« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
J’étais toujours assis sur les fesses et je me tenais les genoux. Comme un enfant, je la regardais venir vers moi. En vérité, j’aimais bien. J’avais toujours aimé qu’on prenne soin de moi. Je l’observais d’un air un peu attendri, quand elle recommença avec une autre connotation. Je haussais les sourcils, surpris. « Mais par toutes les flammes des Enfers, tu es en manques ? »
Je l’a regardais très surpris. C’était devenu au départ un simple soupçon, et maintenant c’était une théorie assez sérieuse. D’ailleurs j’avais un peu peur. Qui sait ce dont elle était capable. J’avais eu vent de créatures qui étaient capable de violer des gens juste par plaisir de s’accoupler et de faire du mal aux gens. D’ailleurs, j’avais un peu reculé. Puis, finalement, je m’étais relevé. Non, c’était stupide, elle n’allait pas m’emmener en quelque part pour me forcer à s’accoupler avec elle. « Oui, je t’apprendrais à faire de la Moto, si tu m’apprends à faire du vélo sans petites roulettes. Je sais que c’est la honte hein. Les petites roulettes y’a que les enfants qui en ont. Je sors pas d’ici avec des petites roulettes. »
Je l’avais dit trois fois, mais c’était parce que j’avais peur qu’on sorte et que tout le monde me voit avec des petites roulettes. Il n’avait jamais vu aucun adulte faire du vélo avec. C’était réservé aux enfants. Comme les bob. D’ailleurs, il en fit apparaître un sur la tête de Vaiana. « Ou alors tu sors avec ça. Oh, bon sang. C’est fou. Ca te va bien. Tout te va. C’est dégueulasse. C’est injuste les gens comme ça, ça devrait être interdit. »
Puis, je m’affairais à essayer de relever le vélo, et je l’écoutais me questionner sur ce que j’emmènerai sur une île déserte. Je fronçais les sourcils. Des petites roulettes apparurent au vélo, et je le fixais, d’une manière étrangement sceptique. « J’emmènerai Pégase, ma créature. »
Je tenais le vélo. Je regardais alternativement Vaiana et le vélo. En fait, sa question m’avait dérangé. J’y avais répondu d’instinct. Non, ce n’était pas la question qui m’avait dérangé. En réalité, c’était la réponse. Etais-je donc si seul, au point de n’amener que la créature divine que je m’étais fait pour palier à la solitude ? N’avais-je donc jamais évoluer ? Je regardais maintenant le vélo un peu honteux. Je baissais la tête et je me renfermais un peu sur moi même. « A vrai dire, beaucoup de chose. Mais là, plus rien n’existe puisqu’il n’existe plus. J’aimerai éviter ce sujet. Tout comme cette question qui ne fait que me rendre compte à quel point je suis seul. Résigné à n’amener que quelque chose que j’ai artificiellement créé pour combler un manque qui ne l’a jamais été. »
Je levais la tête, un peu tristounet. Je n’avais jamais trouvé qui que ce soit. Et mes amis se comptaient sur le doigt d’une main. Et j’avais compris que quand vous aviez des problèmes à rencontrer quelqu’un ou à vous faire des amis, c’est que vous étiez, le problème. En fait, j’étais plus chamboulé qu’autre chose. « Pour la moto, je reviens dessus, mais, quand tu sauras en faire, je te ferai un vrai-faux permis. C’est mieux qu’un faux-vrai permis. Puisque c’est un vrai. Bref. Tout ça pour dire que je m’en occupe. Tu me trouves bizarre ? »
Je tenais toujours le vélo dans ma main droite et je la regardais dans les yeux. En fait, tout ça m’avait chamboulé. Qu’est ce que je faisais là ? Je me lançais encore dans un projet pour combler mon manque affectif et ma solitude permanente. C’était donc voué à l’échec. D’extérieur, les gens me voyaient toujours comme quelqu’un de jovial, d’amusant et un peu foufou. Mais d’intérieur, j’étais en manque. En manque cruel d’amour, et de reconnaissances. J’avais toujours été comme ça. En fait, j’avais toujours agis pour être reconnu par mes pairs. C’était pour ça que je passais pour le petit rigolo du groupe. J’avais presque envie de pleurer, tellement une simple question comme elle venait de poser m’avait totalement perturbé. Finalement, je montais sur le vélo. « C’est pas si dur à enfourcher, et une fois qu’on est habitué, ça va tout seul. La taille ne fait pas trop honte. C'est presque rassurant de les sentir contre soit. »
Cette fois-ci, je plissais les yeux. C’était moi qui avait fait une connotation sans faire exprès. Mais le mieux, quand on faisait des connotations sans faire exprès, c’était de rien dire. Comme ça, c’était la personne qui avait entendu qui pensait qu’elle avait les idées mal placées. Je commençais à essayer de pédaler. Finalement, j’avançais un peu, mais j’étais bien ridicule. En fait, j’avais l’équilibre, mais je n’avais pas le rythme. Je vacillais, et je faillis tomber. Heureusement, je me rattrapais à Vaiana et seul le vélo tomba par terre. « Ne me laisse pas tomber. »
Je la serrai fort. « Ne me laisse pas tomber, par terre. J’aurai du rajouter par terre. »
Puis, j’éclatais de rire, et finalement j’arrivais un peu à trouver de l’humour dans toute cette situation. Je me passais la main derrière la tête un peu gêné, puis je l’observais en détail avant d’ajouter. « Et toi, tu emmènerais quoi sur une île déserte ? »
J’avais relevé le vélo, et je l’avais fait disparaître. J’étais comme beaucoup de mes confrères masculins, pas très patient. Quand on avait la faculté d’avoir tout, tout de suite, on avait rarement la patience. D’ailleurs, j’avais levé mon doigt très sérieusement vers Vaiana. Quelque chose ne me plaisait pas trop. « Et arrête de sourire comme ça, ça me perturbe. »
Son sourire en coin m’avait perturbé. Mais en même temps, j’étais humain. Enfin divin. Et ça m’avait perturbé. Normalement j’étais un garçon, et j’aimais les filles jolies. Mais je voulais pas qui se passe quoi que ce soit. Je voulais une amie. Pas une petite amie. Quoi qu’elle n’était pas bien grande. Je clignais des yeux. J’avais pris un coup sur la tête en tombant ?
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"Mais par toutes les flammes des Enfers, tu es en manques ?"
Cette phrase résonnait dans mon esprit. Non, je n'étais pas "en manque", comme il disait. Même si plus le temps passait, plus je commençais à me poser la question. C'était vrai que je n'avais plus eu d'aventure depuis un petit moment. Cela datait de Seattle. Quelques mois, donc. Etais-je en train de passer pour une nymphomane ? Je préférai ne pas m'attarder sur la question. J'aurais eu bien trop honte si c'était le cas. J'avais fait beaucoup de choses peu recommandables dans ma vie, mais passer pour une fille facile... oh ça non ! Depuis que j'avais diminué les doses d'héroïne, peut-être que je faisais davantage d'allusions. Si c'était le cas, je ne m'en étais pas rendu compte. D'ordinaire, la drogue agissait comme un euphorisant. Concrètement, je n'avais pas besoin d'un acte physique pour que mon corps crée de l'endorphine ; l'héroïne faisait tout le boulot. Rien que d'y penser, je sentis le manque m'envahir. Un tremblement me parcourut. Je me cramponnai au guidon. Heureusement que j'étais à l'arrêt.
Hermès n'avait pas cru à mon bobard concernant les petites roues sur un vélo. Forcément, il ne voulait pas en mettre. Je pouvais le comprendre. Je levai les yeux vers le chapeau chelou qu'il venait de faire apparaître sur ma tête, puis esquissai un sourire, charmée par le compliment. Jusqu'à présent, j'ignorais que j'avais une tête à chapeau. C'était toujours bon à savoir.
