2020 avait pris fin. Cette année avait été très remplie et très éprouvante sur de nombreux points. Alors même si cette année lui avait apporté plein de bonnes choses, malgré tout, Violette était ravie de passer à une nouvelle année. Est-ce que 2021 serait meilleur que 2020 ? La jeune femme l’espérait. Et surtout, elle espérait que ça ne serait pas l’année de la fin du monde. La présence du soleil noir, à côté de leur véritable soleil, agissait comme un véritable avertissement que le Ragnarok n’était pas loin.

Mais Violette avait d’autres choses à penser. Les premiers jours de Janvier avaient été passés à rédiger un courrier à l’ensemble des habitants de Storybrooke pour présenter les meilleurs vœux de la Mairie à tous. Réaliser un bilan de l’année 2020 et donner quelques lignes directives de cette nouvelle année. Ce n’était pas comme l’hommage qu’elle avait dû écrire pour Eulalie. C’était autant de boulot, autant de pression mais c’était beaucoup plus léger à écrire. Les mots venaient plus facilement. Et qui dit nouvelle année voulait dire résolution.

Une des premières résolutions que Violette avait écrit dans son journal – que Peter avait osé voler et lire mais qu’elle avait réussi à récupérer – était de passer plus de temps avec ses proches. Que ce soit avec sa famille ou avec ses amis. La presque mort de Dyson lui avait fait comprendre que la vie ne tenait qu’à un fil. Alors il fallait en profiter, surtout dans ces temps troubles. La jeune femme avait décidé de s’accorder plus de temps pour elle-même, se remettre vraiment à l’équitation, au sport d’une manière générale, de voyager, de se détendre. Et c’est actuellement ce que Violette faisait. Se détendre.

L’Indestructible se trouvait devant la télévision, une poche de glace sur son poignet (oO). Elle venait de se lever une nouvelle fois avec une douleur de brûle sur son poignet. Ca faisait déjà plusieurs jours que c’était douloureux. Mais l’intensité n’était pas la même suivant les moments. Parfois ça la picotait, parfois ça la brûlait carrément. En ce matin de 5 Janvier, c’était la deuxième option. Et Violette tentait d’oublier la douleur en se posant devant la télévision un bol de céréale calé entre ses jambes. Il était encore tôt. Violette aurait préféré faire une grasse mat’ en ce jour de congé. Mais le destin en avait décidé autrement. Des bruits de pas se firent entendre. Immédiatement Violette s’empara de la télécommande de sa main non douloureuse pour baisser le volume.

« Je t’ai réveillé ? » demanda-t-elle en s’adressant à Apple, un de ses coloc.

Cette dernière avait l’air encore endormi. Elle sortit quelques phrases incompréhensibles avant de tenter d’explique qu’elle allait boire un verre d’eau. Apple se servit donc avant de finalement rejoindre Violette sur le canapé.

« Qu’est-ce que tu t’es fait au poignet ? » s’interrogea la blonde en indiquant d’un mouvement de tête le poignet de Violette.
« Rien. Enfin je pense pas. C’est juste que ça me brûle… » commença à expliquer Violette en enlevant la poche de glace. « …en plein sur ce tatouage. On pourrait penser qu’il s’infecte si c’était un nouveau. Mais non. Déjà jamais je me serais fait un tatouage de mon plein gré. Mais surtout, il commence à dater. »
« Tu t’es fait tatouer contre ton gré ? Raconte ! Ca m’intéresse ! J’adooooore les aventures de Violette Parr, Miss Indestructible ! »

Violette lui adressa un léger sourire amusé avant d’effleurer son tatouage du bout de ses doigts.

