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Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
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 Life never stops teaching | Stefan

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Honey Lemon
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Life never stops teaching | Stefan _



________________________________________ 2021-02-18, 00:00 « Science is magic that works. »

Mardi 16 février 2021

Quarante huit heures plus tôt, de nombreuses personnes avaient célébré la St Valentin, notamment lors de la soirée Kissing Booth organisée par Violette. Connaissant le stress qu'occasionnait cette organisation chez Violette, Honey n'avait pas manqué de lui envoyer tout son soutien par sms juste avant le début de la soirée, tout comme elle n'avait pas oublié de demander un débriefing le lendemain, n'ayant elle-même pas participé à l'événement. En fait, Honey avait passé un dimanche 14 février très éloigné des préoccupations romantiques associées traditionnellement à cette fête. Comme souvent, elle avait profité du weekend pour passer une bonne partie de son temps au laboratoire, à faire l'une des choses qu'elle préférait : des expériences. Et comme souvent, lesdites expériences avaient abouti à quelques explosions ou débordements plus ou moins maîtrisées. En l'occurrence, cette fois-là, une substance corrosive avait un peu échappé à son contrôle et avait, en rentrant en contact avec la peau de sa main gauche, une brûlure chimique peu seyante sur le dos de sa main. Sur le moment, c'était un peu douloureux. Peut-être, comme Wallace l'avait fait remarquer quand elle était rentrée, qu'elle aurait mieux fait de porter des gants, malheureusement, Honey oubliait assez souvent de le faire.
Mais ce qu'elle n'oubliait pas, en revanche, c'était sa formation aux premiers secours et plus particulièrement quoi faire dans ce genre de situation. La sensation de sa chair attaquée par l'acide n'avait certes pas été très agréable, mais en deux jours il n'y paraissait plus. Il ne restait, en fin de compte, qu'une cicatrice qui finirait par partie et qui tenait compagnie au micro coupures que le froid mordant du Maine causait sur les mains de la jeune femme. L'hiver, il fallait le dire, était particulièrement rude cette année-là, surtout pour une jeune californienne habituée à des températures plus clémentes.
Toutefois, Honey ne s'en plaignait. Elle n'avait pas demandé d'arrêt maladie, estimant ne pas en avoir besoin pour si peu. Enseigner, après tout, elle le faisait avant tout avec son esprit, pas particulièrement de la main gauche. Et c'était justement ce qu'elle avait fait toute la matinée en séance de tutorat avec ses thésards ce jour-là.
Puis la jeune femme avait déjeuné, seule, comme toujours depuis le départ d'Evelyn, avant de se rendre au bureau du doyen de la faculté de sciences pour récupérer un document officiel dûment signé dont elle avait besoin. Malheureusement, quand le doyen le lui remit, la jeune femme constata qu'il avait oublié de le faire signer par le président de l'université.
- C'est embêtant, fit-elle remarquer, la mine contrite, à son supérieur direct, mais il manque une signature, et non des moindres. Je crois que sans la signature du président cette autorisation peut être considérée comme nulle et non avenue.
Agacé, le doyen de la faculté de science récupéra sèchement le document et le parcourut rapidement du regard. Il jura que, pourtant, ce même document était bien passé entre les mains du président et qu'il aurait dû être signé de sa main, de facto. Jugeant qu'il était déjà passablement énervé, Honey se retint de pointer l'évidence, à savoir qu'il ne l'était pas et récupéra la feuille à signature manquante.
- Vous savez quoi ? Vous n'avez qu'à aller la demander vous-même, Docteur Lemon. J'ai des choses bien plus importantes à faire que courir après une signature comme vous en avez manifestement le temps, claqua le commentaire final du doyen avant qu'il ne retourna aux papiers sur son bureau, signifiant assez impoliment que l'entretien était terminé.
Honey ne demanda pas son reste et quitta son bureau.
A la vérité, elle n'avait pas beaucoup plus de temps que le doyen pour s'en occuper car quand elle n'enseignait pas Honey était chercheuse. Mais même si elle n'était pas experte en gestion administrative, elle restait convaincue qu'il fallait agir selon les règles (ce que Wasabi aurait totalement approuvé) et se rendit donc en direction du bureau de la secrétaire du président de l'université.
Le plan était le suivant : remettre le document à la secrétaire, expliquer la situation et revenir le lendemain ou le surlendemain, ou quand celle-ci jugerait que l'autorisation pour la levée de fonds aurait des chances d'être signée. Mais la secrétaire n'avait manifestement pas l'air de cet avis et invita, sans lever le nez de son écran, Honey à s'en charger directement.
Cette dernière, quoique peu certaine que ceci soit la procédure habituelle, ne se débina pas. Elle poursuivit son chemin jusqu'au bureau sur la porte duquel une plaque en or indiquait le prestigieux titre de Président de l'Université de Storybrooke et frappa pour s'annoncer, sans prêter attention au nom de la personne en dessous du titre.
Pourquoi l'aurait-elle fait, d'ailleurs ? Le président de l'université, c'était Philip Charmain, comme tout le monde le savait. Certes, elle n'avait jamais mis les pieds dans son bureau (là encore : pourquoi l'aurait-elle fait, elle qui n'était même pas titularisée ?) mais il n'y avait pas non plus trente six présidents de choses et d'autres dans une université. Il n'y en avait qu'un et c'était son bureau.
Une voix masculine, étouffée par la porte qui séparait les deux individus, invita Honey à entrer, ce qu'elle fit, commençant à débiter le discours qu'elle s'était répété mentalement à débiter, histoire d'être la plus efficace possible :
- Bonjour monsieur le Président, je suis vraiment désolée de vous déranger, j'imagine que ce n'est pas le process habituel mais...
Honey allait ajouter que tout avait été vu avec sa secrétaire quand elle fit enfin attention à qui elle s'adressait et qu'elle reconnut une personne qu'elle s'était extrêmement bien employée à éviter jusqu'à présent : Stefan Vulpesco. Les yeux écarquillés de le trouver ici sans Philip Charmain, Honey passa en mode pilote automatique et acheva sa phrase toute prête d'une voix bien moins audible :
- ... J'ai demandé à votre secrétaire et c'est elle qui m'a dit de venir directement.
Comme pour s'empêcher de poursuivre, Honey se mordit la lèvre inférieure. Une question lui brûlait les lèvres et, puisque la situation la désarçonnait, elle ne put la retenir bien longtemps :
- Attendez mais... qu'est-ce que vous faites ici ? Je... Attendez.
Une main levée comme pour imposer le silence, la jeune femme, qui avait, en équilibre plus ou moins stable sur ses genoux, le document sans signature pour lequel elle se déplaçait, recula son fauteuil roulant, ressortit dans le couloir et examina la plaque sur la porte du bureau.
Quand on prenait le temps de la lire en entier elle indiquait clairement : Président de l'Université de Storybrooke - Stefan Vulpesco. Oui. En fait si on prenait le temps de lire les panneaux, on avait toutes les informations.
Honey rentra donc une nouvelle fois dans le bureau (après tout son papier n'était toujours pas signé) et ferma la porte, tentant de rester digne alors qu'elle aurait bien aimé s'enterrer quelque part. Métaphoriquement, certes. Fermant brièvement les yeux, la jeune femme inspirant avant de reprendre :
- Des félicitations s'imposent, manifestement. Alors... félicitations. Je... Je peux repasser plus tard, peut-être ?
Bien qu'athée, Honey aurait presque eu envie de commencer à prier juste si cela lui avait permis d'obtenir la possibilité de remettre sa requête à plus tard. Là, c'était vraiment gênant. En l'espace d'à peine plus de quinze jours, Stefan lui avait avoué qu'elle lui plaisait et maintenant il devenait son N+2. Honey aurait bien aimé le savoir avant de raconter tout ce qu'elle avait raconté à Violette le weekend précédent.
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________________________________________ 2021-02-19, 02:18

