Il y avait plus simple tout de même. Par exemple, il pourrait lui demander de changer de casier avec elle. Il était dans le casier derrière, dans un coin et souvent, les autres discutaient dans le premier couloir et ne venait pas dans le petit coin. Il proposerait peut être pour voir si cela apaise le chef.
- S’asseoir sur ses genoux ? L’image risque de me hanter des années durant maintenant merci.
Il rigolait bien sur, mais il était d’accord avec le fait que l’exiler dans un placard à balai n’était pas totalement une bonne idée… il ne fallait pas non plus être fou. Evan n’apprécierait pas d’être envoyer, enfermer, pour se changer sans pouvoir en profiter pour discuter. Les vestiaires étaient le meilleur moment pour décompressé de la journée et pour dire des conneries sans avoir peur que cela soit attendu par des victimes innocentes…
- je n’ai pas besoin de Joker, je suis souvent en négatif pour beaucoup de monde. Mais j’essaie toujours d’avoir une raison. Les actes inconsidérés ne sont pas ma tasse de thé.
Oui, il pouvait se jeter dans un immeuble en feu pour aller récupérer une victime qu’il n’avait pas eu le temps d’évacuer et cela même si le chef lui disait que l’odeur du gaz se faisait sentir. Mais il ne le faisait pas s’il n’était archi sur de ce qu’il savait. Il était conscient qu’il ne pouvait pas sauver tout le monde, et encore moins les torches humaines. Il eu un pincement au coeur en s’imaginant dans un incendie, et où sa raison avait parlé. Il n’était pas retourné dans l’immeuble en feu, et tout avait explosé. Il préféré balayé l’image mentale d’un sourire.
- De temps en temps, il les réclame, mais pas de la manière dont on s’attends. La dernière fois, il a utilisé un joker pour avoir la dernière part de mon gâteau. Je lui ai donné bien sur, mais je lui ai dit que c’était méchant. Et la plupart du temps, il se donne un joker quand j’en ai fait qu’à ma tête alors que je n’avais pas de joker en stock.
Il sourit en regardant le chiffre. Depuis qu’il était arrivé, ce chiffre n’avait jamais réellement descendu, il ne faisait qu’augmenter… et le fait qu’il était stabilisé montré qu’il avait gagner en écoute … ou juste qu’il était plus souvent d’accord avec le chef, c’était à voir. Ce tableau était un secret de la brigade. Plus exactement, les autres pompiers, général ou commandant, savaient qu’il existait mais sans réellement savoir son importance pour les membres de l’équipe.
- Vois cela plus comme un « pose pas de question ». Dans la brigade on l’utilise aussi pour quand on a juste besoin d’un coup de main dans notre famille. Une fois Mackenzie m’a appelé à 4 heures du matin en utilisant un joker pour que j’aille lui acheté de la bière.
Il rigola alors que son camarade ne lui avait jamais expliqué pourquoi il avait besoin d’alcool à cette heure là. D’ailleurs il n’avait pas eu l’air bourré le lendemain. C’était un mystère mais Evan se dit que s’il n’avait pas envie d’en parler, alors il ne poserait pas de question.
- Tu as très bien compris, en effet. J’ai hâte de savoir ce que tu vas lui demander.
Alors qu’elle alla se changer. Evan se concentra …. réellement… sur le tableau. Il la trouvait jolie, et il avait envie de la regarder… et là il comprit l’intérêt du placard à balai. Il sourit à lui même. S’il veut mourir, il sait quoi faire au moins.
- Je ne pense pas que je suis le petit chouchou. Je suis jamais allée sur ses genoux moi. Mais il a été mon instructeur, et il m’a apprit presque tout ce que je sais. Il sait comment je fonctionne ce qui donne cette impression. Et il sait mes ambitions aussi.
Charlotte échappa un rire franc alors qu’Evan avouait la même chose qu’elle pensait tout bas : s’imaginer sur les genoux du vieux était une image étrange qui risquait de la hanter et de lui faire faire des cauchemars. Au moins. Sans exagération, voyons. Heureusement, elle avait arrêté depuis longtemps de tendre les mains vers lui pour réclamer de grimper sur ses genoux et l’embêter dans absolument tout ce qu’il faisait. C’était ainsi, les enfants. Ça avait besoin d’attention et ça ne supportait pas qu’elle soit braquée sur autre chose. Cha’ ne dérogeait pas à la règle. Elle était même l’exemple type de la gamine qui ne pouvait pas se passer d’attention. Mais on le lui pardonnait. On pardonnait toujours tout aux enfants comme elle.
Elle n’était pas certaine d’apprécier totalement cette histoire de joker, mais elle essayait, au moins, d’en comprendre le sens et l’intérêt, puisqu’elle sentait qu’Evan y était plutôt attaché. En tout cas, elle ne s’était pas trompée : le pompier était le genre têtu qui faisait ce qu’il voulait sans avoir besoin de joker pour s’imposer. Ça ne la dérangeait pas tellement, elle, tant qu’il ne prenait aucun risque inconsidéré. Ce qu’il nia faire, juste derrière. S’il pouvait évaluer les situations comme il se devait avant de faire n’importe quoi, elle ne voyait pas ce qu’elle pourrait lui reprocher. Après tout, elle n’avait pas tendance à faire mieux.
Ce qu’il dit sur le commandant ne l’étonna pas. Elle eut même un sourire compatissant pour Evan et son bout de gâteau. À sa place, joker ou non, elle ne se serait pas laissée faire et aurait même pu décréter qu’elle avait le droit d’utiliser un joker pour l’empêcher d’utiliser le sien. Il pouvait lui demander beaucoup de choses, mais pas la dernière part d’un gâteau. Oui, ça ne se voyait pas à sa ligne fine et musclée, mais Charlotte était très gourmande et pouvait manger pour trois sans prendre un kilo.
– Et tu n’en es qu’à 45, pourtant, c’est étonnant, le taquina-t-elle, avec un sourire amusé.
Charlotte n’arrivait toujours pas à déterminer si elle appréciait ce système de joker ou si elle trouvait ça un peu déplacé, voire malsain. Voler la dernière part de gâteau d’Evan, c’était franchement de la torture, mais elle sentait qu’il ne s’agissait, là, que d’un avis absolument subjectif. Pour le reste… elle ne savait pas. C’était étrange de ne pas réussir à se faire un avis sur la question. Peut-être devrait-elle essayer pour comprendre si c’était une bonne chose ou si son nom mériterait d’être barré du tableau ? Elle n’en avait pas la moindre idée.
L’ajout d’Evan n’arrangea rien à son dilemme. Le « pose pas de question » ne lui plaisait pas vraiment, dans le sens où elle préférait largement savoir les interrogations de ses collègues. Ce qui ne voulait pas dire qu’elle répondrait, seulement qu’elle saurait ce qu’il se passait dans leur crâne et qu’elle pourrait y répondre, le moment venu, quand elle se sentirait prête. D’ailleurs, elle n’était pas certaine de vouloir être appelée en plein milieu de la nuit pour servir de livreur à un collègue. Contre un bout de gâteau, elle ragerait moins, peut-être, mais elle continuait de penser que ce n’était pas très sain.
– Pas de soucis à te faire pour le coup de main dans la famille, avoua-t-elle, sans gêne, avec un petit clin d’œil. Le seul que je pourrais te demander, c’est de m’aider à piéger le chef pour une fête surprise. Mais ce n’est pas près d’arriver.
Oui, elle venait de sous-entendre qu’elle n’avait plus de famille, donc pas besoin d’aide de ce côté-là. Charlotte était orpheline depuis son enfance et, persuadée qu’il l’apprendrait tôt ou tard, préférait l’avouer elle-même à son coéquipier. C’était, en vérité, un sujet plus tabou pour le commandant que pour elle-même. Elle avait fait son deuil, elle était passée outre cet obstacle et ne voulait pas le laisser prendre le contrôle de sa vie plus que ce n’était déjà le cas.
– J’en ai pas la moindre idée.
Charlotte commença à se changer sur cette pensée. Que pourrait-elle demander à son chef ? Que pourrait-elle lui demander qu’il ne voudrait pas lui accorder et au sujet de laquelle, du coup, elle aurait bien besoin d’un joker ? Si Cha’ arrivait à imaginer quelques petites choses, elle ne fut pas certaine de pouvoir le dire à Evan pour le moment. Puis elle devait, d’abord, prendre ses marques dans l’équipe avant de faire n’importe quoi. Ce qu’elle ne ferait pas, évidemment. Elle ne pouvait pas reprocher à Evan d’être inconsidéré si elle n’était pas mieux que lui. Mais l’était-elle ? Après tout, ils s’étaient tous les deux jetés contre une torche sans réfléchir. Ou presque sans réfléchir.
– Je pourrais lui demander de me faire des gâteaux pour tous les jours du mois, t’en penses quoi ? On dirait pas, comme ça, mais c’est une vrai fée des logis, tu sais. Et ses pâtisseries sont à tomber. T’as jamais essayé ?
Ce qui était une bien grosse compensation pour un petit placard à balai, mais elle doutait qu’il s’en plaigne. Il savait, au fond, que Cha’ pouvait lui demander bien pire que des gâteaux qu’elle ne partagerait pas avec Evan, au cas où il se posait la question. Non, non, non. Il fallait mériter une part de ses desserts. C’était à elle et à personne d’autre.
Derrière son casier, Charlotte retira son jogging qui glissa sur un legging noir. Bah quoi ? Il ne croyait tout de même pas qu’elle était folle au point de se pointer en petite culotte devant un gars qu’elle venait de rencontrer ? Cha’ possédait toujours des dessous sportifs, sous ses vêtements, ce qui ne lui donnait clairement pas une allure tendancieuse, quand elle se déshabillait. Seulement l’allure d’une sportive, comme l’on en rencontre si souvent dans les salles de sport. Débarrassée de son pantalon, elle enfila celui de son uniforme, sans s’inquiéter de dépasser du casier, ce qui lui permettait de regarder son interlocuteur.
– T’es jaloux ? demanda-t-elle, avec un petit rire. Crois-moi, tu préfères largement être son chouchou à la caserne, que de l’avoir sur le dos dans le reste de ta vie.
Ce qu’elle dit sans méchanceté, avec une moue qui cachait bien mal l’affection qu’elle avait pour le commandant. Il lui avait dit de ne pas trop montrer leur relation aux autres, le temps qu’ils apprennent à se connaître, mais Cha’ était un peu comme Evan, elle savait que le nombre de joker qu’elle devrait aux autres risquait de monter, monter et monter. Oui, elle aimait n’en faire qu’à sa tête et elle restait persuadée qu’il valait mieux qu’elle explique les choses à son coéquipier.
