« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
☾☾ Buvant son thé earlgrey avec une petite touche de lait, Gabrielle avait les yeux dans le vide. La première et dernière elle espérait, dispute avec Sloan remontait maintenant à plus de trois mois mais elle y repensait sans cesse. Il n’avait pas compris immédiatement ce qui s’était passé. Il n’avait pas saisi que ce n’était pas elle, qui l’avait d’abord provoqué, puis insulté. C’était le démon des sacrifices qu’elle avait absorbé sur l’île de Galuna. Il était le plus fort des démons qu’elle avait pu avoir et si elle l’avait clairement maîtrisé dans son monde grâce à sa magie, ici, à Storybrook ce n’était pas la même chose. Endormi, il avait donné sa puissance à Sitri qui lui aussi s’était réveillé. C’était ce dernier en vérité qui avait voulu son indépendance. Or ce qu’elle avait en elle, n’était qu’une sorte de réminiscence du démon. C’était la magie qui coulait dans ses veines qui faisait ça, une sorte d’effet secondaire schizophrénique lui donnant la personnalité des démons qu’elle avait pu tué et absorbé par le passé. Sitri était un commandant de guerre. Il était là pour annihiler la race humaine dans un grand bain de sang pour mettre la race des démons au sommet. Forcément, à son retour, les conséquences de sa maîtrise allait sortir. Il était très fort et Gabrielle avait encore du mal. Forcément ce qui devait arriver arriva. Il était sorti sans son autorisation et même avec l’aide des autres démons elle n’arriva pas à le stopper. Ce n’est pas seulement son couple qu’elle avait mis en danger, mais toute la ville. Elle s’était enfuie, Sitri se gorgeant de la rage que Gaby pouvait avoir à la suite des propos de Sloan, et il avait détruit un immeuble. Heureusement il n’eut pas de blessé et la police pensa à une fuite de gaz vu que Gabrielle s’était évanouie, et emporté loin de là par une équipe de scientifiques étudiant justement les démons. C’était l'occasion en or pour en observer de près. Finalement tout était rentré dans l’ordre quand Sloan était venu. Cependant, elle avait toujours ce goût doux amer dans la bouche. Et s’il ne l’aimait pas vraiment ? Et si, au moindre dérapage, il l’a jetée comme un vieux sac ? Certes, il était venu la sauver mais ce n’était pas une raison. Elle avait essayé de le prévenir avant la dispute mais cela c’était quand même produit. Queenie lui disait qu’elle se faisait des fausses idées. Que justement, s’il avait voulu s’en débarasser, il l’aurait laissé et il aurait pas convoqué tous les gens possibles.
C’est le bruit de la boite aux lettres qui l’a sorti de ses pensées. Posant la tasse sur la table, elle se dépêcha d’aller voir qui pouvait bien lui adresser du courrier. Des factures ? Non, ce n’était pas l’heure pour que le facteur passe … Un admirateur secret ? Non c’était impossible …, quoi qu’elle en ait déja eu par le passé. Non, finalement ce n’était que des prospectus publicitaires. Cependant, au milieu des catalogues alimentaires, un flyer attira son attention. Il était de fond bleu, sa couleur préférée, et les écritures détonnées. Il y avait aussi des sucreries, des fleurs de dessinées dessus, ainsi que pleins de paillettes.
"Représentation exceptionnelle ce soir à 23h du cirque Atlas. Pour vous faire patienter jusque-là, la fête foraine Candy Moutain est ouverte à partir de 20h. avec un tarif de 2 $ par attraction. Nous vous y attendons avec plaisir !"
Une fête foraine en ville ? Gabrielle avait les yeux qui pétillaient d’envie. Réfléchissant quelques instants, elle attrapa ses clefs et sortit en trombe de l’appartement de Queenie, au dessus du Fantasia. Elle avait pris un jour de congé. Avant de partir directement dans la rue, elle salua les employées de la pâtisserie toujours avec un grand sourire. Elle se dirigea alors vers la galerie d’art de la fratrie Fyrsciell. Lissant sa robe orange et arrangeant ses longs cheveux blonds, elle rentra dedans comme si elle rentrait dans une cathédrale. Elle se fondit parmis les clients, allant directement trouver Sloan, attiré comme un papillon par sa lumière. Voyant qu’il était en discussion avec un client, elle attendit alors patiemment en regardant les oeuvres exposés. Il avait eu cette fameuse discussion. Elle avait bien compris qu’il trempait dans des affaires pas vraiment légals. Si cela lui posait un problème, elle en faisait fit, son amour pour lui étant beaucoup plus fort. Elle lui avait juste demandé qu’il ne mette pas des innocents en danger. C’était la seule chose qu’elle voulait. Le reste, elle passait outre.
“Je suis vraiment désolée de te déranger pendant ton travail. Ce n’est pas urgent, je peux repasser !”
Elle avait envie de lui prendre les mains, comme souvent mais préféra se retenir. Il était au travail tout de même. Alors elle le couva tout simplement de tout l’amour dont elle pouvait lui donner. Elle le suivit dans son bureau pour pouvoir discuter plus intimement, mais avant elle l’enserra dans ses bras, l’embrassant mutinement.
“Regardes Sloan, regardes ce qu’on m’a donné tout à l’heure. Il faut qu’on y aille ! Ça à l’air vraiment très sympa ! ”
Déjà parce qu’il y avait des fleurs odorantes sur le papier, et qu’elle avait toujours voulu aller dans les fêtes foraines. Elle adorait l’ambiance, l’odeur des churros, le rire des enfants ou le sien quand elle gagnait la grosse peluche.
“Je veux faire le train fantôme ! C’est la période ! J’ai terminé la décoration d’Halloween au Fantasia et à la guilde.”
Rigolant dans sa main comme une bourgeoise, Gabrielle était souvent très excitée en fin d’année. Elle adorait les fêtes et prenait un grand plaisir à faire toutes les décorations. Personne ne disait rien à la guilde, de peur de faire pleurer leur idole.
“Et attends, en plus y a une représentation unique du cirque Atlas, ça va être tellement magnifique avec tous ces acrobates ! Ça va nous changer du cirque d’Athénaïs ! Il faut qu’on y aille.”
Gabrielle était polie, bien élevée, un ange en somme mais malheureusement quand elle décidait de quelque chose, il était très dur de lui enlever cette idée, son coté démoniaque prenant le dessus. En l’occurrence, elle avait eu la gentillesse de laisser un temps de réflexion à Sloan pendant ses explications, mais son ton prouvait que dans sa tête, l’évènement était déjà acté.
