« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Benjamin examina son reflet dans la porte du réfrigérateurs.
Mon dieu c'est quoi cette tête de gare routière!
Deux valises s'étaient installées sous ses yeux pendant la nuit blanche qu'il venait de passer. « Je peux pas rester comme ça ! s'exclama le jeune homme en collant deux cuillères congelées sous ses yeux. Super, maintenant j'ai l'air d'une grosse mouche ! » Il avait vu cette technique dans ''Belle, fraîche et Geek'', l'émission des gamers insomniaques qui mangent bio. Et pour ceux que cela pourrait intéresser, Benjamin gardait dans un coin de sa tête la recette de la fameuse pizza ortie, gingembre, pâquerette. Perdu dans ses pensées, avachi le comptoir du food truck avec ses cuillères collées sur la figure, le vendeur de donuts avait l'air d'un idiot bête à manger du foin. C'est l'image qu'on se faisait facilement de lui au premier regard. Mais, en apprenant à le connaître cette facette exubérante de sa personnalité devenait un attrait irrésistible. Par ailleurs, Benjamin était loin d'être stupide et savait comment se servir de sa maladresse pour charmer et désarmer les durs à cuir les plus aguerris.
C'est comme ça que fonctionne la vente mon p'ti chat ! S'exclamait souvent, Daddy, sa patronne. On observe, on charme, on distrait et on s'en met plein les poches !
C'était le genre de femme qui aime appeler tout le monde "mon p'ti chat" entre deux conseils avisés, une bouteille de bière et une frappe dans le dos. Aujourd'hui Benjamin était tout seul à s'occuper du food truck. Il avait fait l'ouverture, en retard comme à son habitude et là il était en train de repasser son tablier avec une machine à gaufre. Ingénieuse technique si vous souhaitez être assorti à la marchandise. Benjamin se félicitât de cette trouvaille accidentelle. Habillé en gaufre et rafraîchit à la petite cuillère, le serveur décida qu'il était temps d'ouvrir boutique. Pour se donner un peu d'aplomb il mit ses airpods dans ses oreilles et alluma la playlist « Lendemain de fête », puis se lança, enfin, dans la préparation des Donuts :
C'est l'heure de se griller les fesses mes petits gars, hop, hop dans l'huile ! s’exclama le cuisinier en herbe. Oh oui, se brûler les miches on adore ça, répondirent les beignets avec une étrange petite voix ! Alors, c'est parti pour le méga plongeons, vous allez être tellement beaux que même la reine d'Angleterre va venir à StoryBrooke pour vous manger ! Oh oui, on adore la reine d'Angleterre !
Et les Donuts furent envoyés dans le bain brûlant avant d'être recouverts d'un délicieux glaçage, de friandises et autres délicieuses choses qu'on pouvait trouver chez Daddy Donuts. Benjamin entretenait une relation particulière avec sa marchandise. De fait, il n'était pas rare de l'entendre dialoguer de manière intense et parfois philosophique avec ses amis donuts.
Cela faisait maintenant plusieurs mois qu'il travaillait là, un job tranquille et inespéré pour un ancien prisonnier. Par chance, Benjamin avait été incarcéré aux côtés du neveu de Daddy, un gamin qu'il avait pris sous son aile et qui lui devait, de fait, une fière chandelle. C'est ainsi qu'il dénicha à la fois un bon job et une bonne planque au food truck, le genre d'endroit où personne ne fait vraiment attention à vous. Vous êtes le vendeur de donuts, le mec gentil qui fait des blagues, pas un ex taulard, pas un meurtrier. Benjamin était bien au chaud dans sa cachette, un mirador duquel il pouvait observer discrètement la population de StoryBrooke, car même le plus tyrannique des ogres de conte de fée aime manger des donuts, surtout ceux motif licorne, il ne faut pas se leurrer.
Les donuts tout beaux et tout chauds furent disposés derrière la vitrine que Benjamin décora avec des paillettes et du sucre glace. Affairé à cette tâche ardue, il ne remarqua pas tout de suite que la foule était en train de s'agglutiner en file indienne en face de lui. Hommes et femmes d'affaires, parents et enfants, pépé, mémé et le chien, sportifs en mal de sucre, amoureux main dans la main, Steve en lendemain de cuite et Roger l'habitué étaient tous réunis pour représenter le gros de la population du quartier. Le train train quotidien, se dit Benjamin en essuyant ses mains sur son tablier gauffré, ou peut être pas. Il venait de repérer dans la file un visage inconnu. Impossible de décrire cette femme tant elle était différente des autres clients, elle ne ressemblait d'ailleurs à aucune des personnes que Benjamin avait rencontré dans sa vie. D'un regard elle plongea le jeune homme dans un épais brouillard. C'est donc ça le charisme ! se dit-il. Perturbé par l'aura particulière de cette inconnue, Benjamin fit s'envoler un beignet en trébuchant sur une poêle à frire, se trompa à plusieurs reprises en rendant la monnaie et se coinça le doigt dans la caisse. Il n'avait jamais rencontré de femmes aussi impressionnante et plus la file d'attente se rétrécissait et plus l’atmosphère devenait irrespirable. Alors qu'elle n'était plus qu'à quelques mètres de lui, il se demanda s'il devait s'enfuir ou s'évanouir. À la place, il proposa avec un sourire niais
Pressure comes from within and so must be mastered from within.
☾☾ Je détestais devoir parcourir toute la ville à la recherche de quelqu'un. Cela avait tendance à me mettre de vraiment mauvaise humeur. J'avais de nombreuses choses à faire et j'étais une femme occupée. Pourtant, le commun des mortels ne s'amusait qu'à perdre mon temps. Cela commençait à vraiment me mettre sur les nerfs. Et j'avais tendance à tuer des innocents quand j'étais énervée. Je savais tout sur la personne que je cherchais. Son identité, son passé, et surtout, ce qu'il pouvait m'apporter. Je savais que ce n'était qu'un pauvre vendeur de donuts. Rien d'intéressant, du moins en apparence. Mais, la vérité était toute autre. C'était en vérité un ancien prisonnier, formant parti d'un gang et qui avait tué quelqu'un avec l'aide d'une drogue. Je ne disais jamais non pour trouver de nouvelles façons de tuer mes victimes. Et cette drogue pourrait être bien utile.