Je gardais le silence tandis qu'il se confiait sur le choix de la "personne" qu'il emmènerait sur une île déserte. Pégase. Le cheval qu'il avait créé. Ses paroles me touchèrent de part leur sincérité. Il semblait réellement très seul. Je m'en voulus de lui avoir rappelé que son monde avait disparu. C'était normal qu'il ne veuille pas aborder le sujet. Pourquoi ne pouvais-je pas m'empêcher de toujours mettre les pieds dans le plat ?
Ensuite, j'éludai sa question. A la place, je levai un regard rayonnant vers lui.
"Un vrai-faux permis ? Trop la classe ! Les vrais-vrais permis, c'est surfait."
Ce fut à son tour de faire un sous-entendu, tandis qu'il avait enfourché son vélo avec beaucoup trop d'enthousiasme. Je fis semblant de ne rien avoir entendu. Par ce biais, il n'y aurait aucun malaise.
En revanche, je n'aurais pas pu prévoir la suite. Interdite, je le reçus dans mes bras. Comment avais-je réussi à garder les deux pieds plantés dans le sol malgré son poids ? Ca n'était pas qu'il pesait lourd, mais il avait tout de même une corpulence plus élevée que la mienne. Il resta cramponné à moi et m'étreignis subitement.
"Ne me laisse pas tomber."
C'était une blague ? Je clignai des yeux, incapable de prononcer un mot. Il était vraiment très très près. Je sentais son souffle contre ma joue.
"Oui, vous auriez dû rajouter le 'par terre'." confirmai-je d'un ton étranglé.
J'effectuai une petite poussée afin de l'inciter à s'éloigner. Il se remit sur ses pieds après m'avoir retourné la question concernant l'île déserte.
"J'emmènerais Hei-Hei. C'est mon poulet." déclarai-je, en ayant conscience de l'absurdité de la chose. "Il vient du même monde que moi. C'est un rescapé. Il comprend absolument rien mais je pourrais pas me passer de lui. On prend soin l'un de l'autre. Enfin... je prends surtout soin de lui. Pour pas qu'il avale trop de cailloux ou qu'il ne mette pas la tête dans le four."
C'était un travail de chaque instant. Il partageait mon studio avec moi. Je veillais à ce qu'il ne s'enrhume pas -une fois je l'avais retrouvé dans le frigo, il s'était enfermé dedans sans que je comprenne comment il avait fait- et qu'il ne fasse rien de trop dangereux. Bien souvent, quand je rentrais chez moi, je le trouvais occupé à heurter une énième fois la même vitre.
"Pégase, c'est super cool en comparaison. Vous n'avez pas à avoir honte. Vous l'avez créé, et alors ? Si ça se trouve, c'est la personne qui vous comprend le mieux."
J'esquissai un sourire et le dieu des messagers me réprimanda bientôt à ce sujet. Je mis les mains sur mes hanches, à la fois surprise et espiègle.
"Je perturbe un dieu, sérieux ?"
Il se moquait de moi, ça ne pouvait pas être possible. Comment pouvais-je perturber une divinité alors que j'étais fringuée comme un sac ? Il avait raison : il était vraiment bizarre.
Je jetai un coup d'oeil au vélo, puis à Hermès. Il l'avait repris en main, prêt à refaire un essai. Un soupir m'échappa.
"Allez venez, je vous emmène manger une glace."
Etait-ce vraiment le genre de phrase que l'on dit à son patron ? De toute manière, rien ne s'était déroulé de façon normale, entre nous. Le regard qu'il me lança me le confirma.
"Le vélo pour vous, c'est clairement pas gagné, alors on va prendre un goûter, et ensuite on ira livrer le paquet à Olympe. Dans tous les cas, vous vouliez y aller en vélo ? Ca m'étonnerait qu'on y arrive. Ca serait plus facile d'aller là-bas en se téléportant, non ?"
Je venais de lui montrer que je me servais de ma matière grise et que je gardais ma bonne humeur. N'était-ce pas tous les critères qu'il recherchait sur son annonce ? J'avais beau avoir signé le contrat, je souhaitais lui montrer que j'étais digne de confiance. Un travail aussi bien rémunéré, je ne voulais pas le laisser filer (même s'il manquait clairement plusieurs branches à l'arbre de mon employeur). Néanmoins, il me paraissait de plus en plus sympathique. J'aimais bien les gens qui sortent de l'ordinaire.
"C'est vrai ce qu'on raconte ?" demandai-je soudainement.
J'avançai un peu la tête vers lui et repris sur le ton de la confidence :
"Il paraît que vous avez des ailes. De vraies ailes."
Je ne voulais pas paraître trop curieuse, mais j'avais très envie de les voir. Etait-ce considéré comme quelque chose d'impoli ? Ou de tendancieux ? Après tout, peut-être que de parler de ses ailes équivalait à parler de seins ? Je n'avais aucun comparatif. Il était le seul à ma connaissance à en posséder. Ca le rendait unique, même pour un dieu. Si ça se trouve, je venais de commettre un nouvel impair.
"En tant que spécialiste des poulets, ça m'intéresse." ajoutai-je d'un ton faussement pompeux.
Peut-être que ça le ferait rire. Il avait l'air tellement triste, par moments, quand il pensait que je ne m'en rendais pas compte.
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Hermès
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Mais oui, bien sûr! Je compte moins que Vaiana ou Athéna!
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Elle réussit à me redresser. Je réussis également grâce à mon aide précieuse. Je bougeais les épaules, de dos et je me retournais rapidement. Heureusement que je n’avais rien de cassé. Je ne m’étais rien fracturé depuis que je ne pouvais plus me régénérer, vu que j’étais très prudent. Et j’avais toujours peur de me faire depuis. J’étais un peu devenu hypocondriaque même, car je ne savais pas ce que c’était de souffrir ou d’avoir mal longtemps. Alors des fois, j’allais chez le docteur pour rien. « Un poulet. Sur une île déserte. Ah ! Je vois ! C’est ton animal de compagnie ! »
Je m’étais déjà imaginé Vaiana en train de faire rôtir un poulet sur un feu de camp au bord de la plage. C’était brillant. Mais pour que ça se passe mieux, il aurait fallu un poulet et une poule. Pour faire des poussins et avoir de la viande toute sa vie. Je haussais les sourcils, le regard un peu vide. J’étais encore parti trop loin. « Ca doit pas être facile d’avoir un poulet en animal de compagnie. Ils sont têtus. »
Hermès parlait sérieusement. Il ne se moquait pas. Il avait connu toute sorte d’animaux de compagnie, donc un petit poulet ne le choquait pas outre mesure. Puis, mon regard se tourna vers le hangar bien vide. Je soupirais. Ce n’était pas encore pour aujourd’hui ! Mais au moins, j’avais gagné une super partenaire. En fait, c’était bien mieux d’avoir une super partenaire, que d’avoir prit du temps pour des supers locaux. « Oui, tu me perturbes. Mais en même temps, je suis pas très difficile tu sais. Du moment que le nez est plus ou moins au milieu de la figure, que la personne a un certain charme et qu’elle est drôle et joueuse, ça me suffit. »
J’avais levé mes trois doigts pour désigner les critères qui faisaient que les femmes me perturbaient. D’ailleurs, je fronçais les sourcils en lui faisant apparaître un carnet dans les mains. Elle pouvait m’assister pour ce genre de chose aussi, même si c’était pas dans son contrat, peut être qu’elle le ferait par plaisir. « Tu peux le noter, et l’apprendre. Et si un jour tu vois que je parle à une femme avec ces trois critères, tu me dis… Tu me dis… LES TROIS MOUSCRITERES ! »
Je levais le doigt en l’air, triomphant. Les trois mouscritères. Ce serait le code. Mon regard malicieux se transforma en un regard profondément émerveillé quand elle parla de glaces. « Qui es-tu. Le Destin m’envoie une terrible épreuve aujourd’hui ! Tu aimes les glaces ?! Moi aussi. J’adore les glaces. Surtout les camions qui font de la musique et qu’on entend au loin. Je ne connaissais pas. Ca a quelque chose de ludique ! J’adore. »
La semaine dernière, quand il avait traversé la Grande Place, j’avais poussé une dizaine de gamin pour arriver le premier. Je m’étais fais gronder. Mais j’avais quand même eu droit à ma glace. Et j’étais arrivé le preums. Un voile de joie passa sur mes yeux, tellement ce souvenir était cool pour moi. Je sursautais encore une fois. J’étais parti un peu loin.