“Cela fait tellement longtemps que je n’ai pas vu un magnifique spectacle de chevaux, ou les danseurs et danseuses sont en harmonie parfaite avec leur compagnon équestre et puis aussi les dompteurs de tigres et de lions… Pas que le cirque d’Athénaïs ne soit pas beau, mais je le connais par coeur ! J’y vais tellement souvent .. et puis cela serait l’occasion d’y aller ensemble ! Je sais que ce n’est pas vraiment … ton style d’endroit mais juste quelques heures ? S’il te plait ! "
Elle lui fit alors les yeux doux, battant de ses longs cils, s’approchant de lui mutinement.
“Et vu qu’il n’est pas loin du centre ville, on peut y aller à pied ! On pourra même aller manger un petit bout avant d’aller explorer la Candy Moutain. C’est le nom de la fête foraine !”
Tapant des mains comme une enfant, Gabrielle sourit de toutes ses dents à l’amour de sa vie, hochant religieusement la tête à ses propos avant de terminer par lui sauter au cou et l’embrasser très langoureusement.
Gabrielle avait pensé à la Candy Moutain toute la journée et finalement cette dernière était passée rapidement. Elle avait rangé l’appartement de Queenie, pris soin de ses plantes avant d’aller ranger le sien et de commencer à choisir une belle tenue. Elle ne savait pas quoi se mettre pour cette occasion, hésitant entre plusieurs robes, et pantalons. La raison lui disait que le dernier vêtement serait bien, surtout pour faire des attractions mais d’un autre côté, ils iraient au spectacle après et une robe serait de circonstance. Continuant de farfouiller, elle trouva le parfait compromis en poussant un petit cri. Elle avait oublié qu’elle avait cet habit dans sa penderie et se tapa légèrement la tête. Se précipitant dans la salle de bain, Gabrielle se dépêcha de se pomponner pour rejoindre Sloan à la galerie. Certes elle serait en avance, mais comme ça ils seraient plus rapidement à la Candy Moutain.
C’est ainsi vêtu d’une combinaison bustier en soie grise que Gabrielle alla attendre son aimé devant le pas de la porte de la galerie, aussi impatiente qu’un enfant à Noël. Regardant sa montre, elle s’aperçut qu’il n’était que 18h30, elle avait donc une demie heure d’avance. Se mordant la lèvre, elle lança des petits regards frénétiques au niveau des grandes baies vitrées pour voir s’il y avait de l’activité. Quand Sloan arriva, elle ne put s’empêcher de sourire et de lui rappeler le lieu de leur destination.
"La Candy Moutain Sloaaan ! On y va ! Et en plus comme je te disais, il y a pleins de petits foods trucks, on pourra attendre là-bas avant l’ouverture."
Levant la tête vers le ciel, elle remarqua que le soleil était déjà en train de se coucher.
“Bon, sur le flyer c’est marqué que c’est à la frontière avec le centre ville et Hazbin Street."
Observant le plan, elle suivit le chemin avec son long doigt avant d’essayer de le reproduire sur la route.
“Euh .. c’est bizarre j’ai du mal à reconnaître les rues sur le plan. Il faut dire que je ne vais que très rarement là bas.”
Même si Charlie et Walter y habitaient, elle n’appréciait pas vraiment ce quartier malfamé. Elle donna alors le prospectus à Sloan, qui pourrait sans doute mieux les éclairer. Le laissant réfléchir, elle aperçut alors au loin une sorte de véhicule qui lui faisait des appels de phare.
“Chéri ?”
Tirant sur la manche comme une enfant, elle montra alors l’attelage qui s’arrêta devant eux.
“Regarde, nous avons même un taxi.”
Effectivement sur le coté de cette calèche à l’ancienne était marqué en grosse écriture le nom de la Candy Moutain.
“Excusez-moi Monsieur ? Combien coûte le trajet ?” “Vous allez à la Candy Moutain ?” “Eh bien oui, il se trouve que le hasard fait bien les choses car c'est effectivement là que nous allons.” “Alors c’est gratuit !
Les yeux pétillants de joie, Gabrielle n’hésita pas une seconde à se jeter dans la gueule du loup.
“Oh c’est tellement génial, merci beaucoup mon bon Monsieur. Allez viens Sloan, nous n’aurons finalement pas à marcher des heures pour aller nous amuser.”
Tapant la place à coté, Gabrielle envoya alors son plus beau sourire. Le trajet se passa sans encombre, et elle s’amusait à sortir la tête pour regarder le paysage défilé après avoir murmuré malicieusement à Sloan, qu’il n’était pas obligé d’avoir commandé cette calèche mais qu’elle appréciait fortement le geste.
“Vous êtes arrivés Madame, Monsieur, je vous souhaite une agréable soirée à la Candy Moutain.”
Dès qu’elle entendit le nom, Gabrielle descendit de la calèche sans même attendre Sloan pour aller rapidement au lieu-dit. Elle s’arrêta net, contemplant bouche bée le spectacle devant elle. Une immense fête foraine se trouvait entre la limite de la ville et s’étendait dans la forêt ou l’on pouvait entendre les cris des badauds qui s’amusaient joyeusement. Elle n’avait jamais vu ça et son cœur aurait pu faire une attaque si elle n’était pas solide.
“Oh mon dieu, oh mon dieu Sloan c’est si génial.”
Elle trépignait de partout, ne voulant rien louper, alors que sa tête faisait presque des tours à trois cents soixante degrés entre le grand huit, la grande roue, le saut à l’élastique. Empoignant la main de Sloan, elle l’entraina alors dans le parc pour passer une soirée de pure folie ….
CODAGE PAR AMATIS
Sloan Fyresciell
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : King Tom Hiddleston
• Franchement Slo', on a pas besoin de se retrouver dans un parking glauque pour que tu m'annonces que tu me prends comme ton témoin de mariage !
• Ssssssh discrétion Al' discrétion !
• Sloan ? Tu m'écoutes ? Lui là ... je peux le tuer quand tu veux !