C’était une journée particulière. Stefan, depuis ce matin à 8 heures du matin, il bougeait continuellement, passant de l’aile des sciences littéraires a celle administrative. Les élèves qui le connaissaient étaient quelque peu étonnés de le voir sortir avec des boîtes de son bureau. Avait-il été viré pour indécence? Avait-il changé d’école ou de métier? Que faisait-il avec ses affaires sans avoir averti personne? D’habitude, ils étaient mis aux courants quand ils changeaient de prof. C’était bizarre! Pourtant, tout cela s’expliquait. Tout simplement, il n’y avait pas encore eux d’annonce officielle. Tout s’était passé très vite. Il faut dire que la situation tait pressante. Après tout, un établissement sans directeur, c’est quelque peu plus grave qu’une école sans professeur, non?

Philip Charmain était le président de l’université depuis le début de la malédiction. Il n’y avait eu que lui pour s’occuper de l’établissement et il avait fait un très bon travail. Pourtant, il avait dû quitter son poste d’une manière… incongrue. Effectivement, le vieil homme avait été blessé sévèrement pendant qu’il faisait du benji. Là, il était dans le coma et personne n’avait prévu de remplaçant! C’était la panique dans l’air administrative la veille au soir quand Dracula avait été attiré par les voix disant qu’ils avaient besoin d’un remplaçant et au plus vite. Vous vous doutez bien que le vampire n’allait pas laisser passer une offre aussi alléchante, lui qui voulait être dans a haute société!

Bon manipulateur et excellent lèche-bottes, il sut facilement charmer les gens qui s’occupaient de trouver le remplaçant et ils lui proposèrent le poste sans même se douter que c’était son but premier. Ainsi, il déménageait, le lendemain, toutes ses affaires de son ancien bureau à son nouveau qui portait déjà fièrement sur sa porte son nom sur une plaque d’or. Il avait à peine posé la dernière boîte sur le meuble en bois d’acajou qu’il entendit des roues sur le sol. Tiens… Ne serait-ce pas miss Lemon, par hasard?

Quand elle arrivait en ne le regardant nullement, lui, n’assis dans son nouveau fauteuil diablement confortable, avait les yeux que sur elle. Un large sourire étirait ses lèvres, amusé par l’humaine qui n’avait même pas remarqué le changement de proprio. Cela fit qu’amuser doublement l’être immortel qu’il était quand elle écarquilla les yeux en remarquant enfin à qui elle avait à faire. Sans rien dire, il se contenta de croiser ses mains ensemble et les déposer sur son bureau, la laissant rassembler ses esprits et même aller lire son nom sur la porte! Elle revient vers lui et le félicite. Elle ne semble pas forcément croire en les félicitations qu’elle lui offrait.

- Mais ne soyez pas idiote, voyons! Restez, je vous en pris!

Avant qu’elle ait le temps de le remarquer, il était déjà derrière elle et refermait la porte.

- J’ai eu à peine le temps de m’installer, mais j’ai déjà eu le temps de brancher la machine à café, alors. Voudriez-vous un thé? J’ai de la camomille et de la Violette. Sinon il y a aussi des saveurs plus fruitées. Enfin, c’est ce que m’a dit le vendeur…

Le vampire retourna s’asseoir et il adressa un sourire à la blonde, montrant à quel point il était à l’aise et plutôt amusé par la situation. La voir si mal à l’aise avait quelque chose de comique et il ne pouvait clairement pas s’empêcher d’en rire.

- On dirait que vous avez vu un fantôme! Je comprends votre étonnement, après tout personne n’a encore été averti du changement dans la direction, mais votre malaise m’étonne. Aurais-je une glène de chacal? Bien sûr, je plaisante avec vous, mais si vous avez un problème avec moi… Dites-le. Je comprendrais. Bref, j’imagine que vous n’étiez pas venu ici pour faire la conversation. Que puis-je faire pour vous, miss Lemon?


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________________________________________ 2021-02-19, 23:26 « Science is magic that works. »