« Désolé, des fois je pense un peu trop… On en était où ? Ah. Le glacier ! C’est moi qui t’invite ! »
Et hop, je lui avais pris la main et nous avions disparus du hangar pour apparaître à un glacier du bord de mer. Il n’était pas trop mauvais. C’était surtout l’endroit qui était bien. Le vélo de Vaiana apparut également derrière moi. Je n’allais pas la faire rentrer à pied quand même. « Toi aussi d’ailleurs tu es un peu lunaire. J’ai dit que c’était un colis pour la Mairie, pas pour Olympe… Mais comme j’ai pas très envie de voir le Maire, j’espérais t’y envoyer à ma place. Oh t’inquiète à toi il ne te dira rien. A moi non plus d’ailleurs. Mais je crois qu’il me boude. Enfin je sais pas. Et comme j’ai pas envie d’aller voir s’il me boude, j’ai peur qu’il pense que je boude. Pourtant je l’aime bien. »
Je soupirai, alors que j’avançais les mains dans les poches en direction du glacier. Je n’avais pas oublié sa question sur mes ailes. C’était marrant. Elle était, marrante, en réalité. Car personne ne m’avait jamais posé la question comme ça. Aussi, je m’étais approché d’elle, et j’avais mis ma main de tel façon à ce que ce soit très discret. Je murmurai, comme si ce que j’allais révélé était secret défense : « Oui. J’ai des ailes. Des vrais ailes. Mais elles n’apparaissent que quand je suis tout nu. »
Sur ce, je me dirigeais vers le glacier pour aller commander alors que je venais de la quitter sur un énorme mensonge. J’étais de dos, et je me mordais la lèvre tellement ma propre blague me faisait rire. Finalement, je n’avais pas le coeur à lui jouer un mauvais tour. « Je déconne, elles apparaissent quand je veux et habillé si j’en ai envie ! J’en ai même au niveau des chevilles. C’est pour me stabiliser. Comme les poissons qui ont des nageoires tu vois l’truc. Alors pour moi, ça sera deux boules en cornet s’il vous plaît, avec une boule macadamia et une boule stracciatella. Avec des morceaux de cookies sur la glace. »
Oui, je parlais au glacier et à Vaiana. Me tournant vers l’un et vers l’autre. D’ailleurs, je m’étais trompé. Je parlais des boules à Vaiana, et je parlais de mes ailes au vendeur de glace. L’avantage, c’était que je parlais assez fort pour que les deux comprennent que je m’étais trompé d’interlocuteur. Mais parler de boules, à la jeune femme. Ca avait rajouté une dose de malaise. Enfin pas vraiment. Je m’étais rendu compte que c’était devenu la norme. Je fronçais les sourcils.
« Et tu ne m’as pas beaucoup parlé de toi. Enfin, tu as oublié le principal. Où étais-tu pendant tout ce temps et qu’est ce que tu as fait ? Car je devine que tu n’étais pas là récemment. Tu es pas obligé de répondre. C’est courant les gens qui s’en vont et qui reviennent de cette ville. »
Mais, même si la question était posé de manière détendue et calme, je savais très bien où je voulais en venir. Je baissais mes yeux, et la regarder comme si j’avais eu des lunettes pour voir par dessus. Ca me donnait un genre. Ca inspirait la confiance. J’avais vu ça la semaine dernière en regardant Harry Potter à l’Ecole des Sorciers. Dumbledore faisait ça, pour que les gens se confie à lui. D’ailleurs, j’aurai du prendre des lunettes. Alors que je la regardais de ce regard impénétrable que j’avais travaillé, je remarquais que le glacier avait une petite boîte de carte pour les couples et les amis. C’était une espèce de jeu de question, qui avait pour but d’en apprendre plus sur l’autre. Je lisais sur le paquet. « SDPP. Speed Dating Pour Patienter. C’est rigolo. Tiens. Cette question est pas mal. T'es plutôt du genre bébé unique ou tu veux une équipe de foot ? »
Je fronçais les sourcils. Je lisais les autres questions en lui donnant la moitié du paquet. Qui avait fait ce jeu pourri ?
Vaiana de Motunui
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Je hochai la tête, tout en conservant précieusement les trois "mouscritères" dans ma mémoire. Marrant comme mot. Je songeai que Hermès risquait de m'entendre le prononcer souvent, car à Storybrooke, il n'y avait pratiquement que des jolies filles. C'était donc un signal d'alarme pour l'empêcher de draguer et finir malheureux ? Je l'avais compris dans ce sens. Il avait eu tellement de déceptions amoureuses pour ne plus risquer de retomber dans ses filets ? C'était très triste, et ça n'encourageait pas vraiment à tenter de rencontrer la perle rare, puisque même un dieu ne l'avait pas trouvée... De toute manière, j'étais très bien toute seule, avec mon poulet de compagnie. Pas besoin de se prendre la tête pour un oui ou pour un non. Je faisais ce qui me plaisait quand je le souhaitais. Aucun compte à rendre. La liberté.
D'après lui, je correspondais aux critères énoncés. Je le perturbais car j'avais "le nez plus ou moins au milieu de la figure, un certain charme", et j'étais "drôle et joueuse". Il ne lui en fallait vraiment pas beaucoup, car je ne m'estimais pas spécialement canon. Je ne correspondais pas au schéma type de la jolie fille : je n'étais ni blonde, ni dotée de formes avantageuses, et je ne faisais rien pour me mettre en valeur. Ce jour-là, je n'étais pas maquillée et j'étais vêtue d'un sweat-shirt, d'un jean et de baskets.
J'avais certainement prononcé le mot magique en évoquant les glaces, car Hermès devint bientôt aussi exubérant qu'un enfant. Son regard s'illumina et il se lança presque dans un exposé sur les camions de glace. Il me prit la main et avant même que je puisse réagir, nous avions changé d'endroit. D'un coup d'oeil légèrement hagard, je remarquai que mon vélo avait voyagé avec nous.
Lunaire, moi ? Peut-être. Ca m'arrivait surtout quand j'étais stone. Ce jour-là, j'avais fait l'effort de ne pas prendre de drogue, histoire de paraître sous mon meilleur jour -c'est-à-dire avec des cernes de dix centimètres sous les yeux- mais il était possible qu'à force d'en consommer, mon niveau de concentration ait diminué. Je savais que cela tuait les neurones ; il y avait peut-être d'autres effets secondaires.
Pendant qu'Hermès parlait de ses soucis avec le maire, je lâchai sa main. Je ne comptais pas la garder dans la mienne jusqu'au glacier, ça aurait paru ambigu.
"Le maire c'est Hadès, c'est ça ?" fis-je avec une moue. "Ouais, il a l'air d'avoir des idées assez spé..."
Je me souvenais encore de la fois où j'avais dû passer une batterie de tests -Hei Hei inclus- pour définir si oui ou non je pouvais devenir citoyenne de Storybrooke. Violette m'avait sauvée in extremis du contrôle anal effectué par un minotaure. Parfois, il m'arrivait encore d'en faire des cauchemars.
J'aurais bien développé davantage, mais à cet instant, le dieu des messagers s'approcha de moi et me confia un détail étonnant sur ses ailes, à la manière d'une confidence. Je fronçai les sourcils, sur la défensive. C'était vrai, ça ? Malgré moi, je sentis mes joues s'empourprer. Il n'aurait pas menti là-dessus alors qu'on venait de passer le cap de la gêne ?