• Hum oui oui Dew' ... oui oui
| Conte : Le Hobbit | Dans le monde des contes, je suis : : Smaug le magnifique
Observant son reflet, Sloan passa malgré lui la main dans sa chevelure, nouvellement longue et sombre. Cela faisait longtemps qu’il n’avait plus, comme lors de sa prime jeunesse, teint ses cheveux de cette couleur obsidienne. Adolescent, il l’avait fait sous un accès de rébellion, mais surtout en croyant, futilement, que cette couleur charbon lui conférerait un aura plus pesant, presque effrayant, tel un héros de roman gothique. Il n’avait, à l’époque, pas encore compris que ce qui effrayait, c’était son être tout entier. Il était la désolation venue du ciel, peu importait ce qu’il portait, arborait. Le rose n’aurait pu être plus effrayant que porter par lui -bien que Sharon et Sally aient opposés leur veto. Elles étaient d’accord avec lui, mais le rang de leur famille n’aurait su supporter de le voir affubler d’un look de jeune punk en manque d’acide. De plus, les goût de Sloan, bien qu’ils flirtent avec l’extraordinaire n’étaient pas nécessairement extravagants. Si il aimait qu’on le remarque, c’était pour son luxe écrasant. Point pour une originalité qui passerait de mode sitôt la saison passée.
Souriant à son reflet, il caressa une dernière fois ses cheveux sombres, avant de jeter un dernier regard à ses dossiers. Les affaires allaient plutôt bien en cette fin d’année, bien que le marché noir d’art n’était jamais en reste, il devait avouer que l’approche des fêtes de Noël donnait toujours un léger coup de boost à ses affaires. Qui ne rêvait donc pas d’un Rembrandt dans le salon de sa nouvelle maîtresse, ou d’un Van Gogh dans son nouveau bureau, fraîchement acquis et repeint aux couleurs du partie ? D’une certaine façon, Sloan trouvait cela pathétique, surtout concernant ses acquéreurs. La majorité ne commandait que des faux, de merveilleuses reproductions, à peine moins spectaculaire que les originaux, mais qui ne demeuraient que de pâles copies. Aucun n’avait la volonté d’obtenir une réelle collection. Et c’était d’un vulgaire… Il pensait à ce riche chef d’entreprise, en Chine, dont l’intérieur pullulait de faux de son crû, et qui était vu par sa famille comme un messie dorant leur nom au firmament… Pathétique. Tout ce qu’il possédait n’était que du faux, du toc, certes de qualités, mais rien n’avait de valeur…
Poussant un soupir, il songea à sa propre collection -enfin, l’une de ses collections, se sentant immédiatement supérieur à tous les noms qui s’étalaient sur ses feuillets. Les humains restaient de malheureuses créatures, tout juste bonnes à effleurer la surface. Quel malheur d’en être devenu un à son tour…. Quoi que. Le malheur n’était pas si grand. Surtout plus depuis que sa moitié l’avait rejoins en cette ville. Malgré lui, il songea au bain de sang qui avait été nécessaire à sa libération. Sloan n’était pas plus friand de sang mais retrouver Gaby avait réveiller ses instincts de Dragon. Il avait fait brûler ce laboratoire jusqu’aux derniers humains, et avait envoyer ses employés traquer les autres sans la moindre forme de pitié. Ils étudiaient les démons ? Ils avaient découvert à leur dépend l’existence des Dragons. Et leur absence de pitié. Bien sûr, il avait épargné ces détails à Gabrielle. Il la savait si sensible à l’égard des humains, si emprunte de miséricorde et de pitié… Peut-être aurait-elle préféré que ces ravisseurs, même si ils n’étaient que d’odieux sac de viande, soient graciés. Il n’en était rien. Mais Sloan avait préféré se concentré sur sa guérison. Après tout, si elle avait disparu si longtemps, c’était en parti sa faute.
Sloan ne pratiquait pas réellement la culpabilité, mais il savait qu’il avait sa part de responsabilité dans son enlèvement. Même si Gabrielle l’avait insulté et malmené, il aurait du faire preuve de plus de magnanimité. Elle était possédée, et bien qu’à l’époque, il ne connaissait pas l’étendue du ‘problème’, il aurait probablement du se rendre compte des changements qui s’étaient opérés en Gabrielle. Cela dit, cela était désormais fait. L’important, c’était le présent. Et à présent, il devait se rendre à la fête foraine avec elle, pour son plus grand plaisir. Sloan n’aimait pas particulièrement ce type d’endroit en réalité, probablement car il n’y avait jamais été. Il ne comprenait pas l’intérêt d’un tel amas de choses bancales et criardes au même endroit. Pour lui, c’était une aire de jeux pour humains, destiné aux adultes et aux jeunes adolescents, qui jouissaient, dans les légendes urbaines, d’un filtre glauque, voir de mystère. Rien qui ne soit à sa hauteur, en somme, ou du moins, qui ai pu générer de l’excitation en lui, ni plus jeune, ni désormais. Mais cela faisait plaisir à Gabrielle, alors il s’y rendrait tout de même.
Fermant ses dossiers, il les glissa dans son bureau, avant de regarder sa montre au luxe ‘discret’. Quelques tours de clefs plus tard, il rejoignit la jeune femme à l’extérieur, et comme à chaque fois, il ne put s’empêcher de sourire, devant dans de ressemblances. Elle était le luxe incarné, le trésor qu’il convoitait depuis toujours. Dans des gestes surannées, il lui fit un baisemain, souriant de l’entendre si enthousiaste, avant de regarder à son tour le plan qu’elle possédait. C’était en effet curieux. Lui qui connaissait pourtant bien ce quartier, il ne reconnaissait ni le nom des rues, ni leur emplacement. Etrange… D’autant plus étrange qu’une… Calèche semblait les attendre, inopinément. Si Gabrielle ne se rendit pas compte de l’énormité de la situation, Sloan releva malgré tout un sourcil, avant de sourire, presque mutinement. Tout cela était bien trop gros pour être innocent. Bien trop hasardeux pour l’être réellement. Tout cela était orchestré, minutieusement préparé. Quelqu’un, quelque chose, voulaient emmener Gabrielle à Candy Moutain. Manque de chance pour cette chose ou personne… Elle était accompagnée.
-Quelle chance inopinée, acquiesça-t-il à l’intention de Gabrielle, non sans fixer leur chauffeur des yeux. C’est à peine croyable ! Un si bon monsieur, qui nous fait la gratuité en plus ! De bonnes âmes existent-elles donc encore à Storybrooke ?
