« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
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- Bon, Kowalski... je tenais vraiment à te dire que tu fais du très bon travail, que ça soit au service communication, informatique et je ne parle même pas du service de création !
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| Conte : Madagascar | Dans le monde des contes, je suis : : Confidentiel
Il y avait beaucoup de choses que Caïn ne comprenait toujours pas dans la vie. Le codage par exemple. Bien qu’il soit à la tête d’une entreprise de sécurité ultra high tech, il devait bien avouer que lui-même ne comprenait absolument rien au lignes de codes qu’Eva et Kowalski pouvaient taper en quelques secondes. Rico, aussi. Si il était bien un être vivant que Caïn ne comprenait rigoureusement pas, c’était lui. Comment un gars aussi solide pouvait être aussi… Insouciant ? Combien de fois l’avait-il empêcher de faire littéralement sauter l’Agence -et eux avec ? Il avait cru faire une attaque quand il l’avait vu jouer avec les grenades à fragmentation au plein milieu du couloir menant à la cafétéria ! Comme si il s’était agit de vulgaire billes ou pire, des quilles ! Incompréhensible. Comment pouvait-on avoir si peu de jugeote ?! Mai le pire, en matière d’incompréhension, c’était les réactions de Kowalski.
Cela faisait maintenant des années que Caïn connaissait Kowalski. Il l’avait repéré dans la rue, l’avait emmené à Vent du Nord et l’avait aider à atteindre son plein potentiel. Il lui avait donner les moyens matériels et financiers d’exploiter au maximum son intelligence. Certes, ce n’était jamais assez pour le surdoué, évidemment, mais il lui avait fournit des moyens dont il n’aurait pu que rêver si il était rester ‘libre’, comme le disait souvent Skylar -à croire qu’avoir un travail dans son agence était l’équivalent du Goulag à ses yeux… C’était d’ailleurs une idée que Caïn avait noté sur un bout de post-it… Au cas où… Il avait apprit à le comprendre, à cerner ses habitudes, ses routines nécessaires. Il avait même lu des conférences et des livres sur l’autisme, sur les autistes, et sur le spectre autistique dans le seul but de le comprendre, et d’essayer, au mieux, de rendre sa vie au sein de l’Agence meilleure. Car oui, bien qu’il ai mit du temps à s’en rendre compte, et bien plus encore à l’admettre, Caïn s’inquiétait pour le jeune homme. Il s’inquiétait de son bien-être, de ses émotions. Il s’inquiétait de le savoir rassuré au sein de son laboratoire. Il savait qu’il lui laissait passer des choses que Skylar ou Rico ne pouvaient même pas espérer faire passer à leur tour. Et pour une raison simple, mais si compliqué à la fois…
Au départ, il avait penser qu’il ne ressentait pour lui qu’un inquiétude paternel. Après tout, il avait quasiment l’âge d’Eggsy. Certes, les jeunes hommes étaient TRES différents, pour ne pas dire carrément opposés, mais il voyait en eux deux jeunes hommes un peu perdu, ne sachant pas encore exactement où était leur place. Il voulait les aider, rien de plus, et de la même façon. Mais les choses… N’en était pas rester là. Ce n’était pas par instinct paternel qu’il avait lu tout ses livres, assister à toutes ces conférences. Ce n’était non plus par pur intérêt professionnel qu’il avait apprit à reconnaître les routines du scientifique. Ce n’était pas ‘pour rien’ qu’il laissait passer ses piques acerbes, quand bien même elle l’exaspérait. Bien sûr, c’était son rôle de patron, il n’était pas tyrannique non plus- auquel cas Skylar serait depuis longtemps parti en mission en tant que prisonnier dans un Goulag. Il avait conscience du potentiel de chacun de ses employés, qu’il considérait d’ailleurs plus comme une grande famille -cousins éloignés comprit- que comme de simples travailleurs. Mais Kowalski…. Ça avait toujours été différent. Sans jamais qu’il ne comprenne exactement pourquoi. Jusqu’à sa mission en Syrie.
Quand il avait finalement su qu’il allait mourir -ce qui aurait du arriver, si il n’avait pas eue un peu de chance- il n’avait penser qu’à quelques petites choses. Sa Norvège natale. Les paysages enneigés à perte de vue de son enfance. Eggsy, sa seule famille restante. Ses amis, bien sûr. Et Kowalski. Il ne l’avait pas inclus dans le précédent groupe, non. Il l’avait vu à part, dans son esprit, une case à lui seul. Une case qu’il avait, au fil du temps, rempli de chacun des détails, chacune des images qu’il avait inconsciemment collecté depuis des années. De sa moue de contentement à celle du mépris, de ses piques joviales à celles qui indiquait qu’il était vexé comme un enfant. De son emploi du temps et ses habitudes, qu’il avait inconsciemment retenu -le thé au citron du jeudi, à 10h30, que Caïn ravitaillait lui-même, toujours la même marque. De son rire, soit moqueur, soit sincère. Tout. Il avait tout collecté dans son esprit, sans s’en rendre compte. Et pour une bonne raison. Même si c’était impossible, au fond de lui, Caïn savait qu’il était tombé amoureux de lui. L’accepté aux portes de la mort était une chose. La comprendre au quotidien car finalement il allait vivre en était une toute autre.