« Ca serait vraiment une très longue histoire. Et à moins que tu ne veuilles te rendormir sur le champ, je vais éviter de te la raconter en entier. Mais c’est lorsque j’étais avec Meredith, tu sais, Mary Poppins. On l’a rencontré lorsque nous étions à Volsunga. Eh bien, j’ai fait une aventure dans son monde d’origine. C’était rempli d’aventure, de personnage haut en couleur, de rebondissement. Et quand nous avons quitté ce monde…nous avons perdu une de nos alliés et nous nous sommes réveillés avec ce tatouage sur le poignet. Je sais pas trop ce que ça signifie. Peut-être notre implication comme élu de la lumière, dans le monde de Mary Poppins. En tout cas, depuis quelques jours, c’est douloureux. »

« Excitant !! » s’exclama Apple avant de s’intéresser plus spécifiquement au tatouage. « Mais c’est bizarre ton histoire de tatouage. J’espère que ton poignet ira mieux et que la douleur s’en ira d’elle-même. » affirma-t-elle avant de bâiller doucement. « Bon, je retourne finir ma nuit. »

Et Apple laissa Violette toute seule, devant la télé. Mais par sûre qu’elle réussisse à se rendormir aussi vite, car à peine Apple avait fermé la porte de sa chambre que des bruits se firent entendre sur la porte d’entrée. Quelqu’un venait de toquer. Violette poussa son bol de ses jambes, le laissant sur le canapé. Puis elle partit ouvrir, en pyjama.

« Meredith ? »

Incroyable ! Violette venait d’évoquer sa précédente aventure en sa compagnie et elle se trouvait là, devant elle.

« Tu m’as entendue parler de toi ? »

Qui sait ? Peut-être que dans les nombreuses cordes à son arc, il y avait le fait d’entendre les paroles à son sujet ? Violette fronça les sourcils lorsqu’elle évoqua ses futurs plans. Sauver Nina ? Devait-elle réellement lui rappeler que Nina était morte ? Violette ne le voulait pas, mais elle allait être obligée car Meredith semblait totalement déterminée.

« Mais Meredith…je suis désolée de te le rappeler mais…Nina…Elle est morte… »

Violette lui fit une moue désolée avant d’arquer un sourcil lorsqu’elle parla du pouvoir du pinceau, de sentir la magie du pinceau qui l’appelait. Automatiquement le regard de Violette se posa sur son poignet et plus précisément sur son tatouage.

« C’est donc ça ? Mon tatouage. Tu sais. Celui qu’on a eu après notre aventure. Il me brûle. Enfin. Il me fait une désagréable sensation… »

Apparemment, son jour de congé allait partir en fumée. La super-héroïne ne pouvait laisser Meredith se débrouiller seule. Mais est-ce que c’était une bonne idée de partir à la recherche à deux ? Et quant au pinceau, Violette ne savait absolument pas où il pouvait se trouver. La dernière fois qu’elle l’avait eu en sa possession, c’était dans le monde de Mary Poppins. Est-ce que cela voulait dire qu’il fallait retourner à Castlerock ?

Violette ouvrit plus grand la porte afin d’inviter Meredith à rentrer.

« J’accepte de t’aider, évidemment. Mais tu es sûre que c’est Nina ? Je veux dire, nous l’avons tous vu mourir sous nos yeux. Prendre un poignard en plein cœur, ça n’épargne pas vraiment… »

Voyant qu’elle manquait cruellement de tact, Violette se stoppa avant de changer légèrement de sujet.

« Comme tu peux voir, je suis en pyjama. Donc entre, en attendant que je me prépare. Et surtout que tu m’en dises plus…histoire de savoir ce que je prends comme affaire ! »

Violette était septique, et cela se voyait. Mais elle laissait le bénéfice du doute à Meredith et avait hâte d’entendre toutes les raisons de sa venue et aussi les raisons qui lui laissaient penser que sa fille était bel et bien en vie.

Finalement cette arrivée de Meredith chez Violette tombait bien. Elle avait besoin de changer d’air. Elle n’arrivait pas à tourner la page sur ce qui s’était passé à Noël. Et même si elle faisait comme si tout allait bien, il y avait ce vide dans son cœur qui s’était installé. Violette savait qu’elle avait pris la bonne décision. Mais elle avait encore du mal à s’y faire. Il lui arrivait parfois de guetter à la fenêtre de sa chambre, d’attendre qu’il vienne. Mais depuis leur voyage dans le futur et leur retour à Storybrooke à Noël, Peter n’était jamais revenu à Storybrooke. Ou tout du moins, il n’était jamais revenu voir Violette. Souvent Peter mettait plusieurs mois à revenir voir Violette. Mais là elle savait. Elle était convaincue que c’était fini. Qu’elle ne le reverrait plus. Après tout, c’était elle qui lui avait demandé de ne plus revenir, à contre cœur.