Comme il reprit son chemin d'un air nonchalant, je le rattrapai en vitesse et me plantai devant le glacier. Là, il admit qu'il avait menti : ses ailes pouvaient apparaître en n'importe quelle occasion, ce qui me semblait logique. Je me sentais idiote de l'avoir à moitié cru. Tout en l'ignorant superbement, je commandai au glacier :
"Je vais prendre un cornet trois boules : violette, fruit de la passion et pina colada. Avec de la chantilly, s'il vous plaît. Et des morceaux de cookie."
Il m'avait donné envie avec les siens. La violette, c'était en pensée à mon amie qui portait le même nom. Le reste me rappelait mon île, en plus givré. J'avais trouvé amusant que Hermès se trompe d'interlocuteur pour sa glace et ses ailes, mais je n'avais pas envie de le lui montrer. J'étais encore assez agacée par sa réplique concernant ces dernières. Il cherchait à me mettre mal à l'aise, encore et encore. Très bien, j'allais lui rendre la monnaie de sa pièce.
"Et tu ne m’as pas beaucoup parlé de toi. Enfin, tu as oublié le principal. Où étais-tu pendant tout ce temps et qu’est ce que tu as fait ? Car je devine que tu n’étais pas là récemment. Tu es pas obligé de répondre. C’est courant les gens qui s’en vont et qui reviennent de cette ville."
Il m'avait posé cette question de manière très calme tout en m'observant avec attention.
"Oh, j'étais escort girl à Rome pendant quelques temps." répondis-je d'un ton désinvolte. "Puis je me suis lassée alors je suis devenue plombier."
Il se moquait de moi alors j'avais décidé de faire de même. La question qui suivit me fit écarquiller les yeux.
"C'est le genre de questions que vous posez à votre associée ?"
Associée, partenaire... Je ne me souvenais plus quel était le terme exact.
"Je me suis jamais posée la question." dis-je un peu raidement. "Je ne m'imagine pas maman. Ca serait triste que je le sois, en fait."
Du moins, à l'heure actuelle, car j'avais conscience d'avoir beaucoup de choses à régler. J'évitai brusquement son regard et attrapai une autre carte sur la pile, histoire de changer de sujet. Je n'avais pas spécialement envie de disserter là-dessus. C'était vraiment super personnel, nom d'une pirogue !
J'eus l'ombre d'un sourire en lisant la question dans ma tête, puis la posai à haute voix :
"A quoi est-ce que ça vous servirait, d'avoir un enfant ?"
Je lorgnai Hermès d'un air plein de défi et d'innocence pure. Après tout, je n'y pouvais rien si c'était cette question qui se trouvait juste après la sienne !
"Et pour revenir à Hadès, si ça vous blesse qu'il vous boude -et j'ai l'impression que c'est le cas- il faut vous forcer à aller le voir. Il faut mettre les choses à plat entre vous. Personne d'autre ne peut le faire à part vous deux. Au moins, vous saurez ce qu'il en est."
Il ne semblait pas être du genre à régler les conflits. Je l'observai avec compassion. Il émanait de lui beaucoup de douceur.
"Parfois dans la vie, il n'y a pas d'autre choix." ajoutai-je pour l'encourager.
Je tapotai des doigts contre le comptoir du glacier. C'était vraiment très long pour obtenir nos glaces, non ? Etait-il parti les chercher en Alaska ?
"Juste comme ça, il faut que je fasse quoi pour que vous me montriez vos ailes ?" demandai-je en m'adossant contre le camion pour lancer un regard espiègle à Hermès. "C'est quelque chose qui se mérite ou y a un bouton à actionner quelque part ?"
Je le détaillai de la tête aux pieds, plus amusée qu'autre chose. Il allait sûrement me reprocher de le perturber une fois encore, mais je ne pouvais pas devenir quelqu'un d'autre d'un simple claquement de doigts.
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J’avais tourné la tête, curieux, devant ce mélange bizarre des différents parfums. En réalité, je ne m’étais jamais vraiment posé la question, mais… Est-ce que les goûts se mélangeaient et donnaient de nouveaux goûts dans la bouche ? J’avais envie de gouter aussi. J’avais choisi la sécurité, avec deux parfums vanillés semblables. Elle avait choisi le Chaos, l’anarchie et le mélange des saveurs. J’avais peur de mal tourner ma phrase. J’avais peur d’en dire une. Je savais, j’allais en dire une. Mais fallait que je le dise. « Est-ce que dans ta bouche ca se mélange ? Est ce que je peux goûter ? »
Voilà. J’en avais dit une. C’était inévitable. Ca sous-entendait que je voulais goûter dans sa bouche. C’était presque dégueulasse, et le raccourci était vite fait. Ou alors j’avais les idées mal placés. Quoi qu’il en soit, je me reculais. Sur la défensive « Goûter. Dans ton cornet. Je crois qu’avec tout ce qu’on a vécu aujourd’hui, c’est très important de préciser. »
Je mangeais ma glace, tout en faisant apparaître les billets pour payer. Elle avait parler d’escort girl, de Rome et de plombier. J’avais tout entendu, et mon cerveau avait bien intégré. Mais je n’étais pas d’ici, et certaines choses m’avaient échappée. « Oh. Je connais Rome. Très belle ville, elle me rappelle mon monde, surtout les monuments antiques. Tu escortais qui ? Tu étais un genre de garde du corps ? Et Plombier, c’est pas trop dur ? Je veux dire, éteindre les incendies, secourir les personnes en danger… T’as vraiment un certains goût du risque. Faut pas croire, coursier chez Hermès Express, ça pourra être risqué. »
J’hochais la tête tout en mangeant ma glace. Elle avait l’air d’avoir eu 6 ou 7 vies. Pour son jeune âge c’était merveilleux. C’était même épatant. Elle répondit à la question sur les enfants, et elle m’en posa une en échange. Ce jeu était sponsorisée par la maternité de Storybrooke ou quoi ? Je fronçais les sourcils, tout en faisant deux ou trois pas pour aller marcher en bord de mer. « C’est normal. C’est une question d’âge. Un jour, on se réveille, et on veut être parent, parce qu’on veut être plus. On veut quelqu’un à nos côtés pour toujours, sur qui compter, éduquer et voir grandir. C’est naturel. Chez les humains. Heureusement, nous les dieux, avons le pouvoir de créer des êtres. »
J’avais marqué un Temps d’arrêt. J’avais encore parlé de Pégase. Comme si c’était quelque chose de très important pour moi. Comme si combler ma solitude était devenu, au fil du Temps, une véritable obsession. Quand aux enfants… Je regardais vers les étoiles, assez mélancolique. Une petite boule apparut au fond de ma gorge, et ce n’était pas du tout à cause de la glace. « Je ne peux pas avoir d’enfants. Enfin, en théorie, si. Mais je ne veux pas. »
J’avais baissé mon regard vers Vaiana, le regard un peu mélancolique, à cette idée. Des fois, ça m’était passé par la tête. Mes contrairement aux autres dieux qui ne devaient pas se poser autant de questions que moi, je n’avais jamais franchi le cap. Par peur, par crainte. « Je ne peux avoir d’enfants qu’avec une mortelle. Et, cet enfant aura, en théorie, un peu plus de résistance que la moyenne. Mais il finira par vieillir, et mourir. Je... »
J’avais la cuillère en l’air, le regard perdu dans le vide. J’avais presque envie de pleurer à cette idée, parce que ça m’avait toujours fait souffrir. J’en voulais. J’en avais toujours voulu. Mais partir, c’était mourir un peu, et mourir c’était partir beaucoup. « Je sais pas pourquoi je te dis tout ça en fait. Tu dois t’en moquer un peu non ? Mais… Disons que je n’ai jamais voulu m’infliger cette souffrance. J’ai déjà vu des frères et sœurs le faire. Je n’ai jamais compris pourquoi ils faisaient ça. Par égoïsme, je pense. Car, de manière inéluctable, eux, meurent, et nous, nous restons. Il y a quelque chose de maudit, parfois, à être un immortel. »