Pourquoi n'était-on jamais autorisé à fuir les situations gênantes ? Honey aurait aimé avoir réponse à cette question mais constatait, avec dépit, qu'à chaque fois que la situation se présentait dans sa vie, tous les éléments s'arrangeaient pour la retenir prisonnière de son malaise social. Fallait-il en conclure que les humains avaient une certaine prépondérance à se délecter de la gêne de leurs pairs ? Ou personne n'était-il en mesure de repérer la gêne qu'il inspirait à autrui ? Quelle que soit la raison sous-jacente, Honey était, de toute façon, trop polie pour insister - qui plus est face à un supérieur hiérarchique, et resta à deux mètres du bureau, attendant son reste.
De toute façon, Stefan ne lui en avait pas véritablement laissé le choix. Il s'était levé et la jeune femme n'en prit pleinement conscience qu'en entendant la porte se fermer dans un léger "clac" derrière elle. Honey sursauta tandis qu'une impression de déjà vu s'emparait d'elle.
Ce n'était certes pas le même bureau (celui-ci était plus grand) et ils n'entretenaient plus la même relation (même si Honey était incapable de la qualifier avec des adjectifs) mais se retrouver, seule, dans le bureau du professeur Vulpesco (qu'on devait sans doute appeler Président Vulpesco à présent) sans se sentir parfaitement à l'aise n'était pas inédit dans la vie de la jeune femme. Et comme la dernière fois que cette situation s'était produite, Stefan se montrait un hôte exemplaire et courtois, de sorte qu'on ne pouvait rien lui reprocher, surtout pas son propre malaise. Comme à son habitude, il était extrêmement à l'aise, si ce n'est content de lui-même. Il y avait ainsi des choses qui, manifestement, étaient amenées à rester constantes.
[color=#9400D3]- Merci beaucoup pour l'offre. Mais... vous êtes vraiment sûr d'avoir le temps de prendre le thé ? Je veux dire... Manifestement, je tombe mal, vous étiez occupé/color], fit observer la jeune femme en désignant la pièce, encore encombrée de cartons, d'un ample geste de la main.
Elle faisait bien sûr allusion à sa prise de possession de son nouveau bureau (il y avait toujours quelque chose d'excitant dans l'idée de décorer ou d'agencer une nouvelle pièce dans laquelle on allait être amené à passer énormément de temps) mais aussi plus généralement à son rôle de président. Honey n'imaginait pas exactement le fiche de poste qui arrivait avec un tel titre mais pouvait aisément imaginer qu'elle impliquait de nombreux engagements, tout autant de réunions et de tas des responsabilités. Ca n'était jamais vu un président d'université qui prenait le thé tout l'après-midi avec une professeure qui n'était même pas titularisée !
En bref, la situation, à tous les niveaux, lui paraissait incroyablement incongrue et, d'ailleurs, Honey était toujours plus près de la porte que de l'imposant bureau qui trônait au centre de la pièce. Et même s'ils se connaissaient plutôt bien à présent, la chimiste ne voulait pas s'imposer - ni que Stefan se sente obligé de la recevoir en grandes pompes. Elle n'avait pas vraiment de problème avec lui et se trouvait même de nombreux points communs avec le vampire (si étrange que cela puisse paraitre) mais comprenait plutôt bien pourquoi il en émettait l'hypothèse. Avec du recul, Honey ne pouvait pas dire que sa réaction, en le découvrant à ce poste, avait été particulièrement chaleureuse. Et sans doute parce qu'elle était qui elle était, la jeune femme avait laissé la situation lui échapper. Ce qui était avant tout de l'étonnement, justifié, à en croire la récence de la nomination, passait à présent pour de la gêne. Voire pire.
- Excusez moi, reprit la jeune femme après une inspiration prolongée, en baissant légèrement la tête. Je suis surprise. C'est tout. Je n'imaginais pas que la carrière politique et administrative d'un président d'université vous intéressait. Si ce nouveau poste vous plait, je suis sincèrement contente pour vous. C'est une belle évolution, assura Honey avec une certaine véhémence. Vous allez continuer d'enseigner ? voulut-elle savoir, ne pouvant réprimer sa curiosité et jugeant que cette question, contrairement aux autres qui jaillissaient dans son esprit, était acceptable. Les présidents d'université ne le font généralement pas... mais pourquoi je vous dis ça, vous le savez mieux que moi, c'est évident, s'excusa une nouvelle fois la jeune femme.
Alors pour éviter les commentaires inutiles et les questions indiscrètes, Honey sauta sur la perche que Stefan lui tendait : la requête initiale qui l'amenait dans son bureau.
La jeune femme fit rouler son fauteuil jusqu'à l'autre côté du bureau et lui tendit la liasse de documents qui trônait depuis tout ce temps sur ses genoux, expliquant :
- Il manque votre signature. Le doyen de la faculté de science estime que le document est quand même valable mais... Franchement, je ne suis pas sûre. Le template stipule qu'il faut l'approbation du président alors... me voilà, conclut peu habilement Honey, qui en dehors des grands discours scientifiques n'était pas bonne oratrice.
De sa main gauche, elle attrapa le document sur ses genoux et le déposa sur le bureau avant de croiser les mains sur ses jambes.
- C'est pas urgent, précisa-t-elle rapidement, toujours dans l'optique de déranger le moins possible, même si c'était lui qui lui proposait de rester. C'est votre premier jour de président, c'est ça ? Ca doit être excitant. Vous allez... fêter ça, avec Damian ? se permit-elle de demander puisque lui se permettait de plaisanter avec elle.
Honey connaissait plutôt bien le fils de Stefan, même si, pendant longtemps elle n'avait pas eu connaissance de leur lien de parenté. Ce qu'elle pouvait dire des deux vampires, c'était qu'ils étaient très différents. Stefan était probablement enchanté par son nouveau poste mais son fils, en revanche, risquait fortement de pâtir de cette nomination lorsqu'elle serait rendue publique. Ce n'était déjà pas facile pour lui d'être un surdoué enfant au milieu de jeunes adultes, tout comme ce n'était sans doute pas évident d'être tout ça et aussi le fils d'un professeur à la réputation sulfureuse. Mais cumuler toutes ces particularités et devenir le fils du président de l'université, Honey doutait que ça lui simplifierait la vie.
Pour autant, elle comprenait aussi que les parents, quels que soient leurs enfants, ne pouvaient pas se résumer à leur rôle parental. Ils avaient leur propre vie à mener et devaient penser à eux. Stefan l'avait sans doute fait en acceptant ce nouveau poste et il avait probablement raison de laisser libre court à son ambition. C'était une envie très saine. Quant à conjecturer sur l'impact de cette nomination sur la vie de Damian, Honey ne se serait jamais permise de le faire à haute voix.
La seule chose qu'elle s'autoriserait éventuellement à évoquer c'était les conséquences qu'elle envisageait que nouveau rapport d'autorité instauré entre Stefan et elle aurait sur leur relation - surtout au vu des récentes révélations qui avaient eu lieu et qui tournoyaient parfois dans l'esprit de la jeune femme.
Elle n'était pas certaine de vouloir aborder ce sujet et pourtant il faudrait bien, tôt ou tard. Honey en avait en quelques sortes fait la promesse à leur retour du Poudlard recréé par le JAHR, or la jeune femme tenait à respecter sa parole, toujours, sauf si les événements l'en empêchaient. En revanche, maintenant que la surprise était passée, il y avait un point qu'elle se sentait le devoir d'aborder immédiatement, de façon à rectifier ce qui était sans doute une de ses énièmes maladresses.
- A propos, pour ce que j'en sais votre haleine est tout à fait correcte. Et je n'ai pas de problème avec vous. Ni avec votre nomination Monsieur le P... Je dois vous appeler comme ça maintenant ? Je sais pas trop. J'aurais pas appelé votre prédécesseur Philip, j'aurais trouvé ça... déplacé. Vous êtes mon supérieur maintenant, remarqua la jeune femme. De façon indirecte, certes, mais... quand même.
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________________________________________ 2021-02-25, 04:05

Le bureau était rempli de boîtes. Le vampire avait à peine eu le temps de déposer la dernière d’entre-elles avant que cette visite improvisée n’arrive. La demoiselle fait remarquer qu’il semblait occupé, mais il hausse les épaules, ne semblant pas vraiment préoccupé par le rangement.