Perdue dans ses pensées, Violette n’avait pas réellement écouté Meredith. Elle était bien là, mais complètement absente. Elle regardait ce qu’elle lui montrait. Son tatouage, son pendentif. Elle hocha machinalement la tête.

« Je ne sais pas ce que c’est d’être mère. Mais je te crois quand tu évoques le lien qui unie une mère à son enfant. »

De toute façon avait-elle le choix ? Meredith était convaincue que sa fille était vivante et Violette ne pouvait pas lui retirer cet espoir. Violette lui adressa un sourire franc avant de poser sa main sur son bras.

« Je vais t’aider. C’est promis. »

Après tout, Violette était une héroïne, une super-héroïne. Elle se devait d’aider les autres. Lorsque Meredith évoqua Londres, Violette fit les yeux ronds.

« Mais attends, Londres, c’est super loin ! Et il fait super froid ! Tu as raison. » avoua la brune avant de se diriger vers sa chambre. « Je reviens. Bouge pas. »

De toute façon Meredith ne comptait pas bouger. Après tout c’était elle qui était venue à Violette pour lui demander son aide. Sans plus attendre Violette prépara un sac à dos rempli d’affaires de rechange chauds, de son passeport et d’un peu de liquide. Une fois prête, elle revint vers Meredith avec un petit sourire.

« Je suis prête. » répondit-elle en hochant la tête deux fois. « Ah ! Justement, j’allais te poser la question sur notre voyage. Tu as prévu le coup ? Je veux dire…les billets de train, les billets d’avion ? Je t’avoue que je roule pas sur l’or… »

Elle voulait bien l’aider mais elle ne s’attendait pas à ce que ce voyage les amène à Londres. C’était loin d’être la porte à côté. Après les quelques formalités, les deux femmes entamèrent leur voyage. D’abord par train pour aller jusqu’à New-York…ville que Violette n’appréciait pas plus que ça. Pour enfin prendre l’avion en direction de Londres. Le voyage fut long, très long.

« OH PUNAISE ! J’ai averti personne que je partais. Même pas Hadès. Il va me tuer si je l’avertis pas de mon absence. La Mairie tiendra jamais sans moi. »

Bon, il y avait bien Amelia. Mais c’était la seule de toute l’équipe raisonnable. Il ne fallait pas compter sur Régina ou sur Erwin. Violette pianota sur son téléphone pour envoyer un SMS afin de prévenir l’équipe. Mais il n’y avait pas de réseau dans un avion qui effectuait son voyage. Alors tant pis.

Violette passa son temps à dormir. Et c’est Meredith qui la réveilla pour l’avertir de mettre sa ceinture. La phase d’atterrissage était amorcée. Et après un long voyage, elles posèrent enfin le pied à Londres. A première vue, il n’y avait pas vraiment de différence avec les Etats-Unis. Mais c’était peut-être parce qu’elles étaient encore dans l’aéroport…et que tous les aéroports étaient pareils.

« Tu penses qu’on aura le temps de se faire un fish & chips ? Après la mission bien sûr. Je trouve que ça serait dommage d’être à Londres sans en manger un. »

Puis soudain, des vertiges. Violette ne se sentait pas très bien. Elle tituba légèrement avant de se rattraper à un comptoir de bureau de change.

« Oula. C’est le contrecoup du voyage ou la faim ? En tout cas ça va pas fort là… »

Et ça n’allait pas en s’arrangeant puisque dans sa tête résonnait une berceuse. Est-ce qu’elle était la seule à l’entendre ? Violette fronça les sourcils avant de se masser le front.

« Meredith, tu entends ça ? »

Autant en avoir le cœur net. Et puis si ce n’était pas le cas, Violette passerait seulement pour une folle ou pour Jeanne D’Arc. Qu’importe.

Meredith était incroyablement organisée et prévoyante. Le fait qu’elle ait tout prévu leur permettait de réaliser ce voyage sans aucun problème. Et c’est d’ailleurs sans soucis que Violette et Meredith arrivèrent à Londres. Et c’était de toute évidence la destination puisque dès leur arrivée, des choses étranges avaient pointé le bout de leur nez. A commencé par des vertiges, puis l’entente d’une mélodie.