Son retour de mission n’avait pas été simple. Entre les os brisés, les ongles arrachés, les dents à remplacés, il avait passé beaucoup de temps à l’hôpital. Un endroit charmant tout à fait dédié à l’introspection. Pendant un temps, Caïn avait songé à démissionner. Prendre le poste de directeur Européen, qu’on lui proposait depuis des années. S’éloigner, partir, loin si possible. Pas qu’il en ai envie, particulièrement. Mais l’éthique l’y poussait. En tant que directeur, il devait faire preuve d’impartialité. Or en aimant l’un de ses employés, ce n’était plus le cas. Son jugement serait forcément biaisé, en tout temps. Cela l’avait torturé des nuits entières, jusqu’à ce qu’il arrive finalement à un compromis. Lorsqu’Eggsy avait été un membre de l’agence, il n’avait pas été objectif. Pas une seconde. Il s’était même mit en danger de mort plusieurs fois pour aller le chercher. Or l’Agence ne s’était pas effondré pour autant. De plus… Il devait bien être honnête avec lui-même : Vent du Nord était une famille. L’objectivité de ses membres n’était plus exactement impartial. Skylar se mettrait toujours en danger pour ses frères, tout comme Charlie mourrait pour sauver l’un des leur. Ce n’était donc pas exactement cela, le coeur du débat. Non. Le véritable débat était bien plus simple et complexe à la fois : allait-il être capable, désormais conscient de ses sentiments, de rester le même à l’égard de Kowalski ?
Son mois de convalescence avait été long et prompt à l’introspection, une fois encore. Caïn était une personne qui réfléchissait énormément seul, mais pour une fois, il aurait voulu avoir quelqu’un pour pouvoir débattre. Fort heureusement, Eggsy se montra d’un enthousiasme fou à l’idée de pouvoir s’occuper de son père, et sans le savoir, il lui fut d’un grand réconfort. Au détour de quelques conversations, il fut même surprit de pouvoir obtenir son point de vue sur sa situation, sans même le savoir. Eggsy n’était pas Kowalski, très clairement, mais il était malgré tout un esprit d’une incroyablement chaleur, et Caïn ne put s’empêcher de se sentir soulagé de l’avoir à ses côtés. Plus que tout au monde, si Caïn savait une chose, c’était que ce gosse était le sien. Qu’importe la génétique et les codes.
Quand il était finalement revenu au travail, tout avait reprit son fonctionnement habituel. Daniel et Kowalski se hurlaient dessus pour la moindre broutille. Charlie lui parla de cette dernière paire de basket supermégatrocool qu’il avait acheté, et qui était tellement confort qu’il faudra qu’il essaie lui aussi. Eva lui fit un compte rendu de ce qu’il avait raté, et en profita pour lui faire part des quelques commérages de l’agence. Elle sembla cependant se retenir sur l’un d’eux, et Caïn n’était pas du genre à écouter les bruits de couloir, il n’y fit pas exactement attention. Il eut aussi la surprise d’avoir la visite de Stoyan, avec un pot de fleurs rouges et de Rico, qui lui offrit une sorte de sculpture en résidu d’armes… Assez étrange mais qu’il posa malgré tout sur son bureau, en guise de décoration. Skylar lui ne montra pas le bout de son bec. En somme, rien n’avait changé, et cela rassura beaucoup Caïn. Malgré tout, rien ne changeait.
Puis arriva la disparition de Kowalski. A dire vrai, il ne s’en rendit pas immédiatement compte, mais ce fut Daniel qui donna l’alerte. Le visionnage des vidéos de surveillance les fit tous paniqué à leur manière, Eva pour le potentiel scientifique, Daniel pour la future évaluation psychologique de Kowalski, Caïn pour la disparition pure et dure de l’un de ses scientifiques. Heureusement, il réapparut le lendemain matin, en bonne santé, et après quelques examens, et interrogations, il s’avéra qu’il allait relativement bien. Storybrooke semblait avoir encore fait des siennes, l’aspirant dans un univers de jeux vidéos, dont il lui fit la description dans un rapport détaillé que Caïn lu sans trop comprendre. En réalité, ce fut plus parce qu’il était perturbé que pour sa complexité. A son retour, Kowalski lui avait proposé de prendre un verre. Chose qu’il n’avait encore jamais fait, en 6 ans de service. Pas que cela se fasse réellement, mais Caïn voyait Charlie régulièrement en dehors du travail, il aidait Eva pour la construction de sa maison, il allait même parfois aider Stoyan pour son jogging. Mais Kowalski, jamais. Absolument jamais. Alors bien sûr, Caïn avait accepter. Pas qu’il songe une seule seconde à autre chose qu’à une volonté de se plier au protocole de management de la boîte, mais il y avait eue quelque chose dans sa voix, dans son ton, dans sa manière de rougir qui l’avait surpris. Comme si… Kowalski était… Stressé ?
Forcément, l’esprit rationnel de Caïn refusait d’y croire. Après tout, il ne s’agissait que de lui et de ses émotions qui faussait sa compréhension. Rien de plus. Sauf que Kowalski lui avait laissé un post-it. Un petit post-it, écrit à la main, avec une adresse de restaurant au lieu d’un bar. Une soirée au restaurant… Cette fois-ci, il avait finit par en parler à Eggsy, qui s’était révélé bien plus perspicace que prévu. Si il charia allégrement son paternel, il lui assura cependant qu’il ne pouvait pas s’agir d’un repas ‘professionnel’ et qu’il s’agissait plus que très certainement d’un repas galant, ce qui avait plongé Caïn dans un grande perplexité. Un repas galant, vraiment ? Avec Kowalski ? Mais… Etait-ce seulement envisageable pour le plus jeune ? Non voyons. Caïn était bien plus vieux que lui, une figure d’autorité qu’il aimait défier, rien de plus. Absolument rien de plus… Et pourtant, quand il finit par arriver devant ce petit restaurant, Caïn ne put s’empêcher de songer qu’il s’agissait là d’un restaurant familial, à l’ambiance tendre. Non pas un bar pour se sociabiliser. Etait-ce possible alors… ?