– Il se prend un peu pour mon père, en vérité. Ce qu’il n’est pas. Et il est clairement le genre papa poule, tu vois ?
Charlotte claqua la porte de son casier, alors qu’elle finissait d’enfiler le haut de son uniforme. Elle ajusta le tout, vérifia que tout était parfait et releva les yeux sur Evan. Sur sa poitrine, le plus gros mensonge qu’elle donnerait à son coéquipier, le seul qu’elle ne pouvait pas avouer : aucun insigne, rien que du bleu foncé. C’était le seul avantage d’avoir l’air plus vieille que son age : personne ne remettait en question l’absence de pouvoirs chez Charlotte. Et pourtant, comme beaucoup d’autres enfants, elle était née en faisant rouler des flammes au creux de ses doigts. Ce que seul le commandant savait.
Des pouvoirs qui n’empêchaient pas la brune d’avoir été brûlée, comme le prouvait la cicatrice, dans son dos. Ce qui ne l’empêchait pas, non plus, de ne jamais les utiliser.
– Tes ambitions ? Tu veux quoi ? Prendre la place de commandant quand il aura enfin décidé de prendre sa retraite ? Ça a pas été évident de le persuader qu’il était temps, tu devrais me remercier. Peut-être bien que ça vaut un joker ? Non, je te taquine, je plaisante. De toute façon, la place est pour toi, non ?
Ben Ranger
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Alex O'loughlin
Personnage abandonné
| Conte : Planes 2 | Dans le monde des contes, je suis : : Blade Ranger
Evan était tellement habitué à être ici que cela en devait naturel pour lui …. Il était juste à l’aise comme on dit … il était dans cette caserne mieux que chez lui, et si le chef ne lui demanderait pas de rentrer chez lui, il y resterait, accroché au camion ou à la perche…. Il ne sais pas, mais tout pour lui semblait normal. Les jokers, bien qu’étant plus un gros délire ayant pris de l’ampleur, étaient aussi important, et il fut content que la jeune femme ne le dénigre pas. Tout le monde pouvait penser ce qu’il veut, mais pour lui, il y avait de l’importance et des histoires dans chaque case de ce tableau. Même vide, Evan voudrait le voir plein, parce que ça montre la vie et les gens qui viennent qui passent, qui gagnent ou perdent. Et cela lui faisait plaisir.
- J’ai déjà eu beaucoup plus.
Evan avait souvent l’impression d’être né dans cette caserne et de toujours y avoir vécu. Le fait que son père avait été lui aussi ici ne changeait rien. Son père et le chef se connaissaient, mais ce n’était pas grâce à cela qu’il était devenu pompier ici, mais parce qu’il avait fait en sorte de le devenir et de montrer sa valeur.
- Ta famille … ? Mais pour piéger le chef je suis toujours pour, même s’il me fait toujours des têtes de père courroucés quand j’essaie.
Il ne voulait pas revenir sur la famille de la jeune femme si elle n’en avait pas l’envie elle même …. Il ne voulait pas … outre passé ses droits en quelques sortes …. Et préféré alors lui faire un sourire pour dire qu’elle n’avait pas besoin d’en parler… vue la réaction à l’hypothèse de voir son frère, il ne pouvait pas l’en blâmer de ne pas avoir envie de parler de tout à tout le monde. Il sourit quand elle lui dit ne pas avoir d’idée, puis quand elle parla que le chef fasse la cuisine.
- j’en dis que je vais gagné des jokes juste pour le plaisir de pouvoir en manger aussi pour moi, je suis sur que tu seras le genre à ne pas partager sinon. Mais je suis d’accord que c’est une idée, mais comme je suis en déficit de joker j’avoue que je n’y avais jamais pensé plus que cela…
Oui, parce qu’il n’avait pas à pensé à ce qu’il pourrait demander alors qu’il utilisait des jokers qu’il n’avait pas encore eu pour faire un peu tout ce qu’il veut. Il sourit à la jeune femme.
- Je ne suis pas son chouchou en tant que tel. Mais non, je ne suis pas jaloux. Je te le laisse avec grand plaisir … déjà qu’il me hurle dessus quand j’ai mon casier en vrac …
Il s’imaginait un instant son chef à la place de son père pour lui dire de ranger sa chambre …. Non en faite, il y avait la même énergie mais il sourit en y pensant …. Au moins, il n’aurait pas été dépaysé on va dire …bien qu’il avait compris depuis longtemps que le chef était bien plus papa poule que ce que l’était son propre père avec lui… un bien pour un mal peut être ? Il ne pouvait le dire.
- Je vois le genre. Mais ..; je pense que ça me dérangerait pas de le voir comme mon père personnellement et toi ?
Il ne savait pas pourquoi, mais dire « ce qu’il n’est pas » le dérangeait dans son coeur, comme une tristesse qu’il ressentait mais qu’il n’appartenait qu’à lui. Le chef n’avait pas d’enfants si ? Il parlait souvent d’enfant, mais en gros règle général …. Et il se disait qu’il semblait tellement apprécié la nouvelle recrue, qui avait eu le droit de sauter sur ses genoux sans que cela soit très bizarre, que cette phrase aurait pu lui faire mal au coeur … de ce qu’il pense … peut être … il avait peut être tord aussi … mais il se voyait mal aller lui demander … Il sourit quand elle parla des ambitions. Il se retourna pour faire un grand signe de tête.
- depuis l’apparition des pouvoirs petit à petit tous les chefs de casernes sont devenus des personnes pouvant manipuler les flammes. Il faut encore que je prouve que je peux prendre cette place alors que je n’ai aucun pouvoir.
Il fit un sourire alors qu’il faisait le geste censé déclencher les flammes chez plein de personne à pouvoir. C’était un geste que tout le monde connaissait mais qui n’avait aucun impact si on avait pas de pouvoir, et surtout pas l’envie de faire des flammes. Evan le fit malgré lui. Depuis sa plus tendre enfance, il faisait tout pour essayer d’avoir le pouvoir des flammes mais rien, il sourit.
- Sauf qu’on ne veut pas d’un sans pouvoir à la tête d’une brigade de pompier. Je me suis déjà fait rétrogradé pour moi que ça. Sans l’aide et le soutien du chef et de mon père, je pense que je n’aurais même pas eu le droit d’être lieutenant.
c’était malheureusement la dure réalité … et ça le faisait chier bien plus que ce que pouvait le montrer son visage totalement fermé.
Étonnamment, l’entendre dire qu’il avait déjà eu beaucoup plus ne l’étonna pas tant que ça, justement. Charlotte arqua un sourcil et esquissa un sourire amusé alors qu’elle échappait un « voyez-vous ça… » presque admiratif. Elle ne doutait pas qu’il dise la vérité. Elle sentait qu’il était typiquement le genre à devoir des jokers à tout le monde, tant qu’il ne devait plus en recevoir des masses en retour. Ça lui allait, à elle. Au fond, c’était presque mignon. Même si ça voulait dire qu’il était têtu et qu’il n’en faisait qu’à sa tête, ça ne lui déplaisait pas. Elle n’était pas franchement la mieux placée pour critiquer, de toute façon.
La conversation évolua presque naturellement sur un sujet qui aurait hérissé les poils sur la nuque du chef, mais le vieux n’était pas là. Il n’y avait que Charlotte qui posa ses yeux noirs sur Evan et se demanda ce qu’elle devait répondre à ça. Au fond, l’évocation de sa famille titilla une vieille douleur, dans son dos, mais elle fit mine de rien et l’ignorer. Elle avait pris l’habitude, à force, de devoir évoquer à un moment ou un autre que, non, elle n’avait plus ni père ni mère à serrer contre elle. Non, elle ne faisait pas les fêtes liés à l’un ou l’autre. Non, elle n’attendait pas de cadeau à son anniversaire, ni même à Noël.
Ça la dérangeait moins, à vrai dire, que ça ne dérangeait son ange gardien. Cha’ avait bataillé dur comme fer, avec l’appui de plusieurs aides extérieures, pour affronter son deuil et passer par-dessus l’obstacle qu’il représentait. Évidemment, elle ne pouvait pas crier haut et fort que la mort de ses parents ne la touchait pas le moins du monde. Elle n’était pas si jeune qu’elle le laissait parfois sous-entendre, pour qu’on lui foute la paix. Elle se souvenait parfaitement des flammes qui avaient léché son dos, alors que ses yeux noirs étaient bloqués sur les corps de ses parents. En tant que pompier, maintenant, elle ne pouvait qu’avouer que cet épisode de sa vie avait tout changé à son histoire et qu’elle n’était pas là par hasard.
Mais ce n’était plus un obstacle. Elle ne se figeait plus devant les flammes, elle agissait.
– Ils sont morts dans un incendie, avoua-t-elle, en se retournant pour soulever ses boucles brunes et dévoiler une partie de sa cicatrice, sur sa nuque. Il ne reste plus que moi. Alors les problèmes familiaux, tu vois, je connais pas.
Charlotte haussa les épaules en relâchant ses boucles et souriant, un peu, à Evan. Elle n’irait pas jusqu’à rire aux éclats alors qu’elle venait d’évoquer la mort de ses parents, mais au moins, elle n’était plus aussi triste qu’avant. Elle pouvait avancer, continuer sa vie, faire avec. C’était ainsi que les choses devaient être et pas autrement. Et sans le soutien du chef, elle n’aurait jamais réussi à faire cet effort pour, enfin, vivre sa vie à elle et cesser de regarder derrière elle, d’attendre que des doigts se tendent vers les siens. Elle devait avancer seule, désormais.
– Il a un don pour deviner ces choses-là avant même qu’on ne les pense, n’est-ce pas ? C’est rageant, mais ça fait partie du défi, au fond. La prochaine fois, je te montrai au courant. À deux, on arrivera peut-être à le surprendre.
Ou pas, puisqu’il semblait les connaître l’un et l’autre comme s’il les avait faits pour de vrai. Ce qui la poussa à se demander s’il était vraiment sûr que ce fut une bonne idée de les mettre dans la même équipe. Au fond, ils n’étaient pas si différents et au lieu de se canaliser, elle avait plutôt l’impression qu’ils risquaient de s’emporter l’un et l’autre dans l’autre direction, là où personne ne voulait les voir aller. Là où ils iraient sans la moindre hésitation, à n’en pas douter.