Morose, j’enfonçais ma cuillère dans la glace et je mangeais. Au final, je considérais que j’étais toujours celui qui, par crainte, prenait toujours le moins de risques. Même dans le choix de mes glaces, je me mouillais pas. En fait, j’attendais que ça tombe du ciel. C’était drôle, quand on avait des ailes, d’attendre que ça tombe du ciel. « Non, ça ne se mérite pas. C’est comme montrer un tatouage, ou son pouce. Ca fait parti de moi. C’est comme ça. Tu y tiens vraiment ? »
Je ne voyais pas ce qu’elle trouvait à cela. Je n’aimais pas trop les montrer, en réalité, car ça avait fait de moi quelqu’un de toujours différents. Et, en vérité, il fallait l’avouer, depuis que je ne pouvais plus me régénérer, j’avais peur de les perdre. Si je les brisais, ou les arrachaient, je savais qu’elles ne reviendraient pas. J’eus un petit soupire. Qu’elle ne dut pas comprendre, car elle n’était pas au courant pour cette perte de régénération et tout ce qui en découlait. « Tu te moques pas d’accord ? »
Je la regardais, en fronçant les sourcils. Je ne m’en rappelais pas, parce que je n’avais aucun souvenir de la Grande Vallée, mais je savais qu’on s’était moqué de moi quand j’étais enfant à cause de ça. Ca faisait parti des traumatismes qui, malgré les souvenirs incertains, ne s’effaçaient jamais. Ca devait surement être Hadès. C’était pour ça que chaque action que je ne comprenais pas m’agaçait. Cette théorie devait être à réfléchir. L’instant suivant cette réflexion, elles apparurent. Blanches, grandes, et soyeuses, sur mes épaules, dans un bruissement imperceptible. Des petites ailes apparurent également à mes chevilles. Comme je pouvais bouger les bras, je les fis un peu bouger pour lui montrer leurs mouvements. « Tu as dit que ca serait triste si tu étais maman. Je rebondis là dessus, mais… Pourquoi ? T’as l’air d’avoir la tête sur les épaules, je comprends pas. »
Elle n’en voulait pas par choix, je ne pouvais en avoir, par destinée. C’était assez étrange comme conversation au final. « Et, non, ce n’est pas le genre de questions que je pose à mes associées, mais le genre de question que je pose à mes amis. J’en ai pas beaucoup, voie ça comme un privilège. »
Alors, je lui adressais à mon tour un sourire espiègle. Je me permis même de lui faire un clin d’oeil. Pendant que son attention était porté sur moi, une de mes ailes passa derrière elle pour prendre un morceau de glace. Je la portais à ma bouche et je fis la grimace. Le mélange des goûts c’était bon pour les hippies. D’ailleurs, je fus tellement surpris, que je n’arrivais pas contrôler mes ailes. Dans le mouvement, elle se colla sur Vaiana et la força à venir sur moi. Ma glace arriva sur elle, et la sienne arriva directement sur mon visage. Prisonniers de mes ailes, de la glace plein le visage, je meuglais. « AAAAAH C’EST FROID ! Désolé ! Pardon, attends, voilà. »
J’enlevais mes ailes pour briser le cocon intime que j’avais accidentellement créé. Soudain, le glacier nous regarda étrangement. Bizarrement même. Puis, il finit par gueuler : « Vous voulez pas partir ? Vous avez pas compris que je n’étais pas vendeur de glace mais en filature ? Allez vous embrasser ailleurs, ou faire les imbéciles plus loin. Je travaille. »
Qui était donc cet imbécile ? Je pouvais le téléporter en Chine, ou en Russie dans les prisons les plus mauvaises du monde si ça m’enchantait. Mais je n’avais pas envie d’effectuer cette action de supériorité. Je n’étais pas Zeus. J’étais Hermès, et j’étais, je pense, au plus profond de moi, gentil. « Quel goujat… Allons ailleurs. »
Vaiana de Motunui
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La question de Hermès concernant la crème glacée ne me laissa pas du tout de glace. Je le fixai avec des yeux ronds et plaçai mon cornet hors de portée, par mesure de précaution, car sa précision ne me rassura pas des masses. Goûter la glace de quelqu'un d'autre c'était dégueu, point barre. Peu importe la façon dont c'est fait.
Visiblement, le dieu des messagers planait à des kilomètres puisqu'il me prit au sérieux concernant mes différents jobs. Je faillis m'étouffer avec ma glace quand il me demanda qui j'escortais, et qu'il confondit plombier avec pompier.
"Je protégeais des personnalités, carrément." déclarai-je d'un ton très sérieux.
C'était mal de lui faire croire n'importe quoi, mais c'était aussi tellement drôle ! Je n'avais pas pu m'en empêcher.
"Je n'ai pas le droit d'en parler. C'était un peu comme être un agent secret, vous voyez." ajoutai-je sur le ton de la confidence. "Par contre, plombier c'était plutôt tranquille. Sauver les gens d'une baignoire enragée, c'est ma spécialité."
J'arborai une expression à la fois désinvolte et supérieure. S'ensuivit une discussion plus sérieuse dans laquelle Hermès me confia qu'il craignait de trop souffrir en s'autorisant à avoir un enfant, ce que je comprenais tout à fait étant donné son immortalité. Voir mourir son potentiel enfant était une chose terrible. Il avait une approche très censée. Plus j'apprenais à le connaître, et plus je le trouvais étrange. Il était double : tantôt enfant et tantôt réfléchi, prudent. Il alternait entre les deux d'une manière si vive et singulière que je peinais parfois à le suivre, mais j'appréciais cette façon qu'il avait de jouer avec la vie comme un funambule sur la corde raide. De toute manière, il ne risquait pas grand-chose si jamais il perdait l'équilibre : ses ailes pouvaient le stabiliser.
"Tu te moques pas d'accord ?"
Etait-il vraiment anxieux quant à ma réaction sur ses ailes ? Qui aurait pu se moquer d'une telle merveille ? Fascinée, je les contemplai. Elles semblaient tellement douces... J'avais envie de les toucher, mais me retins, car cela risquait de faire aussi bizarre que sa demande concernant ma glace. Toucher avec les yeux, c'était très bien aussi. Il les remua légèrement. Même lorsqu'il restait immobile, elles semblaient flotter dans son dos, presque irréelles. Au bout d'un moment, j'estimai qu'il était temps de fermer la bouche. Je devais avoir l'air aussi stupide que Hei Hei. Fort heureusement, il avait continué d'alimenter la conversation pour deux. J'avais volontairement éludé sa question. Je n'avais pas envie de lui raconter des choses trop personnelles. 'T’as l’air d’avoir la tête sur les épaules, je comprends pas.' En repensant à ses paroles, j'eus un rictus désabusé. S'il savait à quel point j'excellais quand il s'agissait de tout bousiller...
"Et, non, ce n’est pas le genre de questions que je pose à mes associées, mais le genre de question que je pose à mes amis. J’en ai pas beaucoup, voie ça comme un privilège."
Son petit sourire fut loin d’égailler ses propos. C'était très triste ce qu'il venait de dire. Sans doute que peu de gens parvenait à le suivre -ou à le supporter plus de cinq minutes d'affilée- d'où sa solitude. Son exubérance avait quelque chose de rafraîchissant. Les gens prennent souvent l'habitude de se fondre dans un moule et de ne pas en déborder. C'est consternant.
Malgré tout, je l'observais, pensive, la tête penchée. Je sentais la glace couler le long de mes doigts et du cornet. Etions-nous amis, déjà ? C'était si rapide. Il ne me connaissait pas. Il ne savait pas s'il pouvait avoir confiance. L'enfant passionné venait de faire son grand retour dans ses yeux clairs et guettait impatiemment une réponse que je n'étais pas capable de lui donner.
Un sursaut me saisit quand je vis quelque chose de flou et léger passer au coin de mon oeil. Je n'eus pas le temps de réaliser que Hermès portait la pointe de son aile maculée de glace à sa bouche. Il avait agi en traître pour goûter mon cornet ! Indignée, je voulus dire quelque chose mais me sentis soudainement bousculée en avant.
