« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
J’étais assis sur le bureau. Mes jambes battaient sur ce dernier, comme un enfant. Je la regardais me dévorer des yeux. Mais j’avais une éthique ! Je savais m’y tenir ! C’était une croqueuse d’homme j’en étais convaincu. Et je ne tomberai pas dans son piège, c’était hors de questions. Après tout ça allait peut être, être ma patronne, donc je m’efforçais de me tenir à carreaux. « Ouaip. J’ai une fille. Et j’ai appris y’a pas longtemps que j’avais aussi plusieurs enfants, dans le dos. Enfin dans le dos. Disons que j’ai pas été mis au courant. La première s’appelle Ange, sa mère n’est plus là. Et les autres je sais pas comment ils s’appellent, mais leur maman c’est Catherine, mon ex. Elle me les a caché ! Qui fait ça hein ? »
J’étais toujours assis sur le bureau. Je commençais à jouer avec les stylos. En fait je m’occupais, pour pas sauter sur Lucy. Je savais qu’elle attendait que ça. Mais je ne ferai jamais le premier pas ! Jamais ! C’était hors de questions. A chaque fois que je rencontrais quelqu’un, je lui faisais un enfant. Et c’était pas le moment de recommencer, surtout avec une avocate. « Vous êtes donc… Veuve. Mes condoléances... »
Au vu de sa posture dans le sofa, je me dis qu’en réalité, elle s’en foutait pas mal. Mais elle avait certainement raison. Peut être que c’était elle qui était dans le vrai. Il fallait croquer la vie à pleine dents. Je la regardais s’humecter les lèvres, je détournais aussi tôt la tête. Un peu vite, car je tombais du bureau. « Hé ! Aïe ! C’est d’votre faute. Faut pas regarder comme ça. C’est interdit. Me regarder plus ! »
Je fis quelque chose d’étrange. Mettant mes mains devant mon, visage, je faisais en sorte de plus la regarder en me déplaçant. J’avais repéré une bouteille de whisky dans une armoire entreouverte. Je m’y déplaçais, comme chez moi et je servis deux verres. J’aurai pu faire ça avec classe, avec élégance… Mais je n’étais ni l’un ni l’autre. Je n’étais qu’un ancien clébard, un bon vieux sac à puce. Lui ramenant le verre, je bus le miens comme un sauvage, tout en revenant m’appuyer sur mon bureau. « Et on a pas trop reparler du travail. C’est légal ? Pas que je m’en moque, mais si je commence à faire des trucs illégaux, j’aimerai être mis au courant. Ca serait bien même en fait. J’connais Catherine, elle peut me faire payer n’importe quoi. J’crois qu’elle me veut mort même... »
J’en parlais beaucoup. Peut être que j’en étais encore un peu amoureux non ? Mais en même temps, c’était elle qui avait cherché non ? C’était elle, qui avait choisi. Et elle m’avait reproché que c’était de ma faute. J’avais perdu l’envie d’avoir des relations stables et durables à partir de ce moment là. Parce que si je m’engageais dans quoi que ce soit, je perdais ma liberté. Mais… C’était une pirate. Et les pirates, ça aimait aussi la liberté non ? « Et tu invites souvent les gens dans ton bureau en les regardant comme si t’allais les manger ? »
Oui, on se connaissait pas bien encore. Je passais du vous au tu, comme on passait du coq à l’âne. En même temps, j’étais un peu infernal. Comme un sale gamin, je continuais à jouer avec ses stylos. Ils étaient beaux, c’était des beaux stylos. Pas des bics qu’on avait à l’école. Non. Je les reposais avec soin de peur de les casser. J’étais maladroit.
Lucy Wright
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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Sourire bienveillant, ingéniosité pure.