À l’entendre réclamer des jokers pour pouvoir avoir des gâteaux du chef, Charlotte eut un rire franc. Elle comprenait cet état d’esprit mieux que personne et s’étonnait presque qu’il ait pu cacher ses talents culinaires à la caserne entière. Il faisait des cachotteries, il fallait croire, pour qu’on lui fiche la paix. Et Cha’ arrivait avec ses gros sabots pour tout détruire. Elle ne tarderait pas à devoir des centaines de jokers, à ce rythme, avant même qu’il parte à la retraite…
– Gardons le secret rien qu’entre nous, histoire de pas se faire piquer l’idée par les autres, gloussa-t-elle, amusée par les images que ça faisait naître dans son esprit. T’as raison, je partage pas vraiment mes gâteaux, c’est sacré. Et je crois que t’es plutôt comme moi à ce sujet, non ? Mais je pourrais songer à te garder une part. Faudra la mériter, par contre.
Elle ne savait pas véritablement ce qu’il devrait faire pour mériter une petite part de gâteau sur un gâteau entier, mais ils finiraient bien par trouver un deal convenable. De toute façon, ils n’en étaient pas encore là puisque le chef ne savait même pas qu’il lui devait déjà un joker, et encore moins quelle idée farfelue venait de traverser l’esprit de sa petite protégée. Il lui en voudrait peut-être un peu au début, d’ailleurs, mais elle saurait, sans le moindre doute, se faire pardonner. Chacha avait un regard de cocker qui attendrirait le plus dur des gardes de pierre.
– Ça m’étonne pas ! rit-elle, à l’évocation du casier. Ohlala, monsieur Evan, ça ne va pas du tout, ce casier. Il va falloir cesser d’être un adolescent et mûrir un peu. Tout doit être nickel, rangé au millimètre près, rien ne doit dépasser.
Elle se moquait peut-être un peu, la nouvelle recrue, mais c’était avec beaucoup d’affection pour la rigueur militaire de leur presque père commun. Chacha, comme il l’appelait autrefois, avait souvent froncé ses sourcils noirs, sur ses yeux sombres, pour affronter le sérieux avec lequel il lui demander de ranger ça, puis ça, puis ça, alors qu’elle voulait juste qu’il la regarde, qu’il lui parle et qu’il joue avec elle. Heureusement pour eux deux, toute cette période avait été laissée loin derrière elle. Même si Charlotte ne rangeait pas mieux ses affaires qu’avant, elle non plus.
La question sur le fait de le voir comme son père la prit un peu au dépourvu. La brune cligna des cils, sans comprendre, incapable de répondre du tac au tac. Qu’était-elle censée répondre à ça ? Elle sentait qu’elle avait dit une chose qui n’avait pas plu à Evan, même si elle ne saisissait pas vraiment ce que ça pouvait être. Peut-être se trompait-il sur sa relation exacte avec le commandant ? Elle avait voulu que les choses soient claires entre eux, mais Charlotte était peut-être allée un peu vite en besogne et il n’en ressortait rien de bien. Alors, elle vint pincer le lobe de son oreille droite, dans un réflexe inconscient qu’elle avait quand elle se mettait à réfléchir au meilleur moyen de se sortir d’une embrouille.
– Ce n’est pas mon père, c’est juste un fait. (Elle fronça les sourcils et pinça les lèvres.) Tu m’as peut-être mal comprise. Je voulais juste qu’il n’y ait pas d’ambiguïté entre nous. Il ne m’a pas pistonnée. Je mérite ma place dans cette caserne. (Elle lâcha enfin son oreille.) D’un point de vue strictement personnel : évidemment, il a plus ou moins remplacé mon père. Et je reste persuadée qu’il a tort de vouloir le cacher. On est tous assez matures pour faire la part des choses.
Elle l’espérait, en tout cas, puisqu’elle s’était presque disputée avec lui, à ce sujet, alors qu’il lui demandait de ne rien dire du tout et de faire comme s’ils ne se connaissaient pas. Charlotte préférait dire les choses en face, en étant la plus honnête possible. Elle voulait croire qu’avouer à tout le monde la place qu’il avait, dans sa vie privée, tout en précisant qu’il n’avait aucun poids dans sa vie professionnelle, pouvait être compris par chacun de ses nouveaux collègues. À commencer par Evan.
Un Evan qui lui confia ses ambitions et qu’elle écouta très attentivement, les bras croisés sous la poitrine. Évoquer les pouvoirs des gamins lui arracha un frisson désagréable qu’elle essaya, tant bien que mal, de dissimuler. C’était un sujet qu’elle n’aimait pas, comme s’il la mettait, sans cesse, au pied du mur, comme si elle était à deux doigts d’être grillée. Alors que personne ne pouvait deviner ce qu’elle était. Pas plus qu’elle n’aurait pu deviner ce qu’il n’était pas, s’il ne l’avait pas évoqué lui-même.
– Tu n’aimes pas ceux qui sont nés avec ces pouvoirs.
Ce qui fut un constat qu’elle donna sans aucun jugement, juste pour lui demander, au fond, de confirmer ou non ses soupçons. Elle pouvait comprendre, en vérité. Beaucoup de monde n’appréciaient pas les gens comme elle, alors qu’elle n’avait jamais demandé à devenir ce qu’elle était. Pas plus que les torches ne voulaient s’enflammer. Ils n’avaient pas le choix. Les choses étaient ainsi et ils devaient tous faire avec.
– Moi, je veux bien, avoua-t-elle, avec un haussement d’épaules. Ce ne sont pas des pouvoirs qui font un homme. Tant que tu es un bon pompier, je ne vois pas le problème. En plus, avouons-le, certains détenteurs de pouvoirs sont vraiiiiment des gros cons.
La brune échappa un sourire qui se voulut innocent, mais qui cachait bien mal son amusement et, au fond, la vérité qu’elle donnait sur le ton d’une blague. Les pouvoirs ne définissaient pas quelqu’un. Les humains étaient des humains, peu importait le reste. Et ils étaient tous aussi cons, intelligents, gentils ou méchants les uns que les autres. Contrôler les flammes ne changeait rien.
– Mes ambitions ? Si je te le dis, il faut le répéter à personne, sinon je serai virée aussi vite que j’ai été embauchée, précisa-t-elle, avec une grimace censée indiquer le côté sensible de la question. Le commandant a plus ou moins deviné, mais il sait pas non plus, alors faudra pas lui dire.
Charlotte avança vers Evan pour revenir plus près de lui et lui confier son petit « secret » d’une voix plus basse, afin d’être persuadée de ne pas être entendue par quelqu’un qui oserait, pour une raison ou une autre, espionner leur conversation en se cachant derrière la porte ouverte.
– Je veux trouver un moyen de sauver les torches. Je sais que ça doit exister. Je ferai tout pour le trouver. (Elle s’écarta un peu, pour le toiser, sans jugement, en attente du sien.) Si tu veux m’en empêcher, je préfère encore que tu me le dises dès maintenant.
Au moins, c’était clair, net et précis.
Bran Uaike
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Dylan Sprayberry
Personnage abandonné
| Conte : Stitch | Dans le monde des contes, je suis : : Expérience 626
Evan savait que beaucoup de personne ne le comprendrait pas. Après tout, personne n’était lui… avoir des Jokers de tout le monde était surtout une méthode pour lui de parler à tout le monde. Ce n’était pas tant un besoin qu’une nécessité… Il aimait être amis, ou connaissances, avec tout le monde, et il aimait pouvoir les aider. On pouvait le dire ainsi, avoir des jokers était surtout une excuse pour que tout le monde se sente légitime de lui demander de l’aide. Il savait que beaucoup de personne n’oserait pas … et un joker signifie qu’il le doit donc, la plupart ont moins de « scrupules ». Evan ferait la plupart des choses qu’on lui demande. Il pouvait laisser sa dernière part de gâteau au chef, mais le chef n’aurait pas osé lui demander sans … fin … le chef oui, mais pour le rester des membres de la caserne ce n’était pas le cas.
Parler de la famille était quelque chose qu’Evan pouvait faire. Il savait que le monde était ainsi fait que la tendance était à la tristesse, mais il ne pouvait pas cacher ses interrogations … alors quand elle parla, il écouta attentivement. Il ne savait pas réellement quoi répondre à cela. Il pouvait lui dire qu’elle manquait rien mais se tut… il pourrait lui dire ses condoléances, mais se tut… il l’observa et lui fit un sourire compatissant mais pas du tout de pitié.
- Si tu veux je te donnerais les miens. De problèmes familiaux …
Il se gratta la nuque doucement, n’était ce pas de lui dire qu’elle était mieux sans ? C’était quoi cette réponse de merde là ? Il se frotta encore la nuque alors qu’il laissa passé un petit désolé entre ses lèvres. Non répondre à ce genre de nouvelle n’était pas écrit dans le manuel…. Il ne savait plus comment faire pour passer à autre chose, alors il préféra prendre à deux bras le nouveau sujet de discussion qui arriva vers lui…
- Faire une surprise au chef, ça me va, il va juste me botter les fesses ensuite, mais ça pourrait le faire. Peut être en faisant en sorte qu’aucun de nous ne saches les mêmes choses ?
Il ne savait pas vraiment comment, mais par exemple, dire le lieu à l’un, et le jour à l’autre, ainsi ils pourraient peut être tricher avec le chef, et il ne pourra pas découvrir la vérité … puisqu’aucun des deux ne la possèderait réellement.
- D’accord, ça sera notre petit secret. On commence bien, je suis sur que tout le monde sera jaloux de notre relation MOUHAHAHAH Je garde les secrets je peux bien avoir quelques gâteaux en secret aussi non ?
Il fit une mine faussement outré avant de sourire. Avoir un secret à partager, même aussi insignifiant que cela, était déjà une bonne étape pour leur entente, et ça lui faisait plaisir au fond. Mais elle avait raison et tord à la fois … il lui arrivait de ne pas partager … mais il était aussi le genre à travers une rue de bonne humeur et d’en distribuer à tout le monde, et ensuite il ne lui en reste plus qu’un … C’était déjà arrivé en tout cas … Quand elle parla du casier, il observa ouvert et ris.
- Regarde, pour que cela soit nickel j’ai la solution !
Et il ferma le casier d’un air tout à fait triomphale, on pouvait même entendre le tadam muet qui allait avec.. et on pouvait voir la fierté sur son visage de ken. Il avait compris que le chef n’était pas le père de la jeune femme, mais il se demandait pourquoi elle ne le voyait pas ainsi alors … Lui, il aurait préféré, à tout choisir. Evan sourit.
- je pense, d’un point de vue personnel, que tu es une des raisons pour laquelle il est heureux alors. Je veux dire… on le voit souvent parler des enfants et s’en occuper, mais il nous a jamais dit avoir d’enfants, alors je me dis que si tu ne l’aimais pas c’était triste… désolé de t’avoir un peu obligé à dire ce que tu penses, je ne voulais pas.