Seulement, le gang des guépards, s'il existait encore, avait bien réussi à se cacher. La mauvaise renommée qu'avait apportée Benjamin, le prisonnier, au gang les avait obligé à faire profil bas. Voir à se dissoudre. Seulement, ce n'est pas cela qui me ferait abandonner quoi que ce soit. J'avais bien prévu de récupérer la recette pour fabriquer cette drogue, quoi qu'il en coûte. Le meilleur moyen d'y arriver était donc de passer par celui qui avait tué avec cette drogue. Il me serait bien plus utile. Et le désir de refaire sa vie après son passage en prison me permettait de le localiser facilement. Du moins, de savoir qu'il avait un Food Truck. C'était donc à la recherche de ce magasin sur roues que je parcourais la ville. Et plus j'y passais du temps, plus je sentais mon sang bouillir dans mes veines. Ce Benjamin avait intérêt à être coopératif parce que je ne comptais pas y passer la journée. C'est après avoir parcouru le centre-ville et ses alentours que je finis par apercevoir le Food Truck. Un sourire éclaira mon visage : j'en connaissais un qui allait regretter d'être né.
Je me mis dans la queue. Je ne comprenais pas tout cette foule. Pour des donuts ? Les habitants de cette ville me dégoutaient de plus en plus chaque jour. Comment pouvait-on perdre son temps pour un pauvre donut ? Je ne comprendrais jamais. Je pris sur moi, tout en faisant la queue. J'aurais pu aussi menacé Benjamin directement en effrayant toutes les personnes qui faisaient la queue, mais j'avais envie de faire dans la discrétion cette fois. Je venais de me battre avec une déesse tout en menaçant toutes les personnes présentes dans une église. J'avais peut-être besoin d'être un peu plus calme. En revanche, je comptais avoir un peu d'intimité alors je commençais à menacer toutes les personnes qui se mettaient derrière moi dans la queue, afin que quand j'arrive face à l'ancien prisonnier, nous serions que tous les deux. Ma menace n'en serait que plus efficace. Mes yeux ne quittèrent pas le visage de Benjamin. Je voyais qu'il m'avait vu, en train de l'observer et je pouvais sentir sa peur. Pour un meurtrier, il semblait être plus effrayé qu’effrayant. Décevant. Je détestais la faiblesse et la peur. Rien que de le voir donner ses donuts avec son petit sourire me donnait envie de l'égorger.
Vint enfin le moment où je me retrouvais face à lui. Je ne dis rien, attendant qu'il me propose un donut comme il le faisait à ses autres clients. Il semblait hésitant mais finit par me proposer ses produits. Je penchais la tête, un sourire narquois apparaissant sur mon visage.
-Plutôt un donut au sang de guépard.
Je vis que ma remarque eut son petit effet, il savait très bien à quoi je faisais référence. Je connaissais son passé presque aussi bien que le mien, rien ne pouvait m'échapper. Vraiment rien. J'attrapais sa main qui traina sur le comptoir et la serra le plus fort qu'il m'était possible, pendant quelques secondes tout en le fixant avant de le relâcher. Je lui souris de nouveau avant de reprendre.
-Autant être directe. Tu as quelque chose que je veux, et si tu ne me le donnes pas, je t'égorge. C'est assez simple à comprendre pour un pauvre vendeur comme toi ? Alors, dis moi comment je peux fabriquer la drogue que tu as utilisé pour tuer quelqu'un.
Je sentais que sa peur ne faisait qu'augmenter. Et j'adorais ça. Il devait se sentir en danger, comme ça n'avait jamais été le cas avant. Je me doutais qu'il en avait vu des personnes malveillantes et qui l'ont menacé durant son passage en prison. Mais j'étais bien pire. Il n'en avait pour l'instant aucune idée. Je devais continuer à appliquer une pression constante sur lui, jusqu'à ce qu'il craque. J'adorais avoir le contrôle, qu'est ce que c'était amusant ! C'est alors que je sentis une présence arriver derrière moi. je me retournais en un coup de vent pour voir que c'était seulement une mère avec sa fille. Je haussais un sourcil, mais leur présence me donnèrent une idée. Quoi de mieux que de montrer que mes menaces n'était pas lancées dans le vent ?
-regarde Benjamin, que penses-tu que les gens vont penser quand ils sauront que c'est un meurtrier qui leur vend leurs donuts préférés ? N'est-ce pas madame, que pensez-vous de cela ? Un ancien prisonnier aussi près de votre enfant, ça vous met à l'aise ?
La dame eut une réaction tout à fait normale, et aussi celle que j'attendais. Elle boucha les oreilles de son fils dés qu'elle entendit le mot "meurtrier" sortir de ma bouche, puis insulta Benjamin avant de tourner les talons en criant : "C'est inacceptable ! Attendez que mon mari entende cette histoire !" Ah... les mortels, ils étaient si prévisibles, c'en était aberrant. En tout cas, je venais de détruire la carrière de Benjamin de ce Food Truck et j'en étais particulièrement ravie. Nous allions voir qui était capable de quoi ici. Je me rapprochais de nouveau vers lui, profitant de mon état de fantôme pour planer à quelques mètres du sol afin d'être au plus près de l'ex taulard. J'attrapais son col et le rapprocha vers moi, avant de sortir un couteau de ma poche et le placer sous sa gorge.
-Tu sais ce qui est bien avec le nouveau maire ? C'est que s'il remplace la police par les minotaures, ce sera encore plus facile de t'égorger et de m'en tirer.