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| Conte : la famille pirate | Dans le monde des contes, je suis : : lucile macbernik
C’était tendu. Sexuellement et tendu tout court. Je me gardais de bien rester derrière le bureau. Mais en même temps, elle était avocate. J’avais besoin d’une avocate. Et j’avais pas d’argent pour payer. Ca me dérangeait pas de faire le gigolo. Surtout pour elle. Je l’avais déjà fait, pour une somme d’argent assez grosse que j’avais dilapidé dans l’heure dans un pari à la con. Je fis une grimace. La dernière était bien plus vieille et bien moins joli. Mais riche. Ca avait son avantage. Peut être que si je couchais avec Lucy, j’aurai droit à des frais d’avocat gratuit ! Mais en même temps… En même temps… C’était pas si dur que ça. C’était dans la poche. Et franchement, y’avait pire. Clignant des yeux, quand elle me dit qu’elle me dévorait des yeux, je restais bien loin d’elle, de l’autre côté du bureau. Ce jeu de chat et la souris allait très mal finir. « J’te dévore pas du regard ! Je dévore personne du regard ! »
Je me défendais comme je pouvais. Plusieurs choix s’offrait à moi. Coucher avec tout de suite et partir tôt le lendemain comme je faisais d’habitude dans ce genre de cas. Coucher avce plus tard, imposer mes conditions, comme la gratuité des frais d’avocat, et poursuivre ça plus tard aussi. Rien faire, et partir. Je devais réfléchir. Je l’observais, c’était chaud. Chaud et tendu. Mais ça, je l’avais déjà pensé. « Un bourbon, c’est américain. »
Je clignais des yeux. Oui je préférais ce qui venait de notre pays. J’étais quand même un peu patriote sur les bords. J’aimais ce pays, qui était devenu ma terre d’adoption. On y était bien plus libre que la vieille Angleterre d’où je venais. Je clignais des yeux encore une fois, un peu immobile. Un peu trop immobile. J’avais déjà un verre et je l’avais fini. « Mais j'veux bien goûter. »
Je tenais beaucoup l’alcool. Pour la simple et bonne raison que j’étais alcoolique. Je vivais dans une caravane avec ma fille Ange, et la dispute à ce sujet allait toujours bon train. Pas parce que je buvais trop. Non, parce que la caravane était bien trop petite, et qu’on n’avait qu’un petit frigo. Rempli de bière à ras la gueule. C’était difficile d’y mettre des aliments. Mais on avait trouvé un compromis en mettant les bières dehors.
« J’veux pas de toit au dessus de ma tête. »
C’était la base de ma philosophie. Dehors, on était toujours libre, à l’intérieur, on était enfermé comme dans une cage. Mais peut être qu’effectivement, il était tant de changer de position à ce sujet. Ange devenait une grande fille, et elle commençait à avoir besoin de confort. L’avantage d’une caravane, c’est qu’on pouvait la mettre n’importe où. C’était la liberté. Si demain, nous avions envie de quitter cette ville de merde, maudite, avec tout un tas de problèmes, on n’hésiterait pas à mettre les voiles. « Par contre, on peut aller chez vous. J’accepte de coucher avec vous, à une condition. Et me regardez pas comme ça. Vous en avez envie plus que moi. On dirait un barbecue un jour de repas de famille. »
J’affirmais mes propos en hochant la tête. Tout ce petit cinéma ! C’était juste pour m’attirer dans son lit ! Je l’avais vu dés le départ. Je l’avais percé à jour très vite. Mais j’avais envie de temps en temps de dormir au chaud dans un lit. Je faisais ca souvent avec des nanas de passage. J’avais du chien. C’était pas étonnant. Une nuit au chaud c’était pas plus mal. Et il était trop tard maintenant, je ne voulais pas réveiller Ange en rentrant ivre mort dans la caravane. « J’veux la gratuité de mes frais d’avocat. Un coup, une nuit, gratuité. J’peux aller jusqu’à trois coups. Maximum. Et j’veux un job, aussi, de chauffeur. Chauffeur c’est bien, c’est classe. Mais on n’a pas le droit de faire ça dans la voiture et sur du temps de travail. J’suis un mec sérieux. Et j’veux pas de contrat stable. Ca m’intéresse pas. J’veux faire ce que j’veux, quand j’veux. Et si je veux partir, je partirais et faudra jamais poser de questions à ce sujet ou essayer d’me rattraper ! »