Pendant plusieurs minutes, Caïn demeura dans sa voiture, noire aux vitres teintées. Par réflexe professionnel, il fit bien sûr le tour du parking du regard, cherchant la moindre trace d’activités suspectes. Mais la seule chose ‘extraordinaire’ du lieu, c’était les cris étouffés d’une voix masculine qui chantait en allemand, et Caïn esquissa un sourire. Il ne comprendrait jamais pourquoi Kowalski écoutait du métal pour se concentrer. Silencieusement, il sorti de sa voiture, la verrouillant avant de se diriger vers la voiture du plus jeune. Pendant quelques secondes, il ne se rendit compte de rien, les yeux fixés sur son rubikscube, et Caïn réalisa qu’il était rentré se changer. A nouveau, un doute s’insinua dans son esprit, mais il stoppa net ses pensées. Il lui poserait la question. Si il était bien une chose que Caïn n’aimait pas, c’était les incertitudes. Mais pour l’heure, il se contenta de tapoter à la vitre, faisant sursauter Kowalski, qui prit un air penaud.
-Comme tu le dit souvent, si tu es à l’heure, tu es déjà en retard , sourit-il simplement, laissant le jeune homme s’extirper de sa voiture. Plutôt bien, il fait plus beau que ce que la météo annonçait.
La météo était un sujet que Kowalski appréciait, Caïn le savait et il espérait ainsi le détendre, car il semblait plus crispé que jamais ! Cela ne marcha qu’à moitié, le grand brun jetant des regards affolés à droite et à gauche, à sa montre et enfin à son patron.
-Je n’avais jamais encore mit les pieds dans cette partie de la ville. C’est agréable, je n’avais pas vu la mer depuis un moment, ajouta-t-il avec un sourire sincère, regardant vers le large, tandis qu’il suivait Kowalski. Les petits restaurants sont plus sécurisant. Plus la pièce est petite, plus il est facile de réagir en cas d’attaque.
Le côté paranoïaque de Caïn n’échappait à personne, mais c’était son passé qui avait fait de lui l’homme qu’il était. Et sa récente mission n’avait pas vraiment arrangé les choses. De fait, dès qu’ils entrèrent, Caïn repéra les sorties, les portes, les vitres et il passa rapidement en revue les différents visages présents. Majoritairement des couples, une famille. Pas de personnes seules. Personne ne se retournant sur leur passage. Même le couple qui faisait face à des miroirs ne leur jeta pas le moindre regard. Bien.
Un homme d’un certain âge s’approcha de Kowalski, lui parlant en grec. Son air avenant de gentil oncle rassura quelque peu Caïn et il répondit à son bonsoir d’un hochement de tête à son tour. Il guida Kowalski vers la baie vitrée, pas la meilleure place tactiquement, mais Caïn ne fit pas le moindre commentaire. Au contraire, il s’assit silencieusement, après avoir retiré son manteau à son tour.
-J’ai compris, dit-il simplement, en hochant la tête. Quand je travaillais en Europe, je devais être capable de communiquer avec le maximum de cible. Du coup, j’ai les rudiments de presque toutes les langues européennes.
Caïn ne faisait pas étalage de ses capacités en général. Il fallait bien le connaître pour savoir ce type de détail.
-C’est un très beau restaurant, ajouta-t-il, un léger sourire aux lèvres, en voyant Kowalski analyser la pièce qui les entourait.
Son stress était palpable à un point jamais encore égalé.
-La vue est très belle, fit-il, observant la plage qui se déroulait sous leur yeux. Comme je l’ai dis, cela faisait longtemps que je n’avais plus vu la mer. Quand je suis sorti de l’hôpital, c’est la première chose que j’ai demandé à voir. Après le sable et la poussière, j’avais besoin de grand air. Bon, on m’a refusé d’aller me baigner, mais tu te doutes bien que je ne leur ai pas demandé leur avis.
Il entendait encore les cris de l’infirmière qui lui assurait que c’était dangereux. Dangereux. Comme si de l’eau salée pouvait lui sembler dangereux, après avoir été électrocuté plusieurs fois.
-Tu as trouvé ta tasse ? demanda-t-il, se tournant vers Kowalski.
Quand il avait disparut, sa tasse s’était fracassé sur le sol, en une dizaine de morceaux. Caïn connaissant l’attachement de Kowalski pour ses objets, il avait prit le temps de les recoller et d’imperméabiliser le tout avant de la reposer sur son bureau, quelques jours après son retour.
-J’ai utilisé un de tes sprays imperméabilisant, tu devrais pouvoir reboire dedans si tu en as envie. Je sais que c’est important pour toi.
Il eut un petit sourire, avant que le vieil homme ne revienne vers eux, leur proposant un apéritif. Caïn lui demandan un Ouzo dans un grec sans accent, ce qui sembla surprendre et fit sourire leur hôte. Kowalski commanda à son tour, et un silence retomba sur leur table. Silence pendant lequel Kowalski se contenta de fixer sa montre, nerveux.
-Qu’est-ce qu’il y a Kowalski ? finit par dire Caïn, d’une voix à la fois douce et ferme. Pourquoi tu regardes ta montre comme ça ? Tu veux me parler de quelque chose ? Tu as des questions à me poser ?