En faite, la question avait été posé plus pour protéger son chef qu’autre chose … si elle ne l’aimait pas comme un père, si elle ne le considérait pas un peu comme tel, alors une dispute entre eux pourrait le blesser profondément … et si Evan l’ignorait alors il ne pourrait pas aider … Verdict il n’aurait pas a aider, et il en était content.
- Je fais confiance au chef pour ne pas pistonner. Et même s’il l’avait fait, ça aurait été parce que tu le mérites et pas simplement pour son égo personnel. Je n’en doute pas.
Le fait est qu’il mettait sur un pied d’estal le chef, et que si celui-ci lui disait d’accepter bête et méchant une personne en tant que partenaire, alors il prenait cette personne et c’était tout. C’était peut être aussi pour cette raison qu’il osa dire ce qu’il voulait réellement dire sur son ambition. C’était pour cela qu’il osa l’expliquer.
- Je n’aime pas ceux qui pense que sans pouvoir je vaut moins qu’eux. Je ne pense pas être plus con qu’un autre, et je pense être plus méritant et digne d’être chef de brigade que celui de la bridage 5 par exemple, qui est un abruti de premier ordre. Je n’ai pas de pouvoir donc je vaux forcément moins, et ça je ne l’accepte pas.
Pas de pouvoir, ok…mais il allait montrer au monde qu’il valait le coup. Un jour, il s’était dit qu’il ferait bien une opération, si elle existe, pour avoir des pouvoirs … et ensuite il s’est dit que ça enlèverait tout l’intérêt de vouloir prouver sa valeur. Le monde était plus simple quand on manipule le feu … mais lui n’était pas le genre à se laisser abattre pour si peu. Donc ce n’était pas qu’il n’aimait pas les gens à pouvoirs, c’est qu’il les envier de ne pas avoir à prouver qu’ils sont compétents.
- Tu le veux bien, mais la société ne le veut pas. Ils considèrent que sans pouvoir nous sommes inutiles contre les torches. De plus en plus de pompier sans pouvoirs finisse par être remercier et remplacer par des personnes à pouvoir. Ici, dans cette caserne il y a le plus haut taux de personne sans pouvoir, et tout ça grâce au chef. Mon ambition c’est bien de prendre sa place, mais de continuer dans ses pas.
Il voulait dire par là que tant que le chef était ici, il ne ferait absolument rien pour lui prendre sa place. C’était justement ça qui rendait l’ambition d’Evan moins importante pour la plupart des gens … ils pensaient que le fait qu’Evan ne veuille pas pousser le chef était un manque d’ambition … mais c’était juste qu’il a envie d’apprendre du meilleur, pas autre chose.
- Je garderais le secret de tes ambitions qu’importe la situation SAUF si elle te mets en danger et que l’information permettra de sauver ta vie plus tard.
C’était peut être étrange à dire … mais il voulait que la jeune femme soit consciente que son secret serait gardé et bien gardé, mais pas s’il la mets en danger. Un exemple, un secret pour dire qu’elle est harcelé par son ex, si elle disparait, Evan préviendrait la police en charge de sa recherche… c’était qu’un exemple mais ça disait bien ce qu’il voulait dire. Il écouta la jeune femme.
- Sauver les torches ?
Il s’arrêta un instant… et sa mémoire lui renvoya toutes les torches qu’il avait éteinte, et donc tuer. Il observa la jeune femme dans un regard triste.
- Si solution il y a, il faut la trouver, mais je ne pense pas que je serais apte à l’entendre. J’ai éteins plus d’une torche … et je … si je peux t’aider je le ferais.
Si solution existe, elle doit être trouvé et dit à tout le monde … mais si solution existe, il n’est pas sur qu’un jour il pourra assumer de ne pas l’avoir trouvé avant … et de ne pas avoir pu sauver les personnes qu’il a dû tuer … Il sourit, tant qu’elle aurait besoin d’aide pour cela en tout cas il sera là.
Si parler de sa famille ne la dérangeait pas, il était vrai que Charlotte n’avait pas très envie de l’entendre la prendre de pitié. Ses parents étaient morts, certes, mais ça ne faisait, malheureusement en un sens, pas d’elle la fille la plus malheureuse du monde. Elle avait eu du monde pour la soutenir et l’aider à passer cette épreuve. Elle ne voulait pas qu’on la plaigne, elle n’avait pas besoin de ces choses-là. Ceux qui voulaient le faire, feraient mieux de prendre le temps de le faire à d’autres, à des personnes qui le méritaient vraiment. Elle ne pensait pas, là, que la mort de ses parents n’était pas triste. C’était juste qu’elle ne voulait, justement, pas retomber dans son désespoir et l’étiquette de victime qu’on lui avait collé sur le front.
Heureusement, Evan ne s’enfonça pas dans des excuses un peu bêtes et Charlotte échappa un petit sourire, un peu triste mais reconnaissant, qui vint faire écho à celui de son partenaire. Au moins, ils partaient sur de bonnes bases, elle n’en doutait pas. Néanmoins, elle ne s’attendait pas du tout à ce qu’il ajouta, en plus de son petit sourire qui ne lui déplaisait pas. Les mots se logèrent dans son cerveau et elle cligna plusieurs fois des yeux, incapable de répondre immédiatement. Lui prendre ses problèmes familiaux ? C’était une drôle d’idée et une chose étonnante à dire, dans leur situation, mais Cha’ ne put s’empêcher un sourire amusé, à le voir se gratter la nuque doucement. Et son excuse, elle, finit d’achever la brune qui échappa un petit rire.
– J’ai toujours rêvé de hurler sans rien écouter et de lancer les assiettes à travers une pièce, lança-t-elle, sur un ton enjoué. Tu peux compter sur moi.
Ce qu’elle avoua, avec un clin d’œil, sur un ton beaucoup plus sérieux pour lui signaler qu’elle ne mentait pas. S’il avait besoin d’aide pour régler ses problèmes familiaux ou leur faire face, Charlotte pouvait se tenir à ses côtés. Elle n’avait peut-être pas la carrure d’un garde du corps, mais elle avait du coffre et du caractère. Deux qualités redoutables, dans une dispute de famille, elle n’en doutait pas. Il ne lui restait plus qu’une bonne excuse pour s’incruster dans une famille qui n’était pas la sienne.
Charlotte prit, finalement, le temps de réfléchir à ce que lui disait Evan. Faire une surprise au chef était une bonne idée. Même s’il risquait de faire du boudin, comme souvent, et de ne pas montrer que ça le touchait, elle se doutait que ce serait l’inverse. En revanche, elle avait bien du mal à imaginer de quelle manière ils pourraient s’organiser, s’ils ne connaissaient pas la moitié de l’histoire l’un et l’autre. Puis, au final, ils étaient partenaires, maintenant, alors le commandant les aurait tous les deux sous la main quand il le voudrait, pour les cuisiner comme il se devait. Ils ne pourraient pas lui échapper bien longtemps.
– Il finira par recoller les morceaux et piger qu’on a un truc derrière la tête, je suis pas sûre que ça fonctionne. Ce qu’il faudrait, c’est frapper vite et bien, non ? Quand il ne peut pas s’y attendre. Ou… (Ses doigts revinrent tripoter son lobe droit.) Il faut qu’on lui échappe, le temps de le mettre en place. Bon, à part prendre des vacances, et c’est franchement pas l’ambiance, je vois pas comment on pourrait faire.
Venait-elle de proposer, sans la moindre honte, des vacances tous les deux avec Evan ? Absolument et, plongée dans ses pensées, Charlotte ne voyait même pas le problème. La seule chose qui lui paraissait coincer était le fait qu’elle venait d’arriver dans la brigade, donc elle ne pouvait pas, tout de suite, prendre une pause. En plus, elle n’avait pas le temps de se la couler douce n’importe où, alors que son but était de devenir pompier et de trouver un moyen de sauver les torches. Elle adorait le chef comme son père, mais il semblait, tout de même, que la priorité devait être mise ailleurs.
À nouveau, Charlotte échappa un rire franc et se fendit d’un grand sourire. Evan lui plaisait bien et elle ne doutait pas qu’ils s’entendraient comme il le fallait et que tout roulerait correctement. De là à ce que les autres soient jaloux de leur relation, elle ne le pensait pas, non. En revanche, elle s’empara de son menton, d’une main, et prit une moue de réflexion intense, quant à la proposition qu’il lui faisait. Une part de gâteau valait-elle ce secret ? Ou ce secret valait-il une part de gâteau ? À ce stade, en vérité, Cha’ avait, depuis longtemps, décidé qu’il pouvait bien avoir une part ou deux sur un gâteau entier. Mais elle préférait faire semblant qu’elle se tâtait encore à ce sujet.
– On verra pour les gâteaux, je ne suis pas encore sûre… (Elle haussa les sourcils, deux fois, dans une mimique complice.) Par contre, j’ai plutôt l’impression que c’est moi qui risque d’être jalouse de ta relation avec les autres. Oui, je sais, je viens d’arriver, c’est pas comparable, mais la jalousie, tout ça, ça s’explique pas.
Elle haussa les épaules, l’air de rien, alors qu’elle ne pensait pas un mot de ce qu’elle disait. Charlotte n’était pas vraiment le genre jaloux. Quand elle faisait confiance à quelqu’un, elle lui faisait confiance jusqu’au bout. Ce qui lui avait valu, une ou deux fois, quelques emmerdes, en effet. Surtout quand ça donnait envie à son petit-ami de fricoter avec une autre, sous prétexte que ça ne lui faisait rien. Pas jalouse ne voulait pas dire qu’elle était débile, non plus.
Quand Evan décréta avoir une solution miracle pour que son casier soit nickel, Charlotte approcha un peu et regarda son casier très sérieusement, intéressée par ce qu’il comptait faire. Bizarrement, elle en avait une petite idée, sans être certaine qu’il ose, vraiment, le faire devant elle, alors qu’ils venaient à peine de se rencontrer. Peut-être qu’il avait, au final, une véritable solution pour donner un air rangé à son casier et s’éviter les remarques du chef.
Mais non.
Il se contenta de claquer la porte pour que le bordel soit hors de vue et prit, en même temps, une pose triomphale. Il y eut, alors, un petit silence de quelques secondes, avant que Charlotte siffle d’admiration et claque dans ses mains, en exagérant un peu sa fascination pour cette « solution miracle ». Si ce n’était que ça, en effet, elle connaissait elle aussi la manœuvre : balancer des tonnes d’affaires dans les placards (ou dessous, tant qu’à faire) et refermer les portes ni vu ni connu. Les invités ne sont pas censés ouvrir les tiroirs, après tout, non ?