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Benjamin Clawhauser
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Un donuts au sang de Guépard, original ne put s'empêcher de penser Benjamin, comprenant parfaitement où son interlocutrice voulait en venir. La mystérieuse inconnue n'était visiblement pas là pour prendre un petit goûter, mais pour le dévorer tout cru comme un gibier disposé sur le comptoir, prêt à se faire becter. Le visage de Benjamin prit une teinte très pâle lorsqu'elle écrasa sa main et avec elle ses rêves et ses espoirs. Il n'eut pas le temps de réfléchir au pourquoi du comment, mais cette femme semblait tout savoir de son passé de criminel. Sa première intuition ne l'avait pas trahie, elle n'inspirait que terreur et désolation. Il n'avait encore jamais croisé d'êtres surnaturels, mais garderait un souvenir amer de cette première rencontre. Comme elle l'avait parfaitement décrit, Benjamin n'était qu'un pauvre vendeur de Donuts et inutile de vous rappeler qu'on ne se défend pas avec des gâteaux contre les créatures magiques. Pris au piège comme un rat entre les griffes d'une tigresse, Benjamin rétrécissait à vue d'œil. Des mois pour se bâtir une nouvelle vie, une fraction de seconde pour la détruire, le sort ne cesserait-il donc jamais de se jouer de sa misérable existence ? Ce n'est pas le moment de s'apitoyer sur ton sort Guépard, c'est peut-être bien l'occasion d'en finir avec tout ça tu ne crois pas ? La Judy dans sa tête était toujours sa plus grande alliée. Il ne connaissait personne d'aussi intrépide et aurait donné n'importe quoi pour avoir ne serait-ce qu'un quart de son courage. Malheureusement pour lui, les fées sur son berceau ne l'avaient pas doté des qualités les plus adéquats pour combattre les monstres du placard et Judy n'était pas là pour le secourir cette fois-ci. Écroulé sous le poids de la douleur et de la peur, Benjamin capitula.
Il était difficile pour lui de dissimuler ses émotions. La sueur sur son front, le tremblement de sa main endolorie, les larmes aux coins de ses yeux, Benjamin était un livre ouvert, une proie facile. C'est du moins ce qu'on attendait d'un garçon aussi chétif et sensible, il n'était pas fait pour ce monde. Il n'était pas non plus disposé à survivre en prison, et pourtant il était toujours là pour nous prouver le contraire. Benjamin n'aurait put s'en sortir sans une pointe d'ingéniosité et aujourd'hui encore il comptait bien retourner la situation en sa faveur. Se servir de son émotivité pour charmer, attendrir, désorienter et tromper, il n'y avait rien de plus facile pour lui qui pleurait sur commande et tremblait comme une feuille au moindre bruit dans la nuit. Tandis que son assaillante abattait sa dernière carte, révélant la vérité sur son passé et créant le scandale auprès de ses clients, Benjamin réfléchissait au meilleur moyen de s'en sortir. L'ancien Guépard était loin de se douter de l'étendue de ses capacités, mais la voir flotter au-dessus du sol comme un fantôme macabre suffit à lui donner un aperçut glaçant de ce qu'elle pourrait faire du sérum de servilité. Il faudrait sans doute fermer boutique, faire profil bas pendant un long moment, peut-être même risquer sa vie pour empêcher qu'un tel pouvoir ne tombe entre les mains d'une femme aussi cruelle. De toute évidence il était pris au piège, un couteau sous la gorge, ses pieds ne touchaient même plus le sol. Rentrer dans son jeu serait décidément le seul moyen pour lui de gagner du temps.
C'est bon je vous donnerais tout ce que vous voulez, mais laissez tous ces gens en dehors de ça.
Le maire, la police, les minotaures, Benjamin ne comprenait pas un traître mot de ce qu'elle racontait, néanmoins il comprenait que quelque chose était en train de se profiler à Storybrooke, quelque chose avec des cornes et des gros sabots. Son cerveau ne fit qu'un tour et tandis qu'elle le reposait sur le sol, Benjamin s'empressa de chercher dans ses affaires de quoi écrire. Il était totalement déboussolé, les mains sur la tête, incapable de se souvenir où il avait rangé son fichu stylo. Dans la poche de son tablier, évidemment. Cela lui sembla prendre une éternité avant qu'il ne trouve un bout de papier et encore plus longtemps avant qu'il ne parvienne à retrouver son calme pour écrire correctement.
Au fait moi c'est Benjamin, mais vous le savez déjà... et vous vous êtes ? Vous êtes sûr que vous voulez pas un... ok j'ai compris, se reprit Benjamin en rangeant le panier de gâteaux qu'il tendait à la femme aux yeux révulsés de haine. Il continua de bégayer le temps de trouver ce qu'il cherchait, il était sans conteste un garçon bavard. Vous avez parlé de minotrucs c'est quoi au juste, des amis à vous ?
Enfin, il griffonna fébrilement sur un papier, une liste d'ingrédients pris au hasard dans son imagination. Il dût s'y prendre à plusieurs reprises, trouant le papier maladroitement. Sa vie ne tenait plus qu'à une mine de stylo branlante et une liste de courses, quelque peu édulcorée :
¼ tasse d'huile de chanvre ½ cuillère à soupe de jus de citron ½ cuillère à soupe d'extrait de luciole 1,4 ml de butanediol ½ pincée de poils de Kong 12 ml de glycérine
Il faudrait du temps à son assaillante pour réussir à réunir tous ces ingrédients, suffisamment de temps avant qu'elle ne se rende compte de la supercherie. Benjamin était terrifié, mais il n'avait plus rien à perdre. Il joua carte sur table et posa ses conditions.
J'ai écrit sur cette liste les ingrédients du sérum, mais il en manque un, visiblement vous avez besoin de moi vivant, déclara le jeune homme avec un semblant d'aplomb desservie par sa voix tremblante. Vous avez des informations sur les Guépards, donnez les moi et je vous donnerais en échange l'ingrédient qu'il vous manque. Et je vous jure qu'au moindre faux pas je bouffe ce papier !