(c) DΛNDELION
E. M. Kowalski
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| Conte : Madagascar | Dans le monde des contes, je suis : : Confidentiel
Entendre Kowalski le comparer à son grand frère… Etait assez adéquat. Après tout, Caïn n’avait jamais prétendu être très différent de Skylar. Alors,certes, Skylar pouvait être un véritable emmerdeur lorsqu’il le décidait, particulièrement lorsqu’il s’en prenait à lui avec la puérilité d’un enfant de 5 ans et demi, mais il était aussi un leadeur, un bon soldat -bien qu’il jouissait d’une chance qui clairement, l’avait sauvé plus d’une fois- et un enquêteur réactif. Caïn ne lui retirerait jamais cela, même si il ne se risquerait pas à lui avouer en face. Déjà qu’il faisait signer des pétitions pour le destituer de son rôle de directeur… Mais surtout, ce qui les rassemblait aux yeux de Caïn, c’était leur lucidité sur le monde qui les entourait. D’aucun aurait sans doute plutôt parler de paranoïa, mais ils avaient raisons. Le monde dans lequel ils vivaient était dangereux, vil, sournois. N’importe qui, n’importe où, pouvait se révéler être un ennemi -il priait d’ailleurs assez régulièrement pour que Rico ne passe pas du côté de l’ennemi. Alors oui, cela les faisait passer pour trop prudents, voir EXCESSIVEMENT prudents, mais… C’était le moindre mal. Mieux valait être prêt que surpris.
-Essenzialmente le basi. Koristio sam neke jezike više od drugih. Practiqué relativamente poco los idiomas del sud de Europa. Per als dialectes, depèn. Jag talar mer om nordiska dialekter, för mitt modersmål är svenska. (Essentiellement les bases. J’ai parler certaines langues plus que d’autres. J’ai assez peu pratiqué les langues du sud de l’Europe. Pour les dialectes, ça dépend. Je maîtrise plutôt ceux du Nord, puisque ma langue maternelle est le suédois.)
Il eu une petite moue, comme si il n’en retirait aucun mérite, et pourtant, cela demeurait l’une de ses fiertés. Du temps où il officiait en Europe, il avait aidé à sauver de nombreuses vies et éviter plusieurs attentats terroristes. Même si cela n’était, au final, que de faux souvenirs, il savait que si il avait eu l’opportunité de faire ces choix, il les aurait fait. Tous. Peu importe qu’il s’agisse de souvenirs fabriqués de toute pièce. Il n’aurait pas agit différemment si il s’était agit de la vraie vie. Il ne vit cependant pas du tout que cela provoquait une sorte d’éclair de curiosité, voir même de fierté chez son vis à vis. Tournant à son tour son regard vers la plage, il haussa légèrement les épaules, à la mention de la potentielle infection de ses plaies.
-Ce n’est que de l’eau salée. Au final, ça n’a fait que me piquer un peu, ça revigorait.
Il n’allait pas jouer les victimes en soulignant qu’il avait vécu bien pire durant sa captivité. Ce qu’il avait vécu avait été couché par écrit dans un rapport, et il ne doutait pas que quiconque souhaitait le lire à l’agence le ferait. Si ce n’était pas déjà fait. Et au final, il ne s’agissait que du passé. Pas la peine d’y revenir. Surtout qu’il savait que cela avait touché Kowalski, bien plus qu’il ne l’aurait songé, d’ailleurs. Il ne s’était pas attendu à une telle agressivité de sa part, quand il était finalement venu le voir à l’hôpital. Il lui avait hurler dessus comme jamais encore auparavant, ce qui avait vraiment surpris Caïn, qui n’avait absolument pas comprit ce qu’il lui reprochait. Avec le recul, il comprenait qu’il ne s’agissait que de la manifestation de son inquiétude, comme souvent, qui avait prit des proportions si énormes qu’elle l’avait totalement dépassé. Mais tout de même. Sur le moment, Caïn n’était pas du tout disposé à se faire disputer comme un enfant, et au final, cela s’était assez mal passé. Autant ne pas remué le couteau dans la plaie.
Il se contenta d’un hochement de tête lorsque Kowalski le remercia pour sa tasse, au moment où le serveur vint prendre leur commande. Le froncement de sourcils du cuistot surprit Caïn. Cela signifiait déjà que Kowalski venait suffisamment souvent ici pour qu’il connaisse ses habitudes, et visiblement, un Ouzo n’était pas du tout le type de boisson qu’il buvait ici. Pourquoi avoir décidé de prendre la même chose que lui dans ce cas ? Ce n’était pas dans les habitudes de Kowalski de suivre aveuglément les autres, surtout en matière de routine. Mais qu’est-ce qu’il se passa, à la fin ? Pourquoi était-il à ce point stressé ?… Eggsy avait-il eu raison au final ?… Le voir boire son verre aussitôt, tirant même la langue, confirmant donc qu’il n’appréciait pas du tout ce qu’il venait de commander, perdit encore plus Caïn et il remercia clairement du regard le propriétaire, qui vint amener un Vermouth à Kowalski, ce qui lui correspondait déjà beaucoup plus. Il en profita pour commander également un verre de vodka glacé, qui lui fut quasi immédiatement apporté. Il n’eut cependant pas le temps de la boire, Kowalski finissant enfin par cracher le morceau.
