Midas sous ses airs de caniche bien bichonné était un fin limier. Et il n’avait pas son pareil pour débusquer les failles sous son incitation. Souvent Preminger lui indiquait une piste, un endroit insoupçonné que son esprit aiguillé permettait d’observer et Midas procédait aux finitions. En l’occurence, c’était lui qui sous l’indication de son « ami » avait retrouvé l’adresse de la rousse espionne. Preminger avait débusqué les parents quelques mois auparavant lors d’une simple venue à l’étude pour quelques documents administratifs en lien avec la clôture de leur dossier de prêt. De fil en aiguille, il les avait relié à un lien d’espionnage puissant et avec celle qui dans le monde des contes possédait le patronyme de Kim Possible. Son dossier sous le nez, il avait sollicité Midas afin qu’il obtienne ses coordonnées via son université. Puis il avait fouillé son passé, jusqu’au drame sentimental qui avait provoqué la mort de son cher acolyte Robin… Du pain béni. Une miette de désespoir associé à la vengeance, voilà qui était prometteur.
Avant tout contact, il orienta alors ses recherches différemment, étudiant le cercle des connaissances de la jeune femme, l’élargissant, scrutant les points d’ombre. Tout conte ne rompait jamais le lien. Comme les fils de la destinée, à l’exception d’Anneliese, souvent avait-il noté cette situation autour de ceux qu’il avait observé longtemps. Tout restait lié. Tout subsistait. La malédiction n’avait pas tout balayé, elle avait repensé. Et si Regina avait été imaginative pour ceux à qui elle avait souhaité du mal, elle avait soigné le reste en ne dépassant pas le carcan de l’horloge. Sa théorie payante, il l’avait faite appeler pour un problème quelconque et elle avait accouru aussi. Vive et fine, un regard d’acier sur une mâchoire ferme, elle avait effectivement le physique de l’emploi. SI on occultait sa chevelure rousse qui passait peu inaperçue. Et son air juvénile. Il ne fallait guère s’y fiait, son dossier parlait de lui-même mais malgré tout, cela restait foncièrement amusant de voir que dans cette ville, peu de personnes étaient réellement ce qu’elles semblaient être.

- « Bonjour Mademoiselle Wells, je suis ravi de vous voir séant... » il lui serra la main puis sourit « Je ne compte pas vous faire attendre, ma chère, je sais que vous avez sûrement autre chose à faire que de passer votre journée dans ce que vous devez considérer comme des bureaux sinistres, alors je serais prompt et efficace ».

Son sourire s’élargit alors qu’il haussait les sourcils, dans une mimique amusée :

- « Rien dans votre venue ici n’a vocation à être juridique. Tout cela sera...cependant légal, vous pouvez en être sûre. Je sais que vous êtes une femme d’honneur, Mademoiselle Wells. » il s’était levé, se mettant à arpenter la salle de sa démarche maniérée et hautaine « Il y a des années de cela, vous travailliez comme espionne avec un franc succès, on pouvait même dire que rien ne vous était impossible ! »

Son rire s’éleva avec arrogance et il l’écouta un instant distrait par son son cristallin puis revint au présent et à la jeune femme qui le dévisageait :

- « Je souhaiterai que vous puissiez reprendre ce travail… Mieux encore, je souhaiterai employer vos services. Parce que, voyez-vous, je crois en votre talent. Vous êtes une excellente espionne, il ne vous manque plus qu'une cause.»