Cependant, le plus inquiétant là-dedans était le fait que Meredith n’entendait rien.

« Je deviens folle ? » paniqua Violette.

Avant finalement de lâcher un soupir de soulagement lorsque Meredith fut à son tour prit de vertige. Violette était persuadée que désormais elle aussi entendait la mélodie. La jeune femme en eut rapidement la confirmation quand la célèbre nounou tira Violette vers la sortie de l’aéroport. Elle l’emmena un peu sur le côté, loin de la foule habituelle. Violette observa la pierre du pendentif que Meredith tenait dans sa main. La musique se faisait entendre. C’était comme si elle venait de là. Violette était comme attirée par cette musique, par la pierre.

Se contentant d’hocher la tête positivement, Violette n’était plus réellement là. Du moins, elle était toujours là physiquement mais son esprit était ailleurs. C’était comme si elle était dans ses pensées. Non. Il s’agissait plutôt d’un flash. Quelque chose qu’elle n’avait pas vécu, nullement un souvenir. Mais comme si elle assistait à une très courte scène. Dans son esprit elle voyait parfaitement Nina courant jusqu’à une cathédrale, avant d’échapper de justesse à une boule de feu. Le flash se termina sur le visage de Rowena. Plus aucun doute, Nina était bien vivante et Rowena était bien de retour.

« Il n’y a pas de temps à perdre ! Je crois….je crois que Nina est devant une cathédrale. Saint Paul tu dis ? J'ai l'impression qu'elle était en danger... »

Violette sortit son téléphone et pianota à la vitesse de l’éclair. Bon ok, moins vite que Dash mais plus vite que la moyenne.

« D’accord. Si on prend le métro qui amène au centre-ville de Londres, avec un changement de ligne pour prendre la ligne centrale, on peut être à la cathédrale dans 50 minutes. »

C’était beaucoup. Malheureusement Violette n’avait pas le don de se téléporter. Peut-être que Meredith si ? Apparemment non puisque le duo se dirigea vers la ligne de métro. Elles n’étaient plus à 50 minutes près de toute façon…vu le nombre d’heures qu’elles avaient passé dans cet avion.

« Désolée, vous ne pouvez pas passer » lui expliqua un homme qui commençait à ceinturer l’entrée d’une rubalise.
« C’est une blague ? »
« Non mademoiselle. Il vient d’y avoir une alerte au colis suspect. Nous bouclons le périmètre le temps de vérifier et sécuriser. Qui sait, peut-être détruire l’objet. »
« Combien de temps cela va-t-il prendre ? »
« Impossible à savoir. Il faut déjà que l’équipe de démineur arrive sur place. Ca peut prendre du temps. »
« Justement ! Du temps on en a pas ! » grogna Violette avant de se retourner vers Meredith, paniquée.

Si ça ne tenait qu’à elle, Violette se serait rendue invisible et aurait rendu Meredith invisible avec elle. Mais ça n’aurait pas changé grand-chose puisque toute la ligne avait cessé de fonctionner. Violette soupira.

« Je crois qu’on a pas le choix. Il nous reste plus que l’option taxis. »

En espérant que Meredith ait des livres dans son sac magique puisque Violette n’avait pas eu le temps de faire l’échange de monnaie. Violette remonta les quelques marches qu’elle avait descendu pour se retrouver de nouveau devant l’aéroport. Une chance pour les deux femmes, elles étaient encore à l’aéroport. Aussi il y avait de nombreux taxis libres. Ils ne mirent donc pas longtemps à en trouver un. Direction la cathédrale Saint-Paul.

Le trajet fut légèrement plus long que si elles avaient pris le métro. Mais le plus important était qu’elles étaient arrivées à bon port.

« Merci beaucoup Monsieur. »

Meredith, qui avait toujours tout dans son sac, telle une nounou très prévoyante, paya le taxi avec plusieurs livres – le trajet avait été long ! Puis après quelques mètres, Violette et Meredith arrivèrent au pied des marches de la cathédrale. Il y avait du monde mais une personne se démarquait dans la foule. Une femme qui semblait venir d’un autre temps. Une femme que Meredith semblait reconnaître.