- Si je vous propose un thé, c’est que j’ai du temps à vous accorder. Sinon vous seriez déjà dehors à l’heure qu’il est. Alors, la saveur miss Lemon?

Effectivement, il n’était plus un simple professeur. Il avait de nouvelles tâches administratives et des papiers à remplir, mais Dracula savait bien gérer son temps. C’était limite si sa vie n’était pas réglée à la minute près, étant toujours dans les temps dans tout ce qu’il voulait accomplir. Ainsi, s’il disait avoir le temps, il en était sûr et il n’allait pas se retrouver pris à la gorge par le temps. Rapidement, il a servi l’humaine pendant qu’elle s’exprimait sur ses réactions, prenant tout au premier degré, comme d’habitude.

- Je vous ai déjà dit auparavant que j’ai été roi…? Alors oui, l’administration et la politique a toujours été dans mes intérêts principaux. Ce n’est effectivement pas la même chose, mais diriger me manquait. Ainsi, quand on m’a proposé le poste… J’ai sauté sur l’occasion!

Rapidement, le sujet passe à la raison de la présence d’Honey Lemon qui finira par, enfin, s’approcher de son bureau où il s’était installé. La demoiselle finit par lui tendre une feuille qu’il lut en diagonal avant de signer et tendre vers la blonde avec un sourire.

- Vous avez raison, en général, ils ne le font plus et je ne compte pas continuer l’enseignement non plus. À moins que mon ancien poste nécessite un remplacement de dernière minute, je vais me consacrer à mon nouveau poste. C’est mon premier jour, en effet et non, je ne célébrerais pas cela avec Damian. Nous ne sommes pas très… fêtards. De plus, il ne semblait pas apprécier la nouvelle. Je ne sais pas vraiment pourquoi il s’est énervé.

Le vampire posa son coude sur son bureau et déposa sa tête dans sa main en regardant son ancienne collègue et adressant un sourire amusé à cette dernière qui semblait avoir du mal avec le deuxième degré.

- Miss, vraiment… Parfois je me demande ce qui se passe dans votre tête. C’était pour plaisanter cette histoire d’haleine. Franchement, évitez de m’appeler président, s’il vous plaît! Je ne suis pas Philip, je ne suis pas cet homme dans le coma. J’ose espérer que l’on se connaisse assez pour nous appeler par nos respectifs plutôt que par des titres. Peu importe que je sois votre supérieur, je ne veux pas de cette distinction rigide entre nous. Nous sommes dans une ère moderne! Profitons-en, par l’enfer! Il n’y a pas de classes sociales à respecter ou de mœurs strictes à respecter. Je ne vois pas le mal que cela causerait si nous continuons comme d’habitude. Personne ne va s’en offusquer. De toute façon, je ne suis pas n’importe qui. L’opinion des autres me passe au-dessus de la tête. Donc, ne vous en faites pas avec cela. Et si quelqu’un en a quelque chose à redire… Quelle importance?! Il n’y a que vous qui pouvez décider de e que vous voulez comme lien, qu’il soit strictement professionnel ou… amical? Je m’avance peut-être un peu…


Honey Lemon
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________________________________________ 2021-02-26, 00:56 « Science is magic that works. »