Son sourire se fit plus acéré à l’intention de l’homme et il monta à la suite de Gabrielle, posant aussitôt une main douce, mais possessif sur sa cuisse. La calèche était étonnement confortable et spacieuse, rien de ce que Sloan avait pu voir des transports humains de son monde, qui puait une odeur rance et qui lui déchirait les joues en masquant le goût de la viande. Il profita donc du voyage, écoutant Gabrielle en souriant, non sans observer alentours les rues qu’ils empruntaient et dont il ne connaissait rien. Intéressant…
En quelques minutes, ils furent arrivés, et Sloan offrit sa main à Gabrielle pour descendre, tout en observant le lieu avec une suspicion amusé. Tout semblait à la fois factice et vraie, terriblement suranné et moderne, silencieux et bruyant.. Seul deux choses liaient le tout, une odeur de sucre chaud, et des couleurs criardes appelant l’oeil. Sloan ne put s’empêcher de faire une moue, ce qui n’échappa pas à Gabrielle.
-Je n’ai jamais été dans ce type d’endroit, je n’en connais que ce que Sally a pu m’en raconter, avoua-t-il, dans un sourire presque contrit. Tu te devras d’être mon guide, alors ne t’éloignes pas trop de moi ! Il paraît que des tueurs en séries et autre dangereuses créatures rôdent dans ce type d’endroit !
Il échangea un regard complice avec elle, puis un rire, avant de lui offrir son bras pour entrer dans la première allée, qui semblait ne contenir que de petits baraquements couverts de peluches et d’objets visiblement modernes mais assurément contrefait. Gabrielle lui expliqua le principe d’un ‘chamboule tout’, ce qui lui fit lever les yeux au ciel, avant de montrer de l’intérêt à la mention de stand de tir à la carabine, plus loin dans les allées. Ça, cela l’intéressait beaucoup plus ! Briller de son talent faisait toujours partie de ses activités préférées… Il se laissa donc guider par son épouse (ou presque épouse) à travers les odeurs de sucre, sans cesser cependant, de jeter des regards alentours. Quelque chose devait déjà être en train de les suivre, voir de les traquer. Quelque chose qui devait couler sur elle des regards concupiscent ou vengeur. Parfait. Il n’y avait aucune activité qu’il préférait à celle de détruire ceux qui pouvait lui vouloir du mal...
(c) DΛNDELION
Gabrielle M. Sokolovitch
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Déesse Margot Robbie
| Conte : Fairy Tail | Dans le monde des contes, je suis : : La fille de Satan: Mirajane Strauss
☾☾ Pour l’instant, Gabrielle était totalement subjuguée par son début de soirée. Sloan avait accepté de passer la soirée avec elle, pas n’importe où, à la Candy Moutain ! Elle en était vraiment la plus heureuse. Elle voulait passer du temps avec lui, mais pas seulement dans ce monde inaccessible qu’était le luxe. Bien entendu qu’elle aimait aller au théâtre et à l’opéra. Ce n’était pas qu’enrichissant culturellement ! Elle pouvait à loisir regarder autour d’elle, voir les mensonges du mari amenant sa maîtresse, et surtout, se pavaner au bras de Sloan. Oh oui ! Elle adorait ça, être sous les flashs et les commérages. Ce n’était pas pour rien si elle avait eu une brillante carrière de mannequin. Parce qu’elle connaissait tous les codes de ce monde-là. Néanmoins, elle ne sortait pas avec Sloan pour son argent -ou du moins pas que-. Certes, il la couvrait de cadeaux, de bijoux rivalisant entre eux de beautés et de prix mais ce n’était pas que ça ! Elle l’aimait pour ce qu’il était, le voyant avec le filtre rose qu’elle avait en permanence pour se prémunir de la noirceur du monde. Elle le trouvait talentueux, intelligent, beau bien sur, adorable, si prévenant et aimant. Plus les jours passaient et plus son amour pour lui grandissait. Elle se fichait des rumeurs, des ragôts que l’on pouvait dire sur lui. Même si celui de Madeleine l’avait poussé à demander la vérité à l'intéressée. Néanmoins, ce n’était pas parce qu’il frolait avec la dangerosité qu’elle avait revu son jugement. Après tout, Sloan était un dragon, et même si elle en connaissait des gentils, dans son monde, ou du moins ce que Natsu et Wendy lui avaient racontés, elle avait beaucoup lu sur cette espèce. C’était comme elle et ses démons. Sauf que son mantra était que justement, l’on n’était pas défini par ce qui nous constituait, mais par les actions effectuées. Pour l’instant, Sloan ne faisait rien de mal, et ça lui allait très bien. Ainsi, elle était plus que ravie de faire des activités sortant des sentiers sur lesquels ils auraient pu être d’ordinaire. Cela montrait bien aussi, au reste du monde, que non, elle n’était pas là que pour son argent mais bel et bien pour sa personne.
Des étoiles pleins les yeux, la main de Sloan dans la sienne, elle l'entraîna d’abord vers un stand de chamboule tout, où d’immenses peluches étaient accrochées. Elle rigola comme une enfant, mais fit une petite moue en voyant la tête de son amour.
“Il ne faut pas être stressé Sloan ! Tu vas voir, on va vraiment bien s’amuser !”
Elle posa sa tête sur son épaule, avant de la tourner pour lui faire un délicat petit baiser, plantant son regard dans le sien.
“Promis ! Je resterai toujours à tes côtés !”
Comme une promesse faite à demi mot, elle redressa la tête avant de lever les yeux au ciel, de s’éloigner de quelques centimètres en faisant un geste désinvolte de la main.
“Un tueur en série ? Mais quelle drôle d’idée !”
Elle ne comprit pas vraiment pourquoi Sloan lui fit par de ça. Peut-être une inquiétude ? Oui, ça devait être forcément ça ! Il s’inquiétait pour elle. C’était tellement mignon ! Elle se pencha à son oreille avec un drôle de sourire.
“Tueur en série, et dangereuse créature … drôles de surnoms que tu nous donnes là !”
Elle éclata alors d’un rire cristallin avant de reprendre sa main dans la sienne pour l’entraîner plus loin. Elle savait que Sloan pratiquait la chasse à cour, qu’il était donc un excellent tireur. Il pourrait donc avoir la plus grosse des peluches du stand, un magnifique ours avec un nœud rose bonbon. Elle l’encouragea quand il prit la carabine, pour taper dans toutes les cibles. Elle l’applaudit alors à tout rompre, faisant même des petits bons quand le forain lui donna l’ours tant convoité.
“Tu es si fort Sloan ! Tu as visé dans le mille à chaque fois ! Tu as vu le regard du forain ? Et des autres personnes ? Alalalala !”