« Oh non mais ça, c’est la meilleure ! »

Violette plissa les yeux. C’était étrange. Il y avait comme un air de ressemblance entre les deux femmes. Une sœur cachée ? Violette n’allait pas tarder à le savoir.

Comment cela était possible ? Deux Mary Poppins ? Cette situation lui rappelait le moment où Violette avait pu rencontrer son double maléfique dans l’autre côté du miroir, à cause des pouvoirs de son frère Jack-Jack et d’un morceau de miroir d’un autre monde. Mais là, il y avait une sacré différence : les deux personnes semblaient être la même. Pas de Mary Poppins dark. Et tant mieux. Elles avaient déjà assez de problème à régler pour en avoir un nouveau. La recherche de la fille de Meredith s’annonçait plus compliqué que prévu.

En effet, alors que Violette était persuadée de voir Nina sur ces escaliers…c’était le double de Meredith qu’elles avaient trouvés. Aucune trace de la blondinette. Alors où chercher maintenant ? A moi que Nina soit à l’intérieur de la cathédrale ? Violette était prête à faire quelques remarques sur la situation ainsi que sur l’absence de Nina sur ces escaliers. Mais Meredith se sentit soudainement mal, à tel point qu’elle fit tomber un genou au sol. Instinctivement, Violette tenta d’aider Meredith à se relever.

« Ca va ? » s’inquiéta-t-elle avant de se retourner en entendant la voix derrière elles.
« Ca va…je….je crois que ça va. J’ai juste été prise de vertiges mais ça va. » répondit Meredith qui venait de se relever avec l’aide de Violette
« Ok. Tant mieux parce que je pense qu’on va avoir besoin de tout le monde…même de ton…double ?! » indiqua-t-elle en montrant de la tête Mary Poppins
« On risque fort d’être solidaire pour le coup. Face à Rowena, on sera plus fortes. » affirma Mary Poppins dans un sourire avant que les trois femmes se retournent de nouveau vers la personne qui venait de faire son apparition.

Rowena. La chère sœur de Meredith. Ça faisait depuis l’été dernier qu’elle ne l’avait pas vu, quand ils s’étaient rendus à Castlerock pour aider Meredith, quand ils étaient devenus les gardiens de la lumière de Castlerock. Violette était également devenue la gardienne du pinceau de Bert. C’était d’ailleurs ainsi que Rowena la nommait : « Gardienne du pinceau. ». Est-ce que c’était parce qu’elle avait oublié son prénom ? Quoi qu’il en soit, Violette n’avait pas oublié le sien.

« Rowena. Tiens….c’est une ride que je vois là ? » tacla Violette.

C’était forcément la magie noire qui la marquait. Alors même si Violette ne voyait pas réellement de ride sur Rowena, elle arrivait à remarquer toute cette négativité qui l’entourait. Elle était pourrie de l’intérieur, ça faisait de la peine à voir. Mais qui disait Rowena ici, voulait dire Nina en danger. Violette était persuadée que c’était elle qui la retenait à quelque part. Il n’y avait qu’un seul moyen de le savoir.

« Où est Nina ? Qu’est-ce que tu lui as fait ?! »

Rowena se mit à rire, d’un rire mauvais…un rire que Violette n’appréciait pas.

« Ah, ah, si les gamines avaient de l’humour, ça se saurait. T’occupes de Nina, elle est là où elle doit être. Mais le plus intéressant c’est que vous soyez toutes là pour la même chose. »

L’Indestructible était sur la défensive, prête à contre-attaquer à la première possible charge de la sorcière.

« C’est vrai que je ne suis pas la plus drôle de la famille. Mais j’ai d’autres cordes à mon arc ! Tu veux voir ? » répondit Violette avant de soupirer. « Justement si tu sais pourquoi nous sommes là…nous, nous aimerions bien savoir ce que tu fais ici ! »

Rowena fixa Violette, les sourcils haussés et un sourire mauvais sur les lèvres.