Pas peu fier de sa dernière réplique, Benjamin fit une démonstration et dévora un donuts en entier d'une seule bouchée. Cela n'aurait certainement pas le mérite de faire peur, mais il espérait déconcentrer la jeune femme et gagner du temps pour imaginer quel ingrédient impossible à dénicher il pourrait rajouter à la liste. Encore faudrait-il éviter de s'étouffait sois-même comme un idiot, s'exclama la petit voix dans sa tête alors qu'il toussait à plein poumon, manquant de tout recracher au visage de la terrifiante inconnue.
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☾☾ Sentir son anxiété monter était mon plus grand plaisir. Il parlait trop. Beaucoup trop. C'était un signe qu'il était effrayé. Il essayait de cacher cela derrière ses paroles mais je savais qu'au fond il n'avait qu'une envie : courir et me fuir. Quitter la ville et disparaître. Et c'est ce qu'il fera dés que j'aurais ce que j'étais venu chercher. Il n'y avait pas à attendre beaucoup, j'étais certaine que Benjamin coopérerait très vite au vu de son comportement. Il commença à chercher un stylo partout dans son Food Truck, avant de remarquer qu'il était dans son tablier. Encore une preuve de l'effroi qu'il ressentait à ce moment. Il oubliait tout, agissait maladroitement. Rien que voir le pouvoir que j'avais sur lui alors que j'étais loin de m'être montrée aussi menaçante qu'il était possible me rassura dans l'idée que ce Benjamin n'était qu'un homme pathétique. Il n'avait pas l'esprit d'un meurtrier. La seule once de respect que j'aurais pu avoir pou lui disparut.
-Arrête de discuter et fais ce que je t'ai demandé. Ma patience a ses limites.
Il finit par se mettre à écrire la recette de la drogue qu'il avait utilisé. J'étais loin d'être une scientifique alors j'allais malheureusement devoir lui donner une confiance aveugle quand à ce qu'il avait écrit dessus. Mais si tout cela ne marchait pas, je saurais lui faire regretter. Le tuer à petit feu serait un plaisir. Il mériterait bien ça pour avoir essayé de me tromper. Il me donna donc son petit papier avec écrit les différents ingrédients. Je la parcourus minutieusement, vraiment étonnée. Je ne connaissais que la moitié de ces ingrédients, et seulement de nom. Je n'avais aucune idée d'où j'allais pouvoir trouver tout cela ! Il allait falloir que je me trouve une scientifique pour m'aider à rassembler tout cela... Rien qu'à l'idée de devoir demander de... l'aide à quelqu'un d'autre me dégoutait. Plutôt mourir. Je me débrouillerais seule au final.
J'allais partir du Food Truck, n'adressant même pas un mot au guépard idiot, mais c'était sans penser que lui aussi avait des conditions. Il n'avait pas noté l'un des ingrédients et voulait échanger cette information contre celles que j'avais sur les Guépards. Pauvre idiot. Il pensait sérieusement s'en tirer comme ça en essayant d'être plus malin que moi ? Mais, il n'avait pas tort sur un point : j'avais besoin de lui pour connaître ce dernier ingrédient. J'ai d'abord pensé à la torture. J'étais certaine qu'un idiot comme lui finirait par avouer tout ce qu'il savait s'il subissait la torture adéquate mais... la chasse aux guépards était une solution tout aussi amusante en réalité. Il voulait avoir des informations sur son ancien gang ? Pas de problème, il en aurait. J'avais besoin de me défouler et... je pouvais aussi profiter de ce moment pour torturer Benjamin. Simplement d'une autre façon... Je ne soulevais même pas sa menace pathétique de bouffer le bout de papier et lui répondit alors qu'il s'étouffait avec son propre donut. Sur quel idiot étais-je encore tomber ?
-Bien. Je te donnerais les informations dont tu as besoin. Mais, pour ça il va falloir me suivre, partons à la chasse aux guépards !
Je lui attrapais le bras. La meilleure façon d'avoir des informations était de découvrir celles-ci devant ses yeux. Hazbin Street, l'endroit où les Guépards s'étaient installés, était de l'autre côté de la ville. Heureusement, comme je pouvais voler, on y serait en un rien de temps. Tant mieux, je détestais en perdre. Sans même le prévenir de ce qui allait se passer je m'envolais, toujours accroché à son bras. Il était lourd ! La seule personne que j'avais l'habitude de faire voler avec moi était Willie, et ce n'était définitivement pas la même carrure. Enfin, aut bout de cinq bonnes minutes qui avaient l'air aussi longues que toute ma durée de vie (c'est à dire des siècles entiers), nous arrivâmes dans le quartier le plus mal famé de la ville. C'était aussi celui où j'habitais, après qu'Alastor m'ait proposé un manoir là bas pour lui avoir rendu un service. C'était la moindre des choses pour me remercier d'avoir kidnapper un cadavre. Je me tournais vers Benjamin.
-Aucun regret ? Non ? Tant mieux, c'est déjà trop tard.
Je le poussais alors à l'intérieur d'un entrepôt qui avait tout l'air d'être abandonné. Je marchais à sa suite, un sourire en coin sur le visage, sachant déjà ce qui allait se passer. Comme je l'avais dis, la torture n'était pas que physique... Je savais très bien quoi lui dire pour le faire culpabiliser. Alors que nous marchions dans l'entrepôt, sans qu'il sache vraiment où aller, je lui expliquais la situation.
-Quand tu as été emprisonné, le gang a eu de gros problèmes internes. Certains étaient partisans de continuer à semer le chaos dans la ville et d'autres préféraient ne pas se faire remarquer le temps que le scandale autour de ton arrestation se tasse. Un idiot comme toi qui fait autant de remous... Du jamais vu. Enfin, ces conflits n'étaient que le début. Chaque partie voulait dominer l'autre et avec des membres de gang, ça a vite dégénéré.