C'était comme se retrouver enveloppée à l'intérieur d'un immense oreiller de plumes parfumé à la violette et la noix de coco. Cela aurait pu être agréable si un froid terrible au goût de straciatella et macadamia n'avait pas coulé le long de mon crâne et de ma nuque. Paralysée, je restais crispée. Il y eut un grand coup de vent quand Hermès me libéra de son étreinte involontaire. L'était-elle vraiment ? Je commençais à avoir de sérieux doutes à son sujet.
Chancelante, je parvins à retrouver l'équilibre et sortis un mouchoir pour essuyer la crème glacée sur mon visage. J'en tendis un autre à Hermès.
"Je comprends maintenant pourquoi vous aviez peur que je me moque..." grommelai-je.
Je n'avais même pas calculé le glacier. S'il était aussi désagréable, il n'allait pas mettre longtemps avant de fermer boutique. Tout en m'éloignant du camion, je repris, me sentant brusquement coupable :
"Je voulais pas dire ça."
Après une hésitation, j'ajoutai d'un ton optimiste :
"Pour emballer une nana, l'empaqueter dans vos ailes c'est une bonne technique. Mais... essayez sans la glace, la prochaine fois."
J'affichai un sourire grimaçant à son endroit tout en frottant mes cheveux tout collants avec le mouchoir.
"Et n'essayez plus sur moi. Les trois Mouscritères. Rappelez-vous." fis-je en plantant un regard insistant et grave dans le sien. "Croyez-moi, vous voulez vraiment pas que ça finisse comme ça."
Il était beaucoup trop adorable et gentil, même pour un dieu. Je risquais de le casser en deux. Tout en marchant, il avait gardé ses ailes et la pointe de ces dernières traînaient derrière lui sur le sol, comme s'il était penaud de sa maladresse.
"Ca vous fait pas mal ?" m'étonnai-je.
Sans succès, j'avais tenté d'enlever la crème glacée de mes cheveux, mais le résultat devait avoir une vague ressemblance avec un masque capillaire. Ca devait être affreux. Je n'étais pas focus sur l'apparence extérieure, cependant je ne voulais pas avoir l'allure d'une poubelle non plus. Et surtout, c'était très désagréable comme sensation. La glace coulait toujours de temps à autre dans ma nuque, malgré tous mes efforts pour la contrer.
"Ca serait super de prendre une douche. Vous pourriez faire ça, non ? Nous téléporter. Dans deux douches. Sé-pa-rées."
Mieux valait préciser sinon on risquait de finir dans une piscine pour nudistes. Anticiper, c'est la clé de tout. Il fallait vraiment que je suive mes préceptes de bonne conduite, au lieu de faire n'importe quoi.
"Aucune proposition cheloue là-dedans." fis-je en haussant les épaules, histoire d'accentuer la nonchalance de mes propos.
De toute manière, ça ne serait pas la pire des bizarreries de la journée.
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Mais oui, bien sûr! Je compte moins que Vaiana ou Athéna!
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Je baissais un peu la tête, légèrement honteux. J’avais pas fait exprès. Je voulais vraiment goûter cette glace. Elle avait l’air super bonne. Bon du coup j’avais eu que le froid et l’odeur. Et un peu de goût, mais très léger. Je soupirai. « Euh… C’est juste un accident. Si j’avais voulu t’emballer, j’aurai pas fait comme ça. Et pas le premier soir, et pas avec une inconnue… Enfin je crois… Je réfléchis. »
D’aussi longtemps que je me souvenais, ça n’était jamais arrivé. Même du temps de la civilisation qui était proche des Vikings dans mon monde. Jamais. Pourtant c’était une époque où je pouvais avoir ce que je voulais. Mais… Je n’avais jamais été comme ça. En fait, j’étais quand même timide. D’ailleurs, je rosis légèrement, ce sous-entendu me gênait un peu. Je grommelai à mon tour. « J’ai juste voulu goûté un peu d’glace et j’ai trébuché. Maladroit. »
Mais… Elle avait dit que c’était une bonne technique d’emballer avec les ailes. Ca je savais. Ca j’avais fait. Un bon nombre de fois d’ailleurs. Si mes ailes pouvaient parler ! Je relevais la tête et je repris le sourire. Je n’étais pas du genre à m’arrêter sur une remarque et me vexer comme un pou. « Et encore, j’ai pas fait les p’tites caresses dans le dos ! »
Je levais le doigt. Comme un enfant, sûr que ce que j’allais dire aller relancer le débat et la conversation. Je me rendais compte de ma bêtise, mais cette fois-ci j’avais décidé d’ignorer. D’être moi même. Après tout, si elle avait voulu partir, elle l’aurait fait depuis un moment déjà.
« Comme des mains. C’est comme des membres supplémentaires… Ca peut faire mal, si. Mais… »
Mais… J’étais devenu mortel. Enfin, je me régénérai, mais moins bien. Et j’avais peur, depuis, pour mes ailes. C’était pour ça, qu’on les voyait beaucoup moins. Si on était obligé de les arracher, ça serait une catastrophe pour moi. Aussi, d’un instant à l’autre, elles disparurent. « Mais, j’évite de les sortir depuis quelques temps. Et, il faut dire, que même à Storybrooke, c’est pas très commun. »
Je commençais certes à être connu, mais bon. J’avais appris que dans ce monde, faire semblant que nous étions dans un monde normal était devenu une norme. Comme si, malgré leurs souvenirs, les gens étaient contents. Passant un main derrière ma nuque, je regardais Vaiana qui… demanda de prendre une douche. « Tes cheveux sont très jolis, je comprends. Ca ne peut pas attendre. J’aurai fait pareil si je m’étais froissé les ailes. »
Je hochais la tête de haut en bas. C’était la vérité. Bon j’avais fait un compliment, mais, pour une fois, celui-ci n’était pas déplacé. Je regardais la mer en diagonale. J’étais très joueur. J’aurai pu nous téléporter dans l’eau. Mais… Elle était froide. Et pour une première rencontre, une blague de ce niveau n’aurait fait que me faire perdre ma première employée, c’était certains. Je faisais beaucoup d’efforts pour elle. « Je connais un endroit, oui. »
Je lui avais pris la main et… Je l’avais téléporté dans mon nouveau chez moi. Depuis quelque jours, j’avais emménagé ici. J’avais quitté mon appartement en ville, car je n’y tenais plus vraiment et je n’avais pas vu grand intérêt à le garder. J’avais construit rapidement cet endroit grâce à mes pouvoirs. A environ 500mètres, on pouvait voir le chalet d’Héra, bien plus grand. La lumière était encore allumée. Elle avait du sentir nos auras arrivés, car, je crus apercevoir sa silhouette à la baie vitrée. Mais d’ici, même moi je n’arrivais pas à en être certain. D’ailleurs je m’en fichais, j’invitais qui je voulais. « J’espère que tu n'as pas le vertige. »
Il n’y avait pas d’escaliers. C’était un choix que j’avais fait exprès. Ca obligé les gens à demander la permission de rentrer et ça éviter les gêneurs. J’aurai pu nous téléporter directement à l’intérieur, en réalité. Mais… J’aimais bien montrer ma grande cabane. J’en étais très fier. Lui prenant la main, je fis apparaître à nouveau mes ailes, et je décollais. Pour moi, c’était comme soulever un sac de plume. Même si elle fut courte, la sensation de décoller fut toujours aussi jubilatoire. Passant par dessus la rambarde, nous arrivions rapidement sur la mezzanine. Lâchant la main de Vaiana, je me dirigeais vers la porte. Je l’ouvrai d’un seul geste et j’allumais la lumière. « Bienvenue chez moi ! Bon. C’est pas du tout une invitation à quoi que ce soit. Je crois qu’il serait préférable que tu prennes ta douche et que tu t’en ailles, parce que... »
Parce que si ma sœur voit que tu as passé la nuit ici, je vais avoir droit à la questionnette ? Parce que ce que ça ne se fait pas, d’inviter les gens à dormir ? Parce que c’est très connoté ? « Parce qu’il est tard, et que je crois qu’on a dépassé pas mal de limite qui pourraient rentrer très facilement dans la catégorie rencard ! »
Je pouffais de rire en entrant chez moi. Soudain, sous la lumière tamisée que j’avais allumé, un oiseau avait déployé ses ailes. Il nous regardait, les ailes tendus, comme pour nous impressionné. Il se prenait vraiment pour Batman. Je soupirai alors qu’il se mit à dire : « Ca caille iciiii ! Ca cailllllleeeee ! »
Je le regardais, traversait la pièce et sortit une boîte de céréale pour Ara. Je lui en lançais une. En fait, quand on y regardait de plus prêt, la petite maison comportait plusieurs perchoirs, signe qu’il vivait ici. Je lui jetais la céréale et il l’a goba d’un air affectueux. « Excuse moi de travailler, Jacques. »
Je me tournais vers Vaiana, et j’allais vers la cuisine. Je tendais ma main vers la salle de bain, et je fis apparaître dans l’autre des vêtements à sa taille et une grande serviette très chaude. « Ne fais pas attention à lui, il est extravagant. Il oublie parfois d’où il vient et où je l’ai récupéré. C’est au bout du couloir, c’est un peu rustique, mais ça fait l’affaire. »
Je l’avais récupéré dans un zoo new yorkais. J’avais voulu délivrer tous les oiseaux en cage, mais je m’étais juste contenté de Jacques. Je ne pouvais pas libérer tout le monde et sauver toute la misère du monde. « J’ai pas de douches séparées, mais… J’ai une douche qui ferme à clef. Penses-y d’ailleurs, Jacques est très intelligent, et je te préviens, c’est un pervers. »
Alors que je déposais les affaires dans les bras de Vaiana, mes yeux restèrent dans les siens un petit moment et… « Faut l’embrasser ! Oh Rose, on n'devrait pas! Oh Rose, on n'devrait pas!»