Elle serra fortement l’ours dans ses bras, un sourire heureux sur son visage, avant de continuer à avancer dans l’allée. Elle pointa du doigt un endroit.
“Oh regarde ! C’est le train fantôme ! Viens on y va ! C’est très marrant !”
Elle gloussa, en accélérant le pas. Elle aimait bien se faire peur de temps en temps, mais il fallait dire, que les trains fantômes ne l'effrayait pas. Elle en avait tellement vu dans sa vie, qu’il en fallait beaucoup. Or, ça l’amusait de voir Michael et Kitty se blottir contre elle tout en criant. Il y avait du monde, faisant la queue, et Gabrielle piétinait d’impatience. Elle regarda autour d’elle, appréciant l’odeur des churros, et les cris de joie qu’elle pouvait entendre. Puis son regard dériva vers Sloan, qui semblait perdu dans ses pensées. Taquine, elle joua avec ses doigts, les embrassant même, comme pour attirer son attention.
“Comment on va l’appeler ? L’ours ? Moi j’aime bien Victor comme prénom !”
Si la discussion pouvait sembler futile, ce n’était pas tout à fait le cas. Par cette question naïve, Gaby s'intéressait aussi au futur. Elle n’avait jamais caché à Sloan son désir d’être mère, et fonder une famille avec lui serait un bonheur inégalé.
“Ou Siméon aussi !”
Elle lui lança un petit regard à la dérobé avant de se mettre droite dans la queue qui avança rapidement d’un coup. Le forain lui demanda de poser son ours ne pouvant le prendre avec elle. Avec une moue de déception, elle l’assit délicatement à coté de la cabine.
“Prenez bien soin de Siméon ! Sinon vous aurez affaire à moi !”
Un regard noir qu’elle effaça en une fraction de seconde avant d’aller s’assoier dans les grands fauteuils de cuir qui servait de wagon pour ce train. Elle regarda Sloan, juste à côté d’elle, rigolant doucement avant de tendre sa main pour la garder avec. La lumière s’éteignit et Gabrielle lui chuchota, excitée.
“Ça commence !”
Effectivement, le train se mit en marche, assez rapidement dans un premier temps, avant de ralentir. Les lumières se rallumèrent, dans une sorte de pénombre. L’on entendait des rires effrayants, et Gaby pointa du doigt le mur qui leur faisait face, où des messages sanglants étaient écrits. Elle serra un peu plus fortement la main de Sloan, quand elle remarqua que l’un des messages était pour son compagnon. Lui souriant toujours, elle fit comme si rien n’était, mais voir écrit, en gros, Crève Smaug, la perturba plus que de raison. Néanmoins, elle ne s’y concentra pas longtemps car elle sursauta en sentant une main passer sur son épaule droite. Elle poussa d’ailleurs en cri strident, attrapant la barre de sécurité des deux mains. Elle soupira en voyant que ce n’était qu’un squelette fictif.
“Ne te moque pas Sloan !”
Elle persifla entre ses dents, prenant une grande inspiration tandis que le train accélérait. Ils passèrent dans un cimetière, où des squelettes et autres zombies rodaient. Se détendant, elle observa alors le décor, digne d’une très grande réalisation hollywoodienne. Tout y était, même l’odeur !
“On se retrouve en enfer Mirajane !”
Fronçant les sourcils, elle avança la tête, essayant de regarder là où elle avait entendu cette phrase. Une grande silhouette. Une faucheuse. Gabrielle ne put s’empêcher de déglutir avant de se tourner vers Sloan.
“Tu … as entendu hein ?”
Elle n’était pas folle quand même … elle avait bien entendu cette phrase. Or elle ne put vérifier car la lumière s’éteignit à nouveau. L’on pouvait entendre le bruit des autres personnes dans les wagons, qui prirent à nouveau de la vitesse. Gabrielle en profita pour respirer rapidement, n’y pensant plus, se laissant juste griser par le parcours. Quand la lumière se fit, le décor avait totalement changé et Gabrielle écarquilla les yeux.
“Non ! Non … ce n’est pas possible …”
Les wagons passaient dans une sorte de canyon. L’on pouvait voir des montagnes au fond, mais ce n’était pas ça le plus impressionnant. Il y avait un monstre. Géant. Gigantesque, aux cornes pointues et aux yeux rouges. Devant lui, se trouvait deux jeunes filles aux cheveux blancs. L’une était au sol, se tenant son bras ensanglanté, et l’autre s’était relevée pour se mettre devant elle.
“Lisana ! Pars ! Je t’en supplie !” “Elf-ni-chan ! Je sais que tu ne vas pas nous faire de mal ! Nous sommes tes soeurs !”
Le monstre poussa un hurlement à en faire trembler les murs. Pour preuve, les wagons tremblèrent aussi, alors qu’ils passaient derrière les deux jeunes femmes, faisant face au monstre.
“Lisana ! Fuis ! Il ne te reconnait pas ! Il ne maîtrise pas son take over ! ” “Non Mira-nee, je ne te laisserai pas et je sais qu’Elfman ne nous fera pas de mal.”
Or à peine la jeune fille aux cheveux courts ait prononcé cette phrase, le monstre leva son gigantesque bras et lui asséna un coup mortel. Il la balaya comme un fétu de paille sur plusieurs mètres. Le cri de l’autre jeune femme retentit comme un sirène de détresse. Elle venait d’assister, impuissante, au meutre de sa sœur, par son frère. Le noir revint mais les wagons restèrent sur la même allure. Le silence se fit aussi, et l’on pouvait entendre seulement les sanglots de Gabrielle, qui venait de voir sous ses yeux, se dérouler son pire souvenir. Mais ce n’était fini, loin de là. Après un virage, elle dut même froncer des paupières tant la lumière était aveuglante.
“Qu’est ce que ça signifie !”
Elle se souvenait parfaitement de ce moment … quand Laxus avait voulu faire son battle royal à la guilde …
“Tu n’as plus le droit de jouer Elfman ! Ce sont les règles …” “Arrête Freed ! Il n’est plus en état de se battre !”
Freed, qui se trouvait en hauteur sur le pont, assénait des coups d’épée magique au torse d’Elfman. Kana était derrière lui, les larmes aux yeux de voir la cruauté de la personne qui était avant leur ami.
Les wagons étaient à la fois proche et loin. Assez proche pour entendre ce qui se passait, assez loin pour ne pas être embarqué. Ils traversaient doucement le paysage désertique, laissant aux spectateurs, tout le loisir d’admirer cette scène macabre.