Je dépassais alors Benjamin en volant et me rendit là où je voulais l'amener. J'espérais qu'il fonde en larmes qu'il regrette et pourquoi pas... qu'il se suicide ? Après tout le mal qu'il avait fait, je ne pouvais qu'approuver. Mais, pas maintenant, je devais d'abord connaître le dernier ingrédient de cette fichue recette. Le mémorial. Sur l'un des murs de l'entrepôt, étaient affichés de nombreuses photos d'un homme et des fleurs fanées étaient disposés au sol.
-Voilà l'endroit où est mort l'un des guépards. A cause de ces conflits, toute sa famille fut tuée par les membres du gang. Il se retrouva à la rue pendant plusieurs mois avant d'abandonner à son tour. Ce mémorial est pour honorer sa mémoire. Enfin... pour ce qu'il y a à honorer. Alors ? Qu'est-ce que ça fait de savoir qu'on est pas à l'origine d'une seule mort mais de nombreuses ! Parce que cet homme n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. Tout cela parce que tu as tué quelqu'un avec cette drogue... Tu vas finir par être un véritable concurrent en tant que meurtrier !
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Benjamin n'eut pas le temps de digérer son donuts que les ongles de son assaillante se plantèrent dans ses épaules et le soulevèrent non sans difficulté. Il faut dire que le gaillard pesait son poids depuis qu'il avait troqué l'exercice pour des séances ciné-fast food-canapé. Ses pieds décolèrent du sol sans ses chaussures, lui qui ne prenait jamais la peine de les lacer allait vivre l'expérience la plus terrifiante de sa vie en chaussettes à petits poids. L'angoisse gravita de la pointe de ses orteils jusqu'à la racine de ses cheveux lorsque ses yeux se focalisèrent sur la taille minuscule des maisons, des voitures et des hommes rendus plus petits que des fourmis. Sa peur d'avoir perdu ses chaussures à tout jamais n'était rien quant à sa crainte d'être lâché en plein ciel à 10 000 mètres d'altitude au-dessus du sol. Une chasse aux guépards? Super, mais prendre un bus aurait sans doute été un poil plus discret et moins dangereux. La vie de Benjamin défila devant ses yeux, une vie faite de solitude, de déception, tout ce temps perdu à chercher un sens à une existence si vaine. Si seulement il s'en sortait vivant, Benjamin jura de tout faire pour que des personnes comme cette tarée volante ne fasse plus jamais de mal à personne. Il rajouta en faisant un signe de croix, ou du moins ce qui y ressemblait plus :
Je prendrais des cours de ninjutsu et je passerais ce foutu casting c'est promis, amen.
Benjamin avait raison d'avoir peur, car à cette hauteur on était pas à l'abri de se prendre un avion, une mouette ou un mec en cape rouge en pleine face, mais Blanche semblait maîtriser la situation tel un aigle à la chevelure soyeuse. La pourfendeuse de nuages ne mit que quelques minutes pour atteindre son objectif, un entrepôt situé à l'est de Hazbin Street, pas nécessairement l'endroit le plus accueillant du monde mais Benjamin été prêt à descendre ici, maintenant, avant de vomir son petit déjeuner, ce qu'il ne tarda pas à faire une fois les pieds sur le sol. Il s'agrippa à la terre comme un mollusque à la coque d'un bateau, remerciant tous les dieux et déesses de ce monde de lui avoir permis de survivre à ce voyage. Des regrets ? Pas encore, car même si provoquer une créature magique n'était pas dans ses habitudes, Benjamin avait un sens de la justice et du devoir hérité de deux parents policiers, d'une vie au service du plus prestigieux poste de police de Zootopie et d'une seconde vie à se repentir derrière des barreaux. Il n'était peut-être pas le plus courageux et le plus dégourdi des guépards que la nature ait engendré, mais il n'hésiterait pas une seconde à se sacrifier pour empêcher le démon d'atteindre son objectif. La meilleure chose à faire était encore de rentrer dans le jeu de Blanche, qu'elle ne s'imagine pas une seconde qu'il ait pu la tromper en lui donnant une fausse recette. Coûte que coûte, elle devait croire à ce subterfuge, pour gagner du temps et peut-être trouver le sérum avant elle. Benjamin savait pertinemment qu'il n'y arriverait pas tout seul, il était terrifié, impuissant, à deux doigts de craquer lorsque la femme fantôme lui assena son coup fatal. Agenouillé au sol, tremblant comme une feuille, Benjamin toucha du bout des doigts une photo trônant sur un mémorial. Ce n'était qu'un portrait de famille parmi des dizaines d'autres, des visages d'enfants souriants, un homme et une femme à leur mariage, le même homme en costume de l'armée, des souvenirs de vie gâchées par sa faute. C'est du moins ce que Blanche voulait lui faire croire. Benjamin savait que la boucle temporelle de cette vie la ne pouvait pas être réelle, ce n'était qu'un cauchemar sans fin, duquel il avait été acteur à son insu. Pourtant, la réalité venait de rattraper le rêve, le gang des Guépards avait bel et bien existé, preuve en était la cicatrice sur le bras du soldat. Le même symbole était gravé sur la peau de Benjamin, la même tête de guépard qui le reliait à ce frère aujourd'hui décédé. Il ne lui fallut pas longtemps avant qu'il ne reconnaisse cet homme, car il était le premier à lui avoir tendu la main dans cette seconde vie misérable. Sous la photo il était écrit '' Victor Dunning, un père et un frère mort pour le clan ''.
Tu vas finir par être un véritable concurrent en tant que meurtrier !
Cette phrase termina d'achever Benjamin qui fondit en larme, de rage et d'impuissance.
C'est pas de ma faute, répétât-il inlassablement, j'ai été pris au piège, j'pouvais pas m'enfuir. Tout... tout est allé si vite, j'étais seul, j'avais peur...