Il le laissa parler, ne l’interrompant à aucun moment. Il le connaissait, il savait que lorsque son stress se manifestait à ce point, il valait mieux ne pas le couper, sous peine de le voir soit se refermer comme une huitre dans un mutisme quasi complet, soit s’offenser et se mettre à hurler, plus fort et plus longtemps que n’importe qui. Ce soir, pourtant, Caïn eut le sentiment qu’il aurait pu, quelque chose lui soufflant que peut-être cela aurait rassurer le jeune homme, dans un sens. Mais il le laissa faire, le laissa parler de ses goûts musicaux, non sans surprise. Pas particulièrement en ce qui concernait les musiques qu’il lui cita, à dire vrai, il connaissait assez bien les goûts de Kowalski en matière de musique. Il ne comptait plus le nombre de fois où il était entrer dans son laboratoire en se plaquant les mains sur les oreilles tant les rifs de guitare ou les hurlements de chanteurs lui avaient brisés les tympans. Ni le nombre de fois où il l’avait vu se trémousser sur des sons plus joyeux, plus simple, plus ‘coloré’, à leur manière. Non, ce qui le surprit, ce fût plus le ‘pourquoi’ d’une telle conversation. Kowalski avait toujours dit détester les conversations inutiles, les conventions sociales qui forçaient deux individus à s’intéresser faussement à ce que l’autre aime. Alors pourquoi maintenant ? Est-ce que cela revêtait de l’importance maintenant ? Est-ce qu’il s’intéressait sincèrement à ce que Caïn appréciait – parce qu’il ne doutait en aucun cas de son intérêt en l’instant, mais pourquoi maintenant ? Le fait d’avoir manqué de mourir lui avait-il donné l’envie de mieux le connaître ? De résoudre une équation dont il ne maîtrisait pas les termes ou était-ce plus… Personnel cette fois ?
Il fut surpris cependant de savoir qu’il avait déjà assisté à des concerts. Vu son aversion de la foule, il aurait songé que jamais, il n’aurait pu s’y résoudre. Il eu également un sourire lorsqu’il lui avoua jouer du banjo, bien plus facilement désormais qu’il était pourvu de doigts, presque un rire, malgré lui. D’une curieuse façon, Caïn éprouvait de la joie, à l’entendre lui parler de tout ça. Cela changeait des piques et des conversations de travail. Cela ressemblait enfin à ce que lui avait… Voulu. Inconsciemment. Des conversations plus banales, certes, mais aussi plus intimes. Plus réelles. On vint à ce moment là prendre leur commande, et Caïn opta pour le plat du jour, sans même savoir de quoi il s’agissait.
-Je veux bien te croire, je n’arrive même pas à concevoir que tu ais pu en jouer, en réalité, pouffa-t-il à demi, lorsque le serveur fut parti. Je joue du piano également, et plus jeune, j’ai jouer du tambour, école militaire oblige. Mais ça fait très longtemps que je n’ai plus pratiqué. Je laisse Eggsy jouer sur mon piano quand il vient à la maison, cela permet de le garder accordé. En réalité, je ne suis pas très doué en la matière, mais c’est un bon exercice de rééducation.
Ce n’était pas la première fois qu’il s’était fait cassé des doigts, et déjà à l’époque, on lui avait conseillé de les maintenir ‘en mouvement’. Alors même si ce n’était qu’Au Clair de la Lune ou une Lettre à Elise, au moins, cela lui permettait de les assouplir.
-Je suis plutôt classique, je dois dire. Bach, Mozart, Tchaïkovski, Wagner. Toutes les œuvres pour violoncelle. Des compositeurs plus récent aussi, j’aime les musiques de films. Zimmer, Williams. J’aime… Les musiques qui me racontent des histoires. J’écoute aussi beaucoup de groupe nordiques, des chansons inspirés des Vikings. Ça me rappelle chez moi.
Il eu un petit sourire, presque nostalgique. Depuis quand n’était-il pas retourné chez lui ?
-Cela dit, je n’ai rien contre la pop, le rock, ou n’importe quel type de musique. Chaque musique est une œuvre en soit, elle a le mérite de son compositeur. Et puis comme je l’ai dis, j’aime qu’une musique me raconte une histoire. Alors n’importe quel style peut s’y prêter. J’aime beaucoup de chansons de Nigthwish par exemple. Moins Rammstein, je t’avouerais. Ah si, il y a bien un style que j’ai du mal à comprendre. C’est Eggsy qui me l’a fait découvrir. Tu connais la K-pop ?
Bien sûr qu’il connaissait, Caïn en était persuadé. Lui n’y avait strictement rien comprit. Trop de couleurs, de chorégraphie, de codes. Incompréhensible pour un papy comme lui.
-Pour ce qui est des concerts, je vais régulièrement à l’opéra. Cela dit, j’ai profité de ma jeunesse en Europe pour assister à quelques concerts. AC/DC, les Rolling Stones. Entre autre.
Doucement, il prit une gorgée de sa vodka.
-Et pour répondre à ta première question, oui, je suis content d’être là. Je ne dirais pas que je ne suis pas surpris, mais dans le sens positif du terme. Je suis agréablement surpris. Que tu m’invites dans un restaurant qui est important à tes yeux. Je… Ne comprends juste pas pourquoi.
Le visage de Kowalski devint soudainement blême, et Caïn tendit malgré lui la main à travers la table, dans un geste aussi surprenant que spontané.
-Ou plutôt, je… devine pourquoi. Mais je...
Sa main sous la sienne se crispa encore plus, et Caïn cru un instant que Kowalski avait cessé de respirer.