Le raisonnement se tenait et Honey le savait. Alors elle céda et demander du thé au citron s'il en avait (c'était quand même une saveur commune, non ?) tout en ajoutant que la sorte n'avait pas réellement d'importance. Elle s'accommoderait de tout, elle n'était pas difficile et l'aurait répété deux fois encore si elle n'avait pas craint d'user de la patience du vampire. D'ailleurs, Honey se demandait si elle n'avait pas déjà commencé à le faire sans s'en apercevoir. Alors elle avait évité de dire qu'elle n'avait pas envie d'un thé, maintenant, là, tout de suite. Elle en aurait peut-être envie plus en l'ayant devant elle et ça ne pouvait pas lui faire de mal puisque c'était sa boisson préférée.
D'ailleurs, une fois la tasse devant elle, Honey y enroula instinctivement ses mains, laissant la chaleur les envahir jusqu'à ce que ce soit à la limite du supportable. Elle l'écoutait sans rien dire, plutôt attentivement même si questions et réflexions tournoyaient dans son esprit. Effectivement, il avait mentionné son statut de roi et Honey opina quand il le lui rappela, se rappelant parfaitement de ce qu'elle avait pensé à ce moment-là. Et pourtant, malgré ce souvenir encore vif dans son esprit, elle n'avait pas su prendre le recul nécessaire pour entrapercevoir la logique dans les démarches de Stefan au sein de la hiérarchie de l'université, comme si, parfois, Honey était aussi myope au sens métaphorique du terme. Maintenant, pourtant, tout lui apparaissait très clairement et logiquement.
- C'est logique, vous avez raison, approuva Honey encore à moitié dans sa réflexion. Vous avez bien fait, dans ce cas.
Du coin de l'œil, elle le fit parcourir trop rapidement pour le lire, le document qu'elle lui avait amené et y apposer sa signature avec une nonchalance déconcertante qui ne faisait que confirmer, une fois encore, qu'ils n'avaient pas les mêmes valeurs professionnelles. Toutefois, Honey récupéra son document. Puisqu'il l'avait signé aussi rapidement, elle gagnait le droit de ne pas repasser dans ce nouveau bureau et pourrait s'éclipser plus rapidement. Stefan perdait l'excuse de la faire patienter pendant qu'il se plongeait dans son étude longue et détaillée, ce qui arrangeait les affaires de la jolie blonde.
Mais cela ne l'empêchait pas d'écouter avec attention ses projets ou plutôt son absence de projet. Peut-être que célébrer les promotions professionnelles était une coutume typiquement humaine qu'on perdait en devenant un vampire, songea la jeune femme. Certes, elle n'imaginait pas Stefan danser ivre mort debout sur une table, mais il existait quantités de façons moins extravagantes pour célébrer une bonne nouvelle du genre. Bien sûr, c'était mieux de célébrer, peu importe la façon, avec une personne et Stefan, quoique capable de progresser à une vitesse vertigineuse sur le plan professionnel, entouré de tout un tas de relations sans doute très utiles dans ce domaine, semblait très seul quand on s'éloignait du cercle des affaires. Ce n'était pas la première fois qu'il mentionnait sa relation compliquée avec son fils (en fait, c'était la seule chose qu'il en disait jamais), si bien que parfois Honey se demandait si elle ne s'entendait pas mieux avec Damian que son propre père (ce que, naturellement, elle ne lui dirait jamais en face) et la jeune femme opina pour signifier qu'elle comprenait.
Ce qu'elle comprenait aussi étaient les raisons qui pouvaient expliquer la réaction de son fils. Mais pouvait-on les exposer à son N+2 ? Honey en doutait, en dépit de la proximité qu'il tenait à maintenir entre deux en ne s'embarrassant pas des titres et en l'invitant même à l'appeler par son prénom, ce que lui ne faisait jamais, paradoxalement. Il s'en tenait à Miss Lemon et Honey ne s'en formalisait pas. C'était agréable à l'oreille et poli. Il n'y avait, pourtant, que lui pour toujours l'appeler ainsi. D'ordinaire, dans la sphère professionnelle, on l'appelait docteur, parfois professeure. Mais Stefan n'avait assurément rien d'ordinaire, elle ne pouvait décemment pas s'attendre à ce qu'il fasse comme tout le monde.
Ni à ce qu'il pense comme tout le monde.
Il était pourtant bien le seul à ne pas voir ce que son nouveau titre changeait, qu'il le veuille ou non, dans leurs rapports. Arquant un sourcil, la jeune femme sourit, amusée, et trouva un aspect de son discours de le sens duquel elle pouvait sans peine abonder :
- Vous n'êtes pas n'importe qui, ça, c'est certain et je veux bien croire que l'opinion des autres vous "passe au-dessus de la tête", le cita-t-elle, mais dans certaines situations c'est impossible de ne pas en tenir compte. Si je suis titularisée d'ici quatre ans, si je n'arrête pas d'enseigner d'ici là, nuança la jeune femme, je veux l'être parce que je le mérite, pas pour d'autres raisons. Et même si je le suis en fin de compte, si nous avons une relation, quelle qu'elle soit, au vu de la hiérarchie entre nous, ma légitimité sera nécessairement remise en cause. Tout comme...
Honey s'arrêta en se rappelant la résolution qu'elle avait prise quelques instants plus tôt.
- Tout comme rien du tout, en fait, se reprit-elle pour éviter de donner son avis sur la perception que Damian avait de la situation. Laissez tomber, c'était pas important pour la conversation. Retenez que ça ne m'ennuie pas d'être votre amie, ni de vous appelez par votre prénom - il est chouette. Celui de maintenant, je veux dire... Bref. Mais je ne veux pas de traitement de faveur. Aucun. Jamais. Sous aucun prétexte. Si vous acceptez cette condition, j'accepte les vôtres, on reste comme on est et j'aurai suffisamment de garanties pour que les opinions des autres me "passent aussi de la tête", décréta la jeune femme en lui tendant la main comme pour sceller un pacte.
Il y aurait nécessairement des personnes pour s'offusquer d'un tas de choses, même si la jeune femme ne savait pas exactement tout ce qu'elle mettait derrière ces tas de choses. Le fait était seulement qu'il y avait toujours des gens bien pensants pour s'offusquer. Et Honey pouvait s'en accommoder, du moment que Stefan n'usait pas de son influence pour qu'elle en profite. Elle aimait réussir, comme n'importe qui, d'ailleurs, mais préférait ne devoir son succès qu'à elle-même. C'était sans doute pour cette raison qu'elle ne s'était pas tournée vers son père au moment de se lancer dans l'enseignement mais qu'elle avait pris exemple sur Evelyn, sa BFF. Jusqu'à présent, ça ne lui avait pas mal réussi de s'inspirer de son modèle en y ajoutant sa petite touche personnelle. Mais le modèle était parti, loin, et enseigner n'était plus si amusant que ça, sans elle, en fin de compte.
Chassant cette pensée triste de son esprit, Honey but une gorgée de thé et réfléchit à leur relation. Amicale ou professionnelle ? Les événements récents lui laissaient penser qu'il ne souhaitait ni l'un ni l'autre. Qu'il voulait plus ou différent. Mais il n'était jamais explicite, comme s'il craignait quelque chose - en témoignait sa peur, justement, de trop s'avancer.
Parfois Honey avait envie de lui hurler dessus pour qu'il soit enfin limpide et s'exprime sans détour en restant constant dans ce qu'il déclarait (ce qui, actuellement, ne semblait plus être le cas). Ca l'aiderait vraiment - plus que ces sous-entendus et ces suppositions à demi mots, en tout cas !
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________________________________________ 2021-03-18, 22:42

Le vampire posa son regard sur la feuille qui avait tendu à la jeune femme avant de les reposer sur elle. Il venait probablement de faire l’inverse de ce qu’elle voulait. Dans tous les cas, il hocha la tête pour répondre à l'affirmative, étant tout à fait d'accord avec elle. Il n’imaginait même pas lui donner des avantages. Ce n'était pas son genre. Du moins, il y a longtemps il était un roi juste et équitable. Ainsi, même s'il n'est plus si "bon", il est tout de même équitable. Bon, il ne l’avait pas trop prouvé en signant sa feuille en ne prenant même pas le temps de lire ce qui était dessus, mais il avait une raison différente. Il n’avait pas agi pour “lui plaire” ou quelque chose du genre et il allait lui expliquer. Il haussa les épaules en se mettant à jouer avec un stylo, le faisant tournailler entre ses doigts.



- Écoutez, il est tout à fait hors de question de vous avantager, même si vous me l'aviez autorisé. Je ne suis peut-être pas l’homme le plus strict dans le respect des règles, mais je sais une chose. Vous êtes capable de me prouver ce que vous valez et j’ai bien l’intention de vous engager de manière définitive le jour venu pour cette raison et non pas parce que je vous apprécie. Si je n’ai pas lu cette feuille, c’est que je vous fais confiance. Professionnellement, je veux dire. J’ai vu vos cours, je sais comment vous fonctionnez. Je vois aussi à quel point le respect des règles vous importe. Sinon, vous ne seriez pas venu dans mon bureau. Ainsi, je sais que ce papier ne sert pas à arnaquer notre école. À moins que vous ayez quelque chose à dire, miss Lemon?, il demande avec un sourire en coin, ricanant un peu avec amusement. Bref, j’accepte votre demande. Vous n’aurez pas de traitement de faveur, promis. SI vous voulez ma parole sur papier, je suis même prêt à signer un contrat!