Je reculais d’un pas, un peu gêné, et je soupirais. «Il a encore du regarder Titanic. Bonne douche, je vais allumer un feu, et le mettre dehors. »
A ces mots, Jacques s’envola et partit se cacher derrière le canapé. On voyait bien qu’il ne voulait pas sortir, alors qu’il était pourtant libre. D’ailleurs, il n’était pas très discret pour se cacher, car on entendait ses petites pattes marcher sur le plancher. Moi, je me lançais vers la petite réserve de bois, ignorant Vaiana et la laissant à la douche. Les yeux concentrer, je commençais à allumer des brindilles pour que la chaleur gagne l’endroit. Il avait raison ce con. Il faisait froid.
Vaiana de Motunui
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Plutôt sympa, la baraque. Pour quelqu'un sachant voler, avoir un chalet perché dans les arbres tombait sous le sens. Des yeux, je cherchai un moyen de grimper mais n'en trouvai aucun. De toute façon, c'était sûrement une blague ; il n'avait pas réellement l'intention de m'emmener chez lui. N'est-ce pas ?
Un cri surprit mourut dans ma gorge quand je me sentis décoller du sol. Hermès avait pris ma main et à tire d'ailes, nous emporta jusqu'à sa maison. Heureusement que le trajet fut court, car il manqua de m'arracher le bras.
L'intérieur était boisé et élégant. J'aurais imaginé le tout beaucoup plus excentrique, maintenant que je connaissais un peu le dieu. Mon attention fut subitement accaparée par le perroquet qui venait de surcroît d'établir une vérité : il faisait aussi froid qu'au pôle nord, ici ! Pensait-il vraiment que dans ces conditions, j'allais prendre une douche ?
Dans un état second, je reçus la petite pile de vêtements ainsi que la serviette chaude dans les bras. Le perroquet était un pervers. Ok, de quoi donner davantage envie de m'isoler dans une salle de bains inconnue... En plus, il prononça une phrase extrêmement bien formulée pour un volatile. Face à cet oiseau surdoué, je songeai à mon pauvre Hei Hei qui confondait les graines et les cailloux. Nous n'avions clairement pas le même niveau d'animal de compagnie, Hermès et moi.
"Le mettez pas dehors, c'est moi qui m'en vais." lui dis-je. "Il est chez lui, après tout. Je vais vite à la salle de bains et je trace."
Joignant le geste à la parole, je me rendis jusqu'à la pièce en question que je verrouillai à double tour -pour éviter la visite inopportune d'un uluberlu à plumes. Je n'allais pas me doucher dans cet endroit. Ca n'était pas un problème de salle de bains qui était à la fois propre et fonctionnelle, mais bien en raison que je n'avais pas confiance -et qu'il faisait toujours très froid. Hermès m'avait amenée chez lui et était capable de se téléporter où il le souhaitait. Il pouvait très bien surgir à l'improviste et faire comme s'il ne l'avait pas fait exprès.
Je décidai donc de laver uniquement mes cheveux. De toute manière, la glace ne m'avait pas recouverte de la tête aux pieds. Il était inutile que je m'éternise ici. Je posai vêtements et serviettes au coin du lavabo pour me mettre en quête d'un shampoing. Le seul que je trouvais, posé sur le rebord de la baignoire, sentait le tilleul et la menthe poivrée. Bizarre comme odeur. On aurait dit le nom d'une infusion pour grand-mère. Je vérifiai l'odeur en ouvrant le bouchon et esquissai une moue d'approbation.
J'enlevai uniquement mon sweat et restai en tee-shirt pour mouiller mes cheveux. Renversant la tête au-dessus de la baignoire, je fis couler l'eau. Après deux shampoings, je rinçai le tout, les séchai puis les rassemblai à l'intérieur de la serviette chaude -désormais tiède. Un soupir m'échappa. C'était tellement agréable !
Je baissai ensuite les yeux vers les vêtements que Hermès m'avait donnés. Par curiosité, je les attrapai et les déroulai. Un jean noir ainsi qu'un débardeur. Classique. Nullement provocant. Je les repliai sommairement et les laissai dans un coin. Je n'en avais pas l'utilité puisque je n'avais pas besoin de me changer, mais c'était gentil de sa part d'y avoir pensé.
Etant donné que j'avais fait plus vite qu'avec une douche intégrale, j'en profitai pour fouiller un peu dans ses affaires. Je savais que c'était mal, mais je me disais que c'est une façon d'en apprendre davantage sur lui, sans à priori ou faux-semblants.
Hormis le canard en plastique sur le rebord de la fenêtre et les pétales de rose effervescents que je trouvai dans un tiroir, il n'y avait rien de spécial. Si le dieu des messagers avait quelque chose à cacher, ça n'était pas dans la salle de bains que je le trouverais.
Un peu déçue, je récupérai mon sweat-shirt que je nouai autour de ma taille, réajustai la serviette sur ma tête et quittai la pièce.
"J'étais là Gandalf. J'étais là il y a trois mille ans."
Le comité d'accueil dans le couloir était perché sur un cadre -fatalement penché- et parlait d'un ton caquetant et grave à la fois. Je clignai des yeux en direction de Jacques le perroquet sans comprendre l'allusion. Essayait-il de paraître menaçant ?
"Cool. Par contre moi c'est pas Gandalf, c'est Vaiana." déclarai-je, décontractée.
"J'croyais que j't'avais dit de plus r'mettre les pieds ici !" lança-t-il, visiblement contrarié.
"T'en fais pas Terreur, je m'arrache. Je vais pas te voler dans les plumes plus longtemps."
Avec un sourire, je traversai le couloir. Jacques défendait son territoire, ce qui était on ne peut plus normal. Je retrouvai Hermès accroupi devant la cheminée à alimenter le feu.
"Ca vous donne un côté bûcheron." fis-je remarquer pour signaler ma présence. "Faudrait porter une chemise à carreaux pour faire la panoplie complète."
Simple suggestion. Qui étais-je pour lui donner des conseils mode ? Etant donné mon allure générale, mieux valait pour lui qu'il ne les suive pas.