“Arrête ! Je t’en supplie ! Je prends sa place si tu veux mais pitié ! Laisse le !” “Les règles Mirajane. Il les a bafoués. Il doit mourir.”
Freed prononça alors le mot mort, qui s’écrivit en rune sur la poitrine du grand gaillard. Un instant après, il hurla de douleur comme si on le dépeçait vivant. Or ce ne fut pas le seul à hurler. Une autre personne poussa un hurlement si fort qu’elle déconcentra l’auteur de cette terrible attaque. Mirajane pleurait toutes les larmes de son corps. La tension en son être fut si forte qu’elle libéra toute la puissance magique qu’elle avait. Un énorme cercle magique noire se forma au dessus de sa tête et sa transformation en fille de Satan se fit. L’on pouvait voir toute la haine qu’elle avait dans son regard. Elle avait déja perdu sa soeur, elle ne perdrait pas son frère. Les wagons furent secoués par l’explosion qu’elle provoqua, et ils furent plonger dans le noir au moment où l’on entendit le cri de rage et de désepoir de Mirajane.
Les wagons prirent une vitesse à nouveau rapide, les faisant passer par des hauts, des bas, et des virages serrés. Gabrielle n’arrivait plus à réfléchir correctement. Ses mains tremblaient. Tout son corps tremblait et elle faisait appel à tout le sang froid qu’elle avait pour ne pas libérer l’un de ses démons. Ce qui n’était pas dit car son calvaire n’était pas terminé. Le train ralentit pour arriver dans un nouveau décor, qui n’avait vraiment rien avoir avec les précédents. C’était la reproduction fidèle d’un appartement assez luxueux. Au dehors des fenêtres, l’on pouvait voir la tour Eiffel. Un cri retentit. Aiguë. Strident. Le même que celui d’avant mais moins puissant. Un jeune homme aux cheveux blonds, grand et musclé apparu, courant vers l’endroit du bruit. Une salle de bain.
“Mickaël … non … non … je l’ai perdu ! J’ai perdu mon …”
Quand la porte s’ouvrit, une jeune femme se dessina. Gabrielle. À l’aube de ses 22 ans. Couverte de sang au niveau de l’entrejambe, pleurant à chaudes larmes, son maquillage lui faisant des yeux de panda.
“Oh … il faut que l’on aille à l’hopital ! Tu ne peux pas rester comme ça !” “Non ! Les médias vont savoir …” “Gaby ! On s’en fiche des potins ! Tu viens de faire une fausse couche ! Il faut aller à l'hôpital !” “Non … je … c’est … ma ... carrière ...” “Gabrielle ! Ça suffit ! J’ai déja perdu Séphora, je ne veux pas te perdre toi non plus !”
La jeune femme s’accrocha alors au tshirt de son frère, secouant toujours la tête négativement, avant de s’évanouir, tombant au sol comme un sac. La lumière s’éteignant à nouveau et les wagons prenant encore une fois de la vitesse.
Gabrielle était au bord de la crise de nerf. Jamais elle n’aurait pensé revoir ce souvenir si douloureux. Jamais elle n’avait parlé à quiconque de sa fausse couche. Après tout, ce n’était pas totalement vrai, vu que cela faisait parti des faux souvenirs de la malédiction. Néanmoins, le sentiment était bien là. Lui. Réel. Insupportable. Elle avait envie de vomir, et pas seulement à cause des virages que ce train particulier lui faisait prendre. Qu’est ce que c’était ! Comment étaient ils au courant de ses plus grandes peurs ? De ses plus grands traumatismes ? À taton, malgré la vitesse, elle tendit la main vers le wagon de Sloan pour attraper son bras, qu’elle serra de toutes ses forces. Elle voulait partir. Maintenant. Sortir de ce véritable enfer. Mais c’était trop tôt, bien trop tôt car leur bourreau reprit en s’attaquant cette fois, à l’ancestral dragon.
CODAGE PAR AMATIS
Sloan Fyresciell
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : King Tom Hiddleston
• Franchement Slo', on a pas besoin de se retrouver dans un parking glauque pour que tu m'annonces que tu me prends comme ton témoin de mariage !
• Ssssssh discrétion Al' discrétion !
• Sloan ? Tu m'écoutes ? Lui là ... je peux le tuer quand tu veux !
• Hum oui oui Dew' ... oui oui
| Conte : Le Hobbit | Dans le monde des contes, je suis : : Smaug le magnifique
Dès qu’il entendit Gabrielle l’implorer de gagner sa peluche tant convoité, Sloan ne put s’empêcher d’afficher un petit sourire suffisant. Cette peluche était sans doute miteuse, et il aurait pu lui dénicher une véritable merveille si elle l’avait désiré, mais c’était cette peluche qu’elle voulait, et surtout, le regard jaloux et impressionné des quelques badauds qui s’étaient pressés autour d’eux lorsqu’il avait prit la carabine à plomb. Sloan n’était pas dupe au point de ne pas le remarquer. Avec son costume et ses cheveux sombres, il savait qu’il semblait autant à sa place qu’un Picasso dans une galerie Néo classique. Il pouvait sentir dans le regard des femmes la jalousie de ne pas être regarder, et dans ceux des hommes l’envie sournoise de réaliser que cet homme trop bien habillé pour cet endroit n’était finalement qu’un piètre tireur. Si seulement ils avaient su à quel point leur désir malsain l’enorgueillait. Rapidement, il soupesa l’arme, régla légèrement la répartition de son poids sur ses jambes, et tira. Cinq coups, aucune balle perdue. Même le forain sembla surpris, et pour cause. L’arme était légèrement lestée, ce qui faussa le canon de visé. Sloan lui dédia d’ailleurs un sourire à la limite du narcissique, affichant un faux air contrit qui sembla échaudé l’homme, qui donna cependant à Gabrielle la peluche tant attendue. Elle lui sauta au cou, et Sloan en profita pour l’embrasser longuement, achevant de faire mourir de jaloux les quelques curieux, dont il venait de gâcher la soirée, voir même, la vie, avec une comparaison qu’ils n’atteindraient jamais. Un pur plaisir…
L’ours sous le bras, elle l’entraîna dans les allées enfumées aux odeurs de pommes d’amour et de cerises industrielles, s’amusant voracement du décalage qu’ils formaient avec les autres âmes venues ici chercher un peu de distraction. Des hommes et des femmes de la classe moyenne, très moyenne, qui se prenaient à rêver en les voyant, jalousant leur beauté et leur richesse. Oui, Sloan s’amusait énormément de cette jalousie à son égard, lui rappelant un temps parfait où il avait régner sur les montagnes bleues… Cependant, comme à l’époque, il n’oublia pas sa quête principale : protéger son trésor. Quelqu’un avait attiré Gabrielle ici, sous des intentions qu’il devinait malsaine. Chaque visage était observer, scanner, et étudier, chaque attitude était vue et retenue. Personne n’approchait Gabrielle à moins qu’il ne l’ai consenti, ou sans qu’il ne l’ai fait tournoyer contre lui, se plaçant entre la foule et elle. Personne ne toucherait à un seul de ses cheveux. Jamais.