« C’est qu’elle ferait presque peur la petite. Justement je suis venue chercher… »

Mais pas besoin de continuer ses propos, Rowena avait décidé de leur montrer la raison de sa venue. La sorcière fit apparaître quelque chose dans sa main, dans un nuage de fumée sombre.

« …ça ! »

Ce qu’elle montrait dans sa main n’était autre que la pierre de Meredith. Comment…Violette tourna furtivement la tête vers la célèbre nounou pour constater avec horreur qu’elle ne l’avait plus autour du cou.

« Oups. C’est bête, vous en aviez besoin pour retrouver le pinceau, Nina et ton cher Bert très chère Mary. Dommage pour vous. » ria-t-elle aux éclats. « Au fait, qui dit deux Mary, dit deux Bert. Bisous bisous. »

Violette était prête à attaquer. D’ailleurs, elle venait de lancer un champ de force en direction de Rowena, dans le but de fortement la déstabiliser, histoire qu’elle perde la Pierre de sa main. Mais alors que le champ de force était à quelques centimètres d’elle, un nuage de fumée noire fit disparaître Rowena. Le champ de force de Violette, lui, continua sa course pour la terminer sur une poubelle qui vola à plusieurs mètres.

« Merde ! Elle fait chier ! Désolée pour le vocabulaire ! »
« Je vais la tuer ! » s’agaça Meredith en se tournant vers Violette et Mary qui semblait réfléchir.
« Cependant, on a un problème…plus on va passer de temps ensemble, plus nos pouvoirs risquent de s’affaiblir. »
« Et sans la pierre, on ne va pas pouvoir récupérer le pinceau. »
« Et on doit sauver Bert…nos deux Bert avant qu’il ne soit trop tard. »

Violette était bien trop énervée pour participer à la discussion. Si elle avait lancé son champs de force quelques instants plus tôt, peut-être qu’ils en seraient pas là. Malheureusement, ce qui était fait, était fait. Alors Violette se tourna vers les deux femmes, fronça les sourcils et demanda finalement :

« Qu’est-ce qu’on fait alors ?! »
« On va aller de l’aide. »

Après avoir marché une petite demi-heure, le trio était devant une maison typiquement anglaise. Violette observa attentivement la devanture avant de poser son regard sur les deux Mary Poppins.

« Oui, je sais. Nous avons déjà été chez lui, quand nous étions dans ton monde Meredith. »

Violette se souvenait particulièrement bien de ce fameux Oncle Albert. Il adorait rire et avait un rire très communicatif, trop même.

« Je ne savais pas qu’il avait décidé de venir habiter à Londres et non plus dans ton monde. »

Terre-1 était vraiment une destination prisée des personnages des contes. Si les humains apprenaient ça, il était évident que ça ferait beaucoup de vagues. Après avoir sonné à la porte, il n’y eu que quelques secondes d’attente avant que l’Oncle de Meredith n’ouvre la porte. Il fut surpris de voir deux versions de Mary Poppins et il semblait aussi surpris de ce qui émanait de Violette.

« Bonjour Albert » salua joyeusement Violette avec un large sourire. « Comment allez-vous depuis la dernière fois ? » demanda-t-elle avant de se reconcentrer sur un point qui l’avait intrigué. « Pourquoi c’est étonnant ? » interrogea Violette sur la magie du pinceau.

Cela faisait longtemps que Violette n’avait pas revu l’homme. Tout remontait à la mission Sauvetage dans le monde de Meredith. Albert sourit. Le pauvre, il devait pas avoir l’habitude d’être attaqué par autant de question à la fois. Tout le beau petit monde était entré dans la demeure. Elle laissa Albert refermer la porte derrière eux et avança dans le salon.

« Oh je me porte bien. Je ne sors plus beaucoup depuis mon retour mais avec la venue de Rowena et la mise en danger de Nina, je m’attendais à votre visite. Elles veulent mettre la main sur le pinceau, c’est pour ça qu’elles ont capturés vos Bert respectifs. » indiqua-t-il en terminant ses propos les yeux rivés sur les deux Mary Poppins avant de reposer son regard sur Violette pour répondre à sa dernière interrogation. « Parce qu’il n’a jamais fait cela avec aucun gardien du pinceau. Avec Bert, la magie s’est déjà réveillée mais avec vous, elle rayonne. C’est ça qui est étonnant. »

Violette ne savait pas si c’était une bonne ou une mauvaise chose. Mais elle préférait penser qu’il s’agissait de la première option.