La suite la prit de court et Charlotte sentit la chaleur lui monter aux joues, tandis que sa peau rougissait un peu. Il y allait un peu fort, son partenaire ! Elle, la raison pour laquelle le chef était heureux ? Elle ne serait pas allée jusque là. Elle n’avait pas été un ange, dans son enfance. Elle se demandait même parfois comment il avait pu tenir jusque là. À sa place, elle n’était pas certaine qu’elle se serait autant accrochée, avec une gamine qui ne faisait même pas partie de sa famille. Il avait juste été au mauvais endroit au mauvais moment et Charlotte n’avait eu que lui vers qui se tourner.
– Allons, allons, n’exagérons rien ! rejeta-t-elle, en se frottant la hanche, sans y penser, ce qu’elle faisait quand elle était gênée. Bien sûr que je l’aime. C’est… mignon, en fait, ta manière de t’inquiéter pour lui. Il n’y a pas de mal, ne t’excuse jamais de demander ce que je pense. Si je ne veux pas te le dire, je ne te le dirai pas.
Franchement, Evan n’avait même pas besoin de le dire pour qu’elle comprenne, elle aussi, qu’il aimait le commandant. Sa façon de lui poser cette question prouvait qu’il l’adorait et Charlotte trouvait ça… craquant, en un sens. Même si ça les mettait dans une sorte de grande famille, dont le père était le chef et eux le fils et la fille.
– Je n’ai pas besoin de piston. Et il aurait vraiiiment regretté de m’avoir pistonnée, même avec de bonnes intentions, c’est moi qui te le dis.
Cha’ avait donné de sa personne, tout au long de son entraînement, pour arriver là où elle en était aujourd’hui. Elle n’aimait pas penser que ses dernières années, dans une autre caserne, avaient servi à la catapulter ici, mais elle ne pouvait pas vraiment dire le contraire non plus. Elle avait aimé son ancienne assignation et ses collègues, mais elle rêvait de cette caserne et de cette brigade. Et elle avait tout fait pour pouvoir atteindre son but. Ce qui passait, d’ailleurs, par ne jamais utiliser ses pouvoirs.
– Qui t’a dit ça ? demanda-t-elle, en croisant les bras sous la poitrine. Tu vois, il y a des abrutis partout, c’est bien ce que je te dis. Il faut franchement pas être fini pour croire que ça change quelque chose, d’avoir des pouvoirs ou non. Je me demande bien comment ils feront, le jour où ils ne les auront plus. Parce que personne dit qu’ils les auront à vie.
La brune nota l’information sur le chef de la brigade 5 et se jura de se renseigner à son sujet, histoire de discuter avec la bête et de jauger de sa stupidité. Elle ne voulait pas croire qu’un chef puisse avoir des telles pensées sur les humains qui n’avaient pas développé des pouvoirs dont personne ne connaissait l’origine. De son avis à elle, ils s’appuyaient tous bien trop sur leurs capacités, sans se remettre en question trois secondes. Alors que rien ne jurait que les pouvoirs ne disparaîtraient pas aussi vite qu’ils étaient apparus.
– Si j’avais des pouvoirs, pour toi, ça changerait quoi ? Je veux dire… On rigole bien, tout ça, là. Mais sinon, tu n’aurais pas apprécié de m’avoir en partenaire ?
Une question plus importante, pour Charlotte, qu’elle n’en donna l’air, avec un petit sourire en coin et un regard qui vint, soudain, chercher quelque chose à regarder ailleurs, comme si la réponse n’était pas si importante que ça. Pourtant, ça changeait absolument tout.
– Les pouvoirs ne sont pas plus utiles contre les torches, pourtant. Ils contrôlent les flammes, mais pas la combustion. La victime finit toujours par brûler et mourir.
Ce qui n’était que la vérité, au final, que Cha’ donna en reposant ses yeux noirs sur Evan. Il lui semblait entendre, dans sa précision, quelque chose qu’elle n’aimait pas. Pas pour ce qu’il disait, mais ce qu’il ne disait pas. Pour les remarques qu’il avait dû recevoir, parce que les gens étaient toujours prompts à juger sans réfléchir. Ce que la brune n’était pas. Ce qu’elle se dut de préciser au pompier.
– Avoir une ambition, ce n’est pas être un gros débile qui défonce tout sur son passage. Je t’avouerai même que je préfère savoir que tu restes bien tranquille à observer le chef, que de lui faire des coups dans le dos pour lui piquer sa place.
Dans quel cas, ils n’auraient pas du tout été amis, elle et lui. Charlotte aurait pu changer d’ambition, temporairement, pour se donner corps et âme à un but précis : empêcher Evan de s’en prendre au commandant. Mais il ne le voulait pas. Il préférait lui laisser sa place et apprendre de lui. Cha’ respectait ça.
– Oups ? fit-elle, d’un ton malicieux.
À l’entendre jurer qu’il ne dirait rien, sauf si elle était en danger, Charlotte comprit qu’il finirait, tôt ou tard, par cracher le morceau. Son ambition la mettrait en danger, elle n’en doutait pas. Mais si c’était le prix à payer pour trouver un moyen de sauver les torches, elle ne reculerait pas.
– Elle existe, j’en suis persuadée, mais eh… (Elle s’approcha pour poser une main sur l’épaule d’Evan.) Ne pense pas à ceux que tu n’as pas pu aider, mais à tous ceux qu’on sauvera. J’en ai éteint plus d’une aussi, mais on peut pas se laisser abattre avant d’avoir essayé. (Sa main glissa à son coude, doucement.) Tu n’es pas obligé de m’aider, si tu ne le veux pas. Je comprendrai. Tant que tu gardes le secret. Mais crois-moi, je sais ce que tu ressens.
Pouvait-elle lui avouer qu’elle avait commencé par éteindre ses propres parents ? Non, Charlotte n’en eut pas la force et, surtout, elle ne pouvait pas avouer, si facilement, qu’elle avait eu des pouvoirs assez conséquents pour réussir à éteindre deux torches, alors même qu’elle ne les contrôlait pas. À la place, elle plongea son regard dans le sien et le laissa y voir la blessure qu’il restait de cet événement, et de toutes les autres torches qu’elle avait été forcée d’éteindre.
Gajeel Redfox
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Tyler Hoechlin
Personnage abandonné
| Conte : Fairy Tail | Dans le monde des contes, je suis : : Gajeel Redfox
Evan ne prenait personne de pitié … pas réellement, il parlait plus de compensation, alors qu’il n’avait pas la possibilité de pouvoir dire « je sais ce que tu ressens ». Il pouvait comprendre, admettre, essayer de savoir, mais il ne savait pas du tout ce que l’on ressentait à n’être sans famille. Il rougit peut être un peu quand elle lui répondit qu’il pouvait compter sur elle pour prendre ses soucis. Il ne pouvait plus rien répondre à ça. Elle avait était clairement au dessus de toute espérance pour un commentaire aussi débile ….
Parler du chef et d’un possible anniversaire pour un autre moment était beaucoup mieux que la pauvre discussion dans laquelle il avait finit par se perdre lui-même…. Il sourit. Elle avait raison en faite. Elle avait clairement raison … Le chef serait tout, c’était embêtant.
- Prendre un jour de congé ensemble ? Cela me va, mais ça risque de faire très visible ? Ou alors faire sous traiter ? On pourrait demander à quelqu’un que l’on connait de tout préparer, juste nous dire le jour, et ainsi on ne pourra pas donner des informations que nous n’avons pas ?
Il pensa, fugacement, à une personne pour organisé tout ça …avant que la réalité ne lui rattrape en lui rappelant que c’était déjà trop tard, elle était morte. Et il ne savait plus à qui demandé. Evan n’avait, d’amis, que les personnes avec qui il travaillait … ce qui était la phrase la plus triste à penser. Evan voyait bien un souci de prendre des jours de congés en même temps … le chef qui refuserait de les laisser partir ensemble, ou même d’accepter leur congé pour pas qu’ils se mettent ensemble.
Se mettre ensemble…. Evan jeta un regard à Charlotte, elle était bien formé de ce qu’il avait pu le voir, et elle semblait vraiment bien … Il ne s’étonnerait même pas que la moitié de la caserne finisse sous son charme, lui y comprit. Il ne préférait pas y penser tout de suite. Evan reprit alors les cours de la discussion au vol.
- Il ne faudra pas être jalouse, tu verras, ils sont tous bons enfants, à la fin tu les prendras plus pour des camarades bruyant de l’école, et si tu aimes le silence, la vie privé ou autre laisse déjà tomber.
C’était aussi pour ça qu’il pensait que prendre des vacances avec elle serait …. Définitivement la pire idée de la terre… tout le monde en déduirait la même chose. Et il ne voulait pas mettre cela sur les épaules de la jeune femme qui venait tout juste d’arriver.
- Si tu es jalouse on trouvera un moyen de changer cela ou de le calmer d’une manière ou d’une autre.
Puis, il avait été applaudi, et il continua encore quelques instants sa posture de triomphe… pour revenir sur le chef. Il sourit à sa réaction très mignonne, il ne pouvait pas le nier. Il sourit encore quand elle répondit et il la trouvait encore plus mignonne.
- je n’insiste pas si tu veux, mais j’ai raison. Et je retiens.
Il n’était absolument pas question qu’ils fassent une famille avec deux frères et sœurs pour le bien de la suite de ce rp, mais Evan avait un véritable respect pour le chef. Peut être plus que ce qu’il en avait pour tout le reste du monde … alors, il faisait attention quand il le pouvait, quand il le devait. Il sourit à l’histoire du piston, ou pas, donné par le chef. Il ne doutait pas des paroles de la jeune femme quand elle dit qu’elle lui ferait regretter.
- Tout le monde le dit dans les « hautes sphères ». Je ne sais pas si les pouvoirs resteront à jamais, ce que je sais c’est que la société les porte au dessus de tout la plupart du temps. On parle que des pompiers qui ont des pouvoirs et les autres comme moi on est juste « là en renfort ».
Il pensait à tous les pompiers à pouvoir qui sauter dans les flammes, et que tout le monde acclamé pour leur bravoure, après tous les autres n’y sont pas rentré… normal… ils sont inflammables, eux, et donc leurs actions reviennent juste dans les « faits divers » dans le métier qui doit être fait. Rien d’incroyable, rien d’exceptionnelle… Evan savait que la plupart des gens pensaient ainsi. Et même la plupart des pompiers. Sauf dans cette brigade.