Lucy Wright
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Je m’étais réveillé au petit matin. Comme toujours après ce genre de chose. Torse nu, j’essayais de me glisser hors des draps. Normalement, j’étais un expert en sortie silencieuse sans lendemain. Remettant mes sous-vêtements et mon pantalon je la regardais dormir. Avec un soupire, je terminais de m’habiller. Quand je remis mon pull, j’eus la stupéfaction de voir qu’elle était réveillé. Un peu grognon, je soupirai en mettant ma veste intérieur mouton Levis. « Ha, t’es réveillé. »
C’était un peu gênant ça. Vois très gênant. Avec un autre soupire, je regardais autour de moi, j’étais piégé. Fallait que je sois honnête et c’était pas vraiment ma marque de fabrique. « Heu. C’était très bien hier soir et cette nuit… Très cool même… Mais j’sais pas si c’est une bonne idée de sortir avec son patron. »
Avec calme, je mis ma casquette gavroche sur la tête. Ca me donnait un certains style. Plissant des yeux, je regardais l’appartement qui était assez luxueux. Ca me rappelait beaucoup trop Catherine, elle aussi vivait dans un espèce de luxe. Perso, je n’aimais l’argent que pour survivre. Il vous empêchait d’avoir les idées clairs et il détournait les gens du droit chemin. « S’pas contre toi baby. L’problème ; c’est que j’suis trop proche de ma liberté pour qu’on commence une liaison. D’abord on couche ensemble une nuit, après t’en r’demande. Puis deux mois plus tard t’es enceinte. Crois moi j’suis trop fertile pour qu’on continue et j’ai pas envie qu’ça s’passe comme ça. »
C’était un bon truc non ? Et puis on n’avait fait ça qu’une nuit. Je savais que c’était le moment parfait pour surtout, ne pas s’engager à long terme. Je l’observais calmement. Elle était belle et j’avais envie d’y revenir. Mais le soucis, c’était que c’était à double tranchant et pas du tout en accord avec mon discours. Lentement, je commençais à me diriger vers la porte. « C’est mieux comme ça beauté. Et puis, si j’bosse pour vous, y’aura toujours un malaise, vaut mieux qu’on s’en tienne là pour l’moment. »
Dans l’embrasure de la porte, je la regardais et je regardais aussi ma montre. J’allais être en retard. J’avais 500 dollars de pari en jeu ce matin. J’avais parié sur des chevaux et une course importante et il était hors de question que je rate le départ. Déjà que je devais surveiller qu’aucune fraude ne devait avoir lieux. D’ailleurs une idée me vint. « T’sais quoi, tu vas m’rendre un p’tit service si ca t’dit. J’ai une course de chevaux qui est sur le feu. J’ai parié gros sur un des bourrins, et faut surtout pas qu’il perde. L’mec qui organise la course est pas super honnête, et si j’viens en présence d’un avocat, ça pourrait lui foutre un peu les glandes. Mais prends pas ça pour un rencard, c’est strictement professionnel. »
Je l’observais, un sourire en coin. Finalement, j’avais craqué. En même temps, il fallait dire qu’elle était plutôt canon. Mais j’avais pas envie de m’engager et j’avais été très clair juste avant. L’observant, avant de quitter la salle, je la regardais en lui faisant un léger clin d’oeil. « Je serai toi, j’mettrai quelque chose de chaud. Tu vas avoir froid si tu sors comme ça. C’est moi qui t’y conduit, après tout, j’suis ton chauffeur officiel. Quoi que je me pose toujours la question de qui à chauffé qui. »
Fronçant les sourcils suite à cette blague de bon goût j’enlevais ma casquette gavroche en gusie de salue et je sortais dehors pour fumer un clope en l’attendant. Mais qu’est ce que j’étais en train de foutre sérieux ? Ca m’ressemblait pas du tout de poursuivre ça. Normalement, c’était sans lendemain. Et là, même s’il était strictement professionnel, il y allait en avoir un.
Lucy Wright
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