-Kowalski, est-ce que c’est un rendez-vous ? Galant, ajouta-t-il, comme si la précision était nécessaire. Parce que si c’est le cas, je dois te rappeler que je suis ton supérieur hiérarchique et que… Cela ne doit pas… Te faire te sentir obligé de quoi que ce soit.
Rien que de se l’entendre dire, il se faisait l’effet d’être un parfait abruti. Pourquoi avait-il ramené ça sur le tapis ?!
-Ce que je veux dire, c’est que… J’y… J’y ai beaucoup pensé. En fait, j’y ai pensé depuis la Syrie.
C’était de pire en pire, à croire que toute sa façade de grand blond glacier ténébreux venait de s’écrouler par terre comme une pièce montée. Il eut un soupir, terminant d’une gorgée son verre de vodka, sans relâcher la main de Kowalski.
-Quand j’étais en Syrie, finit-il par dire, d’une voix nerveuse, quand ma… Décapitation a été prévu, et que j’ai eue le temps de réaliser que j’allais mourir… J’ai pensé à quelques choses. A ma famille. A mon pays. Et à toi.
Cette fois, il releva les yeux, les plantant directement dans les yeux de Kowalski.
-Je n’ai jamais été… Attiré par un autre homme. Je n’ai… Même conçu que c’était possible que ça m’arrive. Mais je crois… Que je suis tombé amoureux de toi. Et je dois t’avouer que je ne sais quoi faire de ces informations. Parce que quand j’ai cru que j’allais mourir, je les ai juste… Acceptés. J’allais mourir, je n’allais jamais te revoir. Mais finalement je suis en vie. Et je ne sais pas comment...
Il eu un soupir, malgré lui. Il n’allait pas mentir en prétendant ne pas être profondément perturbé par tout ça. Le fait de ‘quitter la normalité’ qu’il avait toujours connu le terrifiait. Aimer un homme le sortait déjà totalement de sa zone de confort, mais aimer Kowalski c’était… Bien plus hors norme. Malgré lui, Caïn avait peur de tout les qu’en dira-t-on, de tous les on dit, il avait peur, au final, d’être différent de ce qu’il pensait. L’idée de pouvoir être gay… Le terrorisait.
-Alors j’aimerais savoir… Si c’est un rendez-vous galant ou si j’ai fais une énorme connerie en te racontant tout ça...
(c) DΛNDELION
E. M. Kowalski
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| Conte : Madagascar | Dans le monde des contes, je suis : : Confidentiel
Le silence qui tomba sur eux à la suite de sa question fit tomber une balle de plomb dans son estomac. Lui qui avait du rassembler tout son courage pour parvenir à une telle déclaration se sentait soudain aussi démuni qu’un petit enfant. Avait-il commit la pire erreur de sa vie ? Avait-il compromit leur amitié, leur avenir professionnel, voir même, leur relation tout court ? Il aurait du se taire. Il aurait du ne rien dire et accepter le poste à Sophia. Il aurait du partir et laisser ça derrière lui, ne prévenir qu’Eggsy et s’en aller. Le silence valait mieux que le remord, non ? Il avait disparu deux fois, pourquoi pas à nouveau ? Certes, il s’en savait incapable, au moins pour Eggsy, mais pour l’Agence. Un mot, une enveloppe sur chaque bureau, quelques instructions. Il aurait du faire ainsi. Il aurait du faire ainsi et ne jamais revenir. Au lieu de ça, il se retrouvait emmuré dans un silence subit, sa main sur celle de son collègue et ami, attendant avec angoisse que le glas de son verdict ne tranche définitivement tout lien qui puisse les relier.
Kowalski pouvait-il seulement envisager une relation amoureuse ? A cet instant, il en doutait plus que jamais. Il avait beau savoir qu’il était sorti avec Eva, et qu’il avait couché quelques fois, à sa plus grand frustration, avec Daniel, il en venait à se demander si tout cela n’avait pas été qu’une illusion. A-romantique. C’était ce qu’Eggsy lui avait expliquer, un jour, quand il avait admit sa propre ignorance des codes ‘amoureux’ de cette nouvelle génération. Des personnes qui n’envisageait que l’aspect sexuel d’une relation, et non la romance. Etait-ce cela ? Etait-ce pour cela que ça n’avait pas marcher avec Eva ? Et lui qui venait lui déballer ses sentiments, tel le dernier des benêts. Mais quel idiot… Mais quel idiot ! Il pouvait le voir sur son visage, plus pâle qu’un linge, ses propres mots l’avaient au mieux choqués, au pire dégoûter… Il s’apprêtait à retirer sa main et à lui présenter ses excuses lorsque finalement, le son strident et brusque d’une alarme incendie leur vrilla les tympans.
Par réflexe, il porta sa main à la ceinture, comme à chaque fois que quelque chose le prenait par surprise. Un simple coup d’oeil à la salle lui permit cependant d’analyser la situation et de comprendre que le danger ne nécessitait pas de riposte armée. Une seconde, il échangea un regard avec Kowalski, avant de se lever de leur table, et de se diriger en salle, jusqu’à la table la plus éloignée de la sortie, criant à pleine voix aux autres clients de sortir. L’adrénaline se diffusa dans son sang, chassant le reste, et il prit la situation en main, au grand soulagement de son esprit. Au moins, pour quelques instants, il n’aurait plus à songer à la honte que le dévorait… Rapidement, il aida un couple à passer, écartant les tables pour les faire passer loin des cuisines, avant de soulever une vieille dame, effrayée, dont le déambulateur posé contre le mur ne laissait aucun doute quant à sa capacité à se déplacer rapidement. Elle eu un hoquet lorsqu’il la souleva, avant de s’accrocher à lui, cependant que ses petits-enfants hélaient Caïn depuis l’extérieur, tout autant soulagé qu’étonné de le voir agir ainsi. En moins de quelques minutes, le restaurant avait été évacué, et Caïn chercha aussitôt du regard Kowalski, craignant un instant de le retrouver prostré à leur table, sa fourchette à demi tordue entre ses doigts. Mais non. Il se trouvait prêt du propriétaire, qui pleurait à chaudes larmes et que Kowalski tentait, maladroitement, de consoler.