- Si tu as des pouvoirs, je te dirais de pas chercher à faire l’héroïne, ce n’est pas parce que tu as des pouvoirs que tu peux rentrer dans une maison alors que la structure s’effondre. Je te dirais que tant que tu essaies pas d’écraser les autres je t’accepterais sinon, je t’écrase, et c’est pas les brulures qui me font peur.
Venait il de la menacer ? Pas vraiment. Il expliquait juste un principe simple. Une personne avec des pouvoirs qui ne cassent pas les noisettes, il peut accepter. Les pouvoirs pour Evan pouvaient même être utilisé bien plus efficacement que le « un à un » que faisait pour le moment les brigades. Mais bien sur, quand il proposait, on lui répondait qu’il ne pouvait pas le savoir il ne faisait pas parti de ceux en possédant. La société ne ressentait pas la discrimination des gens sans pouvoir comme lui …. Mais les pompiers, oui.
- Je pense que les pouvoirs pourraient peut être éteindre les torches si les propriétaires voulaient bien faire un effort. Comme ça on dirait que j’en veux à tous ceux qui ont des pouvoirs, mais non, c’est juste ce qui font de leur pouvoir, et que mes idées sont toujours refusés par la commission qui m’agacent.
Il avait de l’ambition, il avait de la gueule à revendre, et il savait hurler, mais si la commission disait non, alors c’était non… Et Evan qui n’était qu’un lieutenant, ne pouvait rien faire. De plus, la plupart des gens pensait qu’il était justement arrivé à son poste par piston. Un sans pouvoir aussi loin ? Impossible … Et on l’écoutait encore moins pour cela. Il eu un rire doux alors qu’elle lui fit presque un compliment. Et il écouta la suite dans un grand silence.
- Le chef est le seul qui croit vraiment en moi, alors je ne vais pas lui faire un bébé dans le dos. Je pense que pour la tienne d’ambition… peut être que mettre des limites avec le chef te permettrait de pouvoir le faire sans avoir à lui cacher ? S’il te connait aussi bien, j’imagine qu’il sait que tu es tête de mule, et moi je viens à peine de te connaître je le sais déjà c’est dire …. Je veux bien t’aider, mais je penserais forcément à toutes celles que je n’ai pas pu sauver, à toutes les personnes mortes. Si une solution existe la société, et la commission, ne la cherche pas alors….
La commission disait qu’il était impossible, autre que la mort, d’éteindre les torches. Elles sont pourtant en vie au dessus… elles peuvent se déplacer, et il y avait eu même des rapports qui disaient que certaines avaient pu parler…. Si Evan n’en avait pas entendu parler un … il aurait pensé qu’ils disaient tous de la merde… Il observa la jeune femme…
- Si tu dis la vérité et qu’il y a vraiment une solution de les sauver ….
Malgré lui il trouva une main à Charlotte et il la prit dans la sienne alors qu’il y avait des flammes qui dansaient devant ses yeux. Des flammes de souvenirs. Des flammes qu’il voulait éteindre, des flammes qu’il a dû tuer.
- Je t’aiderais comme je le peux.
Fut sa décision … en plus elle collait assez étrangement à son ambition. S’il l’aidait, en tant que capitaine, elle aurait plus de liberté pour ses recherches, et être un sans pouvoir qui aide à trouver la solution à ce que personne ne voulait trouver, ça pourrait l’aider à porter les gens qu’il n’avait pas pu sauver jusqu’alors non ?
Étonnamment, l’entendre dire tout haut ce qu’elle avait pensé tout bas lui donna une impression étrange. Charlotte ne fut plus sûre que ce fut une idée de génie. Elle l’avait proposé sans être gênée et pensait, encore, qu’il s’agissait de la meilleure idée pour pouvoir mettre en place leur plan, mais l’entendre le dire avec ces mots-là donna une autre dimension à sa proposition. Comme… un rendez-vous ? Elle n’aurait pas su le dire, mais quelque chose lui disait qu’un jour de congé, ensemble, avait un sous-entendu différent de celui qu’elle voulait lui donner. Pour les autres, en tout cas, c’était à ça que les choses risquaient de ressembler. Et, au fond, elle n’était pas certaine que le chef soit bien prêt à les voir tous les deux prendre un congé ensemble. Il avait déjà du mal à l’imaginer avec des hommes qu’il ne connaissait pas… alors avec son protégé de la caserne… elle n’était pas sûre de savoir auquel des deux il aurait envie de faire la tête au carré.
– Visible ? Deux pompiers n’ont pas le droit de prendre un congé le même jour sans que ça paraisse suspect ? Au pire, ils croiront qu’on sort ensemble. Je ne suis pas sûre qu’il apprécie, mais au moins, la surprise sera gardée.
Il pourrait bien les bouder pendant plus d’une semaine, à bien y penser, s’ils faisaient semblant d’être sorti ensemble, ce jour-là, alors qu’ils auraient juste passé la journée à préparer une surprise pour le retour du chef chez lui. Mais une fois la journée passée, les commérages cesseraient, non ? Ils n’auraient pas eu un rendez-vous, ils auraient planifié un piège. Ce qui n’avait franchement rien à voir. Et, au pire, Charlotte ne craignait pas vraiment les rumeurs, tant que c’était juste des rumeurs sur sa vie romantique. D’ailleurs, si ça pouvait aider ses collègues à se détendre un peu entre deux opérations, elle n’allait pas les empêcher de commérer. C’était important, pour des pompiers, de penser à autre chose, de temps en temps.
– J’aimerais faire les choses moi-même. Pas que je fasse pas confiance aux autres, mais ça n’aura pas le même goût, si je laisse quelqu’un le faire pour moi, tu vois ce que je veux dire ? Comme si je voulais t’acheter un cadeau, mais que je demande au chef de le faire à ma place. J’aurai beau lui avoir dit quoi acheter exactement, l’effort ne viendra pas de moi, j’aurais juste l’impression de piquer le travail de quelqu’un d’autre.
À nouveau, Charlotte haussa les épaules. Elle préférait prendre les choses en main, quitte à se faire griller. Au moins, elle aurait essayé et c’était cette intention-là qui comptait. Réussir ou pas, ce n’était pas si grave, même si elle serait déçue d’échouer. Mais elle pourrait jurer qu’elle avait fait son possible pour que ça marche. Et elle pourrait, peut-être, au passage, réclamer un autre gâteau au commandant, en faisant mine de bouder parce qu’ils n’avaient pas pu lui préparer une surprise sans qu’il ne s’empêche de fourrer son nez dans leurs affaires. Au fond, c’était tout bénéf pour eux, non ?
Le regard que lui jeta Evan, soudain, perturba un peu Cha’ qui ne fut pas certaine de la façon dont elle devait le prendre. Essayait-il de lui dire quelque chose ? Ou avait-il des pensées qu’il ne préférait (et elle aussi, pour le coup) pas partager avec elle ? Elle ne voulait pas se poser la question et se détourna de ce regard, en posant les yeux sur le tableau des jokers. C’était toujours mieux que de devoir affronter ce coup d’œil qu’elle ne comprenait pas, ou ne voulait pas comprendre, de peur d’y lire des choses qu’elle n’aimerait pas. Ou qu’elle aimerait un peu trop pour pouvoir l’avouer.
– Je pense qu’on sait tous garder notre vie privée, quand on en a besoin, répondit-elle, en revenant à lui.
Lui-même n’avait pas avoué pourquoi il avait trouvé ça très intelligent, soudain, de fuir en courant la rue dans laquelle ils s’étaient rencontrés. Elle ne voulait pas lui poser la question, parce qu’il s’agissait, justement, de sa vie privée et qu’elle la respectait. Charlotte attendait pareil des autres. Si elle ne voulait pas parler de son ex, alors, elle ne le ferait pas. En croisant les doigts pour que le commandant ne vende pas la mèche à sa place, mais elle doutait qu’il le fasse. Lui non plus, n’avait plus vraiment envie de le mentionner.
– De le calmer ? Je vais presque regretter de ne pas être du genre jalouse, je me demande bien de quoi tu veux parler.
Comment pouvait-on apaiser un jaloux ? Elle avait essayé, elle, mais rien n’avait fonctionné sur son ex qui, lui, en revanche, ne s’était pas gêné pour aller voir ailleurs. Alors, si Evan avait une solution, elle aurait bien aimé la connaître, au cas où elle en aurait besoin, dans le futur. Cha’ avait, parfois, un peu de mal à faire comprendre ce qu’elle pensait à ses copains et ils finissaient tous par lui dire qu’elle ne les aimait pas. Elle-même n’arrivait pas à savoir s’ils avaient raison, au fond. Peut-être s’empêchait-elle de les aimer, de peur de les voir prendre feu, soudain, et de devoir les éteindre à tout jamais ? De peur d’être abandonnée comme ses parents l’avaient fait. De peur d’être celle qui devrait les tuer.
Au fond, elle ne s’était plus accrochée à personne depuis le commandant, depuis qu’il l’avait trouvée, gamine, à côté des corps calcinés de ses parents. Elle avait eu besoin de se trouver une place dans ses bras pour ne pas flancher, mais depuis, les autres étaient, sans cesse, rejetés à l’entrée de sa sociabilité. Des amis, voilà ce qu’ils étaient. Des amis avec un petit bonus de temps en temps. Ce qui ne leur avait jamais convenu, forcément. Elle était la pire, au fond, et elle s’en rendait bien compte.
Charlotte préféra se détourner de ces pensées et se concentra sur cette histoire de pouvoir, qui ne la mettait pas franchement plus à l’aise que de penser à ses ex. Elle darda ses yeux noirs sur Evan et essaya de trouver, dans son regard, ce qu’il essayait de lui dire. Elle tenta de trouver, par la même occasion, ce qu’il pensait vraiment des pouvoirs, au-delà des mots qu’il lui offrait. Elle sentait une espèce de non-dit, entre eux, et elle ne savait pas comment faire pour crever l’abcès. Au fond, elle devrait, peut-être, revenir sur son envie de lui cacher ses propres pouvoirs, le feu qui brûlait en elle et la forçait, sans cesse, à se dépenser et prendre de longues douches glacées. Mais était-elle prête à se le mettre à dos, alors qu’elle commençait à l’apprécier ? N’était-il pas trop tard pour tout avouer ?
– Ce n’est pas parce que tout le monde le dit que c’est la vérité ou qu’ils ont raison de le faire, lâcha-t-elle, avec un haussement d’épaules. J’ai plus de respect pour les pompiers. Les vrais. Avec ou sans pouvoir, ce n’est pas l’important. L’important, c’est ce qu’ils font. Ce n’est pas parce qu’ils ont des pouvoirs qu’ils doivent faire n’importe quoi avec.