L’homme arrêta le mouvement de son stylo, repensant à ce qu'avait dit celle qui se trouvait en face de lui.



- Vous alliez dire quelque chose et vous vous êtes tus... Serait-ce à propos de mon travail? De mon fils, peut-être? Légitimité, vous avez dit... Avez-vus peur que les gens pensent que je favorise les notes de mon propre fils?




Il soupira et se mit à masser sa mâchoire.



- Je dois dire que je n’avais pas pensé à cela en prenant le poste. C'était une opportunité en or et auparavant, l’autorité était valorisée. Être prince, c’était un honneur. Un signe de distinction. Aujourd’hui, être le fils d'un haut placé attire souvent la jalousie, voire des soupçons, qu'elles soient fondées ou non, sur les privilèges que ces enfants pourraient avoir. Je n’espère pas que cela causerait plus d'ennuis. Je sais qu’il a déjà du mal en étudiant ici en étant si jeune en apparence et pourtant brillant.




Stefan arrêta de parler un moment, fronçant les sourcils. Une pensée venait de lui traverser l’esprit et il entrecroisa ses doigts.



- Je pense que... Nous devrions parler d’un autre sujet vous et moi. Pour nous assurer de ne pas rester sur le moindre non-dit. Ce qui s’est passé lorsque nous étions à... cette école magique. Nous ne pouvons pas faire comme s’il ne s’était rien passé. Du moins, moi je ne le peux pas. Vous devez être sincère avec moi, miss Lemon. Me dire ce qui va se passer.


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________________________________________ 2021-03-19, 00:34 « Science is magic that works. »

Honey n'aurait jamais imaginé que la fermeté avec laquelle Stefan accepta de ne jamais l'avantager lui ferait autant plaisir et elle dût, à vrai dire, se retenir pour ne pas sourire trop fort de satisfaction. La jolie blonde ne savait pas où elle en serait dans quatre ans, quand elle pourrait prétendre à être titularisée. Elle ne savait pas non plus si elle continuerait d'enseigner pour atteindre le quota d'heures lui permettant d'être titularisée. On ne savait jamais de quoi l'avenir était fait, quelles opportunités nous seraient offertes et quelles portes se refermeraient. Depuis qu'Evelyn était partie, Honey s'était remise en question, notamment vis-à-vis de ce poste qu'elle avait pris à l'université. Elle s'était interrogée sur les raisons qui l'avaient poussée à choisir cette nouvelle voie. Etait-ce pour être avec Evelyn, pour faire comme elle, pour se donner un nouveau défi ou par vocation ? La jeune femme n'était pas certaine d'avoir répondu avec certitude à cette question. Mais ce dont elle était sûre, c'était que pour le moment ce poste lui convenait.
Et s'entendre dire que sa façon d'enseigner et ses principes étaient dignes de confiance faisait également très plaisir à Honey. Elle aurait pu dire qu'elle buvait du petit lait mais elle ne savait pas réellement bien se servir de cette expression imaginée. En tout cas, la chimiste était très satisfaite de la tournure de cette conversation - au moins à ce niveau-là.
- C'est parfait alors, conclut poliment la jeune femme quand ce fut à son tour de parler. Ne vous embêtez pas à rédiger une déclaration sur l'honneur, ça gâcherait inutilement du papier. Je vous crois, de toute façon, assura Honey en lui rendant timidement son sourire.
La mention de l'écologie, parfaitement inutile, aurait sans doute fait plaisir à Evelyn, une pensée qui réchauffa le cœur de Honey. Même si sa meilleure amie n'était plus en ville, elle était, d'une certaine façon, encore très présente dans la vie de la scientifique en dehors de leurs appels Skype. Cela la confortait dans l'idée que leur lien ne s'étiolerait pas de si tôt malgré la distance.
Ah, si seulement Honey avait pu rester dans ces agréables pensées ! Si seulement elle n'avait pas parlé un peu trop vite et amorcé une réflexion sur Damian qu'elle n'était pas certainement de vouloir partager avec son père ! Malheureusement, une fois qu'ils étaient prononcés, les mots ne pouvaient jamais être ravalés. C'était ce qui donnait autant de pouvoir à la parole, qui en faisait à la fois une arme redoutable et un remède miraculeux.
Honey n'était vraiment pas certaine que ce soit une bonne idée de partager son ressenti sur ce que la vie à l'université pouvait être pour le fils de Dracula mais puisque Stefan n'avait pas manqué d'entendre l'amorce de sa réflexion (et comment aurait-il pu passer à côté de celle-ci avec son ouïe si fine ?). Mais puisqu'il en faisait une interprétation assez inexacte, il valait sans doute mieux rectifier le tir tant qu'elle en avait l'occasion.
Avec un sourire gêné, Honey reprit donc :
- Votre fils est inscrit à la faculté des sciences et vous avez beau être très cultivé, il est apparent que les sciences ne sont pas... encore... votre spécialité. Je n'allais pas dire que vous alliez l'avantager. Je parlais seulement de moi. De ma légitimité, précisa la jeune femme. C'est important pour moi d'être légitime et crédible dans ce que je fais. Même si je suis la fille de mon génie de père ou l'amie de v... Ou votre amie, conclut la jolie blonde après une seconde de réflexion. Ca et la crédibilité, ce sont deux choses auxquelles je tiens beaucoup. Non... ce que je voulais dire... ce que je pense, vis-à-vis de votre fils...
Honey soupira, se demandant comment amener le sujet dans la conversation et comment le faire avec le discours approprié. C'était tellement plus simple de parler des singularités au milieu des trous noirs !
- Vous savez que l'intégration n'est pas facile pour Damian. Vous le savez mieux que moi, insista la jeune femme qui choisit, finalement, une autre approche à celle initialement amorcée. Je pense. Et... c'est simplement que je me dis que quand l'information se répandra qu'en plus d'être ce que les autres étudiants pensent qu'il est, un enfant précoce, il est aussi le fils du... big boss... J'ai peur que ça le desserve dans son intégration. Mais je ne dis pas que vous n'auriez pas dû saisir cette opportunité ! se récria instantanément Honey en levant les mains comme pour le figer avant qu'il ne reprenne la parole (ce qu'elle ne savait bien sûr pas faire). La situation est plus complexe que ça. Il n'y a peut-être pas de solution parfaite à ce problème. Au sens mathématique du terme, j'entends. C'est normal que vous ne vous interdisiez pas de vivre parce que vous êtes père parce que votre personnalité, votre vie, votre... Vous n'êtes pas seulement limité à ce rôle, conclut maladroitement la scientifique, préférant ne pas parler de "sa mort" car il avait l'air trop vivant, tout de même.
Quoique pas suffisamment pour l'être véritablement.
Après avoir été aussi sincère Honey aurait adoré pouvoir s'en aller, retourner à sa petite vie de scientifique, loin de ce bureau, loin de toutes les conversations que Stefan pourrait vouloir entretenir avec elle. Mais il en décida autrement et la jeune femme trouva déplacé de prendre la tangente (ça, en revanche, c'était une expression imaginée que Honey maitrisait) devant un supérieur hiérarchique. Amitié ou non.
Il n'était pas surprenant que Stefan souhaite aborder ce qui s'était passé à Poudlard même si une partie de Honey aurait adoré que, comme pour Las Vegas, ce qui se passe à Poudlard reste à Poudlard. C'aurait été une excellente façon de faire comme si de rien n'était. Bien sûr, la jeune femme savait que ce n'était pas possible. C'était pour cette raison que, quelques jours auparavant, elle avait cherché le conseil de Violette, qu'elle trouvait plus à l'aise dans les relations sociales et qui, en plus, connaissait l'intéressé également. Contrairement à Evelyn, en tout cas, d'après les informations en la possession de Honey.
Ne tenant pas à montrer à quel point cette conversation l'embarrassait, Honey se retint de pincer l'arête de son nez ou de porter une main dans ses cheveux. Elle inspira, comme pour faire le vide dans son esprit, puis déclara :
- Je ne peux pas vous dire ce qui va se passer parce que je connais pas l'avenir et aussi parce qu'une relation ça ne se décide pas seul mais d'un commun accord entre les deux parties. Je... J'ai réfléchi à .... tout ça. Je peux affirmer que vous éprouvez à minima de l'attirance physique pour moi mais je ne peux pas certifier que vous ayez de l'affection. Je peux également vous assurer que je ne comprends pas ce qui se passe dans votre esprit. Et je ne suis pas sûre de savoir ce que le mien pense de tout ça. Mais je peux répondre à la question que vous m'aviez posée ce jour-là. Enfin... disons que je peux essayer. Vous m'aviez demandé si j'accepterais de faire une sortie plus classique avec vous, rappela inutilement la jeune femme pour remettre la conversation en contexte. Et je suis d'accord. En tout cas sur la théorie. La mise en pratique me laisse davantage perplexe car... Vous n'allez pas réellement au restaurant, n'est-ce pas ? Mais vous m'en avez proposé un. Comment comptez-vous faire ?
C'était sur ce point de détail que la réflexion de Honey se concentrait, même si elle se demandait assez souvent depuis toutes ces révélations si le vampire éprouvait de l'affection à son encontre. Elle savait que l'amour, au sens romantique du terme, était un mélange de désir et d'affection. Et si les désirs de Stefan à son encontre n'étaient sans doute plus à prouver, son affection restait un mystère pour Honey.
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________________________________________ 2021-03-21, 00:16