Aussitôt, le visage de Caïn redevint froid, neutre, un masque qui était devenu son quotidien. En tant qu’espion, on lui avait apprit à ne montrer aucune faille, aucune émotion. Et pour la première fois depuis longtemps, Caïn en était heureux. Car si Kowalski avait pu voir le doute, la honte, le regret et la peur qu’il ressentait à cet instant, sans doute aurait-il ri. A juste titre sans doute. Après tout, pouvait-on être plus ridicule que lui en cet instant ? Comment avait-il pu croire, un seul instant, qu’un génie comme lui pourrait s’intéresser à un idiot comme lui ? Et puis… Un homme, qui plus est. Ridicule. Gênant, même. Que devait-il penser de lui, désormais ? Rien que d’y penser, il se sentait mal. Et que dirait-on de lui désormais ? Il entendait déjà la voix de James se moquer allégrement de lui. Allait-il perdre toute crédibilité auprès des siens ? Il savait qu’aux yeux d’Eggsy, cela ne changerait rien, mais pour le reste ? La société avait évolué, mais à quel point ? Et si on lui retirait son grade à cause de cela ? Kirsten avait tellement souffert au sein de l’armée…
-Kowlask… ? commença-t-il lorsqu’il se redressa, s’éloignant du cuistot, mais il n’eut cependant pas le temps de finir sa phrase.
Kowalski, presque frénétiquement, s’éloigna de lui, partant vers un ponton de bois qui s’approchait de la mer. Bien. Il avait donc sa réponse. Il le fuyait, sans aucun doute. Son visage se fit plus sombre, hésitant un instant à le laisser là et à rentrer chez lui. La soirée pouvait-elle devenir pire, de toutes manières ? Probablement, mais ne valait-il pas mieux y mettre un terme alors ? Sans doute. Mais une part de lui se refusait à laisser Kowalski seul et en prise à ses émotions. Depuis qu’il avait apprit qu’il se scarifiait, l’inquiétude de Caïn à son égard n’avait fait qu’augmenter. Comment pouvait-il se faire du mal de la sorte ? Volontairement ? Il comprenait le trop plein d’émotions et sa difficulté à les gérer, mais ainsi… Cela l’inquiétait. Enormement. Tellement qu’il finit par le suivre, malgré lui, s’obligeant cependant à la distance.
Il fut cependant surprit de la réplique que Kowalski lui répéta. Encore plus lorsqu’il commença à parler de coucher avec lui et de promotion canapé. L’incompréhension la plus totale se peignit sur son visage, et cette fois, elle fut plus que lisible. De… Quoi voulait-il parler ? Il faillit l’interrompre, mais Kowalski enchaîna, le fusillant du regard entre deux répliques. Ce n’était pas de la gêne ou du dégoût qu’il ressentait chez lui, mais de la colère. De la colère pure et dure et une sorte de… Vexation. Comme si il avait fait, ou plutôt dit, quelque chose d’incroyablement stupide et vexant, une bêtise plus grande que lui-même ! Mais… Caïn ne parvenait pas à saisir laquelle. Et cela le plongeait dans une perplexité totale. Il… N’était pas dégoûter par lui mais juste… Excéder ? C’était à n’y plus rien comprendre !
Et puis… Il lui parla de Margrathéa. Il lui expliqua enfin ce qu’il s’était réellement passé sur cette fichue planète, qu’il lui avait déconseillé d’aller visiter. Il avait toujours cru que son irritation à son retour était du à sa frustration de n’avoir rien trouver d’intéressant là-haut : il s’avérait qu’il en était tout autre ! Et Caïn fut plus que surprit de comprendre. Un… Fantasme ? Il était son fantasme ? L’idée que Skylar ai pu assister à une telle chose le fit à la fois rouler des yeux et sourire, mais il n’eut pas vraiment le temps de s’attarder sur cette idée, tant l’histoire semblait énorme. Kowalski… Fantasmait sur lui ? Mais depuis quand ?! Il n’avait eu de cesse d’être insupportable, irritant ! Désagréable avec lui, et même violent verbalement ! Jamais il n’avait fait preuve de la moindre intention romantique ! Jamais ! Alors… Comment était-ce possible ?!