Les mains crispées sur le sol, assis dans l'ombre de plus en plus menaçante de Blanche, le garçon fébrile ressemblait à un enfant qu'on vient de prendre sur le fait. Désarmé, il avoua :
Tous ces gens sont morts par ma faute, mais la peur ne fera plus d'autre victime.
A ces mots il réunit tout ce qu'il pouvait avoir de courage et jeta au visage de Blanche des poignets de graviers. L'ancien guépard, dont l'agilité et la rapidité n'étaient plus tout à fait ce qu'elles étaient, profita de la surprise et du fait qu'elle était aveuglée pour s'enfuir à toutes jambes. Il s'engouffra dans un long couloir sombre. De part en part se trouvaient des portes certaines condamnées, d'autres encore ouvertes, mais Blanche ne tarderait pas à le trouver ici. Tant pis, pas le temps, Benjamin se précipita à l'intérieur d'une pièce remplie de casiers métalliques. Le garçon qui était d'une taille plutôt chétive, s'engouffra sans problème dans l'un deux. Le grincement de la porte aurait pu le trahir, mais il n'entendait plus que son cœur battre dans ses oreilles. Il ne lui restait maintenant plus qu'à prier pour que la tueuse fantôme n'ait pas l'idée de venir fouiller dans le cagibi poisseux du concierge...
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☾☾ Le voir culpabiliser était un plaisir incommensurable. Il se disait qu'il n'avait rien à voir avec tout cela, que c'était un piège, qu'il n'avait qu'un petit rôle dans toute cette histoire. Bien sûr, il avait raison. Son accident avait été planifié par les plus grands du gang. Tous les guépards n'étaient que des pions sur leur échiquier, en particulier ceux qui avaient un rôle aussi maigre que Benjamin. Un pauvre pion, voilà ce qu'il était. Il avait enfin réussi à sortir de prison, mais sa souffrance n'était pas terminée. Oh non, je m'assurerais de cela. Je ne pouvais pas le laisser penser tout ça. Il devait culpabiliser. Pourquoi pas jusqu'au suicide d'ailleurs ? Un cafard de moins dans cette ville, ce serait toujours agréable. Peu méritaient de rester en réalité. Le chiffre devait se résumer aux cinq doigts de la main. Mais Benjamin n'en faisait définitivement pas parti. Quel dommage, tout ce potentiel gâché...
C'est alors qu'il décida de se rebeller. Il me lança des graviers en plein visage, que j'évitais habilement en me transformant en fantôme. Sérieusement ? Il pensait vraiment me surprendre moi ? Avait-il remarqué qu'il ne devenait que plus pathétique à mes yeux ? j'avais presque de la peine pour lui... Être aussi stupide ça ne devait pas être facile tous les jours. Enfin... Invisible, je le regardais s'enfuir avec une agilité et une rapidité... inexistante. Il pensait sûrement m'avoir aveuglé avec ses pauvres graviers. Mais, s'il voulait tant jouer à cache-cache, bien c'est ce qu'on fera. Je me retournais, pour ne pas voir où il partait. Autant jouer le jeu jusqu'au bout. Et je comptais, à vois haute, jusqu'à cinquante. Il ne fallait pas non plus que je laisse le temps à ma proie de s'échapper, ce serait vraiment dommage. Pas tant qu'il ne m'avait pas donné le dernier ingrédient. J'en avais besoin si je voulais monter les échelons de ce fichu gang.
-Benjamin ! J'arrive !
Il devait me craindre. Je l'imaginais déjà pleurer dans le coin d'une des salles en position latérale de sécurité. Rien que cette image me fit rire. Il méritait vraiment de mourir pour être aussi pathétique. La recherche fut rapide. Quand on pouvait voler et traverser les murs, tout allait beaucoup plus vite. De plus j'avais entendu un grincement de porte quand je comptais. Cet idiot n'était même pas capable de se cacher discrètement. Je m'étais donc dirigé vers l'origine du bruit, tout en lui indiquant que j'arrivais et en passant mon couteau sur les murs. Il fallait faire monter son effroi. Je passais à travers la porte, évitant ainsi de la faire grincer puisque moi j'avais encore quelques neurones... Une pièce remplie de casiers métalliques. Pas vraiment l'endroit parfait pour se cacher puisqu'il était trop grand pour se cacher dans l'un des casiers. En revanche, pour se faufiler entre deux...
-Trouvé ! Tu pensais vraiment m'échapper ? Un chasseur ne laisse jamais sa proie s'enfuir. dis-je en le sortant de sa cachette pitoyable. Je vais devoir te punir pour avoir mal agi... Voyons, voyons... Oh je sais ! J'attrapais son bras droit et le cassa en deux, l’entendant crier de douleur. -Tu vas me donner le dernier ingrédient tout de suite, ma patience a atteint sa limite. Tout comme ton temps sur Terre je crois.
Alors que j'attrapais mon couteau, prête à l'égorger au moindre faux pas, j'entendis du bruit provenant de l'entrée de l'entrepôt. Qui osait m'interrompre pendant un de mes meurtres ? Les gens n'avaient vraiment plus aucun respect de nos jours... Je poussais Benjamin contre le mur, lui faisant signe de la fermer et de rester là. Si je le voyais mettre ne serait-ce qu'un cheveu en dehors de la salle, je lui planterais le couteau dans le cœur. Pour de bon. Je me retransformais en fantôme invisible et alla jusqu'à l'entrée où j'aperçus un enfant. Il regardait un peu partout, comme s'il recherchait... sa prochaine victime. Je connaissais ce regard, pour l'avoir expérience moi même. Je savais très bien qui était cet enfant. Le fils de Victor Dunning, celui qui avait un mémorial à son nom. La ressemblance était frappante. Mais cela importait peu. Ce qui importait c'était ce qui lui était arrivé. Une des victimes du sérum. le sérum qui volait l'innocence des enfants et les rendaient sauvages. De véritables meurtriers à la botte des guépards. Une idée me vint alors. Une occasion pareille se présentait rarement. Et je pourrais en profiter pour effrayer Benjamin, encore plus. Lui qui voulait tant en savoir plus à propos des Guépards, il allait être servi. Je redevenais visible et l'enfant me fixa, pas même surpris par mon apparition.