Le vampire ne pouvait nullement nier ce que disait la blonde. Forcément, être le fils du dérecteur n'allait pas aider à son intégration. Était-il déjà intégré d'ailleurs? Il n'avait jamais entendu parler du moins ami ou vu la moindre personne à la maison. Il ne le voyait pas dans les corridors non plus durant les pauses, comme s'il tentait de se cacher, éviter qu’on le remarque. Autre fois, il avait des amis, une famille dans un monde bien différent de celui-ci. Depuis sa transformation, il avait perdu le goût à la vie, se contentant d'errer sur terre et c'est probablement cela qui attristait le plus son père qui tentait, tant bien que mal, de le divertir, mais disons le... Il n'utilisait pas vraiment les bonnes techniques. L’invité à chasser des humains, ça ne l'intéressait pas du tout et il semblait même trouvé ça outrageant. Il avait fini par abandonné après une longue dispute sur la différence entre le bien et le mal. Tous n’étaient pas destinés à devenir tueurs en série.



- J’aimerais pouvoir vous dire que j’ai une solution à ce problème. Honnêtement, je n'en ai jamais eu une seule qui réussisse à alléger un peu soit-il son existence et son isolement. Il lui faudrait des gens comme lui, coincés entre deux âges, mais ce n'est pas courant de trouver des petits génies, surtout à Storybrook.



Le sujet changea rapidement puisqu’il voulait qu’ils discutent de ce qui s’était passé à Poudlard, ce baiser qui était arrivé par surprise. Le vampire sembla encore plus étonné qu’Honey quand elle s’était réveillée quand cette dernière lui annonça d'accord pour sortir. Honnêtement, en proposant cela il avait songé qu’il aurait eu droit à un non. Après tout, au départ, rien ne prédestinait ces deux âmes de se rencontrer ou seulement s'apprécier. Pourtant... Les choses évoluent et les cœurs aussi. Avait-il l’attirance? Fortement! L’affection? Ça, il ne pouvait pas dire. Une part de lui disait que non. C’était impossible. Il était un monstre, une bête. L’amour, c’était finit. Il avait assez donné et hors de question de retenter le coup! Pourtant... Ses actions disaient tout autre chose.



- Et bien... Rien nous oblige d’aller au restaurant, ce n’était qu’une idée lancée comme cela. Si cela vous tente, il est possible d’ignorer l’avis des gens. Sinon, y aller durant des heures moins communes comme 14h, comme cela les gens penseront que j’ai mangé et pas vous. Sinon... Il y a bien d’autres choses disponibles. Après tout, nous ne sommes plus au moyen-âge. Nous avons beaucoup plus de choses à faire en dehors des promenades et des bals. Il y a le cinéma, invention formidable. À un tel endroit, personne ne trouverait cela étrange que je ne consomme rien. Sinon, si vous avez des envies en particulier, il ne faut surtout pas hésiter à proposer. Je suis tout ouïe. Tant que vous ne m’emmeniez pas à une convention étrange de gens qui aiment la science-fiction, cela devrait aller, je pense.