"Bon..."
Les bras ballants, je tapai dans mes mains sans conviction.
"Je n'ai pas utilisé votre sèche-cheveux, parce que vous n'avez pas de lisseur. Et quand je les sèche à l'arrache, ils frisent tellement que... vous voyez les coupes afros ? Bah c'est pire."
J'esquissai une grimace. Malgré toutes les allusions tendancieuses de cette journée, j'estimais que nous n'étions pas suffisamment intimes pour qu'il voit mes cheveux à l'état sauvage.
"Je vais les laisser sécher à l'air libre. Ils seront bouclés de façon raisonnable." affirmai-je. "Bon..."
Ca faisait deux fois que je disais "bon" en moins d'une minute. Un peu fébrile, je portai une main à la serviette qui entourait mes cheveux et l'enlevai pour la poser sur le dossier d'une chaise en bois (erreur fatale).
"Merci pour la serviette. J'ai laissé les fringues dans la salle de bains. Vous pourrez les offrir à une Trois Mouscritères qui passera la nuit chez vous."
Je lui lançai un sourire mutin. Pendant ce temps, Jacques décrivit des cercles en volant à travers le salon, comme un rapace prêt à fondre sur sa proie. Je l'observai quelques secondes avant que mon regard ne se pose sur Hermès.
"A demain, boss."
Je le saluai d'un geste flou de la main, puis passai la porte d'entrée. Arrivée sur la balustrade, j'en fis le tour avant de revenir vers le dieu, à l'intérieur.
"Je peux pas descendre. J'aurais bien escaladé l'arbre mais il n'y a aucune prise. Vous avez scié les branches exprès ?"
Je le fixai avec des yeux ronds, le souffle un peu court.
"Vous êtes au courant que c'est une attitude de psychopathe ?"
Pourquoi ne voulait-il pas que les gens quittent son chalet ? C'était vraiment très suspect. Un frisson parcourut mon échine en même temps qu'une goutte d'eau glissa de mes cheveux humides à ma nuque. Trop gentil pour être honnête... je l'avais dit !
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Hermès
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J’étais toujours de dos, en train de mettre la cheminée pour qu’elle n’ait pas froid. J’aimais bien le confort, mais j’aimais surtout que mes invités ne manquent de rien. D’ailleurs, c’était ma première invitée depuis longtemps. Alors que je terminais de faire le feu, qui commença à ronfler dans la cheminée, je passais ma main sur mon front et me mit un peu de suie dessus. Jacques, arrêta de virevolter et vint se poser sur la table basse, les ailes ouvertes dans une posture qui se voulait intimidante.
« Le pénitent. Le pénitent le passe. »
Quand elle voulut partir, et qu’elle m’expliqua qu’il était temps d’y aller, mon, regard passa en diagonale dans la cuisine, où deux box à emportée étaient apparues. De là où je me tenais, seul pouvait les voir. Je soupirais un peu, mais finalement je la comprenais. Ca faisait beaucoup pour aujourd’hui. Levant la main, pour… Je ne sais quoi faire, je la passais finalement maladroitement dans mes propres cheveux. « Je comprends, passe une bonne soirée. »
Quand elle sortit, je soupirais encore, cette fois-ci plus profondément. J’étais à nouveau seul. Jacques baissa les ailes, un peu triste et me regarda d’un air mélancolique. Oui, on redevenait un binôme. Toujours seul, je levais encore la main. Je n’avais qu’une envie, c’était que quelqu’un vienne. J’aurai aimé le faire apparaître. Mais ça ne se faisait pas. Ca aurait pu être n’importe qui. N’importe quoi. En fait… Ce n’était pas la solitude que je détestais. C’était resté seul avec moi même. Les images de mon monde, de la guerre divine, des morts et des souffrances me revenaient quand je restais seul trop longtemps. Et je savais, que quand elle serait partie, ça allait recommençait. J’étais en train de me diriger vers la télécommande de la télé quand elle rentra de plus belle. Mon teint devint moins blême, plus rosé. J’étais content et ça se voyait mais… En fait, c’était juste pour descendre. En même temps c’était évident. Mais comme je n’avais jamais invité qui que ce soit dans mon nouveau chez moi… Je n’avais jamais pensé à ça. Vu qu’il n’y avait qu’Héra qui me rendait visite, Pégase, ou des dieux, ils n’avaient pas besoin d’échelle et… Un psychopathe ? Je baissais les yeux. En fait, depuis le début, elle pensait que je l’avais attiré chez moi pour tout autre chose que pour parler. D’ailleurs, ces allusions à la serviette, aux Trois Mouscritères me remirent la puce à l’oreille. Elle avait cru que j’avais essayé de la séduire. Elle ne pouvait croire à autant de gentillesse de ma part… Elle n’avait jamais du connaître quelqu’un comme moi. Qui donnait, sans reprendre, sans réfléchir. J’ouvris la bouche. « Je... »
Ma mâchoire se serra, et mon estomac se contracta de gène. Est-ce que je devais lui dire tout au risque de perdre un nouvel ami potentiel ? C’était hors de question. Déjà que j’en avais pas beaucoup… « Je vais te faire descendre, je n’y ai pas pensé. »
J’avançais vers elle, je lui attrapais la manche de son pull ou de sa veste. J’étais trop perturbé pour la regarder et savoir de quoi elle était habillé. L’instant d’après, nous étions en bas de l’arbre, le vélo à côté d’elle. « Je ne suis pas un psychopathe. Je n’ai pas mis d’échelle, simplement parce que ce n’est pas utile, puisque personne ne vient me voir. J’en mettrai une un jour peut être. »
Je marquais une pause. Est-ce que je devais dire que j’en mettrai une pour elle demain ? Parce qu’elle était gentille et que je commençais à l’apprécier et qu’elle vienne me voir ? Non. C’était inutile. Elle me voyait comme un pervers et un psychopathe, inutile d’en rajouter. « Tu commences demain à 8h00. Soit à l’heure. Passe une bonne soirée. »
J’avais disparu à la fin de la phrase, ne lui laissant aucune chance de réponse. De toute façon elle m’avait déjà dit aurevoir. J’étais réapparut dans mon salon, un peu vide, et qui n’avait pour vie que ce crétin de Jacques qui avait mis Netflix. « Mauviette. »
Je levais le nez, les mains sur les hanches. C’était la scène ou Biff Tannen insultait Marty dans le bar d’Hill Valley. J’avais vu ce film 10 ou 11 fois. Je l’adorais. Pourtant, aujourd’hui, je n’arrivais pas à fixer mon attention dessus. Qu’est ce qui clochait chez moi ? Pourquoi je faisais fuir les gens ? Car, je le savais, si j’étais seul, c’était entièrement de ma faute. Que ce soit les amours comme Athéna ou Galatée. Ou les amis comme Apollon ou Héphaïstos. Ils n’étaient plus présents. Peut être que le problème venait de moi. Ce soir en avait été encore la preuve même. J’avais tout pour réussir. On avait mangé une glace, on s’était bien amusé. Puis, j’avais encore tout fait foiré. Je n’avais pas utilisé les codes d’une rencontre normale et j’avais tout cassé. Me jetant dans le canapé, je poussais Jacques et récupérait la télécommande. « Nous allons mesurer, les pouvoirs de Lord Voldemort, héritier de Salazar Serpentard, à ceux du.... »
Ma main s’était levé et je lui avais mis une petite gifle derrière la tête. L’instant suivant, il s’était réfugié dans sa cage et me regardait d’un œil mauvais. Sans rien dire d’autres, je remis le film au départ. Je le connaissais par coeur. Donc c’était parfait pour réfléchir, morose, à ma propre condition. Faisant apparaître une des deux box que j’avais fait apparaître, je mis celle de Vaiana ouverte dans la cage de Jacques, qui au moins quant il mangeait et quant il était vexé, se taisait. Au final, le son et l’image n’était là que pour combler le vide qui s’était généré depuis le départ de Vaiana.