-Voilà donc LE Guépard ! Le plus grand criminel de ce gang et de tout Hazbin Street. Enfin après moi bien sûr... Que me vaut cet honneur ?
Bien sûr l'enfant sauvage ne me répondit pas. Le manque d'innocence avait du brûler quelques uns de ses neurones puisqu'il continua à me fixer, se demandant sûrement s'il devait m'attaquer. Mais c'était une bonne chose, au moins je pouvais faire croire à Benjamin que le Guépard existait vraiment. mais non, ce n'était qu'un pauvre enfant paumé. Son complexe du héros fera qu'il voudra sûrement partir à sa poursuite, l'arrêter, surtout après tout la culpabilité que je lui avais mise dans la tête. Finalement, le tuer serait moins amusant que le voir souffrir et se torturer tout seul à petit feu. Le gamin finit par me sauter dessus. Heureusement, j'eus le bon réflexe, et il me passa à travers, s'écrasant contre le sol un peu plus loin. Je l'attrapais par le col, et secoua la tête horizontalement, comme une mère déçue par son fils.
-Vous avez entendu qu'un ancien guépard serait revenu dans le quartier et quelqu'un l'aurait aprçu rentrer ici ? Et vous voulez le tuer ? Quelle bonne idée ! Malheureusement, non je n'ai vu personne... Peut-être vers la place du marché ?
Maintenant que la frayeur s'était installé dans le cerveau de Benjamin, je devais faire partir ce gosse. Lui et Benjamin ne devaient pas se rencontrer si je voulais que mon plan fonctionne. Heureusement, quand je finis ma phrase avec "la place du marché", l'enfant eut l'air de réagir à l'évocation de ce lieu. Il se retourna et courut vers la sortie. Étrange mais... tant mieux, ça arrangeait bien mes affaires. Plus qu'à retrouver Benjamin, maintenant, j'espérais qu'il ne m'avait pas faussé compagnie...
CODAGE PAR AMATIS
Benjamin Clawhauser
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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-Duff, c'est compote...
- OH MERDE
| Conte : Zootopie | Dans le monde des contes, je suis : : Benjamin Clawhauser
La voix mélodieuse et glaçante de Blanche raisonna dans les parois métalliques de l'entrepôt, réveillant la peur dans les entrailles du garçon. Glacé jusqu'au sang au fond de son tombeau, le fugitif récitait des prières, implorant les dieux de lui venir en aide. Si seulement il avait eu un ami titan, comme sa voisine de grande place, Astrid. Elle le narguait souvent avec ça et jusqu'ici il se demandait à quoi servait un ami titan. Peut-être bien à vous protéger des femmes flottantes, il y songerait, pour la prochaine fois. Encore fallait-il sortir vivant de cet enfer, c'était aussi peu probable que l'apparition d'un titan providentiel. Jusqu'où l’amènerait cette histoire de gang, n'avait-il pas assez payé sa dette en prison ? Je n'ai même pas eu le temps d'écouter le dernier album de Gazelle, se dit-il entre deux sanglots.
J'aurais dû participer à la soirée spiritisme de samedi soir, Astrid aurait pu me mettre en garde, ou du moins m'avertir de lacer mes chaussures...
Le garçon priait toujours, lorsqu'il entendit la porte de la conciergerie grincer aussi lentement que les battements de son cœur. Tout son être se figea, la dame blanche n'avait pas tardé à trouver sa proie. De son visage il ne voyait que le sourire malfaisant. Je suis fait comme rat, un rat en chaussettes à petits poids, pensa il alors qu'une main glaciale le tira de sa cachette. Il n'avait aucun moyen de se défendre face à un être doté de tels pouvoirs, car le monde des contes ne l'avait doté que d'un rôle de sidekick rigolo. Sa force était de faire rire et de rependre l'amour autour de lui, on ne l'avait pas armé à survivre aux gangs et aux fantômes, ce n'était du moins pas avec une blague et un câlin qu'il allait s'en sortir. Vidé de toute émotion sinon la peur, Benjamin n'avait plus la force de se battre. Le bruit de branche cassée que fit son bras lorsqu'elle le brisa était la seule chose à laquelle il pensait, pétrifié de douleur et de désespoir. La nausée lui souleva le cœur et il vomit ce qui lui restait de tripe en voyant la branche morte qui pendait le long de son corps. Sa vie ne tenait plus qu'à ce maudit ingrédient imaginaire qu'il regrettait de ne pas avoir donné plus tôt. C'est ce qu'on récoltait à vouloir se rire des géants.
Une branche de vigne.