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________________________________________ 2021-03-21, 20:49 « Science is magic that works. »

Sur ce point, Stefan avait raison. Des profils aussi atypiques que ceux de Damian, ça ne courait pas les rues. Et c'était sans doute une bonne chose car Honey sentait qu'il n'était pas très heureux de mener la vie que les circonstances lui imposaient. En outre, jamais elle ne souhaiterait, à personne, d'être coincé pour toujours dans l'enfance, sans perspective d'évolution. L'idée seule l'effrayait. La vie se devait d'être une perpétuelle évolution, même si cette évolution tendait inexorablement vers la mort. Un esprit ne cessait jamais de grandir et il était plus que probable que celui de Damian soit depuis bien longtemps déjà devenu trop grand pour le corps qu'il habitait.
Mais, tout comme son père, la jeune femme n'avait pas la solution pour soulager le mal être certain de Damian. Même si ce n'était pas son rôle, n'étant, en fin de compte, qu'une enseignante parmi d'autres, Honey aurait adoré disposer de la solution. Si tel avait été le cas, elle l'aurait partagée depuis longtemps déjà. Malheureusement, tout ce qu'elle pouvait faire, c'était compatir à ce destin qu'elle ne trouvait pas enviable et essayer, sans outrepasser son statut, de rendre la vie universitaire de Damian plus agréable.
- J'ai bien peur de ne pas connaitre de personnes qui répondent à se profil, commenta Honey sur un ton presque d'excuse. Mais je suis persuadée que vous faites du mieux que vous pouvez, ajouta-t-elle dans l'optique de se montrer encourageante.
Elle ponctua ce commentaire d'un sourire dans la même veine, qu'elle préféra pourtant ne pas garder sur ses lèvres pour la suite de la conversation. Tout ça, c'était beaucoup trop bizarre et les conseils de Violette, si précieux soient-ils, n'avaient pas réussi à rendre la situation moins étrange. Ni moins complexe. Ni moins quoi que ce soit.
Parler de tout ceci, dans ce cadre si solennel, n'avait jamais fait partie des projets de Honey. Cela dit, n'ayant pas les mêmes habitudes de vie que les vampires en général (et heureusement, d'ailleurs) et que Stefan en particulier, elle ne savait pas trop dans quel endroit, autre que l'université, elle aurait pu le croiser. Et elle avait toujours su, depuis son retour du jeu Poudlard du JAHR, qu'elle finirait par le croiser tôt ou tard, ne serait-ce que parce qu'elle avait assuré qu'elle lui donnerait une réponse "plus tard". Eh bien voilà, "plus tard" était arrivé, qu'elle le veuille ou non. Et Stefan n'était sans doute pas du genre à oublier ce qu'on lui promettait.
L'allusion aux conventions des fans de science-fiction était peut-être une tentative de détendre l'atmosphère ou peut-être pas. Trait d'humour ou non, Honey imaginait tout à fait que Stefan n'était pas du genre à aller à ce type d'événement. Pourtant, ironiquement, s'il s'était déguisé en vampire, il aurait sans doute fait un tabac.
Mais Honey non plus n'avait pas envie de fréquenter les conventions avec Stefan. Elle préférait y aller avec ses amis. Fred était le partenaire idéal pour ce genre d'événement aussi exubérant qu'il pouvait l'être. Mais GoGo et Wasabi n'étaient pas en reste et il n'était pas rare que toute la bande se rende au ComicCon ensemble. Pour le prochain, ils embarqueraient peut-être Violette qui avait l'air d'apprécier de genre de célébration aussi.
Pour l'heure, toutefois, il était question de revoir Stefan dans un cadre moins professionnel sans laisser libre cours à ses rêveries sur tous les bons souvenirs que ce commentaire final avait provoqués.
- Sauf votre respect, quand on va au cinéma avec une personne, on n'y a pas vraiment pour faire connaissance mais pour voir un film, objecta gentiment Honey, qui avait toujours l'impression de marcher sur des œufs quand elle ne validait pas l'une de ses idées. Mais c'est vrai que c'est une chouette invention ! s'empressa de rajouter la jeune femme. Je crois que je préfère que nous allions manger en "ignorant l'avis des gens" comme vous dites. A un horaire normal, donc. C'est... disons que ça correspond mieux à l'idée que je me fais d'une soirée pour apprendre à connaitre l'autre, expliqua la jolie blonde.
Depuis le début de cette conversation, Honey déployait des trésors d'inventivité pour ne pas parler de rendez-vous galant car la perspective lui paraissait toujours aussi étrange. Mais, dans les faits, c'était sans doute ce qu'ils étaient en train d'arranger, de cette façon qui n'avait rien de naturel ni de spontané et qui redoublait, ironiquement, l'étrangeté de leur relation.
Une fois de plus, la jeune femme lutta pour ne pas se pincer l'arête du nez et témoignait ainsi du malaise que cette conversation créait en elle. Honey aurait adoré que quelque chose, n'importe quoi, lui permette de quitter le bureau là, tout de suite, mais elle pensait que c'était impossible. Et pourtant, c'est bien ce qui se produisit, à son grand étonnement.
Le téléphone de la jeune femme sonna et, machinalement, sans doute pour ne pas avoir à soutenir le regard perçant de Stefan, Honey l'attrapa pour regarder de quoi il retournait et écarquilla les yeux en découvrant le sms de GoGo :

Salut Honey ! Y a une nana pour toi au labo. Une certaine Raven qui dit que c'est super urgent mais si tu veux mon avis, c'est juste une barge à qui il manque un quart d'heure de cuisson. Breeeeeeef. J'ai pas tout capté mais elle m'a parlé de baignade et de canards... et pourquoi les femmes se baignent avec un oiseau... J'ai pas tout capté mais viens steuplait j'crois que je vais la baffer si elle reste au labo sans surveillance. J'ai pas la patience. Merci. xoxox


- Des canards et... Olala, pauvre GoGo, répéta Honey en marmonnant, toujours penchée sur son téléphone.
Puis elle releva la tête et déclara :
- Désolée, je dois filer. Une urgence de canard au labo. Je... On se recroisera prochainement de toute façon, non ? Pour ce... restaurant ensemble. Et puis vous avez mon numéro professionnel, rappela-t-elle.
Avec un sourire d'excuse, Honey pivota sur son fauteuil et se dirigea vers la porte puis elle prit congé auprès du président de l'université, encore une fois. Une fois hors du bureau, Honey ne perdit pas un seul instant pour prendre la route du laboratoire. Connaissant le caractère de GoGo et celui de Raven, il fallait effectivement les empêcher de trop se fréquenter pour éviter qu'elles ne se volent dans les plumes, au sens métaphorique du terme, même s'il y avait des produits plus dangereux au laboratoire que le caractère de ces deux femmes.
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