« Oh…C’est étrange, je le remarque même pas. J’espère que ça pourra nous aider dans notre mission… » avoua Violette avant de revenir au sujet brûlant. « Pourquoi avoir capturé les deux Bert ? Est-ce que cela veut dire qu’il y a 2 pinceaux ? »

Albert se tourna vers Violette en lui adressant un nouveau sourire.

« Pas exactement. »

C’était vague comme réponse à une question aussi importante que celle que venait de poser la jeune femme. Mais elle comprit qu’elle aurait plus de réponses lorsqu’il aurait fini de préparer le thé. D’ailleurs, une fois que ce fut le cas, Albert apporta 4 tasses, la théière et des petits gâteaux. Un tea time typique des anglais.

« Est-ce que vous avez un thermomètre culinaire pour vous s’assurer de la température idéale du thé ? Je dis ça parce que ma sœur de cœur en a un et c’est une excellente préparatrice de thé. Si vous êtes amateur de thé, ça pourrait être un bon investissement ! Je peux regarder sur eBay si vous voulez, si jamais il n’y a pas une affaire ?! »

Violette n’attendit même pas de réponse pour prendre son téléphone et pianoter dessus. Mais lorsqu’elle remonta la tête et observa tous les regards déconcertés du groupe, Violette passa une main dans les cheveux l’air gênée. Elle rangea immédiatement son téléphone.

« C’est pas grave ! Je suis sûre que votre thé est aussi bon que celui d’Honey ! »

Albert fit signe à tout le monde de s’asseoir, avant de faire de même. Violette prit place sur le fauteuil, confortablement installée.

« On a ici Mary Poppins et Meredith qui sont en réalité une seule et même personne mais de deux univers différents reliés par la magie ancestrale de Castlerock. C’est par ce biais que Mary Poppins a pu arriver dans notre monde, et que nos deux diablesses ont pu capturer Bert. Les deux Mary Poppins possède la même magie tout comme les deux Bert possèdent la magie ancestrale du pinceau en eux. Ils sont tous les deux la même personne, ils sont tous les deux nés avec, ce qui fait que… »

« …ils possèdent tous les deux le pouvoir ancestrale du pinceau. Tout comme toi Violette. Je comprends désormais ce qu’elles veulent faire. Pour les détruire, il faut que vous ne fassiez qu’un avec le pinceau… » reprit Meredith

« Quoi, moi ? » questionna Violette, perplexe.

« Si vous réussissez à sauver les deux Bert ainsi que Nina, vous pourrez vaincre Rowena et Callista. Elles ne pourront rien contre vous. Mais avant toute chose, il va falloir vous habiller chaudement… »

« Oh vous inquiétez pas, nous avo… »

Mais Violette fut interrompu par un nuage de fumée jaune derrière Oncle Albert. Et l’image suivante terrifia l’Indestructible. Un poignard doré transperça Oncle Albert en pleine poitrine. Il tomba la seconde d’après au sol. Immédiatement Violette se rua sur lui, compressant la plaie.

« Oh putain ! Il faut appeler les secours ! VITE ! »

Violette leva la tête vers Callista qui venait de faire entièrement son apparition, un grande sourire aux lèvres.

« Oups. Il était trop bavard. »

Callista laissa échapper un vilain rire avant de bouger sa main et de faire disparaître Mary Poppins.

« Tic, Tac, le temps tourne ma chère fille chérie… » menaça-t-elle avant de disparaître dans un nuage de fumée.

Violette baissa la tête vers Albert qui avait rendu son dernier souffle.

« Il est mort… » annonça tristement Violette en lui fermant délicatement les paupières, de sa main propre.

Son autre main est rempli de sang…d’un sang qui n’était pas le sien. L’air grave, Violette se releva et observa Meredith qui était dans tous ses états.

« Mais putain de bordel de merde, fais chier ! »

Là c’est clair. Elle était dans la merde. En quelques secondes, elles avaient perdus deux précieux alliés.