C'est tout ce qu'il parvint à articuler, sa voix comme étranglée par une force invisible. Sans doute penserait-elle qu'il s'agissait de l'ingrédient mystère, mais en vérité il était obnubilé par l'apparence de son bras qui se balançait mollement, ce qui lui arracha presque un fou-rire. Benjamin entre rire et larme, songea que cette femme était sublime sous ses air de diablesse en robe de chambre. Elle avait l’irrésistible aura de ceux qui ont déjà côtoyé la mort, cette hardiesse caractéristique de ceux qui n'ont plus à craindre l'inconnu. Il se demanda s'il allait vraiment mourir en chaussettes avec le bras en branche de vigne, un ticket repas encore valide dans sa poche. Pendant une fraction de seconde il songea aussi au soulagement que serait une mort rapide, le silence, le vide, l’absence de peur, l’absence de douleur. Benjamin était prêt à mourir, le sourire aux lèvres, quand le destin en décida autrement. Un vacarme attira l'attention de la tueuse, laissant au garçon quelques minutes pour réaliser qu'il était toujours en vie. Blanche traversa les murs, ce qui n’étonna même plus notre ami tant il était occupé à compter les battements de son cœur. A ce moment précis quelque chose de totalement invraisemblable se produisit, un instinct de survie si puissant qu'il le conduisit à s'échapper vers une bouche d’aération juste assez grande pour lui servir de cachette. Il déboulonna les vis de la grille à l'aide d'un tournevis qui traînait par là, les dieux avaient-ils finalement répondu à ses prières? En vérité il n'était pas rare de trouver ce genre d'outils dans les conciergeries, mais l'idée d'avoir un ami invisible le réconforta. La douleur lui arracha un hurlement étouffé lorsqu'il percuta les parois métalliques. Sans faire de bruit il se glissa jusqu'au bout du tunnel, guidé par la lumière du jour. La sortie n'était plus très loin, mais il s'arrêta net en entendant la voix de Blanche juste en dessous de lui. Il ne pouvait pas la voir, mais l'entendre. Un éminent membre du clan des guépards se trouvait avec elle, deux tueurs prêts à le découper en petits morceaux pour nourrir les fauves. Alors qu'il tendait l'oreille pour entendre tous les détails de cette conversation, sa vue se brouilla et il perdit connaissance.
Lorsqu'il se réveilla, un silence de mort régnait dans l'entrepôt. Le garçon regarda sa montre et se demanda comment deux heures avaient pu filer aussi vite. Une chose est sûre, Blanche ne l'avait pas trouvé ici, car sa tête était toujours sur ses épaules. En revanche, il ne pouvait pas en dire autant de son bras. Benjamin qui avait à présent retrouvé plus ou moins toute sa tête, parvint à sortir de l'entrepôt et à rejoindre la ville. Les passants le regardaient avec pitié car il ressemblait véritablement à un mort sortie de sa tombe, décoiffé, blanc, boitant d'une jambe, le bras ballant, toujours en chaussettes. Quelqu'un enfin daigna lui proposer son aide et le garçon s’effondra à nouveau, se réveillant cette fois ci dans une chambre d’hôpital...
Pressure comes from within and so must be mastered from within.
☾☾ Le fameux "guépard" finit par partir, après que j'ai inventé une discussion avec lui. Ce qu'il ne fallait pas faire pour effrayer un pauvre idiot comme Benjamin... J'espérais ne pas avoir fait tout cela pour rien : il avait intérêt à avoir entendu toute la conversation. Mais... je ne comptais pas le laisser tranquille pour autant. Bien sûr, il m'avait donné ce que je voulais, en m'avouant l'identité du dernier ingrédient : une simple branche de vigne. J'avais donc enfin tout ce qu'il me fallait. Mais, je n'avais plus besoin de Benjamin, il était donc temps pour lui de perdre bien plus que son bras. Il allait perdre la vie. Je commençais donc les recherches, me doutant qu'il n'avait pas pu aller bien loin avec un bras cassé. Déjà, je fus surprise de remarquer qu'il n'était plus dans la pièce où je l'avais laissé. Plus je continuais mes recherches, et plus je sentais la colère monter. Avait-il réussi à s'échapper ? Ce n'était pas possible... Personne ne m'échappait. Jamais. Rien que pour ma réputation, il était essentiel que je le retrouve et que je finisse le travail. Mais, la vérité demeurait : il n'était plus dans l'entrepôt. J'avais fouillé tous les recoins, c'était impossible qu'il y soit resté.
Sans hésiter, je sortis du bâtiment et prit de la hauteur. Je pourrais peut-être l'apercevoir de cette façon. Il avait sûrement pris un peu d'avance, le temps que je fouille l'entièreté de l'entrepôt. Ma nature de fantôme me permettait certes d'être plus rapide, mais le temps que j'avais perdu ne pouvait pas être négligé. Malheureusement, même comme cela, ma cible était toujours hors de portée. Où pouvait-il bien se cacher ? Je fis tout le tour d'Hazbin Street, planant entre les bâtiments mais rien n'y faisait. C'était comme s'il avait disparu de la surface de la terre. malgré le sang qui bouillait dans mes veines, je réussis à prendre sur moi. Il ne pourrait pas disparaître très longtemps. Il finirait bien par réapparaitre, probablement à l'hôpital puis, plus tard, dans son Food Truck... En parlant de cette chose qui lui servait de travail, j'eus une idée qui me traversa l'esprit... Si je ne pouvais pas m'en prendre à lui, autant m'en prendre à quelque chose qui lui était cher.
Le voyage jusqu'à la plage fut rapide et sans encombre. Benjamin n'aurait jamais eu le temps de bouger le Food Truck qui était resté à la plage suite à notre rencontre. Il trônait sur la promenade, comme le trophée qui m'attendait. Il n'était pas satisfaisant mais, je devrais faire avec. Beaucoup de gens s'arrêtaient devant, pensant qu'il était encore ouvert alors que le vendeur était porté disparu. Si ces idiots savaient... L'un d'eux commença à faire un scène, en criant toute seule, pensant que c'était inadmissible de fermer en pleine journée et que, elle, voulait son donut. Encore un de ces clients insupportables... Mais pour une fois elle pourrait me servir. Ne me souciant pas une seconde des personnes aux alentours, je me faufilais derrière elle avant de la pousser à l'intérieur du Food Truck. Benjamin regrettera rapidement de m'avoir faussée compagnie. Sans hésiter, je lui plantais mon couteau dans le coeur, prenant la peine de l'empêcher de crier avant en lui fourrant un donut dans la bouche. C'était bien ce qu'elle voulait non ? Un donut ? Son corps tomba au sol et je dus la rendre invisible à son tour pour la traîner dehors et l'accrocha à l'aide du couteau sur la façade extérieure du Food Truck. Avec son corps, j'écris un petit message destiné à mon cher Benjamin :