Lorsqu’elle désigna le train fantôme, avec beaucoup trop d’enthousiasme comparé au nom de l’attraction, Sloan ne put s’empêcher de plisser le nez. Rien que la file d’attente lui fit s’interroger sur le nombre de bactérie qui devait grouiller ça et là, et les wagons ne valaient guère mieux. C’était à se demander si l’on eut un jour laver cet amas de métal et de velours élimé. Fort heureusement, Gabrielle le sortit de ses pensées, s’interrogeant sur le nom que pourrait revêtir la peluche. Ou bien parlait-elle d’autres choses ?
-Victor est fort plaisant, c’est un nom de conquérant, qui signifie ‘le vainqueur’. Un nom noble ! Siméon a une signification plus biblique, puisque ce prénom signifie ‘Dieu a entendu ma souffrance’, en hébreux. Un nom qui appel à de grand dessein...
Il eu un sourire, se penchant de son oreille.
-Et un prénom qui conserve la lettre noble des enfants Fyresciell.
Il la vit rougir, comprenant sans doute qu’il avait vu à travers ses interrogations, cependant il n’eut pas le temps de s’attarder sur la question. L’homme s’occupant de l’attraction leur fit signe de s’asseoir, et Sloan plissa une nouvelle fois le nez, désespéré de ne pas avoir apporté de linge pour se prémunir de la crasse prolétaire. Mais Gabrielle lui enserra le bras, ravie comme une enfant, et il céda, comme à chaque fois. L’attraction se mit en route, et dès que les ténèbres furent, Sloan sentit quelque chose dans l’air. C’était subtil, comme une odeur aigre, un son sourd quelque part au loin. Rien n’avait changé, et pourtant, ses mains se crispèrent sur le métal, ses sens se mettant en alerte. Les lumières revinrent, et son bras se tendit devant Gabrielle, prêt à la pousser derrière lui si quelque chose se passait. D’abord, ce ne fut que des mots, tracés sur un mur, en lettre rouge. Des mots à son égard, et utilisant son véritable nom. Puis soudain, Gabrielle se mit à hurler, un cri strident, qui le fit lui-même sursauter, avant de réaliser qu’il ne s’agissait que de l’attraction. Il eu un rire, sardonique, presque faux. Oh, ainsi donc, la personne qui voulait s’en prendre à Gabrielle semblait avoir prévu de le faire ici ?…
Les tableaux défilèrent devant eux, dans un carnaval des choses censés terrifier le commun des mortels. Un cimetière, une chapelle dévastée, des cadavres et des zombies ça et là, dans un réalisme qui laissait à désirer, mais qui, il semblait, faisait le travail. Les yeux de Sloan se dilatèrent, prenant un voile vaguement doré à mesure qu’il observait ce qui les entourait, cherchant à chaque seconde le début d’un attaque. Il se tourna au même instant vers la grande faucheuse lorsque la menace se fit verbale, et il se pencha pour tenter d’identifier le visage du vaurien.
-N’ai crainte, dit-il simplement, prenant la main de Gabrielle dans la sienne. Je suis là.
Le cimetière disparut et les wagons prirent de la vitesse. La poigne de Sloan sur le métal se fit plus forte, et lorsque le décor fut éclairé, il comprit que cela n’aurait rien à voir avec une attaque physique. Peu importait qui tirait les ficelles, il serait trop lâche pour se montrer au grand jour. Le décor était immense, fait de roches et de sables. Mais surtout, l’action se centrait sur trois silhouettes, des adolescentes tout au plus, face à un monstre gigantesque. Il n’eut pas besoin qu’elle lui dise pour qu’il comprenne. La plus âgée lui ressemblait, et il serra fortement sa main dans le wagon.
-Ne regarde pas.
Malheureusement, l’esprit est la plus sournoise des armes. Les yeux de Gabrielle était rivés sur ce souvenir, dont Sloan assista au déroulement, impuissant. La plus jeune fut balayée comme une poupée de chiffe sur le côté, retombant à plusieurs mètres de là, dans un angle qui n’avait plus rien de vivant. Le cri que poussa Gabrielle fit écho à celui de son souvenir. Aussitôt, Sloan la serra contre lui, caressant ses cheveux et embrassant son front, son corps tout entier se couvrant d’une chaleur anormale. Mais la terrible course n’en avait pas terminé. A nouveau, ils furent plongés dans une lumière de désert, des cris déchirants l’air comme des griffes acérées. Cette fois, Sloan reconnu l’homme que l’on torturait, ainsi que la silhouette de Gabrielle. Mirajane. Un autre, inconnu, lacérait le torse de son frère, avec une magie que lui même pouvait ressentir. Elle lui avait parler de la magie de son monde, mais Sloan n’en avait jamais vu l’utilisation punitive. Là, il en profitait pleinement…
Un cri rompit la scène, chargeant l’air d’une électricité noire que Sloan reconnu aussitôt. Le pouvoir de Gabrielle. Aussitôt, il se pencha sur elle, la protégeant du potentiel impact. Et il vint. Secouant le wagon, même à distance. Le sanglot qui s’échappa de la gorge de Gabrielle lui fendit le coeur, et Sloan se mit à rugir.
-Lâche, montre ton visage !
D’un geste, il se pencha hors du wagon, mais les barres de fer semblèrent se resserrés sur eux, les empêchant de fuir ou de faire dérailler l’engin ! Il y eu un virage, si sec, que Gabrielle manqua de peu de lui tomber dessus, puis la lumière revint, aveuglante. Cette fois encore, il s’agissait d’un souvenir, car il reconnu immédiatement son frère et son coeur se fendit lorsqu’il la vit, plus jeune, en sang et en souffrance. Elle semblait si… Perdue, si dépassée. Toutes les fibres de Sloan se tendirent, ses phalanges blanchissant à en tordre le métal. Il ne voulait qu’une chose, plonger dans le décor et la secourir. Mais rien n’était vrai, tout n’était que fausseté. Gabrielle était à ses côtés, et il la prit dans ses bras, l’embrassant sur le front.