Elle-même avait mis un point d’honneur, pendant sa carrière, à ne jamais utiliser ses pouvoirs, sauf en dernier recours. Heureusement, elle n’en avait pas eu besoin. Elle préférait éviter de leur donner vie, pour ne pas se faire consumer par eux. Charlotte ne savait pas si c’était possible, mais ses propres flammes lui faisaient peur. Ses cauchemars tournaient, encore aujourd’hui, autour de la mort de ses parents, des flammes qu’elle n’avait pas pu arrêter, de son impuissance et de celles qui avaient léché sa peau pour la brûler. Pouvoirs ou pas, elle était humaine. Elle pouvait, elle aussi, mourir dans un incendie.
– De pas chercher à faire l’héroïne, tiqua-t-elle, avec un rictus nerveux. Ose me dire droit dans les yeux que tu n’as jamais cherché à faire le héros ? Je te rappelle que t’as sauté entre la torche et moi, tout à l’heure, alors qu’elle aurait pu te brûler.
Cha’ n’appréciait pas tellement les menaces du pompier, cette façon qu’il avait de la descendre pour le simple fait que, peut-être, elle avait des pouvoirs. Maintenant, elle comprenait mieux que l’aveu devait se poser entre eux, une bonne fois pour toutes, avant qu’il ne soit trop tard. Mais comment lui avouer alors qu’il méprisait fondamentalement ce qu’elle était ? Il avait beau nier, elle sentait une véritable rancœur, en lui, et elle ne pouvait pas lutter contre elle.
– Est-ce que j’ai l’air de vouloir écraser les autres ? Je n’aime pas bien ta façon de me parler, je préfère être franche avec toi. T’es mignon, Evan, mais il y a des limites à ne pas dépasser. Et tu ferais bien d’avoir peur des brûlures. Tu sais pas ce que c’est, de prendre feu.
Le regard de la brune se voila, soudain, sur le souvenir des flammes qui léchaient son dos d’enfant, alors qu’elle n’avait même plus la force de hurler sa douleur. Pouvait-il jurer, à une brûlée, qu’il n’avait pas peur des flammes ? Non, il n’en avait pas le droit. Personne n’avait le droit de promettre ce qu’il ne connaissait pas. Peut-être était-ce, là, la première dispute qu’ils auraient. En vérité, Charlotte n’en doutait pas une seconde. Et, au fond, ça la rassurait. Elle préférait que les choses soient dites, entre eux, dès le début, plutôt que de se trimballer, chacun de leur côté, des frustrations auxquelles ils ne donneraient des mots que trop tard.
– Les pouvoirs n’éteignent rien du tout et ce n’est pas un manque de volonté de la part de ceux qui en ont. Sérieusement… tu te plains de leur comportement vis-à-vis d’eux, mais regarde le tien ! Tu les méprises pour ce qu’ils n’ont pas demandé et, en plus, tu oses me dire que ce n’est pas ça. Arrêtons de nous mentir, Evan, ou tout ça va très mal finir.
Elle ne savait plus comment se sortir de cette dispute sans qu’ils n’en viennent à se taper dessus. Bon, elle ne pensait pas vraiment qu’ils en viendraient à cette extrême. En vérité, elle souhaitait presque qu’ils se battent, plutôt que de se tourner le dos, aussi vite qu’ils s’étaient accueillis, pour la simple et très mauvaise raison qu’ils n’étaient pas de la même nature et que ça ne passait plus entre eux. Sans ses pouvoirs, Charlotte aurait pu être sa partenaire, son amie. Maintenant, elle était rangée dans la case des idiots, des incapables, de ceux qui pètent plus haut que leur cul sans jamais se mettre au niveau des autres. Que pouvait-elle faire contre tant d’années de préjugés coincés dans l’esprit d’Evan ? Rien, apparemment. Elle devait, sans doute, se contenter de demander au commandant de changer de binôme.
La suite la laissa sans voix. Charlotte était prise au piège de ses propres mensonges, elle le savait. Mais que pouvait-elle faire ? Se pointer devant Evan, tout feu tout flamme, pour qu’il la rejette dès la première seconde ? Vu ce qu’il pensait des pouvoirs… Elle était un peu perdue, la brune, et l’entendre parler de bébé ne la fit même pas tiquer. Ce qui aurait été le cas, en temps normal. Là, elle se contenta de l’écouter, ses yeux noirs plongés dans les siens, la bouche pincée sur tout ce qu’elle ne pouvait pas lui dire.
Quand il attrapa sa main, Cha’ écarquilla les yeux et sentit le souffle se coincer dans sa gorge. Cette fois, elle n’avait plus le choix. Elle ne voulait pas le lui dire avant, mais ils passaient, là, un point de non-retour. Si elle n’avouait pas dans la seconde, elle n’avouerait jamais et le mal serait plus grand, encore, que ce n’était déjà le cas. Là, il l’appréciait peut-être un peu, mais ça n’allait pas plus loin. Il ne s’en voudrait pas de la détester soudain. Alors, elle releva leurs deux mains et glissa, de force, les doigts entre ceux d’Evan.
– Non, tu ne m’aideras pas. Même si je sais qu’il y a une solution, même si je continuerai à la chercher, toi et moi, ça s’arrête là.
Leurs doigts entrelacés, Charlotte se concentra sur le feu qui bouillait en elle, sur la puissance de pouvoirs qu’elle avait eu beaucoup de mal à maîtriser, qu’elle n’était pas sûre de maîtriser tout à fait, même aujourd’hui. Le commandant lui-même lui avait dit qu’elle était puissante, trop puissante, qu’il lui faudrait du temps pour réussir à se contrôler. Pour le moment, tout ce qu’elle pouvait faire, c’était se dépenser jusqu’à épuisement et calmer son feu en se jetant dans le froid. Ne pas les utiliser, au risque de ne pas pouvoir être maître de ses propres flammes.
Pourtant, cette fois, devant Evan, elle fit de son mieux. Elle se concentra sur son brasier, n’en choisit qu’une étincelle et la fit glisser dans son bras, pour qu’elle éclate entre ses doigts. Doucement, les flammes s’échappèrent des pores de sa peau, roulèrent sur ses phalanges et dansèrent sur celles d’Evan. Des flammes qui ne lui feraient pas de mal, qui seraient à peine chaudes, sur ses doigts. Des flammes qu’elle contrôlait, pour le moment, et qui dévoilaient, enfin, ce qu’elle était vraiment.
– Nous ne pouvons pas éteindre les torches sans les tuer. J’ai essayé. Je suis orpheline, désormais. Tu comprends ? (Elle lâcha Evan, recula, et constata qu’elle n’arrivait plus à éteindre le feu, au creux de sa paume.) Tu peux me détester. Mais sache que je n’ai pas gagné cet uniforme à cause de mes pouvoirs. Je ne les utilise jamais. Ils ne sont pas une bénédiction.
Et il fut dit là, dans ces quelques mots, tout ce qu’elle pensait de ses pouvoirs, avec tout le désespoir dont elle était capable. Charlotte aurait aimé, elle, être une fille normale, aller à l’école comme tout le monde, jouer avec les autres, vivre une vie simple, banale. Mais ses flammes… ses flammes l’empêchaient d’être humaine. Elle était une aberration qui ne servait à rien. Une pensée qui ne fit que ravir les flammes, entre ses doigts, et la brune chercha, du regard, un moyen de les arrêter. Incapable de s’accepter comme elle était, Cha’ ne pouvait pas se contrôler. Mais ça… elle ne l’avait pas encore compris.
Chiara De Brunehilde
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Skyler Samuels
Personnage abandonné
| Conte : Albator, corsaire de l'espace | Dans le monde des contes, je suis : : Miimé
Evan savait déjà, depuis un moment, que rien ne pouvait être caché dans cette caserne …et que les choses allaient vite… surtout les spéculations et les rumeurs. Et même si c’était un point d’honneur à rétablir la vérité, parce qu’on lui demandera tout simplement. Cela pouvait apporter son lot de tension étrange… Pour lui, prends le même jour de congé que la jeune femme serait comme faire une annonce officielle. Il ne prend que rarement de congé. Et s’il en prend c’est qu’on lui a imposé ou qu’il en a besoin. Tout le monde comprendrait qu’il y a quelque chose s’ils font un congé au même moment tous les deux … Il sourit à la jeune femme alors qu’elle parla de faire croire qu’ils sont ensemble.
- je tiens à ma vie tu sais. Même si ça ne se voit pas trop. Mais je peux aussi lui dire que je te présente des lieux que j’aime et inversement pour qu’on apprenne à mieux se connaître justement ?
C’était quelque chose qui ne se faisait plus trop. Mais il se souvenait d’une époque lointaine ou cela était dans le programme de partenaire. C’était à l’époque de l’école des pompiers certes, et la dernière fois, son partenaire n’était pas une personne agréable à supporter, mais avec la jeune femme, le courant passait déjà bien mieux que ce qu’il pensait alors ça pourrait le faire aussi.
- pas de soucis pour les choses toi-même, je comprends. Je suis un peu comme ça aussi. J’aime le faire et me dire que « je » l’ai fait.
C’était un sentiment …presque d’accomplissement que de se dire que quelque chose à été fait par ses propres moyens. Sans avoir besoin d’aide, ou de demander à ce qu’un autre le fasse … Bien que choisir certaines fois étaient difficiles pour lui…. Il ne pouvait pas non plus tout faire sans demander un avis … mais il comprenait le plaisir de faire quelque chose soit même. Après, savoir s’il préférait le faire soit même et que la surprise n’en soit pas une, ou ne pas le faire et faire une vraie surprise c’était autre chose. Pour le regard, Evan se sentit tout simplement con après l’avoir lancer. Il l’avait mit mal à l’aise, et ça ce n’était vraiment pas cool ! Il sourit doucement à la jeune femme, et fit même un signe de tête affirmatif pour dire que, oui en effet, on pouvait tous avoir notre vie privée.
La discussion sur la jalousie était un autre sujet. Et Evan sourit à la jeune femme. Comment calmer un jaloux ? Il n’en avait aucune idée là tout de suite… mais il trouverait bien une idée le moment venu. Ainsi même s’il répondit.
- je garde mes petits secrets.
En faisant un clin d’œil, elle pouvait comprendre au son de sa voix et à sa tête qu’il était le genre à voir « le jour le jour » et devant le fait accomplit. Calmer un jaloux, il pensait peut être à une discussion, calme et serein, ce genre de chose. Ou alors, un grand coup de pied aux fesses. Evan n’avait jamais réellement senti de la jalousie …
Ou si.