Médusé, il fit de son mieux cependant pour garder le silence. Il connaissait Kowalski et il savait que l’interrompre était encore pire que de dire une imbécillité. Et en l’occurrence, Caïn se sentait sans voix ! Kowalski fantasmait sur lui, impossible. Improbable. Qui pouvait bien fantasmer sur un ancêtre comme lui… Et pire encore, cela rendait sa réaction incompréhensible ! Pourquoi donc était-il tellement en colère, alors même qu’il lui avait avouer avoir des sentiments pour lui ?! C’était incompréhensible !! Il fit cependant un pas en avant quand il le vit triturer son nerf pour faire réagir son bras, lui saisissant le poignet pour l’empêcher de se faire du mal, mais Kowalski retira sa main, comme irrité par son contact. Il s’éloigna de lui, avant de revenir, marchant sur le rebord avant de sauter à nouveau devant lui, s’asseyant à même le sol, erratique, avant de rouvrir les yeux. Cette fois, ce n’était plus de la colère qu’il voyait, mais de la peur, une peur brute et candide à la fois, à la mention de son retour de mission. Malgré lui, Caïn s’approcha, doucement. Il savait que son retour de mission avait touché ses proches. Eggsy, plus que les autres, à n’en pas douter. Mais il n’avait pas saisit que cela avait touché Kowalski à ce point. Il avait subit son courroux, sa colère à l’hôpital, mais c’était tout. Jamais il n’aurait pu croire que cela l’avait marqué à ce point…
Et puis, il mentionna Noël. Et Caïn comprit enfin ce qu’il lui était arrivé. Lorsqu’il l’avait vu arriver, tremblant et pleurant à sa porte, Caïn n’avait rien comprit. Absolument rien. Il avait tenté de le rassurer, du mieux qu’il avait pu, le consolant à sa manière froide mais compatissante, mais il n’avait jamais rien comprit à ce qui avait mit le génie dans cet état. Certes, il avait comprit que la mairie avait encore jouer avec les lois de la nature et que, par ce fait, elle avait envoyé Kowalski dans un futur dont il remettait la réalité en doute. Certes, il avait entendu Kowalski lui parler d’une invasion extra-terrestre, de la fin du monde et de la nécessité, pour lui, de poursuivre ses recherches sur de nouvelles armes. Il l’avait laissé faire, conscient de la nervosité et la réelle détresse de Kowalski, mais il n’avait pas comprit. Pas comprit qu’il avait vu, dans ce futur, une famille. Pas comprit qu’il faisait partie de cette famille. De leur famille. Pas comprit que Kowalski lui avait confesser son amour sans oser le faire. Pas comprit qu’ils n’étaient finalement que deux imbéciles incapable de communiquer mais fait pour être ensemble.
Kowalski recula, relâchant légèrement son étreinte, mais avant qu’il ne puisse faire quoi que ce soit, Kowalski se pencha vers lui, et plaqua ses lèvres contre les siennes. Aussitôt, Caïn se crispa, l’une de ses mains attrapant brusquement le poignet du plus grand, prêt à l’arracher de son visage. Une réaction brusque à un geste… surprenant. Un geste qu’il n’aurait jamais cru possible et qu’il n’avait jamais envisagé, même après sa déclaration précédente. Caïn était d’une génération ancienne, où les baisers n’étaient pas immédiats, où tout était question de langueurs et de rapprochement lent, de douces attentions qui se transformaient peu à peu en intimité. Cette brusquerie lui était inconnue. Cette brutale intimité lui était inconnue. Et pourtant….
Rapidement, sa main crispée se desserra. Le poing prêt à partir se défit, venant lentement frôler la hanche de son vis-à-vis. Et ses lèvres serrées s’entrouvrirent doucement, un long frisson lui parcourant l’échine et la nuque. Caïn n’avait jamais embrassé un homme, encore moins un homme plus grand que lui. Lui qui avait toujours dominé ses baisers découvrit une tension sourde et lourd qui envahit son corps, se rapprochant malgré lui de celui de Kowalski. Sa main sur son poignet glissa le long de sa manche pour venir caresser son visage, descendant doucement contre son cou, son pouce passant le long de sa mâchoire. Son autre main passa le long du dos de Kowalski, remontant jusque dans sa nuque, l’attirant à lui avec une sourde autorité, à laquelle Kowalski répondit assez surprenamment, ses grands mains se posant sur le torse de Caïn, en en froissant la chemise, avant de glisser, plus bas, beaucoup plus bas, jusqu’à venir toucher les fesses de Caïn, qui eu une sorte de sursaut.
-Kowalski, murmura-t-il, le souffle légèrement coupé, son regard glacé plongeant dans celui de Kowalski, dont les joues rivalisaient avec des pivoines. Euclide, continua-t-il, son pouce venant caresser sa joue doucement. Pardonne moi si je t’ai… Blessé dans ma maladresse. Je ne sous-entendais en rien que tu puisses vouloir… Coucher avec moi par ambition.
Le plus jeune leva les yeux au ciel, visiblement encore agacé de cette possibilité.
-Je… Ce que je voulais dire, c’est que… J’avais peur. Que tu puisses… Enfin...
Il du reprendre son souffle encore quelques secondes avant de parvenir à s’expliquer.
-J’ai des sentiments pour toi. Depuis longtemps. Mais je n’aurais jamais cru que… Que ça puisse être réciproque. Je pensais que tu me prenais au mieux pour ton ami, au pire, pour ton boss agaçant. Je n’aurais jamais pensé que tu puisses aussi avoir des sentiments pour moi. Mais maintenant, je comprends un peu mieux certaines choses. Beaucoup de choses.
Il eu un sourire, malgré lui, presque sardonique. Avec ces explications, son comportement infecte à son retour de Magrathéa et ses angoisses lors des fêtes de Noël étaient… Plus logiques. Plus… Compréhensible, du moins.
-Astrid et Alexander ? dit-il d’ailleurs, en fronçant les sourcils, tout en souriant. Astrid est… Etait le nom de ma mère, souffla-t-il, doucement, son sourire se faisant plus doux.
Etait-il possible qu’il ai réellement vu le futur ?