-Tout va bien. C’est terminé.
Une promesse qu’il s’assurerait de tenir. Le wagon prit une nouvelle fois de la vitesse, avant de presque s’arrêter, dans un décor qui cette fois sentait le feu, la cendre et le bois qui se consume. De hautes chaumières en bois, dans des ruelles parcourue par des canaux. Tout brûlait, des toits aux hommes, et soudain, devant eux, des pierres, grosses comme des hommes, tombèrent des toits, arrachés. Une bourrasque suivi et un éclair d’or et de rouge passa au dessus d’eux. Le wagon fit machine arrière, et à une vitesse vertigineuse, il se faufila à travers les ruelles et les cris, cependant que Sloan chuchota :
-Lakeville.
Le wagon s’engouffra finalement dans une bâtisse, faisant mine de foncer à l’intérieur pour que la porte ne s’ouvre qu’au dernier instant, et ils prirent de la hauteur, se retrouvant soudain en haut des toits. Face à eux, un dragon, immense, entouré du brasier de sa colère, rampant sur les toits, majestueux et magnifique.
-Qui es-tu, toi qui ose me résister ? tempêta le dragon, d’une voix rauque.
Face à lui, minuscule au milieu des flammes, un homme se tenait, au sommet d’une tour à demi brûlée. Le regard déterminé, il faiblit cependant lorsqu’il réalisa que son arme, un arc, était brisé en deux. Smaug eu un sourire.
-Alors ça, c’est dommage… Que vas-tu faire maintenant ? Pauvre archer...
Le regard de l’homme se troubla d’un voile de désespoir, cherchant désespéramment autour de lui. De l’aide, une arme, quelqu’un.
-Ils t’ont abandonnés. N’espère aucune aide.
Au pied de l’homme, un enfant roula vers lui, se redressant avec peine.
-Est-ce ton enfant ? Tu ne pourras le protéger du feu.. Il va brûler !
Sa voix résonna dans la ville embrasée, ses pattes faisant s’effondrer les toits et les maisonnées. Dans un geste désespéré, l’archer fabriqua un arc de fortune, les lames plantées dans le bois brûlé, la corde tirer par ses deux mains, et l’enfant en guise de fenêtre. Il lui murmura des choses, inaudibles, tandis que la voix de Smaug retentissait dans l’air.
-Dis moi, sombre idiot, comment pourrais-tu te mesurer à moi?! Tu n’as pas d’autres issues… que la mort !
D’un élan, Smaug fracassa les maisons et les tours, se précipitant vers l’homme et l’enfant pour les achever. Cependant, un son, sinistre, découpa l’air. Un son de métal et de corde, un son vieux comme le monde. La flèche traversa l’air et vint se loger dans le poitrail du dragon, sa seule faiblesse. Presque immédiatement, Sloan porta sa main à son torse, ressentant une vive douleur à l’endroit exact où se situant sa tâche de naissance. La douleur augmenta de seconde en seconde, mais il ne put détourner les yeux de la scène qui se déroulait devant lui. Smaug, lui même, le majestueux, se tordit dans les airs, hurlant de douleur avant de retomber face contre terre, le souffle de l’impact éteignant les feux dans une pluie de cendre. La cendre enveloppa leur wagon, au point de les faire tousser et Sloan sentit son poitrail le brûler.
Ce n’était pas un souvenir. Jamais il n’avait vécu cela. Mais était-ce là son destin ? La mort à laquelle il aurait du faire face, si Regina ne l’avait pas arraché à sa montagne ? Etait-il possible qu’il s’agisse d’une autre réalité ? Le wagon s’avança, et avant qu’ils ne purent dire quoi que ce soit, il fonça dans le vide, les précipitant dans une chute. Il y eu à nouveau le noir, à nouveau la lumière. Une demeure, faîtes de marbre et de pierre. Cette fois, Sloan se figea. Il savait déjà ce qu’il s’apprêtait à voir. Devant eux, une dizaine de silhouette. Un homme, debout, l’arme à la main. Une femme, couché à même le sol, du sang entourant sa tête. Un autre homme, ligoté, à genoux, face à celui qui était armé. Des hommes de main, derrière eux. Et plus loin, trois enfants, ligotés eux aussi. Une petite fille, évanouie, un bleu à la tempe. Une adolescente, la plus âgé, la lèvre fendue. Et un garçon, à peine pubère. Aux boucles blondes et au visage bleuit. Des voix, en vieil argot écossais.
-Chan eil e dad pearsanta. Is e gnìomhachas a th ’ann. (Ce n’est pas personnel. C’est les affaires.)
L’homme à genoux se redressa, prêt à parler, mais la balle l’interrompit à tout jamais. Il retomba inerte sur le sol, sous le cri de l’adolescente. Le tireur essuya son arme, observant le sang se déverser, avant de se tourner vers les enfants.
-Faigh cuidhteas sin dhomh. (Débarrassez moi de ça). -ça SUFFIT !
Le feu s’échappa de sa main sans qu’il ne s’en rende compte. Les flammes se mirent à détruire les murs de marbre, les traces de sang. Il dévora les visages des enfants, du tireur, des morts. Tout prit feu sous les yeux mordorés de Sloan, dont le souffle s’emballa à mesure qu’il embrasait tout. Le wagon fit mine de repartir, mais Sloan concentra les flammes sur les rails, les faisant fondre ce qui stoppa l’engin. Du plat de la main, il modela le fer pour le soulever, détachant les sécurités pour sortir du wagon. Se retournant, il vit cependant que les flammes s’étaient taries, comme si quelque chose ou quelqu’un les avait arrêter.
Doucement, très doucement, il tendit la main à Gabrielle, pour la faire sortir à son tour du wagon. Il la sentait tremblante, et l’attira vers lui pour la rassurer.
-Nous allons sortir d’ici. Et nous allons trouver ceux qui t’ont fait ça. Je te le promet.
(c) DΛNDELION
Contenu sponsorisé
________________________________________
Page 1 sur 1
Les bonbons sont souvent l'attrait des monstres ! } feat Sloan Fyresciell