S’il fallait l’avouer totalement, petit il avait été jaloux de toutes les personnes qui possédaient le pouvoir. Il les avait détestés, et enviés. Il aurait voulu être comme eux, mais sans l’être… Un peu comme on déteste un homme riche qui peut faire tout ce qu’il veut sans s’inquiéter mais on l’envie de ce pouvoir qu’il possède tout de même … parce qu’on sait que la même chose de nous ça ne donnerait pas la même chose. Donc il avait été jaloux.
Mais lui, seul le chef avait réussi à le calmer, en lui donnant un autre but. Bien sur, il continuait de temps en temps, comme là, à avoir des idées trop arrêter sur les pouvoirs et leur propriétaire … mais il ne pouvait pas s’en empêcher. S’il ne mettait pas tout le monde dans le même sac, il avait déjà du se battre plusieurs fois pour faire fermer le caquet de ceux qui se pensent supérieur à lui. Il sourit.
- Je sais bien que ce n’est pas parce que tout le monde dit que c’est vrai, mais ça reste ancré dans certains, et dans nos dirigeants, qui n’écoutent jamais que ceux qui ont le pouvoir du feu. Si toi et moi, on voit les pompiers indépendamment de leur pouvoir, eux ne voient que le pouvoir.
Et il savait pour avoir fait un stage dans une autre caserne, que certains pompiers étaient clairement pas fait pour l’être …mais le pouvoir du feu était pratique alors ils les prenaient… Evan avait dû se battre à ce moment là aussi. Un pompier avec des pouvoirs avait eu le droit de faire des choses insensé, même pour Evan, et on lui avait juste donné une tape dans le dos. C’était un fait de société. C’était de la faute à personne, Evan le savait, mais ça l’agaçait tout de même. Evan réfléchit. Et son regard s’obscurcit d’un passé qu’il n’avait pas encore dévoilé.
- Malheureusement, je pense que je suis plus un lâche qu’un héros. Tout à l’heure, j’avais tout ce qu’il fallait pour me défendre, dont des protections pas toi. Ce qui veut dire que la brulure aurait été moins importante. C’était un choix, que je trouve judicieux et pas héroïque.
Un héros était ce une personne qui rentre dans une maison en flamme alors même que la structure s’effondre ? Et alors, le lâche serait celui qui n’y rentre pas ? Evan se posait beaucoup de questions depuis quelques mois … peut être que la jeune femme pourrait apporter les réponses à ses questionnements. Il l’observa. Il ne savait pas ce que s’était de prendre feu ? Il ne l’avait peut être jamais expérimenté, mais il savait le dégât des flammes sur les gens, le corps et l’âme.
- Non. Je n’ai jamais dit ça. Je connais le feu, je l’ai appris par cœur, et je sais qu’il n’est pas tendre. Alors crois-moi, j’ai peur de prendre feu.
Et il ne voudrait certainement pas, maintenant, devenir un homme avec un pouvoir de feu… pourquoi ? Parce que c’était un peu comme devenir une torche la première fois non ? Et l’incertitude, même qui ne dure qu’une ou deux secondes, de devenir une torche et de succomber était une torture qu’il ne conseillait à personne. Il ne voulait même pas y penser tant la peur d’être en flamme, de l’intérieur, comme les torches ou les personnes à pouvoir, lui donner un sentiment de malaise et de panique. Il la regarda. Il méprisait la plupart des gens à pouvoir. Mais ils avaient un visage. Chaque personne qu’il avait rencontré et montrer leur pouvoir comme s’ils étaient Dieux.
- C’est encore une fois pas ce que j’ai dis. Je dis juste que les pouvoirs on ne sait encore rien d’eux, complètement. On en apprend tous les jours. Et certaines personnes ne les utilisent pas comme il faut.
Et il ne parlait pas des « super vilain » qui avait des pouvoirs et en profiter. Il parlait seulement des pompiers avec des pouvoirs et dont il ne savait même pas encore utiliser. Il ne critiquait pas leur manque d’apprentissage à eux, il critiquait la société qui les avait mit comme héros suprême sans leur donner le temps d’apprendre à les utiliser. A l’école on n’a pas le droit d’utiliser ses pouvoirs, il n’y a pas de cours. On arrive à l’école de police, et tout le monde a les mêmes exercices, en partant du principe que tu es déjà rodé sur tes capacités. Evan pensait que non. Mais un garçon sans pouvoir n’avait pas réellement de choses à dire.
Evan avait une opinion. Même s’il ne détestait pas les pouvoirs, il détestait beaucoup de personne avec des pouvoirs, et ça suffisait à le rendre un poil … hargneux ? Mais pourtant, il ne cachait pas cette partie de lui parce qu’elle faisait justement partie de lui… Alors quand la jeune femme lui dit que tous les deux « ça s’arrête là » il eu clairement l’impression de se prendre le plus gros rateau de sa vie. Il papillonna quelques fois des yeux … il savait qu’il était un peu con, mais de là à se mettre à dos une jeune femme qu’il venait de rencontrer, il méritait une médaille maintenant.
Alors qu’il avait toujours la main de la jeune femme dans la sienne, les flammes arrivèrent … et il ne pu cacher son hoquet de surprise face aux flammes. Si d’ordinaire, il aurait eu le mouvement de recul adéquat pour ne pas se brûler… il avait là la certitude que la jeune femme « contrôlait » et qu’il ne risquait rien. D’ailleurs, il en eu la preuve, puisqu’il ne sentit pas la morsure des flammes. Il remonta les yeux vers elle. Quittant les flammes mais gardant sa main dans la sienne. Elle parle d’éteindre les torches sans les tuer. Qu’elle avait essayé.
- Tu l’as dit toi-même, il y a peut être une solution, une méthode que personne ne connait encore.
La laissant se reculer, il frotta ses mains, les unes contre les autres, pour donner à la chaleur de la première, un peu de la froideur de la seconde. Pas gagner son uniforme à cause de ses pouvoirs … elle avait prit ses commentaires pour elle ? Evan s’assit un peu contre le banc qui se trouvait au milieu du chemin.
- Je n’ai jamais pensé cela. Et je ne le pense encore pas. Je pense que je me suis mal exprimé. Je sais que certains pompiers ont des pouvoirs, et sont des bons pompiers, des personnes pour qui je risquerais ma vie. Mais je sais que d’autres ne le sont pas. Ce sont eux que je critique, et que je hais. Toi, tu n’es pas de cette catégorie. Alors je ne te déteste pas.
Il le pensait vraiment. Charlotte avait bien plus d’une raison de mériter sa place ici. Déjà, elle était sous le commandement du chef, et Evan respectait tous les choix du chef. En suite, elle était gentille et abordable. Elle était réfléchit et calme … pas sur qu’à la place de Charlotte, en face d’un autre lui, il ne serait pas donner un coup de poing dans la gueule.
Evan observa la jeune femme. Elle semblait au bord de la panique … ou était ce juste un mimétisme de sa part ? Il l’observait, et avec la tranquillité du monde, il prit ses mains à nouveau dans les siennes. Dessina le contour de ses doigts et posant enfin sa paume dans la main de la jeune femme pour empêcher la flamme de respirer. Il ne pouvait pas savoir si cela avait marché sans lever la main de celle de la jeune femme. Il sentait bien de la chaleur, mais il ne pouvait pas dire si c’était parce qu’elle était en feu, ou juste sa main qui était chaude.
- La femme de mon frère, le policier, avait des pouvoirs. Elle était magique et c’était un honneur dans notre famille. Elle était gentille, douce, et je ne la haïssais pas. Elle s’entrainait souvent à la maison. Elle me demandait de rester avec elle au cas où. Mon frère et moi, on prenait le temps de l’observer. Sa sœur aussi s’entrainait de temps en temps. Juste pour comprendre leur pouvoir. C’était … Une habitude. Tous les samedi soirs.
Cette femme aurait pu être pompier… tout comme Charlotte, elle aurait eu son respect pour leur désir, ce qu’elles veulent faire, et son soutien le plus total. Pourquoi Evan parlait il de cela ? Parce que Charlotte venait de lui dire quelque chose qui lui appartenait. Qui n’aurait dû lui appartenir qu’à elle. Et elle lui avait dit parce qu’elle s’était senti pousser aux pieds du mur par ses paroles. Il lui devait … bien qu’en plus cela fasse du bien d’en parler.
- Il y a quelque mois de ça, la brigade n°6 a été appelé sur le lieu d’un incendie, avec torche humaine. C’était la maison de mon frère. La sœur de sa copine était devenue une torche. La brigade 6, tu verras assez vite, je les aimais déjà pas avant, n’a pas cherché à éteindre les flammes de la maison de mon frère. Ils se sont tous concentré sur la torche. Ils l’ont éteins. Et quand nous sommes arrivés, le feu dans la maison était toujours en cours alors qu’ils étaient heureux d’avoir stoppé la torche. « Ça va c’est qu’une maison » qu’ils m’ont dit.
Evan observait Charlotte et sa réaction. Il n’avait pas envie de dire la suite des évènements…n’était ce pas évident ? Même si … peut être ne pourrait elle pas comprendre le reste … la raison de sa fuite s’il ne lui disait pas. Il ne savait pas si les flammes s’étaient taries dans ses mains, mais il frottait son pouce contre sa peau. Pour l’apaiser ou pour se donner du courage ? Peut être un peu des deux.
- Quand je suis arrivé, la structure était tellement endommagée qu’elle allait s’effondrer d’une seconde à l’autre. Mon frère est arrivé à ce moment là … et il a essayé de rentrer dans la maison pour récupérer sa femme qui était à l’intérieur. J’ai du l’en empêcher. J’ai du le plaquer au sol pour ne pas qu’il saute dans les flammes. Je l’ai obligé à voir sa maison s’effondrer sous sa femme. Alors … oui, j’ai de la colère en moi… beaucoup de colère…. Et beaucoup de honte aussi. J’adore être pompier je me dis que je sauve des vies … mais j’ai détruit celle de mon frère … et si j’essaie de voir les autres comme des pompiers aussi alors … je ne sais pas … Depuis je le fuis.
Il essayait de respirer calmement, mais la colère, la haine, la souffrance, la tristesse et le désespoir n’aidaient pas à rester zen. Il respira doucement alors qu’il continuait de toucher la jeune femme pour se donner le courage de penser jusqu’au bout à cette journée.
- Je suis désolé d’avoir donné l’impression que j’allais te haïr, et désolé aussi pour t’avoir obligé à me montrer tes pouvoirs alors que tu ne le voulais pas. Je n’ai pas envie que ça s’arrête là entre nous. Si tu m’acceptes encore bien sur comme coéquipiers.